vendredi 15 septembre 2023

jacques Halbronn La question du vrai et du faux, du masculin et du féminin au prisme de l'Intelligence Artificielle

Jacques Halbronn La question du vrai et du faux, du masculin et du féminin au prisme de l'Intelligence Artificielle L'essor de l'IA a mis en avant la question du vrai et du faux puisqu'il deviendrait de plus en plus possible de créer du faux, des imitations parfaitement crédibles. Mais il semble que le débat est "faussé" quand on confond l'imitation d'une personne et celle d'un savoir. Car en épistémologie, il ne s'agit pas tant de savoir ce qui serait ou non authentique , contrefaçon, fausse monnaie mais de distinguer 'le" vrai du faux, ce qui reléve d'une toute autre quête, d'un tout autre enjeu. Dans un cas, on a affaire à du mimétisme, à du remplacement alors que dans l'autre, il s'agit de parvenir à une certaine vérité (sofia) qui serait d'ailleurs toujours en suspens comme le montre toute l'Histoire des Sciences. Or, au regard de l'IA, son impâct ne semble pouvoir impacter que le premier cas de figure, c'est à dire ce qui reléve de l'idiosyncrasie, l'original étant connu et bien spécifique alors que dans le second cas, on ne joue pas dans la même cour, on n'est plus dans le champ du particuluer mais dans celui du général, dans le champ du féminin mais du masculin. Ce seraient donc les femmes qui, selon nous, seraient les plus menacée par l'IA. Il y a une vingtaine d'années nous avions qualifié cette situation de "tselem", pour reprendre l'expression hébraique du Livre de la Genése (Ch I et V) cf ci dessous notre texte de 2002 (sur le site Ramkat. free.fr) La zone Tsélem ou la convergence des clivages par Jacques Halbronn Jacques Halbronn étudie la représentativité des différents clivages, et défini ce qu'il nomme l'espace Tsélem, en référence au récit de la Genèse, lequel décrit le passage obligé du Créateur à la Créature, du Maître à l'Esclave, ou d'un monde de l'Emanation (continu) - la Source ou Maqor - à un monde de la Formation (discontinu), pour employer le langage de la Kabbalah, en d'autres termes, ce qui sépare le Qodech (Saint) du Khol (Humain), ce qui n'est pas sans nous rappeler la double nature (ondulatoire et corpusculaire) de la Lumière. Si l’on considère l’ensemble des clivages à caractère social qui nous interpellent : entre l’homme et l’animal, l’homme et la machine, l’homme et la femme, la question des étrangers, des Juifs, des personnes âgées, des malades mentaux etc, existe-t-il un espace de convergence ? Il nous semble que oui et nous l’avons désigné sous le nom de zone Tsélem (dans l’Ancien Testament, il est dit que l’homme a été crée à l’image (tsélem) de Dieu). On usera de termes hébraïques : Tselem (copie (tsiloum), ombre (tsel) et son opposé Maqor (origine, source). Tsélem serait un lieu accessible par toutes sortes de populations, mais c’est aussi un seuil au delà duquel on bascule vers ce que l’on pourrait appeler le domaine du “maître” et celui de l’ “esclave”, du Créateur et de la Créature. D’une certaine façon, cette zone Tsélem pourrait correspondre à un élément intermédiaire entre le corps et l’esprit, c’est pourquoi c’est un lieu de jonction et de rapprochement. Dans le rapport de l’homme et la machine, le Tsélem est l’espace de l’activité humaine qui s’offre à la machine, qui lui est, à terme, accessible. La zone Tsélem est marquée par la contingence en ce que la machine n’agit que sous l’action de stimulations ou d’impulsions qui lui sont extérieures. Elle est en quelque sorte “programmée” pour gérer la contingence : s’il ne se passe rien, elle ne fait rien, elle n’a rien à faire qu’à attendre. Au hasard des contingences, son animation est très variable. La seule machine qui échappe à ce sort est celle qui marque le temps. En revanche, ce n’est pas le cas du réveil-matin qui sonne ou ne sonne pas selon son réglage. Longtemps, il a fallu “remonter” les montres, lesquelles s’arrêtaient, autrement, au bout d’un certain temps. D’ailleurs, les sonneries, en général, avant de s’automatiser, étaient actionnées, à chaque reprise, par les hommes : sans l’homme, il n’y avait pas de sonnerie. La femme évolue énormément dans le champ Tsélem. Elle est extrêmement réactive à certains événements ou plutôt types d’événements auxquels elle assiste et qu’elle ne prend pas la peine de contextualiser. S’il fallait replacer chaque signe dans son contexte, la femme devrait rester le plus souvent dans l’expectative, donc dans