mercredi 29 janvier 2025

jacques halbronn Du devoir de désenchantement de l'Historien (2008)

Jacques Halbronn Du devoir de désenchantement de l'Historien Projet soumis en date du 10 janvier 2008 sous la direction de M. Je Pr. Dominique Lecourt. Si l'avenir apparaît souvent comme un horizon mystérieux, il nous apparaît que notre rapport au passé le serait encore davantage. L'on assiste de nos jours à une fuite en avant qui cache une certaine impuissance à appréhender les programmations que J' Humanité a générées pour elle-même et sur elle-même, au cours des âges. L'invasion de la Technique alimente, par ricochet, une impression de gratuité voire d'inutilité de tout un pan des activités humaines. La suprématie de la Science tend à présenter l'Humanité comme une sorte d'Alice au Pays des Merveilles, découvrant un monde étrange. Il est temps, nous semble-t-il de restituer à l'Homme toutes ses responsabilités quant à son devenir et Je devoir de !'Historien n'est-il pas, dès lors, de démystification ? Un peu à la façon de Claude Bernard voire de Descartes, toutes proportions gardées, faisant Je bilan de mes recherches depuis plus de 30 ans, je parviens à trois grandes problématiques épistémologiques au carrefour des domaines de !'Histoire des traditions, de la linguistique, des neurosciences et de l'anthropologie. Annonce du plan -autour de la question de la réception -autour de celle de la norme -autour de la diversité Dans les trois cas, j'insisterai sur les obstacles épistémologiques correspondants. Toujours à propos de la fonction des langues, nous réfléchirons aux conceptions de Marshall Macluhan : la langue sert-elle à véhiculer la pensée d'un locuteur ou est­ elle, elle-même, porteur d'un savoir? C'est là toute la question de la morphosémantique et du rapport signifiant/signifié que nous revisiterons, en repensant la signification de la versification. L'approche morphosémantique que nous prônons ne s'applique qu'au noyau "verbal" (par opposition à nominal) de la langue dont les éléments, somme toute peu nombreux, subissent diverses préfixations et suffixations (flexions) Corollaire d'un tel questionnement: certaines langues ont-elles mieux préservé que d'autres leur contenu sémantique intrinsèque?. Force est de constater que les langues ne sont pas interchangeables, elles véhiculent en quelque sorte des « sagesses », des sapiences, et on ne saurait donc être surpris d'observer à quel point le discours philosophique est tributaire de la langue utilisée 14, ce qui rend d'autant plus difficile toute traduction. Il y aurait une philosophie, une épistémologie de la langue - comme il en est une de la textologie - et qui consiste non pas seulement à décrire une phonologie saussurienne mais qui vise à restituer des circuits, des parcours sémantiques, en se laissant guider par les dérivations préfixales comme dans l'exemple fourni plus haut, propre au français: provenir, devenir, parvenir, qui peut être complété par survenir, advenir, convenir, revenir et les substantifs : avenir, aventure, convention, provenance etc. Le locuteur du français est ainsi invité, plus ou moins implicitement sinon subconsciemment, à des associations de mots, qui ne sont pas seulement dictées par des similitudes aléatoires (au sens de la versification), des homophonies ou des synonymies, mais bien par une armature objective de la langue, qui devient matière à réflexion. A contrario, dans des langues fortement hybrides et syncrétiques, du fait de leurs emprunts à d'autres langues, de telles chaînes sémantiques ne fonctionnent plus avec la même efficace, ce qui nous renvoie à la notion de norme, en contrepoint de celle de dysfonctionnement. Mais qui dit dysfonctionnement implique qu'il ait existé un stade antérieur, ce qui ouvre ipso facto un champ d'investigation et de réflexion pour l'historien, ce qui n'est pas sans évoquer une démarche psychanalytique. Plutôt qu'une conception linéaire de stades successifs chère à Simondon, nous préférons l'idée d'une diversité d'expériences qui se poursuivent parallèlement et qui maintiennent ainsi des alternatives, seule garantie contre les impasses qui peuvent se présenter, parfois