vendredi 6 janvier 2023

jacques halbronn Etudes nostradamiques. Sur Robert Amadou et l'Epitre à Pie IV

jacques Halbronn Etudes nostradamiques Sur Robert Amadou et l’Epitre de Nostradamus à Pie IV A la suite de notre article paru en 1991 dans RHR, Robert Amadou publia l’année suivante le texte ci-dessous: c’était donc il y a une trentaine d’années. Or, il ne semble pas qu’Amadou ait eu alors connaissance de la reproduction en 1906 du dit Manuscrit. 132 – La fortune et la réception de l’almanach de Nostradamus pour 1562 -sur prophéties. it Par Jacques HalbronnL’édition critique amorcée par Bernard Chevignard n’a été publiée que pour la partie du Recueil des Présages Prosaïques concernant les années 1550. Bertrand Chevignard a balisé l’ensemble du manuscrit conservé à Lyon (cote 6852) ;’il en donne un résumé global, en fournissant le contenu de chacun des douze « Livres » entre lesquels est présenté le dit Recueil.(pp. 387-392) On s’intéressera au Livre VII, alors que la partie publiée au Seuil s’arrête au Livre IV et à l’année 1559.. Chevignard décrit ainsi le Livre VII (p. 390) : « Année 1562 : 539 présages (sic) 20 [commentaire] « Des présages de l’an 1562 » avec treize quatrains ; pp. 269-318 du manuscrit 21° [commentaire] « D’un autre présage sur la mesme année » pp 319-332) Chevignard précise « Les n°20 et 21 sont l’Almanach nouveau pour l’An 1562 (Paris, Guillaume Le Noir et Jehan Bonfons) et la Pronostication nouvelle pour l’an 1562 (Lyon, Antoine Volant & Pierre Brotot). Un exemplaire du premier est conservé aux Archives Générales du Royaume à Bruxelles) » Depuis 1999, on a retrouvé la Pronostication nouvelle parue à Lyon, qui ne diffère pas sensiblement, d’ailleurs, de celle qui était déjà identifiée à l’époque comme conservée à la Bibliothèque de Munich, parue à Paris chez Barbe Regnault. On trouve ainsi la même introduction avec référence à l’almanach pour 1562, dont on n’a pas conservé la production Barbe Regnault sinon par le biais d’une traduction anglaise ne comportant pas les mêmes quatrains.(on y trouve ceux qui figurent dans la pronostication pour 1555) Commençons par l’almanach pour 1562 dont Chevignard ignore l’existence d’une édition parue en 1906 à Mariebourg (sub St Michaelis invoc), sous le titre de ‘Reproduction très fidèle d’un manuscrit inédit de M. de Nostredame. Dédié à S.S. le Pape Pie IV », sans autre précision au titre. Or, nous pensons que ce n’est pas l’imprimé signalé par Chevignard et conservé en Belgique qui correspond à la première partie du Livre VII du RPP mais bien le manuscrit dédié au pape, non sans quelques différences entre les deux manuscrits, qui sont la règle, quand on compare le manuscrit du RPP pour une année donnée et l’imprimé correspondant. Autrement dit, nous pensons que le manuscrit édité en 1906 est une copie de l’imprimé alors que le RPP comporte les brouillons d’origine avant impression. » Certes, le début de ce texte est-il au niveau du manuscrit quasi illisible mais en haut de la page 270, on lit très clairement :… « soubz nue redondant par intelligence à l’année 1564 où la substance de l’Eglise tendra à une si grande devalée pour le faict de la temporalité que jamais elle ayt fait, tant depuis le primat de Sainct. Pierre iusques au temps de Constantin l’Empereur qui l’augmenta & depuis le temps de Constantin iusques à présent » Ce passage se retrouve (en gras), avec des variantes et des inversions minimes dans le manuscrit reproduit en 1906 et non pas dans l’imprimé (cf par Google « Bibliothèque Nostradamus, propheties.it ») :« Loué soit nostre Seigneur Jesus-Christ, le vray Seigneur de Vertu, de regne et de parfaite lumière, lequel par certitude véridique et expérience manifeste nous fait apparoistre