mercredi 30 mars 2022

jacques halbronn Le modéle astronomique aura durablement perverti la pensée astrologique

jacques Halbronn Le modéle astronomique aura durablement perverti la pensée astrologique Selon nous, l’Histoire de l’astrologie ne saurait ignorer l’impact toxique que l’astronomie aura exercé sur son développement, au cours des siècles, et ce jusqu’à nos jours avec la découverte de planétes et autres astéroides inconnus de l’Antiquité, parce qu’invisibles à l’oeil nu. Nous avons déjà, lors de précédentes études, signalé la facheuse influence du métalangage de l’astronomie adopté par les astrologues depuis Ptolémée (IIe siècle) et avant lui, qu’il s’agisse du nom des planétes, du balisage zodiacal de l’écliptique ou des aspects. Il faut souligner que le métalangage est une instrumentalisation de données dans des applications fantaisistes et hors de propos. (cf notre texte « La pensée astrologique », in Histoire de l’Astrologie avec Serge Hutin, Ed Artefacr, 1986). On retrouve un tel processus avec le remplissage des Centuries de Nostradamus en recyclant toutes sortes de textes (cf Chantal Liaroutzos, Suivez le Guide, in Réforme Humanisme Renaissance, 1987) pour faire le compte. L’on détecte le métalangage précisément par son éclectisme et son arbitraire : c’est ainsi que dans le cas du nom des planétes, pourquoi les astronomes antiques ont ils choisi telle divinité et point telle autre, issu de tel ou tel panthéon, pour nommer les cinq planétes, en dehors des luminaires, dont ils disposaient alors? Pourquoi une seule déesse sur les 5, Vénus alors qu’il y avait à leur disposition Junon, Vesta, Minerve, Cérés, Proserpine? Certains astrologues, friands d’apologétique prophétique, soutiendront probablement que ces autres divinités anticipaient la découverte de nouveaux astres, à partir de la fin du XVIIIe siècle. Insistons sur le fait qu’une telle pratique mimétique aura gonflé, saturé, submergé l’arsenal de l’astrologie. Nous voudrions nous focaliser cette fois sur l’importance accordée par la plupart des astrologues à la précision, à la sureté des données de naissance ou de fondation (pour une ville, un Etat etc). Il est clair que les astronomes ont très tôt compris toute l’importance de la précision dans le temps et dans l’espace, d’où justement cette floraison de leur métalangage, leur tâche étant de baliser, de recenser, de reconnaitre le Ciel. Mais ce souci de précision faisait-il sens pour l’approche astrologique, on peut sérieusement en douter. On notera en passant que les anti-astrologues de service, comme un Serge Bret Morel, seront passés complétement, à coté d’une telle problématique et donc seront restés à la marge, en surface. Ce qui est valable quand on étudie le ciel vaut-il quand on s’intéresse à la marche de notre monde terrestre, cela est bien peu probable. Un événement terrestre ne saurait se réduire à une date « précise » même si on pourrait le croire à la lecture de certains manuels scolaires et d’ailleurs on y parle d’années (Marignan, 1515) et non de jours et encore moins d’heures. Autrement dit, la recherche de la précision en astrologie, en termes d’heures, minutes, nous apparait comme parfaitement vaine et ne fait sens que par imitation, calque, par rapport à l’astronomie, surtout si l’astronome se veut également astrologue, ce qui est une combinaison bien périlleuse : mélange des genres. Or, force est de devoir constater que sans ce qui lui permet de tracer un thème astral, l’astrologue se sent perdu, tel un aveugle sans sa canne! Il est condamné au chomage technique.Il est victime d’un complexe, d’un syndrome de précision qui lui vient de l’astronomie. André Barbault avait voulu détacher l’astrologie mondiale de cette exigence horaire alors qu’ Yves Lenoble, avec son « astrologie groupale » insiste sur la prise en compte des données ainsi fournies, dans son désir de relier astrologie mondiale et astrologie individuelle. Grave méprise! D’ailleurs Barbault était allé très loin dans son entreprise d’émanciper l’astrologie du métalangage de l’astronomie avec son indice cyclique qui ne tient compte ni du nom des planétes, ni de celui des signes où les configurations considérées se produisent. (cf Les astres et l’Histoire, Ed Pauvert, 1967) et l’on