très tardivement, face à telle option. La raison d'être de la multiplication des clivages ne doit pas être nécessairement recherchée en termes de complémentarité au sein d'un même système mais du fait d'une diversité de projets mis en concurrence et ne devant pas interférer entre eux, une telle politique d'expérimentation sociale constituant une "assurance" en cas d'échec de telle ou telle voie suivie. Nous prônons une approche synchronique du fait de la diversité spatiale des expériences que nous préconisons mais en même temps, nous veillons, par notre théorie du récepteur, à ménager la part de la diachronie, en évitant de tomber dans le travers de quelque progrès teilhardien unitaire. •• (par exemple chez Heidegger Dès lors, nous débouchons sur une certaine philosophie de !'Histoire et sur une nouvelle idée de la personne humaine : d'une part en ce que toute invasion d'un pays par un autre conduit à compromettre l'entreprise engagée, parfois de très longue date, par le pays dont l'intégrité est menacée, ce qui remet en question le droit d'ingérence et d'autre part, si l'individu est perçu comme porteur d'un "être" et pas seulement d'un "avoir" (cf supra)', cela signifie qu'il n'est pas interchangeable et donc qu'on ne peut l'éliminer sans avoir à craindre un appauvrissement du capital humain, même chez un tout jeune enfant. La diversité s1nscrit dans un processus de prévoyance, d'assurance- sait-on jamais ? - et de ce fait elle détermine une énorme dépense d'énergie qui peut sembler vaine, dont on pourrait faire l'économie, tant que les risques encourus ne se concrétisent pas. Le fait d'appréhender ces mesures de prudence comme ne faisant pas sens et pouvant être évacuées serait-il un des traits dominants de la mondialisation actuelle? CONCLUSION Nous avons développé une dialectique entre trois modalités "molles" et trois modalités "dures", autour des notions de science, de technique et de savoir. Philosophiquement, le triple pôle "mou" correspond à un champ plus difficile à appréhender, qui risque même d'être négligé, on pourrait le qualifier d'ésotérique, dans toutes les acceptions du terme, du fait de l'importance accordé à la créativité du récepteur, à une forme d'intuition inductive. A contrario, le triple pôle "dur" serait exotérique, plus accessible, mais ne faisant pas assez la part du récepteur, qui serait « en creux». C'est donc à un rééquilibrage épistémologique que nous nous attelons ici et qui débouche sur l'opposition entre deux modèles civilisationnels, ce qui signifie, pour le moins, la mise en oeuvre d'une alternative, ce que l'on pourrait résumer par le débat entre Bio-conscience et Techno-science. La conclusion paradoxale à laquelle nous parvenons est la suivante: l'Humanité doit réaffirmer et assumer sa propre technicité pour ne pas être à la merci d'une technicité externe qui est certes générée par elle au nom d'une volonté de diversification comportant certains aspects pervers, qui voit les solutions de rechange devenir la nouvelle norme. Vaut-il mieux, comme nous le proposons, « techniciser » l'Homme ou, comme le propose Simonondon, tenter d'humaniser la Technique ? LA RECEPTION En 1986, je publiai sous le titre "La pensée astrologique"1 un modèle qui connaîtra un certain impact 2• L'idée dominante du paradigme que j'ai depuis largement développé et amplifié consiste à montrer le rôle structurant du récepteur par rapport à l'émetteur, tant et si bien que l'émetteur n'est pas conscient, ni responsable du devenir de ce qu'il émet et que cette émission n'a somme tout qu'un rapport assez vague avec les qualités intrinsèques de l'émetteur. On ne peut plus prévoir la réception à partir de l'émission, si ce n'est de façon extrêmement diffuse. Encore faut-il distinguer une réceptivité passive, purement répétitive et reproductrice, qui ne serait que le calque, le miroir de l'émission, et une réceptivité active, pro-créative, dans le plein sens d'un terme qui a été vidé de son sens, qui opère véritablement des choix, qui sélectionne et qui transforme. L'une va évidemment surévaluer l'émetteur alors que l'autre en relativisera l'importance. D'où l'importance que j'accorde aux