mardi 22 décembre 2009

L'astrologie et la lutte des classes

par Jacques HalBronn



Dans une récente conférence à laquelle nous assistâmes, place saint Sulpice, à Paris, l'écrivain Michel Butor distingua deux types d'artistes, ceux qui ajoutent et ceux qui retranchent. On pourrait inscrire une telle dualité dans une cyclicité : il y a un temps pour ajouter et un temps pour retrancher, retrancher signifiant ici revenir à l'essentiel, au "début", à la conjonction.
Dans nos relations intellectuelles, nous avons pu, au cours de quelques décennies, observer un tel clivage et notamment dans le domaine de l'Histoire de l'Astrologie et de celle des études nostradamiennes, tant au sein de l'Université qu'à l'extérieur.
Il y a deux façons d'être historien : soit l'on se contente de décrire ce que les choses sont devenues, soit l'on essaie de comprendre pourquoi elles sont devenues ce qu'elles sont devenues. La plupart de ceux qui abordent l'Histoire préfèrent s'en tenir à la première approche, en parlant de phénoménologie. Quelques uns optent, cependant, pour une approche plus génétique. Les uns s'intéressent, s'émerveillent devant l'emballage et sa complexité alors que les autres, dont nous sommes, tendent à décortiquer, à disséquer, à déconstruire. Nous y voyons là une forme de lutte des classes, découlant de programmations nous conduisant d'entrée de jeu dans une certaine direction de travail.
Le cas Nostradamus est emblématique d'une telle conflictualité. Il y a ceux qui tendent à antidater les documents et d'autres à en retarder la date de parution. Cela donne quelque chose d'assez inouï: certains parlent des Centuries comme parues à partir de 1555, d'autres, comme nous, qui les situent au plus tôt à la mort de Nostradamus, en 1566, dans un premier état et à la fin du seizième siècle sous leur forme "canonique". Autrement dit, entre les uns et les autres, il y a un écart d'une bonne trentaine d'années! Comment des chercheurs, pour une période relativement proche - moins de 500 ans - peuvent-ils différer dans leurs conclusions à ce point par rapport à des textes imprimés et qui nous sont parvenus? Selon nous, l'explication résiderait en quelque sorte dans une certaine forme de programmation psychique.
On a, en tout cas, le même phénomène au niveau de l'Histoire de l'Astrologie. Il y a, à nouveau- et parfois ce sont les mêmes chercheurs - d'une part ceux qui considèrent que ce qu'est devenue l'astrologie aujourd'hui était déjà inhérent à ce qu'elle est dès l'origine, que l'on n'a fait que découvrir progressivement ce qui était déjà là virtuellement et d'autre part, ceux qui soutiennent, comme nous, que l'astrologie a été augmentée de toutes sortes d'apports plus ou moins tardifs et dont l'importance, épistémologiquement, est marginale, contingente.(voir nos divers textes sur ces sujets)
Dans un livre intitulé "Le siècle Juif" ( titre de l'original de 2004, "The Jewish Century"), Yuri Slezkine (Paris, Ed. La Découverte, 2009, pp. 39 et seq.) distingue entre les Mercuriens et les Apolliniens. Nous aurions tendance à assimiler les Apolliniens au premier groupe décrit plus haut et les Mercuriens au second. Les "Apolliniens" sont nationalistes, c'est à dire qu'ils prennent au sérieux les clivages et découpages générés de façon aléatoire par l'Histoire tandis que les "Mercuriens" perçoivent le caractère arbitraire et contingent des constructions humaines. Pour Slezkine, les Juifs seraient les Mercuriens type.
Selon nous, le rôle des Mercuriens consiste à défaire le travail des Apolloniens. Rappelons notre modèle (exposé ailleurs) : une phase conjonctionnelle suivie d'une phase disjonctionnelle - mais que nous pourrions désormais renommer "divisionnelle", la division étant le contraire de l'union, de la con-jonction. Au cours d'un cycle, l'on passe inexorablement de l'union à la division puis de la division l'on remonte vers l'union et tout cela en 7 ans environ (selon notre Astrologie 4 Etoiles). A un certain stade, l'énergie conjonctionnelle fléchit et tend dès lors à multiplier les divisions et les subdivisions, à l'instar de l'empire de Charlemagne divisé entre ses trois fils. Il lui faut ensuite relativiser ce processus centrifuge pour renouer avec un nouveau cycle.
Le problème, c'est que les Apolliniens, pour reprendre la terminologie slezkinienne, s'accrochent aux dites subdivisions- générées d'ailleurs par les Mercuriens à titre provisoire - et s'efforcent de les cristalliser en développant toutes sortes d'arguments dans ce sens que vont réfuter et démonter les Mercuriens.
En règle générale, dans le domaine des sciences dures, les Mercuriens ont su imposer leur loi même s'ils ont encore à se battre avec les Créationnistes par exemple. En revanche, dans le domaine des sciences dites "molles", les Apolliniens ne sont guère disposés à supporter la domination mercurienne. C'est pourquoi l'arrivée de Mercuriens sur leur territoire est susceptible de provoquer des réactions collectives assez vives, comme dans le cas de Claude Lévi-Strauss, qui vient de disparaitre à l'âge de 100 ans. C'est bien entendu ce qui s'est produit et continue à se produire à propos de Nostradamus. Et l'enjeu est, il est vrai, d'importance, puisque si les Apolliniens devaient se plier au joug mercurien, dans ce domaine, il y aurait là une brèche qui pourrait s'élargir et jusqu'où irait-on? C'est donc une bataille importante -plus que l'on pourrait le penser au premier coup d'œil - qui se joue depuis quelques années autour de la datation des éditions des Centuries. (Voir sur le site du Cura.free.fr, sur ramkat.free.fr, sur grande-conjonction.org et soutenance Sorbonne de novembre 2007, sur teleprovidence.com)
En effet, si les Apolliniens sont disposés à accepter que la "Science" avec un grand S leur échappe - laissant les chercheurs débattre sur le big bang - encore que les astrologues tendent à vouloir récupérer l'astronomie en jouant notamment sur sa partie la plus arbitraire (nom des planètes, des signes, des constellations), s'ils reconnaissent que ce qui a été proposé à titre provisoire ne saurait perdurer indéfiniment, en revanche, dans le champ des sciences humaines, des "lettres", des langues, l'idée d'un retour à un point origine leur apparait comme chimérique et cela explique par exemple que les linguistes aient voulu décourager et disqualifier toute "spéculation" sur l'origine du langage. En 1865, la Société de linguistique de Paris avait dans ce sens informé ses membres dans ses règlements qu'elle ne recevrait «aucune communication concernant (..) l'origine du langage». C'est l'occasion de préciser que la linguistique est aussi un enjeu important dans la lutte entre mercuriens et apolliniens et que nous avons été également impliqués dans ce domaine
Il nous apparait clairement que les Apolliniens n'ont pas la cyclicité dans le sang ou plutôt que tout progrès est un aller simple, irréversible, définitif alors que les Mercuriens ne perdent jamais de vue la nécessité de la cyclicité, aucune "solution" ne pouvant être autre chose qu'éphémère. Le cas de la question juive est à ce propos, lui aussi, assez emblématique, puisque Slezkine traite avant tout du problème juif dans le "Siècle juif". Le sionisme est apollinien plutôt que mercurien, même s'il prétend, sous sa forme actuelle, renouer avec une origine historico-géographique. Mais pour un Mercurien, tout est cyclique, aucune solution ne saurait arrêter - dans tous les sens du terme - le cours des choses. (voir nos textes sur le néo-sionisme, la Nouvelle Sion). Les apolliniens sionistes, on s'en doute, apprécient assez peu l'approche mercurienne de la question juive. On nous dira qu'il y a là quelque contradiction puisque les Mercuriens, selon Slezkine, sont Juifs. Ce serait oublier qu'il y a toujours un moment d'accord entre Mercuriens et Apolliniens, c'est ensuite que les choses se gâtent, quand le provisoire tend à devenir permanent, du point de vue des Apolloniens alors qu'il n'était qu'une issue temporaire de celui des Mercuriens. Opposition classique entre universalisme et nationalisme, l'universalisme intégrant le nationalisme dans une cyclicité qui prévoit et intègre le provisoire, au cours de la phase divisionnelle que nous avons évoquée pus haut et qui correspond à une période de relâchement, où il faut bien, à l'instar d'un oiseau, se poser quelque part mais pour mieux repartir ensuite. La pose n'est qu'une pause.
La question du masculin et du féminin devrait également s'articuler sur une telle dialectique et nous tendrions à penser les femmes comme plutôt apolliniennes et les hommes comme plutôt mercuriens, au sens slezkinien- et non astrologique - du mot. Nous avons pu, en effet, noter que les réactions les plus viscéralement apolliniennes émanent de la gent féminine et que les hommes sont généralement même quand ils optent pour des positions apolliniennes moins typés que les femmes. Selon nous, instinctivement, les femmes tendent à vouloir maintenir, figer, fixer, prendre au sérieux, un certain statu quo au niveau de certains acquis, de l'avoir alors que les hommes sont dans l'inné et l'être, relativisant tout ce qui est arbitraire, se refusant à épiloguer. Pour elle le "progrès" n'est pas cyclique, il n'est pas question de "revenir en arrière".
Pour finir, interrogeons-nous sur la pertinence de la terminologie "slezkinienne". Pourquoi parler de Mercure pour désigner un groupe et d'Apollon à propos de l'autre groupe? Cela n'a certes pas grande importance, ce n'est là somme toute que convention. Mercure semble indiquer une idée de mouvement, de passage, d'expédient provisoire que l'on ne prendra pas trop au sérieux. Apollon, finalement, dieu solaire, n'échappera nullement à la cyclicité et même son triomphe, au solstice d'Eté, est de courte durée mais Apollon est d'abord l'astre du jour qui doit tôt ou tard se coucher. Pour nous l'humanité est avant tout nocturne, elle n'instrumentalisera le visible que dans un second temps.



