vendredi 30 juillet 2021

Jacques Halbronn La crise identitaire du monde contemporain. La question juive

La crise identitaire du monde contemporain La question juive Par Jacques Halbronn Tout se passe de nos jours comme si l’on voulait mettre en doute tous les repéres identitaires passés, présents et à venir. On dévalue ceux d’hier et l’on ne donne pas cher de ceux de demain, ce qui fait qu’on ne sait plus qui est qui, si ce n’est au moyen de certaines étiquettes interchangeables et dont on nous souligne toute la relativité. On ne sait plus de quoi, de qui on parle et peut être ne veut-on pas le savoir. Or, relisons le dialogue entre Dieu et Abraham à propos de So-dome, dans le Livre de la Genése. « Mais peut-être des cinquante justes en manquera-t-il cinq : feras-tu, pour cinq, périr toute la ville ? » Il répondit : « Non, si j'y trouve quarante-cinq justes. » Abraham reprit encore la parole et dit : « Peut-être n'y en aura-t-il que quarante », et il répondit : « Je ne le ferai pas à cause des quarante. » La question que nous posons est la suivante : comment Abraham peut-il détecter les Justes ? On ne prend pas la peine de nous l’expliquer comme si leur identification allait de soi, que l’on sa-vait de quoi l’on parlait. Imaginons un tel débat de nos jours : ces justes qu’il nous faut dénombrer, comment les retrouver ? On a l’impression étrange que là où nous aurions de déterminer des critères, l’on n’en dispose guère et là où certains critères sem-blent pouvoir s’offrir à nous, l’on s’empresse de nous expliquer à quel point ils sont discutables comme avec la « théorie du genre ». La thèse que nous défendrons ici est celle d’une perte de percep-tion. Du temps de Sodome, on savait qui était et qui n’était pas « juste ». Aujourd’hui, on dira a posteriori qu’Un tel est un « gé-nie ». Le génie reste une valeur plus sûre que celle de « dieu » ou de « juste ». L’astrologie pourrait se présenter comme permettant de se repérer à partir des signes zodiacaux et des planétes selon certaines con-figurations. Mais l’on sait à quel point, elle est mise à l’écart dans tant d’enceintes et de cénacles. On peut certes être tenté par le recours à certaines « étiquettes » de provenance, par l’appartenance d’un individu à un groupe donné. L’on a même parfois recours à des signes ostensibles que les gens adoptent ou qu’ils sont contraints d’adopter. ( port de la rouelle, de l’ étoile jaune pour les Juifs). L’on peut évidemment utiliser des critères juridiques, géographiques, linguistiques. Rappelons que selon le passage de la Genése relatif au salut de Sodome, les Justes ne seraient qu’une minorité, une aiguille dans un meule de foin mais tout de même repérables justement du fait de leur rareté. Il semble, en tout état de cause, que l’on soit jugé sur ses œuvres, ses « bonnes » actions, son bilan et donc après coup, avec du recul. Pourtant, certaines sociétés ont montré que la « valeur n’attendait pas le nombre des années » (Cid de Corneille) et que l’on parve-nait à distinguer assez tôt l’élite à venir, par un processus de sélection voire d’élection, quand on donne leur chance à de nouveaux venus. Pour nous centrer sur la question juive, est-il possible d’attribuer aux Juifs des aptitudes particulières propres à tous ceux qui se-raient marqués par une telle origine ? Est-ce que ces aptitudes se-raient liées à une certaine culture, à une certaine pratique tradi-tionnelle apprise, acquise, reçue ou bien, au contraire, l’individu Juif s’affirmerait-il en dehors de tout cadre « judaique » de façon innée ? Dans ce cas, on se contenterait de noter statistiquement que la proportion de « Juifs » au sein de l’élite, dans les domaines les plus divers, est assez « remarquable », ce qui déterminerait une certaine probabilité, une propension, quant à cette population, à voir apparaitre des personnalités d’exception. Autrement dit, le fait d’apprendre que la proportion de Juifs – forcément minoritaires- au sein d’une certaine société forcément « non juive »- est élevée, pourrait conditionner l’image que le jeune Juif se fait de lui-même, en dehors de toute considération « religieuse ». Mais ne faut -il pas penser qu’au sein même du monde juif, seule une minorité pourrait faire l’affaire à moins de soutenir que c’est le monde juif dans son ensemble qui constituerait un « vivier » de génies, ce qui correspondrait à une certaine idée du « peuple élu » ? Pour notre part, nous pensons que le type « jupitérien » tel que nous l’avons cerné, au sein d’une anthropocosmologie » correspondrait à ce personnage du « Juste » d’autant plus que le nom hébraique de la planéte Jupiter est en corrélation étymologique avec celui de Juste : Tsadiq et Tsédeq. Il nous semble que le Juste a le pouvoir de renouveler les struc-tures de façon à éviter leur sclérose, de faire bouger les lignes et c’est cela qui permettrait de le repérer, de l’identifier. Et en même temps, comment le Juste ne rencontrerait-il pas de résistance comme le fera un patient que l’on veut opérer sans anesthésie ? On comprendrait alors que le Juste peut générer une certaine hostilité. Nous avons proposé en vue de repérer le Jupitérien un critère cy-clique, celui d’une « recharge », d’un nouvel élan, impact, tous les 12 ans (durée du cycle de cet astre). Reste un certain nombre de points en suspens dans le rapport entre Juif-Juste-Jupiter-Génie sur lequel nous travaillons depuis plus d’un demi-siècle. JHB 30 07 21

mardi 27 juillet 2021

Le péril d’une astrologie hérétique Par Jacques Halbronn La notion de pandémie, de virus nous apparait comme un élément moteur de l’impact astrologique collectif à condition de se situer sur le plan de la diffusion des rumeurs, de proche en proche mais surement pas en ce qui concerne les maladies physiques. Une telle diffusion prend nécessairement du temps pour se déployer pleinement et reléve d’un processus de phases et non d’événements ponctuels. Il y a deux types de phases, l’équinoxiale et la solsticiale, alterna-tivement de sept ans en sept, à l’image d’un septennat. Selon nous, la clef d’une telle alternance reléve des fonctions mémorielles avec à tour de rôle l’amnésie et l’hypermnésie, le désir d’oublier ou celui de se souvenir. Telles sont, selon nous, les bornes, les li-mites de la prévision astrologique digne de ce nom, en termes de précision. Il y a un juste milieu à trouver entre la prévision trop vague et la prévision trop ponctuelle, trop précise. Barbault semble, tout au long de sa carrière, avoir oscillé entre ces deux extrémes. Dans un récent article paru dans l’Yonne Républicaine (L'astro-logue André Barbault, né à Champignelles, avait-il prédit la pandémie actuelle ?), journal alors d’obédience communiste, où Barbault avait publié, il y a plus de soixante -cinq ans, en date du Ier janvier 1953 un article sur la conjonction Saturne –Neptune, le journaliste signale notre point de vue : « A propos de la chute de l’empire soviétique, Jacques Halbronn, historien de l’astrologie, se dit "très sceptique sur la possibilité de l’astrologie de prévoir si longtemps à l’avance, alors que des échéances comparables ont lieu régulièrement selon la théorie du cycle de 7 ans qui est, selon nous, la véritable loi fondamentale de l’astrologie mondiale et de l’astrologie tout court. Et on a vu que Barbault, quelques années à peine avant les fameuses conjonctions du début des années 80, avait fait chou blanc. Alors, 36 ans à l’avance, cela ne passe pas." Citons le texte d’ André Barbault sur les pandémies en 2011 : « Pour revenir aux pandémies et en remontant le siècle écoulé, les quatre crises de 1918, 1954, 1968 et 1982 sau-tent aux yeux, les deux considérables ayant été la première, la fameuse «grippe espagnole» qui a fait, dit-on, 25 millions de morts, et la dernière où s’est installé le Sida, lequel est encore plus dévastateur et continue d’être meurtrier. Depuis, il y eut aussi une faible poussée grippale en 2009, tout contre le dernier indice cyclique le plus bas (2010). Il se pourrait bien que nous soyons sérieusement menacés d’une nouvelle pandémie au cap de 2020-2021, à la pointe la plus basse de l’indice cyclique de tout ce XXIe siècle, avec le quintette des lentes rassemblées sur une centaine de degrés, une conjonction Jupiter-Saturne-Pluton pouvant plus particulièrement, et même spécifi-quement, se prêter au «tissu» de ce déséquilibre. Il n’en demeure pas moins que cette configuration puisse aussi transférer son noyau de dissonances au terrain des catas-trophes géophysiques, sans épargner en dernier lieu la scène des affaires internationales, Nature et Société étant indistinctement touchées. » Yves Lenoble commentera ainsi en 2019 : "André Barbault a effectué des projections sur le XXIe siècle dès les années 90,. Il annonce que la période actuelle de 2020 marquée par la triple conjonction Jupiter-Saturne-Pluton sera une période de crise et de sinistrose, notre con-tinent européen y étant plus particulièrement sensible. Mais cette période de crise de 2020 se résout en 2026 quand Uranus devient sextile à Saturne-Neptune en Bélier et tri-gone à Pluton en Verseau." Le pari hérétique de Barbault aura été , en astrologie mondiale, de ne pas tenir compte du cycle des saisons- les axes équinoxiaux et solsticiaux- et de privilégier les aspects entre planétes, y com-pris les planétes qui n’ont été découvertes entre la fin du XVIIIe siècle avec Uranus et l’Entre -Deux Guerres, au XXe siècle, avec Pluton. Au lieu de suivre le cycle « naturel » d’une planéte, Bar-bault crée un artefact qui ne correspond à aucune réalité astrono-mique stricto sensu. Son idée –sa gageure - était de générer un cycle unique à partir d’un quintet planétaire alors que nous choisissions de ne tenir compte que d’une seule planéte (L’astrologie selon Saturne, 1994. Ed La Grande Conjonction) dont l’impact varierait au passage des dits axes « tropiques » d’où notre réussite prévisionnelle pour l’année 1995, en termes de mouvement social majeur – ce qui n’a fait que se confirmer avec le nécessaire recul du temps- laquelle réussite, à notre connaissance, n’a pas été saluée par Barbault dans sa revue L’Astrologue. Eh oui, il faut du recul pour prendre la pleine mesure d’une prévision et ce d’autant plus que l’impact peut s’étendre bien au-delà du moment de formation de la configuration déterminante –ce que signalait déjà en 1649 Nicolas Bourdin dans sa Défense face aux attaques du Jésuite Nicolas Caussin. C’est ainsi que le véritable impact de la conjonction Saturne-Neptune ne se produisit pas à l’est de l’Europe, dans la période initiée en 1952 avec la conjonction Saturne-Neptune-mais dans les années 1954-57 à l’Ouest de l’Europe, avec notamment le traité de Rome.La mort de Staline en 1953 aura certes coincidé peu ou prou avec la dite conjonction mais là encore l’astrologie est-elle censée traiter de la maladie ou de la pandémie, au sens physique du terme ?. Il est vrai qu’en 1982, faute de guerre mondiale, on a eu droit au SIDA. Barbault aura donc changé – ce qui est assez ingénieux - ses critères en préférant se baser sur les pandémies plutôt que sur les enjeux géopolitiques. Certes, l’indice cyclique « monte » et « descend » - sur la base d’une répartition des planétes (cf l’article « Répartition » dans le Dictionnaire de Gouchon, 1935 mais déjà dans les Secrets du Zo-diaque avec Robert Dax (alias Enkin), l’année précédente, se référant à Caslant et à Wronski) mais comment traduire ce « gra-phique » dans un langage sociologiquement pertinent ? Or, rien n’oppose davantage la formation de l’Union Européenne en 1957 (entre les ennemis de la veille) et la dislocation du Bloc commu-niste dans les « pays de l’Est » en 1989. Ce sont bien là deux cas de figure alternatifs liés au passage de Saturne d’abord sur l’axe équinoxial (bélier- balance) et ensuite sur l’axe solsticial (Cancer capricorne) Là encore, nous opposerons une approche orthodoxe tant du point de vue astronomique que politique à une approche hérétique, préconisée par Barbault, (indice cyclique pluriplanétaire, inconsistante au regard de la sociologie politique au prisme de la formation et de la décomposition des empires) doublement irrecevable, la notion de pandémie ne s’inscrivant pas dans une dialectique viable avec un temps A et un temps B. De même que le cycle Saturne –Neptune ne se voit confirmer que par sa coincidence fortuite avec le passage de Saturne aux équi-noxes et aux solstices, de même, les pointes de pandémie doivent certainement pouvoir s’expliquer autrement qu’au moyen de quelque indice cyclique bricolé. On voit que l’astrologie mondiale est à la merci de ce genre de superposition et d’occultation des vrais paramétres. D’ailleurs, Barbault ne sera jamais parvenu à intéresser les historiens à son modèle en un demi-siècle, depuis 1967 parce qu’au niveau conceptuel, il n’aura pas su proposer un niveau de lecture des sociétés qui soit compatible tant avec l’observation du monde d’en bas, celui des sciences sociales, que du monde d’en haut, celui des astronomes. Barbault, en tout état de cause, aura opté pour une astrologie « ponctuelle » qui ne vaut que pour le moment où se forme une configuration au lieu d’adopter le modèle des phases. Son choix aura certainement été dictée par une certaine idée de la « préci-sion » scientifique. Ce qui va à l’encontre d’un Albumasar qui dé-coupait le temps en périodes et ne se polarisait pas sur le seul ins-tant d’une conjonction Jupiter-Saturne. Il est vrai que Barbault aura été victime de l’inflation planétaire contemporaine. Il lui fallait absolument répartir le temps entre toutes les planétes ‘lentes », ce qui exigeait que chaque configuration ait un temps limité d’impact, qu’elle ne tire pas toute la couverture à elle. C’est ainsi qu’au début de 1954, Barbault annonçait déjà la fin de l’impact de la conjonction Saturne-Neptune, passant le relais à la conjonction Jupiter-Uranus. Pour notre part, dans l’Astrologie selon Saturne, nous nous étions contenté de noter que Saturne chaque fois qu’il passait à proximité du point vernal (fin poissons-début bélier), cela enclenchait une nouvelle période tout comme Albumasar relevait dans quelle triplicité la conjonction Jupiter-Saturne se tenait. Barbault aura décidé de faire abstraction du repérage zodiacal- suivant en cela, à sa manière, les directives d’un Kepler, ce qui lui aura interdit l’accès à la dialectique si parlante pour tout le monde équinoxe-solstice. D’ailleurs, son indice cyclique, non seulement fait abstraction de la diversité zodiacale mais aussi de la diversité planétaire, mettant tous les signes dans le même sac et idem pour les planètes. C’est ainsi qu’avec son remède de cheval, Barbault aura pensé « sauver » l’astrologie de son symbolisme, tendance qu’à sa façon, un autre « maitre » de l’après-guerre, aura prôné, à savoir Jean-Pierre Nicola mais Barbault aura été encore plus radical, ré-volutionnaire et extrême que Nicola, son cadet JHB 27 07 21