sa volonté et se voulant soy mesme exprimer et montrer sa puissance a crée les montagnes, les mers et fait les cieux environnans le tout et a mis les estoiles mouvantes en iceux à la similitude de chandelles luisantes et en icelles estoiles a posé certains signes faisant division du temps et d’autres choses par lesquelles sa gloire et sainte benediction appert estre sempiternelle/ Et par sa sempiternelle déité nous vient à provoquer de proférer que luy seul soit de Dieu le fils benedict. Parquoy je supplie le souverain Dieué éternel omnipotent et son unique fils, Jesus Christ que par sa sainte miséricorde me vienne aider à diriger au droit sentier de vérité et en la voye de la declaration des futures choses et aventures de la presente année 1562 qu’est l’année de laquelle tous les Astrologues ont doubté [lire redouté] toujours et ont parlé comme soubs nuée. Pour cause de ceste année icy redondant par intelligence de l’année 1564 que sera l’année que la substance de l’Eglise tendra à une si grande devalée pour le faict de la temporalité que jamais elle ayt fait, tant depuis le primat de S. Pierre iusques au temps de Constantin[l’Empereur] qu’elle augmenta que depuis le temps de Constantin iusques à présent. Et la dévalée sera telle et si estrange que vrayment la pouvre Eglise aura à perdre beaucoup » Ce développement ne se trouve pas dans l’imprimé de l’almanach conservé à Bruxelles contrairement à ce que note Chevignard.. . On regrettera, en outre, que B. Chevignard n’ait pas cru bon, dans son édition, de restituer la présentation de chaque livre telle qu’elle figure dans le manuscrit du RPP. Il ne fournit pas au lecteur certaines données qui auraient pu lui être utiles et permettre certaines comparaisons avec d’autres documents.. On ajoutera que B. Chevignard se sert de l’expression « présages » d’une façon assez insolite. On a vu plus haut que pour lui, le Livre VII était constitué de 539 présages du fait que l’on trouve un numérotation allant de 1 à 539. Or, il est fort improbable que le Recueil des présages prosaïques puisse ainsi comporter des milliers de présages, puisqu’un seul des 12 livres en présente à lui tout seul plus d’un demi-millier. Il est vrai que les premiers à décrire le dit manuscrit tel P. Brind’amour pensèrent, à tort, du fait de la numérotation du texte qu’il s’agissait de présages séparés alors qu’il s’agissait, comme pour la Bible, d’une division en «segments » de façon à s’y retrouver aisément, sur le modèle du Memorabilium d’Antoine Mizauld. En fait, chaque présage ou prédiction mensuels est découpé dans le manuscrit voire dans l’imprimé au cas où celui-ci serait effectivement paru, ce que nous ignorons. Il y a donc beaucoup moins de présages que ne semble vouloir dire Chevignard, en fait douze par an si l’on s’en tient aux almanachs qui sont la partie centrale du travail de Nostradamus, le mot présage ou prédiction n’étant pas en usage dans les Pronostications, comme on l’observe aisément dans les deux fac simile fournis en annexe par Chevignard.(pp. 394 et seq) En effet, chaque livre débute ainsi : Recueil des presages prosaïques de Mich.de Nostradamus Livre…. Extrait des Commentaires d’iceluy sur l’an …. Chevignard n’a conservé que l’indication de l’Extrait. Il ne signale pas l’abréviation « Mich. « pour Michel et « de Nostradame » et non pas Nostredame, ce qui est au demeurant plus proche de Nostradamus. C’est bien d’ailleurs la forme Nostradame qui figure sur la page de titre du manuscrit, avec un titre repris en tête du premier livre. Le chapeau revient pour chaque livre mais sous une forme abrégée. Or, comment ne pas faire le rapprochement avec la présentation de chacune des 10 Centuries avec une reprise du chapeau et en