vendredi 27 janvier 2023

Roger Héquet L'image de l'astrologie

Roger HEQUET L'image de l'astrologie Pour la Fdaf, forteresse commerciale de l’astrologie dite humaniste, sur la page d’accueil de son site, il est inscrit : « L’astrologie ne peut prévoir l’avenir, mais elle peut aider à le rendre meilleur »… Voilà, comme la poésie. Même pas une philosophie qui lui serait spécifique parce que « rendre la vie meilleure » bien des philosophies depuis 5000 ans déjà ont eu cette prétention. Voilà… L’astrologie pour rendre meilleur un avenir… qu’on ne pourra et ne voudra pas prévoir… Ce n’est plus la philosophie à « coups de marteau » mais un retour à celle des « boudoirs ». Allez chercher dans les astres, après des calculs plus ou moins complexes, après des siècles de vie passés à réfléchir à la plus merveilleuse des sciences, de quoi « rendre la vie meilleure » L’astrologie se compose de 2 dimensions : une mécanique, extrêmement précise d’une part et notre conscience des choses, notre intelligence, d’autre part, en face. Je n’ai toujours fait que travailler sur la première dimension et la nier comme élément fondamental et essentiel de l’astrologie, c’est comme avoir un beau véhicule sans moteur ou une Rolls avec un moteur de Vespa. Cela peut avancer mais par sauts de puce et hoquets permanents, avant que d’exploser et de disjoncter après quelques mètres. Avec un tel véhicule, on peut certes avoir un but à atteindre, humaniste ou spirituel pourquoi pas, mais on sera dans incapacité d’y parvenir autrement qu’en acceptant en préalable de pousser et de tirer ce qui n’est plus alors qu’une carcasse brillante et d’apparat. Mon travail aura consisté, durant 20 ans, à munir l’astrologie d’un vrai moteur, stable, puissant, précis. Je pense que les organismes comme la Fdaf servent au moins à lustrer toujours mieux une carrosserie qui faute de pouvoir bien se déplacer continue ainsi à « en jeter ». Dans ces conditions, le piège est que ce qui est ainsi « jeté » ne soit rien d’autre que de la poudre aux yeux. Justement, le combat annoncé de la Fdaf est de redorer l’image de l’astrologie…. Je vous disais bien ! Mais la chose qui cloche n’est pas là. Revenons aux résultats obtenus de l’astrologie classique, sinon antique. Voilà l’essentiel. Pensez vous donc que la médecine, avec ses vrais résultats depuis des lustres, verra son image écornée du fait de la pratique de quelques rebouteux comme l’astrologie de quelques faiseurs d’horoscopes ? Tant qu’il ne sera pas compris que notre discipline a besoin d’autres résultats que ceux obtenus d’anciennes pratiques, alors ce qui se fera sera de continuer de faire briller. Durant ce temps, des chercheurs travaillent sans relâche à plus d’efficacité à l’astrologie et ce, malgré cette opposition, ce mépris. Une nouvelle année arrive ! Je trouve ça assez « chouette » que nous puissions ainsi nous « déplacer » dans le temps aussi facilement… Ce n’est hélas pas le cas pour tous et je pense à celles et ceux qui, chaque jour, depuis des années, ne peuvent s’éveiller au monde, sortir respirer un peu, sans risquer de se faire exploser d’une bombe ou voir leurs enfants déchiquetés par l’action de quelques névropathes au service d’un dieu quelconque. Pour ces êtres, le temps… c’est l’instant, instant après instant. Pour d’autres encore, ce ne sera jamais.. connaissent pas le temps, sont nés d’un jour unique, un « karma » statique, immobile, une fixité sur la peur, sur la faim, sur la douleur. Sauter sur une mine c’est autre chose que sur un jour de grève ou un jour de pluie. Pour beaucoup, approximativement les trois cinquièmes de l’humanité, le temps c’est du quotidien. C’est demain. Ça ne va pas beaucoup plus loin que sa survivance aujourd’hui et celle de sa famille. Pouvoir quitter ce quotidien pour quelques lendemains, même incertains, c’est déjà du luxe. Je pense que l’astrologie occidentale, depuis les années 1960, aura été une astrologie du luxe. Le quotidien s’étire sur quelques semaines, sinon quelques mois, avec des orbes aux aspects de transit qui s’étalent sur 2,3 ou 5°, sinon le double. Qu’importe, nous avons le temps de faire… et surtout, nous avons le temps d’être. Astrologie des 30 glorieuses, du « baby boum » elle ne s’adresse plus qu’à celles et ceux qui s’auront attendre et savent s’attendre. Certainement que de s’attarder au quotidien nécessite un travail de plus grande précision, de plus grande rigueur. Il ne va plus s’agir alors de troquer un de ces quotidiens contre un autre. Sous peine d’à nouveau se payer le luxe d’un jour élastique, d’un peu moins d’urgence, de peur, de réactivité au monde comme à l’Autre. Ce que je vis aujourd’hui sera pour demain, et après-demain et dans 1 mois… Ce qui pour Uranus ne représente qu’1° d’orbe. Un trigone à 118° ? Je vis déjà aujourd’hui ce que je vivrais dans 1 mois lorsque ce trigone sera devenu, effectivement, de 120°. Et puis même, pour faire bonne mesure, je continuerais ensuite, 1 mois de plus, à vivre de ce trigone devenu de 122°. Pendant que je marche d’un pas de « chat botté », avec des enjambées de 3, 6 ou 9 mois ou en équivalence, de 1, 2 ou 5°, les ¾ de l’humanité courent pour tenter d’atteindre demain. Juste demain. Pas plus pour le moment, on devient raisonnable dans certaines situations. Visiblement notre astrologie occidentale aura du mal à s’adresser à ces ¾ du monde. Alors peut-être, commencer à se questionner ici. Notre astrologie peut-elle n’être devenue qu’une astrologie pour privilégiés ? Si on ajoute à celle-ci qu’il ne lui revient plus, parait-il, de déterminer l’espace qui sera d’un jour, son contenu, sous prétexte qu’elle se doit, par éthique, de ne plus être événementielle… Que continue-t-elle à mesurer de la réalité et de l’existence des gens ? Sinon la circonférence de leur nombril.

Aucun commentaire: