vendredi 30 juillet 2021

Jacques Halbronn La crise identitaire du monde contemporain. La question juive

La crise identitaire du monde contemporain La question juive Par Jacques Halbronn Tout se passe de nos jours comme si l’on voulait mettre en doute tous les repéres identitaires passés, présents et à venir. On dévalue ceux d’hier et l’on ne donne pas cher de ceux de demain, ce qui fait qu’on ne sait plus qui est qui, si ce n’est au moyen de certaines étiquettes interchangeables et dont on nous souligne toute la relativité. On ne sait plus de quoi, de qui on parle et peut être ne veut-on pas le savoir. Or, relisons le dialogue entre Dieu et Abraham à propos de So-dome, dans le Livre de la Genése. « Mais peut-être des cinquante justes en manquera-t-il cinq : feras-tu, pour cinq, périr toute la ville ? » Il répondit : « Non, si j'y trouve quarante-cinq justes. » Abraham reprit encore la parole et dit : « Peut-être n'y en aura-t-il que quarante », et il répondit : « Je ne le ferai pas à cause des quarante. » La question que nous posons est la suivante : comment Abraham peut-il détecter les Justes ? On ne prend pas la peine de nous l’expliquer comme si leur identification allait de soi, que l’on sa-vait de quoi l’on parlait. Imaginons un tel débat de nos jours : ces justes qu’il nous faut dénombrer, comment les retrouver ? On a l’impression étrange que là où nous aurions de déterminer des critères, l’on n’en dispose guère et là où certains critères sem-blent pouvoir s’offrir à nous, l’on s’empresse de nous expliquer à quel point ils sont discutables comme avec la « théorie du genre ». La thèse que nous défendrons ici est celle d’une perte de percep-tion. Du temps de Sodome, on savait qui était et qui n’était pas « juste ». Aujourd’hui, on dira a posteriori qu’Un tel est un « gé-nie ». Le génie reste une valeur plus sûre que celle de « dieu » ou de « juste ». L’astrologie pourrait se présenter comme permettant de se repérer à partir des signes zodiacaux et des planétes selon certaines con-figurations. Mais l’on sait à quel point, elle est mise à l’écart dans tant d’enceintes et de cénacles. On peut certes être tenté par le recours à certaines « étiquettes » de provenance, par l’appartenance d’un individu à un groupe donné. L’on a même parfois recours à des signes ostensibles que les gens adoptent ou qu’ils sont contraints d’adopter. ( port de la rouelle, de l’ étoile jaune pour les Juifs). L’on peut évidemment utiliser des critères juridiques, géographiques, linguistiques. Rappelons que selon le passage de la Genése relatif au salut de Sodome, les Justes ne seraient qu’une minorité, une aiguille dans un meule de foin mais tout de même repérables justement du fait de leur rareté. Il semble, en tout état de cause, que l’on soit jugé sur ses œuvres, ses « bonnes » actions, son bilan et donc après coup, avec du recul. Pourtant, certaines sociétés ont montré que la « valeur n’attendait pas le nombre des années » (Cid de Corneille) et que l’on parve-nait à distinguer assez tôt l’élite à venir, par un processus de sélection voire d’élection, quand on donne leur chance à de nouveaux venus. Pour nous centrer sur la question juive, est-il possible d’attribuer aux Juifs des aptitudes particulières propres à tous ceux qui se-raient marqués par une telle origine ? Est-ce que ces aptitudes se-raient liées à une certaine culture, à une certaine pratique tradi-tionnelle apprise, acquise, reçue ou bien, au contraire, l’individu Juif s’affirmerait-il en dehors de tout cadre « judaique » de façon innée ? Dans ce cas, on se contenterait de noter statistiquement que la proportion de « Juifs » au sein de l’élite, dans les domaines les plus divers, est assez « remarquable », ce qui déterminerait une certaine probabilité, une propension, quant à cette population, à voir apparaitre des personnalités d’exception. Autrement dit, le fait d’apprendre que la proportion de Juifs – forcément minoritaires- au sein d’une certaine société forcément « non juive »- est élevée, pourrait conditionner l’image que le jeune Juif se fait de lui-même, en dehors de toute considération « religieuse ». Mais ne faut -il pas penser qu’au sein même du monde juif, seule une minorité pourrait faire l’affaire à moins de soutenir que c’est le monde juif dans son ensemble qui constituerait un « vivier » de génies, ce qui correspondrait à une certaine idée du « peuple élu » ? Pour notre part, nous pensons que le type « jupitérien » tel que nous l’avons cerné, au sein d’une anthropocosmologie » correspondrait à ce personnage du « Juste » d’autant plus que le nom hébraique de la planéte Jupiter est en corrélation étymologique avec celui de Juste : Tsadiq et Tsédeq. Il nous semble que le Juste a le pouvoir de renouveler les struc-tures de façon à éviter leur sclérose, de faire bouger les lignes et c’est cela qui permettrait de le repérer, de l’identifier. Et en même temps, comment le Juste ne rencontrerait-il pas de résistance comme le fera un patient que l’on veut opérer sans anesthésie ? On comprendrait alors que le Juste peut générer une certaine hostilité. Nous avons proposé en vue de repérer le Jupitérien un critère cy-clique, celui d’une « recharge », d’un nouvel élan, impact, tous les 12 ans (durée du cycle de cet astre). Reste un certain nombre de points en suspens dans le rapport entre Juif-Juste-Jupiter-Génie sur lequel nous travaillons depuis plus d’un demi-siècle. JHB 30 07 21