dimanche 11 septembre 2022

Jacques Halbronn Linguistique; La reconstitutution de l'oralité première à partir de la (non) cohèrence des codes de prononciation

Jacques Halbronn Linguistique. La reconstitution de l’oralité première à partir de la (non) cohérence des codes de prononciation D’aucuns se déclareront sceptiques, circonspects quant à la reconstitution de l’oralité ancienne, dès lors que l’on ne dispose pas d’enregistrements au delà de la fin du XIXe siècle. Or, si l’on admet que les codes de prononciation sont censés obéir à une certaine cohérence globale, ne serait-il pas possible , pour le moins, de rejeter certaines pratiques phoniques; Nous avons appliqué une telle méthodologie (cf notre Eloge de l’erreur. Ed Lierre & Coudrier, 1990) notamment dans un mémoire soumis à Louis Jean Calvet (Paris V) en 1989. »Essai de description du système du français à la lumière des relations interlinguistiques ». (en ligne sur la plateforme SCRIBD) mais nous n’avions pas encore, à l’époque, abordé la question de la prononciation de l’écrit. Or, une langue ne prend vraiment toute sa dimension qu’à l’oral. C’est ainsi que nous avons pu établir des normes de prononciation « correcte » du français si l’on admet qu’une langue peut se corrompre, s’altérer et perdre dès lors une part de sa cohérence interne première. Le cas des doubles emplois et des redondances nous semble un angle fécond à adopter. On prendra le cas de la lettre « e » et de sa combinaison avec le « u » dans la forme « eu » qui correspond au o tréma (umlaut de l’allemand, dans „Ökonomie“). Or, l’allemand pose probléme avec son marqueur du féminin : eine, kleine etc où le e final est prononcé comme un ö, ce qui permet de conclure à une erreur de transmission des codes. De même le français ne saurait prononcer le « je » de la première personne du singulier ou l’article défini « le » comme il le fait pour le « jeudi », d’où l’importance que nous accordons à l’orthographe.. Or parmi la population francophone, on observe à ce propos des variantes significatives à l’oral. Si l’on prend la prononciation francilienne courante ‘(immigrés mis à part), l’on observera que le plus souvent le « e » (non suivi d’un u) est comme « avalé »: comme dans la forme négative « ne » d’ailleurs souvent rendue à l’écrit par un n suivi d’une apostrophe. : J’aime, J’n »aime pas ». Le futur est un terrain révélateur à ce sujet : doit-on dire « je mangerai » ou « j’mang »rai »? Ce sont les populations méridionales qui ont le plus souvent opté pour le « je mangerai », rejoignant ainsi la pratique allemande. Si l’on prend le cas de l’article indéfini allemand : ein et au féminin eine, et qu’on le compare avec le français un et une, il semble assez clair que la prononciation francilienne est plus correcte mais elle implique le recours au masculin à la diphtongue « un » inconnue de l’allemand actuel. cf humain/humaine; certain/certaine etc L’allemand actuel propose à la place de prononcer nettement le « e » de la finale féminine et de prononcer le « n » de « ein » comme s’il s’agissait d’une forme féminine! En ce qui concerne l’anglais, lequel appartient peu ou prou à la sphère francophone, l’on ne peut que noter une non adoption des codes de prononciation du français : ainsi l’emprunt « intelligent » se rend comme s’il s’agissait d’un féminin : intelligente. Autrement dit, le français parlé actuel est plus proche de la phonie germanique que l’allemand lui même, qui se sera singulièrement appauvri avec le temps/ Mais, il reste que le français actuel devrait être révisé à l’oral de façon à apparaitre à terme comme une langue modéle/ JHB 11 06 22

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