jeudi 22 avril 2021

Jacques Halbronn et Patrice Guinard Présentation du CATAF Catalogue Alphabétique des textes astrologiques français.

Note éditoriale (Patrice Guinard) Jacques Halbronn représente à lui seul depuis 25 ans l'essentiel de la recherche française en histoire de l'astrologie. Un certain nombre d'auteurs, universitaires pour la plupart, ont publié quelques études éparses, sans que celles-ci ne s'inscrivent dans une recherche continue. Leurs auteurs (notamment Elisabeth Labrousse (1974), Luigi Aurigemma (1976), Gérard Simon (1979), Henri Stierlin (1986), Sylviane Bokdam (1990), Germaine Aujac (1993), Jean-Patrice Boudet (1994), Hervé Drévillon (1996), et René-Guy Guérin) ont vite fait de s'intéresser à d'autres sujets - l'histoire de l'astrologie restant en France le tabou que l'on sait. Se consacrer exclusivement à la recherche historique, et a fortiori philosophique, en astrologie, relève toujours, compte tenu des préjugés et des pressions académiques, d'une sorte d'idéalisme inconscient, et ce malgré le travail colossal accompli par l'américain Lynn Thorndike jusqu'en 1965. Je connais Halbronn depuis 1983, et il y a près d'une dizaine d'années que je l'encourage à publier son CATAF. Je me réjouis d'avoir le privilège d'éditer cette bibliographie de l'astrologie française moderne, la plus importante jamais publiée sur le sujet, outil de travail indispensable et sans équivalent pour tout chercheur en histoire de l'astrologie. L'auteur a suivi à la trace l'histoire des différentes éditions d'un même texte, et il est effectivement probable que cette méthode contribue à résoudre certaines questions d'emprunts. Plus généralement, les conditions de production et de transmission d'un texte ne sont pas sans rapport avec son contenu et font partie intégrante de son exégèse. Cette approche est complémentaire de celle du philosophe qui a tendance à ne considérer que le produit fini, et pour qui la réflexion sur le contenu prime sur l'appareillage critique. Le CATAF est livré "tel quel", avec ses innombrables coquilles et avec ses notes de recherche, parfois juste ébauchées, parfois même personnelles. Cette forme me plaît, car on peut y suivre et comprendre les méthodes de travail d'un chercheur. Je signale cependant que la présentation et la mise en page m'ont pris un temps considérable, plus que pour tout autre texte publié par le CURA. Les lecteurs qui voudraient corriger les erreurs, vérifier les références dans les catalogues, et me présenter en fin de compte une version améliorée sont priés de me contacter . Ceux qui voudraient réagir à ce texte afin de signaler des omissions ou d'ajouter des commentaires peuvent aussi joindre Jacques Halbronn à l'adresse mouvementastro@yahoo.fr . P.G. (Paris, le 11 février 2001) Présentation du CATAF (Jacques Halbronn) Le développement des catalogues informatisés, dans les différentes bibliothèques n'est que d'une aide relative pour le chercheur, notamment pour les ouvrages anonymes. Le besoin est grand de catalogues thématiques et interbibliothèques comme se veut l'être le CATAF. En effet, il convient de ne pas surestimer la compétence de ceux qui sont en charge de la mise en place de catalogues de bibliothèques: ignorance des éditions disponibles ailleurs, incapacité à vérifier les dates de publication et de signaler les faux. D'ailleurs, ceux qui en ont la charge se contentent souvent de puiser dans les travaux de certains chercheurs indépendants. Les catalogues 'Matières' des bibliothèques sont généralement très incomplets et l'essor de l'informatique tend à se satisfaire de mots clefs dans le titre des ouvrages. Or, dans le domaine qui nous intéresse, dans bien des cas, le texte astrologique retenu figure dans un ouvrage qui ne fait pas explicitement référence à l'astrologie. Un cas remarquable est celui d'Eustache Lenoble dont le traité astrologique figure au sein d'un ensemble plus large. Nous avons mis une douzaine d'années à