un certain chômage technique. C’est pourquoi elle est à l'affût de tout ce qui peut lui donner prétexte à intervenir et s’insurge contre ce qui pourrait reporter une telle occasion. Le champ Tsélem est un monde intermédiaire entre l’humain et le non humain (ce qui ne l’est pas encore ou qui ne l’est plus). L’enfant qui commence à grandir investit avec enthousiasme le Tsélem tout comme la vieille dame qui veut montrer qu’elle est encore vive. L’étranger qui souhaite montrer qu’il est déjà dans le coup, dans sa culture d’accueil, s’essaiera au Tsélem tout comme le malade mental qui cherchera à donner le change en montant sa maîtrise tsélémique. L’animal ne sera vraiment intégré dans le monde humain que s’il se rend utile au niveau du Tsélem, sous la conduite de l’homme qui le domestiquera, le dressera. Les éléments les plus marquants de l’état de Tsélem sont les suivants : l’aptitude à observer et à signaler ce qui se passe autour de soi, les changements qui se produisent, ce qui ne correspond pas à la norme, le fait d’assumer une fonction surmoïque en ce qui concerne des actes considérés comme répréhensibles chez autrui. De nos jours, on n’a guère conscience, il nous semble, de la frontière qui sépare le champ du Tsélem de celui des activités spécifiquement humaines. Le Tsélem est en effet le lieu où l’Homme se décharge d’un certain nombre de corvées, à commencer par le fait de porter l’enfant des mois durant ou d’avoir précisément à l’initier au Tsélem. Or, cette frontière est essentielle dans la mesure où elle signale ce qui sépare l’homme de la machine. Tôt ou tard, en effet, la machine investira pleinement le domaine du Tsélem. Certes, la machine est la création de l’Homme encore que l’on puisse dire que l’Homme, tel que nous le connaissons, n’existe pas sans elle. Autrement dit, en créant la machine, l’Homme se serait ipso facto transformé en un Homo ex machina. La machine est aussi vieille que le monde, elle répond à un besoin d’organisation qui conduit l’Humanité à se structurer du fait même de la machine qu’il met en place. Nous définirons l’idée de machine comme tout processus de fonctionalisation mettant fin à un état d’indifférenciation. La sexuation serait à ce titre déjà liée au phénomène machine et elle n’a pas commencé avec l’Homme, elle conduit à conférer à certains êtres des tâches spécifiques qui libèrent les autres d’avoir à les assumer. D’une certaine façon, le vivant a pris exemple sur la nature et ses rythmes, en particulier sur les astres. Mais cette mise en relation - corrélation - ne se réduit nullement à subir ou à décoder des “influences”, mais à conférer des significations à des configurations perceptibles, selon un encodage arbitraire, car toute émission fait l’objet d’une sélection du fait du récepteur. Il n’y a pas d’émission totale, intégrale ; toute influence est nécessairement instrumentalisée. En même temps, on peut dire que la machine revêt un caractère mimétique, ce qui peut sembler paradoxal dans la mesure où c’est l’Homme qui la produit : disons que par la machine, l’Homme s’imite lui-même avec plus ou moins de succès et ce faisant il se découvre, se déconstruit. Nous avons défini le Tsélem comme le monde de la contingence. Pour éviter tout malentendu, précisons ce point : quelqu’un est programmé pour capter ou réagir à certaines informations, mais cela n’empêche pas que son comportement n’impliquera pas pour autant de régularité puisqu’il dépendra de stimuli extérieurs dont l'occurrence est largement imprévisible. A contrario, le monde au delà du Tsélem ne vivra pas au rythme des contingences et des accidents, nous entrons alors dans le monde de la nécessité. Non pas qu’à l’origine de la nécessité, il n’y ait du contingent mais par la suite celui-ci sera réduit à la portion congrue et on ne s’y laissera point distraire par des aléas. Le monde du Maqor est celui de la contextualité, il vit donc à une cadence différente, aux réactions plus lentes, moins primaires et disons-le plutôt secondaires, selon la typologie de la caractérologie. Ceux qui quittent ce monde pour se réfugier dans celui du Tsélem y étaient mal à l’aise, on pourrait parler d’une tentation d’être plus en prise sur les choses plutôt que d’évoluer dans un monde parallèle. Mais celui qui se plonge dans le monde du Tsélem ne sera pas seul, il y retrouvera toutes sortes de populations entraînées par les mêmes mirages d’une pseudo-vie, que nous qualifierons de condition d’esclave par