JHB
04. 11. 09

Un pas de plus pour la déontologie de l'astrologie

La mise en place de teleprovidence.com devrait logiquement conduire à une nouvelle façon de choisir son astrologue. Il ne s'agissait pas, au départ, de l'objectif premier de notre entreprise mais il nous est apparu que teleprovidence pouvait non seulement modifier les rapports au sein du milieu astrologique mais aussi les relations des clients avec le dit milieu.
Nous avons récemment insisté sur le fait que l'astrologie posait le problème du récepteur. Pas de récepteur, pas d'astrologie sans qu'il soit pour autant nécessaire que chaque être humain soit un astro-récepteur...
De même nous pensons que dans toutes les formes de mancie, si celles-ci constituent des langages avec quelque structure subconsciente, dans l'acception la plus large possible, le rôle du client est déterminant.
Le postulat sous-jacent à toute consultation divinatoire- toutes catégories confondues - semble bien être le suivant: on supposera que le client aura fait en sorte de naitre à un moment astralement significatif, sinon ce moment ne sera pas pertinent. Mais comment s'en assurer? Certains répondront, non sans une certaine candeur, qu'il "suffit" de "vérifier" si le client correspond ou non à son thème. On en connait beaucoup qui ont résolu problème: ils ne se demandent pas si mais comment...(voir notre entretien avec Carole Leblay et Mireille Petit, sur teleprovidence).
Plus généralement, en astrologie horaire, l'on suppose que le moment de la question justifie que l'on regarde les configurations qui se forment alors. Dans le tarot, l'on suppose que le client choisira les cartes qui répondent et correspondent à son problème. A la limite, le praticien de tels savoirs, astrologie inclue- n'impliquerait aucun don particulier, aucune réceptivité remarquable. Il lui serait seulement demandé de savoir interpréter, traduite le tirage dans une langue compréhensible par son client, autrement dit d'aider le client à comprendre les messages qu'il a reçus, qu'il a captés.
Si l'on poursuit dans ce sens, l'on peut penser que le choix de l'astrologue -ou de tout autre spécialiste dans un domaine impliquant une certaine réceptivité par rapport à des énergies mal connues - est également le fait du client, si l'on va en amont de la consultation. Il se pourrait qu'un mauvais choix opéré par le client potentiel hypothèque le bénéfice de tels entretiens et il serait bon que le public le sache et en tienne compte.
C'est pourquoi, le GWA, le Guide Vidéo de la Vie Astrologique, nous apparait comme un support incontournable de la consultation astrologique. Si l'on réduit et minimise, en effet, comme nous le faisons le rôle du praticien, auquel nous n'accordons et dont nous n'exigeons aucune faculté particulière, et si, par contrecoup, nous amplifions celui du client, il va de soi qu'il faut donner au dit client les moyens de faire son choix, dans les meilleures conditions possibles...Il ne s'agit plus ici de tirer une carte mais de choisir un praticien qui sera pour le dit client le meilleur "médium" possible, c'est à dire, ici, celui auquel le client sera le plus réceptif et cela dans le but de permettre un meilleur "rendement" des consultations.
Les astrologues qui figurent sur notre GWA ont implicitement accepté de jouer le jeu en acceptant de se présenter sur une vidéo. Comme nous disons, ils acceptent de "se montrer", ce qui est loin d'être le cas sur les autres supports, sans vouloir être désobligeant. Une nouvelle génération de "guide" des astrologues est née et l'on nous accordera une certaine expertise en la matière, nous qui depuis 1984 avons publié plusieurs éditions de "guides" (notamment sous le titre Guide de la Vie Astrologique (GVA). En un quart de siècle, les choses changent et il serait temps de s'en rendre compte, à l'heure de la télévision vérité, d'Internet et de la vidéo.
Or, force est de constater que sur les quelques annuaires que l'on trouve sur le net - il y a un sous emploi des potentialités du web, comme c'est d'ailleurs le cas, reconnaissons-le, quand on envoie des messages par écrit (e mail, SMS). Mais à côté, la dimension audiovisuelle se développe notamment au niveau des téléphones portables et des webcams. En fait, souvent, sur Internet, on trouve des documents qui pourraient fort bien faire l'objet d'ouvrages papiers, avec des textes, quelques photos, des sites muets et statiques. Le GWA est le seul annuaire d'astrologues qui ne soit ni muet, ni statique (rappelons que le mot cinéma vient d'un mot grec qui signifie mouvement (kiné) et que notre association depuis sa création en 1975 s'appelle Mouvement.
Ces annuaires "classiques" ne sont pas appropriés à la mission implicite propre à de tels ouvrages. Ils ne permettent que fort médiocrement et insuffisamment au public de choisir, en connaissance de cause, un astrologue selon des critères pertinents au regard du champ psychique et/ou métapsychique considéré.
Pour notre part, nous trouvons le support écrit comme se prêtant à toutes sortes d'impostures, tout comme d'ailleurs la photo d'identité. Nos entretiens sur teleprovidence ne permettent pas de tels subterfuges consistant à lire un texte qui a pu être longuement cogité, mais aussi relever du copié-collé ou pis encore du plagiat, bref du faux semblant et du trompe l'œil. Quant aux photos, elles peuvent singulièrement dater ou avoir été retouchées. Bref, tout cela n'est pas vraiment du meilleur aloi même si certains "dossiers", dans ces annuaires, sont plus authentiques que d'autres. Bien plus, les gestionnaires des dits annuaires se content de répercuter les informations qu'ils ont réceptionnées, sans qu'il y ait eu d'entretien préalable. Sur le GWA, au contraire, chaque astrologue a été interviewé ou a fait l'objet d'une rencontre dans le cadre d'une discussion.(pot astro, colloque)
Cela ne signifie pas que nous avons "sélectionné" les astrologues du GWA. Ils ont accepté de figurer, alors que d'autres ne l'ont pas souhaité et surtout nous avons contribué à les montrer sous leur véritable jour, laissant au public le soin d'apprécier, chacun ayant l'astrologue qu'il mérite et vice versa. Nous ne portons donc aucun jugement sur la valeur de tel ou tel astrologue - et l'on sait que le fait de publier des livres n'est pas un gage absolu pour la consultatiion - mais, ce faisant, nous aidons les clients potentiels à choisir l'astrologue avec lequel ils ont le meilleur feeling. Il peut certes y avoir encore, qui sait?, quelque surprise quand le client rencontre l'astrologue élu mais elle sera infiniment plus limitée que par tout autre moyen proposé par ailleurs, on en conviendra. Certes, on ne voit pas sur la plupart de nos vidéos "nos" astrologues en train de donner une consultation mais on peut l'observer, souvent pendant une bonne heure, en train de s'exprimer ou de répondre à des questions posées par telle ou telle personne - questions évidemment, on le conçoit aisément; d'un tout autre ordre que celles qui seront posées en consultation. Mais voilà bel et bien, quand même, un matériau qui devrait amplement suffire au client pour se dire que tel astrologue est la personne qu'il lui faut. L'idée de cette méthode nous vient peut être du fait que nous avons toujours pensé que la personne de l'astrologue, dans la consultation ordinaire, primait sur son supposé savoir Il en serait autrement, évidemment, si nous nous placions dans un registre plus fondé scientifiquement, où un savoir bien précis était à l'œuvre. Mais en réalité, nous nous trouvons ici dans un registre sensiblement plus complexe à décrire et donc où le rapport de personne à personne sera déterminant à commencer par une certaine façon de s'exprimer.
Les codes de déontologie, ne nous voilons pas la face, ont pour raison principale, même si cela n'est pas reconnu aussi nettement- de "limiter les dégâts". On sait que nous travaillons aussi à améliorer l'outil astrologique, par ailleurs. Mais ici, il s'agit d'améliorer les conditions de la consultation, comme "outil" relationnel, passant ainsi de l'astrologie comme support d'information à l'astrologie comme support de communication. Action en amont d'un côté, action en aval de l'autre.
Donc, au niveau de notre intervention en aval, nous pensons que "limiter les dégâts" liés à un outil astrologique, stricto sensu, problématique, et en attendant que les choses changent sur ce point, consiste à faire jouer le feeling du client, ce qui a au moins l'avantage d'en revenir à des repères de la vie courante : finalement, une vidéo nous montre un homme ou une femme.
On nous objectera peut-être que certaines personnes n'ont pas assez confiance en elles pour opérer de tels choix, qu'elles ne se fient guère à leur propre jugement, à leurs impressions. Mais un tel argument vaut tout aussi bien pour toute forme de guide. Certes, l'on peut imaginer que certaines personnes préfèrent que tel nom de praticien leur tombe sous les yeux, ou qu'elles en entendent parler, ce qui laisserait le plus grand rôle au hasard. Il y a des gens qui ont du mal à se décider...Parfois, ils appellent telle association pour qu'on leur indique "un astrologue" et elles prennent celui qu'on leur propose, sans vouloir en savoir davantage. Il est vrai que la population qui demande de l'aide à l'astrologie est souvent assez désemparée et qu'il ne faut pas trop lui en demander...Mais, c'est déjà un pas vers un mieux, si le client accepte, tout de même, de prendre le temps de choisir son astrologue.
C'est pourquoi nous suggérons aux divers annuaires d'astrologues de faire des liens avec le GWA, du moins pour les astrologues qui sont inscrites dans ces divers cadres et d'encourager ceux qui ne sont pas encore sur le GWA à y figurer, selon les règles du jeu posées.



JHB
03. 11. 09






Annexe:
texte paru sur le site du GWA :

"Nous pensons que le client doit "sentir" quel est l'astrologue qui lui convient et pour cela il faut le placer devant un vrai choix et faire appel à son jugement qui fonctionne quand il est face à quelqu'un et qu'il l'entend s'exprimer. Nous vivons dans un monde où souvent nous perdons nos repères. C'est le cas quand l'on n'a pour faire son choix que quelques lignes et une photo, comme c'est le cas sur les autres annuaires d’astrologues. Qui plus est, l'on vous y propose de communiquer avec l'astrologue par e mail alors que nous fournissons automatiquement le numéro de téléphone en sus de la vidéo. Au fond, nous donnons les conditions d'une sorte de speed dating. Vous passez quelques vidéos pendant quelques minutes et vous choisissez celle que vous "sentez" le mieux en vue d'une consultation. Puis vous téléphonez, ce qui vous permet à vous et à votre interlocuteur de finaliser. Bien plus, si la consultation devait se faire par téléphone, vous auriez au moins l'entretien vidéo qui vous permettrait de mieux personnaliser la rencontre. Le GWA est un outil remarquable de rencontre avec des astrologues, quel que soit votre niveau, vous devriez trouver la personne qui vous convient."

Proposition d'une nouvelle "loi" astrologique.

par Jacques HalBronn


Comme nous l'avons souligné, à diverses reprises, le débat astrologique n'est pas fondé sur la question de savoir si "ça marche ou pas" mais si telle pratique est compatible avec l'esprit de l'astrologie, n'est pas en contradiction avec ses principes. D'aucuns, évidemment, diront, non sans un certain cynisme, que vu que les dits principes ne sont pas connus, seuls les résultats comptent, du moment que cela passe par une quelconque référence astronomique, condition nécessaire mais aussi suffisante! D'où l'urgence de préciser les dits principes pour pallier de telles dérives... Car tout ce qui est astronomique n'est pas or pour l'astrologie!
Quel est donc le principe contredit par l'astrologie horaire, chère notamment aux astrologies d'Outre Manche, et qui est aussi connue sous le nom d'astrologie des interrogations, ou astrologie questionnaire? Nous même avons publié au début des années 90 (chez Pardés) une réédition d'un traité d'astrologie horaire de Claude Dariot, datant des années 1550 (avec une présentation de Denis Labouré, spécialiste en la matière)
Ce principe est celui du décalage car l'astrologie se fonde épistémologiquement sur l'idée d'un décalage spatio-temporel, d'un détour, à la façon de ces étoiles qui lorsque leur lumière nous parvient sont déjà mortes.....
L'astrologie horaire respecte la règle du décalage spatial - les planètes dans le ciel - mais pas celle du décalage temporel puisqu'il s'agit de dresser le thème du moment de la question, de la consultation (ou de la prise de rendez-vous), date fixée par le client et qui donc, il est vrai, l'implique.
En ce sens, le fait pour un astrologue de demander la date de naissance a au moins l'avantage de respecter un tel principe de décalage dans le temps. Cela laisse entendre que ce qui se passe, se joue maintenant est fonction d'un processus impulsé dans un certain passé, et dans des sphères- dans tous les sens du terme - supérieures.
Ce principe est absolument déterminant pour circonscrire le créneau de l'astrologie non pas telle qu'elle est devenue mais telle qu'elle devrait être car toute approche se contentant de décrire l'astrologie en tant que phénomène social à décrire nous semble insuffisante, même si elle prétend en effet rendre compte de ce qui existe sous ce nom. Déjà Ptolémée, dans la Tétrabible (IIe siècle de notre ère) mettait en garde contre certains abus commis sous le nom d'astrologie..
Rappelons donc que pour nous, dans une approche causaliste, il y a forcément un décalage, du moins à un certain stade, entre les causes et les effets, et souvent l'effet est produit par une cause sensiblement antérieure et extérieure. En revanche, pour les tenants d'un certain synchronisme astrologique, non soumis à un quelconque décalage espace temps, l'astrologie horaire fait sens.
Cela dit, il y a des aspects de l'astrologie horaire qui se rapprochent assez de notre idée de l'astrologie, à savoir l'intérêt de l'observation du ciel en dehors du moment de la naissance puisque pour nous l'astrologie ne saurait qu'exceptionnellement - à savoir au moment de l'accouchement- être liée à ce moment particulier. Rappelons que pour nous le thème natal ne parle que de la dynamique de l'accouchement si ce n'est qu'il désigne par là même le type "planétaire", au sens de Gauquelin, qui détermine le moment de naitre.
On ne saurait donc nier qu'il revient à l'astrologue d'étudier le ciel au moment où certaines choses se passent dans le monde et dans la vie de certaines personnes. Mais là aussi, nous ferons prévaloir un principe de décalage d'un troisième type, à savoir que cela ne vaut pas pour tout le monde. Chacun sait en effet que nombre de situations sont le résultat de décisions prises "en haut lieu", par une certaine élite sociale, politique, économique, artistique etc. Il n'est donc pas heureux de faire le thème horaire du premier venu, comme on le laisse entendre en astrologie horaire même si celle-ci a prévu certaines contre-indications.
La prévision astrologique tourne, d'ailleurs, selon nous, autour de l'émergence, de la réaffirmation, de la reconnaissance, du surclassement, des "grands hommes", dopés par la formation de la conjonction et, à l'inverse, pénalisés par la "disjonction" qui tend à niveler la différence entre géants et nains.
C'est ce troisième type de décalage qui fait actuellement le plus problème dans le débat astrologique de la fin de la première décennie du XXIe siècle et nous sommes heureux d'avoir lancé un tel débat aux implications épistémologiques (voir nos textes dans le présent journal de bord) et déontologiques considérables. Déontologiques, en effet puisque cela remet en question la consultation astrologique pour tous ou du moins le modus operandi de celle-ci.
Précisons, en effet, que l'astrologie n' a pas à "marcher" pour tout le monde et Gauquelin nous avait bien mis en garde à ce sujet, notamment au regard des accouchements avec intervention. On ne peut donc avoir à tester l'astrologie sur n'importe qui et sur n'importe quelle population. En ce qui concerne l'astrologie horaire, celle-ci ne vaudrait donc que pour certains personnages.
En ce qui concerne la pratique de la consultation générale, peut-on, en dépit des restrictions posées, admettre qu'elle puisse exister pour tout client qui se présente? On laissera de côté, évidemment, ici, le cas des consultations placebo où l'astrologue se pare du décorum de l'astrologie pour faire passer quelque message de bon sens ou quelque intuition sous couvert de l'astrologie plutôt que de la voyance, en respectant les convictions et les représentations de son client.
On pourrait, à la rigueur, admettre, du moins dans l'état actuel de nos réflexions, de jouer cartes sur table- si l'on peut dire! - c'est à dire de faire comprendre au client qu'il n'est pas forcément maître de ce qui lui arrive. Certes, au départ, le client lambda peut ne pas être très enthousiaste à l'idée de parler du général (dans tous les sens du terme) plutôt que du particulier mais n'est-ce point là, pourtant, ce qui l'aura conduit à aller consulter un astrologue plutôt qu'un voyant ou un cartomancien, à savoir une certaine "hauteur de vue" - c'est le cas de le dire avec les astres - une certaine mise en perspective? On reste donc bien ici dans un principe de décalage qui serait le fonds de commerce de l'astrologie.
Autrement dit, il n'y a rien de déplacé de la part de l'astrologue à resituer son client au sein d'une multifactorialité de paramètres dont l'astrologie ferait partie. et dont le sort du dit client dépend à divers titres. Plus le client est au bas de l'échelle sociale, plus cette multifactorialité n'accordera à l'astrologie qu'une place minime et plus les effets proprement astrologiques ne seront ressentis qu'indirectement et de façon biaisée, du fait des divers autres paramètres. A contrario, plus le client est "haut placé" et plus le poids du cosmos sera puissant et plus l'influence que le dit client exercera sur autrui sera forte. On peut parler d'une "loi" fondée sur une proportionnalité du rapport entre pouvoir et astralité. Plus de pouvoir, plus d'astralité, moins de pouvoir, moins d'astralité. Ce qui signifie aussi que celui qui a le plus de pouvoir est plus "astro-sensible" que celui qui en a moins, qu'il est un meilleur récepteur.
Pour compléter le code de déontologie de la FDAF (voir le site fdaf.org) , nous proposons donc de faire accepter cette " loi" qui va déterminer la méthodologie de l'entretien, étant entendu, bien sûr, qu'il revient d'abord à l'astrologue de jauger son client au regard de la dite loi, de déterminer si celui-ci fait partie ou non des "puissants", c'est à dire de ceux qui sont agis avant tout par les astres et non par les actions d'autrui.


