vendredi 8 juillet 2022

Les Quatre être vivants.

Bibliorama Rechercher … Les 4 êtres vivants J Oct 2020 | 9 commentaires DARBY : – Et la ressemblance de leurs faces était la face d’un homme ; et, les quatre, ils avaient la face d’un lion, à droite ; et, les quatre, ils avaient la face d’un bœuf, à gauche ; et, les quatre, ils avaient la face d’un aigle. (Ez 1.10) – Et le premier animal est semblable à un lion ; et le second animal, semblable à un veau ; et le troisième animal a la face comme d’un homme ; et le quatrième animal est semblable à un aigle volant. (Ap 4.7) PLÉIADE : – Quant à la forme de leurs faces, c’était une face d’homme, puis une face de lion, sur la droite des quatre, puis une face de taureau, sur la gauche des quatre et une face d’aigle pour les quatre. (Ez 1.10) – Le premier animal pareil à un lion, le deuxième pareil à un taurillon, le troisième avec une sorte de face d’homme et le quatrième pareil à un aigle qui vole. (Ap 4.7) CHOURAQUI : – Leurs faces ressemblent à des faces d’humain; des faces de lion vers la droite pour les quatre ; des faces de bœuf à gauche pour les quatre ; et des faces de vautour pour les quatre.(Ez 1.10) – Le Vivant, le premier, est semblable à un lion; le second Vivant est semblable à un taurillon ; le troisième Vivant a la face d’un homme ; et le quatrième Vivant, semblable à un aigle, vole.(Ap 4.7) PAROLE DE VIE : – Chaque être a quatre visages : un visage humain devant, un visage de lion à droite, un visage de taureau à gauche et un visage d’aigle derrière. (Ez 1.10) – Le premier être vivant ressemble à un lion, – le deuxième à un jeune taureau. – Le troisième a un visage semblable à celui d’un être humain, – le quatrième ressemble à un aigle qui vole. (Ap 4.7) Cette tête tétramorphe, composée de 4 formes se trouve dans la vision du char céleste – la Merkavah décrite en Ezekiel 1.10, 10.14 et reprise par Jean en Apocalypse 4.7. L’expression de quatre êtres vivants à parfois joué des tours à certaines interprétations. On voit certains sous-titres dans des bibles « les quatre animaux », ce qui est faux, car l’un d’eux est une face d’homme. Le mot grec zoon est issus de zoé – la vie – il serait donc plus juste de dire les « créatures vivantes ». Dans sa description, le prophète contemple et voit celle d’un homme en face de lui, celles du lion et du bœuf de chaque côté, et la face d’aigle de la créature la plus éloignée. Il semble que chaque être soit tourné vers l’extérieur, vers les quatre points cardinaux, comme pour nous dire que toutes les nations sont concernées par cette vision. INTERPRÉTATIONS DIVERSES L’interprétation la plus courante au sujet des 4 faces que l’on entend dans les études bibliques se limitent à de l’exégèse élémentaire, quand ces derniers usent de faire des midrashim, mais en cela, ils ne font que reprendre les allégorisations des Pères de l’Église dont Origène fut passé maître en la matière. Le millénium, par exemple, disait Origène ne serait pas à prendre au sens littéral mais serait un langage symbolique, ce qui a ouvert le courant de pensée aux amillénaristes, mais ce sont davantage des problèmes d’antisémitisme et une volonté de déjudaïser les Écritures qui faisaient rage alors, quand elles sont bien sûr replacées dans leur contexte culturel et historique. Je rejoins Brian Tidiman qui disait que de faire de ces quatre êtres vivants les quatre évangélistes revient à échafauder des hypothèses gratuites et je suis complétement d’accord avec lui. Brian Tidiman voit dans l’homme le roi de la création, le lion comme le plus noble des animaux sauvages, le bœuf celui des animaux domestiques et l’aigle, celui de la gent ailée. Le tout serait l’emblème de la soumission et du service de la création entière, sous sa forme la plus noble. Jean Grosjean dans la Bible de la Pléiade note qu’ils représentent le signe des 4 forces et des 4 horizons. Augustin Crampon ajoute qu’ils sont la représentation idéale de toute la création vivante. La TOB, quant à elle envisage que, comme Ézéchiel était en terre d’exil, il fut influencé par le bestiaire des statues idolâtres qui gardaient et manifestaient la dignité des chefs dont ils étaient entourés. Sur les 4 êtres vivants mentionnés dans l’Apocalypse, la TOB note : À la suite d’Irénée de Lyon (Adv. Haer. 3.11.8), la tradition a volontiers regardé ces quatre animaux comme un symbole des quatre évangélistes. Mais il est peu probable d’admettre que telle était l’intention de l’auteur de l’Apocalypse. La Bible annotée donne le détail des quatre faces : Le lion est le roi des animaux sauvages, le taureau celui des animaux domestiques, l’aigle celui des oiseaux, l’homme celui de la terre entière. Les chérubins paraissent donc bien représenter la création avec toutes ses forces : l’intelligence qui agit, l’homme l’intelligence qui contemple, l’aigle la puissance créatrice, le taureau la force destructive, le lion La Bible de Jérusalem fait