opposition à celle du maître. Dans le monde du Tsélem, si les contingences ne sont pas prévisibles, en revanche, ceux qui y interviennent le sont totalement car ils réagissent, selon des automatismes, à des signaux pour eux considérés comme bien spécifiques et sans prendre la peine de mener une enquête avant de passer à l’acte. On conçoit dès lors que cette “réalité” dont il est ici question est terriblement appauvrie et limitée dans la perception que l’on en a. Le Maqor est plus fatiguant même si l’activité y est retardée par la qualité d’une enquête toujours en progrès et susceptible de ne jamais s’achever. Cela revient à quelqu’un qui ne pourrait jamais se reposer, avec des problèmes restant indéfiniment non résolus. En revanche, c’est un monde où il n’ y a pas de pause, celui de la nécessité. L’esclave a des moments de relâche quand la tâche qui lui a été demandée est accomplie alors que le maître doit veiller à ce que la vie ne cesse. C’est pour cette raison que nous disons que le monde du Tsélem n’est pas celui de la vie, il est une pseudo-vie, avec ce que cela peut avoir de diabolique. Le Tsélem est en effet un monde artificiel, qui comporte des simulacres de vie et il est étonnant à quel point nos contemporains semblent incapables de le distinguer du monde de la vraie vie, eux qui sont capables de fabriquer des machines toujours plus perfectionnées ! Cela dit, ce n’est pas le vivant qui ressemble à la machine mais la machine qui imite le vivant. Il faut apprendre à identifier les états de Tsélem quand on les rencontre et ne pas se laisser leurrer, en confondant la copie avec l’original, l’automate et son modèle. Combien d’entre nous ne sont plus que des automates tout juste capables d’enregistrer et de répéter à la demande. Coupez-les d’un environnement tonique et ils s’éteignent, dépérissent. L’olivier symbolise la sagesse parce qu’il se nourrit de peu et qu’il en tire le maximum. Dans le Tsélem, au contraire, il y a un énorme gaspillage et une dispersion d’énergie. Dans notre monde, tant de morts vivants nous entourent dont l’activité est machinale, c’est-à-dire non pas continue mais discontinue quant à son contenu. Nous parlons souvent avec ces personnes qui fonctionnent à la fois comme des caméras et des disques, observant fidèlement et répétant les mêmes propos ou les mêmes gestes chaque fois que cela leur sera demandé. Le monde du Maqor est-il menacé par celui du Tsélem ? Quantitativement, certainement. La logique de (pseudo) vie du Tsélem est largement majoritaire sur notre planète, au point de devenir la norme. Rappelons que le Tsélem n’existe initialement que comme prolongement en vue de taches et de corvées dont le vivant veut se décharger, et la sexuation a produit du Tsélem puisqu’il s’agit d’un clivage introduit par le vivant pour qu’une partie de lui-même fonctionne dans un autre registre, libérant ainsi du temps pour une activité spirituelle qui doit suivre son cours et qui ne peut s’arrêter un seul instant comme un coeur qui ne peut cesser de battre. Les animaux avec leur instinct ne sont-ils pas des êtres tombés dans le Tsélem ? Car le Tsélem n’est pas au commencement des choses, il n’existe que par rapport à la Vie dont il est l’imitation. Certains s’imaginent au contraire que l’on part du Tsélem pour essayer de passer à un autre niveau dont la réalité est discutable ! Pour eux, la vraie vie serait précisément celle du Tsélem ! La femme n’est pas étrangère à une telle croyance et d’une certaine façon, celui qui est prisonnier du Tsélem est castré. Peut-on imaginer un monde qui serait dominé par le Tsélem et d’où le Maqor serait évacué ou refoulé ? Serait-il viable ? Chacun y vaquerait à sa tâche spécialisée, indifférent à ce qui ne lui correspond pas. Personne ne serait responsable de la supervision des multiples activités plus ou moins mécaniques. Rappelons que le monde du Tsélem est hétéroclite, qu’il passe du coq à l’âne du fait que ce n’est pas l’objet qui compte mais le sujet qui perçoit et qui décrit ce qui défile devant son oeil (celui de la caméra) : qu’importe, ici, le contenu, l’important c’est que l’on contienne. En fait, le comble du mimétisme, on l’a dit, c’est de nier l’existence même de celui que l’on imite et dont on ne sera jamais qu’un pâle reflet. En ce sens, le Tsélem désire consciemment ou non l'annihilation de ce qui lui a donné naissance et pour cela il doit prendre sa place, d’où le rêve d’un monde qui jubilerait de la mort du Père. Le monde du