jeudi 10 mars 2022

Jacques Halbronn sur "Astrologie, la fin des mystères. Tome I Le fil vert." par Serge Bret Morel, 2016

Jacques Halbronn sur Astrologie. La fin des mystères. tome I par Serge Bret-Morel, 2016′ « l astrologie est une discipline techniquement hypercomplexe » (Serge Bret- Morel) L’auteur avertit son lecteur ; »(p. 21) que ‘l astrologie est une discipline techniquement hypercomplexe ». Une telle formule résume à merveille son approche à savoir que l‘astrologie doit être prise comme un tout. Nous retrouvons un tel discours chez une chercheuse que nous avons bien connue en 1989 lors de la parution de son Que Sais je sur l’astrologie (cf la vidéo du congrès de 89) donc avant que Bret Morel ne découvre l’astrologie en 1993. Un an avant cette dame avait publié ASTROLOGIE LA PREUVE PAR DEUX dont la présentation suit : « Suzel Fuzeau-Braesch n’est pas un auteur comme les autres. Rationaliste et déterministe, elle est cependant pleinement consciente de l’immense complexité de l’univers. Astrologie : la preuve par deux est l’aboutissement de longues années d’étude. Il ne s’agit pas d’un traité d’astrologie ni d’un ouvrage d’astrologue comme il s’en publie tant. C’est la premier test irréfutable d’une scientifique en quête de vérité. Suzel Fuzeau-Braesch étudie une population de 251 couples de jumeaux en les soumettant à un test objectif, nouveau et ingénieux; . Elle situe son expérience dans l’histoire de l’astrologie et en discute les conséquences scientifiques et humaines fondamentales. Astrologie : la preuve par deux : un ouvrage sans concessions pour sortir du débat caduc entre »ceux qui croient » et c »ceux qui n’y croient pas ». Si les faits scientifiques ne correspondent pas aux préjugés anti-astrologiques, c’est peut-être qu il est temps de les abandonner… » On retiendra ce passage chez Fuzeau Braesch : « les règles essentielles de l’astrologie se trouvent validées ». On est donc ici face à une approche globale de l’astrologie, approche qui semble bien avoir marqué Serge Bret Morel, d’une façon ou d’une autre. Il faut comprendre que SFB s’intéresse à l’astrologue plus qu’à l’astrologie et à ses yeux, l’astrologue incarne l’astrologie, la personnifie. Au fond, la plupart des astrologues seraient assez d’accord avec SBM, comme l’attestent les divers traités d’astrologie qui se sont succédé, y compris celui d’André Barbault. Tout est bon en astrologie, il n’y a rien à jeter. Il faut savoir maitriser un tel ensemble, c’est ce qui caractérise l’astrologue de talent et c’est la tâche de l’enseignement de l’astrologie de former des praticiens de qualité. Pour notre part, nous nous sommes très tôt viscéralement méfié d’une telle idée d’une astrologie combinatoire dans laquelle se complaisent tant d’astrologues et nous en avons pris le contre-pied. La seule astrologie échappant à un tel syndrome est celle de la Presse à laquelle Bret Morel aura consacré des études fort poussées.(pp. 36-70) à cette « astrologie des signes », qui est l’astrologie du pauvre. En fait, comme nous l’avons signalé ailleurs, il importe de distinguer la question du signe solaire, qui aura suscité toute une production de livrets zodiacaux – et cette typologie solaire est bien antérieure aux horoscopes de presse des années trente du siècle dernier- et la rédaction des dits horoscopes qui, tout en prenant comme point de départ la position du soleil, n’en va pas moins recourir à l’ensemble du savoir astrologique et notamment aux « maisons solaires » occupées par les planétes du moment considéré. On ne parle pas ici de textes pseudo-astrologiques qui ont pu circuler. Bret Morel note (p. 196) « Il existe un décalage entre l’image de l’astrlogie développée par les médias et le contenu des question débattues dans la communauté astrologique (..) Ce prisme médiatique est donc pour moi l’une des conséquences directes de l’état anarchique du milieu » Pour notre auteur » Comment imaginer qu’un douzième de la population mondiale va avoir la même journée?