lundi 11 septembre 2023

jacques halbronn Le syncrérisme de l'Etat Juif de Herzl et de l'idéologie sioniste.

jacques halbronn Le syncrétisme de l'Etat Juif de Herzl et de l'idéologie sioniste. Ce que nous appelons le modéle babélien (cf Genése XI) est lié à la diversité des langues censée faire obstacle à l'efficace des entreprises humaines. Dans quelle mesure le projet sioniste herzlien correspond il à une telle problématique (cf notre ouvrage Le sionisme et ses avatars au tournant du XXe siècle, Ed Ramkat, 2002)? Nous avons déjà exposé certains aspects de la question babélienne en montrant que toute médaille a son revers et que le terme "Unité" n'a pas la même portée selon qu'il vise l'unité au sein d'un espace donné ou quand il s'adresse à l'Humanité dans son ensemble et c'est bien là source de confusion et de malentendu. Chaque forme d'unité, en effet, tend à ébranler une autre idée d'unité! Qu'en est-il donc du phénoméne israélien à l'aune de ces données, au prisme de notre propre expérience étalée entre 1967 et 2009, soit sur plus de 40 ans de fréquentation de la société israélienne? La première impression qui fut la notre dans les années 1967-69 fut la sensation qu'en Israel, nous étions identifiés avec le monde francophone tout comme d'autres étaient, eux aussi, renvoyés à leurs origines respectives, ce qui reproduisait, peu ou prou,le modéle babélien par delà l'appartenance des uns et des autres, en leur qualité de Juifs, à un seul et même monde. En tout état de cause, on ne pouvait échapper en Israel au syndrome de l'immigré, quant à la langue, l'hébreu, ou un certain conditionnement lié à la situation de l'Etat au Proche Orient, face au monde arabo-musulman, ce qui changeait singulièrement pour un juif ayant vécu au sein d'une Europe relativement apaisée. . Paradoxalement, la condition juive apparaitrait comme plus, mieux partagée par les Juifs en diaspora qu'en Israel, par delà la diversité de leurs milieux. La dimension nationale de l'Etat hébreu, se présentait comme quelque peu anachronique pour un Juif français de la seconde moitié du XXe siècle, le temps de mourir pour la patrie, de tout lui sacrifier étant révolu alors qu'en Israel, le fait national restait particulièrement vivace. La société israélienne exorcisait, en quelque sorte, sa promiscuité, du fait de son hétérogénéité, en développant un culte de la Nation, toute puissante, capable d'intégrer et de refouler les différences. L'armée jouait à plus d'un titre, ce rôle de nivellement. Avec le temps, il nous apparut que des clivages linguistiques se renforçaient tendant vers un certain repli communautaire au sein de la vie juive israélienne et que l'hébreu était en perte de vitesse en tant que vecteur d'union, notamment avec l'arrivée massive de Juifs issue du monde soviéto-communiste, à partir des années 70 et le pic des années 90, faisant suite à l'effondrement d'une certaine dynamique idéologique y sévissant jusqu'alors. En conclusion, semblent devoir coexister en Israel un nationalisme exacerbé par le contexte géopolitique et un communautarisme sous -tendu par des clivages linguistiques et religieux voire messianiques. En tout état de cause, le sionisme aura contribué largement à déstabiliser la condition juive par une forme de déracinement, quittant la proie pour l'ombre.Cela dit, le phénoméne post colonial et la présence massive de populations issues du monde arabo-musulman, plus ou moins solidaire de la cause palestinienne, aura certainement encouragé les Juifs à émigrer, ce qui aura pu réjouir et conforter les Sionistes, pompiers pyromanes.. . En fait, l'Etat Juif herzlien est marqué par le syncrétisme entre idéologie de la Nation et respect de la diversité des implantations de par le monde, entre l''idée de lieu et celle de lignée. Astrologiquement, ces deux principes sont à vivre en alternance, sur la base de périodes de 7 ans.. En phase équinoxiale, on ne saurait entrer dans le moule national et en phase solsticiale, la diaspora n'aurait pas de légitimité. On pense au lit de Procuste. Autrement dit, aucune option n'est satisfaisante au delà d'une durée, d'un bail de 7 ans. Sur d'autres plans, nous signalons un autre syncrétisme qui affecte le monde juif et qui est d'ordre théologique: l'idée d'un dieu à l'origine de l'Univers et celle d'un dieu créateur de 'notre" monde, de notre terre, de notre Humanité. Force est de constater que ces deux théologies sont souvent présentées, bien à tort, comme n'en faisant qu'une. JHB 11 09 23

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