samedi 28 novembre 2009

Essai sur la dialectique cyclique en astrologie

par Jacques HalBronn

Il n'est nullement certain que les astrologues, pour la plupart, comprennent vraiment ce qu'est la cyclicité. Si c'était le cas, ils ne s'amuseraient pas à multiplier le nombre de cycles, de transits qui viennent se succéder tout au long de l'existence. Avec l'astrologie, la vie est loin d'être un fleuve tranquille, elle est constamment traversée par des mouvements divers. Certes, ces mouvements correspondent-ils à des données astronomiques - repensées il est vrai par l'astrologie sur un mode chaotique, bien éloigné de l'étymologie du mot cosmos (ordre). On serait plutôt dans le désordre organisé! L'astrologue nous apparait somme toute comme un esprit brouillon et qui se complait dans un ensemble de paramètres quasiment imprévisible en raison même de leur nombre. Comment pourrait-on raisonnablement se préparer à tant de sollicitations émanant de chaque planète, avec des modalités aussi changeantes! Qui peut souhaiter une telle représentation des choses de la vie, sans être déjà assez perturbé dans son rapport au monde?On nous dit que certains critiques de l'astrologie connaissent mal l'astrologie mais s'ils la connaissaient de plus près mais c'est heureux car eux mêmes n'imaginent pas ce qu'il en est en matière prévisionnelle mais aussi au niveau du thème natal, de quelle complication l'astrologue dote/inflige la vie et le psychisme de ses clients! En comparaison, l'attribution d'un seul signe semble être un moindre mal (voir Claude Miller, auteur d'un livre parodique sur le zodiaque, dans une émission de télévision, en partie reprise sur teleprovidence!
Mais, heureusement, il existe une autre astrologie que celle de Gribouille ou celle de ces totems grimaçants que sont les signes du zodiaque!
Quand on a bien compris ce qu'était un cycle, l'on n'a pas besoin d'en avoir plusieurs....Car le cycle est déjà porteur de sa propre dialectique. Un seul cycle, c'est déjà beaucoup. Pas la peine d'en rajouter! Posez la question à un astrologue... Il vous répondra
1 que la vie est bien plus complexe que cela tant intérieurement qu'extérieurement et
2 que si les astres existent, il faut bien qu'ils servent à quelque chose, se cachant sous les jupes de l'astronomie qui est la référence pour l'astrologie.
3 que l'on a aucun moyen de choisir un cycle en particulier et qu'il vaut donc mieux les prendre tous. Mais dans ce cas, pourquoi les élections ont-elles lieu tous les 4 ans ou tous les 5 ans? Il a bien fallu choisir et s'en tenir à ce choix!
4 que ce n'est qu'en combinant tous les cycles que l'on pourra déterminer dans tel ou tel cas quel est le cycle. dominant. De l'entrecroisement naitra ainsi à terme forcément une certaine résultante...Ben voyons! On connait la chanson!
Nous ne reviendrons pas ici sur les raisons et les conditions qui ont pu conduire l'Humanité - et au départ une certaine société, un certain peuple - à se brancher sur un certain cycle qui lui semblait approprié. Ce faisant, l'on a adopté une vision raisonnable du cosmos (genre Bach) et non, comme nos astrologues modernes, une vision romantique, baroque, échevelée (genre Tchaikowsky)....Question d'esthétique!
Il n'en reste pas moins que toute cyclicité comporte des phases et qu'en politique notamment l'on ne semble toujours pas en avoir compris la logique, d'où des commentaires journalistiques qui sont inexorablement vouées à être dépassés par les événements, qu'ils aillent dans un sens ou dans un autre. C'est là le ventre mou de la "science politique" censée former les dits journalistes tout comme nos futurs politiques. On n'y apprend pas la cyclicité si ce n'est au niveau du droit constitutionnel déterminant les modalités des élections, ce qui est bel et bien cyclique. Mais entre cette cyclicité voulue par les hommes d'aujourd'hui et la cyclicité adoptée par nos aieux, il y a un évident décalage! Et c'est peut être ce décalage qui aura conduit à la disgrâce de l'astrologie à l'époque moderne, marquée justement par la mode des élections et des constitutions (et autres chartes) (depuis la fin du XVIIIe siècle) La France, en ce domaine, aura beaucoup donné, se permettant même, récemment, de passer du septennat au quinquennat pour l'élection du Président de la République.
