Etudes de Critique biblique, astrologique nostradamiquej et linguistique.
dimanche 31 juillet 2022
Jacques Halbronn Réflexions sur le sytéme RET de Jean Pierre Nicola et de l'Astrologie Conditionnaliste
Jacques Halbronn Réflexions sur le systéme RET de Jean Pïerre Nicola et de l'astrologie conditionaliste
Pour compléter notre panorama de l'Ecole française d'astrologie, avant l'émergence au X (né en 1928) dont nous avions fait la connaissance il y a plus d'un demi siècle, lors des réunions du Centre International d'Astrologie (CIA), au Musée Social, rue Las Cases . Paris VIIe, peu après la parution de sa "Condition Solaire". On notera, à l'aune de nos dernières recherches sur l'évolution de la pensée astrologique (cf notre texte en préambule de l'Histoire de l'Astrologie (avec Serge Hutin), Artefact, 1986) une confusion entre le statut de prometteur et celui de significateur comme il ressort de la présentation Wikipedia:
"Coupant court aux explications symboliques et mythologiques des signes - contrairement à certains astrologues selon lesquels, à la limite, la mythologie ne serait qu'un aide-mémoire bâti par des astrologues - Jean-Pierre Nicola a cherché un modèle théorico-scientifique de l'astrologie validant le fait qu'il ne s'agirait pas d'un ensemble de projections humaines illusoires sur les planètes. L'astrologie conditionaliste tente ainsi de reconstruire le discours astrologique à partir des données astronomiques (distance des planètes au Soleil pour ce que Jean-Pierre Nicola appelle le R.E.T. en particulier) et neuro-biologiques (théories de Ivan Petrovitch Pavlov notamment sur l'excitation et l'inhibition
L'astrologue Yves Lenoble résume ainsi les travaux de Jean-Pierre Nicola sur le R.E.T. : « il a réparti les planètes en fonction de critères purement astronomiques (distance des planètes au Soleil, diamètre apparent et gravité à la surface des planètes). Cette répartition s’effectue selon un système ternaire qui regroupe :
– les trois premières planètes dans le groupe “R” (Représentation) qui correspond à la sociabilité ;
– les trois planètes intermédiaires dans le groupe “E” (Existence) qui correspond au concret ;
– les trois dernières planètes dans le groupe “T” (Transcendance) qui correspond à l’ailleurs.
Chacun des trois groupes est l’objet d’une semblable division : la planète la plus volumineuse est “r” (représentation) ce qui correspond à la synthèse ; l’intermédiaire est “e” (existence”), ce qui correspond au ressenti ; la plus petite est “t” (transcendance) et correspond à l’analyse, à la complexification » On peut dire que Nicola aura jeté le bébé avec l'eau du bain au moyen d'un syncrétisme entre ces deux notions complémentaires de prometteur et de significateur, qui auront notamment perduré avec la technique dite des "directions" dont le nom même est tout un programme, à savoir qu'il s'agit de "diriger" un prometteur vers un significateur, confondant notamment les luminaires avec les planétes dotées de noms de divinités de la mythologique; Or, malgré l'existence d'un dieu du soleil (Apollon) et d'un dieu de la Lune (Artémis), tant l'astronomie que l'astrologie n'ont pas cru bon de recourir à de telles dénominations, si bien que le nom des luminaires varie d'une langue à l'autre. Lune en français, Moon en anglais etc. Essayons de restituer le mode de raisonnement - son Euréka- qui aura été, peu ou prou, celui de Nicola dans sa volonté de "moderniser" l'Astrologie (cf Pour une astrologie moderne, Ed Seuil, 1977), ce qui l'aura, au final, fourvoyé. Il faut rappeler que Michel Gauquelin, dès 1955, avait prétendu (L'influence des astres) avoir validé, par le calcul des probabilités -les "significations" de plusieurs planétes du Septénaire, à commencer par Mars, Jupiter et Saturne, ce qui ouvrait la voie à la confusion prometteur-significateur. Sur ces entrefaites, Nicola exigera le tout astronomique comme fondement des significations des planétes "mythologiques" mais aussi des transsaturniennes, englobant le Soleil dans son dispositif (groupe R avec Mercure et Vénus), ce qui était déjà assez problématique, même s'il conférait à la Lune un statut à part. Pourtant, une astrologie "populaire" - celle qui déterminait sous quel "signe" on était né - lui donnait le bon exemple d'un Soleil dépendant du signe où il se trouvait à un instant T et dans ce cas, le Soleil n'était pas un significateur mais un prometteur! Mais, apparemment, cette astrologie solaire ne faisait pas référence pour Nicola et c'était au Soleil de s'intégrait au sein des planétes du systéme qui portait son nom. Pour Nicola, comme le rappelle un de ses disciples, Yves Lenoble (né en 1947), il s'agissait de traduire la terminologie mythologique en un code astronomique qui la sous-tendrait, ce qui aurait consisté en une contribution remarquable de la part d'un astrologue au langage astronomique.
