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mercredi 9 octobre 2024
Jacques Halbronnn Theodor Hertzka et Théodor Herzl. d'étranges similitudes utopiques
Jacques Halbronnn Theodor hertzka et Théodor herzl. d'étranges similitudes utompiques
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THeodor HerTzkaS
Freiland is a complicated machine with lots of teeth and wheels that even engage each other, but nothing proves to me that they could be put into operation. And even seeing Freeland clubs arise, I shall regard the whole thing as a joke.—Theodor Herzl, “Der Judenstaat”1Theodor HertzkaTheodor Herzl’s contemptuous remark on Theodor’s Hertzka’s Freiland (1890) is rather surprising when one compares his own novel Altneuland to it, as the two utopias share many themes and narrative structures, to say the least, and both utopias critique Vienna’s fin-de-siècle decadence. While Herzl’s Altneuland went on to become the world-renowned manifesto of Zionism, Hertzka’s Freilandenjoyed popularity only at the time of its publication. Herzl’s utopia is set in Palestine; Hertzka’s narrative takes place in the empty space of East Africa. If Altneuland oscillates between a vision of a sparsely populated Near East and a geopolitical action plan, Freiland seeks to inhabit previously unpopulated ter-ritory. Hertzka’s vision to found a new civilization on vacant land in Africa coincided with European colonialism and the surge of anti-Semitism in Vienna. In what follows, I investigate if Hertzka merely posits Freiland as a critique of Vienna’s fin-de-siècle culture or if he produces a viable alternative.Utopian fiction as a literary genre dramatizes the need for social change; these visions of a better society are meant to shatter and overcome society’s ideo-logical status quo. Yet narrative utopias are neither literature presenting fictional experiences nor social theory presenting totalities. Paradoxically, utopias achie"
wikipedia
"He studied at the universities of Vienna and Budapest, and in 1872 became a member of the editorial staff of the Neue Freie Presse of Vienna. In 1879 he founded the newspaper Wiener Allgemeine Zeitung, which he edited until 1886. He was a friend of Johannes Brahms.
Hertzka has been called the "Austrian Bellamy", because his novel Freiland, ein soziales Zukunftsbild[1] had a similar theme to that of Edward Bellamy's novel Looking Backward.
Though Hertzka was not a Zionist and his utopian vision was directed at human beings in general, Theodor Herzl acknowledged the influence of Hertzka on his own ideas in the opening chapter of his book Der Judenstaat, envisioning the creation of a Jewish state.
On notera que le Freiland de Hertzka se situe en Afrique Orientale, ce qui correspond à la proposition britannique "Ouganda".
Le Plan Ouganda, un Etat juif en Afrique noire
Ecrit par Olivier de Marliave - Auteur des "Terres promises avant Israël"
L’uchronie est un genre littéraire relevant de la fiction et qui consiste à réécrire l’histoire en imaginant les conséquences de la modification d’un événement précis. C’est donc un récit alternatif. Cette rubrique se propose d’appliquer ce principe à des grands moments de l’histoire juive.
Et si... l’établissement d’un État juif en Afrique noire avait vraiment eu lieu, comme cela fut un temps envisagé ? Mise en regard des faits historiques et d’un conte alternatif.
sur le web
QUAND L’OUGANDA ÉTAIT UN ESPOIR POUR LE PEUPLE JUIF
Tout a commencé à partir d’un roman. En 1890, paraît Freiland -traduit en français, en 1894, sous le titre « Terre libre, une image sociale de l’avenir », signé Theodor Hertzka. Ce journaliste de Budapest (1845-1924) était chargé de la rubrique économique au Neue Freie Presse de Vienne. Il fondera plus tard le Wiener Allgemeine Zeitung, alors qu’il s’était lié avec Theodor Herzlet qu’il militait dans les rangs de la cause sioniste. Son ouvrage décrit l’histoire de Juifs européens arrivant au port de Mombasa et qui se mettent en marche vers l’intérieur du pays (l’actuel Kenya) en soumettant les tribus masaïs, jusqu’à un haut plateau intérieur où ils créent la cité de Freiland. Cette utopie s’accompagne de descriptions précises de ce que pourrait être une colonie au type de développement calqué sur un modèle européen. Freiland serait entourée d’une nature richement exploitée, avec une faune sauvage à présent domestiquée, entourée de manufactures desservies par des voies ferrées, et le mont Kenya enneigé deviendrait même un vaste terrain de jeux pour les enfants ! Au-delà de ce scénario édénique, Hertzka défend un système social permettant un libre accès à la terre dans des collectivités se situant entre le capitalisme de la propriété privée et l’étatisation des biens de production défendue par les marxistes.
