lundi 8 mars 2010

La lutte pour le pouvoir astrologique entre Saturne et Uranus.

par Jacques HalBronn


Nous ne sommes pas favorables à l'intégration de planètes transsaturniennes,- les mésaventures de Pluton ont confirmé le bien-fondé de cette prudence - et nous approuvons ceux qui s'en passent (comme en Inde du Nord, alors que, selon Jo Cohen (entretien non enregistré) ils sont acceptés dans l'Inde du Sud).
Quand nous voyons l'idée que se font les astrologues contemporains d'Uranus, cela nous persuade de ce que quelque chose ne tourne pas tout à fait rond au royaume de l'Astrologie.
Si encore, l'on accordait aux nouvelles planètes des fonctions qui faisaient sens.... Mais affirmer qu'Uranus est la planète du changement est une aberration absolue au regard même de la pensée astrologique.
Peut-on, en effet, une seconde, s'imaginer que les anciens astrologues étaient incapables d'annoncer le changement parce qu'ils ignoraient l'existence de la planéte Uranus ou en tout cas n'étaient pas en mesure de la situer dans l'espace?
On pourrait citer, dans la littérature astrologique, toutes sortes d'ouvrage démontrant le contraire!
Bien pis, faut-il attribuer à une planète, quelle qu'elle soit, le rôle que l'on assigne, de nos jours, à Uranus?
Il nous semble bien que cette question du changement relève des aspects planétaires et non de telle planète en particulier.
Nous sommes certains que nombreux seront nos lecteurs à approuver notre argument mais cela ne les empêchera pas, pour autant, on peut en faire le pari, de continuer à se servir d'Uranus, du fait de l'habitude et surtout parce que 'ça marche". On nous dira que l'un n'empêche pas l'autre et qu'il est bon de faire des recoupements...
Une explication pourrait venir selon nous de ce que certains dispositifs astrologiques ne donnent pas entière satisfaction, on pense aux cycles, aux transits, aux directions dont le maillage est au vrai particulièrement complexe et compliqué. D'où l'intérêt porté à Uranus dont le maniement est sensiblement plus simple. Le jour où une théorie cyclique cohérente parviendra à s'imposer, Uranus perdra de son intérêt. Uranus est donc le symptôme d'un malaise face à une tradition prévisionnelle devenue absconse.
On pourrait en dire autant de l'axe des nœuds lunaires dont le succès est lui aussi, vraisemblablement, le symptôme d'un trouble face à la complexité du thème natal.
On en arrive ainsi à ce paradoxe qu'un excès de complexité conduit à privilégier des formulations simples sinon simplistes qui permettent de percevoir rapidement - du moins l'espère-t-on - la structure psychique du sujet ou les échéances majeures de son existence sans se perdre dans un véritable labyrinthe, un entrelacs d'aspects et de maîtrises. Uranus, c'est le bon "truc" pour s'en sortir.....
Cela dit, si l'on remplaçait Uranus par Saturne, une telle orientation pourrait se révéler bénéfique. En vérité, c'est à une lutte pour le pouvoir à laquelle nous assistons, dans le milieu astrologique, entre Saturne et Uranus. Dans les deux cas, cela conduit à une domination d'un astre, qui sort du rang et ponctue le temps astrologique de façon déterminante. Il y aurait donc les uranophiles et uranocrates face aux saturnophiles et aux saturnocrates. Le destin de l'astrologie du XXIe siècle est intimement lié à un tel affrontement dont nous tenterons ici de dessiner les grandes lignes.(cela correspond à un débat de niveau 1 du NOA)

I Les atouts et les défauts d'une astrologie uranocentrée.

Le système uranien est particulièrement intéressant au regard des transits de l'astre sur les divers points du thème qu'il transite (en conjonction) successivement au cours des 84 ans de sa révolution, c'est à dire de son passage à travers les 12 signes du Zodiaque (de 30° chacun), ce qui correspond à la durée maximale d'une vie humaine. Ses tenants s'intéressent notamment à l'opposition d'Uranus à sa position natale au bout de 42 ans.
Le praticien de l'astrologie (voir notre entretien avec Michèle Mazilly, pour la télévision astrologique) n'aura donc qu'à surveiller la progression réelle d'Uranus sur le thème (sans recourir à la fiction des directions et des progressions) et chaque fois qu'Uranus passera sur un point du thème, le changement sera à attendre en rapport avec la signification du dit point (cela peut aussi bien être une pointe de maison qu'une planète). En outre, en faisant jouer les aspects, Uranus sera toujours en mesure de toucher tel ou tel point du thème.
A l'encontre de l'uranocentrisme, nous dirons qu'Uranus est une planète nouvellement découverte et donc qui n'a pu être constitutive de l'astrologie durant des millénaires. Si on peut la voir parfois, elle n'en est pas moins restée invisible et insoupçonnée par des générations nombreuses d'astrologues.
Le système des transits, tel qu'évoqué plus haut, ne constitue pas une structure régulière puisqu'il est fonction de la configuration aléatoire de chaque thème natal. Il ne permet aucune synchronisation des activités humaines.
Du fait que les tenants de l'uranocentrisme ne s'intéressent guère aux étoiles fixes, Uranus doit se combiner avec d'autres planètes pour former des cycles avec chaque fois une durée différente du fait que l'autre planète est elle-même animée d'une certaine vitesse.