(p. 200) En ce sens, Bret Morel semble disposé à trouver bien plus vraisemblable l’approche par le biais du thème natal personnel. On assiste là à une caricature assez grossière de la prévision astrologique (nous en avions débattu avec lui, fin 2013, sur une radio nationale). Pourquoi parler d »une « même journée »? On peut fort bien imaginer une grande diversité de possibles à partir d’un même stimulus, ce qui d’ailleurs éviterait d’attendre de l’astrologie par trop de précision. Mais peut être SBM at-il besoin dans son idée quelque peu exorbitante de la Science d’une telle extréme précision? Selon nous, l’astrologie aura été complexifiée sous l’influence des astronomes qui s’entichèrent d’astrologie, et nous avons signalé, il y a quelque temps, le cas des « maitrises planétaires » (rapports planétes/signes), qui n’étaient au départ qu’une domination d’un dieu sur un signe (cf Manilius), ce dieu devenant par la suite un astre mais comme on ne disposait pas assez de planétes pour accueillir tous les dieux de l’Olympe, on n’en conserva que 7 (luminaires compris), le « Septénaire »., ce qui est révélateur du mariage assez bancal entre astronomie et mythologie avec une seule déesse, (hormis la Lune), à savoir Vénus dans le dit dispositif, ce qui selon nous est typique de la désinvolture avec laquelle les astronomes constituèrent leur « méta-langage », ce qui vaut aussi pour les noms des signes zodiacaux. Il semble que Bret Morel n’ait pas compris que les noms des signes et des planétes était l’oeuvre non pas des astrologues mais des astronomes, même si les astrologues ont adopté une telle terminologie . En fait, Il semble que Bret Morel n’ait pas compris que la plupart des astrologues n’ont pas la capacité à scruter l’Histoire et qu’ils se projettent sur le présent et le futur immédiat, ce qui est d’ailleurs le lot du vulgum pecus. Une exception avec André Barbault qui faisait étalage d’une certaine érudition événementielle, ce qui nourrira d’ailleurs une série de fiascos prévisionnels entre 1964 et 1982. Entendons par là que la plupart des gens ont une culture journalistique quasiment au jour le jour. La consultation astrologique n’exige pas de l’astrologue une recherche approfondie sur la chronologie de ses clients. Il se contente de ce qu’ils auront gardé en mémoire. C’esr pourquoi nous pensons que l’astrologie ne peut être validée que sur des personnages dont la vie est connue et a laissé des traces, notamment, de nos jours, par le biais des moteurs de recherche. Il semble que Bret Morel n’ait comme référence que la « Nature » et cela lui permet de conclure que l’astrologie n’est pas une « science »(pp. 273 et seq). Or, nous pensons que l’astrologie ne reléve pas de la « Nature » même si la plupart des astrologues oscillent entre symbolisme et physicisme. IL existe une troisiéme voie qui tiendrait de la Technique, qui est une instrumentalisation de la Nature (cf notre étude « La pensée astrologique ». Rééd. Histoire de l’astrologie de Serge Hutin, Paris, Artefact, 1986), ce qui est aussi le cas du « »méta-langage » évoqué plus haut. C’est le récepteur qui dicte sa loi à l’émetteur. Terminons par ce jugement porté par SBM sur notre entreprise: (p 188): « Jacques Halbronn (avec ses dizaines de milliers de page de texte) est inclassable (.. Passionné par l’histoire et la sociologie du milieu astrologique, ses milliers d’entretiens video sont disponibles sur internet (chaine You Tube). Enregistrés depuis une trentaine d’années, ils constituent un énorme travail d’archivage pour qui souhaite étudier « les astrologues » dans toute leur diversité, de plus renommé au moins connu ». Précisons tout de même qu’en 1976,-SBM réduit notre activité à 30 ans – donc 40 ans avant l’ouvrage de SBM en question – nous avons fait paraitre Clefs pour