lundi 26 juillet 2021

Jacques Halbronn Le Janus Gallicus et l'actualisation du texte prophétique

Le Janus Gallicus et l’actualisation du texte prophétique Par Jacques Halbronn La thèse de l’actualisation du texte pro-phétique était au cœur de notre thèse d’Etat – Le texte prophétique en France. Formation et fortune. Presses Universitaires du Septentrion 1999. Nous en trouvons une assez remarquable illustration dans La Première Face du Janus françois contenant sommairement les troubles, guerres civiles & autres choses memorables advenuës en la France & ailleurs dés l’an de salut M. D. XXXIIII. jusques à l’an M. D. LXXXIX. fin de la maison Valesienne. Extraite et colligée des centuries et autres commentaires de M. Michel de Nostredame, jadis Conseillier & Medecin des Rois Tres-Chrestiens Henry II. François II. & Charles IX. A la fin est adjousté un discours de l’advenement à la Couronne de France, du Roy Tres-Chrestien à present regnant : ensemble de sa grandeur & prosperité à venir. Lyon, par les héritiers de Pierre Roussin, 1594. On notera cette addition présentée comme telle : « A la fin est adjousté un discours de l’advenement à la Couronne de France, du Roy Tres-Chrestien à present regnant : ensemble de sa grandeur & prosperité à venir » Cela concerne le couronnement d’Henri IV au début de l’an 1594 Le nom d’Henri IV ne figure d’ailleurs pas expressément. Mais ce point est précisé plus loin « A très Heureux et victorieux et très Chrestien Henri IIII Roy de France & de Navarre. Or, la « première face » s’arrête à 1589. Autant dire que cette Première Face ne traite que marginalement du nouveau roi de France, ce qui est prévu pour une « Seconde Face » ce qui est sous entendu par le titre « Première Face ». « Quant au second, qui est encore sous l’enclume & n’est achevé, il sera presque plein de vos gestes, Sire, de vos trophées & victoires sur vos ennemis, de vos expéditions et conquestes » On voit donc Chavigny ajouter des élé-ments à son ouvrage de façon à se mettre en accord avec l’évolution des événements, notant la « fin de la maison valésienne » et donc constatant, par la force des choses, l’avénement de la maison des Bourbons.. Rétroactivement, cela met en perspectives la succession des additions incessantes en ce qui concerne le « premier volet » au cours des années 1588-1589 tout particulièrement. Il importe de comprendre que le « Janus Gallicus » est composé de plusieurs do-cuments et pas seulement des éditions cen-turiques. D’où le sous -titre « Extraite et colli-gée des centuries et autres commentaires de M. Mi-chel de Nostredame ». Ces ‘autres commentaires » ce sont notament ce qui est contenu dans le Recueil des Présages Prosaiques, dont le manuscrit qui nous est parvenu est datée de 1589, à Grenoble et c’est dans ce Recueil que le Janus a trouvé nombre de quatrains d’almanachs de Nostradamus jusqu’en l’an 1567. D’ailleurs, le Janus se référe explicitement à l’almanach pour l’an 1563 dont il cite des passges en prose. Signalons aussi que certaines éditions des Centuries comportent des quatrains tirés de l’almanach pour 1561 (cf R. Benazra, Répertoire Chronologique Nostradamique), ce qui implique un certain usage du Recueil des Présages Prosaïques. Reste la question des quelques quatrains figurant dans le Janus et pris des Centuries VIII à X. Si l’on peut admettre que ces Centuries circulaient alors, cela ne signifie aucunement qu’existait alors un volume rassemblant en son sein les « dix centuries ». Il est bien plus probable que le Janus ait intégré des quatrains appartenant à ce groupe mais ce serait aller un peu vite en besogne que de conclure déjà à ce moment là à l’existence d’une édition compléte du genre de celle de Benoist Rigaud 1568 ! C’est selon nous, au lendemain de l’édit de Nantes de 1598 que l’air du temps se prétait à joindre des centuries correspondant à des positions opposées politiquement, dynastiquement, religieusement. Mais déjà dans la Première Face, l’on aura placé le quatrain VIII, 60 lequel s’en prend à la maison de Guise –d’où l’anagramme Norlaris pour Lorrain, comme il est d’ailleurs expliqué en note dans le Ja-nus, ce qui montre une certaine mise à jour au sein même du Janus à partir des Centuries du camp opposé à celui de la Ligue. 8:60 Premier en Gaule, premier en Romanie, Par mer & terre aux Angloys & Paris, Merveilleux faitz par celle grand maisnie, Violant terax damnera Norlaris. alors que le quatrain III, 51, tout comme le quatrain IV, 46 s’en prend à Tours, ville honnie par la Ligue.. 3:51 Paris conjure un grand meurtre commetre Blois le fera sortir en plain effect: Ceux d'Orleans voudront leur chef remettre Angers, Tours, Langres leur feront un meffait. On peut ainsi se faire une idée de la fabrication du « Corpus Nostradamus » dans les années 1588-1594. Terminons notre étude avec la question des 58 sixains (cf nos Documents inexploités sur le phénoméne Nostra-damus, 2002), lesquels semblent bien avoir eu comme rai-son d’être de venir compléter les 42 quatrains ajourés à la Vie centurie de façon à former, au final, une centurie sep-tiéme faisant le raccord entre les six premières et les trois dernières. Il semble que ce « raccord » doive être daté des années 1600-1605. Il est précédé d’une épitre à Henri IV si-gnée d’un « parent » de Nostradamus. On ignore pourquoi il s’agit cette fois de sixains et non plus de quatrains mais cela peut tenir à la récupération de l’œuvre de Morgard (cf nos Documents Inexploités) vouée à être recyclée au sein de l’ensemble centurique, le fait qu’il s’agit de sixains montre qu’il s’agit là d’une récupération comme dans le cas d’Antoine Crespin.(cf nos Documents inexploités, op. Cit) Ainsi, cette centurie VII aurait été un sas entre les deux volets et il faudrait donc dater l’épitre à Henri II se référant à une « milliade » de quatrains de ces années 1600 et sui-vantes, ce qui n’exclue nullement que les centuries qui prendront par la suite les numéros VIII à X n’aient point circulé plus tôt dans les dernières années du XVIe siècle, sans ce numéro d’ordre et sans la dite épitre à Henri II mais dans ce cas, comment le Janus François serait-il en mesure de fournir le numéro de la centurie et du quatrain ? Voilà qui pose, décidément, la question d’une interpolation dans le Janus par rapport à son édition initiale. Il est vrai que le nombre de quatrains issus du « second volet » dans le Ja-nus est des plus faible, cela expliquerait le caractère com-posite des dernières années couvertes par le dit Janus. JHB 26 07 21

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vendredi 23 juillet 2021

Jacques Halbronn L'édition génante des Grandes et Merveilleuses Prédictions à 4 centuries, Rouen , Raphael du Petit Val, 1588

L' édition génante des Grandes et Merveil-leuses Prédiction à 4 centuries. Rouen, Raphael du Petit Val 1588 par Jacques Halbronn Daniel Ruzo atteste (Testament de Nos-tradamus, 1982, p. 358, n° 47 ) de l 'existence d'une édition qu'il a eu entre les mains mais dont on a pour l'heure, à notre connaissance, perdu la trace, depuis sa mort tout en disposant d'une description assez précise reprise dans les bibliographies de Chomarat (1989) et Benazra (1990). En 1997, dans une communication au Colloque paru sous le titre Prophétes et prophéties, ENS) : Les prophéties et la Ligue, nous avions tiré un certain nombre de conclusions, à partir de l'information selon laquelle, certains quatrains n'y figu-raient pas alors qu'on les trouverait dans d'autres éditions centuriques et notamment le quatrain IV, 46 « Garde toi Tours de ta proche ruine » dont l'apparition nous sem-blait due à la situation politique du moment, à savoir une mise en garde contre le camp d'Henri de Navarre centré autour de cette ville, tout comme le « Ecoute Israel » figurait dans les Livres des Prophétes, au sein de l'Ancien Testament avec une fortune assez étonnante jusqu'à nos jours, Israel désignant le camp adverse, celui de la maison d'Israel face à la maison de Judée (Beyt Yehouda) du fait de la sécession survenue à la mort du roi Salomon, au Xe siècle avant l'ère chrétienne. Le point sur lequel nous n'avions pas assez insisté et qui avait été négligé par les bi-bliographes qui nous avaient précédé, tenait à l'enseignement que l'on devait en tirer en ce qui concerne la genése de la Ive Centurie, et notamment comment cela pouvait affecter notre traitement de l'édition Macé Bonhomme , Lyon, 1555.or, force est de constater que des décennies plus tard, tout se passe comme si l'existence de cette édition ne changeait rien à au dit traitement et déjà en 1996, Pierre Brind''amour (décédé peu avant) attachera plus d'importance à la production d'Antoine Crespin (Prophéties à la puissance divine, Lyon, 1572) qu'à la dite édition de 1588 intitulée : Les Grandes et merveilleuses prédictions de M.Michel Nostradamus divisée en quatre centuries dont la page de titre avait été introduite par nos soins dans le dossier iconographique du Répertoire Chronologique Nostradamique (1545-1989) de Robert Benazra .(ed de la Grande Conjonction -Guy Trédaniel) Les observations concernant cette édition auraient du faire davantage réfléchir(cf Benazra RCN, pp. 122-123. Nous avions, en effet, la preuve de ce que l'édition Macé Bonhomme ne pouvait être considérée sérieusement comme l'édition princeps comme le déclarait la réédition de 1984 '(Ed des Amis de Michel Nostra-damus) : »la première édition enfin re-trouvé » !' D'aucuns pourront certes être tentés de soutenir que l'édition de 1588 serait « dé-fectueuse » par rapport à celle de 1550. C'est d'ailleurs le discours généralement en vigueur concernant les éditions « li-gueuses » du « premier volet » Mais le fait que l'un des quatrains manquant et très vite « rétablis » correspond aux enjeux géopolitiques du moment rend cette thèse bien improbable ! Autrement dit, l'édition 1555 serait postérieure à notre édition 1588 et ce sont les éditions suivantes dument recensées dans le RCN qui auraient servi à la fabrication de la fameuse édition lyonnaise Macé Bonhomme 1555 ainsi d'ailleurs que les éditions Antoine du Rosne 1557 pour les éditions à sept centuries. En ce sens, nous sommes en présence de trois éditions « génantes », celle de 1561 , celle de 1555 et celle de 1588, toutes les trois remettant en question à divers titres la version officielle de la succession de la première vague d’éditions centuriques, du vivant de Nostradamus, à savoir une édition à 4 centuries(Macé Bonhomme) suivie par une édition à 7 centuries (Antoine du Rosne) En fait, il aura certainement existé parmi les fausses éditions – car de toute façon tout est « faux » ici – mais il y a des contrefaçons de contrefaçons- une édition à 3 centuries et une édition à 6 centuries, englobant les quatrains additionnels à la IIIe centurie plus, une édition à 7 centuries, englobant les quatrains additionnels à la Vie centurie et finissant par prendre la dénomination de VIIe centurie, alors qu’elle n’avait pas été dument « complétée » à la différence de la Ive Centurie, au sein d’un ensemble à six centuries se terminant par un « Legis cautio »à la fin de la Vie centurie. A la différence de l’ensemble à sept centu-ries,(cf la référence du titre se référant à 39 articles pour l’année 1561) on ne dispose pas pour l’ensemble à quatre centuries de l’indication d’une addition à la « dernière » centurie, en l’occurrence à la IIIe centurie si ce n’est cette édition 1588 Rouen Raphael du Petit Val qui témoigne de ce que l’on est pas tout de suite arrivé à 53 quatrains à la Ive Centurie, ce qui équivaut à reconnaitre un processus d’addition. Selon nous, l’attribution de la dénomination Ive Centurie n’aura pu se produire que dans le cadre d’une édition à six centuries puisqu’alors, on avait bien constitué une quatrième centurie à 100 quatrains et non plus à 49 (Ed 1588) ou à 53 (Ed Macé Bonhomme 1555) Autrement dit, l’on aurait du mal à comprendre la mention « Ive centurie » dans l’édition 1555 alors que cela ferait sens dans l’édition à 6 centuries et dans celle à 7 centuries (Antoine du Rosne) Tout se passe donc comme si l’édition Macé Bonhomme aurait été prise d’une édition à six ou sept centuries en commettant l’erreur anachronique d’adopter la formule » Centurie IV »Dès lors, l’édition Macé Bonhomme serait postérieure aux éditions à six et sept centuries comportant une centurie IV digne de ce nom ! On aurait voulu reconstituer un stade premier de l’élaboration du premier volet et l’on s’y serait mal pris. Non pas, certes, que ce premier stade n’aurait pas existé mais c’est sa reconstitution qui aurait été fautive. L’édition 1588 Rouen Raphael du Petit Val renverrait à une édition à trois centuries augmentée de quelques dizaines de quatrains mais mentionnerait à tort « quatre centuries » car la notion même de Centurie iV ne peut exister qu’au sein d’un ensemble à six ou sept centuries, comportant une centurie IV pleine et entière. On aura compris que nous nous trouvons en face d’un processus de reconstitution de la part des faussaires relativement tardifs d’un scénario dû à une première génération de faussaires mais sans que ceux-ci disposent encore de toutes les pièces du dossier. Et nous en arrivons au discours actuel assez surréaliste de la succession des additions avec une première édition à « 4 centuries » (mais le titre ne comporte pas la mention ‘4 centuries à la différence de l’édition 1588 dont il est ici traité) suivie d’une seconde édition à 7 centuries –et ce, sans même de transition au niveau d’un ensemble à seulement six centuries, mentionnant une addition de 300 quatrains. Michel Chomarat écrit à ce sujet (in Pro-phéties en temps de crise) de façon tota-lement fictive : « En 1557, Michel Nostradamus se décide à donner au public, et ce toujours à Lyon, une édition plus complète avec 300 nouvelles prophéties qui n'ont encore jamais été imprimées, soit en fait les Centuries I à V complètes, 99 quatrains de la Centurie VI et 40 quatrains de la Centurie VII. C'est l'imprimeur Antoine du Rosne qu'il choisit pour publier cette nouvelle édition dont les exemplaires connus, comme pour 1555, sont extrêmement rares » En réalité, les dites « 300 nouvelles pro-phéties » englobaient les quatrains de l’addition à la IIIe centurie intégrés au sein d’une Ive centurie, niant ainsi de fait la dite addition intermédiaire, déjà bel et bien « imprimée », ce qui aurait fait quelque peu désordre. (cf nos études « Le casse tête de la chro-nologie nostradamique » et les éditions génantes 1555 et 1561 sur le site NOFIM. Unblog.fr 23 07 21