fait du titre, en tête de chaque centurie ? « Propheties de M. Nostradamus. Centurie…. ». Les faussaires auront conformé la présentation des Centuries sur celle du RPP, ce qui suppose qu’ils y aient eu accès. On note que Nostradamus, dans le texte concerné,- dans la partie non traduite en italien – annonce viser deux années de suite à savoir 1562 et 1563, tout en publiant son travail plus tôt qu’à son habitude pour que le monde ait le temps de se préparer et de faire en sorte que les choses n arrivent pas comme prévu. : « et est ce jour d’huy sabmedi premier du moys de fevrier à 6 heures de soir 1561 pour l’an 1562 et 1563 que m’apparaissent tant de grandes desolations (…) Je me suis avancé de mettre mon Almanach en lumière devant temps pour donner advertissement aux Monarques si tels sinistres evenemens se pourroient divertir (lire empêcher, détourner (…) Et pour ce que telles adventures sans faille adviendront et ceux qui vivront m’en porteront plus ample tesmoignage, je l’ay voulu mettre par escrit à fin que puis apres ne soit imputé aux plus grands n’en avoir esté auparavant avertis » (p. 19) On note donc trois dates situées entre février et avril 1561 : Le Ier février 1561 pour la rédaction de cette « Préface » pour reprendre l’expression de l’épitre au Pape, le 17 mars 1561 pour la dite épitre. Et le 20 avril pour la date figurant dans l’imprimé disparu mais dont on a gardé le manuscrit, laquelle date ne correspond pas à celle de février 1561 qui figure dans le corps du texte. Comment expliquer l’existence de trois dates ? La véritable date de rédaction est selon nous de février 1561 mais cela ne vaut que pour l’exposé général. La rédaction des prédictions pour 1562 correspond à la date terminale du 20 avril 1561 : il ne s’agit pas ici d’un texte adressé au pape, il est d’ailleurs, dit Nostradamus, présenté en priorité à Catherine de Médicis. Quant à l’épitre au Pape, dans l’imprimé, elle date du 17 mars 1561 alors que l’épitre au pape dans le manuscrit 1906 est datée du 22 avril 1561 tout comme les Prédictions. Mais selon nous, cette seconde mention du 22 avril ne fait pas sens. Il est peu probable en effet que l’épitre au pape date du même jour que les Prédictions pour 1562. Quant à la date du 17 mars 1561 de l’imprimé, elle nous semble suspecte et l’on connait nos réserves au sujet du dit imprimé.. Le manuscrit nous apprend que ce que l’imprimé appelle « préface » et qui désigne l’exposé sur une série d’années précédant les prédictions pour 1562 est qualifié dans le Recueil des Présages Prosaïques d’ »Epître Liminaire ». (p. 269) alors que l’Epitre au Pape ne figure pas dans le dit Recueil. On sait qu’entre le manuscrit et l’imprimé, il pouvait exister divers ajustements. Nous disposons donc pour l’année 1562 d’un ensemble assez remarquable de pièces : deux manuscrits français (celui du Recueil et celui de l’almanach 1562) , un imprimé français (un almanach 1562 tronqué) et une série d’imprimés italiens tronqués plus une traduction anglaise d’un almanach pour 1562 dont on n’a pas l’original français qui est lui-même une contrefaçon comportant des quatrains qui ne sont pas de Nostradamus. Certes, l’on sait que les faux almanachs reprenaient des quatrains déjà parus mais ce processus ne commence en fait qu’avec l’almanach pour 1563. (Barbe Regnault). L’almanach Regnault pour 1561 – cela a été assez souligné par certains- n’a pas de quatrains. L’on peut tout à fait supposer que pour l’an 1562, on ait composé d’autres quatrains et que ceux-ci aient été ensuite repris dans la fausse Pronostication pour 1555.. Cette épitre liminaire transmise à Catherine de Médicis sera donc restée ignorée, sous sa forme intégrale, des travaux consacrés à Nostradamus depuis 1562 soit depuis 350 ans. Sa réimpression en 1906 ne semble guère avoir eu d’impact. . On note que Nostradamus préfére désormais s’adresser aux Grands de ce monde et dépasser le cadre annuel et que les publications annuelles pour le grand public vont désormais passer au second plan. Selon nous, Nostradamus déléguera largement à des assistants, à partir des années 1564 et suivantes.. Il s’agit là d’un texte autrement plus intéressant que les deux épitres centuriques.