lundi 8 mars 2010

Astrologie et économie de la discontinuité

par Jacques HalBronn


Il y a ceux qui travaillent en continu et ceux dont les services s'inscrivent dans des interventions limitées dans le temps, ce qui confère à leur rémunération un statut spécial, du moins en principe.
A la base des sociétés humaines, il y a un certain besoin de continuité car la vie ne s'arrête jamais. Mais, plus l'on s'élève dans la hiérarchie, plus le temps revêt une autre dimension qui n'appartient plus au quotidien, au mensuel ni même à l'annuel.
Et c'est précisément, cette autre dimension qui, selon nous, relèverait de l'astrologie au sens où, en tout cas, nous l'entendons, même s'il existe une astrologie "au raz des pâquerettes" pour le tout venant.
Selon nous - et selon ce que nous avons appelé la cosmocratique- il est certains personnages, au demeurant relativement peu nombreux- qui sont le cœur de cible de l'astrologie que nous pronons et ceux-ci entretiennent un rapport au temps d'un genre différent, ce qui pose des problèmes de rémunération spécifiques.
.Il s'agit, selon nos calculs, de gens qui à des intervalles distants de plusieurs années, sont amenés à jouer un rôle moteur pour le fonctionnement des diverses sociétés, c'est à dire d'ensembles de personnes organisées autour d'un chef.(synonyme de tête), ce qui ne signifie nullement que toute société est dirigée par un des personnages dont il est ici question, certaines sociétés étant à la traîne d'autres, ce qui fait également question d'un point de vue économique..
Selon nous, le XXIe siècle sera appelé à concevoir une "niche" financière à l'intention de ces éléments moteurs, tant individuels que collectifs, les collectifs constituant ici le premier cercle des leaders dont il est ici question.
Car, au bout d'un certain temps, il y aura un lâcher prise, c'est à dire que l'apport des premiers essaimera à une plus grande échelle, de proche en proche jusqu'à finalement toucher le plus grand nombre.
Or, il nous est apparu que la rémunération de ces leaders laissait à désirer notamment à l'occasion du lâcher prise, de la prise de relais par des populations plus en aval, celles dont nous disions plus haut qu'elles veillaient au (pain) quotidien. Cela touche probablement à une certaine idée du capitalisme.
On aura compris qu'une société qui ne veille pas sur ces personnages "intermittents" risque fort d'être privés de leur apport. Il ne suffit pas, en effet, de récolter les fruits de leur activité mais de gérer le processus à sa source afin de l'optimaliser, ce qui est loin d'être le cas présentement.
Un autre problème vient du mauvais procès fait à ces 'intermittents" comme si l'on attendait qu'ils connaissent une baisse de régime pour s'en débarrasser sinon pour les éliminer., comme si l'on pressait le citron jusqu'au bout, pour ensuite le (re)jeter.
De fait, ces intermittents ne sont pas opérationnels de façon continue et indéfiniment et c'est là qu'un contresens est commis à leur encontre.
Le système électoral actuel, dans le meilleur des cas, permet à une société de se choisir un leader mais en admettant même que le dit système, on ne sait trop comment, y parvienne - le calendrier électoral ne coïncidant qu'exceptionnellement avec les impératifs cycliques que nous préconisons- il importe de comprendre que des évolutions ne manqueront pas de se produire en cours de mandat, de route. On parle parfois de "fin d'état de grâce" mais il serait bon que l'on comprît que le potentiel de mise en route dont dispose l'élu, si tant est que l'élection ait permis d'opter pour un personnage à la hauteur- ne se poursuivra pas indéfiniment. Ce serait d'ailleurs épuisant et à terme contre-productif; Il conviendrait donc de dédramatiser la baisse de régime des leaders de premier rang alors que ceux de second rang ne connaissent pas un tel phénomène en dents de scie; si ce n'est qu'ils sont périodiquement éclipsés par les dits leaders de premier rang.