jeudi 22 juillet 2021

Jacques Halbronn Le casse tête de la chronologie nostradamique

Le casse tête de la chronologie nostrada-mique Par Jacques Halbronn Ceux qui s’aventurent dans le labyrinthe des éditions centuriques s’exposent à ré-véler leurs limitations intellectuelles. La plupart de ceux qui se risquent à une telle entreprise risquent fort de se couvrir de ri-dicule et de faire apparaitre cruellement leurs limitations et leur manque d’autonomie mentale. La postérité ne manquera certainement pas de se gausser de l’ impuissance de toute une génération condamnée à entériner les manœuvres d’un milieu de libraires qui les ménent par le bout du nez et qui doivent bien s’amuser s’ils les voient s’accrocher à des leurres qu’on leur aura tendus Le cas de l’édition Antoine du Rosne 1557 est un véritable pont aux ânes et c’est en fait tout un milieu qui risque de ne pas se relever d’une sorte de consensus (ou d’omerta) dans l’erreur. N’importe quel chercheur digne de ce nom ne saurait ignorer que l’édition 1557 a été produite après l’édition 1561, comme d’ailleurs le pressentait Robert Benazra, dès 1990 (RCN). Les 39 article ajoutés à la « dernière » cen-turie visent à l’évidence un appendice qui deviendra par la suite connu sous le nom de « septième centurie ». En fait, il se pourrait que ce soient les auteurs du second volet débutant avec une huitiéme centurie qui auraient entériné une telle appellation de septième centurie, tant il est vrai que nous étions en présence d’un ensemble de six centuries et d’un autre de trois centuries mais l’idée de « miliade » aura conduit à proposer au final dix centuries. Mais ce subterfuge n’était en fait que la suite d’un premier subterfuge sans lequel on n’en saisit pas bien la portée. C’est tout le probléme de cette « génante » édition à 4 centuries (Macé Bonhome) qui constitue un précédent puisque déjà une addition à une troisiéme centurie – et l’on n’a pas retrouvé l’édition princeps à 3 cen-turies – était devenue par la suite une Cen-turie IV tout comme on a vu pour la centu-rie VII. Mais cette centurie IV aurait du apparaitre comme une addition à l’instar des 39 ar-ticles qui donneront ensuite une Centurie VII. Or, l’on n’a pas trace non plus d’une édition annonçant une addition de 53 qua-trains à la dernière centurie du premier en-semble de trois centuries. Autrement dit, il nous manque deux stades : -le stade des 3 centuries - le stade de l’addition à la dernière centu-ries, la IIIe. Et avec l’édition Macé Bonhomme, on en est à un stade ultérieur – ce que ne signalent ni Benazra, ni Brind’amour, ni Gérard Morisse dans leurs éditions respectives de la dite édition. Ce stade d’une centurie appelée quatrième alors même qu’elle ne comporte pas le nombre de quatrains requis est assez étrange, à vrai dire d’autant que dans les éditions 1557, cette anomalie est corrigée avec une centurie IV « compléte » suivie de deux autres Centuries, ce qui donne un tout de six centuries dont on n’a pas d’exemplaire mais dont la présence du quatrain latin à la fin de la Centurie VI témoigne amplement. Et à nouveau le scé-nario d’une addition de quatrains se pré-sente mais cette fois la centurie VII ne sera pas complétée dans l’éditions 1568 à dix centuries si bien que l’on se trouve au final avec deux centuries en souffrance, la quatrième dans le cas de l’édition Macé Bonhomme et la septième dans le cas de l’édition Antoine du Rosne. On peut donc se demander quelle est la véritable portée de l’édition Macé Bon-homme à 4 centuries si ce n’est que l’on nous signale une édition 1588 chez Raphael du Petit Val, à Rouen portant en son titre ‘quatre centuries ». Malheureusement, cet exemplaire est manquant et l’on ne sait même pas si les quatrains étaient numérotés au vu des descriptions qui nous en sont parvenus (cf Daniel Ruzo Testament de Nostradamus, Rocher, 1982) A suivre . JHB 22 07 21

Jacques Halbronn Les éditions 1557 sont postérieures aux éditions 156...

Jacques Halbronn Nostradamus et les fausses chronologies des édition...

Jacques halbronn L'obscurantisme face à la critique nostradamique (version augmentée)