(à César et à Henri II) ou que les divers quatrains. L’édition Chevignard du dit Recueil aurait du en 1999 être l’occasion d’une réémergence de ce texte. Mais d’une part, Chevignard n’a pas publié la partie des années 1560 du Recueil des présages Prosaîques et en outre, on l’ a vu, dans son balisage d’ensemble, il laisse entendre que le dit Recueil correspond à l’almanach 1562 conservé à Bruxelles. Ce fut donc une occasion manquée. Nous ne pensons pas que le manuscrit de l’almanach soit de la main de Nostradamus et ce en dépit la signature qui selon nous fut imitée comme ce fut le cas, selon nous, pour le testament de 1566. En effet, ce manuscrit serait selon nous non pas un brouillon de Nostradamus comme on en trouve dans le Recueil des Présages Prosaïques mais bien plutôt une copie de l’imprimé, sans la partie calendrier et sans les quatrains qui l’accompagnent. A contrario, le Recueil, quant à lui, comporte les dits quatrains mais ne correspond pas à l’imprimé. On rappellera que d’une façon générale, on ne trouve pas les épitres adressés à un dédicataire précis dans le Recueil et cela vaut aussi pour Pie IV. Néanmoins, certains éléments de l’épitre liminaire des prédictions de l’almanach peuvent servir pour composer une épitre. Ce fut le cas ainsi de l’épitre à Catherine de Médicis qui récupère des éléments de l’épitre liminaire de l’almanach pour 1567 On notera que les partisans de la parution des quatrains centuriques du vivant de Nostradamus ne semblent pas si zélés que cela. Ils ne devraient négliger aucun document qui pourrait aller dans leur sens, à commencer donc par cet almanach pour 1562, dans sa version longue. Le Recueil des Présages Prosaïques doit ainsi être exploré systématiquement. Or, force est de constater que depuis 1999 et la parution du travail de B. Chevignard, soit depuis plus de 12 ans, aucun progrès n’aura été enregistré, jusqu’au présent article, pour connaitre le manuscrit au-delà de 1559 . Quant au manuscrit de l’almanach pour 1562, réimprimé en 1906, il ne semble pas être disponible en ligne, à ce jour. Il est vrai que la Pronostication pour 1562, parue chez Brotot,(cf bibliothèque Nostradamus. Propheties.it) quant à elle, comporte une référence à un quatrain relatif à l’assassinat du duc de Guise. Mais cette Pronostication semble bien être un faux. La véritable adresse à Vauzelles aura été modifiée. On en connait une version censurée dans la Pronostication pour 1562 parue chez Barbe Regnault. (Bibl Munich). C’est dire que l’année 1561 fut assez bousculée et donna lieu à l’époque à des censures et de l’autre à des contrefaçons postérieures au dit assassinat. JHB 09. 10/12 Amadou -qui ignorait l’existence du document présenté en 1991, Cantique Spirituel – avait-il mis en évidence la prophétie de Nostradamus pour 1567 concernant la naissance d’un Antéchrist surnommé Marcelin, élément repris dans le quatrain VIII, 76, suivi du quatrain 77 évoquant un délai de 27 ans? Amadou déclare que l’Epitre italienne au Pape est « apocryphe » alors qu’il s’agit bien de la traduction du manuscrit français.On peut l’étudier sur BNF Gallica et nous en avons récemment reproduit le passage concernant 1567 SUITE SUR NOFIM. unblg.fr.

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