vendredi 11 août 2023

Bibliothèque d'Hendaye numérique: extrait d'un dossier Nostradamus

Bibliothèque d'Hendaye numérique: extrait d'un dossier Nostradamus "Comme dit précédemment, la première édition des Prophéties est publiée le 4 mai 1555 par l’imprimeur lyonnais Macé (Matthieu) Bonhomme[49]. Plusieurs éditions sont considérées comme piratées ou antidatées, mais on admet en général que l'édition (augmentée) qui porte la date de septembre 1557 fut réellement publiée du vivant de Nostradamus. L'existence d'une édition de 1558 est moins sûre, aucun exemplaire n'ayant survécu. Le livre est partagé en Centuries, une centurie étant, théoriquement, un ensemble de cent quatrains. La septième centurie resta toujours incomplète. La première édition, pleine de références savantes, contient 353 quatrains prophétiques, la dernière, publiée deux ans après la mort de Nostradamus, 942 – soit 58 quatrains de moins que les 1000 qu'il avait annoncés (« parachevant la milliade »). Les Prophéties ont donné lieu à la publication de près de dix mille ouvrages. Parmi les exégètes les plus célèbres, on peut mentionner Anatole Le Pelletier, Vlaicu Ionescu, Jean-Charles de Fontbrune et son père, Serge Hutin et Erika Cheetham, qui croient à la prescience de Nostradamus, et Eugene F. Parker, Edgar Leoni, Louis Schlosser et surtout Pierre Brind'Amour, qui n'y croient pas. D'autres comme Robert Benazra, Michel Chomarat et Daniel Ruzo, se sont appliqués à recenser les éditions de ses œuvres et les ouvrages qui le concernent. Une première cause de divergence entre interprètes est qu'en raison des méthodes de composition des imprimeurs du XVIe siècle, les éditions et même les exemplaires particuliers de ces éditions diffèrent tous ou presque, et ne garantissent aucune conformité parfaite avec le texte manuscrit original (perdu depuis lors). Pour ajouter à la difficulté, certains quatrains (comme 10,72, qui indique une date précise) font l'objet de désaccords entre les exégètes, notamment quant au sens des mots. La seconde cause de divergences entre les interprètes tient à Nostradamus lui-même. Son style obscur et son vocabulaire, mélange de moyen français, de latin, de grec (très peu ; voir par exemple le quatrain IV, 32) et de provençal, donnent aux exégètes une grande liberté d'interprétation. Nostradamus, peut-être pour ajouter du mystère à ses quatrains, a employé toutes sortes de figures littéraires. Mais la raison principale de ce style nébuleux serait, si on l'en croit, le désir d'assurer la pérennité de l'œuvre[50]. Nostradamus assure cependant qu'un jour le monde verra que la plupart des quatrains se sont accomplis, ce qui laisse entendre qu'ils seront compris clairement par l'humanité[51]. En attendant, tout événement cadrant, a posteriori, avec l'une des multiples interprétations possibles d'un quatrain est présenté comme l'interprétation juste — plusieurs interprétations d'une même prophétie cohabitant parfois chez le même exégète[52]. Un bon nombre des interprètes (surtout les sensationnalistes et les amateurs) qui croient à la prescience de Nostradamus semblent persuadés qu'il a surtout parlé de leur époque. Enfin, ces mêmes personnes réinterprètent les prophéties après les faits, par un processus appelé « clairvoyance rétroactive » (postdiction (en)) et sont victimes d'une erreur de jugement cognitif, le biais rétrospectif[53]. Les « méthodes » divinatoires de Nostradamus Nostradamus affirmait volontiers avoir appliqué toute une série de procédés divinatoires, parmi lesquels la « fureur poëtique »[54], ou le « subtil esprit du feu »[55] de l'oracle de Delphes ; l'« eau de l'oracle de Didymes »[56] ; l'« astrologie judiciaire »[57] (l'art de juger de l'avenir d'après le mouvement des planètes, mais Nostradamus se disait « astrophile » plutôt qu'astrologue) ; les « sacrées Écritures », ou les « sacrées lettres[58] » (bien qu'il n'ait probablement pas possédé une Bible telle quelle, interdite à l'époque aux laïques : il en aurait utilisé des extraits trouvés dans