lundi 20 mars 2023

Jacques Halbronn Les 30 ans de la réédition de ses Clefs pour l'Astrol...

jacques halbronn La problématique de l'instrumentalisation Astronomie-Astrologie Médecine- psychologie

jacques halbronn La problématique de l'instrumentalisation: Astronomie-astrolog médecine-psychologie. En 1986 -il y a 37 ans- dans notre essai sur 'La pensée astrologique" (in L'étrange histoire de l'Astrologie avec Serge Hutin, Paris, Ed Artefact), nous avions mis en avant la notion d'instrumentalisation pour rendre compte du processus de formation de la théorie astrologique. Nous voudrions ici développer cette piste qui nous apparait en effet comme une clef indispensbale pour l'historien de l'Astrologie, au XXIe siècle. I les rapports astrologie -astronomie Ce n'est pas parce que l'astrologie emprunte à l'astronomie -et donc l'instrumentalise (cf supra) que tout ce qui reléve de l'astronomie ou en tout cas du systéme solaire, doit impérativement être prise en compte et intégré dans son"savoir". C'est là un piége courant pour l'historien que d'aller croire que la mise en évidence d'une source signifie que tout ce qui a trait de près ou de loin à celle-ci concerne ipso facto sa recherche. En l'occurrence, toute la question pour la recherche astrologique (RA) consiste selon nous à déterminer ce qui est utile pour l'astrologie, à discerner ce qui est à prendre et à laisser, dégageant ainsi le bon grain de l'ivraie. Or, il semble bien que le plus souvent l'astrologie aura mélangé le contenu et le contenant, ce qui rend le résultat immangeable. C'est donc, épistémologiquement, au chercheur de faire le tri et c'est ce à quoi se sont réfusé depuis le XIXe siècle- face à l'afflux de nouvelles données astronomiques, la plupart des astrologues. Mais toute la question n'est- elle pas justement de déterminer une méthodologie permettant d'opérer un tel tri. Il ne s'agit pas tant de fixer pour chaque planéte une fonction spécifique mais bien plutôt de décider si telle planéte fait ou non sens par rapport à la raison d'être de l'astrologie qui est, selon nous, la bonne gouvernance de la Cité. L'astrologue n'a donc aucune obligation de mobiliser tout ce qui est apparu dans le systéme solaire, ce qui nous aura conduit à publier dans la réédition de Clefs pour l'astrologie, (pp. 132-138) voilà exactement trente ans, début 1993, un PU (Paradigme Universel) articulé sur la seule planéte Saturne- ce qui sera prolongé l'année suivante par une application sous le nom de l'Astrologie selon Saturne. Récemment nous avons montré que l'astrologie dans son découpage en 4 du cycle d'une planéte, ne devait pas obligatoirement s'axer sur les équinoxes et les solstices, tels que définis par les astronomes, à savoir le début des 4 signes cardinaux car nos travaux -qui ont l'avantage d'être assez rigoureux et précis dans leur formulation et leur interprétation- pointaient le début des signes équinoxiaux. Ajoutons que les astronomes avaient découpé le parcours des planétes en 12 secteurs à l'origine du nom des constellations; inspirés par une iconographie des "travaux et des mois".(cf les Livres d'Heures, ex/ Les Très Riches heures du Duc de Berry) Une erreur commune consiste à établir un lien entre signes et planétes au point d'affirmer qu'il importe que l'astrologie différencie les planétes comme elle le fait pour les signes alors que les unes sont mobiles et les autre fixes, et que ce qui est mobile a vocation à être minoritaire par rapport à ce qui est fixe; du fait même de cette mobilité sous tendant une omniprésence. On comparera la planéte à un homme et les signes à un ensemble de femmes fécondé par celui-ci. Or, dès 1994, dans L'Astrologie selon Saturne (cf supra), notre étude allant de 1789 à 1995, montrait que Saturne se trouvait plus en poissons qu'en bélier, de 30 ans en 30 ans et nous avions prudemment signalé ce point en renonçant au référentiel du 0° bélier, tout en signalant qu'on en était chaque fois à l'approche d'une telle "conjonction" planéte..signe. Donc, là encore, comme dans le cas de la planéte opérationnelle en astrologie, il s'agissait d'en fixer les structures périodiques; De fait, en passant des signes cardinaux aux signes mutables qui les précédaient, nos corrélations évenementielles se révélérent bien plus flagrantes et spectaculaires; II Les rapports psychologie médecine- astrologie . Passons à présent à l'instrumentalisation de l'astrologie par la psychologie et la médecine, ce qui ne date pas d'hier, ce qui touche à la question notamment du thème natal, devenu la pierre de touche de l'astrologie, notamment chez Jean Pierre Nicola (RER, théorie des Ages). Selon nous l'astrologie et l'astronomie auront été, à un certain stade de son Histoire , récupérées par la médecine et la psychologie, laquelle pensait y trouver un substrat scientifique. On pense à la doctrine hippocratique des 4 tempéraments à la charnière médico-psychologique. Or, il importe de ne pas laisser l'astrologie se faire instrumentaliser par une idéologie individualiste qui sous tend la démarche médico-psychologique et thérapeutique. Or, comme nous l'avions enoncé dès 1976, il y a 47 ans - dans la première édition de nos Clefs pour l'Astrologie (dès la 4e de couverture), nous demandions -bien en vain - que l'on évacuât le thème natal de la panoplie astrologique car c'"était selon nous un facteur toxique, parasitaire tant il est vrai que l'instrumentalisation parasite à la fois le sujet et l'objet d'un tel processus mimétique . En fait, le thème natal combine les diverses formes d'instrumentalisation puisque non seulement, il propose à l'astrologie une structuration du temps totalement aléatoire et individuelle non pas articulée sur une cyclicité générale valable synchroniquement pour tous les humains-lesquels ne la vivent pas nécessairement de la même façon- mais en plus, il mobilise l'ensemble du systéme solaire, chaque planéte se trouvant par ailleurs associée à une divinité mythologique et chacun des signes zodiacaux apportant sa propre tonalité. Pour nous, le thème natal est porteur d'une tentation pour l'astrologue, qui lui ouvre une infinité de possibles. Même la théorie des âges, chère à Jean-Pierre Nicola est impactée par l'importance accordée à la naissance, puisqu'elle structure la vie d'un sujet sur la base -comme son nom l'indique- de son âge au lieu d'amettre que nous traversons tous, en même temps, les mémes périodes, quel que soit notre âge. Certes, Michel Gauquelin aura-t-il, par ses statistiques, tenté de valider- sur la base de sa formation astrologique initiale- à la fois la signification des planétes et le moment de la naissance mais selon nous une telle entreprise reposait sur des bases très fragiles, puisque, comme nous l'avons montré plus haut, une seule planéte suffit à faire marcher l'astrologie, la diversité se situant au niveau des signes et des "maisons astrologiques". JHB 20 03 23