jeudi 15 juillet 2021

Jacques Halbronn L'édition génante que l'on aurait bien voulu ignorer: Macé Bonhomme 1555

L’édition génante que l’on aurait bien voulu ignorer : Macé Bonhomme 1555 Par Jacques Halbronn Dans Nostradamus, le mythe et la réalité. Un historien au temps des astrologue, 1999, Roger Prévost ne met pas en question la chronologie des éditions centuriques, ce qui fait qu’il attribue à Nostradamus des intentions qui n’étaient pas les siennes, dès lors que Nostradamus ne serait pas l’auteur des textes en question. Prévost ne fait en réalité que nous raconter les méthodes des faussaires car nous nous refusons à croire que Michel de Nostredame ait pu recourir à de tels expédients. On sait que son travail consistait à « commenter « les données astronomiques de l’année à venir, quitte à ce que celles-ci soient transcrites sous forme de quatrains, tâche dévolue à ses collaborateurs ou à ceux de ses éditeurs. Michel Chomarat Nostradamus entre Rhone et Saone Ed GER 1971. Chantal Liaroutzos dès 1987 ne faisait pas autre chose.(Suivez la Guide, RHR). Pierre Brind’amour se sera également prêté (cf son Nostradamus astrophile, 1993) à ce type de corrélation entre versets et chroniques du temps. Par ailleurs, les éditions successives des Centuries témoi-gnent d’une sorte de surenchère au gré de l’actualité poli-tique. On est passé de l’étude des données astronomiques à celle des données de l’Histoire en train de se faire, notam-ment sous la Ligue et son adversaire, Henri de Navarre, prétendant à la Couronne de France. D’où une succession d’ajouts, d’appendices qui explique une édition à 353 qua-trains ou une autre à 640 quatrains avec cette dimension aléatoire du nombre de quatrains qui tient à une forme d’improvisation que l’on cherche ensuite à masquer, no-tamment quand on a complété la Ive Centurie passant de 53 à 100 quatrains. En fait, l’édition Macé Bonhomme fait en cela probléme, en ce qu’elle atteste de l’existence d’un tel procédé. On essaie de nous faire croire que l’on serait passé tout à fait normalement d’une éditions à 4 centuries à une édition à 7 centuries mais tout cela se révéle bien bancal au final car ce qui s’était produit lors d’une première édition disparue à trois centuries que l’on ne connait qu’accompagnée de sa suite augmentée, va à nouveau se re-présenter dans le cas d’une édition également disparue à six centuries, que l’on ne connait qu’au travers d’éditions aug-mentées à 42 quatrains à la VIIe Centurie. Quid des 58 « ar-ticles » qui auraient complété la VIIe Centurie ? On peut les retrouver avec les 58 sixains introduits par une épitre datée de 1605. (cf à ce propos nos Documents Inexploités sur le phénoméne Nostradamus, Prophetica Judaica 2002) Etrangement, ces 58 sixains seront parus alors que l’on avait déjà vu se présenter les centuries VIII, Ix et X. (cf les obser-vations de l’ »Eclaircissement des véritables quatrains » de 1656 de Giffré de Réchac) Les bibliographes se débrouillent avec ce dont ils dispo-sent : d’un coté des éditions manquantes à trois et six centu-ries, de l’autre une édition bien génante à 353 quatrains censée être parue à Lyon chez Macé Bonhomme.(cf l’édition de P. Brind’amour, 1996 qui ne signale pas ce probléme et prend cette édition comme la « première » ce qu’elle n’aura certainement pas été dans le projet de fabrication de centu-ries posthumes des années 1580. La présentation qui nous est généralement proposée du plan éditorial des éditions centuriques est donc sujet à caution du fait même que l’on ne nous signale pas les « trous » ma-nifestes dans chronologie « officielle », « factuelle », selon une stratégie à ajuster avec les moyens du bord, assez labo-rieusement, le discours biographique sur l’état des lieux bi-bliographique. D’ailleurs, le cas du second volet ne té-moigne -t-il pas avec son ensemble de 3 centuries « pleines » et sans ajout d’aucune sorte d’une première édi-tion à 3 centuries (cf notre précédente étude « Le second volet des Centuries comme imitation du premier » sur No-fim.unblog.fr).puis d’une édition à six centuries avec chaque fois des additions qui remettent en question le bel agence-ment recherché? C’est en fait le second volet qui nous éclaire sur la fabrication du premier. Selon nous, il n’a jamais été question au départ d’une édition à 353 quatrains ou à 642 quatrains. D’ailleurs, les titres des éditions mentionnent « 300 quatrains », c’est-à-dire 3 centuries comme c’est le cas de l’édition Benoist Rigaud antidatée à 1568, à dix centuries. JHB 15 07 21