Eusèbe, Savonarole, Roussat et le Mirabilis liber) ; « la calculation Astronomique »[59], ou la « supputation des âges »[60], selon de prétendus cycles datant d'Abraham ibn Ezra et de bien avant (Nostradamus prétend arrêter ses prédictions à l'an 3797) ; et le « songe prophétique »[61] ou l'« incubation rituelle »[62]. Il est cependant douteux qu'il ait vraiment utilisé ces procédés, car il semble se contredire là-dessus (par exemple en rattachant une même prophétie à plusieurs procédés), et il est plus probable que sa méthode principale était la projection dans le futur de prophéties préexistantes et de récits historiques, méthode dont il ne dit presque rien, mais dont l'existence est rendue quasi certaine par un nombre considérable de rapprochements faits depuis le XVIIIe siècle jusqu'à nos jours[63]. Le plus célèbre des quatrains réputés prophétiques Centurie I, quatrain 35 Le plus célèbre des quatrains réputés prophétiques de Nostradamus (avec, peut-être le « quatrain de Varennes » IX, 20) est le trente-cinquième de la première centurie (Centurie I, quatrain 35) Le lyon ieune le vieux ſurmontera En champ bellique par ſingulier delle Dans Cage d'or les yeux luy creuera Deux playes vne, puis mourir, mors cruelle. Selon les adeptes d'une lecture prophétique, ce quatrain annoncerait la mort d'Henri II. En juin 1559, le roi Henri II affronta le comte de Montgommery, lors d'un tournoi de chevalerie. Ils auraient porté (selon ces adeptes) tous deux un lion comme insigne. Henri II reçut un tronçon de la lance de son adversaire à travers son heaume et eut l'œil transpercé. Il mourut dix jours plus tard. L'historien québécois Pierre Brind'Amour (qui, pour sa part, pense que Nostradamus interprète un prodige céleste tel que celui qu'on aperçut en Suisse en 1547, montrant un combat entre deux lions) a été sceptique de l'interprétation courante de ce quatrain : « Ce quatrain, le plus célèbre des Centuries, fait les délices des amateurs d'occultisme, qui veulent y voir l'annonce du tournoi qui opposa Henri II et le sieur Gabriel de Lorge, comte de Montgommery, le 1er juillet[note 6] 1559. On sait qu'Henri II, blessé à l'œil par son adversaire, mourut de sa blessure le 10 juillet suivant. Les sceptiques, dont je suis, s'émerveillent de la coïncidence ; les adeptes y voient la preuve de ce qu'ils ont toujours su, à savoir que Nostradamus avait un don de clairvoyance. Pourtant personne à l'époque ne fit le rapprochement[64]. » Le professeur de linguistique Bernard Chevignard[65] note lui aussi, que « ni Blaise de Monluc, ni François de Vieilleville, ni Claude de l'Aubespine, ni Brantôme ne mentionnent une quelconque prophétie de l'oracle de Salon à ce propos [la mort d'Henri II], mais font état de leurs propres rêves prémonitoires ou d'une prédiction de l'astrologue napolitain Luca Gaurico ». (Brantôme a bien fait allusion à l'incident, mais ne parle que d'un 'devin' qui n'était pas nécessairement Nostradamus.) B. Chevignard[66] relève de plus que, dans ses Présages en prose, à la fin de ce qui concerne le mois de juin 1559 (Henri II fut blessé en juin et mourut en juillet), Nostradamus, après avoir écrit « Quelque grand Prince, Seigneur & dominateur souverain mourir, autres defaillir, & autres grandement pericliter », ce qui fait s'écrier à son dévoué exégète Chavigny : « Icy infailliblement est presagée la mort du Roy Henry II », avait ajouté immédiatement après : « La France grandement augmenter, triompher, magnifier, & beaucoup plus le sien Monarque », d'où ce second commentaire de Chavigny : « Ceci est dit pour deguiser le fait. » Chavigny, d'ailleurs, n'a pas interprété le quatrain I, 35 comme annonçant la mort d'Henri II, non plus que Nostradamus lui-même, qui privilégiait le quatrain III, 55 (après l'avoir rétro-édité, d'ailleurs !). Cette interprétation n'est pas attestée avant 1614[67]. Inspirations de Nostradamus Selon plusieurs études des Centuries, l'une des inspirations de Nostradamus pourrait être le manuscrit de Yves de Lessines, un Moine de l'Abbaye