JHB
03. 11. 09

L'homme, guetteur du ciel

par Jacques HalBronn


La fréquentation du site de Serge Bret-Morel - 'L'astrologie et la raison" se révèle fructueuse de par les données historiques que l'on y trouve, au regard des origines de l'astrologie.
Nous avons relevé notamment ce passage assez édifiant :
"En fait, on ne trouve dans les plus anciens textes mésopotamiens que des présages qui ne prévoient pas, mais annoncent. Ils consistent en des énoncés selon lesquels SI « tel phénomène astronomique se reproduit » alors « tel événement surviendra ». Aucune datation n’est possible alors pour ces présages par défaut de maîtrise des régularités des mouvements planétaires"
Nous trouvons une telle observation tout à fait compatible avec notre propre modèle. En effet, le fait que l'on associe telle situation avec telle configuration, sans pour autant être en mesure d'annoncer quand se produira exactement la prochaine configuration de ce type, ne nous fait pas problème dans l'approche juridico-astronomique qui est la nôtre.
Nous pouvons tout à fait admettre que l'on pose comme loi que chaque fois que Saturne passera sur telle étoile, l'on procédera à telle ou telle action, c'est bien là une façon cohérente de fixer un certain ordre des choses, de mener à bien une certaine gouvernance.
Cela dit, les temps changent. Selon nous, à force d'accorder de l'importance à telle configuration, on finit par scruter le ciel avec une certaine attention et en quelque sorte en permanence, ce qui ne serait pas le cas si l'on savait exactement à quel moment la dite configuration se produirait. Bien plus, c'est cette imprécision, cette indécision qui va développer chez certaines populations une vigilance particulière à l'égard du ciel qui finira d'ailleurs par conduire à la mise en évidence de certaines lois. On a le même problème avec le début de chaque mois dont le commencement était déterminé par le premier croissant de lune, aussi infime fut-il, observé par un membre de la communauté. Là encore, vigilance, vigilance....
C'est donc, selon nous, cette exigence de veille qui aura forgé progressivement la faculté de l'espèce humaine - ou du moins de certains de ses membres- à tenir compte des mouvements célestes, y compris à la naissance, comme l'a montré Michel Gauquelin.
Tout cela va à l'encontre, évidemment, du moins nous semble-t-il, de la thèse selon laquelle les hommes auraient élaboré l'astrologie à la suite d'observations, de recoupements. Plus simplement, nous pensons que nous sommes en fait en présence d'interdictions, au sens étymologique, c'est à dire d'obligations à se conformer à certains signaux célestes chaque fois qu'ils se manifesteraient, en sachant que cela générerait une certaine périodicité et donc déterminerait des intervalles de temps raisonnables à la fois parce que point trop courtes et point trop longs, modèle que nos démocraties modernes ont adopté, mais cette fois sans se référer au cosmos mais seulement à des écrits et à des calculs.
Encore faut-il préciser que comme dans toute situation, il y a ceux qui sont là par ce qu'ils voulaient ou avaient à y être et il y a ceux qui y sont par hasard. A l'astrologie de distinguer ces deux cas de figure, tant en recourant à l'activité neurologique des personnes concernées qu'en étudiant si chez le groupe concerné, les mêmes causes provoquent les mêmes effets.