neurosciences, qui sont la clef de voûte de tout processus réceptif lequel ne se réduit aucunement à l'examen de l'émetteur. On pense ainsi aux discours sur l'influence des astres sur l'Homme, le problème ne se posant pas tant au niveau de la possibilité pour les astres de laisser leur empreinte sur l'Homme mais à celui de l'aptitude de l'Homme à déterminer et à décider d'une autoprogrammation signalétique à laquelle il se conformera à partir de son observation, de sa captation (visuelle) du Ciel. J'en arrive à l'idée selon laquelle l'on assiste à des déterminismes et à des causalités croisées, ce qui remet en question une représentation linéaire de la diachronie. D'où l'importance que j'accorde à la notion d'instrumentalisation, qui ne se réduit pas à de la projection, ce qui supposerait une réalité intérieure préalable alors qu'il s'agit de puiser dans la réalité extérieure, non dans son essence mais dans ses manifestations les plus superficielles de nouvelles pistes de progrès, celui-ci étant perçu comme une nécessité dans une stratégie de prévoyance impliquant de ménager toujours des alternatives, ce qui nous semble la clef de la réussite de l'espèce humaine et de sa survie en dépit des différents défis rencontrés. Autrement dit, l'on n'affronte les défis extérieurs qu'en se confrontant à des défis intérieurs, et c'est ce point qui nous semble avoir été négligé par le darwinisme. J'accorde ici une grande importance à la notion .de Mémoire qui est une expression privilégiée de la réception. La Mémoire évoque mais aussi convoque le passé et lui donne sens. Certes, elle recourt au passé comme à une matière mais cette matière - pour renouer avec une dialectique bergsonnienne - n'existe au fond que par ce qu'on en fait, c'est ce qui la définit et la détermine a posteriori. ' (in Histoire de l'astrologie, Paris, Artefact 2 {cf S. Fuzeau Braesch. L'astrologie. La preuve par deux, Paris, Robert Laffont, 1992). Ce qui nous améne à relativiser la notion de source. On distinguera la source première et la source seconde, avec ce que cela implique de filtrage, de décantation, qui est le véritable point de départ d'un processus structurant. Ce qui importe ce n'est pas tant qu'un matériau préexiste dans une potentialité quasiment infinie mais ce qu'il en advient. D'où un triptyque: provenir/devenir/parvenir, le provenir étant la source première, le devenir la source seconde et le parvenir la mémoire rétrospective, à un moment donné, du devenir. Mais il faut ajouter une source troisième, qui est le principe de répétition de la source seconde : les choses ne sont alors que parce qu'elles ont déjà été. Nous dirons que dans une série, le point de départ est aléatoire et ne fait pas stricto sensu partie de la dite série. Ensuite, intervient un processus de recyclage constant et d'ajustement comme nous l'avons montré dans notre thèse d'Etat3, qui couvre une longue durée, de la fin du XVe siècle à la veille de la Seconde Guerre mondiale. Nous avons étudié de près la démarche critique qui se développe notamment à partir du XVIIe siècle - qui voit la naissance de la critique biblique avec notamment le Traité théologico-po!itique de Spinoza - en ce qui concerne la restitution du passé historique. C'est également le cas avec mes travaux sur la fortune des Centuries de Nostradamus 4. Le point de départ d'un phénoméne aussi fort, en termes de rééditions et de commentaires, est relativement second et l'on a tort de laisser entendre que c'est ce point de départ qui est la cause de ce qui en est sorti ultérieurement. La notion de cycle est essentielle à notre propos: ce qui est au départ n'est pas encore cyclique puisqu'il n'y a pas encore eu répétition et ce qui est à la fin n'est plus cyclique puisque cela ne sera pas suivi de répétition. Le cycle n'est ni de l'ordre de la naissance, ni de l'ordre de la fin des choses mais il implique une mémoire pour qu'il puisse continuer à se reproduire, ce qui relève du domaine neuropsychologique. ' Le texte prophétique en France, formation et fortune, Paris X, Nanterre, 1999) 4 (Le Dominicain Giffréde Réchac et la naissance de la critique nostradamienneau XVIIe siècle, Post