de Cambron L'existence d'inspirations antérieures à Nostradamus a reçu plusieurs confirmations à travers les travaux de Pierre Brind'Amour, qui datent des dernières années du XXe siècle, le livre de Rudy Cambier L'oeuvre du Vieux Moine, celui du Professeur Jean Philippe Lahouste Les Centuries. Nostradamus la fin d'un mythe ainsi que Les Sources Historiques des Centuries de Nostradamus de Philippe Duquesnois. Selon ces trois derniers ouvrages, des quatrains se retrouvant dans les Prophéties auraient fait partie d'un ensemble de mille vers rédigés par Yvain Desprez, devenu Yves de Lessines, le quinzième abbé de l'Abbaye de Cambron, un monastère de moines cisterciens à Cambron-Casteau en Belgique, dans le Hainaut, entre 1323 et 1328. Selon Rudy Cambier[68], l'identité de l'auteur du manuscrit original apparaitrait à la fin du deuxième quatrain des Centuries : Splendeur diuine. Le diuin prés s'assied.(Divin Prés, Yvain Desprez) Dans l'Épître à Henri Second qui précède les trois dernières Centuries de ses Prophéties, Nostradamus semble dire que ses dons de voyant lui révélaient parfois non l'avenir mais le passé : « supputant presque autant des aventures du temps à venir, comme des âges passés »[69]. Son admiratif interprète Chavigny intitula Le Janus françois un livre où il expliquait certains quatrains par des évènements antérieurs à leur publication. Dans des lettres publiées en 1724 par le Mercure de France, un anonyme relevait lui aussi des « prophéties » de Nostradamus qui semblaient tournées vers le passé et, à la différence de Chavigny, il en concluait que Nostradamus se moquait de son lecteur. Des emprunts très nets à l'astrologue Richard Roussat, à l'érudit florentin Petrus Crinitus et à des auteurs antiques comme Tite-Live, Julius Obsequens, etc. ont été découverts. Voici quelques exemples : Centurie 1, quatrains 1 et 2 : Estant assis de nuit secret estude, Seul repousé sur la selle d'ærain, Flambe exigue sortant de solitude Fait proferer qui n'est à croire vain. La verge en main mise au milieu de Branches, De l'onde il moulle & le limbe & le pied. Vn peur (conjecture : Vapeur) & voix fremissent par les manches, Splendeur diuine. Le diuin prés s'assied. Petrus Crinitus, De honesta Disciplina (réédité à Lyon en 1543, livre 20) rapporte, d'après Jamblique (traduit en latin par Marsile Ficin), comment les Sibylles pratiquaient la divination « à Branches » (in Branchis). En quelques lignes, il est question d'un « souffle ou feu ténu » (tenuem spiritum et ignem) ; d'une pythie assise « sur un siège d'airain » (super aeream sellam), d'une autre qui tient « une verge dans sa main » (virgam manu gestat), baigne dans l'eau ses pieds et la bordure de ses vêtements (pedes limbumque undis proluit) ou encore aspire la « vapeur » (vaporem) et est emplie de « splendeur divine » (divino splendore)[70]. Centurie 1, quatrain 42 : Le dix Kalendes d'Apuril de faict Gotique (conjecture : Gnostique) Resuscité encor par gens malins : Le feu estainct, assemblée diabolique Cherchant les or du d'Amant & Pselyn. Dans le même livre de Petrus Crinitus (l. 7, ch. 4) il est question de Gnostiques (Gnostici) qui, cherchant à profiter des enseignements de Psellus et d'Origène Adamantius (Psellus, Origenes Adamantius), s'assemblent (convenire) le dix des Calendes d'avril (X. Cal. Apri.) et, toutes lumières éteintes (luminibus extinctis), commettent des abominations[71]. Centurie 2, quatrain 41 : La grand'estoile par sept iours bruslera, Nuée fera deux soleils apparoir : Le gros mastin toute nuit hurlera Quand grand pontife changera de terroir. Julius Obsequens, dans son Livre des Prodiges (réédité en 1552 par Conrad Lycosthenes), raconte qu'après l'assassinat de Jules César, « une étoile brûla pendant sept jours. Trois soleils brillèrent […]. Des hurlements de chiens furent entendus de nuit devant la maison du grand pontife »[72]. Centurie 5, quatrains 6 et 75 : Au roy l'Augur sur le chef la main mettre, Viendra prier pour la paix Italique : A la main gauche viendra changer le