dimanche 27 juin 2021

jacques Halbronn Dix ans après.'Vers une nouvelle approche de la bibliographie centurique

Dix ans après « Vers une nouvelle approche de la bibliographie centurique » Par Jacques Halbronn En 2011, Gérard Morisse avait fait paraitre, à Bordeaux, dans la Revue Française d’Histoire du Livre un ensemble d’études consacrées au corpus Nostradamus (n° 132) sur environ 150 pages. C’était 4 ans après notre soutenance de postdoctorat à l’Ecole Pratiques des Hautes Etudes intitulé « Le Dominicain Jean Giffré de Réchac et la naissance de la critique nostradamique au XVIIe siècle ». Trois ans plus tôt, le même Gérard Morisse avait publié un travail de Patrice Guinard sur le même corpus dont nous prenions le contre- pied à moins que cela n’ait été le contraire puisque Guinard défendait le dit corpus contre nos critiques. C’est l’occasion, avec dix années de recul, de faire le point sur l’avancée de nos travaux sur le sujet. Cela dit, en 2013, nous avons mis en ligne toute une série d’études sur le site de Mario Gregorio, Propheties.it. ce qui venait déjà prolonger le dossier de 2011. Notre principale contribution concerne la notion de « Nostradamus Bis », où nous montrons dans une série de trois articles, mis en ligne notamment sur Nofim.unblog Halbronn, que les contrefaçons sont essentiellement des recyclages de textes parus dans un autre contexte que celui des éditions centuriques. Le cas le plus intéressant est probablement celui de la Préface à César et de la parodie qu’en fit en 1556 Antoine Couillard Du Pavillon. Le probléme du Recueil des Présages Prosaiques, édité en 1999 par Bernard Chevignard (ed Seuil) tient au fait qu’il ne comporte ni les Préfaces, ni les développements techniques. Or, nous pensons que l’une des publications annuelles de 1555 devait comporter une Préface de Nostradamus à son fils, César, qui venait de naitre. La même équivoque pour l’Epitre à Henri II mais cette fois nous disposons de l’exemplaire concerné que nous avons reproduit en 2002 dans nos Documents Inexploités sur le phénoméne Nostradamus » (Ed Ramkat). Il s’agit des Présages Merveilleux pour 1557 dont le titre même mentionne une Epitre au Roi mais celle-ci est datée de 1556 et non de 1558 Déjà en 1982, Daniel Ruzo, dans le Testament de Nostradamus, avait fourni la reproduction de certaines donnnées et d’ailleurs c’est de lui (ou de sa veuve), envoyés depuis le Mexique, que nous avions obtenu les documents.reproduits en 2002. Mais apparemment, les chercheurs n’avaient pas daigné en tenir comote. Un autre paramétre qui aura contribué à brouiller les pistes est le recyclage de quatrains imités de ceux des almanachs de Nostradamus et notamment ceux que l’on trouve chez un autre Antoine, Antoine Crespin. En 2002, nous en étions encore à penser que Crespin avait pillé les Centuries pour sa propre production. Mais, désormais, il est clair que c’est l’inverse qui s’est produit à savoir que les faussaires auront récupéré les textes de Crespin pour fabriquer des Centuries de quatrains. Enfin, il apparait que ce n’est qu’au début des années 1590 que va émerger le second volet des Centuries,. Alors que pour le premier volet, nous disposons d’éditions successives entre 1588 et 1590, en ce qui concerne le second volet, on ne dispose que d’une seule et unique mouture de 300 quatrains. La thèse selon laquelle le second volet serait déjà paru en 1568 est absolument indéfendable malgré le zéle d’un Patrice Guinard.. Une pièce manque à notre documentation, bien que décrite par Ruzo, c’est une édition de 1588 dont on ignore ce qu’elle a pu devenir ; Or, la question qui se pose à son sujet est celle de la numérotation des quatrains de ce qui est probablement la toute première édition centurique authentique. Cela permettrait notamment de montrer que le texte de 1570 sur l’Androgyn qui a la particularité insigne de désigner le numéro du quatrain signalé et bien entendu la Centurie, est un un faux antidaté tout à fait anachronique. Insistons enfin , une fois de plus, sur les preuves iconographiques, à savoir que les vignettes utilisées pour fabriquer les éditions lyonnaises 1555 (à 4 centuries) et 1557 (à 7 centuries) sont prises d’almanachs pirates parus du vivant de Nostradamus, au début des années 1560 (notamment chez Barbe Regnault) dont les vignettes différaient sensiblement de celles des almanachs officiels de Michel de Nostredame. Enfin, il importe d’accorder la plus grande attention à tout ce que Nostradamus a envoyé au pape Pie IV, à partir de 1562 et dont on a notamment des traductions italiennes. Nous disposons d’une réédition du début du XXe siècle d’un tel corpus, conservé à la Réserve Bibliothèque de Lyon La Part Dieu et que nous mettrons prochainement en ligne. Dans ce dossier, Nostradamus fait des prévisions pour 1566-67 autour d’un personnage qu’il appelle Marcelin et qui a une dimension antéchristique. Ce Marcelin se retrouve dans un quatrain des Cenruries en « Macelin ». JHB 26 06 21

Jacques Halbronn Nostradamus La dialectique de la prose et du quatra...