Doctorat, EPHE Ve section, 2007). LA NORME Un autre volet de mon mémoire d'habilitation concernera l'observation suivante à savoir que le travail de l'historien est à la merci de l'erreur, de la carence et du mimétisme, ces trois notions étant sous tendues par la question de la norme. Obstacle épistémologique majeur, en effet, que d'établir une norme par rapport à laquelle l'on pourrait parler de faute, de manque 5 Il se manifeste à trois niveaux: un décalage diachronique, quand on ne dispose que de vestiges d'une époque plus ou moins ancienne - et nous avons montré que même des publications datant des XVIe-XVIIe siècles ne nous sont parvenues quevfort incomplètement, fait aggravé par les contrefaçons - un décalage spatial, quand on a affaire à des pratiques mimétiques, profanes 6 et un décalage qualitatif, quand il y a recours à des modes de substitution, ce qui renvoie aux apports techniques. Je noterai donc que l'historien est confronté à des documents souvent fautifs, à des collections lacunaires, à des emprunts déformés - ce qui renvoie à une problématique de réception (cf supra). Je souhaiterai ainsi reprendre un travail de linguistique7 à propos des emprunts de l'anglais au français, ce qui pose des problèmes de transmission et de mimétisme. Dans le domaine qui est, professionnellement, le mien, que je qualifierai de Bibliographie Historique, la tentation est grande de réduire le corpus à ce qui nous en est parvenu et d'ajuster le discours sur le dit corpus, sans chercher à accéder à la "norme" inhérente, virtuellement, à celui-ci. Entre le travail du bibliothécaire et celui de l'historien vient s'intercaler celui du bibliographe qui a pour tâche de restituer les divers enchaînements, y compris les chaînons manquants. (8 J'aborderai ensuite, d'un point de vue anthropologique, la question qui m'a également fortement mobilisé, relative à la genèse de l'acte musical. Je suis frappé par la place considérable occupée par la technique instrumentale dans le domaine de la production de son alors même que l'homme se caractérise par une aptitude "naturelle" à en générer. Il convient de réfléchir sur ce paradoxe dès lors que l'on engage une réflexion anthropologique. Aux fins de restituer un état anthropologique aussi ancien que possible, il s'avère nécessaire de partir de ses dérivés techniques (au sens de technique " dure"), si l'on admet que ceux­ ci ne sont que le calque d'une organicité antérieure (technique "molle") sinon disparue du moins enfouie (cf infra). 5 cf notre "Eloge de l'erreur", in Eloges-(èri'coll) Paris, Ed Lierre et le Coudrier, 1990). 6 cf notre recherche "Psychanalyse de l'étranger", in revue Conscience de, Ed. le Lierre et le coudrier, Paris, 1991), voir aussi nos textes sur le site Hommes-et-faits corn. 7 dirigé à Paris V par Louis-Jean Calvet - mais non soutenu - et qui s'intitule "Linguistique de l'erreur et Epistémologie populaire" (1987-1989 8 cf notamment mes travaux sur l'origine du symbolisme du zodiaque et le fait qu'il ne nous soit parvenu que par le truchement de l'astronomie, et sur la disparition des étoiles fixes dans la tradition astrologique).. Pour moi, les techniques (dures) sont à percevoir comme des prothèses, des palliatifs, venant combler des manques, des insuffisances pour des membres handicapés d'une communauté. Ce serait en quelque sorte leur raison d'être d'origine. L'on se demandera, en revisitant Darwin, quelle fut l'incidence du progrès technique par rapport au progrès organique. Je m'intéresserai notamment au développement de la main et du bras, en dialectique avec la bouche, liée à la production de sons (cf supra), du souffle, ce qui nous conduira à reprendre une réflexion bergsonienne sur le corps et l'esprit. Ne suivant pas Gilbert Simondon9 dans l'appréciation de la Technique, nous percevons donc plutôt celle-ci comme un pis aller et une entrave au développement de ce que nous appelons des techniques organiques ou "molles" par opposition aux techniques instrumentales ou "dures". On notera que si les techniques dures se transmettent par déduction, les techniques molles se transmettent par induction: l'enfant entend parler et il doit trouver par lui-même, par intuition, comment produire un son comparable sans que l'on puisse le lui montrer du doigt à la différence de l'apprentissage, par exemple, du piano, où tout le processus est visible, tout comme pour l'écriture. Les techniques molles sont liées à la bouche, les techniques dures s'articulent par le truchement de la main, située à distance des zones les plus sensibles du corps. De même, mémoriser puis réciter un texte ou une liste de mots (dans sa langue maternelle et a fortiori dans une langue étrangère) ne fait pas appel aux mêmes facultés que sa reproduction sur quelque support extérieur.