samedi 8 mai 2021

Réflexions sur la genése, le mode d'emploi et l'épistémologie des maitrises planétaires (version augmentée)

Réflexions sur la genése, le mode d'emploi et l'épistémologie des maitrises planétaires (version augmentée) par Jacques Halbronn La tradition astrologique véhicule des dispositifs dont le mode d'emploi reste incertain, c'est le cas des maitrises planétaires. Beaucoup d'astrologues utilisent celles-ci dans le cadre du thème natal alors qu'il s'agit bien plutôt d'un outil prévisionnel axé sur le passage d'une planéte sur l'écliptique, donc sur le Zodiaque et pas de n'importe quelle planète, puisqu'il s'agit de Saturne qui est le curseur concerné. Dans nos derniers travaux de l'année écoulée (cf nos vidéos (sur Face Book L'album photo des astrologues et depuis le début de l'année sur NOFIM. Unblog.fr) nous avons montré que le dispositif ne comportait pas Saturne mais deux séries de six (de la Lune jusqu'à Jupiter) à partir des équinoxes (Bélier) et des solstices (Cancer) Paradoxalement, l'absence de Saturne montrait que le système était conçu justement pour Saturne, à savoir que Saturne était la clef dont il fallait disposer pour actionner le dit système. Nous avons montré par ailleurs toute l'importance du passage de Saturne sur les axes équinoxiaux et solsticiaux et nous ajouterons que Saturne est «fort » en phase équinoxiale (d'exaltation) et faible en phase solsticiale. Par la suite, le bon usage du dispositif se sera perdu et l'on aura placé Saturne sur le même plan que les autres astres, ce qui est un contre sens puisque Saturne est le curseur.C'est le facteur absent qui est déterminant comme le chauffeur par rapport à une voiture. Rappelons que Jupiter ne fonctionne pas cycliquement sur les mêmes bases que Saturne et n'est pas concerné par le dispositif en question puisque , comme nous l'avons montré, il est lui aussi une pièce maitresse vu que le cycle de Saturne dépendra du cycle de Jupiter lequel est déterminé par les aspects de conjonction, de quadrature et d'opposition que Jupiter forme, en transit, avec le soleil natal de tel ou tel leader, ce qui est la base de l'astrologie « relativiste ». Notons que la quadrature de Jupiter au Soleil natal est défavorable à Jupiter alors que l'axe conjonction/opposition renforce son impact tout comme la phase équinoxiale est favorable à Saturne alors que la phase solsticiale lui est défavorable. On retrouve cette dualité dans la notion de domicile et d'exil, d'exaltation et de chute qui sont au cœur du dispositif des maitrises planétaires si ce n'est que la dualité est celle du carré et non celle de l'opposition, puisque les axes équinoxiaux et solsticiaux sont en carré (90° entre 0° bélier et 0° cancer) A contrario, deux positions opposées se retrouvent sur le même axe et donc ne peuvent être en conflit, d'où les similitudes entre le printemps et l'automne tout comme entre l'Eté et l'Hiver. Sur le même axe, les signes sont de même genre, masculin ou féminin alors qu'en carré, les signes sont de genre différent. Nous avons donc une série d'équivalences qui rendent notre modèle très simple : Saturne = axe des équinoxes Jupiter = axe conjonction -opposition Conjonction  = équinoxe= Saturne Carré = solstice = Jupiter Mais, demandera-t-on quelle était l'utilité d'attribuer une des six planètes aux 12  signes zodiacaux? Il s'est probablement agi d'une volonté de "préciser" davantagele parcours de Saturne en se servant de la mythologie. A ce propos, signalons que Saturne n'est pas une divinité faisant partie de l'Olympe à la différence des autres  dieux concernés, Apollon étant le dieu du Soleil et Artémis (Diane), la déesse  de la Lune.Mais la vraie raison de cette mobilisation des dieux de l'Olympe est plus probablement due à la division de l'écliptique en 12 secteurs. On passait ainsi du 4 au  12 et d'ailleurs le tétramorphe avec ses 4  "êtres vivants" (en hébreu Hayoth, cf le Livre d'Ezéchiel) est certainement antérieur  à la symbolique des 12 signes qui n'en serait qu'une dérivation, le mot Zodiaque  venant du grec Zoé, la Vie, le Vivant. Rappelons que le tétramorphe est constitué du bœuf, du lion, de l'aigle et de l'homme(Adam) On sera passé de 4 (tétra, en grec) à 12 tout comme pour le découpage en 12 du mouvement diurne (avec les « maisons », à partir de l'horizon et du méridien, par un ajout de 8. On peut certes déblatèrer, comme le fait Richard Pellard, sur 'l'état actuel du dispositif des maitrises planétaires tel que pratique par les astrologues actuels mais l'historien n'est pas un ethnologue décrivant des pratiques en vigueur.Il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain. Au départ, le système ne servait qu'à déterminer les 4 phases de Saturne, ce qui donnait des périodes de 7 ans, en indiquant, au niveau prévisionnel, ce qui distinguait le passage de Saturne sur l'axe équinoxial et sur l'axe solsticial, alternativement. C'est là et uniquement là que se situe le débat. Pellard écrit dans sa « critique de la doctrine des maitrises planétaires » « L’idée que chaque Signe du zodiaque est « naturellement » associé à un astre qui le gouverne est pour la plupart des astrologues une telle évidence que pratiquement aucun d’entre eux ne songe même à en préciser ou en rappeler les fondements. Ainsi, quelles que soient les différences d’approche qui les caractérisent et les philosophies parfois antagonistes qui les sous-tendent, la quasi-totalité des écoles d’astrologie est-elle d’accord sur au moins deux dogmes : la nature Élémentaire des Signes et l’intangibilité des Maîtrises planétaires. « Le postulat selon lequel chaque astre du système solaire gouvernerait une portion de zodiaque n’a pourtant rien d’évident. Un astrologue du XXe siècle, à l’esprit critique et rationnel, soucieux de fonder l’astrologie sur de sérieuses bases astronomiques, est en donc en droit de s’interroger sur la nature de la relation astre-Signe en général et sur la pertinence du système des Maîtrises traditionnelles en particulier. » Autrement dit, c'est l'idée même d'associer une planète à un secteur de l'écliptique qu'il rejette, quelle qu'en soit la mise en œuvre et quand bien même on ne s'occuperait que d'une seule planète. Or, toute cyclologie implique une forme d'alternance au cours du cycle. Qu'y a t-il de si cocasse à déterminer que telle partie de l'écliptique aurait des effets différents de telle autre  durant le périple d'une certaine planète? Par delà les pratiques en vigueur, toute approche critique ne se doit-elle pas de s'interroger sur le bon mode d'emploi d'un « outil » donné ? 08 05 21