L'obscurantisme face à la critique nostradamique L'inversion de la controverse et l'Entre soi apologétique autour des Centuries « nostradamiques » Nous assistons à un renversement des situations : celui qui crée la controverse deviendrait celui qui est controversé. On pense à un commentaire d'Hervé Drévillon, co auteur avec Pierre Lagrange en 2003 chez Gallimard— d'un Nostradamus, L'éternel retour. à propos de notre ouvrage paru l'année précédente sur Nostradamus (ed. Ramkat), Documents inexploités sur le phénoméne Nostradamus. Il signale que notre travail est « controversé ». Or, comment une controverse pourrait-elle ne pas l'être du point de vue de ceux dont les positions font l'objet d'une critique ? On assiste donc à une stratégie consistant à présenter les thèses critiques comme celles qui feraient l'objet de ….critiques ! Or, selon nous, c'est la défense du statu quo qui serait en principe vouée à la critique, en ce qu'elle est le fait du plus grand nombre qui se trouve ainsi déstabilisé et dont le consensus serait menacé. Comment en est-on arrivé à inverser ainsi les rôles ? Celui qui attaque ne défend pas un certain ordre social, il est forcément isolé, en tout cas minoritaire, marginal, du moins dans un premier temps ; Comment ne serait-il pas ipso facto « controversé » par les tenants d'une certaine doxa ? C'est donc bien le qualificatif de «controversé » qui nous apparaît comme impropre dans le propos de Drévillon et Lagrange.. Mais quelle jubilation dans une telle posture de leur part ! On rencontre ce même exercice rhétorique chez un Patrice Guinard 1 qui n'hésite pas à traiter notre approche de « canular » ou de "travaux iconoclastes et facétieux ». et de parler de « misère » et de « chagrin » à propos de la démarche critique d 'un certain nombre d'auteurs qu'il entend clouer au pilori. C'est la paille et la poutre quand on sait les gesticulations obligées pour déclarer qu'il n'y a rien à signaler (RAS), pas de quoi s'inquiéter, que tout est sous contrôle que tout va très bien, Madame La Marquise. Politique de l'autruche qui se satisfait du qualificatif de « controversé » face à un certain questionnement. En fait, on assiste à une forme d'inertie, de résistance jusqu'à « nouvel ordre « comme s'il fallait tenir la position « intenable » le plus longtemps possible. Ecoutons Patrice Guinard : « Chagrin de la Recherche Académique et Universitaire sur Nostradamus de Salon de CRAU : hormis les études du CURA, il faut chercher péniblement dans les revues, comptes-rendus et actes de colloques spécialisés, ou douteusement prétendus tels pour les études nostradamiennes, de rarissimes articles susceptibles de contenir quelque information substantielle concernant Nostradamus. Quatre siècles après les ouvrages de Chavigny, secrétaire de Nostradamus entre 1561 et 1566 sous le nom de Jean de Chevigny, la situation n'a guère évolué. Mis à part les essais de Pierre Brind'Amour, décédé en janvier 1995, et qui a obtenu une aide au Canada pour entreprendre son ouvrage de 1993, la recherche vivante se développe principalement chez des passionnés, à l'écart des institutions culturelles. Force est de constater qu'elle continue de proliférer en dehors des cercles académiques, dans l'édition dite populaire et maintenant sur internet. De pseudo-spécialistes et des fonctionnaires patentés et rétribués par les institutions culturelles étatiques, que ce soit en France ou à l'étranger, sont parfois commandités par des éditeurs et responsables de collection pour couvrir un sujet pour lequel ils n'ont pas la connaissance requise. C'est ainsi qu'on découvre avec une certaine stupéfaction des erreurs, des contre-vérités, des problématiques et des propos désuets dans les articles les plus récents. J'en étudierai quelques uns pour la période 2001-2006 (plus un article de 2012 rajouté et analysé le 29 Septembre 2013). 2 Comment y voir clair dans une telle polémique ? Nous dirons que certains milieux sont particulièrement frappés par un tel « renversement » alors que ce n'est guère le cas dans d'autres. Dans notre jargon, nous dirons que dans un cas, c'est la domination des Saturniens et dans l'autre, celle des Jupitériens. Quand les Saturniens l'emportent, le critique est celui qui est « controversé » alors que quand les Jupitériens l'emportent, ce sont les tenants du statu quo qui sont mis collectivement sur la sellette. On se rend bien compte que dans le domaine du religieux, des traditions (dont l'astrologie), de la pratique de la langue, Saturne aura l'avantage mais que dans le champ proprement « scientifique », un chercheur pourra l'emporter « contre tous » et imposer à terme sa « solution ». Le Saturnien se reconnaitra au fait que ses « critiques » visent... les critiques.Il est sur la défensive.(cf André Barbault et sa Défense et Illustration de l'Astrologie, Grasset, 1955) et ce n'est que par des nuances, des ravalements de façade, qu'il se distinguera des autres membres de la corporation, alors que dans l'ensemble, rien n'aura été ébranlé de fondamental, on reste dans le même moule et dans l'interchangeable. Dans le champ nostradamique qui nous sert ici d'exemple, l'on observera que le Saturnien aboutira, au bout du compte, à conserver et à préserver le corpus tel qu'il se présente, à savoir notamment les dates de publication qu'il prend pour argent comptant. Comme on dit, on ne va quand même pas réinventer la brouette. Les choses resteront, en gros, en l 'état quitte à greffer par dessus quelque commentaire pour donner le change et l'illusion du progrès...En vérité, le Saturnien n'a pas assez confiance en ses propres forces intellectuelles pour aller au delà d'un certain seuil, qui le mettrait en décalage avec les données généralement établies et véhiculées. Courageux mais pas téméraire. En ce sens, en effet, le Saturnien ne risquera pas d'être qualifié de « controversé », c'est à dire de non-consensuel. Évidemment, il en sera tout autrement avec le Jupitérien qui sera dans la déconstruction et conduira à un changement de paradigme. Or, il nous apparaît que les domaines où Saturne occupe le haut du pavé ont tendance à se scléroser et finalement ne parviennent pas à attirer les éléments les plus doués. Tout se paie. Si l'on reprend le dialogue de Dieu avec Abraham au sujet de Sodome qui ne pourrait être sauvée de la rage divine que si l'on trouve en cette ville un minimum de « Justes », nous dirons qu'une société qui n'accepte pas en son soin la vraie « controverse » propre à une poignée de Jupitériens est vouée à dépérir et à se corrompre. En effet, les deux protagonistes ont besoin l'un de l'autre car le jupitérien n'est pas censé vivre avec des Jupitériens mais dans une « diaspora » en milieu saturnien. Il y a là un dilemme : soit l'on va tenter de rendre compte de certaines bizarreries du corpus considéré, au prix d'une lecture qui n'a que le mérite de la préservation en l'état du dit corpus- on pense aux propos embarrassés d'un Robert Benazra quant à la chronologie des éditions centuriques entre 1555 et 1594 (Répertoire Chronologique Nostradamique, Paris, Trédaniel La Grande Conjonction, préface de Jean Céard, 1990), soit l'on est contraint de faire le tri entre les vraies et les fausses éditions, en ne démarrant cette chronologie qu'au milieu des années 1580, ce qui précédé n'étant que des contrefaçons antidatées.. Et l'on en revient au débat sur qui fait l'objet de « controverses », celui qui défend une chronologie « factuelle », produite par les libraires de l'époque, ou celui qui dénonce et défait une production contrefaite. Contrefaçon ou Controverse, that is the question.. Mais venons -en à l'ouvrage co(écrit à 4 mains par Hervé Drévillon et Jean-Piere Lagrange, chez Gallimard et voyons si le dit ouvrage ne préte pas le flanc à la critique. Examinons pour commencer leur narratif des premières éditions (pp.18 et seq) : « En 1555, il ( Nostradamus) publie à Lyon, chez Macé Bonhomme, son premier recueil de « centuries » (..) Il contient trois centuries complètes et 53 quatrains de la quatrième. Progressivement, entre 1557 et 1558 de nouvelles éditions portent le nombre des centuries à dix (..) Le succès des Prophéties fut favorisé par l'interêt manifesté par le couple royal Henri II et Catherine de Médicis.Au cours de l'Eté 1555, peu de temps après la première édition de ses centuries. (…) Trois ans plus tard l'édition contenant l'ultime livraison des quatrains prophétiques et assortie d'une épitre dédiée à Henri II où Nostradamus évoque son voyage à la Cour, ce moment où, écrit-il « mes yeux furent si proches de votre « splendeur solaire » On note pour commencer l'absence du moindre doute sur cette édition- « controversée » justement - alors qu'il eut fallu au minimum signaler les arguments à ce propos, quitte à les réfuter.Donc on voit que lorsque l'on conteste une certaine version, on catégorise l'objection comme « controversée » alors qu'elle serait « controversante ». Les auteurs nous fournissent un luxe de détails sur le nombre de la dite édition comme si cela pouvait renforcer son authenticité. Ils ne signalent pas l'édition crique (posthume) de 1996 par Pierre Brind'amour, chez Droz, de la dite édition ! Les auteurs nous racontent à leur manière la succession des éditions « entre 1557 et 1558 » alors que l'on ne connait que celle de 1568 pour une édition (posthume) à 10 centuries, comprenant l'Epitre à Henri II, certes datée de 1558. Autrement dit, les auteurs ont supposé qu'il y avait eu une édition à cette date, ce qui n'est nullement attesté. Cela leur permettait d'associer l'Epitre au Roi avec sa mort, l'année suivante 1559 et il est vrai que si cette Epitre n'était parue qu'en 1568, cela aurait fait un peu désordre. Ils oublient, malgré leur référence, dans la bibliographie, à notre publication alors très récente de 2002 , qu'était parue une telle épitre adressé au dit souvertain en tête des Présages Merveilleux pour 1557(en partie reproduite en fac simile dans le Testament de Nostradamus, Ed du Rocher 1982, pourtant recensé dans leur bibliographie et intégralement dans notre publication de 2002 , celle dont on nous dit que ses thèses sont « controversées ». A ce propos, nos auteurs semblent ignorer l'existence de notre thèse d'Etat (Paris X, 1999 sous la direction de Jean Céard) qui comporte un important développement sur les Centuries. Ils ne signalent pas davantage notre communication aux Journées Verdun Saulnier de 1997 sur la parution d'éditions des Centuries sous la Ligue et l'influence des événements sur la rédaction de tel quatrain de la Ive centurie figurant étrangement dans la dite édition de 1555 !.), “Les prophéties et la Ligue”, Colloque Prophètes et prophéties au XVIe siècle, Cahiers V. L. Saulnier, 15, Paris, Presses de l'Ecole Normale Supérieure. En fait, toute la question tient au décalage entre le scénario d'éditions des dix centuries du vivant de Nostradamus,, celui d'une édition posthume au lendemain de sa mort en 1566 et celui de premières éditions dans le cours des années 1580. Nos auteurs imposent ipso facto le premier scénario, sans autre forme de procès qui n'est d'ailleurs défendu par à peu près personne de nos jours., le deuxiéme étant le plus souvent adopté. Passons à présent à une autre particularité du travail de Drévillon et Lagrange, à savoir l'instrumentalisation de Ronsard comme témoin précieux de la production centurique. Nous les citons : En 1560 , dans l »élégie à Guillaume des Autelz, Ronsard témoigne de la renommée acquise par Nostradamus. « Comme un oracla antique, il a dès mainte année/Prédit la plus grande part de notre destinée (…) Notre prince au milieu de ses plaisirs est mort « Ronsard associe la renommée de Nostradamus à la mort d'Henri II survenue en 1559 à l' occasion d'un tournoi (..) La postérité a retenu un quatrain (I, 35) qui semble avoir prédit ce funeste événément dans la première centurie publiée en 1555 » Toujours dans l'idée que Nostradamus avait prédit la mort d'Henri II, ce qui fait partie de sa légende dorée (cf notre récente étude sur SCRIBD sur ce thème). Le probléme, c'est que le texte de Ronsard présenté a été tronqué par les auteurs et nous en restituons l'intégralité. On a carrément supprimé la référence à une cométe ! « D'un sceptre si gaillard, en a monstré le signe : 190Depuis un an entier n'a cessé de pleurer : On a veu la comette ardente demeurer Droict sur nostre pais : & du ciel descendante Tomber à Sainct Germain une collonne ardente : Nostre Prince au meillieu de ses plaisirs est mort « Les auteurs semblent ignorer l'impact des cométes dans le champ prophétique bien que Drévillon, dans sa thèse (1993) se réfère aux Pensées sur la cométe de Pierre Bayle (cf notre bibliographie sur le sujet), “Les variations d'impact des “comètes” en France. Etude bibliographique (fin XVe - fin XVIIIe siècles)”, in Actes du Colloque La comète de Halley et l'influence sociale et politique des astres, Bayeux Ce sujet des cométes au XVIe siècle a été documenté par Isabelle Pantin dans sa poésie du ciel en France dans la seconde moitié du seizième siècle.par Isabelle Pantin. Droz, 1995 (page 477)– et il est attesté que la mort d'Henri II s'expliquait par le passage d' une cométe. Michel Plaisance ( La cométe de 1577 dans le ciel de la poésie burlesque/Un madrigal retrouvé d'Antonio Francesco Grazzini) revient sur une cométe de 1557 : « À propos de la comète de 1557 qu’il rattache au signe du Scorpion, (Junctin) constate qu’elle annonçait la mort de Henri II, roi de France et époux de Catherine de Médicis, car «en sa nati-vité le signe du Scorpion se trouva en la huictième maison du ciel» (p. 10). Giuntini qui cherche toujours à concilier religion et astrologie pré-cise que c’est Dieu qui nous avertit par l’intermédiaire des comètes » Signalons que Benazra, dans son RCN (p. 47) fournit également un texte tronqué de l'Elégie de Ronsard et arrête sa citation avant le développement sur la cométe. –(Ronsard ne témoigne donc nullement d’une prophétie de Nostradamus sur la mort du Roi laquelle mort sera commentée par plusieurs auteurs de l’époque, mettant en avant le rôle de la Cométe ( cf Patrice Guinard , « Ronsard, lecteur de Nostradamus » -Corpus Nostradamus 96) Nos deux auteurs sont plus royalistes que le roi en poussant encore plus loin que les nostradamologues leur démonstration ! Cette absence de référence à la cométe semble pouvoir s’expliquer par le fait que Chavigny, dans le Janus François, ne fournit pas le texte complet (Au lecteur, p. 19) "France, de ton malheur tu es cause en partie, Je ten ay par mes vers mille fois adverty, Voila comme de tiens tu fais bien peu de conte, Dont tu devrais au front toute rougir de honte. Tu te mocques aussi des Profetes que Dieu Choisit en tes enfans, & les fait au meillieu De ton sein apparoistre, à fin de te predire Ton malheur advenir, mais tu n’en faire que rire. Ou soit que du grand Dieu l’immense eternité Ait de Nostradamus l’enthousiasme excité, Ou soit que le daimon bon ou mauvais l’agite, Ou soit que de nature il ayt l’ame subite, Et outre le mortel, s’eslance jusques au cieulx, Et de lan nous redit des faicts prodigieux, Ou soit que son esprit sombre & melancolicque D’humeurs grases repeu, le rendent fantastique, Bref, il est ce qu’il est, si est ce toutes fois Que par les mots douteux de sa prophete voix, Comme un oracle anticque, il a des mainte annee Predit la plus grand part de nostre destinee. Il ne l’eusse pas creu, si le ciel qui depart Bien & mal aux humains, n’eust esté de sa part..." Le passage suivant n’y est point mentionné en lien avec la mort de François II et il semble que certains auteurs s’en soient tenus à la version proposée dans le Janus Gallicus On a veu la comette ardente demeurer Droict sur nostre pays : & du ciel descendante Tomber à sainct Germain une collonne ardente. Nostre Prince au meillieu de ses plaisirs est mort" En réalité, Ronsard se référe aux almanachs et pronostications de Nostradamus dans son texte et non aux Centuries et d'ailleurs, nos auteurs n'écrivent-ils pas que « les présages contenus dans les almanachs constituent la matrice à partir de laquelle Nostradamus a composé ses Prophéties » (p. 23) ?Comme un oracle antique, il a dès mainte année/Prédit la plus grande part de notre destinée « . En fait, la réputation de Nostradamus, du moins de son vivant, relevait de sa production astrologique annuelle et non de ses « centuries ». Cela vaut d'ailleurs pour la Préface à César dont la mouture en tête des premières centuries est probablement calquée sur une préface ayant réllement figuré en tête de l'un de ses almanachs -(cf nos travaix sur le passage d'un Nostradamus premier à un Nostradamus bis et l'édition de Bernard Chevignard, du Recueil des Présages Prosaiques sous le titre de « Présages de Nostradamus (en vers et en prose) Ed Seuil 1999 non signalée par nos auteurs). Ce processus de calque vaut pour les quatrains des centuries sur le modèle des « présages » ainsi que pour l'Epitre à Henri II datée de 1558 reprise d'une première épitre datée de 1556 (cf nos Documents inexploités, 2002) Nous reviendrons prochainement sur les méthodes de travail d'Hervé Drévillon qui ont abouti à son ouvrage paru chez Champvallon en 1996 Lire et écrire l'avenir au XVIIe siècle.. 09 05 21

Jacques Halbronn : Nicolas Bourdin face aux attaques contre l'astrologie du Jésuite Nicolas Caussin

