lundi 12 avril 2010

L'astrologie et l'adhésion des femmes.

par Jacques HalBronn

Une évidence ne laisse de se confirmer au tournant de la nouvelle décennie: que deviendrait l'astrologie sans "son" public féminin? Qui paierait pour assister aux réunions, aux colloques d'une association comme Source, à Paris? Les faits, comme on dit, ont la tête dure et décidément l'on ne saurait négliger un tel phénomène, certainement révélateur de quelque chose, à commencer par le fait que décidément les hommes et les femmes n'ont pas le même comportement, le même profil, ce qui est parfois nié par les astrologues eux-mêmes au nom du thème natal qui pèserait plus lourd que la division des "genres".
Il est vrai que parler des femmes, c'est se placer dans une perspective collective qui transcende complètement la spécificité de chaque thème natal! Ce qui est évidemment assez fâcheux pour les tenants du droit de chacun d'avoir un thème- droit que nous contestons vigoureusement.
Il y a donc là quelque paradoxe assez ironique à observer que les réunions astrologiques apportent la preuve, de par leur existence même, que le thème astral n'est pas si déterminant que cela face à réalités aussi incontournables que le fait qu'il y a bel et bien des hommes et des femmes! De même, d'ailleurs, le principe même d'une réunion en un même lieu et en une même heure relativise aussi la thèse selon laquelle le temps de chaque personne différerait selon ses transits notamment. Comment se fait-il donc que des centaines d'astrologues se rassemblent par delà leurs différences structurelles, tant sur le plan psychologique que prévisionnel?
Une fois admis que l'on ne peut continuer à nier les faits, l'on nous propose quelques clichés, liés à la 'sensibilité" des femmes. Mais quand nous nous rendons à des concerts, à des spectacles, le pourcentage de femmes est bien moins impressionnant! En fait, tout se passe comme si les hommes fuyaient les réunions astrologiques ou en tout cas celles organisée dans un certain état d'esprit. Et encore les quelques hommes qui s'y trouvent ont souvent un profil assez féminin et raisonnent comme des femmes, ce qui correspond notamment à un grand respect pour la Tradition, aussi obscure soit-elle du moment que cela se "vérifie", bref à une bonne dose de pragmatisme.
.Or, il nous semble que c'est justement cette tendance pragmatique qui poussée à l'extrême éloigne les hommes de telles séances!. Car, cela revient à une minimisation du rôle de gardien de la cohérence, qui est dévolu à la gent masculine, et peut même être ressenti comme une sorte de castration.
Il y a là comme une sorte de cercle vicieux, dans la mesure où; en vérité, ce qui attire les femmes à ces réunions, c'est précisément l'absence ou la carence de l'élément masculin et du pouvoir que les hommes pourraient exercer s'ils persuadaient les femmes qu'il fallait remplir certaines conditions avant de se lancer dans des applications. Il y aurait donc quelque jubilation féminine à se constituer des espaces en pratique - mais évidemment pas explicitement - interdits à l'intelligence masculine! Off limits! Les débats, notamment, y sont toujours réduits à la portion congrue.
Face à ces observations, certains répondront cyniquement que, quoi qu'il en soit, heureusement qu'il y a des femmes pour fournir les gros bataillons du public astrologique, un public d'ailleurs à l'évidence, outre qu'il est féminin, vieillissant et qui est entré, le plus souvent, en astrologie, il y a quelques décennies. Il y a quand même de quoi se faire quelque souci même si le temps passant, il faudra bien trouver une autre formule, faute de combattants!
D'où viendra donc la relève? Nous pensons qu'elle doit être masculine et nous remarquerons qu'autour de Nicola, il y eut de nombreuses recrues masculines parce que l'astrologie n'y était pas traitée selon une démarche féminine, se satisfaisant et se contentant de constater que 'ça fonctionne", tel quel, ce qui n'empêche nullement d'ajouter de temps à autre quelque nouveau gadget! La présence d'hommes est un facteur plutôt positif et en tout cas leur absence criante ne saurait être ignorée comme si de rien n'était!
