vendredi 26 mars 2021

jacques Halbronn La prévision par les cycles planétaires: détermination de dates précises ou de phases?

La prévision par les cycles planétaires: détermination de dates précises ou de phases ? Par Jacques Halbronn Peut-on fixer avec précision l'occurrence d'un événement en Astrologie ? La tentation est grande, quand un événement « terrestre » tombe sur une configuration céleste remarquable astrologiquement de faire la liaison entre ces deux plans. Cela peut sembler moins probant quand on parle de phases de plusieurs années ou même de corrélations avec ce que les astrologues appellent une « orbe ». Autant, la notion d'orbe est-elle admise pour l'interprétation d'un thème astral, au regard d'une certaine idée de l'astropsychologie, autant, cela semble faire problème quant à l'explication astrologique d'un événement. C'est notamment le cas quand l'astrologue se sert d'un riche clavier de facteurs planétaires car si on attend un peu, on risque fort de rencontrer d'autres configurations. Autrement dit, plus il y a de planètes dont on se sert, plus il faudrait des orbes étroites, c'est ce que nous explique placidement Roger Héquet avec son ACB (Astrochronobiologie) En revanche, si l'on se sert d'un faible nombre de facteurs, le recours à des orbes importantes devrait aller de soi. Quid de la conjonction Saturne-Neptune, dont traite volontiers André Barbault ? De deux choses l'une, soit il n'utilise que ce cycle pour une application bien circonscrite -comme le destin de la Russie dans son cas -, soit il panachera avec d'autres facteurs planétaires qui viendront « croiser » la route du dit cycle. A vrai dire, Barbault, à notre connaissance, ne s'en est pas vraiment expliqué. Il ressort cependant que Barbault préfére s'en tenir à un seul cycle pour un seul domaine car il n'apprécie que moyennement les mélanges. Cela dit, si l'on admet cette approche restreinte, la question qui va se poser est celle du découpage du cycle Saturne-Neptune à partir notamment des aspects de Saturne à Neptune, Saturne étant nettement plus rapide que Neptune dans un rapport de 29 ans à 165 ans , soit environ 5 fois plus rapide. Quel schéma doit donc s'appliquer pour appréhender ce cycle de 36 ans ? Combien d'aspects doivent entrer en jeu à partir de Saturne, puisque l'on ne considère pas les aspects émanant d'autres planètes.Il semble que Barbault ait accordé une certaine importance à l'aspect d'opposition qu'll aura notamment incorporé dans son ouvrage La crise mondiale 1965 (Albin Michel 1964). Mais en 1973, dans le Pronostic Expérimental en Astrologie (Payot), il semble prendre ses distances avec cet aspect d'opposition qui n'aura pas trop bien « marché » 18 ans après la conjonction de 1953 et il n'y reviendra pas pour l'opposition se produisant 18 ans après 1989. Mais le probléme qui se pose est le suivant : quid des phases propres au cycle Saturne Neptune en particulier à tout cycle en général. Il semble que Barbault ait proposé une progression au fil des aspects successifs dans certains de ses travaux. Yves Lenoble rappelle (La découverte de l'astrologie mondiale par les cycles) qu' » André Barbault étudie non seulement les conjonctions mais également les oppositions, ainsi que deux aspects positifs (les sextiles et les trigones) et trois aspects négatifs (les carrés, les semi-carrés et les sesqui-carrés), ce qui multiplie par six le nombre de périodes à analyser. » Ot,il ne semble pas que dans le cas du cycle Saturne- Neptune, Barbault, au bout du compte, ait considéré aucun aspect en dehors de la conjonction. Tout se passe comme s'il n'y avait qu'un aspect déterminant, la Conjonction et l'année lui correspondant ce qui conduit d'ailleurs Lenoble à prendre rendez-vous 36 ans après 1989, en 2025 ! Voilà donc qu'émerge, de façon quelque peu empirique, une certaine idée du cycle planétaire avec un seul aspect et une seule date alors même que le fait de ne considérer qu'un seul cycle aurait du laisser du temps au temps, contrairement à ce qui se passe quand on a affaire à une pluralité de cycles ; Autrement dit, les aspects au sein du cycle des planètes qui le constituent remplaceraient ainsi les aspects d'autres planétes. Et dans ce cas, l'on devrait pouvoir découper le cycle en question en un certain nombre de phases. Le problème c'est que la notion de phase englobe , pour la majorité des cycles, plusieurs années. Rappelons que ni Mercure, ni Vénus, ni le Soleil ne peuvent être en opposition entre eux.(à cause des élongations plafonnées). Quid donc des phases déclinant le cycle Saturne-Neptune? Il semble que Barbault ait rencontré là quelque dilemme ! En effet, son intérêt pour le cycle Saturne-Neptune aura été nourri par les dates où les conjonctions se sont produites, ce qui évidemment comporte un côté mathématique séduisant ! Mais passons à l'autre cheval de bataille d'André Barbault à savoir l'indice cyclique(cf les astres et l'Histoire, Pauvert, 1967). On n'est pas dans la même situation, apparemment, que pour Saturne-Neptune puisque cette fois il y a cinq planètes en présence pouvant se combiner diversement les unes avec les autres. Mais Barbault parvient à en tirer un seul et unique graphique avec comme probléme, c'est que ce graphique n'obéit pas à une sinusoide régulière comme dans le cas de Saturne- Neptune et qu'il est donc bien difficile de le structurer en phases. Et pourtant, Barbault parvient à établir une dualité, selon que la courbe monte ou descend selon des critères qui peuvent