JHB
01. 11. 09

L'essentiel et le faux en astrologie

par Jacques HalBronn

Notre approche des origines de l'astrologie ne saurait se réduire à ce qui en est dit dans tel ou tel livre d'Histoire de l'astronomie ou de l'astrologie pour l'excellente raison que nous pensons que nos textes contribuent activement à ce champ de recherche et tendent à le renouveler.
C'est ainsi que dans nos efforts pour dégager ce qu'aurait pu être une astrologie originelle ou si l'on préfère une astrologie matricielle ayant laissé une puissante empreinte dans l'Inconscient Collectif, pour employer ici un terme bien vague mais qui suffira ici, nous n'avons pas voulu raisonner en termes de "vrai" ou de "faux", de ce qui marche ou non mais selon un autre principe qui est celui de l'essentiel et du secondaire.
Nous posons ici un principe simple, sur le plan méthodologique et épistémologique, à savoir que tout modèle tend à se complexifier, à se subdiviser et qu'il importe de faire la part de ce qui vient ainsi se greffer sur lui. En ce sens, d'ailleurs, nous nous distinguons assez nettement de la démarche d'un Serge Bret-Morel (voir son site 'l'astrologie et la raison") lequel ne semble pas avoir adopté une telle démarche et avoir plutôt opté pour une approche phénoménologique alors que nous serions plutôt dans la quête du noumène.
Expliquons- nous : dans le domaine juridique, une loi est votée puis appliquée et son application donne lieu à des développements qui viennent prolonger, compléter la dite loi mais qui n'en sont pas moins contingents et qui d'ailleurs peuvent varier d'un endroit à l'autre, selon la fantaisie des exécutants. Nous avons pu ainsi observer à la BNF (site Tolbiac) dont l'espace est divisé en un certain nombre de salles que des règlements différents opéraient d'une salle à l'autre, ce qui peut laisser un peu rêveur mais qui correspond à une évolution normale si elle n'est pas contrée en temps utile.
En ce qui concerne l'astrologie mais aussi l'astronomie, il est clair que sont venus s'ajouter des éléments dont l'intérêt est, d'un point de vue scientifique, secondaire voire pouvant être qualifiés de parasitaires...
Tout adversaire de l'astrologie pourra admettre que tout ce qui s'est accumulé sous le nom de l'astrologie ne revêt pas la même valeur, n'est pas aussi signifiant et il serait bon aussi que tout astrologue le reconnaisse également, en se gardant de figer les choses au nom d'une pratique devant et pouvant avoir le dernier mot.
Il en est ainsi pour tout ce qui concerne le zodiaque qui nous apparait comme pouvant être considérablement dénudé et réduit à la ligne écliptique et à l'espace traversé par les planètes (jusqu'à Saturne, soit 8°30' de par et d'autre). Quant au nombre de signes, de constellations, à leur nom, aux significations accordes par les astrologues, cela ne fait pas, selon nous partie du débat sur l'Astrologie. Ce sont des expédients commodes d'ailleurs souvent proposés par les astronomes eux-mêmes et qui n'en étaient probablement pas moins nécessaires tout en pouvant être remplacés par des solutions analogues qui auraient tout autant pu donner satisfaction. A un certain stade, la solution devient le problème dès lors qu'elle s'incruste et se prétend "finale". D'où d'ailleurs, précisément, la diversité des référentiels zodiacaux qui en montre le caractère tout relatif. Donc, tout le débat serait de savoir s'il y a encore astrologie sans les dites subdivisions, si le passage d'une planète d'un signe à l'autre, d’une constellation à l'autre - peu importe!- est ou non crucial ou simplement indicatif d'une certaine progression sur un parcours.
Que l'on nous comprenne bien: nous n'interdisons pas aux astrologues de se servir de ces données mais que cela soit à leur juste place. Et nous en dirons autant en ce qui concerne les 12 maisons. Cela a pu être utile, mais on peut faire autrement, doubler le nombre de maisons et donc répartir les activités humaines en 24 et non plus en 12 secteurs. Et cela importe peu car l'essentiel n'est point là comme l'a montré Gauquelin mais comme l'a montré aussi, pour le zodiaque, du moins avec son indice de concentration planétaire (dit aussi indice cyclique) André Barbault et cela vaut aussi pour le cycle Saturne-Neptune, par exemple, dont il est tout à fait secondaire de savoir dans quel signe la conjonction a eu lieu. C'est ce que l'on peut appeler un repli stratégique! Paradoxalement, pour nous, la position zodiacale de Saturne est pour nous déterminante, non pas du fait que tel signe aurait une influence sur sa signification mais parce qu'elle indique le rapport de Saturne par rapport aux quatre étoiles fixes royales, les dites étoiles étant totalement ignorées par l’école française d'astrologie mondiale de la seconde moitié du XXe siècle..
On pourrait d'ailleurs en dire autant des planètes, et notamment de Pluton. L'astrologie a- t-elle besoin de considérer tout ce qui traine dans le système solaire pour se fonder? Tel n'est pas notre avis. D'ailleurs, tous ces dieux ne sont-ils pas les émanations d'un principe unique que l'on aura décliné, ne constituent-ils pas eux aussi des subdivisions marquant une certaine progression?
Or, tout se passe comme si Serge Bret-Morel avait pris de toutes autres options en cherchant à valider ces diverses subdivisions -quant au nombre de secteurs, de planètes, et quant aux significations leur étant attribuées- comme faisant partie intégrante de l'Astrologie.
On se demandera pourquoi une telle tentative de la part de ce respectable penseur de l'astrologie? Il est clair que toutes ces données que nous avons jugé contingentes et amovibles constituent bel et bien l'outil privilégié de la plupart de ceux qui se targuent d'être astrologues. Dont acte. Nous ne disons pas que ces données sont fausses, mais qu'elles ne sont pas indispensables à l'Astrologie, qu'elles sont arbitraires. qu'elles en sont des prolongements, comme une sorte de méta-astrologie.
Si l'on prend le cas de la linguistique - nous sommes diplômé des Langues O' (1973), titulaire d'une maîtrise d'hébreu (Université Paris III, 1976), d'un DEA de linguistique anglaise, Université Lille III, 1981- il importe de distinguer entre les racines et leurs dérivés, sachant que des dizaines de dérivés émanent d'une même racine, à commencer par les déclinaisons, les conjugaisons, mais aussi les préfixations etc. etc. Du point de vue de l'histoire des langues, l'on s'accorde à séparer ce qui est grammatical - ce qui est le cas somme toute des dérivés - et ce qui est lexical - les racines. Cela dit, bien des locuteurs ne font pas un tel distinguo et appréhendent une langue comme formant un tout un et indivisible. Or, il est bien possible que c'est un tel paradigme linguistique qui agisse sur l'approche de SBM. Là encore, avec quelque prétention, nous ne nous référons pas à tel ou tel traité de linguistique mais à nos propres travaux, ce qu'on voudra bien nous pardonner! Car on ne fait pas de la bonne recherche avec des travaux de seconde main.
Mais revenons à nos moutons astrologiques! Actuellement, on nous parle beaucoup des effets de l'entrée de Pluton dans le signe du capricorne. Or, nous avons dit que Pluton n'était pas forcément un facteur essentiel de l'Astrologie et que l'entrée d'un certain astre dans un certain signe ne l'était pas non plus. Ce qui n'empêche pas évidemment les astrologues de s'entendre, puisque l'on est dans le domaine du langage. Les réunions d'astrologues (animées par Didier Geslain, par Catherine Gestas (Association Source, à Paris, les GRAOLS etc ) servent souvent à un tel exercice consistant à parler l'astrologique autour d'un certain nombre de cartes du ciel de personnalités, d'événements, plus d'ailleurs que dans un souci de relation à autrui. Il convient assurément de les distinguer des colloques qui sont des lieux de réflexion sur l'Astrologie.
Mais là où nous différons radicalement de SBM, c'est que pour lui, le problème n'est pas tant l'outil qui est ce qu'il est que la façon dont on s'en sert, d'où les préoccupations déontologiques. Il ne cherche pas nécessairement à légitimer la pratique en vigueur mais il maintient que le savoir astrologique n'en a pas moins sa valeur par delà ce que les uns ou les autres en font. En fait, nous nous rejoignons sur un point, à savoir qu'il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain : mais pour SBM l'eau du bain à changer c'est une pratique à réformer, qui attend trop de l'outil dont elle use alors que pour nous, l'eau du bain, ce sont toutes sortes de subdivisions que SBM aurait tendance à sanctuariser et c'est l'outil qu'il faut revoir en amont et non son utilisation en aval. Car tant que l'on ne réforme pas l'outil, la pratique ne pourra évoluer sérieusement. Nous avons toujours pensé, en effet, qu'il était vain de donner des directives - comme le fait par exemple l'astrologie conditionaliste qui implique une déontologie du fait même du statut de l'astrologie comme conditionnement parmi d'autres- si l'on maintenait des découpages en l'état, qui conduisent de par leur complexité même à ce que l'astrologue soit tenté d'appréhender toute la complexité du monde, voire à l'induire par son propre discours. (voir A. Barbault, De la psychanalyse à l'astrologie, Paris, Seuil, 1961)
Un des postulats que SBM semble maintenir absolument, est celui d'une astrologie qui vaudrait pour tous les humains, ce qui a des conséquences épistémologiques considérables. Nous sommes, pour notre part, tout à fait disposés à renoncer à un tel postulat, considérant que l'astrologie concerne exclusivement les agents de pouvoir, aussi bien au niveau des travaux de Gauquelin que ceux que nous menons en astrologie mondiale. Bien entendu, le pouvoir de quelques uns, d'une oligarchie affectera le sort de tous mais il s'agit là d'une conséquence, d'un épiphénomène en quelque sorte tout comme les dérivations dont nous traitions plus haut. Toute la question est de savoir si une telle position est recevable par les milieux scientifiques plus facilement que l'idée d'une influence universelle directe de l'astrologie sur l'ensemble de l'Humanité.
SBM réfute toute idée de synchronicité comme mode d'explication se suffisant à lui-même et nous le suivrons sur ce point. Or, dès lors que l'on se place dans une perspective causaliste, cela implique une cyclicité spatio-temporelle: à partir d'un point de départ, des effets à plus ou moins long terme, passage du centre vers la périphérie. Pour nous, le ciel structure dominante traite d'une humanité dominante (dominus, en latin, le maître, le seigneur, qui a d'ailleurs donné le Dimanche, en italien Domenica) Tout se passe comme si SBM, en maintenant notamment l'idée d'un thème natal pour chacun, ce qui est la base de la pratique astrologique actuelle, qu'il ne condamne pas sur ce point - se trouvait en contradiction avec le causalisme qu'il prône. Encore une fois, il est vain de changer de philosophie, si l'on maintient des structures inadéquates.
On connait l'adage selon lequel "le diable est dans les détails". Si par détail, on entend toute forme de dérivation, de subdivision, il est un fait que l'astrologie se perd, dans tous les sens du terme, dans les détails. Non pas qu'il ne faille passer par le stade des détails mais sans jamais oublier que ce ne sont que des détails dont le choix n'a pas été effectué dans les mêmes conditions que l'essentiel. On n'achète pas une paire de chaussures comme on achète une voiture. Il y a des gens qui semblent cependant incapables de distinguer dans leur modus vivandi ou leur modus operandi ce qui est essentiel et ce qui ne l'est pas et qui mettent tout sur le même plan. C'est selon nous le mal qui ronge et qui mine depuis des siècles l'astrologie!
Et de fait, le détail, c'est justement ce qui est apporté en fin de chaine de commandement. Il est donc "humain" que les praticiens soient attachés à leur valeur ajoutée....c'est à dire les détails. C'est un réflexe corporatif qui dépasse très largement le cas de l'astrologie. Plutôt que théoriciens et praticiens, il serait probablement plus lucide de parler de l'opposition entre les cadres et les employés, entre les dirigeants et les exécutants. On est en plein dans la lutte des classes!
L'on peut rétroactivement imaginer ce qu'aurait été l'Histoire de l'Astrologie si un tel blocage n'avait eu lieu empêchant l'astrologie de se ressourcer en renouvelant notamment les éléments accessoires, ce qui est d'ailleurs au cœur de toute dynamique cyclique. S'il en avait été ainsi, voilà belle lurette que la question de la précession des équinoxes - dont traite abondamment SBM- aurait été évacuée tout simplement parce que chacun aurait pu observer à quel point une telle subdivision joue un rôle mineur en astrologie et surtout à quel point elle est interchangeable. Or, comme les astronomes l'ont maintenue, les astrologues ont cru bon, bien à tort, de la maintenir alors que pour les astronomes, il était clair dès le départ qu'il ne s'agissait pas de donner du sens à de tels découpages spatio-temporels balisant la course des astres.
Le problème, c'est qu'à partir du moment où l'on a attribué des significations à chaque secteur (en maison, notamment), et que cela "marchait", il deviendrait difficile de changer le nombre ou l'ordre des dits secteurs de peur que cela ne marchât point aussi bien....D'où une évidente cristallisation de ce qui n'était au départ qu'une série de bornes ponctuant le parcours d'un astre, au cours du mouvement diurne. L'astronomie a certainement pour beaucoup contribué, de par son métalangage, à ce que l'astrologie ainsi se figeât, et l'on peut d'ailleurs admettre qu'elle emprunta à l'astrologie pour des raisons de commodité son zodiaque.....Mais ce n'était pas une raison pour que l'astrologie restât prisonnière d'un tel état de choses...
Si l'astrologie avait su préserver sa liberté de mouvement, elle n'aurait pas figé ses subdivisions annexes, ses solutions provisoires, et aurait maintenu le cap, à savoir le cycle des conjonctions Saturne/Etoiles fixes royales, dont nous pensons qu'il est bel et bien sa seule colonne vertébrale, quitte, une fois de plus, à ce que des praticiens s'ingénient à "compléter" le système à leur guise et pour leurs besoins propres...sans qu'en aucune façon de telles initiatives ne viennent empiéter sur l'essentiel de l' Astrologie. On sait d'ailleurs qu'un tel glissement aboutira à la constitution d'une astromancie pour tous, et c'est précisément ce passage d'une élite à une population dans son ensemble qui selon nous est une extension, une expansion qui relève d'une forme d'extrapolation. La boucle était ainsi bouclée: c'est pour élargir le public de l'astrologie que les subdivisions furent chargés de toutes sortes de significations, dont le principe initial était de déterminer ce qui n'allait pas, où cela "clochait", selon la maison où tel astre jugé maléfique se trouvait au moment de la question (ou au moment de la naissance). Au niveau médical, également, la présence d'une planète infortunée dans un certain signe affecterait la partie du corps correspondante (voir l'Homme Zodiaque) car selon nous l'astrologie pratique a d'abord été vouée aux pathologies de l'existence. Là encore, l'on retrouve une dialectique essence/existence, l'existence étant tout ce qui concerne les accidents de parcours, tout ce qui nous éloigne (ex-essence) de l'essence. L'astrologie se voit ainsi écartelée entre le centre et la périphérie et de fait toute cyclité tend à passer alternativement de l'un à l'autre, ce qui conduit les extrêmes à une certaine épreuve de force. Les savetiers sont les plus mal chaussés: l'astrologie qui devrait donner, de par son essence, l'exemple d'une bonne cyclicité est précisément victime d'un dysfonctionnement cyclique! Il revient à ceux qui dirigent la communauté astrologique de libérer l'astrologie de ses carcans, de ses scories, en faisant alterner rigoureusement les temps de subdivision et les temps d'intégration (voir les travaux de Bruno Lussato sur cette dialectique), en condamnant toutes les tentatives de blocage et toute idée que les solutions ponctuelles puissent devenir définitives. La solution doit alterner avec la dissolution.



JHB
02. 11. 09



La méthode de la "coupe" astrologique en question
par Jacques HalBronn

L'astrologie actuelle semble avoir adopté la méthode de la coupe telle que pratiquée fréquemment en laboratoire. On sait ce que peut avoir de brutal tout usage d'un instrument tranchant appliqué sur telle ou telle chose. C'est ainsi que l'on coupera une pomme en quatre, sans avoir à respecter d'autre critère que celui de la géométrie, sans se préoccuper de la structure interne du fruit. Quand il s'agit d'une orange, l'on ne respectera pas la répartition en tranches offerte par le fruit lui-même. On pourrait en dire autant quand on coupe, avec un couteau, une tranche de viande, sans tenir compte de sa structure.
Le thème natal n'est-il pas, en effet, une coupe pratiquée sur le "tissu" céleste? Une telle pratique n'est pas inoffensive. En effet, elle ne tient pas compte des cyclicités en présence. Elle impose artificiellement un certain ordre des choses. En dépit de ce que tant d'astrologues affirment, le concept même de thème de naissance ne respecte pas réellement la cyclicité.
Les travaux de Michel Gauquelin ne sont pas assimilables à une telle pratique de la coupe dans la mesure où ils ne retiennent précisément que les angularités, c'est à dire les passages de certaines planètes par rapport à l'horizon et au méridien déterminés par le lieu et l'heure de naissance. En revanche, il y aura "coupe" si l'on s'intéresse aux positions des planètes en signe à la naissance.
Mais l'on pourrait parler aussi d'une "coupe de vie" lors de l'interprétation ponctuelle du dit thème, pratiquée à l'occasion d'une consultation et c'est notamment le cas de l'astrologie dite horaire selon laquelle un thème est dressé à un moment donné décidé par l'astrologue et qui n'est pas nécessairement fonction de la cyclicité, avec laquelle cela aurait plutôt tendance à interférer.
Or, lors de la consultation, il s'agit bel et bien, nous semble-t-il, d'une coupe de vie, d'un arrêt sur images. Et voilà qui relativise sensiblement une telle façon de procéder. L'astrologue est censé se mettre en phase avec le ressenti immédiat de son interlocuteur. Il va proposer des explications, des grilles qui sur le moment ne sembleront pas forcément fausses mais qui demanderaient à être vérifiées par la suite. Si je dis à quelqu'un que les fruits qu'elle a mangés expliquent que la personne se sente mal et que bien qu'en ayant de consommer de tels fruits, la personne est toujours aussi mal, c'est que mon explication ne ''tient pas la route". Si une autre fois, le fait de manger ces fruits ne la rend pas spécialement malade, on devra aussi s'interroger..Si, lors de la consultation, la personne est dans un certain état d'esprit et que plus tard, elle n'est plus dans cette même humeur, ce que l'astrologue aura dit deviendra assez contingent et passager et ainsi de suite.
Ainsi, la pratique de la consultation - coupe a l'avantage, de par la brièveté du champ spatio-temporel ainsi circonscrit - de valoir sur le moment mais "il faut le dire vite" et l'inconvénient d'avoir une échéance de consommation fort brève, au delà de laquelle, le propos risque de faire de moins en moins sens. C'est un château de sable vite balayé par les flux et les reflux.
C'est pourquoi nous recommandons de renoncer à cette double pratique de la coupe, en étudiant les gens dans leur devenir ainsi bien entendu que les configurations astrales dont ils pourraient dépendre. La notion de thème-coupe, tant au niveau astronomique que de l'interprétation, nous semble globalement à rejeter.