Imaginons donc qu'à force d'être ballottés avec une certaine désinvolture, ces leaders en question fassent la grève -et l'on pense à la fable de la cigale et de la fourmi, quelque part, si ce n'est que les saisons ne correspondent pas à notre vision des choses, le leader de premier rang étant plus présent en hiver qu'en Eté-('hiver correspondant à un état de conjonctionalité. La carence de ces leaders providentiels produirait à terme des effets fâcheux.
L'astrologie, selon nous, a pour vocation première de gérer de tels enjeux et selon nous elle est seule à pouvoir s'y atteler au niveau socio-économico-politique. On est bien loin ici du conseil psychologique à l'adresse de tout un chacun mais l'on comprend comment - comme pour toute chose- ce qui s'origine au sommet finit par atteindre la base quoique en l'occurrence, on ait vraisemblablement connu une progression en trois stades:
1 une astrologie solaire - le soleil brille pour tout le monde
2 une contre--astrologie saturnienne, limitée à une caste initiée aux secrets de l'astronomie.(différence planètes/étoiles etc)
3 une astrologie hybride associant les niveaux 1 et 2 et qui, grosso modo, correspond à l'état actuel de l'astrologie.
Il ressort de nos propos que l'astrologie au sens noble du terme est l'émanation d'une certaine aristocratie se dotant de certains savoirs au départ peu répandus, au niveau astronomique. Cela expliquerait notamment les résultats Gauquelin dont on sait qu'ils visent une certaine élite professionnelle et sociale et ne marchent pas pour le vulgum pecus. Face à une astrologie populaire de bas étage, accessible à tous, se serait constituée, à un certain moment, une astrologie savante réservée à une élite se dotant ainsi d'une autre temporalité, ce qui lui permettait de planifier à plus long terme en vue d'entreprises d'une autre ampleur. On sait que depuis, un tel clivage a été brouillé et que chacun revendique le même privilège de disposer d'un thème astral, ce qui fut probablement au départ une revendication de parvenu, c'est à dire de quelqu'un ne jouissant pas d'un lignage en bonne et due forme, condition sine qua non pour capter certains signaux cosmiques autres que ceux des luminaires.
Dans le monde truqué dans lequel nous vivons, il semble bien difficile de faire la part des rythmes cosmiques, autres que ceux liés au cycle saisonnier et au cycle diurne, encore que même dans ce domaine, les distinctions tendent à s'estomper, du fait de la technologie, des échanges entre les deux hémisphères (Nord et Sud) mais aussi en raison du système électoral qui génère artificiellement des événements le plus souvent décalés par rapport au cosmos. L'argent est aussi un facteur qui fausse fréquemment le jeu: on se souvient du scandale à propos d'une salle dont le public avait été payé pour assister à la conférence d'un certain homme politique socialiste. C'est parfois ce qui arrive pour les élections quand on donne de l'argent à l'électeur pour voter pour celui-ci plutôt que pour celui-là. Un argent qui peut aussi permettre d'acheter des espaces publicitaires. A l'inverse, la campagne d'Obama, en 2008, avait un caractère d'authenticité, du fait de la multitude des petites contributions. Mais les effets corrupteurs de l'argent sont évidents même dans les cas où l'on n'y pense pas. C'est ainsi que quelqu'un qui économise (pour sa retraite par exemple ou pour une éventuelle perte d'emploi) pourra ainsi passer des périodes de plus faible activité. Il aura de l'argent qui ne correspondra pas à l'activité du moment mais dépendra d'une période antérieure. Voilà qui fausse le jeu au regard de l'astrologie et qui donc condamne l'astrologue à ne pas percevoir certains cycles qui sont ainsi singulièrement estompés. C'est pourquoi rien ne vaut pour le chercheur en astrologie que de suivre des personnages en rapport avec un public assez large pour ne pas être manipulé car l'argent a des limites à son influence. Le chercheur devra choisir des gens au destin extraordinaire dont la fortune et l'infortune sont exceptionnelles et l'on parle d'ailleurs à leur sujet de leur "étoile". quand elle pâlit. Et de ces observations, il ne s'agira pas d'extrapoler à l'ensemble de la population mais de canaliser celles-ci en direction de personnes ayant peu ou prou le même profil. Cela vaut aussi, par delà tel ou tel leader, pour les mouvements de masse qui se déclenchent avec une intensité qui ne peut s'expliquer par des trucages comme en 1968 ou en 1989..