surprendre, notamment quant au statut de l'aspect d'opposition assimilé grosso modo au carré et au trigone, soit des aspects qui font « remonter » la courbe ! On voit que là encore, les règles du jeu ont quelque peu changé et notamment que l'opposition fait remonter la courbe face à la conjonction qui la fait plonger. Mais à ce prix là, l'on obtient bien une dualité de significations – la courbe monte ou descend- dont on n'avait pas vraiment bénéficié pour le cycle Saturne-Neptune, privé de l'aspect d'opposition, mis aux abonnés absents. Barbault pointera les années 1982-83 sur la base de son indice cyclique, c'est à dire au moment d'un maximum de conjonctions entres les 5 planètes dont il se sert. Il nous apparaît donc que Barbault aura opté pour une certaine précision dans la prévision au lieu de ne considérer une configuration que comme le point de départ d'une phase s'étendant jusqu'à la configuration suivante déterminée par quelque aspect. Mais le problème, c'est que l'on en arrive à ne considérer qe la conjonction alors qu'un cycle devrait comporte au moins deux phases se partageant le dit cycle. Dès lors, force est de constater que Barbault nous propose une théorie cyclique minimaliste avec une dualité qui comporterait d'un côté la conjonction et de l'autre une sorte de « vacuum » dès lors que la dite conjonction se défait, se dénoue. Ce qui vaudrait aussi bien pour l'indice cyclique que pour le cycle Saturne- Neptune. Une astrologie que l'on pourrait qualifier de « conjonctionelle » centrée sur le moment de la conjonction, avec une sorte d'éclipse de l'aspect d'opposition qui ne se distingue plus de la masse des autres aspects. Exposons, à présent, par souci de comparaison, la démarche cyclique de l'Astrologie Relativiste qui est une astrologie tout à fait minimale, qui n'a donc pas à craindre de recourir à des orbes importantes puisqu'il n'y a pas de pléthore, d'inflation planétaire. Pour nous, une phase est une phase et elle a ses limites à savor de la conjonction au carré (montant), puis du carré à l'opposition, de l'opposition au carré (descendant) et de ce carré à la conjonction. Cela correspond uniquement à deux cas de figure : celle du début du cycle l'axe des quadratures et celle du milieu du cycle- l'axe conjonction-opposition. Comme nous nous servons seulement de la planéte Jupiter en aspect avec la position du soleil natal, chaque temps est de trois ans soit un quart du temps de révolution sidérale de la dite planète. L'axe des quadratures (dit ASQ, Axe stellaire des quadratures) est le point de départ et non la conjonction comme l'a souvent indiqué Barbault et ceux qui l'ont suivi comme Yves Lenoble. On est là en correspondance avec les deux équinoxes. L'axe conjonction-opposition est en analogie avec les solstices, dont l'étymologie indique l'arrêt, comme dans armistice. La conjonction de Jupiter avec le soleil natal (ou si l'on préfère l'étoile fixe natale correspondante, cf William J. Tucher et sa « birthstar ») enclenche une période terminale de confirmation , de décantation et de sélection des matériaux rassemblés en période de quadrature, comme un sculpteur face à un bloc de matière. Il ne s'agit donc pas, on l'aura compris, de deux dates séparées par une sorte de noman's land mais de deux phases se relayant. On retrouve le dilemme méthodologique de la prévision astrologique : date ou phase ? La prévision axée sur les dates a l'avantage de la précision, ce que le public apprécie mais elle ne correspond pas selon nous à l'esprit de l'astrologie cyclique. Quant à la prévision de phases, elle n'est pas possible, on l'a dit, si l'on utilise un grand nombre de facteurs, mais elle fait sens dans une approche minimaliste où l'astrologue ne sera pas soupçonné de sortir de son chapeau ou de sa manche de nouvelles données comme lorsque Lenoble nous explique que Barbault « avait minimisé l’importance du sextile Neptune-Pluton » pour son indice cyclique. ! Argument étrange puisque l'indice cyclique intègre par définition un tel aspect dans son graphe. Pour nous, l'astrologie est un outil pour les acteurs et non pour les spectateurs, ce qu'elle a dû être à l'origine et il faut donner du temps au temps pour conduire une action et cela passe par la notion de phase. En revanche, le spectateur juge sur les résultats et non sur les moyens et il ne retiendra que des dates, comme un « inspecteur des travaux finis » ; Comme l'astrologie a longtemps été marginalisée, il était fatal qu'elle adopte le point de vue du profane qui ne connait pas le travail en amont, dans les coulisses. Cela fait penser à la « culture d'opposition » des partis qui ne sont pas au pouvoir. Mais pour que l'astrologie sorte d'un état, il importe qu'elle change de stratégie. Il ne s'agit pas non plus que l'astrologie flirte avec l'Histoire qui s'écrit après coup comme si les choses devaient inévitablement avoit lieu comme cela se produisit. Comme son nom l'indique, l'astrologie relativiste ne saurait ignorer des facteurs de dernière minute pouvant tout faire basculer à commencer par le choix du leader en place dont le soleil ne sera pas aspecté comme celui d'un autre leader possible. Ce qui rend ipso facto inconcevable tout pronostic à long terme, ce qui est le cas pour la conjonction Saturne-Neptune de 1989 dont il était totalement impossible astrologiquement de prévoir les effets, des décennies à l'avance, selon l'équation des protagonistes non pas célestes mais terrestres ! JHB 26 03 21.

Aucun commentaire: