mercredi 17 avril 2024

Jacques halbronn Réflexions autour de Fascinante Astrologie de Denis Muller (Ed Labor et Fides, 1990)

jacques halbronn Réflexions autour de Fascinante Astrologie de Denis Müller (Ed Labor et Fides 1990) L'ouvrage émanant d'une mouvance protestante, parait au lendemain de la sortie du nouveau Que Sais je sur l'astrologie, ouvrage confié par les PUF à Suzel Fuzeau Braesch. Le mot "fascination" Elisabeth Teissier reprendra la dialectique Fascination - rejet.(L'Homme d'aujourd'hui et les astres : Fascination et rejet, Plon - 2001. Selon nous, il importe de dissocier l'enjeu théologique et l'enjeu proprement astrologique. L'on peut ainsi tout à fait accepter que l'astrologie en tant fasse partie d'un plan divin sans pour autant valider ce qu'elle est devenue. Evitons donc tout amalgame! Une théologie fondée sur la Création du Ciel et de la Terre est une chose, la question de la valeur de l'astrologie en est une toute autre. Le tort de l'auteur est de mettre la charrue avant les boeufs en partant (p. 11) d'entrée de jeu, de ce qu'est l'Astrologie (avec un grand A). Dans sa "conclusion" l'auteur nous rappelle que son "but étaur de comprendre et d'évaluer théologiquement l'astrologie sous les différentes formes où elle se présente à nous aujourd'hui' Or, il semble que la question de la dialectique Ciel Terre ne soit pas au coeur de la théologie de Denis Muller comme elle devrait l'être pour un lecteur de l'Ancien Testament et notamment du Récit de la Création. L'auteur propose de "relancer l'interrogation sur la pertinence du christianisme contemporain" (p. 102) mais il se heurte au statut accordé à la "Nature" alors que l'Astrologie reléverait, selon nous, d'une SurNature, ce qui impliquerait l'idée d'un Dieu non réductible au "Premier Mobile" mais non plus identifiable à cet humain que reste Jésus. Entre ces deux extrémes, il y a la place du Démiurge, d'un dieu ayant élaboré le systéme dont l'Astrologie traite, à savoir un rapport entre les astres du systéme solaire et les hommes terrestres. Il y a là un point aveugle de la théologie chrétienne qui hypothèque la démarche de cet auteur, autour de la question de la "Nature". Müller aborde en fait l'astrologie comme une langue qu'il s'agit d'apprendre : le probléme de la traduction se pose à deux niveaux: traduire depuis l'astrologie ou bien vers l'astrologie. (cf notre brochure 'L'astrologue face à son client, Les ficelles du métier, 1994, Egalement en traduction anglaise sur le web). Nous avons consacré de nombreux travaux à la question des langues et l'astrologie fait partie de notre corpus. Mais il existe plusieurs façons d'aborder les langues: l'on peut décrire les pratiques en usage chez les locuteurs ou bien l'on peut s'interroger sur la systémique qui les sous tend, laquelle a fort bien pu être corrompu du fait d'emprunts, de calques de toutes sortes, ce qui génére du syncrétisme dont l'astrologie n'est pas épargnée. Il est clair que Denis Müller reléve d'une démarche de type ethnologique et que sa critique ne consiste nullement à restaurer une astrologie première mais bien au contraire à en signaler toutes les dérives en s'intéressant d'ailleurs aux auteurs les plus divers, de Michel Gauquelin à Daniel Verney, de Catherine Aubier à Eisabeth Teissier. (pp. 107--108) en négligeant de signaler nos Clefs pour l'Astrologie (Ed Seghers 1976), une des rares publications dans une collection encyclopédique, comme y parviendra Suzel Fuzeau Braech avec les Ed Presses Universitaires de France, Collection Que Sais-je en 1989. JHB 16 04 24

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