Le succès de ce roman fut tel qu’il aboutit à la création de l’association Freeland League (la « Ligue de la Liberté »), destinée à repérer un territoire qui pourrait être réservé à une population juive émigrée. Pour Hertzka, un petit groupe d‘hommes décides devait suffire dans un premier temps à jeter les bases de cette terre de liberté. Une expédition sera donc mise sur pied, mais l’étude envisagée sur les conditions de vie n’ayant pas été très poussée sur le terrain, elle sera de retour à la fin du mois de juillet 1894. Aucune suite ne lui sera donnée, mais tout va rebondir sous une forme bien différente, dix ans plus tard. En effet, le 23 août 1903, Theodor Herzl et ses compagnons Nordau et Greenberg, proposent aux six cents délégués du sixième Congrès sioniste de Bâle une option est-africaine dénommée « plan Nairobi ou plan Ouganda ». La controverse sera très violente pour Theodor Herzl durant cette ultime assemblée. Sur le papier, la proposition (soutenue par les Britanniques) réunit tous les atouts pour plaire : il s’agit d’allouer aux Juifs du monde un vaste territoire en Afrique orientale doté d’une certaine liberté administrative, religieuse et culturelle. Herzl croit sincèrement à cette solution de l’Afrique de l’Est, comme il le confie dans son Journal. Pour lui, « ce sera, pour la première fois depuis la diaspora, une quasi-reconnaissance de la nécessité d’aider le peuple juif en tant que nation ».
Dans une ambiance très tendue, mettant en évidence le clivage entre les « Territorialistes » et les « Sionistes » qualifiés de « palestino-centrés », le plan Nairobi est voté, par 295 voix contre 177, ce qui déclenche la fureur des délégués russes. Cette ambiance va exténuer Herzl, que certains accuseront de trahison à la cause non plus sioniste, mais tout simplement juive, alors qu’il voulait surtout sauver les victimes des pogroms russes sans perdre de vue le lointain objectif palestinien. Herzl a 49 ans, et il est déjà très fatigué par son hyperactivité ; il ne lui reste alors que six mois à vivre. La tentative d’assassinat de Max Nordau, fondateur avec Herzl de l’Organisation Sioniste Mondiale, le 19 décembre 1903 à Paris, illustre bien l’ambiance dramatique entourant les débats sur le projet Ouganda qui a radicalisé l’opposition des sionistes intransigeants. Un jeune étudiant russe de 27 ans, Zelig Luban, tente en effet d’assassiner Nordau en hurlant : « À mort Nordau l’Africain ». Luban rate son coup et échappe à Ia justice pour cause de déséquilibre mental.
Il se trouve que le secrétaire aux Colonies, le Britannique Joseph Chamberlain, avait lu le roman de Theodor Hertzka qu’il avait fortement apprécié. De plus, Chamberlain avait une réelle sympathie pour la cause sioniste, et les pogroms russes le révulsaient. En décembre 1902 il avait inauguré le trajet ferroviaire de la Uganda Railwayen compagnie de son épouse et, séduit par ces terres, il avait discuté quelques mois plus tard avec Herzl de l’opportunité que pourrait constituer une colonisation d’un territoire situé entre les actuels Ouganda et Kenya, au nord-est du lac Victoria. Et Chamberlain de vanter à l’infatigable Herzl cette zoneau climat favorable, propre à la culture du coton et de la canne à sucre, et qui ressemblerait aux collines du Sussex, si ce n’est à un charmant parc anglais ! L’avantage d’un développement colonial ici pouvait, du point de vue de la chancellerie britannique, décourager les velléités territoriales allemandes, tout en rentabilisant la voie du cheminde fer. Le 25 janvier 1904, sir Clement Hill, directeur au Foreign Office, rejoint l’avis de Chamberlain pour préconiser la colonisation d’un territoire de quelque 5000 miles carrés couvrant précisément le plateau Uasin Ngishu de Nandi, au sud-ouest du mont Elgon, une zone avantageusement située près de la voie ferrée et du lac Victoria. Cette région en partie inconnue était gérée depuis 1895 par le British East Africa Protectorate. Le Parlement anglais débat de la question jusqu’au 20 juin, mettant face à face adversaires et partisans du plan. Les premiers font valoir qu’une colonie de l’empire ne peut en aucun cas devenir un territoire plus ou moins national, et qu’au mieux on pourrait attribuer à celle-ci un « gouvernement municipal ». La presse anglaise s’oppose plutôt àce plan Ouganda. Dans le Times, Harry Johnston dénonce une affaire qui finirait dans le même ridicule que la tentative, dix ans auparavant, inspirée par Theo-dor Hertzka. Johnston représente une voix de poids dans ce débat car cet homme, explorateur et administrateur colonial sa vie durant, est un spécialiste des conflits ethniques, frontaliers et nationaux en Afrique. Il a longtemps défendu, avec le magnat anglais Cecil Rhodes, le projet avorté consistant à relier par le chemin de fer les possessions britanniques du nord au sud de l’Afrique, depuis Le Cap jusqu’au Caire. Autre opposition, sur place celle-là : le tout nouveau journal de Nairobi (créé en 1902), The African Standard, lance une campagne de presse contre « une invasion » qui aboutirait à la création d’un Jewganda.