JHB
06. 11. 09

De la naissance à la reconnaissance: les deux astrologies du dominant.

par Jacques HalBronn

L'astrologie du XXIe siècle pourrait bien être une astrologie "dominante" par opposition à une astrologie du XXIe siècle qui fut fortement marqué par une certaine démocratisation (horoscopes des journaux, astroflash) qui ne lui aura pas trop bien réussi.
Ce que nous appelons ici astrologie du dominant est un retour aux sources de l'astrologie. C'est une évidence que de dire que c'est au Ciel que l'on place les forces qui nous dirigent- à commencer par Dieu, dans le monothéisme et les dieux dans le polythéisme- que ce qui est en haut désigne ce qui est supérieur.
Le grand problème, c'est comment savoir qui est concerné par cette astrologie du dominant. On dira tout le monde puisque par définition ce qui domine exerce une influence, a le bras long mais on est là dans des généralités. Il n'est d'ailleurs pas mauvais que l'astrologie ne renonce pas à occuper, comme elle le fait trop souvent, le terrain des généralités pour ne s'intéresser qu'aux cas particuliers, d'espèce. Cela explique d'ailleurs la tactique de tant d'astrologues à mettre en avant leur talent d'interprète comme si en réussissant une consultation, ils allaient, ipso facto, "sauver" l'astrologie. Une telle alliance entre l'entregent du praticien et les enjeux épistémologiques propres à l'astrologie nous semble parfaitement déplacée et ridicule!
Il reste que de sérieux problèmes de méthodologie se présentent pour l'astrologie du dominant. Certains astrologues n'hésiteront d'ailleurs pas, il faut s'y attendre, à affirmer que c'est le thème qui nous renseigne sur les facultés de leaders. Or, si seuls les futurs leaders ont droit à un thème, il ne sert à rien de dresser le thème de ceux qui n'y ont pas droit. Evitons de tomber dans ce piège! Rappelons en passant que le thème natal ne devrait de toute façon que comporter les planètes en maisons, pas en signes. Même si ce n'est pas ce qu'on "nous" a appris!
Si l'on prend les résultats Gauquelin, il apparait que seuls les personnages remarquables ont des thèmes significatifs et nous dirons plus largement ont des thèmes qui veulent dire quelque chose. Mais si l'on dresse le thème de quelqu'un qui n'est pas marqué par les astres, à sa naissance ou plutôt qui n'est pas parvenu à naitre en phase avec certaines configurations - ce qui est la marque de l'astro-sensibilité- comment le saura-t-on? Il serait trop simple de croire que cela se voit d'après le thème. Toujours cet argument spécieux!
Le travail de Gauquelin semble bien ne fonctionner qu'a posteriori, après coup et il est tout à fait vain d'en faire un outil prévisionnel si ce n'est dans les généralités: on dira que toute personne vouée à sortir du rang tend à naitre sous une configuration exceptionnelle, au regard des angularités (horizon-méridien). En d'autres termes, on prévoira que la probabilité est grande pour un futur leader de naitre au moment où l'une des cinq planètes gauqueliniennes (Lune, Mars, Jupiter, Saturne, Vénus) est '"dominante" au sens de son angularité en fonction du lieu et de l’heure de naissance, étant entendu que ces astres traversent cycliquement l'espace à chaque rotation, quotidienne, de la Terre. On est là dans une micro-astrologie adaptée aux conditions spécifiques de la venue au monde, qui se jouent sur des durées et des délais très brefs une fois la phase finale amorcée.
Mais en est-il autrement pour le cycle saturnien, tel que nous l'avons défini, dans nos propres travaux? Nous répondrons d'une part que la temporalité n'est plus du tout la même. On est dans une macro-astrologie. Ce n'est plus une question d'heures mais d'années et le temps pour se "retourner" est à une toute autre échelle!
L'on peut d'ailleurs garder l'image d'une naissance dans la mesure où c'est au moment de telles configurations, cette fois au niveau stellaire et zodiacal, que "naissent", publiquement, les leaders. On aura compris que l'on ne parle plus ici de la sortie du ventre de la mère mais de l'émergence sociale du chef et de sa reconnaissance.
On pourrait d'ailleurs poser le problème tout à fait autrement en disant que c'est lorsque certaines configurations se produisent que certaines personnes sont "poussées" en avant, au sens physique comme au sens psychique, la naissance étant une poussée, tout comme la reconnaissance qui détermine une certaine réputation.
Donc, il suffirait d'observer quelles sont les personnes qui sont "poussées" par les dites configurations au moment où celles-ci se produisent.
Un protocole d'expérience pourrait être en vérité établi dont on pourrait esquisser les grandes lignes. Au moment où telle planète se lève ou domine, l'on note, dans les hôpitaux, les enfants qui sont nés à ce moment là, sous réserve que le processus s'est déroulé naturellement, sans intervention chirurgicale ou chimique. Les parents de ces enfants reçoivent un certificat qui donnera à leur enfant accès à certaines filières particulières, étant bien entendu qu'une proportion des dits enfants ne sera venue au monde dans ces circonstances que par hasard. Mais le jeu en vaut la chandelle car ainsi l'on aura présélectionné une quantité significative, dans le tas, d'enfants voués à une réussite particulière. Cela pour les données Gauquelin.
En ce qui concerne, notre propre modèle - qui vient compléter et non se substituer à celui qui ressort des résultats Gauquelin - la démarche est évidemment différente mais en gros, la problématique reste la même avec les déchets à prévoir.
Il convient d'examiner ce qui se passe dans une société donnée, au sein de toutes sortes de structures, au moment où la conjonction saturnienne se produit, à savoir tous les 7 ans environ mais l'on peut aussi aborder la question des incidences disjonctionnelles, à mi-parcours (voir nos travaux sur ce sujet). On relèvera les noms des personnes, à tous les âges, qui semblent avoir été propulsés à ce moment là et avoir joui de ce fait d'une certaine reconnaissance et là encore, ces personnes seront traitées de façon particulière, notamment en vue des échéances à venir. Rappelons que nous pensons que ces phénomènes sont liés à des modifications de l'activité cérébrale. En effet, pour que les personnes en question soient agies par les astres, encore faut-il qu'elles puissent fonctionner en tant que capteurs, que récepteurs. A contrario, les personnes ne présentant aucune variation de la dite activité pourraient être exclues de la sélection.
Rappelons que les personnes les plus marquées par la cyclicité sont des leaders "nés". Ils se caractérisent notamment par une forte expansion spatio-temporelle, en ce sens qu'ils couvrent de vastes populations, en des pays divers et qu'ils se projettent sur de larges périodes de temps, allant d'un passé lointain à un futur anticipé.
On aura compris que le sort de l'astrologie du XXIe siècle passe par une prise en charge de ces questions à un très haut niveau d'implication sociale et exige des moyens à grande échelle mais il s'agit bien là pour une société d'exploiter au mieux ses ressources humaines, son or "gris", sa "matière grise". Dans un monde où les hommes seront de plus en plus menacés par l'emprise technologique, l'on devrait au cours des prochaines décennies, en arriver à un stade où, paradoxalement, face à un certain nivellement des performances, aidées par ordinateur, les sociétés seront en quête de personnages exceptionnels, mus par d'autres énergies que celles de la machine terrestre et qui dépendent de la "mécanique céleste". Car l'Humanité ne saura tenir bon face à la machine qu'en renforçant son potentiel humain au plus haut niveau, en identifiant ses surhommes. Certains Etats prendront certainement de l'avance voire le dessus sur d'autres en recourant au service de cette nouvelle astrologie que nous prônons, d'autres poursuivront en se soumettant toujours plus au progrès technique, quitte à asservir totalement les hommes qui ne vaudront plus que par les machines qui leur seront affectées. Passage de l'être à l'avoir, de la croissance interne à la croissance externe. En attendant, on peut en faire des scénarios de science-fiction pour marquer les esprits!


JHB
02. 11 09

Le choix des cinq planètes gauqueliniennes

par Jacques HalBronn

La succession des jours de la semaine en rapport avec des noms de planètes est un sujet d'étonnement : soleil-lune-mars-mercure-jupiter-vénus-saturne. Néroman, dans les années 40 (Grandeur et Pitié de l'astrologie, Ed. Sorlot) en proposa une clef consistant à placer les jours sur un cercle et à les relier selon l'ordre astronomique, ce qui conduit à une forme intéressante, une étoile à cinq branches. Nous même (voir Mathématiques Divinatoires, Paris, La Grande Conjonction-Trédaniel, 1983) avons aussi étudié les rapports entre ces deux agencements dont l'un semble bien dériver de l'autre.
Voilà donc encore un exemple de dérivation dont nous traitons dans cette livraison du journal de bord mensuel et qui vient s'ajouter à toutes sortes de subdivisions.
Mais nous voudrions ici nous contenter d'observer sous un jour un peu nouveau ce fameux dispositif qui a traversé les siècles en dépit de son apparente étrangeté et continue à marquer le nom des jours de la semaine dans l'Occident latin ou latinisé.
Disposons donc cette fois les 7 astres en deux colonnes avec le soleil en haut/


SOLEIL
Saturne - Lune
Vénus - Mars
Jupiter - Mercure

A chaque ligne, nous avons face à face une planète "intérieure" (Mercure, Vénus et d'une certaine façon la Lune) et une planète '"extérieure" (Mars, Jupiter, Saturne)
On retrouve d'ailleurs les couples planétaires du dispositif des domiciles: Vénus (balance-Mars (bélier) , Jupiter (sagittaire)-Mercure (gémeaux), Lune (cancer)-Saturne (capricorne)
Voilà qui montre que l'on accordait une importance évidente à une telle classification entre ces deux groupes de planètes lesquelles différent par leur vitesse de révolution, un groupe se plaçant dans le cadre solaire et un autre y échappant, du moins sous un certain angle.
Le groupe "solaire" est en effet constitué de deux planètes qui ne s'en éloignent guère, Mercure et Vénus et de la Lune dont les rapports avec le Soleil étaient un fait bien connu, notamment en ce qui concerne la nouvelle lune et la pleine lune.
L'autre groupe offre une cyclicité sensiblement plus ample, permettant ainsi de déterminer des périodicités plus longues, par delà le cycle annuel, la Lune permettant quant à elle de dépasser le cycle diurne pour le remplacer par celui de la semaine (et du mois).
Dans le système Gauquelin, on notera l'absence du soleil et de Mercure. Selon nous, cela faisait en effet double voire triple emploi.
L'on peut imaginer que les astro-législateurs qui déterminèrent le recours à cinq planètes, souhaitaient que chaque planète ait un cycle bien distinct des autres. Or, en géocentrique, Vénus, Mercure et le Soleil ont un cycle à peu près de même durée. Quant au choix de Vénus, il semble que soit il ait été arbitraire - il fallait bien choisir- soit qu'il ait été dicté par sa visibilité supérieure à celle de Mercure, trop proche du soleil et par l'absence nocturne du soleil.

Lune: 1 mois
Vénus 1 an (en géocentrique)
Mars 686 jours (et 780 jours pour la période synodique, temps mis par cette planète pour revenir à la même configuration Terre-planète-Soleil)
Jupiter 12 ans
Saturne 28 ans.
Nous sommes là placés dans une problématique de choix (dont nous avons fait le thème du colloque des 11 et 12 novembre, à Marseille et Montpellier). Cette idée de choix semble être en effet totalement "squeezée" par la pensée astrologique contemporaine qui se caractériserait plutôt par le non -choix, le déni du choix. Le cas des transsaturniennes est significatif: il est toujours possible de soutenir que ces planètes étaient là de toute éternité, que leur intégration récente n'est que justice, ce qui correspond notamment à la position de J. P. Nicola.
Ce qui gène, entre autres, chez Gauquelin, mais qui est justement extrêmement instructif, c'est que toutes les planètes ne semblent pas agir du moins sur le plan qui est le sien. Elles peuvent évidemment "agir" sur leurs clients par le truchement et la volonté des astrologues....
L'idée de choix est évidemment au cœur de toute approche anthropologique à laquelle tant d'astrologues semblent être ou vouloir être totalement étrangers, ce qui explique qu'ils aient le plus grand mal à distinguer (voir nos autres textes) entre les choix fondamentaux et les choix accessoires quand il s'agit de repenser ou/et de réformer l'astrologie.
Un autre choix majeur, outre celui mis en évidence, il y a un demi-siècle par Gauquelin (mort en 1991) est celui de Saturne comme servant à constituer, selon nous, le grand cycle, la "grande année". Nous employons à dessein cette expression généralement affectée à des périodes beaucoup plus longues, de plusieurs millénaires car nous pensons que le passage d'1 an à 30 ans peut aisément être qualifié de "grande année". On aura compris, en effet, que le choix d'un cycle détermine une temporalité spécifique. Plus le cycle est court et plus le temps imparti le sera et inversement.