réaliser le CATAF, en gros de 1980 à 1992. On n'y trouvera que partiellement nos recherches bibliographiques ultérieures consacrées au prophétisme et au corpus nostradamique. Nous renvoyons pour cela à notre thèse d'Etat, Le texte prophétique en France (Paris X, 1999). Pour ce qui est de Nostradamus, nous renvoyons au Répertoire Chronologique Nostradamique (RCN) de Robert Benazra, que nous avons édité, en 1990, aux Ed. de la Grande Conjonction. Le CATAF constitue ainsi un diptyque avec le RCN. Notre travail s'est effectué dans un grand nombre de bibliothèques tant en France qu'à l'étranger. Citons notamment la bibliothèque du Warburg Institute, à Londres, et la Bibliothèque Wolfenbüttel. Il ne prétend pas être exhaustif mais il est susceptible de se faire une idée assez précise de la production astrologique française, au delà des limites des collections de telle ou telle bibliothèque aussi prestigieuse que l'est notamment la Bibliothèque Nationale de France (BNF). Notre inventaire aura été assez extensif et en fait concerne autant l'astronomie que l'astrologie pour la période concernée. Le CATAF ne se limite pas à la littérature astrologique parue en français. Nous avons également inclus les textes latins parus sur le sol français, notamment à Lyon, ainsi que les textes allemands parus en Alsace. En outre, nous avons pris en compte les éditions étrangères d'auteurs français, notamment les traductions, ainsi que les traductions d'auteurs étrangers en France. Notre recension ne concerne que des ouvrages dont la première édition est antérieure à 1800, mais nous avons suivi la carrière des ouvrages concernés jusqu'à nos jours. Étant donné que nous recensons les ouvrages tant astrologiques qu'astronomiques, nous avons pensé qu'au delà de 1800, la divergence entre astrologie et astronomie était trop affirmée. Le Catalogue Alphabétique des Textes Astrologiques Français n'est donc pas constitué sur une base purement linguistique mais il obéit aussi à des critères géographiques et historiques. Le CATAF est essentiellement un travail personnel mais je dois remercier certaines personnes qui m'ont secondé depuis 1980, Catherine Lavigne, Catherine Pilliot, et particulièrement Antonia Leibovici, responsable du catalogue de la Bibliotheca Astrologica de 1988 à 1993, qui en a fait la mise en page et qui s'était chargée en 1989 de la préparation technique du Répertoire Chronologique Nostradamique. Disons quelques mots de la façon dont ce catalogue a été réalisé: on notera le nombre considérable d'auteurs sélectionnés. Notre travail n'a donc pas grand chose à voir avec l'étude de la production liée à un seul auteur, comme c'est le cas du RCN. On ne peut écrire aux bibliothèques et leur demander ce qu'elles ont de tel ou tel auteur. Pour augmenter le nombre de nos auteurs, il convenait de consulter des classements par matière, comme c'est généralement le cas dans les anciens catalogues imprimés des bibliothèques municipales françaises ou les classements par fiches dans de nombreuses bibliothèques, comme la Mazarine, l'Arsenal ou Sainte-Geneviève à Paris. Curieusement, la BN ne comporte pas un tel classement, même à la Réserve, et souvent c'est après avoir trouvé la trace d'un ouvrage dans le catalogue matières d'une autre bibliothèque que nous avons pu ensuite le localiser à la BN! Une autre façon de trouver de nouveaux documents est d'examiner les textes déjà accessibles et de vérifier si d'autres oeuvres du même auteur ou d'un autre auteur n'y sont pas mentionnés. On peut aussi dépouiller des périodiques comme le Journal des Savants ou les Mémoires de Trévoux qui comportent des compte rendus d'ouvrages. Le CATAF, émanation de la Bibliotheca Astrologica, a débouché, au fil des années, sur un certain nombre de publications; citons notamment les Remarques Astrologiques de Jean-Baptiste Morin ( Ed. Retz, 1976), l'Introduction au Jugement des Astres de Claude Dariot ( Ed. Pardès, 1990) ou encore le Commentaire