peut même dire que Barbault ne retenait pas la tradition des aspects mettant sur le même plan l’opposition et le carré dans la représentation du dit indice, se contentant de distinguer les phases de concentration, de conjonction et les « autres » qui faisaient « remonter » sa courbe. Toutefois, Barbault accordait la plus grande importance au moment de la conjonction, non pas avec la précision du calcul d’un thème natal, mais avec une orbe relativement étroite qui ne devait pas dépasser le cadre d’une année civile. Pour Barbault, il fallait impérativement, en tout état de cause, ne pas se tromper sur l’année, d’où l’importance qu’il accordera au fait d’avoir mis en avant l’année 1989, ce qui l’aura conduit à surévaluer l’importance de la dite année, quand on sait que l’effondrement de l’URSS exigera plus de temps, ce qui nous conduit à la notion de période de plusieurs années, ce que Barbault ne sera jamais parvenu à déterminer formellement, manquant notamment la période cruciale de 7 ans qui est selon nous la pierre de touche de toute l’Astrologie. Certes, d’aucuns argueront du fait qu’une telle durée de 7 ans est trop large pour valider une prévision mais ce serait oublier que toute période est une suite, une succession d’événéments allant dans le même sens et ne se limite aucunement à une seule date. Bien plus, nous nous portons en faux contre la focalisation sur une seule région comme chez Barbault l’accent mis sur la Russie avec son cycle Saturne Neptune. Bien au contraire, la preuve de l’astrologie, sa falsifiabilité, passe par une diversité de situations géographiques pas forcément liées entre elles si ce n’est pas le facteur astrologique. Une hirondelle ne fait pas le printemps. Bien entendu, il ne s’agit pas de couper les ponts entre astrologie et astronomie mais de circonscrire très clairement les modalité d’une telle synergie. Les périodes de 7 ans que nous mettons en avant, en exergue, désignent spécifiquement la planéte Saturne et son cycle découpé en 4 temps par le cycle des saisons – axes équinoxiaux/vernaux et solsticiaux. On nous objectera que les travaux statistiques d’un Michel Gauquelin « L’influence des astres », ed dauphin, 1955) viendraient bel et bien valider toute l’importance à accorder à la question de la précision de l’heure en astrologie (d’où toute une littérature sur ‘les « régimes horaires », « L’heure dans le monde » (Le Corre, Gabriel, Françoise Schneider Gauquelin, dont d’ailleurs nous avons exploité nous mêmes, à différents titres, le filon, durant des décennies). On aura compris que nous sommes très dubitatifs quant à la valeur de tels travaux, au vu de ce que nous avons exposé plus haut. La précision astronomique aurait-elle pu s’appliquer au processus des naissances, dans notre monde sublunaire? La seule hypothèse que nous pourrions envisager serait celle d’un mécanisme échappant totalement aux sociétés humaines et mis en place par quelque « créateur » quelque « dieu »,sur lequel nous n’aurions donc aucun contrôle, se déroulant à notre insu. Mais, en tout état de cause, un tel phénoméne ne serait guère compatible avec notre idée de l’astrologie telle que décrite plus haut, avec ses périodes de 7 ans lesquelles n’exigent nullement le même degré de précision horaire que cette approche « généthliaque », sur la base du mouvement diurne, avec un changement de vecteur quasiment d’heure en heure! Il nous semble qu’un tel dispositif, s’il fut initié, aura été abandonné : ce serait une sorte de proto-astrologie qui aurait perduré mais sans utilité pour la bonne gouvernance de la Cité. En tout état de cause, Gauquelin (décédé en 1991) ne saurait prétendre – comme il le fit – avoir prouvé l’Astrologie stricto sensu mais seulement exhumé un « brouillon » qui aura fait long feu même s’il aura continué à fonctionner à notre insu. Cette astrologie gauquelinienne était, quant à elle, bien plus en phase avec l’astronomie avec ses 5 planétes opérationnelles (Lune, Vénus, Mars, Jupiter, Saturne) et en ce sens, elle constitua une interface entre Astronomie et Astrologie avant que ne se mette en place l’astrologie saturnienne et saisonnière vouée à jouer, à l’avenir, un rôle majeur en géopolitique. JHB 30 03 22

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