samedi 4 décembre 2021

jacques halbronn A propos de ses Recherches iconographiques sur le prophétisme.

Jacques Halbronn sur ses Recherches iconographiques sur le prophétisme Nous venons de mettre en ligne deux collections de documents issus de notre diptyque (1999-2007), Le texte prophétique en France et La naissance de la critique nostradamique au XVIIe siècle. Nous avons par ailleurs codirigé une Documentation Iconographique Astro-Prophétique – sur le site du CURA de Patrice Guinard(décédé en septembre dernier) A 14 ans de distance, nous avons voulu réfléchir sur le role de l’iconographie pour la recherche, ce qui exige la reproduction d’un grand nombre de pièces dans un grand nombre de bibliothèques. En ce sens, cela vient compléter notre CATAF (Catalogue Alphabétique des textes astrologiques français) mis en ligne en 2001 sur le site du CURA. Toutefois, il s’agit ici d’une approche sélective associée à des travaux universitaires et non pas d’une présentation en vrac. Tome I Le texte prophétique en France. Ce tome est acccompagné d’un commentaire associé à chaque pièce dument numérotée, ce qui n’est pas le cas pour le second tome. Nous avons publié à partir de ce corpus plusieurs travaux: en 2002 Documents inexploités sur le phénoméne Nostradamus et Le sionisme et ses avatars au tournant du XXe siècle aux Editions Ramkatn autour des Protocoles des Sages de Sion et en 2005 sur la prophétie des papes de St Malachie, « Papes et prophéties » (Ed Axiome). Par ailleurs, dans la Revue Française d’Histoire du Livre, l’on trouvera des éléments de notre thèse d’Etat concernant la bibliographie centurique (2011), le Kalendrier des Bergers et le Mirabilis Liber (Pronosticatio de Lichtenberger) En ce qui concerne la Prophétie d’Orval, sous Louis Philippe, nous lui avons accordé une certaine importance dans le cadre du XIXe siècle, ainsi qu’au dossier Louis XVII Naundorff ou encore Henri V(comte de Chambord). C’est la survivance du phénomené prophétique à partir de la Révolution Française qui constitue probablement le principal intérêt du dit travail se situant dans la longue durée, depuis la fin du XVe siècle jusqu’au début du XXe. TOME II Naissance de la critique nostradamique Nous avons accordé la plus grande importance au verdict des vignettes utilisées pour les titres des publications associées ou attribuées à Nostradamus. D’ailleurs, c’est ainsi que nous avions voulu montrer que les vignettes des éditions des Centuries censées parues du vivant de Nostradamus étaient reprises en fait d’almanachs ‘pirates » usant de son nom et parus dans le cours des années 1560. Or, les vignettes ne figurent dans les « vraies » publications de Nostradamus qu’en tête de ses Pronostications et non pas en tête de ses almanachs. Les faussaires ont certainement disposé d’une véritable bibliothèque de « nostradamica », à la fin du XVIe siècle et ils n’ont pas su séparer les bonnes et les « mauvaises » vignettes si bien que l’édition Macé Bonhomme, Lyon 1555, va se retrouver affubler de la vignette d’un « faux » almanach, ce que les autres chercheurs (Chomarat, Benazra, Brind’amour, Guinard) n’ont pas signalé, ce qui tient à leur négligence à l’égard de l’argument iconographique. Notre galerie iconographique comporte également le dossier relatif à l’epitre au pape Pie IV où Nostradamus annonce un moment antéchristique pour 1566, ce qui sera relayé par des traductions et adaptations en italien. C’est là un aspect souvent négligé de la production nostradamique qui montre que Nostradamus n’était pas focalié sur la fin du xVIIIe siècle comme on aura voulu le faire croire sur la base de sa fausse épitre à Henri II. On passe ensuite à la présence de vignettes dans des oeuvres qui ne se référent pas explicitement à Nostradamus, d’où leur absence dans les bibliographies alors même que la dimension iconographique est ici décisive chez Colony. C’est, ironie du sort, chez ces imitateurs tels que Crespin ou Morgard que les fabricants de centuries iront puiser. Le cas de Crespin avec sa série d’adresses a fait croire à Brind’amour qu’il avait repris des quatrains de Nostradamus alors que c’est l’inverse qui se sera produit mais ce subterfuge n’est évidemment pas le fait de ce dernier. Des quatrains hostiles aux Juifs se retrouvent ainsi dans les Centuries. L’on passe ensuite du XVIe au XVIIe siècle puisque notre intitulé s’articule sur les véritables Eclaircissements des quatrains, 1656, dont nous avons retrouvé le manuscrit (que nous mettrons en ligne prochainement), ouvrage qui avait été le plus souvent attribué à un certain Etienne Jaubert. C’est le temps de la critique biblique – on pense à Richard Simon- et nous inscrivons le travail du dominicain dans l’esprit du temps.

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