Tsélem conduit à une canalisation d’énergies humaines et en ce sens il s’apparente, dans son principe, par son émergence à la canalisation d’énergies non humaines (ex. poudre, vapeur, énergie nucléaire) ou animales. Sa mise en place tend à mettre fin à un certain état de précarité et de contingence en en systématisant les manifestations. Le monde du Tsélem est la création de l’Homme, il explique ce qu’est l’Homme mais il n’est pas l’Homme. Encore un paradoxe : ce que crée le Créateur n’est pas lui mais c’est ce qui le pose en tant que Créateur et c’est aussi ce qui lui permet de rester dans le monde du Maqor. Le Tsélem est l’émanation du Maqor et non une structure ayant une autre origine, encore que le modéle cosmique a probablement influé sur la formation du Tsélem. Ajoutons qu’il est probable qu’il existe une cyclicité des clivages, liée à une instrumentalisation du Ciel, c’est-à-dire qu’à certains moments les frontières tendent à s’estomper entre ces deux plans et qu’à d’autres, celles-ci se renforcent" A l'avenir, la question du "faux " exigera des compétences particulières alors que de nombreux chercheurs ne semblent pas avoir été formés dans la détection des erreurs, des faux. C'est pour cette raison que nous avons récemment insisté sur la présence d'experts en ce domaine du repérage des contrefaçons et nous avons pu affirmer que cette compétence était dévolue aux Juifs si l'on admet que cette question qui avait déjà été marquante avec l'invention de l'imprimerie - on pense aux fausses éditions antidatées de Centuries de Nostradamus (cf nos thèses de doctorat et de post doctora, 1999 et 2007) prend une dimension nouvelle avec les derniers progrés de l'AI. JHB 15 09 23

jacques halbronn Epistémologie. Erreur ponctuelle er erreur chronique.

jacques halbronn Epistémologie. Erreur ponctuelle et erreur chronique. L'erreur ponctuelle ne dure qu'un instant, comme dit la chanson à propos du Plaisir d'Amour mais peut avoir des conséquences durables, à long terme, notamment quand cela conduit au meurtre, au viol, à l'accident. Inversement, certaines erreurs, qui sont finalement des errances, sont susceptibles de perdurer et de se renouveler indéfiniment, d'où la formule Errare humanum est, perseverare diabolicum. La question épistémologique et éthique qui se pose est celle de la gravité de ces deux types d'erreur. Sur le thème de l'erreur, nous renvoyons à notre Eloge de l'erreur; (1990) et rappelons que nous avons consacré beaucoup de temps aux contrefaçons qui sont des erreurs persistantes non pas seulement quant à leurs auteurs mais aussi et surtout à ceux qui leur ont emboité le pas et ont donc prolongé leur impact d'autant. Au niveau juridique, le probléme se pose : quelle condamnation, quel chatiment pour l'erreur d'un instant fatal? Et comment sanctionner une faute qui se sera déployée dans le temps, non seulement quant à ses effets mais aussi quant à ses causes, ses mobiles. On oppose volontiers ce qui a été prémédité, plus ou moins longuement préparé, à ce qui a été un instant (instantané.(Augenblick, le temps d'un clignement de l'oeil) d'une seconde. Le crime de Cain - à en croire la Bible -reléva de l'instantané, la Shoah s'était installée dans la durée. La crucifixion de Jésus (selon les Evangiles) s'inscrit dans une très courte durée effective mais son instrumentalisation aura traversé les siècles. L'erreur ponctuelle peut donner lieu à des regrets dans la mesure où il s'en fallut de peu qu'elle eut pu être évitée tandis qu'une erreur pleinement assumée de bout en bout, prolongée sur le long terme, serait vécue tout autrement voire tout à fait justifiée, légitimée. Mais n'est il pas justement plus facile de prouver l'erreur ponctuelle, accidentelle - qui reléve d'un déraillement - que de dénoncer une erreur séculaire comme dans le cas de l'antijudaisme, de l'antisémitisme, des persécutions même si les pogroms ne durent que peu de temps.? Il est en tout cas des "erreurs" qui s'instituent, qui revêtent un caractère, sont chargées d' un poids identitaire et qui sont d'ailleurs vouées au déni comme le génocide arménien de 1915. On aura compris que dans bien des cas, il peut être tentant de glisser d'un type d'erreur à l'autre et ce, dans les deux sens. Ce qui n'était au départ qu'accidentel peut accéder à une dimension emblématique et ce qui fut le résultat d'une tendance profonde de la société -comme le colonialisme - peut être présenté comme une erreur de parcours... JHB 15 09 23