sceptre De Roy viendra Empereur pacifique. Montera haut sur le bien [conjecture : lieu] plus à dextre, Demourra assis sur la pierre quarrée : Vers le midy posé à la senestre, Baston tortu en main, bouche serrée. Tite-Live raconte ainsi l'inauguration du roi Numa Pompilius : « Alors, sous la conduite de l'augure […], Numa se rendit à la citadelle et s'assit sur une pierre face au midi. L'augure prit place à sa gauche, la tête voilée et tenant de la main droite un bâton recourbé et sans nœud appelé lituus. De là, embrassant du regard la ville et la campagne, il […] marqua dans le ciel les régions par une ligne tracée de l'est à l'ouest et spécifia que les régions de droite étaient celles du midi, les régions de gauche celles du nord […]. Puis, faisant passer le lituus dans sa main gauche, et plaçant la droite sur la tête de Numa, [il demanda un signe de la part des dieux]»[73]. Immédiatement après, Tite-Live[74] dit que Numa fut un roi pacifique qui éleva le temple de Janus pour symboliser la paix, et il loue l'empereur régnant, Auguste, d'être lui aussi pacifique[75]. Centurie 6, quatrain 100 : Quos legent hosce versus, maturè censunto : Profanum vulgus, & inscium ne attrestato : Omnesque Astrologi, Blenni, Barbari procul sunto : Qui aliter facit, is ritè, sacer esto. Traduction : Que ceux qui lisent ces vers y réfléchissent longuement ! Que le vulgaire profane et ignorant ne s'en approche ! Que tous les astrologues les sots, les barbares s'en écartent ! Qui passe outre, qu'il soit maudit selon le rite ! Petrus Crinitus, à la fin de son De honesta disciplina, déjà cité, avait mis cette strophe latine[76] : Legis cautio contra ineptos criticos Quoi legent hosce libros, maturè censunto : Profanum uolgus & inscium, ne attrectato : Omnesque legulei, blenni, barbari procul sunto : Qui aliter faxit, is ritè sacer esto.'' Centurie 7, quatrain 41 : Les os des pieds et des mains enserrés, Par bruit maison longtemps inhabitée ; Seront par songes concavant déterrés, Maison salubre et sans bruit habitée.'' Pline le Jeune, Lettres, VII, 27 (trad. De Sacy et Pierrot) : « Il y avait à Athènes une maison vaste et spacieuse, mais décriée et funeste. Dans le silence de la nuit, on entendait un bruit de fer […] et un froissement de chaînes […]. Bientôt apparaissait le spectre : […] ses pieds étaient chargés d'entraves et ses mains de fers qu'il secouait. […] Aussi, dans la solitude et l'abandon auquel elle était condamnée, cette maison resta livrée tout entière à son hôte mystérieux. […] [Le philosophe Athénodore loue la maison et y veille la nuit. Le spectre survient et l'invite à le suivre dans la cour, où il disparaît. Athénodore marque le lieu.] Le lendemain, il va trouver les magistrats et leur conseille de fouiller en cet endroit. On y trouva des ossements enlacés dans des chaînes. […] On les rassembla, on les ensevelit publiquement et, après ces derniers devoirs, le mort ne troubla plus le repos de la maison. » (Noté par E. Gruber[77]) Centurie 9, quatrain 20 : De nuit viendra par la forest de Reines Deux pars vaultorte Herne la pierre blanche, Le moine noir en gris dedans Varennes Esleu cap. cause tempeste feu, sang tranche. Dans La Guide des chemins de France, éditée chez Charles Estienne en 1553, les pages 137 à 140 concernent les confins du Maine et de la Bretagne, à raison de quelques brèves lignes par page. On y trouve mentionnés les toponymes Vaultorte, Heruee (probablement coquille pour l'actuelle Ernée), un ruisseau « faisant le depart (cfr. les deux pars de Nostradamus) de la comté du Maine et de la duché de Bretaigne » (tous p. 137), la « Forest de Renes » (p. 138), Varennes (p. 139) et la « pierre blanche » (p. 140)[78]. Certaines découvertes dans ce sens ont été présentées directement sur Internet, sans publication antérieure en livre ou en revue. C'est ainsi que L. de Luca[79] a découvert que la strophe latine mise par Nostradamus dans le prologue de sa Paraphrase de Galien est tirée des Inscriptiones sacrosanctae vetustatis, ouvrage de Petrus Apianus