(distinction entre savoir "mou" et savoir "dur" cf infra) Il y a là opposition entre bio-conscience et techno­ science. Nous dirons aussi que la bio-conscience s'articule sur l'être et la techno-science sur l'avoir, ce qui signifie que dans le monde dominé et envahi par la technique, ce qu'est l'individu, et comment savoir ce qu'il est, devient bien moins important que ce qu'il a. La question n'est plus alors de déterminer en quoi il est doué mais de quoi il est doté. Il y a là un problème éthique et économique. A un autre niveau, nous parlerons de savoirs "mous" et de savoirs "durs" : la langue maternelle serait un savoir mou, interne alors que la langue étrangère apprise dans une grammaire serait un savoir dur, externe. L'intérêt heuristique de la notion de savoir mou 10 est de mettre en évidence le "non dit", l'allant de soi", qui permet de corriger les erreurs ou les imprécisions entre "initiés", et donc de prendre conscience des cloisonnements sociaux, "transparents", difficiles à franchir et qui ne sont pas réductibles à l'intégration de savoirs durs 11 Ce qui est "mou" relève d'une dimension difficile à appréhender quant à sa substance12 tout en étant bien présente par ses effets. En fin de compte, il ne faudrait pas que l'exception, le cas limite, soient perçus comme la règle, que le pis aller devienne une finalité. 9 Du mode d'existence des objets techniques, Méot, 1958 10 (voir Garfinkel, cf notre DESS d'Ethno-méthodologie, Le miileu astrologique, ses membres et ses structures, Paris VIII, 1995) 11 (voir l'habitus de Bourdieu 12 (cf Bersgon, Matière et Mémoire, 1896 LA DIVERSITE L'historien est confronté à un problème récurrent de sélection et de déperdition de l'information. Cette déperdition est en fait une nécessité de tout processus de réception, impliquant nécessairement une sélection, ce qui implique d'ailleurs que l'émission soit considérablement décantée de par la variété et la polyvalence qui la constitue. Mais cette déperdition si elle est une chose positive et inévitable, ce qui permet de passer de la concurrence à la récurrence, de la juxtaposition à la succession, donc de la synchronie à une forme de diachronie, nous apparaît, en revanche, comme un écueil, pour l'historien qui obéit à d'autres impératifs que structuralistes à savoir de tenir un discours scientifique quant à la genèse des objets auxquels il s'adonne. Nous insisterons sur l'importance de la socio-diversité comme un moteur de l'évolution de l'humanité, ce qui nous conduit à repenser la question de la diversité des langues et des cultures, laquelle ne nous apparaît pas comme une sécrétion babélienne ne remplissant aucune fonction mais au contraire comme génératrice de clivages et de cloisonnements permettant à la diversité de se déployer 13. Plus généralement, nous nous portons en faux contre une approche "artistique" et "culturelle", si ce n'est folklorique des pratiques sociales et prônons la recherche d'une certaine fonctionnalité, ce qui évite ainsi de faire de la Technique le havre que voudrait en faire un Simondon face à une humanité fatalement vouée à une poursuite de loisirs assez vains et ayant besoin de la Technique pour survivre et progresser. En cela, nous ne suivrons pas la dualité bachelardienne, opposant, de facto, le plan scientifique et le plan poétique et cela fait partie intégrante de notre entreprise de désenchantement. " (d aussi la pratique de la polygamie, à un autre niveau et les véritables enjeux de la procréation).

Jacques Halbronn L'amalgame fâcheux entre ses travaux sur l'astrolo...