Il faut savoir que le propre de la cyclicité; c'est d'être cyclique..... ce qui signifie que les choses ne restent pas immobiles, immuables, que cela bouge. Sinon il n'y a pas cycle! Il n'y a pas de dynamique de retour.
Non seulement, pour notre part, pensons-nous qu'il n'y a qu'un seul cycle mais en outre nous pensons que ce cycle ne joue pas en permanence pour tout le monde. Au départ du cycle, lors de la conjonction, il est réservé à une certaine élite et ce n'est que progressivement qu'il impliquera un nombre croissant de gens. Le processus temporel (qualitatif) débouche ainsi sur un processus spatial (quantitatif)
On dira donc que le premier temps du cycle est vécu par un nombre relativement restreint de personnes, à savoir 1 les personnes directement animées par le dit cycle 2 leur entourage immédiat, déjà en décalage et ne percevant le cycle qu'indirectement, n'ayant pas accès à la source cosmique mais seulement à ceux qui y ont accès.
Au cours de cette première période, tout se passe comme si rien ne résistait aux entreprises des "heureux élus", les portes s'ouvrant sur leur passage sans résistance, le reste de la population subissant le phénomène dans une certaine impuissance.
Mais tout cela n'a qu'un temps, le temps que dure la conjonction et ses effets directs et le temps que les gens se soient nourris à une telle source et s'en trouvent tout ragaillardis au point de ne plus avoir besoin de l'impulsion initiale.
Dès lors, la résistance s'organise face à un pouvoir qui n'est plus jugé nécessaire et dont à terme l'on pourrait bien se passer, dont, en tout cas, l'on supportera de moins en moins les abus et les excés. Il convient donc que le pouvoir qui s'est constitué de par le cycle, se montre de plus en plus prudent et évite en tout cas les provocations. On est donc désormais dans une phase de pouvoir mesuré comme celui du passage d'une monarchie absolue à une monarchie constitutionnelle ou parlementaire, laissant la voix au peuple ou en tout cas , du moins pour commencer, à ses représentants.
Puis succède un troisième et dernier temps qui conduit à une certaine cacophonie, chacun se voulant son propre chef, ce qui tient à l'irrigation du cycle à une échelle de plus en plus vaste. On est passé d’un extrême à l'autre si bien que peu à peu l'on va redéboucher sur le premier temps du cycle du fait des excès de ce pouvoir par trop disséminé et irresponsable. Les temps sont mûrs pour qu'un nouveau cycle débute. Mais on aura compris que ce nouveau cycle ne débutera qu'au moment où le permettra l'horloge cosmique.
Il suffit, pour toute personne sensée, de décrire les temps d'un seul cycle pour se rendre compte de l'aberration qu'il y aurait à multiplier le nombre de cycles en activité.
Le deuxième temps est probablement le plus aisé à repérer. Il donne lieu à des réactions, à des protestations mais bien entendu il faut remonter au premier temps pour saisir les causes d'une certaine exaspération, exacerbation, saturation. Mais insistons sur ce point : ce deuxième temps ne correspond pas à un phénomène cosmique simultané, il dépend du premier temps. Il est donc vain de regarder le ciel à ce moment là. C'est parce que l'on n'a pas compris cela que les astrologues ont introduit d'autres cycles pour expliquer ce qui se conçoit dialectiquement à partir d'un cycle-source, matrice.