Nicolas Bourdin face aux attaques contre l’astrologie du Jésuite Nicolas Caussin Par Jacques Halbronn En 1649, le Marquis de Vilennes réplique au Père Caussin. Sa Responce en faveur de l’astrologie à la Lettre du R. P. N Caussin (pièce 47) va figurer au sein d’un Recueil de plusieurs pièces curieuses tant en vers qu’en prose imprimées depuis l’enlévement fait de la personne du Roy le 6. Janvier 1649 iusques à la Paix qui fut publiée le 2. Jour d’Avril de la mesme année (Bibl. de l’Arsenal Cote 8°H 7791). Elle témoigne d’une certaine activité prophétique sous la Fronde-avec les mazarinades - qui n’est pas sans nous faire songer à celle que nous avons décrite (Les Prophéties et la Ligue, 1997) quant au « revival » nostradamique qui touchait alors (autour des années 1588-1593) les deux camps en présence. Dans sa Responce, Bourdin dénonce cer-tains amalgames entre l’astrologie populaire des almanachs d’un Questier, d’un Commelet, d’un Curé de Sainte Marthe et une astrologie savante, celle d’un Cardan, d’un Leovitius, du « bon Ptolomée » Bourdin dresse une longue liste de ceux qui se sont consacrés au cours des âges à l’astrologie. On retiendra de la Responce de ce qu’il expose ainsi ; » Passons maintenant à la science astrologique (..) Je say bien qu’il y a de différentes opinions en l’Astrologie, qu’on est peu d’accord tant sur la cons-truction des maisons que de la façon de di-riger » Rappelons les critiques réformatrices d’un Kepler, quelques décennies plus tôt. Nous retiendrons un point qui reste singu-lièrement d’importance pour l’astrologie contemporaine à savoir la question de la durée des effets : « Je croy que vous ne voulez pas dire que les effets de ces cé-lébres Synodes ne durent qu’autant que leur passages, que les significations de ces défauts signalez passent avec leurs obs-curcissements & que les désastres de ces flambeaux menaçants se terminent à l’insensible perte que fait nostre veue de leurs rares & fuyans objets (…) que les grandes conjonctions ne touchent pas aux mesmes moments qu’elles arrivent (..)que les Cométes , à fausse queue, frappent or-dinairement apres qu’on les a perdues de vue (…)Ainsi, bien qu’à l’instant que nous en voyons les causes , nous n’en sentions pas les effets, cela ne conclud pas qu’elles qu’elles ne les produisent à leur suite, tant s’en faut. Il seroit aussi rare qu’elles affectassent dès le temps qu’on les a veues, comme il est évident que la Cométe de 1618 n’a fait voir ses effets avec plus d’évidence qu’alors qu’il s’est passé autant d’années depuis le milieu de son apparition etc » » (p.12) Cette leçon semble ne pas avoir été au goût des astrologues du XXe siècle qui avaient, comme un André Barbault, cru bien faire, en imposant à l’astrologie un temps étroitement circonscrit, se limitant précisément au moment de la formation de la configuration au lieu de considérer une succession de phases comme dans le cas des saisons ne se limitant pas aux équinoxes et aux solstices. Outre le texte de Nicolas Bourdin, traduc-teur et commentateur de Ptolémée(entre 1640 et 1651, cf nos éditions de 1975 Retz et 1993 Trédaniel), on trouve une sorte d’ »Almanach politique marquant ce qu’on doit attendre de l’estat present des affaires du Monde, suivant la Constellation de chaque Royaume (pièce 46) Ce texte débute ainsi « Il n’est pas défendu de s’enquérir du destin des Estats comme il l’est de s’informer de celuy des Princes. Au contraire, le bon ordre exige que dans l’estat present on regarde l’avenir de peur que ceux qui gouvernent le monde manquant de prevoyance ne dient apres ceste parole (.) Nous n’y pensions pas ou qui l’eut pensé (..)Voicy sommairement les Constellations des principales Souverainetez afin qu’avec un morceau de papier on possede l’Horoscope de tout le monde Voilà ce qu’un Courtisan Astrologue Politique a presenty d’une seule veue. Il ne vous donne rien pour asseuré, non seulement à cause de l’inconstance ordinaire des choses du monde mais encore pource que les Estats sont gouvernez aujourd’huy d’une façon si irrégulière qu’on ne scauroit garder de regle à en considérer les suites » Une autre pièce du dit recueil mérite le dé-tour (pièce 44), elle est intitulée « La joye céleste de l’apparition d’une nouvelle es-toille sur la ville de Paris avec l’explication de ce qu’elle signifie »Paris, Claude Boudeville, 1649. Rappelons l’effervescence qui se produira en 1654 à propos d’une éclipses (cf Elisabeth La-brousse. L’entrée de Saturne au Lion, Nijhoff, 1974) On voulait ici célébrer le « retour de leurs Majestés » Il semble que dans l’esprit de l’auteur, astrologie et as-tronomie soient étroitement associées. Or, l’astronomie passait alors par un temps d’incertitude, au lendemain de l’usage de la lunette par Galilée, ce qui ne fut pas sans effet sur l’image de l’astrologie. JHB 22. 07.21

mercredi 21 juillet 2021

jacques Halbronn La question des tentatives de désenclavement de l'astrologie du XVIIe siècle à nos jours

La question des tentatives de désencla-vement de l’astrologie du XVIIe siècle à nos jours. Le titre de l’ouvrage posthume de Jean Baptiste Morin, paru en 1661 à La Haye est assez remarquable : Astrologia Gallica, prin-cipiis & rationibus propriis stabilita, atque in XXVI libros distri-buta, non solum astrologiae judiciariae studiosis, sed etiam philo-sophis, medicis & theologis omnibus per-necessaria... opera & studio Joannis Baptistae Morini. En effet, l’auteur entend ne pas se laisser enfermer dans le créneau astrologique d’où le « non solum sed etiam » qui référe à la philosophie, à la médecine, à la théologie. Un peu plus de trente ans plus tard, en 1694, Eustache Lenoble fait paraitre une Uranie ou les Tableaux des Philosophes (cf article de P. Guinard, site du CURA) qui s’efforce également de sortir d’un certain ghetto en faisant étalage d’intérêts plus amples d’où le sous –titre « Tableaux des philosophes ». Or, les historiens de l’astrologie désignent volontiers les dernières décennies du XVIIe siècle comme celle d’un déclin de l’astrologie comme si une telle volonté d’intégration des tenants de l’astrologie au sein d’un ensemble de disciplines se serait finalement révélé fatal, voire cause de rejet, comme si l’on craignait quelque contamination de la part d’un savoir qu’il valait mieux laisser à l’écart. Nous avons déjà signalé le cas de Graindorge, reçu à l’Académie Royale des Sciences pour un exposé sur l’astrologie alors que la dite Académie ne tardera pas à exclure ce sujet de ses travaux.(cf notre article ‘Astrologie » dans l’Encyclopaedia Universalis et notre étude , “L'Empire dé-chu ou l'Astrologie au XVIIe siècle”, Paris, Politica Herme-tica, 1997) Quelque part, les tentatives des astrologues de se rappro-cher de l’astronomie semblent également avoir été contre-productives. On pense à l’entrée d’Uranus, Neptune et Plu-ton dans le dispositif astrologique, au XIXe siècle et au delà.. Cela dit, l’on notera des questionnements de la part d’un ju-riste comme Jean Bodin quant à l’intérêt qu’il y aurait pour l’historien de recourir aux services de l’astrologie, à la théorie de grandes conjonctions, ce qui annonce quelque part le propos de la Nouvelle Histoire envisageant de faire appel à certaines disciplines telles que la météorologie ou la démo-graphie (cf notre étude sur Auger Ferrier, 1981 et https://www.cairn.info/jean-bodin-et-le-droit-de-la-republique--9782130423560-page-181.html) Il nous apparait que tout processus transdisciplinaire n’a de chance d’opérer que si l’on maitrise pleinement les différents domaines en cause. Autrement dit, pour qu’un rappro-chement soit possible, il importe que chacune des parties fournisse un certain effort et de préférence que celui qui sous tient le projet fasse évoluer parallélement et conjoin-tement les dossiers concernés, bref qu’il jouisse d’une ex-pertise pluridisciplinaire, réunissant en sa seule personne une double ou triple compétence tel un Pic de la Mirandole. Si l’on prend le cas d’un André Barbault dont on peut dire qu’il aura été tenté par certains rapprochements entre As-trologie et Histoire, Astrologie et Psychanalyse, entre autres Mais a-t-il été reconnu par le milieu des historiens ou/et des analystes par delà sa compétence d’ordre astrologique ? Toute la question est là : parvenir à se faire respecter au sein de plusieurs mouvances et non pas, ici, comme l’astrologue de service. Morin s’est-il imposé comme théologien, Lenoble comme philosophe, Barbault comme historien par delà une casquette d’astrologue ? Encore faudrait-il se demander si ces auteurs ont vraiment réussi faire avancer l’astrologie ? Nous avons le cas d’un Kepler lequel envisageait de concilier astronomie et astrolo-gie et qui proposa de repenser cette dernière. Autrement dit, l’astrologie ne devrait-elle pas se repenser tout comme con-tribuer à repenser tel ou tel domaine ? Selon nous, il doit être possible de relier au sein d’un seul et même ensemble l’astrologie et la théologie comme le voulait un Morin de Vil-lefranche mais il aurait fallu qu’il fit de l’astrologie le pivot d’une création divine au sens biblique du terme (Livre de la Genése), ce qui eût exigé de repenser jusqu’à l’idée de Dieu mais aussi de centrer l’astrologie sur une forme de monothéisme, c’est-à-dire sur un cycle central n’englobant pas nécessairement toutes les planétes du systéme solaire, ce qui se rapprochait par trop d’une forme de polythéisme. JHB 21. 07 21

mardi 20 juillet 2021

Jacques Halbronn Théologie et textologie: ce qui est en amont et ce qui est en aval. De Jésus à Nostradamus

Théologie et textologie : ce qui est en amont et ce qui est en aval. De Jésus à Nostradamus. Par Jacques Halbronn Un certain sens du discernement s’avère une qualité fort précieuse dès qu’il s’agit de mettre en évidence des stades successifs au lieu de tout considérer comme se situant sur un seul et même plan. C’est ainsi que nous nous sommes aperçus que le déni d’une intervention ulté-rieure/postérieure impacte aussi bien la recherche théologique que textologique. Il est important d’être en mesure de dé-terminer où se situe un document, un phénoméne et de ne pas confondre ce qui est en haut et ce qui est en bas. Le cas de Jésus est intéressant car toute la question le concernant est celle de sa posi-tion dans la hiérarchie des divinités. Pour nous, Jésus reléve du niveau 3 alors que l’on aura tenté de le faire passer pour rele-vant du niveau 2 voire du niveau 1. De la même manière, il convenait de replacer à sa juste place le phénoméne des Centuries en montrant qu’il ne s’agissait que d’un avatar de la production de Michel de Nostredame alors que nombreux étaient ceux qui tenaient absolument à ce qu’il soit reconnu comme l’auteur des dites Centuries. On est ainsi confronté avec toutes sortes de tentatives de contrefaçon hiérarchique-verticale Pour en revenir à Jésus, on lui attribue des propos tout comme d’ailleurs à Nostrada-mus qui sont probablement contrefaits. Ne pas admettre de tels procédés vise non pas à trahir tel ou tel personnage mais à ne pas lui imputer ce qu’il n’aura pas vraiment déclarer en se laissant berner par ceux qui tentent de l’instrumentaliser. Selon nous, un Messie appartient au niveau 3, il n’est ni le Créateur de l’Univers ni même celui qui aura façonné notre monde mais simplement un Jupitérien venant délivrer une certaine société de certains coutumes altérées. JHB 20 07 21.

lundi 19 juillet 2021

Jacques Halbronn Audit sur les carences du site du CURA dans le domaine "nostradamique"