II Les atouts et les défauts du saturnocentrisme

Le système saturnien auquel nous nous référons ici est celui qui articule le cycle de Saturne sur son passage "sur" les quatre étoiles fixes royales, soit en gros une fois tous les sept ans. Il n'est pas question ici de transit sur le thème natal. Le cycle de Saturne est divisé en 16 secteurs égaux de 22°30', obtenus par division par deux successives à partir de 360.. On peut parler d'un zodiaque de 16 signes....
Le praticien de l'astrologie s'intéressera au passage de Saturne d'un secteur à l'autre. Il lui sera loisible de greffer sur ce supercycle ce que bon lui semblera, y compris le thème natal mais le dit supercycle sera commun et identique pour tous, même s'il n'aura pas les mêmes incidences selon la catégorie des personnes considérées.
Saturne, à la différence d'Uranus, est un astre connu de très longue date et qui a figuré pendant des siècles comme la plus lente de toutes les planètes, celui dont le cycle coiffait, chapeautait tous les autres.
Son cycle n'est que de 28/29 ans, soit près de 3 fois moins que celui d'Uranus de 84 ans. Mais en fait, le saturnocentrisme divise le dit cycle en 4 périodes de 7 ans environ. Un être humain peut donc vivre trois cycles complets de Saturne, ce qui ne respecte pas l'idée d'une linéarité de l'existence du berceau à la mort puisqu'à chaque conjonction de Saturne avec une étoile fixe, il y a un nouveau départ chez ceux qui sont sensibles au dit cycle.
L'importance accordée aux étoiles fixes ne respecte pas le fossé spatiotemporel colossal existant entre les planètes du système solaire et le reste de l'univers. On est donc là en face de simples apparences, des jeux de perspective mais qui correspondent, en effet, aux représentations que l'on se faisait du ciel dans l'Antiquité.
Le "règne" de Saturne s'oppose d'abord à celui du soleil d'où une astrologie saturnienne qui fait face à une astrologie solaire encore de nos jours, l'astrologie solaire étant représentée par le culte des signes zodiacaux et de tout ce qui en dérive au niveau des médias tandis que l'astrologie saturnienne est celle des astrologues patentés capables d'interpréter une carte du ciel, avec toutes les planètes. On dira que l'astrologie solaire est liée à la vue tandis que l'astrologie saturnienne l'est à l'ouïe. Autour du conflit entre ces deux "sens", se situent des enjeux majeurs par rapport à l'évolution de l'Humanité, avec notamment l'apparition du langage qui démarque l'Humanité d'une grande partie du régne animal. Manifestement, c'est la nuit que l'ouïe relaie le plus évidemment la vue. Saturne est de fait la planète de l'Hiver, dans le dispositif des domiciles planétaires (capricorne-verseau) et donc correspond au solstice correspondant (proche de la date "officielle" de naissance de Jésus) en rapport avec la Nouvelle Lune, qui est absence/éclipse de tout luminaire, les luminaires correspondant au sein du dit dispositif aux signes opposés à ceux de Saturne: cancer et lion; Une telle opposition se retrouve pour les exaltations: Soleil en bélier, Saturne en balance. L'on pourrait compléter, Lune en taureau-Saturne en scorpion. Or c'est Uranus que l'on place en exaltation dans ce signe, dans nombre de manuels d'astrologie contemporaine. Il serait bon de rétablir Saturne en Scorpion. On notera d'ailleurs que tout indique que les exaltations étaient autrefois doubles, à l'instar des domiciles (voir notre exposé audio sur la télévision astrologique au séminaire de Bernard Jaulin). En effet, on trouve une attribution par "étage": Vénus est en poissons mais il n'y a rien en gémeaux, Jupiter est en cancer mais il n'y a rien en poissons, Mars est en capricorne mais il n'y a rien en Lion, Mercure est en vierge mais il n'y a rien en sagittaire. On pourrait donc compléter si tant est que cet ordre des planètes en exaltation Vénus-Jupiter-Mars-Mercure fasse sens en pendant à celui des planètes en domicile: Mercure-Vénus-Mars-Jupiter qui est, quant à lui, directement connecté avec la réalité astronomique.(voir nos "Mathématiques Divinatoires", Paris, La Grande Conjonction-Trédaniel, 1983)




JHB
12. 01. 10

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