Le probléme, c'est que l'astronomie avait emprunté à l'astrologie sa terminologie, et comme, bien souvent, dans le cas des emprunts, avait commis un contre-sens. Certes, la Tétrabible de l'astronome Ptolémée (IIe siècle) avait placé au sein d'un même schéma les luminaires au sein d'un Septénaire.(Notons que Lenoble aura participé- il y a une vingtaine d'années - à une édition de la Tétrabible, dirigée par Pascal Charvet) Mais toute la question est bien celle du "bon" mode d'emploi du dit dispositif. Or, selon nous, le dispositif sépare les luminaires des 5 planétes mythologiques mais s'agit-il même de "planétes"? Le réflexe de l'astrologue ordinaire est de connecter d'office mythologie et astronomie, oubliant que jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, nombre de dieux du Panthéon n'avait pas servi à nommer des planétes pour l'excellente raison qu'il y avait plus de dieux que de planétes, jusques alors. Le poéme de Manilius (Ier siècle)nous montre d'ailleurs que l'astrologie pouvait faire appel à d'autres dieux que ceux dont se servirait l'astronomie.
Autrement dit, les astronomes avaient utilisé les appellations mythologiques de l'astrologie pour nommer les planétes alors que pour les astrologues d'antan, ces appellations désignaient les 4 secteurs du Zodiaque, découpées par les équinoxes et les solstices. Le cas de Saturne ne sera pas abordé ici (cf nos précédentes études) un dieu qui ne figure pas dans l'Olympe.On aura compris que pour nous, les appellations mythologiques servirent de significateurs, voués à être activées par les luminaires, servant de prometteurs -comme dans le cas sus mentionné du rapport Solel- signes zodiacaux. Pour les astronomes, on était dans le métalangage, c'est à dire que le fait de nommer mythologiquement des planétes n'entrainait pas les mêmes effets que pour les astrologues, tout comme pour les dénominations des transsaturniennes et des astéroides, effectuées par les astronomes et non par les astrologues, il s'agissait d'une simple convention commode. Il ne faut pas se méfier au métalangage est une instrumentalisation, donc un détournement d'une fonction initiale! (cf notre préambule déjà cité sur la Pensée astrologique, Ibidem 1986) Il en est d'ailleurs de même pour les noms des signes du Zodiaque qui ont été empruntés à l'iconographie des mois de l'année de façon très lacunaire et l'on comprend que les astrologues se soient défiés de telles appellations. Or, dans la Tétrabible; le nom des signes est sans importance puisque ce sont les appellations mythologiques qui s'y superposent. Autrement dit, la mythologie n'aura pas servi au départ à baptiser les planétes mais les signes du Zodiaque, et notamment les quadrants saisonniers qui en sont la matrice.
. Il faudrait s'interroger sur la technique prévisionnelle préconisée par Nicola puisque la dialectique prometteurs-significateurs est d'abord à usage prévisionnel (cf les "directions") Il semble que la technique des aspects - et cela vaut pour le travail d'André Barbault- se soit carrément substituée au référentiel zodiacal -on notera que Nicola se déleste complétement du dispositif des domiciles (maitrises) planétaires) . Le passage d'une planéte dans un secteur zodiacal (à base 12) ou saisonnier (à base 4) est sans incidence prévisionnelle pour l'astrologie conditionaliste mais ne vaut que pour le thème natal (Nicola a participé à l'experience 'Astroflash" aux côtés de Barbault et de Lenoble) Nicola y précise que "Le zodiaque possède sa propre réalité qui ne doit rien aux Constellations, ni aux saisons". Or, la symbolique des saisons est précisément la clef de toute la sémantique des significateurs en astrologie, tant les notions d'équinoxe et de solstice sont parlantes, sans laquelle le discours astrologique s'en trouve sensiblement appauvri.
JHB 31 07 22
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