Audit sur les carences du site du CURA dans le domaine « nostradamique » Par Jacques Halbronn Nous nous proposons ici de mettre en évidence, le laisser aller du responsable du site du CURA en ce qui concerne ses obligations à l’égard de ses utilisateurs qui lui font confiance. Un chercheur a la double charge de traiter des sources premières et des sources secondaires. Nous illustrerons notre propos, en suivant la piste « Marcellin » en tant que révélateur de certains manquements en reproduisant notamment certaines études parues sur le dite site. C’est ainsi que si l’on recherche sur le site du CURA une référence à « Marcellin », on ne trouve que des références à la page de titre de la Pronostication pour 1555 à propos d’un certain Ammianus Marcelinus CORPUS NOSTRADAMUS 88 -- par Patrice Guinard Guinard aura entendu parler de la Reproduction de 1906 dont il reproduit la page de titre en troisième position ci-dessous mais il semble assez désabusé pour ne pas y avoir eu accès. CORPUS NOSTRADAMUS 91 -- par Patrice Guinard 2008-2020 La première édition de l'Orus Apollo de Nostradamus par Hector Ri-gaux (1907) Parmi les ouvrages légués par Rigaux à son collègue, devaient figurer ses fameuses édi-tions d'opuscules rarissimes de Nostradamus, hélas tout aussi rares que les originaux. A ma connaissance, la bibliothèque d'Amiens n'en possède aucun exemplaire (à l'exception de la reproduction Chevillot de 1903 : cote 39192). La transcription de l'Orus serait le premier des textes de Nostradamus, réédités avec grand soin par Rigaux et confiés à son ami Henri Douchet, imprimeur de Méricourt-l'Abbé (au nord-est d'Amiens), bourgade par-fois désignée sous le nom de "Mariebourg". On n'en finit pas, décidément, avec les dé-dales hermétiques qui marquent les éditions des oeuvres de Nostradamus, même plu-sieurs siècles après ! Il y aurait trouvé la trace de ce « Macelin » qu’il associe, faute de mieux, dans son commentaire de la VIIIe Centurie à Cromwell et à Hitler, pour les quatrains 76 et 77 alors qu’il s’agit d’un personnage dont Nostradamus annonçait expressément la naissance imminente, prophétie non confirmée, apparemment. Pourtant l’origine de Macelin était également accessible en Italien et dans des exemplaires conservées à la BNF. Catalogue BNF : : Il Vero Pronostico calcolato dall' eccellmo astrologo et filosofo M. Michel Nostradamo Francese, il qual narra diligentemente tutte le perverse calamità, che deve incorrere l'anno 1566... Bologna : per Alessandro Benatio, 1566 Les Pronostications et Almanachs de Michel Nostradamus par Robert Benazra Voici une pronostication italienne : Pronosticon del l'anno 1563 coposto et calculato par M. Michele Nostradamo dottore in medicina di Salon di Craux in Proven-za. [59] Cette pièce est dédiée au pape Pie IV avec privilège et contrôlée par le grand Inquisiteur. Texte, variantes et interprétation de la huitième centurie des Prophé-ties Cette édition de la huitième centurie des Prophéties contient le texte et les variantes des quatre éditions successives publiées par Benoît Rigaud sous la date de 1568, les éditions X, A, B et C (cf. CN 38, et pour les conventions adoptées lors de la transcription, CN 82). J'ajoute pour cette seconde version du texte (mai 2018) les pistes d'interprétation issues de mon ouvrage, "Nostradamus ou l'Éclat des Empires" (Avril 2011), auquel je renvoie pour l'analyse prosodique, lexicale et géographique des quatrains, ainsi que pour les expli-cations et les éventuels précurseurs des solutions proposées en dernière colonne. J'ajoute encore de nouvelles pistes d'interprétation (aux quatrains 59 et 61), et pour cinq autres (les numéros 5, 15, 42, 81 et 96) quelques références oubliées ou ignorées qui corrobo-rent mes analyses de 2011. 76 Plus Macelin que roy en An-gleterre Lieu obscur nay par force aura l'empire : Lasche sans foy, sans loy sai-gnera terre, Son temps s'approche si pres que j'en sospire. C: macelin, Roy - - X: sapproche, X: jen, A/B/C: je souspire - Protectorat de Cromwell, 1649 77 L'antechrist trois bien tost annichilez, Vingt & sept ans sang durera sa guerre, Les heretiques mortz, captifs, exilez, Sang corps humain eau rogie gresler terre. X: Lantechrist - C: morts, X: captif - - Adolf Hitler, 1925 En fait, Patrice Guinard a connaissance de la production italienne à laquelle il consacre une étude documentée sans réaliser qu’il s’agit d’une traduction d’une épitre de Nostradamus à Pie IV : certes, ces publications sont des contrefaçons mais qui dérivent bel et bien de la production de Nostradamus pour les années précédentes.² CORPUS NOSTRADAMUS 179 -- par Patrice Guinard Les faux Nostradamus italiens des années 66-67 : il vero Giuditio, il vero Pronostico, li Presagi et Pronostici Après la mort de Nostradamus en juillet 66, la belle vie commence vraiment pour les usurpateurs de tous poils, imposteurs et faussaires des oeuvres et du patronyme du pro-phète salonnais, dont un certain Michel Nostradamus le Jeune qui signe aussi Mi. de Nos-tradamus (cf. CN 180). Une floraison de pronostics divers, mis au nom de Nostradamus, commence à envahir les foires et les étals de libraires, à commencer par deux pronostica-tions italiennes parues dans diverses éditions, Il vero et universale giudicio et Li Presagi et Pronostici. 179A Il vero et universale giudicio sopra le quattro stagioni, di M. Michele Nostradamo Astrologo Eccellentissimo, Et Medico di Salon di Craus [sic] di Provenza, Nel qual si vede brevemente quanto mostrano le stelle, & Pianeti di mese in mese, & di quarto in quarto, dell'anno 1566 ... Tradotto fidelmente di Francese iu [sic] Italiano. Trino (Trento), [Giovanni Francesco et Giolito de Ferrari ?], "con licentia de Superiori", 1566, in-4, 4 ff. (vignette au frontispice) ° BC Trento: t-G 2-op f 60 179B Il vero, et universale Giuditio di M. Michiele Nostradamo, astrologo Eccell(entissimo) & Medico di Solon [sic] di Craus [sic] di Provenza, nel quale si vede brevemente quanto mostrano le stelle, & Pianeti di mese in mese, & di quarto in quarto dell'anno 1566 ... Deo semper laus, & gloria Trino (Trento), [Giovanni Francesco Giolito de Ferrari], "con licentia delli Superiori" (A4v), [1566], in-4, 4 ff. (pas de vignette) ° BN Marciana Venise: MISC 1339. 017 → Giuseppe Dondi & Marina Bersano Begey, Le cinquecentine piemontesi, vol. 3, Turin, 1966, p.241, n.1373 → Chomarat, 1989, n.78 La première pronostication existe en deux versions : l'une avec un vignette au frontispice et dite traduite du français, l'autre sans vignette et au titre et précisions modifiés au fron-tispice. Elle contient les quartiers lunaires sommairement commentés pour chacun des douze mois de l'année avec un faciebat controuvé de Nostradamus, et un commentaire de l'éclipse lunaire d'octobre 1566 dans un contexte italien. Les données des quartiers ne correspondent pas à celles de l'Almanach de Nostradamus pour l'année 1566. Il s'agit d'un faux, probablement concocté après la mort de Nostradamus, peut-être traduit d'une version française perdue. Le texte ne présente aucun intérêt. 179C Il vero Pronostico calcolato dall'eccell(entissi)mo astrologo, et filosofo M. Michel Nostradamo Francese. Il qual narra diligentemente tutte le perverse calamità, che deve incorrere l'Anno 1566 come per ragioni Astronomiche lo dimostra. Bologna, Alessandro Benatio, "Con licentia delli Superiori", 1566, in-4, 4 ff. ° BNF Paris: Rés V 1196 → Leoni, 1961, p.87 → Chomarat, 1989, n.77 → Benazra, 1990, p.77 → Brind'Amour, 1993, p.492 → CAT Ruzo-Swann, Avril 2007, n.9 (vendu 390 $ avec d'autres fac-similés) Cette seconde pronostication est à rattacher à la première par les données astrométriques similaires pour l'éclipse lunaire du 28 octobre 1566 : à 23 h 50 et 15° Taureau, durée 3 h 40 (Giuditio, A4v) vs 24 h 50, durée 3 h 40 (Pronostico, A2v). L'introduction sur un feuillet (incipit "Il divino Mosè nel Sesto del Genesi" ; explicit "o gli effetti nelle cose inferiori") cite en seconde page une série d'autorités en matière astrologique : le chapitre 4 du second livre du Tetrabiblos de Ptolémée, Hali Rodoan, Albumasar, Messahalla, Almansor, et un astrologue du nom de Pierre Maynard (Pietro Mainardo). Suivent un aperçu de l'année 1566 (avec un faciebat controuvé de M. "Nostrodamus"), un descriptif de l'éclipse lunaire du 28 octobre 1566 (A2v), et des présages attribués à Nostradamus et adressés au duc d'Orléans (le futur Henry III). 179D Li Presagi et Pronostici di M. Michele Nostradamo, Quale principiando l'anno 1565 diligentemente discorrendo di Anno in Anno fino al 1570. Chiaramente ci dimostra tutto quello che gl'influssi Celesti dinotano, tanto di bene, quanto di male, si delli raccolti boni, quanto delli rei. Genova, S.n. [Antonio Bellone ?], "con licenza de superiori" (A4v), "1564" (A4v) [1567 ?], in-4, 4 ff. ° BNF Paris: Rés V 1195 ; BM Lyon: Rés A 508196 179E Li Presagi et Pronostici di M. Michele Nostradamo Francese. S.l. [Genova ?], S.n., S.d. [1567 ?], in-4, 4 ff. (vignette aux deux astrologues au titre) ° BNF Paris: Rés V 1194 (page de titre manquante) ; BN Marciana Venise: MISC 2636. 061 → Leoni, 1961, p.87 → Chomarat, 1989, n.62 (sous 1564) et n.67 (sous 1565) → Benazra, 1990, p.67-68 (les 2 versions, sous 1564) → Brind'Amour, 1993, p.491 → CAT Ruzo-Swann, Avril 2007, n.9 (vendu 390 $ avec d'autres fac-similés) Au moins deux autres éditions antidatées du précédent texte ont été imprimées vers 1567 (ou plus tardivement) avec un titre totalement remanié. Un exemplaire de la BNF précise la nationalité de l'auteur falsifié : "Francese". Ces éditions ne précisent pas le nom de l'imprimeur, peut-être Antonio Bellone qui exerçait à Gênes à cette date, à supposer qu'il s'agisse bien d'impressions génoises (cf. Gedeon Borsa, Clavis typographorum librario-rumque Italiae, Baden-Baden, 1980). Le texte est prétendument dit traduit d'un original français. L'introduction commençant par une référence à la Genèse est reprise de l'édition précé-dente, avec quelques rares modifications, par exemple l'ajout de la mention "si per certo, & non men della Noetica" (bas de A1v), l'ajout d'un numéro : "differenza 8" pour "differenza" (A2r), etc. Au présage sommaire ("Presagio somario" pour "Presagio, et sommario"), on se contente de changer l'année 1566 en 1565 et de corriger la mention fautive "Nostrodamus". Le reste du texte est inchangé. Les dates et données de l'éclipse lunaire sont modifiées en conséquence : l'éclipse du 28 octobre 1566 est remplacée par celle du 17 novembre 1565 : une donnée erronée puisque l'éclipse lunaire de 1565 a eu lieu le 7 et non le 17 (cf. Cyprian Leowitz, Eclipsium omnium ab anno Domini 1554 usque in annum Domini 1606, Augsburg, Philipp Ulhard, 1556). En outre, et c'est la preuve de la supercherie, l'ensemble du commentaire sur l'éclipse de 1566 reste inchangé pour le faux daté de 1565 : par exemple la position du Soleil dans la 8e maison ("il Sole nell'ottava mansione"). Ci-suivent le thème de l'éclipse lunaire de 1566 dans le traité de Leovitius, le même thème calculé pour la latitude d'Augsburg à environ 16 heures 16, et un autre proche des données (approximatives) du Pronostico de Benatio : recalculé à environ 13 heures 53 avec le FC à 16° en Gémeaux comme indiqué au texte ("se ne oscurera punti 16 & parti-celle dieci sotto il duplicato segno di Gemini") et le Soleil et Mars au milieu de la maison VIII selon la domification de Regiomontanus. Dans la dédicace, on remplace le duc d'Orléans par le pape Pie IV, ainsi que quelques for-mulations relatives au nouveau dédicataire et à l'année visée : on transforme par exemple l'expression "circa l'Anno 1566" en "circa 1565 & 1566", mais pas la suite du texte "che sarà l'anno il quale per la revolutione ..." -- ce qui contredit les propos du texte puisqu'il est toujours question de l'année 1566 alors que la pronostication concerne 1565 ! De même "1566" est remplacé par "1565 tenendo per l'anno 1566" (A3v). A la page précé-dente, l'expression "qualche grandissimo danno che non passeranno quelle annà [sic] de 1566 et 1567" devient "qualche gran matrona che non passeranno quelli anni de 1566 et 1567" (A3r). Dans l'édition non datée du même texte, la "gran matrona" est remplacée par "grande dame" (en français). La régente Catherine de Médicis semble visée, et la se-conde mouture de 1565 pourrait avoir été concoctée dans les cercles de mécontents liés à François d'Anjou (cf. infra). Bien sûr c'est surtout le prestige de l'astrologue et conseiller royal qui est visé par la dédicace réorientée sur le pape Pie IV, décédé le 9 décembre 1565. Il s'agit donc d'une version trafiquée d'un faux, destinée à discréditer Nostradamus, le protégé de Catherine de Médicis. On attribue au mathématicien et humaniste italien Fran-cesco Barozzi alias Barocius (1537-1604) le premier commentaire d'un texte de "Nostra-damus", à savoir un commentaire de cette pronostication controuvée. Francesco Barozzi 179F Pronostico universale di tutto il Mondo Il qual comincia dal principio dell' anno 1565 & finisce al principio dell' anno 1570. Raccolto dalli Presagi del Divino Michiele Nostradamo, & dalli Pronosti-ci di molti altri Eccellentissimi autori : & con brevi annotationi illustrato Bologna, "Alla libraria del Mercurio" [Giovanni Rossi ?], "Con Privilegio del Rever. Mons. Bossio Vicelegato", "Con licentia de Superiori", "1566" [1567 ?], in-4, 12 ff. ° BNF Paris: Res V 1193 ; Mazarine 4° Res 15954-1 → Chomarat, 1989, n.79 → Brind'Amour, 1993, p.496 Tout indique que Guinard n’a jamais pris le temps, depuis 2007, date de la soutenance de notre post Doctorat, il y a donc 14 ans, de prendre connaissance d’un ensemble de près de mille pages (en ligne sur SCRIBD et déposé à la Bibliuothèque de Warbirg Institute de Londres entre autres) Post - Doc Halbronn Last | Nostradamus | Pseudo-science https://fr.scribd.com › document › Post-doc-Halbronn-Last et notament des pages consacées à la « Constitution de l’Epitre à Pie IV » (pp 477-1487) et qui prolongent notamment notre étude déjà ancienne (Une attaque réformée oubliée contre Nostradamu s(1561 ( Réforme Humanisme Renaissance n°33 décembre 1991) On y rappelle (pp. 652-653) que Nostradamus a rédigé deux épitres à Pie IV (mort e 1565) Si l’on compare les épitres à Pie IV à l’épitre centurique à Henri II datée de 1558, l’on remarque que les échéances pour les années 1560 n’y figurent pas, ce qui montre que dans les années 1580-1590, qui sont celles des éditions centuriques antidatés l’on aura recyclé celles-ci sur des dates ultérieures, procédé assez classique (cf notre thèse d’Etat. Le texte prophétique en France, Formation et fortune. Presses Universitaires du Septe-mebrion, 1999) Mais venons –en à ce Macelin de la Centurie VIII dont on trouve la mention dans les éditions italienne « Marcelino » mais aussi dabs la Réproduction très fidéle d’un manus-crit inédit de LM. De Nostredame, Dédié à SS. Le Pape Pie IV, Mariebourg 1906 dont Guinard n’aurait pu consulter ‘p. 31) sans lequel on ne peut comprendre le mot « macelin » dont Nostradamus nous explique que l’on peut en ôter la lettre R, ce qui donne macelin, ce qui signifie « boucher » Mais ce qui est grave ici, c’est le cas de Patrice Guinnard non pas en tant que chercheur mais en tant que responsable du site du CURA. Celui-ci était moralement obligé d’avertir ses lecteurs des travaux menés par les uns et par les autres, dès lors qu’ils s’appuient sur des éléments importants. Autrement dit, Guinard, soit délibérément, soit pas négligence ou désinvolture, ne sera pas parvenu au cours des 15 dernières années à signaler notre post-doctorat, ce qui entache sensiblement la valeur des informations qui figurent sur son site. Son étude consacrée à la Centurie VIII compense ses lacunes bibliographiques par un commentaire faisant de Nostradamus un prophète du long terme. On assiste là un un mélange des genres avec un Guinard hybride tantôt avec sa casquette de « seiziémiste » qui ne prend pas la mesure des Epitres de Nostradamus au pape Pie IV- et tantôt avec celle d’un interprète avisé des Centuries censées couvrir jusqu’à notre temps/ Mais, soulignons-le, quelles que soiient les limites de Guinard chercheur, il aurait du faire l’effort de fournir à ses lecteurs des informations à jour alors que par incurie, le responsable du CURA les aura laissé dans l’ignorance depuis une bonne vingtaine d’années, voire en leur déconseillant d’aller prendre connaissance de certains travaux universitaires. JHB 19 06 21