En fait, face à une réalité qui dans bien des cas n'est guère significative, l'astrologue sera souvent conduit à privilégier des détails assez insignifiants qu'il montera en épingle car c'est là que se réfugie une certaine authenticité. Mais quel paradoxe que de voir une si haute science -dans tous les sens du terme- s'intéresser à des données aussi aléatoires, quitte à laisser croire,précisément, qu'elles ne le sont point!.
Ajoutons que la technologie tend aussi à un certain nivellement des comportements, des identités. Certes, par réaction, certains peuvent demander à l'astrologie qu'elle les aide à se recentrer mais le plus souvent l'astrologue se contente de correspondre à un état de fait qui est; au demeurant, le seul connu et tangible. C'est pourquoi, nous pensons que l'astrologie devrait se concentrer sur la population des leaders, dans tous les domaines et dans tous les pays, laquelle seule parvient à émerger et à imposer peu ou prou son rythme qu'elle tient du cosmos. C'est cette population qui a su maintenir une conscience cosmique. Il est fâcheux que certains astrologues bien intentionnés et de qualité comme Dan Rudhyar (alias Chènevière) aient pu croire que ce qui était vrai pour les uns l'était forcément pour les autres.
Un message plus raisonnable eut été de conseiller aux gens de suivre un maître plutôt que de se croire doté des mêmes attributs que le maître; ce qui est le cas du thème natal et de tout ce qui a trait à la sensibilité aux planètes et pas seulement aux luminaires qui, quant à eux, valent pour tous, humains, animaux, végétaux, minéraux! Quand nous lisons que le rapport aux planètes est du même ordre que celui qui existe par rapport au soleil et à la lune (voir l'étude de Christine Rappaz; dont il est débattu dans ce JBA), nous ne pouvons que constater un certain état de confusion car il y a une humanité des planètes et des étoiles et une humanité des saisons et du processus soli-lunaire qui lui est d'ailleurs bien antérieure et plus primitive. L'astrologie que nous préconisons correspond à un progrès considérable survenu il y a des millénaires et jusque là ignoré dans l'évolution de l'Humanité. Or, nous continuons à penser, même parmi les astrologues, comme si ce nouveau stade ne s'était pas produit. On pourrait en trouver des traces dans la Bible, dans les deux temps constitués par la Création(Maassé Béréshith) et par la Révélation.(Maassé Merkaba), c'est à dire le Don d'une Loi qui vient se placer par dessus celle de la "Nature". Mais cette Loi, pour nous, n'est pas donnée par Dieu, elle est l'œuvre de certaines sociétés humaines - conduites par des prêtres-astronomes - qui ont su faire alliance -en quelque sorte, avec le cosmos pour y inventer une nouvelle temporalité, conférant dès lors au dit cosmos un pouvoir sur l'Humanité. Mais il est tout aussi faux de réduire l'astrologie au système solaire, comme le propose Jean-Pierre Nicola. L'astrologie, en effet, n’a nul besoin de toutes les planètes pour exister, elle a du faire un choix à un instant T. et elle a du également articuler le cycle de la planète choisie par rapport aux étoiles fixes et là encore faire un choix. Il ne faut pas noyer l'astrologie dans la totalité du système solaire pas plus qu'il ne faut confondre les prêtres avec la totalité de l'Humanité.




JHB
16. 01. 10

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