la relation entre le Kâribu assyrien dont deux exemplaires sont visibles au musée du Louvre à Paris et à Berlin et qui représente un être à tête humaine à corps de lion surmonté de pattes de veau et d’une paire d’ailes. Ces Kâribu (dérivés des Chérubins) gardaient l’entrée du palais de Babylone. Ils portent aussi le nom lammasu assyriens, Ils figuraient les quatre points cardinaux (Lion-Nord, Serpent-Est, Aigle-Sud et Taureau-Ouest). D’autres y ont vu un lien entre le campement des douze tribus d’Israël pendant leurs pérégrinations au désert. En effet, chacune des tribus avait sa propre bannière : à l’Est, Juda portait la bannière d’un lion à l’Ouest, Ephraïm portait la bannière d’un taureau au Sud, Ruben portait l’emblème d’un homme au Nord, Dan portait celle d’un aigle INTERPRÉTATIONS CHRISTOLOGIQUES Irénée de Lyon (Contre les hérésies) serait parmi les premiers à interpréter les 4 êtres vivants comme porteur du message des 4 évangélistes. Il s’appuie sur l’introduction des 4 évangiles. Le lion dit-il, c’est l’évangile de Marc car il s’ouvre sur la déclaration prophétique d’Ésaïe, un appel lancé au monde entier (Mc 1.1-2). Le veau ou le taureau, c’est Luc qui introduit son évangile par le sacerdoce et le sacrifice de Zacharie. Jean représente l’aigle dont le prologue nous fait planer sur tout le message de son évangile tandis que l’homme, attribué à Matthieu, annonce la venue du messie comme héritier des promesses faites à Abraham et David. Saint Jérôme de Stridon, traducteur de la Vulgate au IVème siècle, nous apprend aussi que les quatre Vivants rassemblés ont une autre signification que celle de représenter les quatre évangiles : ils résument à eux quatre les quatre moments essentiels de la vie du Christ. Le Verbe de Dieu s’est incarné (l’Homme) il a été tenté au désert (le lion) il a été immolé (le taureau) et il est monté au ciel (l’aigle). Saint Jérôme, suivi au Moyen-Âge par Raban Maur, ont vu au sujet des quatre animaux les quatre évangiles. Saint Matthieu a pour attribut l’Homme, parce qu’il commence son évangile par la liste des ancêtres du Christ. Le lion désigne Saint Marc qui parle en premier lieu de Saint Jean le baptiste comme la voix qui crie au désert. Le taureau, animal du sacrifice, symbolise Saint Luc qui débute son évangile en montrant Zacharie dans l’exercice de ses fonctions sacerdotales. Enfin, l’aigle est la figure de Saint Jean, parce que, dès le prologue, il transporte son lecteur au sein de la divinité, semblable à l’aigle qui, seul d’entre les animaux, peut regarder le soleil en face. Voici en résumé comment ils accompagnent souvent les représentations du Christ en majesté : L’homme est Matthieu : son évangile débute par la généalogie humaine de Jésus. Le lion est Marc : dans les premières lignes de son évangile, Jean-Baptiste crie dans le désert (« un cri surgit dans le désert »). Le taureau est Luc : aux premiers versets de son évangile, il fait allusion à Zacharie qui offre un sacrifice à Dieu, or dans le bestiaire traditionnel, le taureau est signe de sacrifice. L’aigle est Jean : son évangile commence par le mystère céleste. Enfin, Victorin de Poetovio commentant le livre de l’Apocalypse propose le lion à Jean qui par son évangile proclame à voix forte comme le rugissement du lion. L’Homme est attribué à Matthieu alors que le veau l’est à Luc. Marc serait l’aigle car son évangile commence par la déclaration prophétique d’Ésaïe. La préfiguration christologique dont Scofield fait le développement dans sa note sur Ézéchiel 1.5, s’inscrit elle-aussi dans la pensée des Pères de l’Église : « Ces quatre aspects sous lesquels Dieu devait se révéler par l’incarnation du messie : à droite, le lion, symbole de la royauté – Matthieu; à gauche, le bœuf, symbole du serviteur – Marc; la face d’homme représente sa parfaite humanité – c’est l’évangile de Luc et enfin l’aigle qui vole illustre sa divinité, c’est l’évangile de Jean.» La spécificité des notes de la Bible Scofield réside principalement dans le dispensationalisme et les typologies ou préfiguration du Christ. CONCLUSION Qui a raison ? Qui a tort ? Personne pour n’en fâcher aucun. Mais il va sans dire que Ezekiel et Jean n’avaient pas conscience des 4 évangiles, mais on ne peut exclure de voir dans ces 4 êtres vivants une typologie du Christ, on ne peut pas l’exclure, sans jamais oublier le sens premier de l’auteur et le contexte dans lequel s’inscrit le passage en question. Le chiffre 4 dans le langage biblique symbolise très souvent les 4 points cardinaux et par extension l’ensemble des nations. Les 4 évangiles sont destinés à atteindre les 4 extrémités de la terre. L’une des premières mentions se trouve en Genèse 2.10 : Un fleuve sort de l’Eden pour abreuver le jardin. De là, il se sépare : il est en quatre bras, litt. לְאַרְבָּעָה רָאשִׁים rosh en quatre têtes. Et vous, de quel côté pencheriez-vous ?

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