du Centiloque de Nicolas Bourdin ou enfin l'Astrologie du Livre de Toth d'Etteilla (tous deux aux Ed. Guy Trédaniel, 1993). Paradoxalement, les fichiers de textes anonymes ont longtemps constitué une piste intéressante avant l'avénement des catalogues numérisés. En effet, étant donné qu'ils sont classés d'après les premiers mots du texte, on peut trouver des séries d'ouvrages marqués par un terme à consonance astrologique et dont l'auteur n'est pas connu de la bibliothèque. En revanche, quand un ouvrage est attribué à un auteur, il devient plus difficile à localiser dès lors qu'on ignore l'existence de cet auteur ou le fait qu'il ait écrit sur l'astrologie. On peut bien entendu sur les catalogues informatisés travailler par mots clefs. On peut aussi, sachant que tel libraire/éditeur a publié des ouvrages que nous avons recensés, s'intéresser à la production de ce libraire pour voir s'il n'aurait pas publié d'autres textes du même genre. Enfin, il va de soi que l'on peut recourir à des sources secondaires, à des thèses, à des articles, à des communications dans les colloques, à des travaux historiques, souvent riches en références bibliographiques, ainsi qu'à des catalogues de libraires, des catalogues de ventes, des bibliographies spécialisées en astronomie ou en astrologie, comme Houzeau & Lancaster ou encore dans les almanachs comme celle de Grand Carteret. C'est donc en combinant ces divers modes d'investigation que le CATAF a pris forme au cours des années. Il ne semble pas qu'un tel travail concernant la production astrologique ait été conduit pour les domaines des autres grandes langues européennes, notamment en anglais, allemand, italien et espagnol. Souhaitons que notre exemple soit suivi. La constitution du CATAF fut par ailleurs l'occasion de rassembler une importante iconographie, essentiellement constituée de pages de titres. C'est ce que nous avons appelé la D.A.P. (Documentation Astrologique et Prophétique) que nous sommes en train de numériser et qui sera prochainement accessible sur le web. Le fait de placer le CATAF sur un site Internet devrait permettre de l'enrichir grâce aux corrections et compléments des lecteurs. L'édition numérisée du CATAF rend les index inutiles car chacun peut y circuler comme il l'entend et conduire des recherches selon les critères qu'il peut concevoir. Souhaitons que la mise à la disposition du public de ce catalogue suscite de nombreuses études en Histoire de l'Astrologie. J. H. (Paris, le 15 novemb

jacques Halbron La question des étoiles fixes "royales" en astrologie. Précession des équinoxes et ère précessionnelles.

La question des étoiles fixes « royales » en astrologie. Précession des équinoxes et ères précessionnelles.* par Jacques Halbronn L'astrologie stellaire telle que nous la concevons implique que les étoiles servent à situer notamment les axes équinoxiaux et solsticiaux et ce serait d'ailleurs ainsi que l'on aurait pu mettre en évidence le phénoméne de la précession des équinoxes. Les quatre étoiles fixes royales auraient pu servir à une certaine époque à marquer ces axes équinoxiaux et solsticiaux. Le calcul de l'Ayanamsa généralement admis, à savoir le décalage précessionnel, comme étant de l'ordre de 24°, ce qui correspond à la moyenne de l'écart séparant ces 4 étoiles des positions axiales définies plus haut. Si l'on prend le cas de l'axe Aldébaran-Antarés, placé à 8° Gémeaux-8° Sagittaire, actuellement, cela donne 22° environ par rapport à 0° Cancer-0° Capricore  soit l'axe solsticial et en ce qui concerne l'autre axe Régulus-Fomalhaut, situé à 0° vierge et 0° poissons, un écart de 30° par rapport à l'axe équinoxial à 0° balance-0° Bélier . La question qui se pose est la suivante est-ce que du fait de la précession, il n'aurait pas fallu choisir de nouvelles étoiles fixes pour correspondre aux axes en question ? Ou bien, est ce que les sociétés traditionnelles ne se seraient pas accoutumées à considérer ces étoiles