et Bartholomeus Amantius, édité à Ingolstadt en 1534[80]. De même, P. Guinard[81] a découvert qu'Ulrich von Hutten est cité très souvent dans les Présages de Nostradamus et qu'il a fourni de la matière à un au moins des quatrains des Prophéties : Ulric von Hutten, Poemata[82]: Bis petit obscurum et condit se Luna tenebris Ipse quoque obducta pallet ferrugine frater. Traduction du texte : « Deux fois la Lune cherche l'obscurité et se cache dans les ténèbres, Et son frère lui-même pâlit, couvert d'une couleur ferrugineuse » Nostradamus, Prophéties, I, 84 : Lune obscurcie aux profondes tenebres, Son frere pasle de couleur ferrugine Peter Lemesurier[83] et Gary Somai[84] ont également fait des rapprochements intéressants sur leurs sites d'internet. Prophéties apocryphes Les Sixains, qui furent publiés pour la première fois au XVIIe siècle, sont considérés comme faux même par les partisans de la prescience de Nostradamus, car ils ne sont pas dans son style et son vocabulaire et sont beaucoup plus explicites que les quatrains centuriques. Par exemple, le sixain 52 évoquerait le Massacre de la Saint-Barthélemy, le 24 août 1572 : La grand'Cité qui n'a pain à demy Encor un coup la sainct Barthelemy Engravera au profond de son ame : Nisme, Rochelle, Geneve & Montpellier, Castres Lyon, Mars entrant au Bélier, S'entrebatteront : le tout pour une Dame D'après cette interprétation, la grand'Cité serait Paris. Nisme, Rochelle, Geneve & Montpellier sont les quatre principales villes protestantes. une Dame indiquerait Catherine de Médicis. Juste après les attentats du 11 septembre 2001, le texte suivant a circulé sur Internet : In the City of God there will be a great thunder, Two brothers torn apart by Chaos, while the fortress endures, the great leader will succumb, The third big war will begin when the big city is burning « Dans la cité de Dieu il y aura un grand tonnerre Deux frères seront séparés par le chaos Pendant que la forteresse endure Le grand meneur succombera La troisième grande guerre commencera quand la grande cité brûlera » Ce texte n'est pas de Nostradamus (ce n'est même pas un quatrain). Il fut écrit en 1997 et publié sur une page web par Neil Marshall, étudiant canadien de Brock University, qui voulait montrer qu'on pouvait fabriquer à la manière de Nostradamus des prophéties assez ambiguës pour supporter de nombreuses interprétations. Ce qui concerne la troisième grande guerre n'est pas de Neil Marshall et fut ajouté après les attentats du 11 septembre[85]. Il existe aussi la traduction française d'un mélange de canulars, volontairement troublant, répandu en anglais après les attentats du 11 septembre 2001, et qui, il est bien évident, manquent de la rime et la scansion métrique qui caractérisent le « vers commun » qu'utilisait Nostradamus : Dans l'année du nouveau siècle et neuf mois, Du ciel viendra un grand roi de terreur… Le ciel brûlera à quarante-cinq degrés. Le feu approche la grande nouvelle ville… Dans la ville d'York, il y aura un grand effondrement, Deux frères jumeaux déchirés par le chaos Tandis que la forteresse tombe le grand chef succombera La troisième grande guerre commencera quand la grande ville brûlera. Ouvrages Première page de l'exemplaire dit « Rigaud », livre imprimé à Lyon en 1555, date de la première édition des Prophéties. Interprétation des hiéroglyphes de Horapollo (1543-1547) ; édité par Pierre Rollet, éd. Ramoun Berenguié, Aix-en-Provence (1967) Pronostications et Almanachs[86] (1550-1567) Traité des Fardements et Confitures (1555) ; titre complet : Excellent et moult utile opuscule à tous nécessaire qui désirent avoir connoissance de plusieurs exquises receptes divisé en deux parties. La première traicte de diverses façons de fardemens et senteurs pour illustrer et embelir la face. La seconde nous montre la façon et manière de faire confitures de plusieurs sortes Traité des confitures, éditions Être et connaître, 156 p. (2006) Des confitures (sélection de 11 textes), édition de bibliophilie, illustrée de gravures