Il est probable qu'il faille organiser des rencontres astrologiques sans femmes ou avec des femmes ne cherchant pas à peser sur les débats et encore mieux disposées à reconnaitre l'apport masculin sans qu'elles prétendent pouvoir s'y substituer. Car c'est bien là que le bât blesse: les femmes prétendent qu'elle ne diffèrent pas intellectuellement des hommes et donc pourquoi s'embarrasser de ceux-ci? Mais on revient alors à cet étrange constat de l'absence quasi totale des hommes lors de certaines réunions et qui prouve de facto que différence il y a bien à moins que les hommes aient été déclarés persona non grata, ce qui ne semble pas être le cas, du moins globalement, si l'on excepte quelques personnalités particulières nommément interdites de tribune.
Au final, force sera de constater que la situation observable actuellement est le résultat d'un quart de siècle d'activités astrologiques, ce qui nous fait remonter au milieu des années 80 du siècle dernier, autour de la FFA de Danièle Rousseau, avec Joëlle de Gravelaine et nous conduit de nos jours à Catherine Gestas, à Marielle Gardel et quelques autres, selon une filiation assez flagrante. On juge l'arbre à ses fruits.
Peut-on espérer un renversement de tendance? L'on peut penser que lorsque l'on verra la proportion d'hommes augmenter sensiblement, dans les réunions astrologiques, cela sera le signe que les choses auront sensiblement changer et que l'astrologie aura gagné une nouvelle image. Au niveau d'une stratégie de la communication, il y a certaines erreurs qui ont été commises et qu'il faudrait corriger pour parvenir au dit changement.. Une hirondelle ne fait pas le printemps: nous parlons ici d'un afflux significatif d'hommes qui dépasserait les cas particuliers car on peut faire venir quelques hommes, notamment par des arguments sonnants et trébuchants mais il s'agit là d'un mouvement d'une toute autre ampleur dont il est ici question, offrant une véritable dimension collective comme c'est justement le cas pour la présence féminine actuellement.
Il ne s'agit pas ici de nier les qualités de praticiennes des femmes mais de refuser que celles-ci fassent la loi et imposent leur point de vue. C'est tout l'enjeu du NOA, du Nouvel Ordre Astrologique, que de rééquilibrer qualitativement sinon quantitativement le milieu astrologique et de mettre à sa tête des hommes capables de recentrer l'astrologie et notamment de faire apparaitre et reconnaitre un "Modèle Astrologique" dominant par delà la diversité en aval des pratiques.(voir le colloque des 19-20 février 2010, qui passera sur la Télévision Astrologique). Des enjeux financiers existent, par ailleurs, qui impliquent que les praticiens et les praticiennes contribuent à la mise en place d'une direction, à l'instar d'un syndicat, par des cotisations de façon à éviter que les astrologues ne soient tous contraints à recevoir une clientèle ou à former des élèves, populations qui inéluctablement conduisent à figer l'Astrologie en une certaine routine.
Il nous faut enfin rappeler un principe d'ordre sociologique: quand un public est fortement homogène dans sa composition (même sexe, même tranche d'âge, même statut etc), ce qui le réunit n'est pas tant ce qu'il met en avant qui n'est bien souvent qu'une façade mais bien cette similitude. C'est ainsi que tel "club de poésie" se révèle être avant tout une animation pour le Troisième Age, de retraités et les affinités ne sont pas tant à chercher dans les activités qui sont supposés les rassembler mais bien un certain vécu commun. Parfois, on y trouve des personnages atypiques par rapport au profil du groupe, attirés par l'objet "officiel", et qui n'ont pas compris que c'était avant tout une affaire de personnes, de "sujets", que le centre de gravité du groupe se situait ailleurs. Que faut-il faire dans ce cas quand un domaine a été investi par une certaine population pour qui ce n'est finalement qu'un prétexte? On est dans un cercle vicieux du fait qu'une population trop "typée" tend à rejeter ce qui ne lui ressemble pas.

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