Jacques Halbronn Théologie. "Crées à l'image de Dieu" : une structure duelle, cyclique

Théologie. « Crées à l'image de Dieu » : une structure duelle. Jacques Halbronn On connait cette formule du chapitre premier du Livre de la Genése -dont nous avons montré qu 'il commençait rélle-ment au chapitre V avec le « Sefer Toldoth » , le livre des générations, Toldoth ayant été rendu par Genése. D'ail-leurs, le chapitre V comporte des éléments figurant déjà dans les chapitres précédents. Il y a bien là un probléme de chronologie. La Genèse - Chapitre 5 - בְּרֵאשִׁית א זֶה סֵפֶר, תּוֹלְדֹת אָדָם: בְּיוֹם, בְּרֹא אֱלֹהִים אָדָם, בִּדְמוּת אֱלֹהִים, עָשָׂה אֹתוֹ. 1 Ceci est l'histoire des générations (toldoth) de l'humanité.(Adam) Lorsque Dieu créa l'être humain (Adam), il le fit à sa propre ressemblance. ב זָכָר וּנְקֵבָה, בְּרָאָם; וַיְבָרֶךְ אֹתָם, וַיִּקְרָא אֶת-שְׁמָם אָדָם, בְּיוֹם, הִבָּרְאָם. 2 Il les créa mâle et femelle, (Zakhar Neqéva) les bénit et les appela l'homme ‘Adam), le jour de leur création. ג וַיְחִי אָדָם, שְׁלֹשִׁים וּמְאַת שָׁנָה, וַיּוֹלֶד בִּדְמוּתוֹ, כְּצַלְמוֹ; וַיִּקְרָא אֶת-שְׁמוֹ, שֵׁת. 3 Adam, ayant vécu cent trente ans, produisit un être à son image et selon sa forme, et lui donna pour nom Seth. ד וַיִּהְיוּ יְמֵי-אָדָם, אַחֲרֵי הוֹלִידוֹ אֶת-שֵׁת, שְׁמֹנֶה מֵאֹת, שָׁנָה; וַיּוֹלֶד בָּנִים, וּבָנוֹת. 4 Après avoir engendré Seth, Adam vécut huit cents ans, engendrant des fils et des filles. Il n’est d’ailleurs pas ici question de la femme « sortie » de la cote d’Adam , ce qui prend le contre pied du chapitre II- Selon nous, en effet, les 4 premiers chapitres auront été rajoutés en préambule et cela comporte notamment la créa-tion de la Femme aux chapitres II et III En ce sens, on ne saurait voir dans le chapitre I le récit de la création du couple homme – femme. Genése II כא וַיַּפֵּל יְהוָה אֱלֹהִים תַּרְדֵּמָה עַל-הָאָדָם, וַיִּישָׁן; וַיִּקַּח, אַחַת מִצַּלְעֹתָיו, וַיִּסְגֹּר בָּשָׂר, תַּחְתֶּנָּה. 21 L’Éternel-Dieu fit peser une torpeur sur l’Homme, qui s’endormit; il prit une de ses côtes, et forma un tissu de chair à la place. כב וַיִּבֶן יְהוָה אֱלֹהִים אֶת-הַצֵּלָע אֲשֶׁר-לָקַח מִן-הָאָדָם, לְאִשָּׁה; וַיְבִאֶהָ, אֶל-הָאָדָם. 22 L’Éternel-Dieu organisa en une femme la côte qu’il avait prise à l’homme, et il la présenta à l’homme. כג וַיֹּאמֶר, הָאָדָם, זֹאת הַפַּעַם עֶצֶם מֵעֲצָמַי, וּבָשָׂר מִבְּשָׂרִי; לְזֹאת יִקָּרֵא אִשָּׁה, כִּי מֵאִישׁ לֻקְחָה-זֹּאת. 23 Et l’homme dit: "Celle-ci, pour le coup, est un membre extrait de mes membres et une chair de ma chair; celle-ci sera nommée Icha, parce qu'elle a été prise de Ich." כד עַל-כֵּן, יַעֲזָב-אִישׁ, אֶת-אָבִיו, וְאֶת-אִמּוֹ; וְדָבַק בְּאִשְׁתּוֹ, וְהָיוּ לְבָשָׂר אֶחָד. 24 C'est pourquoi l'homme abandonne son père et sa mère; il s'unit à sa femme, et ils deviennent une seule chair. כה וַיִּהְיוּ שְׁנֵיהֶם עֲרוּמִּים, הָאָדָם וְאִשְׁתּוֹ; וְלֹא, יִתְבֹּשָׁשׁוּ. 25 Or ils étaient tous deux nus, l'homme et sa femme, et ils n'en éprouvaient point de honte. Ce qui fait d'Adam un être à l'image (Tselem, Demouth) de « Dieu », c'est sa dualité décrite en hébreu comme « Zak-har » et « Neqéva », souvent rendu en traduction par mas-culin et féminin. כו וַיֹּאמֶר אֱלֹהִים, נַעֲשֶׂה אָדָם בְּצַלְמֵנוּ כִּדְמוּתֵנוּ; וְיִרְדּוּ בִדְגַת הַיָּם וּבְעוֹף הַשָּׁמַיִם, וּבַבְּהֵמָה וּבְכָל-הָאָרֶץ, וּבְכָל-הָרֶמֶשׂ, הָרֹמֵשׂ עַל-הָאָרֶץ. 26 Dieu dit: "Faisons l'homme à notre image, à notre ressemblance, et qu'il domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail; enfin sur toute la terre, et sur tous les êtres qui s'y meuvent." כז וַיִּבְרָא אֱלֹהִים אֶת-הָאָדָם בְּצַלְמוֹ, בְּצֶלֶם אֱלֹהִים בָּרָא אֹתוֹ: זָכָר וּנְקֵבָה, בָּרָא אֹתָם. 27 Dieu créa l'homme à son image; c'est à l'image de Dieu qu'il le (oto) créa. Mâle (Zakhar) et femelle (Neqéva) il les (otam) créa. Or Zakhar est à rapprocher du verbe « Zakhor », se sou-venir dont le terme opposé est nécessairement « oublier » selon une dialectique du souvenir et du devenir/advenir que nous retrouvons en anthropocosmologie avec la dialectique Equinoxialité Solsticialite. Cela signifierait une dualité cy-clique, donc diachronique et non pas comme on l'entend la plupart du temps synchronique. On a bien affaire à un singulier « oto » mais il est suivi du pluriel « otam « / Certaines traductions préfèrent occulter ce décalage de façon assez cavalière. On note aussi que nous avons ici un vav renversif « Yivra » alors que le premier verset du même chapitre premier n'y recourt pas : Beréchit bara Elohim etc », ce qui trahit le caractère hétérogéne du dit chapitre. Bien pis, dans le même verset 27, on a à la fois Yivra et bara ! כז וַיִּבְרָא אֱלֹהִים אֶת-הָאָדָם בְּצַלְמוֹ, בְּצֶלֶם אֱלֹהִים בָּרָא אֹתוֹ: זָכָר וּנְקֵבָה, בָּרָא אֹתָם. 27 Dieu créa (Yivra) l'homme à son image; c'est à l'image de Dieu qu'il le créa. Mâle et femelle furent créés à la fois. (bara otam) Comparons les passages des chapitre I et V quant à la mani-festation de cette dualité : dans Genése I, la dualité est af-firmée d’entrée de jeu alors que dans Genése V, ce point n’est précisé que dans un deuxième temps/ I, 27 כז וַיִּבְרָא אֱלֹהִים אֶת-הָאָדָם בְּצַלְמוֹ, בְּצֶלֶם אֱלֹהִים בָּרָא אֹתוֹ: זָכָר וּנְקֵבָה, בָּרָא אֹתָם. 27 Dieu créa l'homme à son image; c'est à l'image (tselem) de Dieu qu'il le (oto) créa. Mâle (Zakhar) et femelle (Neqéva) il les (otam) créa. V א זֶה סֵפֶר, תּוֹלְדֹת אָדָם: בְּיוֹם, בְּרֹא אֱלֹהִים אָדָם, בִּדְמוּת אֱלֹהִים, עָשָׂה אֹתוֹ. 1 Ceci est l'histoire des générations (toldoth) de l'humanité.(Adam) Lorsque Dieu créa l'être humain (Adam), il le fit à sa propre ressemblance.(demouth) ב זָכָר וּנְקֵבָה, בְּרָאָם; וַיְבָרֶךְ אֹתָם, וַיִּקְרָא אֶת-שְׁמָם אָדָם, בְּיוֹם, הִבָּרְאָם. 2 Il les créa (baram) mâle et femelle, (Zakhar Neqéva) les bénit et les appela l'homme (‘Adam), le jour de leur création. JHB 19 07 21

samedi 17 juillet 2021

Jacques Halbronn Nicolas Bourdin et l'historique de la réception de Ptolémée au XVIIe siècle (1972-1996)