à la manière noire par Mario Avati, préface de Michel Chomarat, éd. Les Bibliophiles de France (2010) Traité des confitures, adapté en français moderne et présenté par Jean-François Kosta-Théfaine, éditions Imago, 180 p. (2010) Les Prophéties de M. Michel Nostradamus, à Lyon, chés Macé Bonhomme, MDLV [4 mai 1555][87] réimpr. par Les Amis de Michel Nostradamus (1984) texte en ligne, selon les premières éditions Épître à César (son fils, César de Nostredame), in Prophéties[88] (1555) ; édité par Eugène Bareste, Paris, Maillet (1840) Paraphrase de Galien ; titre complet : Paraphrase de C. Galen, sus l'exortation de Ménodote, aux estudes des bonnes artz, mesmement Médicine : Traduict de latin en francoys, par Michel Nostradamus, Lyon, Antoine du Rosne (1557) Épître à Henri second[89] (27 juin 1558) in Le Pelletier, Les Oracles de Michel de Nostredame, astrologue, médecin et conseiller ordinaire des rois Henri II, François II et Charles IX, Paris, A. Aubry (1867) rééd. en 2 vol. par Serge Hutin, Les Prophéties de Nostradamus, J'ai lu, p. 101-115 (1976) Traité de la Peste (vers 1558-1559) ; on n'a conservé que la traduction anglaise : An excellent treatise, shewing such perillous and contagious infirmities, as shall issue 1559 and 1560, with the signes, causes, accidents and curation for the healthe of such as inhabit the 7, 8 and 9 climate, compiled by Maister Michael Nostrodamus, Doctor in Phisicke, and translated into English..., Londres, John Daye (1559) Jean Dupèbe, Nostradamus : Lettres inédites, édition scientifique, Genève, Droz (1983) Voir aussi Jacques Chomarat, « Nostradamus : Lettres inédites, introduction et notes par Jean Dupèbe » (recension), Bulletin de l'Association d'étude sur l'humanisme, la réforme et la renaissance, 1984, vol. 19, p. 89-93, consultable sur le site Persée. (Apporte des compléments au travail de J. Dupèbe.) Testament ou Troisième Épître (15 juin 1566) ; édité par Daniel Ruzo[90], Le Testament de Nostradamus, Barcelone (1975), trad. française, Monaco, Le Rocher, p. 21-28 (1982) Éditions et traductions Jean-Aimé de Chavigny, Recueil des présages prosaïques de M. Michel de Nostradame lors qu'il vivoit, conseillier du Roy treschr(est)ien Charles IX du nom, et Médecin ordinaire de sa Magte (1589) Théophile de Garencières, The True Prophecies or Prognostications of Michel Nostradamus, Londres, 1672. Traduction anglaise des Prophéties de Nostradamus. A repéré dans les deux premiers vers du quatrain VI, 89 une citation d'un passage de Plutarque (Vies parallèles, « Artaxerxès », ch. 16) sur le supplice du « scaphisme ». Pierre Brind'Amour, Nostradamus, les premières Centuries ou Prophéties, 1996. Édition savante de l'Épître à César et des 353 premiers quatrains. Repère de façon très convaincante de nombreux emprunts de Nostradamus à des livres édités à son époque. Jean-Paul Clébert, Prophéties de Nostradamus. Les Centuries. Texte intégral (1555-1568). Transcription et commentaires mot à mot, 2003. Éclaire (philologiquement) de nombreux passages des Prophéties par des passages analogues des Présages. Selon Jean Dupèbe, ce livre « peut offrir au lecteur patient et curieux d’utiles renseignements, à condition qu’il se tienne toujours sur ses gardes[91]. » Dans un livre antérieur, Nostradamus, mode d'emploi, Paris, 1981, qui n'est qu'une esquisse de celui-ci, J.-P. Clébert avait envisagé que les indications toponymiques du fameux quatrain de Varennes se rapportent en fait à la province du Maine, conjecture dont Chantal Liaroutzos allait faire une certitude. Nostradamus, Prophéties. Présentation par Bruno Petey-Girard. Paris, Flammarion, 2003. Édition des Centuries I à VII, considérées comme d'authenticité certaine parce que non posthumes. Nostradamus, Les Prophéties, éditions AlterPublishing. 2015 (version française), 2020 (version avec traduction en anglais)[92]. Facsimilé de l’édition de 1557, avec transcription de ce facsimilé et transcription modernisée de l'édition de 1557

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