fixes royales, de sorte que le décalage précessionnel n'aurait pas eu d'impact  sur la suite des événements ? Mais dans ce cas, convient-il d'étudier Saturne en son passage sur les dits axes équinoxiaux et solsticiaux ou bien plutôt en son passage successivement sur les 4 étoiles fixes royales susnommées? Est-ce que les travaux en astrologie mondiale concernant le cycle de Saturne peuvent nous aider à trancher une telle question ? Pour trancher sur ce sujet, encore faudrait-il bien définir le dit cycle de Saturne quant à sa durée d'action ? En1994, nous avons publié L'Astrologie selon Saturne (en ligne sur SCRIBD) en précisant les zones impliquées à savoir une fourchette allant de 342° à 353° soit 12° -23° du signe des poissons. Si l'on prend 342°, on est à 18° du 0° bélier.Or, Saturne reste 7 ans dans chacune des phases délimitées par les dits axes. Il reste que le fait d'avoir observé un décalage de 18° entre le début de la fourchette évenementielle et le 0° bélier, comme point de départ de la phase est assez significatif. C'est pourquoi, nous avions opté par la suite pour la prise en compte des étoiles fixes royales (cf le MUC (modèle unicyclique) exposé dans notre Livre Blanc de l'astologie, en ligne sur SCRIBD) On peut conclure qu'il est conseillé de situer le changement de phase de Saturne avant son passage sur les axes équinoxiaux et solsticiaux à environ une vingtaine de degrés en amont, ce qui décale tout le dispositif d'autant. Rappelons que la théorie des ères précessionnelles (cf Aquarius ou la Nouvelle Ere du Verseau, Ed Albatros, 1979, accessible sur SCRIBD) s'articule -d'où son nom – sur la ditre précession des équinoxes, du fait que l'étoile correspondant au point vernal (0° bélier) n'est plus la même qu'autrefois. Cette théorie va à l'encontre de la thèse de la pérennité de la référence stellaire ancienne axée sur les étoiles fixes royales et d'ailleurs dans Aquarius, il semble qu'aucun des co-auteurs ne se soit référe aux dites étoiles fixes royales, si ce n'est que nous avions choisi comme vignette de l'ouvrage un Sphinx (notre introduction avait pour titre « le sphinx des astrologues »). Or, le sphinx est lié aux 4 signes fixes, lesquels sont liés aux 4 étoiles royales, liées aux constellations en rapport avec les dits signes fixes.(taureau, lion, scorpion, verseau). Iconographiquement, on parle du tétramorphe, être à 4 formes que l'on retrouve dans le Livre d'Ezékiel (sous le nom de Hayoth, êtres vivants) et associé aux 4 Evangélistes, entre autres (cf aussi l'arcane Le Monde du Tarot) Autrement dit, si l'on accorde de l'importance aux étoiles fixes royales qui furent, à un certain moment, les marqueurs des axes équinoxiaus et solsticiaux, l'on ne peut accepter la théorie des ères précessionnelles mais est-ce que cette théorie est si déterminante que cela ? Il y a un certain flou quant au passage d'une ère à une autre et notamment la référence aux constellations nous semble bien moins claire que celle aux étoiles royales, vu que le contour des constellations semble fort artificiel. Dans ce cas, l'attente d'une ère du Verseau ne pourrait être retenue dans la mesure où les étoiles fixes royales auraient laissé une trace indélébile dans l'Inconscient Collectif de l'Humanité. Rappelons que les critiques de l'astrologie auront agité l'argument selon lequel du fait de la précession des équinoxes, les anciens repéres stellaires ou plutôt constellationnels seraient caducs. Il est assez étrange que ces critiques jouent aux astrologues et fassent les questions et les réponses car il ne faudrait pas négliger la question de l'instrumentalisation du ciel par les sociétés humaines (cf notre manifeste « La pensée astrologique » in L'étrange Histoire de l'astrologie avec Serge Hutin, Paris, Artefact, 1986) il resterait donc à prouver que les étoiles dotées d'une certaine portée stratégique, n'ont pas gravé leur présence de façon indélébile dans le dit Inconscient. 21. 04 21