Le premier temps qui est le seul qui nous intéresse du point de vue des neurosciences nous fait songer à la crue d'un fleuve - on pense au Nil - qui de proche en proche vient féconder tout ce qui est alentour. L'image de l'eau nous semble éloquente: il s'agit de faire disparaitre toutes les cristallisations qui se sont développées lors du deuxième et surtout du troisiéme temps et c'est pour cela que nous associons symboliquement la conjonction au dieu Neptune. L'homme conjonctionnel nous fait songer à Hercule nettoyant les écuries d'Augias. Si l'eau marque le premier temps, la terre marque le troisiéme temps. La terre, c'est la saleté qui immobilise ce qui était en mouvement, qui rend permanent et définitif ce qui n'était que passage, comme de la pâte à modeler. En ce sens, le premier temps est providentiel, il nivelle, égalise, aplanit mais, paradoxalement, cette action n'est le fait que d'une élite capable de sauver l'ensemble de cette mort produite par l'élément terre (par opposition à l'élément eau). Que notre planète s'appelle également Terre est significatif, mais la terre appelle l'eau du ciel. De même, une Terre qui ignore les bienfaits du Cosmos (Uranus/Ouranos) est ingrate, elle ignore la source de sa vie. On aura compris que les préoccupations écologiques actuelles semblent tout ignorer quant cette source de vie que constitue le lien entre un petit nombre d'hommes et un petit nombre d'astres..
Le cycle est donc le théâtre d'une lutte jamais finie entre l'Eau neptunienne et la Terre plutonienne (Pluton étant associé à Cérès/Déméter, à Proserpine (dont il est l'époux)., entre la vie et la mort, entre le mouvement, le "courant", le "cours" des choses, et la cristallisation, la sédimentation, la multiplication, la différenciation. Les hommes ont construit des abris, se sont réfugiés dans des grottes, des cavernes, pour échapper à l'eau qui tombe du ciel, d'en haut. Chaque camp veut avoir le dernier mot. Ce qui est étonnant, c’est que bien des astrologues semblent avoir pris le parti de la terre contre l'eau et avoir détourné l'astrologie de sa fonction première qui est d'annoncer le prochain, le nouveau déluge. Le cycle fait alterner le culte du héros, de l'homme providentiel, du Sauveur qui baptise par l'eau (bénite), du Verseau (Aquarius) et de l'individu, Adam, dont le nom signifie la terre (Adama), la poussière.
Le neptunien, c'est ainsi que l'on pourra nommer le conjonctionnel, se défie de tout ce qui lui semble sclérosé, des livres, notamment, qui figent le discours, du passé qui déborde sur le présent et le parasite. A l'inverse, face à lui, se dresse le plutonien, le dieu du souterrain, qui creuse des canaux, des canalisations pour enfermer l'eau.- d'où l'aberration, en astrologie contemporaine; de faire du scorpion, signe plutonien, un signe d'eau à moins que ce ne soit l'eau croupie d'un étang. Le plutonien est l'ennemi du neptunien. Il lui met des bâtons dans les roues, il construit des barrages pour contenir l'eau, des citernes pour la stocke, toutes sortes d'abris pour se protéger des intempéries. L'homme lui-même génère aussi bien du liquide (urine) que du solide. Le plutonien, constipé, dit "merde" au neptunien. Opposition entre système sanguin et système digestif.
Le neptunien ne cesse, il est vrai, de défaire le travail du plutonien. Il balaie, il dissout, les murs, les cloisons plutoniennes à la façon d'un tsunami lequel rappelle les droits de Neptune-Poséidon. On peut donc décrire la dialectique cyclique comme neptuno-plutonienne, celle de l'océan et du continent.. En fait le plutonien n'a pas de lien direct avec le ciel, il se défie et défie son pouvoir, il lui faut passer par les fourches caudines du neptunien pour éviter la sécheresse mais dès qu'il a ce qu'il lui faut, il lui claque la porte au nez jusqu'à la prochaine fois, profitant du fait que le cycle est en passage à vide et que Neptune a perdu de sa force quand la conjonction se défait. Pluton guette le fléchissement de Neptune pour prendre le dessus tout comme Neptune attend que Pluton s'embourbe dans tous les sillons ainsi creusés pour réaffirmer sa supériorité.

JHB
24. 10. 09

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