jacques halbronn Les deux faces de la judéité: parce que Juif ou en tant que juif? L'individuel et le collectif

jacques halbronn Les deux faces de la judéité: parce que juif ou en tant que juif? L’individuel et le collectif IL y a bel et bien une dialectique cyclique à propos de la question juive et Sartre la formule assez justement d’où notre distingo entre le « parce que » et le « en tant que »: wikipedia « Selon Jean-Paul Sartre, le Juif est un homme tenu pour juif par les non-juifs : c’est le regard d’autrui qui fait du Juif, un Juif. Ce n’est pas l’histoire ou la religion, ni le territoire qui unissent entre eux les « enfants d’Israël ». Pour Sartre, les Juifs sont tout à fait assimilables sauf s’ils se définissent eux-mêmes comme « ceux que les autres nations ne veulent pas assimiler », définition liée à l’antisémitisme. Selon Sartre, pour mettre un terme à l’antisémitisme ce n’était pas le Juif qu’il fallait changer mais l’antisémite. Sartre estimait qu’il y a un antisémitisme latent chez les esprits qui se veulent ouverts, et que l’on peut distinguer même chez le démocrate libéral une nuance d’antisémitisme : le démocrate est hostile au juif dans la mesure où celui-ci s’avise de se penser comme juif. » Soit le Juif en tant qu’individu peut jouer un rôle de leader et cela ne tient pas au fait que l’on sait ou non qu’il est Juif, on est dans le « parce que ». Entendons par là c’est la compétence qui est la sienne personnellement de par son hérédité juive, sur un plan subconscient. Soit, il est appréhendé en tant que juif, membre d’une certaine communauté mais alors il n’est pas perçu dans son individualité, soit c’est celle-ci qui importe et sa qualité de Juif est peu ou prou occultée si ce n’est qu’à certains moments, un certain télescopage puisse se produire entre ces deux cas de figure, ce qui nous conduit à prendre conscience d’un processus cyclique à l’oeuvre . En ce qui concerne l’Astrologie septennale, on dira qu’en phase cardinale, c’est le « parce que » qui compte au niveau subconscient alors qu’en phase mutable, c’est le « en tant que » au niveau conscient qui l’emporte. Il y a donc une façon de être Juif dans le registre de la Subconscience et une autre façon dans celui de la « Surconscience » (cf l’exposé de notre distingo) Jacques halbronn Identité juive écartelée entre surconscience et subconscience La conscience, comme équilibre entre surconscience et subconscience Entre les extrémes que sont la Surconscience et la Subconscience, il semble qu’il faille converger vers la Conscience. Jankelevitch a écrit sur la Conscience juive (Ed L’Herne) « Si les Juifs n’existaient pas, il aurait fallu les inventer, il aurait fallu fabriquer un peuple mystérieux et disséminé comme nous le sommes, par rapport auquel l’homme puisse avoir des sentiments qui ne ressemblent pas à d’autres, qui ne se laissent pas banaliser et qui subsisteront jusqu’à la fin des temps. […] L’homme juif est deux fois absent de lui-même et en cela on pourrait dire qu’il est l’homme par excellence. Qu’il est deux fois homme. Deux fois plus humain qu’un autre homme par ce pouvoir d’être absent de soi-même et d’être un autre que soi. L’homme n’est un homme que parce qu’il devient sans cesse ce qu’il est et parce qu’il est de ce fait sans cesse un autre. Mais il y a dans le fait d’être juif un exposant supplémentaire d’altérité qui réside dans le fait d’échapper à toute définition. Nous, qui revendiquons notre judaïsme, qui tentons de le retrouver en nous dans sa dimension essentielle, nous protestons lorsqu’on nous définit par cette qualité de juif, et nous estimons que c’est une des marques de l’antisémitisme de considérer le juif comme juif et de ne vouloir le considérer que comme tel. C’est une des marques de l’antisémitisme que de vouloir enfermer le juif dans son étroitesse juive, de ne le définir que par cette qualité – que pourtant nous revendiquons. » Mais l’on peut également aborder le probléme de la conscience astrologique synthèse entre un certain savoir astrologique (Surconscience) et une expérience personnelle du monde.(Subconscience) Dans un cas comme dans l’autre, l’on se heurtera à des obstacles épistémologiques, celui d’un surdéterminisme qui risque fort de fausser notre perception mais aussi celui d’une sorte d’indétermination, quand les repéres font défaut. En fait, il y a là de la cyclicité, en ce sens que les phases de solsticialité, au sens de l’astrologie EXOLS renforceront le poids de la Surconscience alors que les phases d’équinoxialité nous plongeront dans une quéte propre à la Subconscience. JHB 27 12 23 Léon Blum, le Front Populaire et son identité juive wikipedia « Léon Blum, juif de naissance, devient Président du Conseil en 1936 grâce à la victoire du Front populaire, une coalition de partis de gauche. Sous son gouvernement, des réformes sociales majeures sont mises en place, comme les congés payés et la réduction du temps de travail. Son identité juive a été utilisée contre lui par ses opposants, notamment par les ligues d’extrême droite, ce qui a contribué à son arrestation par le régime de Vichy en 1940″. JHB 29 01 25