JHB
02. 11. 09

Astrologie et sémiologie

par Jacques HalBronn


Il nous semble que l'on ne peut comprendre le phénomène astrologique sans aborder la question de la perception et de la captation des signes, tant cosmiques que sociaux en précisant que la hiérarchie sociale est largement fonction de nos facultés sémiologiques.
Nous avons déjà abordé, lors de précédents travaux, la délicate question des inégalités humaines face aux signes cosmiques, seule une certaine élite, à notre avis, étant en mesurer de se brancher sur une certaine dynamique céleste. Ce point est contesté par les tenants d'une astrologie "pour tous" et notamment du thème natal, comme bagage dont chaque humain serait doté à la naissance et qui serait comme un gage d'égalité, en dépit des différences existant entre les cartes du ciel.
Mais un autre angle- psychopathologique- mérite aussi d'être considéré qui expliquerait le recours à l'astrologie chez certaines populations souffrant de difficultés de repérage sémiologique au sein des milieux où elles résident. Ce qui pose, sous un jour nouveau, la question du langage astrologique (voir notre récent entretien avec Carole Leblay, sur teleprovidence.com, à Paris, le 31.10. 09)
Dans les deux cas de figure, nous avons affaire à des messages particulièrement subtils qui ne sont pas décodés automatiquement par tous et qui, au demeurant, ne sont pas évidents à traduire dans la mesure où ils ne passent pas par le langage ordinaire.
Et c'est justement là que l'astrologie intervient en ce qu'elle prétend traduire une langue qui ne serait pas comprise par certains. Rien à voir cependant avec le langage des astres que seul le subconscient de certains "élus" pourrait déchiffrer et "traduire " en actes. Cette idée de traduction en actes nous semble essentielle : la meilleure façon de montrer que l'on a compris un signe, c'est d'agir, de se comporter en conséquence. Celui qui n'adopte la bonne attitude en société prouve par là qu'il n’a pas enregistré certains signes/signaux et il en paie les conséquences. On est là dans une forme de sociopathie caractéristique des comportements des marginaux (enfants, émigrants, psychopathes, malades etc) Et ce seraient justement ces marginaux qui seraient la cible, au sens commercial du terme, des astrologues de terrain, venus demander de l'aide au niveau sémiologique de façon à adopter un comportement plus approprié aux circonstances rencontrées.
En ce sens, le rôle de l'astrologue sera d'optimiser des façons d'agir chez ses clients, plutôt que de procéder à un portrait psychologique. Comme nos actes en société déterminent des effets, l'on peut parler ici de prévision. Changez votre comportement et les choses changeront à terme autour de vous. En ce sens, il est juste de dire que l'astrologue doit conseiller, coacher, doit proposer de nouvelles attitudes, l'aspect psychologique ne jouant ici que pour comprendre ce qui viendrait bloquer la compréhension des signes sociaux environnants et la mise en œuvre des bons choix comportementaux.
En d'autres termes, nous dirons que l'astrologue est censé aider son client à mieux capter les signes que lui envoient les personnes avec qui il a affaire. Il le fera en étudiant le thème des dites personnes et éventuellement réalisera une synastrie (une comparaison de thèmes) avec le thème de son client. Il va de soi que les gens "normaux" se débrouillent sans recours à l'astrologie mais -comme nous l'avons souligné ailleurs - les techniques d'aide tendent à être adoptées par des populations beaucoup plus larges que celles qui sont visées au premier chef, et ce dans toutes sortes de domaine dont l'astrologie.
Bien sûr, pour un malentendant, un sourd muet, il y aura aussi un certain déficit sémiologique tout comme pour un non ou un mal voyant, un aveugle. Et pour pallier de tels handicaps, l'on a élaboré des langages, comme le braille, la "langue des signes". L'aveugle qui s'initie au braille pourra donc lire les textes en braille qu'on lui présentera et ainsi de suite. La personne qui ne capte pas certains signes (au niveau de la gestuelle, au niveau du discours etc, voir le Guide Pratique de Michael Curtis, "Comment Décrypter Le Langage du Corps : "http://www.progagnez.com/Langageducorps/pagedevente.html) apprendra l'astrologie pour pouvoir ensuite lire des textes accessibles en "astrologique" et qui sont constitués par des cartes du ciel mais aussi par une certaine terminologie planétaire, zodiacale etc plus ou moins étoffée.
Le problème, outre le caractère illusoire d'une telle "solution", c'est que dans le cas de la consultation astrologique, l'astrologue recourt à un langage astrologique que ses clients, en règle générale, ne maitrisent guère. Il en serait autrement si le client suivait des cours d'astrologie et rencontrait des initiés à l'astrologie. D'où la séparation radicale entre cours et consultation d'astrologie, le cours pouvant être une approche de la consultation mais non l'inverse.
Une autre question qui se pose est évidemment celle de la pertinence de la traduction d'une certaine signalétique sociale dans le langage astrologique. Si l'attitude conseillée par l'astrologue ne donne pas de bons résultats, c'est que le système est défectueux. Mais comme les conseils de l'astrologue ne sont pas uniquement dictés par l'astrologie, une évaluation du travail reste bien difficile à envisager, surtout si le dit astrologue n'est pas atteint des maux dont souffre son client. A contrario, un astrologue aussi démuni sémiologiquement que son client constituerait un cas plus intéressant à étudier. Le moins que l'on puisse attendre d'un astrologue est d'ailleurs qu'il sache doser son propos de façon à permettre à son client de l'intégrer. En fait, chez certaines personnes qui n'existent que parce qu'elles se sont approprié, savoir ce que l'autre revendique être peut suffire à le connaitre puisque nous ne serions que ce que nous prétendons et déciderions d' être...
Il nous semble que le terme de coach astrologique serait hautement recommandé dans la mesure où l'astrologue, selon nous, serait d'abord celui qui améliore les actions de ses clients. Rappelons que le mot karma signifie action en sanscrit. Certes, le client de l'astrologue peut aussi s'interroger à son propre sujet mais il nous semble assez évident que le client ne peut être aussi étranger à lui -même qu'à autrui dont il ne capte pas les intentions encore que si le client se situe mal face à autrui, il risque effectivement de ne pas avoir un regard approprié sur lui-même. C'est donc bien la question des relations du client avec autrui qui relèverait du champ d'une certaine astro-pathologie.
En conclusion, nous dirons qu'il ne s'agit pas "simplement" de traduire en français (ou en toute autre langue vernaculaire) ce qui serait dit par telle ou telle personne s'exprimant dans une langue étrangère mais bien de "traduire" en actes des informations qui auraient été mal captées par le client, au sein d'une société donnée.
Ainsi, dirons-nous que le langage astrologique se présente comme une interface entre une psycho-socio-sémiologie relative à un milieu donné et le client s'exprimant dans une certaine langue vernaculaire. Il s'agit de lui "mettre les points sur les i", de lui faire comprendre des points dont il n'aurait pas bien saisi la signification.
Tout le champ de l'astrologie tournerait donc autour d'enjeux sémiologiques, en rapport avec la captation de signes subtils, exigeant des "antennes" pour être perçus. Deux domaines s'offrent ici: une première astrologie élitique à caractère cyclique pouvant aider le monde à repérer ses chefs et aux futurs chefs à connaitre les cycles dont ils dépendent et une seconde astrologie visant à aider une population désorientée, maitrisant mal ses relations à autrui. L'une est dans un registre de temps, de périodicité, l'autre d'espace, relationnel. La première nous semble promise à un bel avenir au cours du XXIe siècle et plus largement du Troisième Millénaire tandis que la seconde nous semble assez peu crédible mais sauve sa mise par le truchement de l'astrologue qui "y met du sien" et "fait la part des choses". L'on se demandera pourquoi deux champs aussi différents peuvent cohabiter sous le même label. Cela tient au fait qu'autour de tout système, se développe un "SAV", un service après vente, de dépannage voué à traiter toutes sortes de dysfonctionnements. Rappelons que toute la théorie de l'individualisme est née de recherches pathologiques. (Les tempéraments d' Hippocrate) car ce qui nous distingue de notre prochain, c'est notre idiosyncrasie avec toutes nos bizarreries physiques et psychiques, nos "signes particuliers" qui nous décalent par rapport à la norme, de là à envier ceux qui se distinguent par leurs différences et à faire de cela un idéal de vie...., le grand chic étant désormais d'être inclassable.
L'astrologie nous dirait ce que signifient les astres au travers de leur langage mais en réalité, ce qui intéresse les gens, ce n'est pas ce que disent les astres mais bien ce que disent les hommes et les astres nous aideraient à comprendre les hommes, eux-mêmes marqués peu ou prou par les astres. On retiendra que le recours à l'astrologie devrait être réservé à des cas pathologiques d'une part, à des cas de destins exceptionnels de l'autre. Rien de ce qui est dans la norme, dans la médiocrité (au sens de moyenne) ne relève, selon nous, de l'astrologie laquelle a à traiter de ceux qui s'élèvent très haut, se placent au centre, au sommet et de ceux qui descendent très bas, dans les marges, à la périphérie.
Nous terminerons en mettant en garde ces astrologues qui présentent l'astrologie comme étant un langage sans peser ce que cela peut signifier. Qu'est ce qu'en effet peut signifier le mot "langage" dans la bouche de la plupart des astrologues? D'aucuns diront que c'est un moyen de comprendre ce qui se passe, qui s'applique à tout et n'importe quoi et qui donne toujours quelque indication, quelque réponse : on trace le thème et on déchiffre un peu comme avec le marc de café! On ne peut s'empêcher d'y trouver des relents de divination, de mancie/mantique dès lors qu'au lieu d'étudier les cycles cosmiques lesquels déterminent des dates à l'échelle de l'humanité, l'on fait le thème pour le moment de la consultation ou pour celui de la naissance du client, comme si ces moments là faisant automatiquement sens sur le plan astrologique, ce dont nous nous permettons de douter. L'astrologie, alors, nous parle, comme le ferait la Pythie, dans un langage oraculaire que l'astrologue aurait la formation pour traduire à la façon dont Joseph interprétait le songe de Pharaon (Bible) en sachant donner sens à la symbolique (7 vaches grasses, 7 vaches maigres).
Que dire du préjugé à la mode chez nombre d'astrologues à l'encontre des "voyants"? On notera d'abord qu'il existe une évidente promiscuité : nombre d'astrologues, sur Internet, ne figurent-ils pas dans des annuaires intitulé "réseau des voyants", "guide des voyants et des astrologues" sans parler des pages jaunes où l'on ne sait jamais à qui l'on a affaire. Qu'est ce qui distingue, finalement, l'astrologue du voyant? D'abord, nombre de voyants ont des notions d'astrologie et nombre d'astrologues ont certaines facultés d'intuition. En fait, le débat concerne plutôt les techniques concurrentes de l'astrologie et non les facultés parapsychologiques. Nous dirons que le clivage est celui des "pouvoirs" et des "savoirs". Les pouvoirs sont une affaire personnelle, les savoirs relèvent d'une recherche collective, impliquant de facto une certaine hiérarchie et une transmission de haut en bas de la pyramide astrologique socioprofessionnelle. En dernière instance, les astrologues sont censés, à l'instar des médecins, s'inscrire au sein d'une structure- d'une Faculté- déterminant des orientations s'appliquant à tous ceux qui en relèvent. Autrement dit, les astrologues sont censés - et c'est au cœur de leur image de marque- s'inscrire au sien d'une "Cité scientifique", à laquelle ils collaborent ou à laquelle ils se soumettent quand de nouvelles approches sont mise en place. En est-il réellement ainsi? Au final, plus ou moins.... Il y a une certaine transmission, il y a des maitres à penser qui font école, l'astrologue n'est pas censé être seul dans son coin comme pourrait l'être un voyant qui n'aurait de compte à rendre qu'à lui-même. Dans les faits, néanmoins, l'astrologue semble préférer, bien souvent, une attitude plus ambivalente, à mi-chemin entre celle du médecin voué à respecter certaines consignes de son "Ordre" (Science) et celle du praticien qui s'en tient à sa cuisine personnelle (Art) et qui n'apprécie pas de dépendre d'une quelconque autorité supérieure.
En fait, il ne faudrait jamais perdre de vue le fait que l'astrologue commence par vouloir s'aider lui-même, par l'astrologie, avant de tenter de conseiller autrui. Or, s'aider soi-même est une affaire qui se joue 24h/24 et 7 jours/7, ou du moins pendant les heures de veille, impliquant une certaine existence sociale. On comprend la difficulté à passer, ensuite, à un niveau scientifique, exigeant de passer du sujet à l'objet et de se demander non plus ce dont on a besoin mais comment le monde est structuré. Déclarer à un astrologue que l'astrologie ne donne que des informations à certains moments et pas en permanence, c'est remettre, ipso facto, l'investissement quotidien du dit astrologue qui risque d'être en manque, comme si l'on demandait à quelqu'un de n'utiliser ses lunettes qu'à heures fixes et non en permanence. Ajoutons que ces deux astrologies qui s'opposent sont fort différentes quant à leurs outils: l'une est un véritable kaléidoscope dont la diversité semble apte à refléter la complexité du vécu individuel tandis que l'autre est bien plus dépouillée et vise à fixer une série de rendez-vous cosmiques sensiblement espacés. On retrouve d'ailleurs la trace d'une telle conflictualité entre astrologie individuelle et astrologie mondiale, les tenants de l'une accusant les tenants de l'autre de concourir à la perte de l'Astrologie (voir notre entretien avec Daniel Véga, sur teleprovidence.com)
Nous établissons un lien entre sémiologie et somatologie. Lorsque le corps devient douloureux, dans bien des cas, il y a message. Notre corps nous indique de la sorte que quelque chose ne va pas mais ce n'est pas la douleur en question qui fait problème puisqu'elle n'est que signe mais ce qu'elle exprime. Une fois le message entendu, il n'a plus à se manifester par ce biais somatique. Selon nous, une des principales causes de malaise se situe dans notre rapport à la technique lorsque celle-ci se substitue à quelque chose de plus "naturel" à commencer par la présence de l'autre. Notre corps supporte mal les mystifications dont il est ainsi l'objet. Mettre fin à certaines d'entre elles contribuera à faire baisser le degré de somatisation. Une fois de plus, celui qui ne capte pas les signes -que ce soit au niveau cosmique, au niveau social ou au niveau personnel et parfois aux trois niveaux à la fois- est condamné à l'imprévoyance et donc à la surprise quant aux conséquences de ses dires et de ses actes.
La nature n'est pas, par elle-même, sémiologique (voir notre entretien de novembre 2009 avec Serge Bret Morel, sur téleprovidence) car cela exigerait qu'elle portât un regard sur elle-même. C'est probablement le fait de ne pas avoir saisi ce point qui aura entrainé nombre de maîtres à penser de l'école française d'astrologie du siècle dernier (J. P . Nicola, André Barbault, Dane Rudhyar) à pratiquer une approche globale du cosmos ou en tout cas du système solaire. Il importe, en effet, de distinguer le point de vue de la Nature et le point de vue de l'Homme regardant, contemplant, considérant la dite Nature. Selon le premier point de vue, trop vite adopté par la plupart des astrologues modernes, la Nature est un tout indivisible, où tout est solidaire. On ne peut prendre une planète et pas une autre, ce ne serait pas "logique", arguent-ils. Selon l'autre point de vue, le notre, l'Homme instrumentalise le monde, à sa guise, selon ce qu'il en perçoit, à un moment donné et selon ce qu'il entend en faire. Si j'ai besoin de bois pour fabriquer un bateau, je prendrai le bois qui est à ma portée et dans la quantité nécessaire. Je n'aurai pas besoin de couper toute une forêt pour ce faire. Si l'on admet que l'astrologie est un bateau, un vaisseau, que les hommes se sont construit pour mieux traverser, baliser, le temps, l'on comprendra qu'il n'était nullement nécessaire de tout prendre du cosmos pour atteindre ce but, bien au contraire cela eût été contre-productif. Certes, quand je cherche quelque chose, je dois avoir une perception globale pour repérer la chose en question mais seule celle-ci m'importera au final.
La nature, répétons-le, ne détermine pas de signaux. Ce sont les hommes qui se (lui) forgent une sémiologie. Une planète, isolée, ne saurait nous intéresser, astrologiquement, il importe qu'elle forme une certaine combinatoire avec un autre astre et la Nature comporte un nombre infini de combinatoires. Or, l'Homme n'a que faire, pour organiser sa propre vie, tant individuelle que collective, de l'infinitude....On ne saurait se dire "humaniste" si l'on ne comprend pas cela! En fait, tout se passe comme si certains astrologues rêvaient d'une signalétique qui n'aurait pas été établie, élaborée par les Hommes et qui, pour cette raison, prévaudrait. Une sorte de super-signalétique émanant directement du Cosmos et dont les astrologues seraient les zélés interprètes. Si de nos jours, une telle signalétique cosmique existe et est à observer, c'est parce que des hommes l'ont, en d'autres temps, déterminée, fixée, en opérant des choix que le cosmos lui-même aurait été bien en peine d'effectuer. Il y là une dialectique entre le règne minéral d'une part, les règnes végétal et animal de l'autre, les seconds structurant le premier, non pas sur un plan objectif mais subjectif, par le regard porté sur le premier.