Nicolas Bourdin et l’historique de la réception de Ptolémée au XVIIe siècle (1972-1996). Par Jacques Halbronn En 1974, René Alleau publie dans la Collection » Bibliotheca Hermetica » La Tétrabible ou les Quatre Livres des Ju-gements des Astres suivi de Le Centiloque ou les Cent Sentences dont il rédige les notes (avec Sylvain Mat-ton). Il s’agissait de la traduction effectuée par Nico-las Bourdin corrigée en recourant aux travaux de F.E. Robbins (cf l’ Avertissement) En réalité, Alleau reprenait l’édition de 1972, revue par André Barbault, éditée par Philippe Lebaud. Ptolémée, Claude Les Quatre livres des jugements des astres ou le Tétrabiblos / de Ptolémée ; traduction de Nicolas Bourdin de Villennes revue et accompagnée de deux études par André Barbault ; lithographies originales de Jean Picart Le Doux le Club du livre Philippe Lebaud On y trouve les mêmes maladresses, laissées telles quelles, dues à Barbault ou à un collaborateur de l’éditeur, avec tantôt le mot « regard » utilisé par Bourdin pour désigner l’aspect en astrologie- laissé tel quel- et tantôt rendu par « aspect » (à partir de l’édition anglaise Robbins) Edition : Bibliotheca Hermetica (1974): p. 49 « Des aspects des signes (..) en aspect diamétral, (..) en aspect trigone(…) en aspect quadrat etc « p. 55 : « à cause du regard qu’ils ont en carré’ La Préface de Barbault est assez étonnante : il ne signale pas la polémique entre Jean-Baptiste Morin et Nicolas Bourdin, alors que celle-ci avait été traitée en 1975 par nos soins. Mais cela tient peut être au fait que la première édition de son travail date de 1972, date qui correspond d’ailleurs à celle de notre découverte, signalée à Barbault. De toute façon, Barbault n’aurait pas fait le lien entre le Bourdin traducteur de Ptolémée et l’auteur contesté par Morin. Pourtant en 1975, dans Connaissance de l’astrologie, Paris, Seuil, Barbault signalera les Remarques Astrologique de Morin. En 1975, dans la Bibliotheca Hermetica de René Alleau, nous fimes paraitre- de Jean-Baptiste Morin les Remarques astrologiques sur le commentaire du centiloque de ptolemée par nicolas de bourdin ou le fa-nal de l'Astrologie (éd. de 1657). Paris, Ed Retz. Fort peu de temps donc après que la Tétrabible, à partir de la traduction de Bourdin, fut parue dans la même collection en 1974. Mais nous avions déjà fait paraître en anglais sous le titre de « The Astrologer Marquis » une étude sur Bourdin (in The Astrological Review, -Hiver 1973-74, vol. 45 n°3) .Yves Lenoble dans « Du nouveau à propos du Centiloque de Ptolémée » écrit : « Nicolas Bourdin a traduit du latin la Tétrabible (publication en 1640), ainsi que le Centilogue de Ptolémée ou la seconde partie de l’Uranie, publié chez Cardin Besongne à Paris, en 1651, et réédité par les Editions Tredaniel en 1993. Nicolas Bourdin « est le traducteur incontournable de Ptolémée en français » (Jacques Halbronn), mais il n’est pas le premier. Dans la postface de l’édition de 1993, J. Halbronn écrit qu’il existe à la Bibliothèque Nationale des manuscrits de l’ouvrage datant du règne de Charles V (1348, 1349). Note 4 : La traduction du latin (texte de Pontanus) par Ju-levno (Jules Evenot) a été publiée en 1938 par Paul Cha-cornac sous le titre Le Centiloque ou les cent sentences. Elle a été reprise par les Editions Traditionnelles sous la dénomination Les cent sentences astrologiques, Paris, 1984. » Dans les années 1985-86 paraitront deux éditions de la traduction de Bourdin 1985 Denis Labouré publie à la Loge Astrologique de France un reprint de la traduction Bourdin de 1640 sans mentionner notre édition de 1975 sur les rapports Morin-Bourdin au prisme des Remarques Astrologiques dont Morin fut l’éditeur en 1651, l’ouvrage ayant été en 1657 commercialisé avec une étiquette simplement collée sur la mention d’origine (cf l’exemplaire de la Bibliothèque de l’Arsenal. Paris) avec cette fois le nom de Pierre Ménard. En 1993, complétant ainsi notre travail de 1975, nous produirons de Bourdin son Centilogue de Ptolémée. Paris Ed Grande Conjonction- Trédaniel. En cette même année 1993, Elisabeth Teissier fait paraitre aux Belles Lettres Manuel d'astrologie la Tétrabible de Claude Ptolémée en indiquant à tort que la traduction française s’est faite à partir du grec. L’année suivante, Hervé Drévillon soutient une thèse qui aborde (pp. 171 et seq) le cas de Bourdin et de Morin (Thèse de doctorat de l'École des Hautes Études en Sciences Sociales, « Lire et écrire l'avenir. Astrologie, prophéties et prédictions dans la France du XVIIe siècle (1610-1715) » sous la direction de Roger Chartier, l’article de Wikipedia précise que la thèse obtint « . Mention Très Honorable avec félicitations du jury ». Cette thèse paraitra en 1996 chez Champvallon. (cf le compte tendu qu’en donne Alain Guéry dans les Annales,en 1999 Nous avons déjà signalé l’insuffisance criante de référence nous concernant dans la thèse d’Hervé Drévillon de 1994 et dans la publication de 1996 où il ne signale pas notre édition de 1975 et se contente de mentionner – sans aucune note en bas de page - notre édition de 1993 dans sa bibliographie sans autre précision sur ce qu’il doit à nos travaux, et pas seulement sur le cas Bourdin-Morin - ce qui pose le probléme de cette mention » très honorable avec félicitations du jury » dès lors qu’un auteur ne signale pas correctement au jury ce qu’il doit à d’autres chercheurs JHB 17 07 21

Jacques Halbronn L'éditions centurique génante pour 1561 et l'epitre au pape Pie IV

L'édition centurique génante pour l'an 1561 et l’épitre au pape Pie IV par Jacques Halbronn Nous avions «évoqué dans un précédent article le carac-tère « génant » de l'' édition 1555 (Lyon Macé Bonhomme), un autre cas bien embarrassant est celui concernant 1561, pour la chronologie des éditions centuriques. En effet, le scénario classique d'une édition à 7 centuries en 1557 ne tient pas dans la mesure où l'édition 1561 signale une addition de 39 'articles » à la « dernière » centurie, c'est à dire à la sixiéme, la dite addition devenant par la suite la VIIe Centurie tout comme l'édition 1555 témoigne d'un état à 4 centuries dont une « centurie » à seulement 53 quatrains mais l'on sait qu'il a d'abord existé une addition à seulement 49 quatrains (Raphael du Petit Val, Rouen, 1588) comme le signalent Chomarat et Benazra -RCN, pp. 122-123) dans leurs bibliographie respectives.. Par la suite, l'on aura com-plété pour produire une Ive centurie à 100 quatrains. Tout se passe comme s'il y avait eu un stade à six centuries, se terminant par un quatrain latin. « Legis cautio ». La référence à l'an 1561 est la suivante ; (RCN, p. 114) : « Les Prophéties de M. Michel Nostradamus Dont il y en a trois cens qui n'ont encores jamais esté imprimées lesquels sont en cette présente édition. Reveues & additionnées par l'Autheur pour l'an mil cinq cens soixante & un de trente neuf articles à la dernière centurie » Autrement dit les éditions à 7 centuries datées de 1557 sont antidatées puisqu'elles comportent l'addition de 39 article pour l'an 1561. En outre, ces éditions 1557 comportent une centurie IV compléte alors que l'édition 1555 atteste un état intermédiaire à la dite Ive Centurie, ce qui la rend « gé-nante » car l'on aurait voulu nous faire croire à une pre-mière édition datée de 1557 à 7 centuries, introduite par une « Préface à César ». On se serait bien passé d'une édition 1555 tout comme d'une édition 1561, qui viennent tout com-promettre ! Bien entendu, on l'aura compris, il s'agit là du « plan » des faussaires que l'on s'efforce de restituer , de respecter, de comprendre et décrire en tous ses méandres. Mais quid de l'Epitre à Henri II datée de 1558 et censée in-troduite les Centuries VIII à X, parachvant la miliade. Dans l'esprit des faussaires, cette édition aurait fait suite à l'édi-tion 1557 à 7 centuries, ce qui n'est évidemment pas compa-tible avec l'édition 1561 ajoutant 39 quatrains à la sixiéme centurie. Il faut comprendre qu'il s'agit là d'une entreprise paralléle, visant à ajouter 3 centuries aux 7 existantes, sur la base des éditions 1557 dans l'ignorance de l'addition pour 1561 puisque cette édition aura été en quelque sorte éclipsée par les éditions 1557. L'entreprise paralléle visant à créer un en-semble à 10 centuries n'avait pas une connaissance exhaus-tive de la genése du premier volet sinon elle n'aurait pas proposé une édition datée de 1558 adressée à Henri II mais aurait pu intégrer une épitre au pape Pie IV datée de 1561 ayant bel et bien existé. (cf notre étude in Réforme Huma-nisme Renaissance, 1991 et RCN p. 68), d'ailleurs, le conte-nu de l'Epitre à HenrI II en tête du second volet est en phase avec l'epitre au pape plus que celle de 1556 en tête des présages merveilleux pour 1557 (cf notre reprint de 2002.. Ed Ramkat) le ton de l'epitre à henri II 1558 est bien mieux compatible avec celle à Pie iv en ce qui concerne les menaces qui planent sur l' Eglise au point que l'on soit en droit de se demander si ce n'est pas à Pie iv qu'elle aurait été d'abord été placée en tête du second volet avant que l'on opte pour une epitre à henri ii 1558. En fait, l’épitre centurique à Henri II 1558 est un mélange de l’epitre à Henri II 1556, de l’Epitre à Pie IV 1561, et du Livre de l’Estat et Mutation de Richard Roussat, ( cf CORPUS NOSTRADAMUS 50 -- par Patrice Guinard Antoine Couillard et la fin des temps annoncée par les astrologues) à propos de l’échéance de la fin du XVIIIe siècle. Il est clair qu’en 1558, Nostradamus n’avait pas encore développé les positions exposées en 1561. Il apparait nettement que l’importance de l’Epitre au pape aura été dramatiquement sous- estimée. On ne signale même pas le contenu de l’épitre dans les éditions italiennes conservées à la BNF. Quant au fait que Chomarat signale dans sa Bibliographie la Contrepronostication de 1561, il ressort qu’il n’indique pas qu’elle comporte une épitre au pape. C’est ainsi que l’empreinte de la dite Epitre sur celle censée adressée à Henri II n’est nullement indiquée alors que déjà sur la page de titre italienne les événements annoncés figurent en phase avec ceux se trouvant repris dans l’Epitre à Henri II dès 1558. Mais le catalogue de la BNF ne restitue pas la page de titre italienne en son intégralité même si Chomarat fournit la photo de la dite page de titre. On notera que l’authenticité de l’Epitre au Pape aura été mise en cause (par un point d’interrogation par exemple) alors que selon nous Nostradamus figure comme éditeur de certaines éditions italiennes et pas seulement comme auteur. Nous conclurons en insistant sur la nécessité de dégager les divers scénarios en lice au lieu de croire à une unité tant diachronique que synchronique factice et syncrétique. JHB 17 07 21

vendredi 16 juillet 2021

jacques Halbronn La restauration du projet de départ en linguistique, en théologie et dans le champ ésotérique

La restauration du projet de départ en linguistique, en théologie et dans le champ « ésotérique ». Par Jacques Halbronn L’idée d’un plan initial qui aurait été corrompu par la suite semble déplaire à nombre de chercheurs lesquels considé-rent que ce « plan initial » ne peut que nous échapper et qu’il vaut mieux tabler sur le résultat final », avec les fruits qui en résultent. » Comme les hommes de son époque, explique Gilles Marmasse, Hegel pense qu’il y a un sens à l’Histoire, mais en plus, un sens progressif. Quelqu’un comme Rousseau pense qu’il y a un sens à l’Histoire, mais ce sens est une décadence ». Nous nous rapprocherions donc plus de Rousseau que de Hegel Mais si l’Histoire est vouée à la corruption, comment prétendre remonter à la source ? Dans les divers domaines cités en notre titre, nous pensons avoir pu parvenir à restituer le plan de départ selon une méthodologie permettant de repérer les éléments rajoutés ou au contraire supprimés, soit les deux causes de décadence. Une anecdote nous vient à l’esprit, celle de cet homme cherchant un objet non point là où il sait qu’il l’a perdu mais là où c’est éclairé. On ferait ainsi de nécessité vertu en optant pour l’approche préconisée par Hegel car il est bien commode, nous semble-t-il, de se persuader du « progrès », comme on le ferait d’un arbre qui aurait « poussé » et dont il s’agirait de recueillir la production au final. D’où l’importance que nous accordons aux faux, aux imita-tions, aux contrefaçons qui viennent défigurer le « plan ini-tial », étant entendu que pour les hégéliens tout ce qui ad-vient fait partie intégrante du dit plan. On trouve une telle attitude de façon caricaturale chez un Patrice Guinard, for-mé à la philosophie, traitant de la chronologie des éditions centuriques lorsqu’il tente de nous démontrer que tous les aléas observables étaient dument prévus par Nostradamus, que ces aléas seraient ainsi partie intégrante du projet et non pas une déviance par rapport à celui-ci ! Dans le domaine religieux, l’on rencontre un même état d’esprit à savoir que ce que telle doctrine est devenue cor-respondrait à son « aboutissement », à sa « finalité » et qu’il n’est donc pas utile de vouloir restituer un quelconque « plan » dans toutes sa « pureté » première. Dans le domaine linguistique, on trouvera le même propos quant à la vanité de tout retour en arrière et toute quéte d’un état « originel ». Pourtant, comme nous l’avons mon-tré dans divers « mémoires », il nous semble tout à fait pos-sible de noter des aberrations et de les corriger tant une lo-gique semble à l’œuvre dans l’élaboration des langues même si la dite logique peut avoir été mise à mal. C’est bien là tout le probléme : on nous affirme qu’il n’y a rien à comprendre d’un point de vue structurelle, à preuve justement les inco-hérences que l’on peut y déceler ! Dialogue de sourds entre rousseauistes et hégéliens ! Probléme de la poule et de l’œuf, de la cause et de l’effet. Il est tellement plus simple de prendre l’effet pour la cause, ce qui dispense d’aller recher-cher quelque essence. On préférera s’en tenir à l’existence, au devenir qui serait l’expression même du projet à déter-miner ! Cela renvoie au structuralisme : selon nous, chaque fois qu’une dissymétrie, une invraisemblance peuvent s’observer, cela nous permet de retrouver une certaine dia-chronie derrière la synchronie. Dans le champ théologique, la notion de création nous ap-parait capitale : le « créateur », à tous les niveaux, pose un projet qui offre un équilibre, une symétrie. Toute création impliquerait un tel point de départ sans lequel elle ne ferait guère sens. Le génie serait celui qui serait capable de restaurer cette im-pulsion première, de régénérer le projet premier du Créa-teur. Inversement, croire que la création ne ferait sens qu’in finé, qu’elle échapperait au créateur nous apparait comme un contre sens caractérisé et subversif et disons- le un blas-phéme visant à dévaloriser le créateur, à en relativiser l’ im-pact en conférant au récepteur l’ascendant sur l’émetteur, au peuple sur le souverain. On serait ainsi en pleine lutte des classes et l’on sait que Marx était le disciple de Hegel. JHB 16 07 21