dimanche 1 octobre 2023

jacques halbronn Epistémologhie. Heurs et malheur du mimétisme et des faussaires.

jacques halbronn EPistémologie Heurs et malheur du mimétisme et des faussaires Dans nos travaux consacrés à la fabrication des Centuries, nous avons montré que les faussaires avaient fait de mauvais choix en copiant, par ignorance, de faux documents, à commencer par les vignettes de couverture d'éditions pirates d'almanachs de Nostradamus, parus au début des années 1560. En effet, ces vignettes n'étaient pas celles utilisées pour les "vrais" almanachs de cet auteur.(cf Le texte prophétique en France, formation et fortune, Presses Universitaires du Septentrion, 1999); D'ailleurs, l'idée même de produire des Centuries sous le nom de Nostradamus est probablement liée au fait que les dits vrais et faux almanachs de Nostradamus comportaient chaque année une douzaine de quatrains. Par extrapolation, on passerait à l'idée que Nostradamus aurait pu produire ainsi des centaines de quatrains. Néanmoins, la mise en évidence de ces points n'aura pas suffi au regretté Patrice Guinard et à bien d'autres nostradamologues ou apprentis nostradamologues pour qu'ils abandonnent une fois pour toutes la thèse de l'authenticité de Centuries prétendument parues entre 1555 et 1568 alors que leur production ne commencer qu'en 1588 pour le seul premier volet et quelques années plus tard pour le second doté d'une Epitre à Henri II , recyclant une vraie Epitre au Roi (datée de 1556 et non de 1558 comme la fausse) parue dans les Présages Merveilleux pour 1557 (reprint 2002 dans nos Documents inexploités sur le phénoméne Nostradamus, Ed Ramkat) Mais de telles mésaventures sont monnaie courante. On pense notamment au processus de l'emprunt linguistique (cf Louis Deroy . Paris, Les Belles Lettres, 1956).dont nous avons traité dans notre mémoire "Linguistique de l'erreur et épistémologie populaire 1987. De fait, l'erreur est une fatalité pour toute forme de mimétisme. Elle peut se présenter comme une innovation de la part de l'emprunteur mais celle-ci est le plus souvent involontaire et tient à une mauvaise appréhension du modéle ciblé, ce qui produit du "barbarisme", comme dans le cas de l'exercice du "thème latin" L'emprunteur se met ainsi doublement en porte à faux, tant par rapport à la langue ainsi piratée que par rapport à sa propre langue. Dans le domaine religieux, le rapport du christianisme au judaisme est emblématique. Le processus d'imitation, de "copie" suppose que l'on ne soit pas victime des erreurs commises par le modéle lui-même! Le cauchemard du copieur, c'est quand il ne corrige pas les erreurs de son modéle, ce qui conduit à démasquer son forfait. Or, le judaisme, du temps de Jésus, est marqué par un puissant syncrétisme, conséquence du schisme survenu à la mort du roi Salomon, mille ans auparavant, ce qui va donner lieu à la formation de deux royaumes, au Nord, celui d'Israel, au Sud, celui de Judah et au bout du compte le Pentateuque (notamment les Livres de l'Exode et du Deutéronome)) sera recomposé à la solde des héritiers du Royaume dissident du Nord dont l'idéologie est celle de la faute et de son pardon, thématique qui occupera une place centrale dans le christianisme. Les juifs eux mêmes de nos jours sont victimes d'un tel syncrétisme et sont même allés jusqu'à appeler l'Etat hébreu, fondé en 1948, du nom d'Israël, pourtant stigmatisé par les livres prophétiques de l'Ancien Testament. JHB 01 10 23

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