Malgré tout, l’histoire se répète donc à dix ans d’intervalle lorsque, le 13 janvier 1905, arrivent à Mombasa trois hommes, au profil autrement plus professionnel que leurs prédécesseurs. Cette seconde expédition a été montée à l’initiative de Leopold Greenberg à l’aide de fonds privés et avec la participation inattendue d’Harry Johnston dont l’opinion, d’abord hostile à une solution est-africaine, a ensuite évolué. A la tête des experts venus étudier les conditions de vie de l’Est africain se trouve le major Alfred Saint Hill Gibbons, vétéran de la guerre des Boers. Il a exploré la zone mythique entre l’Égypte et le Congo, et a publié un grand classique de la littérature de voyage, Exploration and Hunting in Central Africa. À ses côtés, le Suisse Alfred Kaiser a lui aussi parcouru l’Afrique, depuis la Somalie jusqu’au Maghreb, et il parle couramment arabe et swahili. Mais surtout ce naturaliste a passé six ans à travers les déserts du Sinaï et du Néguev pour comprendre comment le « peuple juif » avait pu errer quarante ans durant, sous la conduite de Moïse, dans ces zones pour le moins inhospitalières ! Le troisième homme, tout aussi haut en couleur, l’ingénieur russe Nahum Wilbuschewitz, à peine âgé de 25 ans, avait déjà travaillé avec les Turcs pour des adductions d’eau dans le Golan. Plus tard, Wilbusch comme on l’appelait couramment, ouvrira à Haïfa le premier collège technique de l’Empire ottoman et il deviendra ensuite un magnat de la production d’huile végétale en lsraël. Son attirance pour la Palestine, qu’il avait parcourue à cheval, aurait faussé son jugement sur l’Afrique ; on l’accusera même d’avoir délibérément saboté cette seconde expédition Ouganda. Les explorateurs embauchent sur place un des meilleurs guides, Feradji qui, suprême référence, a servi aux côtés du fameux Stanley ; il dirigera une troupe de quarante porteurs, domestiques, cuisiniers et autres gardes. Pour professionnel qu’il se présente, Feradji commettra pourtant de grosses erreurs dans la logistique de l’expédition qui finira par manquer de vivres. Arrivé en train sur zone, le groupe a aussi le tort de se diviser pour mieux visiter ces terres, alors que des porteurs refusent d’approcher des tribus jugées agressives. On se répartit hommes, matériel et vivres, en se fixant un rendez-vous six jours plus tard. En fait, les trois hommes se perdent, Wilbusch s’égarant même durant une semaine supplémentaire. Des dissensions apparaissent aussi entre les explorateurs. A. H. Gibbons est supposé rendre un rapport de toute façon favorable : à son avis, ce haut plateau d’Uasin Ngishu est une des régions les plus agréables qu’il ait fréquentées en Afrique. Kaiser, lui, constate la présence de lions, et chacun observe les risques de maladies, d’épidémies de peste bubonique et de malaria endémique à proximité du lac Victoria.
En fait, le plan Nairobi échouera du fait de l’administration coloniale britannique qui voit d’un très mauvais œil la création d’une région autonome sur un de ses territoires. Cet argument, déjà opposé en 1894, est renforcé par l’idée que cette terre est-africaine est peu peuplée car peu fertile et inhospitalière. Au contraire, les partisans du plan appuient leurs arguments sur la disponibilité de cette vaste contrée. Leur raisonnement : puisque personne ne vit sur ces hautes terres, on pourra faire nos preuves et démontrer au monde entier de quoi le peuple juif est capable ! Tout cela viendra en discussion au septième Congrès sioniste de Bâle, à partir du 27 juillet 1905, un peu plus d’un an après la mort de Theodor Herzl. Ce congrès sera encore une fois dramatique dès le début, avec l’opposition de plus en plus violente entre les Sionistes, pour qui le seul horizon est celui de la Palestine, et ceux que l’on définit comme les Territorialistes. La Jewish Territorialist Organization (J.T.O.) verra, en effet, le jour à Bâle cet été 1905, à l’initiative d’Israël Zangwill, qui sera rapidement pris d’une véritable frénésie de projets à travers le monde.
Publié le 04/12/2018
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