l’astrologie (Ed Seghers), ouvrage de critique constructive de l’astrologie (réédité en 1993) dont il ne semble pas que Bret Morel ait pris connaissance. Nous y mettions l’accent sur les axes saisonniers ‘équinoxe-solstice- qui sont une réalité cosmographique indéniable-, sans aucune référence au symbolisme zodiacal, sous quelque forme que ce soit. Cela nous évitait de mélanger les planétes entre elles à la différence d’un Barbault. En tant qu’historien de l’astrologie- ce dont SBM ne pouvait alors avoiir connaissance en 2016- nous avons proposé un nouveau regard sur la dialectique héliocentrisme/géocentrisme. Selon nous, l’astrologie serait passée de l’héliocentrisme au géocentrisme – dont Ptolémée fut un champion, ce qui explique qu’elle attacha tant d’importance aux planétes dont elle aurait été le centre selon le géocentrisme. Avec Copernic, il y a 500 ans, le retour à l’héliocentrisme (cf notre étude sur la présentation des maitrises planétaires dans la Tétrabible) n’eut pas pour effet de recentrer l’astrologie sur un curseur unique. Paradoxalement, l’astrologie des médias -stigmatisée par SBM- qui aura popularisé la typologie zodiacale (cf la série Zodiaque des éditions du Seuil, 1957, dir. André Barbault) serait plus proche de l’esprit originel de l’astrologie que celles du thème natal personnel.

jacques Halbronn Recherche astrologique. Quelle anthropologie et quelle astronomie?

jacques halbronn Recherche astrologique. Quelle anthropologie et quelle astronomie? Il ne s’agit nullement de valider toute l’astrologie mais de déterminer ce que l’on peut adopter des données astronomiques aux fins de comprendre le cours des choses. ll vaut mieux parler ici d’astronomie que d’astrologie vu que le champ de l’astrologie est extrémement vaste et n’englobe pas la totalité de l’astronomie. Quant à ce que l’astronomie est censée corréler des réalités sociologiques observables dans notre monde, là encore c’est l’embarras du choix. Or, le chercheur en astrologie doit, préalablement, s’être constitué une série d’observations chiffrées d’ordre anthropologique. Entendons par là, qu’il doit avoir remarqué des récurrences numériques qui seront l’interface à déterminer entre le Ciel et la Terre puisque grace au calendrier, il nous sera possible de repérer des écarts, des intervalles de temps significatifs. Deux obstacles se présentent I ne pas avoir pris en compte toutes données célestes, parce qu venant du milieu astrologique, le chercheur aura négligé certains repéres cosmographiques, comme le cycle des saisons, dû à l’inclinaison terrestre. II ne pas avoir su se constituer un corpus d’observations sociologiques, historiques qui soit articulé sur une dialectique pertinente. En 1976, il y aura bientôt 50 ans, surtout si l’on tient compte de la période de préparation de nos Clefs pour l’Astrologie (Ed. Seghers) nous avions maitrisé ces deux obstacles en nous concentrant sur l’histoire des empires, comment ils se forment et comment ils se défont d’une part et sur le passage d’une planéte sur les axes équinoxiaux et solsticiaux, domaine généralement négligé par la recherche astrologique laquelle préféré connecter deux astres entre eux. L’avantage de cette approche était de respecter l’équilibre numérique de la Loi de Bode, lequel aurait été perturbé en combinant deux cycles/ Il faut comprendre, en effet, que le chercheur en astrologie ne saurait partir d’une tradition astrologique, terriblement syncrétique dans l’espoir de la valider dans sa globalité, ce que semble avoir voulu faire une Suzel Fuzeau -Braesch dont Bret Morel aura été proche jusqu’à son décés.(à elle). De même le critique de l’astrologie ne saurait faire le procés à l’astrologie de ne pas pouvoir valider l’ensemble des précéptes figurant dans la littérature astrologique ou de ne pas se servir de la totalité des données astronomiques connues jusqu’à nos jours! JHB 10 03 22 I