JHB
20. 11. 09

Critique d'une astronomie prise comme matrice structurelle

Par Jacques HalBonnn


La grande idée de Jean-Pierre Nicola aura été de trouver un moyen de différencier astrologiquement les planètes entre elles sur la base de certaines de leurs caractéristiques astronomiques (vitesse de révolution et éloignement relatif, qui vont d'ailleurs de pair).
Certes, le corps humain est-il un exemple de différenciations fonctionnelles entre les organes qui le constituent (cœur, poumons, estomac, bouche, yeux etc, etc). L'Homme Zodiaque est bien connu iconographiquement pour représenter les correspondances entre les parties du corps et les signes du zodiaque. Mais justement un tel dispositif se révéla surtout utile aux médecins devant traiter telle partie malade. Plus généralement, nous dirons que c'est la pathologie, la carence, qui sont cause de nombreuses différenciations et aussi de certains progrès, notamment au niveau technique. C'est ainsi que la théorie des tempéraments (d'Hippocrate) est certainement liée à des dysfonctionnements organiques de certaines "humeurs" (bile (jaune, noire), sang, muqueuse)
En effet, quand un organisme connait un dysfonctionnement, il faut intervenir ponctuellement là où il y a problème, ce qui conduit à un besoin de différenciation en vue d'une localisation. La plupart des divisions astronomiques visent à localiser un astre, à baliser le système solaire, tout comme l'on nomme les rues d'une ville pour se repérer ou les membres d'un même groupe. De là à chercher des fonctions du fait des dénominations, il y a un pas que franchit l'astrologie en général et la "conditionaliste" en particulier.
Il faut comprendre que de telles appellations sont aléatoires, interchangeables et somme toute conventionnelles. Celles là ou d'autres....L'important est que l'on s'entende, que l'on sache de quoi on parle...Ni plus, ni moins.
Y-a-t-il un quelconque intérêt pour l'astrologie à conférer des significations à des éléments d'un ensemble qui, au niveau astronomique, ne correspondent pas à des fonctions distinctes. On pourrait par exemple comprendre que l'on établisse des correspondances entre certains organes du corps et certaines fonctions psychiques mais au niveau astronomique, une telle différenciation n'existe pas. Mars n'a pas une fonction distincte de Jupiter au regard de l'astronomie alors que pour la médecine, le cœur n'a pas la même fonction que le foie... Cela dit, l'on peut s'amuser à mettre en correspondance une planète avec un organe du corps mais ce n'est pas l'astronomie qui est ici le point de départ mais bien le corps humain qui est la matrice. De même pourrait-on dire que les planètes aient pu être mises en correspondance avec des dieux de la mythologie (la couleur rouge de telle planète rapprochée de l' 'Horus égyptien, du Arès grec ou du Mars latin) mais certainement pas l'inverse?
Autrement dit, tout se passe comme si le cosmos avait été rapproché d'autres domaines plus structurés que lui et non l'inverse. Qu'ensuite, à partir de certaines qualités attribuées aux astres, l'on ait cru que l'on pouvait partir des astres, il y a là bel et bien un contresens épistémologique voire métaphysique. Au mieux, les dénominations astrales ne seraient qu'un maillon d'une chaine de correspondance et non leur point de départ, comme semble le laisser penser Nicola. Erreur de perspective d'autant plus surprenante que Nicola prend ses distances par rapport à toute une tradition sans pour autant aller jusqu'à détrôner le cosmos d'un statut matriciel qui n'est pas le sien, diachroniquement.
En revanche, le corps humain nous parait bel et bien jouir d'un tel statut, avoir pu servir de référentiel par rapport auquel toutes sortes de séries, d'ensembles auraient pu être raccordés et donc unifiés au sein d'un ensemble plus vaste d'analogies.
Dans le cas des planètes "Gauquelin", dont la pérennité à travers les âges semble avoir été démontrée statistiquement depuis déjà un bon demi-siècle on a bel et bien affaire à un référentiel planétaire correspondant à des fonctions socioprofessionnelles bien différenciées. Mais, comme nous l'avons dit, cette mise en correspondance ne s'appuie pas en réalité sur un matriciel astronomique mais sur des correspondances issues de la mythologie et probablement de la médecine. En évacuant les dites correspondances, pour ne s'en plus tenir qu'aux planètes proprement dites, Nicola se voit contraint de surinvestir ce plan en affirmant - ce qui renvoie à la question de la poule et de l'œuf - que tout le système de correspondance découle du système solaire alors qu'il nous semble assez évident que le système solaire n'a pas conféré mais reçu des attributions par mimétisme avec d'autres plans, donc de façon parfaitement anthropocentrique.
Tout le système RET de Nicola n'a point d'autre raison d'être que d'autonomiser la symbolique astronomique et d'en faire le commencement et non le milieu voire la fin d'une chaine analogique. Tel semble bien, avec le recul, avoir été le pari et l'enjeu de sa démarche, consistant à traduire en termes philosophiques la position de chaque planète au sein du système solaire, de la Lune jusqu'à Pluton selon le code R pour représentation, E pour existence, T pour transcendance. Véritable "révolution copernicienne" qui ferait du système solaire non pas une entité en orbite autour des représentations humains mais le centre des dites représentations.
Nous ne suivrons absolument pas Nicola dans cette direction, ce qui ferait bien trop d'honneur au cosmos. Le seul signe qui nous semble "parlant" au niveau des mouvements cosmiques, est celui des conjonctions. Ce n'est pas comme le soutient Nicola le mouvement ou/et la distance de telle planète par rapport au soleil qui importerait mais les "aspects" entre les planètes et la sphère des étoiles fixes ou, du moins entre deux planètes, comme l'avait bien compris Kepler dont Nicola semble par ailleurs se revendiquer....Les planètes ne s'exprimeraient, selon nous, que par le ballet qu'elles forment entre elles ou entre elles et les étoiles (selon notre propre approche) et non pas leur vertu propre.
On ne reviendra pas ici sur un autre problème qui est celui de la non nécessité pour l'astrologie de tenir compte de toutes les planètes du système solaire. En tout état de cause, à partir du moment où le système solaire perd le statut matriciel que voulait lui conférer Nicola, la question ne se pose ni ne s'impose plus. Il semble que Nicola soit parti du constat qu'en astrologie, toutes les planètes comptaient au niveau de la pratique pour en faire un postulat sous forme de sophisme: si en astrologie, chaque planète importe, et si l'astrologie découle de l'astronomie, donc chaque planète du système solaire est porteuse de signification de façon intrinsèque.
Pour nous, la question des dénominations des planètes n'est qu'un épiphénomène - comme le sont toutes formes de correspondance- ce qui n'exclut certes pas que d'aucuns astrologues-législateurs aient conféré aux dénominations affectées aux planètes une signification, notamment au regard des intitulés mythologiques respectifs et aient mis en correspondance planètes et castes. Les dénominations astronomiques sont bel et bien de seconde main et l'on sait que lorsque l'on emprunte à un champ quelconque, l'on en arrive à conférer le statut de source à ce qui ne l'est aucunement. Cas de figure banal en textologie (Histoire des textes) et que nous avons largement abordé dans nos travaux universitaires (thèse d'Etat, post doctorat, voir notre article " Jacques Halbronn", sur Wikipedia).
Nous dirons que plusieurs exégèses se sont développées autour du ciel. L'une à partir des attributions mythologiques propres à chaque planète, -dont nous avons montré qu'elles ne s'originent pas dans le cosmos mais qu'au contraire elles annexent celui-ci l'autre, qui correspond à notre "école" veut que le seul signe pertinent soit celui formé, cycliquement, par les rapports entre les astres eux-mêmes, ce qui, somme toute, correspond à une acception satisfaisante de la notion de signal, au sens pavlovien du terme. Tout comme le chien de Pavlov - dont Nicola traite assez abondamment - la formation de la conjonction stimule un certain comportement à mesure que la conjonction est de plus en plus évidente et inversement quand celle-ci peu à peu se dénoue.
En ce qui concerne le processus conjonctionnel et plus largement cyclique, nous dirons qu'il est le seul "signe" qui émane du système solaire et encore, selon nous, à condition, de connecter une planète avec une étoile. Or, il existe un nombre infini de configurations possibles, bien plus important que le nombre de planètes. C'est ainsi, pour ne prendre que le cas de Saturne, il y a Saturne-Mars, Saturne-Jupiter, Saturne-Uranus, Saturne-Neptune, Saturne Pluton sans parler des rapports avec un nombre considérable d'étoiles fixes. Et tout est à l'avenant si l'on prend d'autres planètes....Il aura donc bien fallu faire des choix pour isoler la configuration de référence, celle à laquelle il serait accordé astrologiquement quelque importance. Selon nous, le choix qui s'opéra fut celui des conjonctions de Saturne avec une série d'étoiles fixes, dites royales et correspondant initialement aux 4 directions de l'espace. Les raisons d'un tel choix, de toute façon nécessaire, furent, selon nous, le parallèle avec le rapport soleil-lune, structuré en 4 périodes de 7 jours. L'on voulut retrouver le même système à une autre échelle, d'où un choix permettant de formater 4 périodes de 7 ans, sans que chacune de ces périodes n'ait à être différenciée quant à sa signification.
En conclusion, nous dirons que l'on doit distinguer les vraies et les fausses matrices "symboliques". On entendra par vraies matrices celles qui sont porteuses objectivement d'une certaine structure -l'organisme humain, les saisons, le jour et la nuit- pour les distinguer des imitations analogiques projetées sur des données qui en elles-mêmes ne génèrent pas de structure mais peuvent se nourrir des structures existantes, se calquer sur elles. Il est urgent qu'un tel tri s'opère en ce qui concerne l'astrologie. C'est ainsi que les mois de l'année nous semble être un cas limite: ils sont certes articulés sur les saisons mais ils sont aussi dus aux lunaisons (rencontres mensuelles lune-soleil) lesquelles ne sont pas, en elles-mêmes, une structure signifiante, ce qui oblige à plaquer dessus les saisons au prix d'un passage du 4 au 12, tout à fait arbitraire.
Il serait bon d'approfondir les "vraies" matrices qui sont souvent bafouées par la technique. C'est ainsi que la dialectique du masculin et du féminin se retrouve enfouie par des réseaux de correspondances qui finissent par être considérés comme ayant une quelconque valeur matricielle. N'oublions pas que les astres, au regard de l'astrologie, sont plus souvent des supports- c'est le dieu Mars qui intéresse l'astrologie gauquelinienne et non la planète Mars - que des causes directes, ce qui complique évidemment le rapport entre astrologie et astronomie/

JHB
28. 10. 09

Les tares de la communication astrologique.

par Jacques HalBronn

Nous mettons en ligne dans quelques jours des extraits d' une émission de FR3 tournée en l'An 2000, à Lyon et qui vient compléter celle que nous avons déjà présentée, il y a peu, passée sur TF1, fin 1992. On s'interrogera sur la "communication" des astrologues, comme on dit.
Ce qui frappe finalement, c'est que ceux-ci semblent incapables de s'entendre sur ce qui fait le cœur de l'astrologie et mettent en avant ce qui souvent est secondaire et qui plus est varie d'un astrologue à l'autre, ce qui va de pair.
Mais leurs adversaires, également, ne semblent pas trop savoir ce qui compte vraiment pour la cause astrologique et partent le plus souvent sur de fausses pistes qui restent en surface.
C'est d'ailleurs là tout l'inconvénient de faire représenter l'astrologie par des praticiens ou des enseignants de la pratique astrologique, c'est qu'ils proposent un produit "clefs en main", qui comporte forcément à la fois les fondations mais aussi le type de lavabo voire de tapis pour le salon, sinon le téléviseur ou les fleurs du jardin. Bref, chacun propose "son" astrologie et celle-ci est évidemment indéfendable sous cette forme "globale" ne serait-ce que parce que toutes sortes de facteurs non astrologiques et non maîtrisées interfèrent, comme des effets de mode, comme ce qui est tombé sous la main etc L'avoir se mélange avec l'être, l'occasionnel avec l'essentiel si bien que l'hétérogène l'emporte sur l'homogène. La maison est effectivement habitée, meublée, décorée mais ce n'est pas ainsi que l'on enseigne l'architecture ou la maçonnerie!
Pour le praticien/enseignant - car pour nous ils offrent les mêmes défauts - on est dans le tout ou rien. C'est comme pour une langue: on ne se contente pas du squelette. Chaque détail compte et chaque détail peut faire l'objet d'attaques contre l'astrologie. Le problème, c'est que chaque astrologue est attaché à sa façon de faire et n'est pas vraiment intéressé à défendre l'astrologie en général ou plutôt parait incapable de distinguer ce qui est fondateur en astrologie et ce qui ne l'est pas.
Prenons le cas du zodiaque: la plupart des astrologues praticiens n'imagineraient pas l'astrologie sans zodiaque et pourtant c'est tout à fait possible et en outre il y a plusieurs écoles qui se disputent à ce sujet précisément parce que cela n'est pas si important que cela. Le zodiaque a pris une place excessive dans l'imaginaire de l'astrologue.
Certes, ne jouons pas sur les mots: si par zodiaque on entend le trajet suivi par les planètes sur l'écliptique, il va de soi que c'est incontournable. Mais si par zodiaque on entend la signification des différents secteurs traversés par les planètes, c'est une toute autre affaire. Or, on tend plus ou moins délibérément à amalgamer ces deux niveaux qui ne relèvent pas de la même épistémologie.
Nous voudrions que les astrologues fassent la part de l'objectif et du subjectif en astrologie. Qu'ils disent carrément "moi je travaille comme ceci ou comme cela" mais qu'ils ne mettent pas cela sur le compte de l'Astrologie avec un grand A mais de leur astrologie, avec un petit a....Tout le monde comprendrait qu'un praticien doit faire des choix plus ou moins aléatoires pour s'y retrouver comme lorsque l'on aménage une maison, pour garder cette comparaison qui nous semble parlante. Tout se passe comme si nos astrologues avaient un problème pour affirmer leur subjectivité, comme s'ils avaient été brimés, dans leur enfance, au niveau d'une libre expression du moi, d'où des façons un peu sournoises de procéder, pas très franches du collier. Pourtant, il ne viendrait à personne faisant visiter sa maison de laisser croire qu'il l'a achetée comme elle est, qu'il n'y a rien changé, ni apporté, qu'elle lui a été vendue telle quelle!
Les anti-astrologues ne devraient pas tomber dans le piège et faire la part des choses. Ils ont affaire à des personnes qui ne sont pas libres dans leur expression et c'est d'ailleurs pour cela qu'elles en sont venues, pour la plupart, à l'astrologie. Qu'ils s'adressent à des gens ne souffrant pas de tels symptômes et de tels syndromes! Passer du temps à débattre autour du zodiaque pour discuter du bien-fondé de l'astrologie est peine perdue! Même la question de Pluton n'est pas déterminante dès lors que l'on a compris que l'astrologie n'est pas obligée de se servir de tout ce qui existe dans le système solaire! Jean-Pierre Nicola fait partie de ceux qui ont cru bon d'affirmer l'existence de liens absolus entre l'astronomie du système solaire et l'astrologie, celle-ci se devant de donner du sens à chaque planète, sans en oublier une seule. Dans les années soixante, Pluton semblait en effet être une planète à part entière mais l'astrologie n'avait pas attendu que l'on découvrît cet astre (1930) pour exister. Que d'aucuns aient cru bon d’y ajouter Pluton est leur affaire! Comme on avait cru bon, quelques décennies plus tôt d'inclure sous le nom de Vulcain une hypothétique planète intra-mercurielle (dont on trouve encore la trace dans les premiers numéros des Cahiers Astrologiques de Volguine, d'avant guerre). Ca va et ça vient.
Est-ce que le débat autour de l'astrologie doit sérieusement tourner autour du fait que l'astrologie doit impérativement rendre compte de chaque planète du système solaire y compris de celles que l'on pourrait un jour découvrir et qui seraient soi terriblement petites, soit considérablement lointaines et lentes? Est-ce à un tel supplice que l'astrologie serait condamnée pour l'éternité avec cette épée de Damoclès au dessus de sa tête? Peut être, certains astrologues ne font là que projeter sur l'astrologie leur propre angoisse existentielle, leur sentiment d'insécurité comme ces parents qui élevés dans la difficulté et la précarité font vivre leur progéniture dans un même climat....? N'est-il pas temps de déclarer : "pouce, on arrête. La question du choix des planètes nouvelles est une affaire personnelle de l'astrologue qui n'engage pas l'Astrologie!" . Le problème, c'est que l'astrologie a beaucoup de médecins à son chevet et que chacun y va de sa panacée, de sa trouvaille, de son gadget!
Disons les choses clairement: même si une seule planète était agissante sur le cours des choses humaines, cela suffirait à fonder l'Astrologie à condition de ne pas jouer, une fois de plus sur les mots. Cela ne justifierait pas l'astrologie de tel ou tel astrologue mais l'Astrologie en tant que Science sur laquelle chaque astrologue pourrait installer ses petites affaires personnelles sans conférer à celles-ci plus d'importance qu'elles ne le méritent. Pour le praticien de l'astrologie, certes, ce qui compte, c'est de légitimer "son' astrologie, sa façon de travailler. Et c'est là que réside le grand malentendu. On ne parle pas de la même chose! Que l'on imagine, dans un débat autour de l'Astrologie un tel déballage de recettes individuelles, de solutions personnelles! Or c'est exactement ce à quoi l'on assiste...Comme si l'astrologie du voisin importait peu puisqu'il s'agit de vendre l'astrologie que l'on pratique!
Voilà donc que l'on organise des débats autour de l'Astrologie, de ce qui la fonde et que cela devient tout autre chose, dans un désordre total avec cette seule constante: chacun défend '"son" astrologie. Le problème, c'est que l'on risque de mettre sur le même pied la façon dont chacun aménage son astrologie et la question de ce qui fait l'essentiel de l'astrologie. C'est ainsi que si quelqu'un arrive en disant qu'il a élaboré un nouveau modèle en astrologie, on confondra son propos avec les petites modifs apportés par tel ou tel praticien! Or, on ne joue pas dans la même cour!
Mais pour que l'on ne mélange pas tout, encore faudrait-il que les théoriciens, les penseurs de l'astrologie restent à leur place et n'empiètent pas non plus sur le territoire des praticiens et donc évitent le concept d'astrologie "clefs en main". Nous pensons qu'un modus vivendi doit être obtenu entre ces deux "corporations", avant même d'aborder les astrosceptiques, étant entendu que le nombre de vrais théoriciens- qui sont des patriciens de l'astrologie et non des praticiens - est infiniment plus restreint que celui des praticiens.
On attend du théoricien -ce qui correspond à un membre d'une certaine aristocratie de la société astrologique- qu'il dessine les grandes lignes et laisse en option le reste à la façon dont un architecte n'impose pas à tous les habitants de l'immeuble dont il a tracé les plans les mêmes meubles. Dialectique intéressante entre immeuble et meuble! En astrologie aussi, il y a l'immeuble et les meubles. Le théoricien fait construire l'immeuble et ensuite il passe la main à ceux qui vont l'habiter, qui l'ont acquis (habitat (comme habit, habitude) vient de habere, avoir, en latin)
Quand quelqu'un reçoit chez lui des invités, il peut tout ignorer des lois de l'architecture. Il présentera "sa maison" mais en fait ce ne sera que l'espace dans lequel il vit, il s'est installé. Là encore, il y a des glissements sémantiques! Eh bien, pour l'astrologue praticien, c'est pareil. Si on lui demande comment l'immeuble a été conçu et construit, quels matériaux on a utilisés, pourquoi tel agencement et pas tel autre etc., qu'il se réfère à l'architecte et évite de dépasser son niveau d'incompétence! Mais l'astrologie ne donne-t-elle pas l'illusion de pouvoir parler pertinemment de ce qu'on ignore, à commencer par le client qui se présente devant l'astrologue ou tout simplement du futur voire du passé?
Certes, l'on comprend la tentation de vouloir s'approprier l'astrologie, de A jusqu'à Z mais c'est infantile. Celui qui est en A n'est pas en Z et vice versa. On est dans la dualité entre le tronc et les branches. Il est vrai que dans la vie courante, les gens sont souvent frustrés de ne pas maitriser quelque chose entièrement. Mais l'astrologie n'a pas à souffrir de tels fantasmes!
Quand bien même, l'astrologie ne serait réellement fondée que sur un nombre limité de planètes et ne concernerait directement qu'un nombre limité de personnes, son socle n'en serait pas moins bel et bien établi car à partir d'un noyau dur, un effet peut se diffuser de proche en proche à un niveau global encore que les modalités d'une telle diffusion, quant à elles, puissent être contingentes de par leur diversité même . Petites causes, grands effets.
En ce qui concerne la définition de l'Astrologie, il nous semble éminemment préférable de parler de l'influence de configurations et non d'astres, en excluant la notion de "passage" dans tel ou tel secteur (signe zodiacal, que ce soit en tropique ou en sidéral). La notion même de signal est liée selon nous à celle de configuration, bien plus intéressante que celle de mouvement. Nous dirons que l'astrologie est l'étude du retentissement de certaines configurations (impliquant le rapport entre deux facteurs célestes) sur le rythme de certaines activités humaines. On pourrait parler ici d'une sorte de newtonisme psychique. Le concept central de l'astrologie est la conjonction entre deux facteurs célestes. On notera d'ailleurs que le mot "début" correspond bien au commencement d'un cycle, puisque, étymologiquement, cela signifie s'éloigner du but et le but c'est la conjonction, à la fois but (comme au foot ball, d'où le gardien de buts) et début, à la fois fin et commencement. Le mot "départ" va dans le même sens, il indique- par le préfixe "dé" l'idée de quelque chose qui se sépare.
Bien entendu, il n'est pas conseillé de mettre en avant le fait que l'astrologie s'intéresse à tout un chacun. Est-ce que le zoologue prétend étudier le cas de chaque chien en particulier? Non, il fixe une norme. A partir de là, le vétérinaire en tirera des enseignements pour sa pratique, quand il s'agira de traiter le cas de Bobby ou de Mirza! Dire d'entrée de jeu que chaque personne dépend directement des astres relève de l'argument commercial plutôt que scientifique. Comme nous ne cessons de le répéter depuis quelque temps, l'astrologie n'a pas besoin de "marcher" pour tout le monde. Ce n'est pas une condition sine qua non de son épistémologie tout comme elle n'a pas non plus à affirmer que toutes les planètes du système solaire ont une action de son point de vue. Ce sont là des erreurs de positionnement stratégique! Il vaut mieux parler d'un processus de diffusion spatio-temporel: il y a les récepteurs principaux, à savoir une minorité d'humains, directement en phase avec certaines configurations. Et puis, à partir de cet instant T de réception du signal conjonctionnel par la dite minorité, l'influence cosmique s'exercera de proche en proche et bien entendu avec un décalage croissant dans le temps par rapport au point d'impact. Nous dirons que l'astrologie détermine la rythmicité des forces directrices de l'Humanité, elle est donc liée à l'exercice du pouvoir, au plus haut niveau, d'où le terme de cosmocratique que nous avons proposé comme nouveau concept de la pensée politique du XXIe siècle.






JHB
27. 10. 09