mercredi 17 janvier 2024

jacques halbronn sur l'ouvrage de Gérald Messadié Réalités et mystificaions du parananormal

Jacques halbronn sur l'ouvrage de Gérald Messadié Réalités et mystifications du paranormal. Ed L'Archipel 2015 On s'intéressera avant tout aux propos de l'auteur sur l'Astrologie (pp. 19-38) qui ouvrent d'ailleurs son livre. Messadié se présente comme un spécialiste des "impostures", invraisemblances et contradictions en tout genre, ce qui, a priori, nous rapprocherait. Ce qui nous géne chez la plupart des critiques de l'astrologie, c'est leur façon de figer le discours ainsi visé. Ils en traitent comme s'il s'agissait d'une langue à prendre impérativement dans sa totalité tant dans le temps que dans l'espace Les astrologues seraient nécessairement solidaires les uns des autres et devraient répondre de tout ce qui a pu s'écrire sur le sujet, dans la longue durée! La mentalité propre à ce genre de réquisitoire exclue que l'anti-astrologue engage une quelconque recherche en réponse aux objections. On nous répondra que ce n'est point là son rôle. Messadié ne se rend pas compte de l'incompatibilité entre elles des positions auxquelles il s'attaque. et il refuse à l'astrologue le droit d'opérer un tri. Son cheval de bataille depuis longtemps est la précession des équinoxes et le Zodiaque, confondant astrologie et astronomie sous un même pavillon. Selon nous, le socle de l'astrologie, c'est le cycle des 4 saisons et les signes du Zodiaque n'en sont qu'un avatar corrompu qui ne correspond même plus à son référentiel d'origine puisque l'on n'y trouve pas le cochon, attesté aussi bien dans les Travaux d'Hercule (Sanglier d'Erymanthe) que dans les Très Riches Heures du Duc de Berry sans parler du zodiaque chinois. Le tort des astrologues, c'est justement de suivre de trop près le métalangage des astronomes avec les constellations zodiacales et le nom mythologique des planétes. En effet, cela conduit à un double décrochage par rapport aux saisons, aggravé par Ptolémée, dans sa Tétrabible qui associe les dieux planétes aux signes zodiacaux. (les Maitrises). En fait, les maitrises auront contribué à couper l'astrologie de ses bases saisonnières dans la mesure où les dieux n'ont rien à voir avec les saisons, pas plus que les constellations. Il convient de rappeler que le seul usage que les astrologues ont accordé aux étoiles est justement d'indiquer les axes équinoxiaux et solsticiaux et ce sont les astrologues qui selon nous auront mis en évidence le processus de la précession car ils étaient les premiers à être concernés. Il y a là un paradoxe que n'a pas compris Messadié (p. 22), à savoir que dans précession des équinoxes, il y a le mot équinoxes, à savoir un paramétre astrologique de toute première importance alors que cette question était un épiphénoméne pour les astronomes. Que dire des statistiques astrologiques jugées par Messadié (pp. 31 et seq)? Il trouve étrange qu'il n'y ait pas de résultats pour Mercure, Neptune, Pluton ou Uranus. Cela ne devrait pas être si étonnant que cela vu que ces astres sont invisibles à l'oeil nu : Mercure en raison de sa trop grande proximité avec le Soleil et les transsaturniennes parce qu'elles échappaient à la perception humaine naturelle. Messadié se place d'un point de vue astronomique et non pas anthropologique: alors que l'homme est la mesure de toute chose. (cf notre étude en 1986 La Pensée astrologique avec l'Histoire de l'astrologie de Serge Hutin). Selon nous, Gauquelin a mis en évidence l'astrologie d'une humanité primitive que nous distinguons nettement de l'astrologie plus sophistiquée et plus tardive liée aux axes saisonniers et non aux axes horizon-méridien. En conclusion, nous dirons que Messadié s'est perdu dans le labyrinthe spatio-temporel de l'astrologie en voulant y voir une unité inexistante qu'il aura ainsi plaquée avec une certaine incurie sans disposer d'un fil d'Ariane. JHB 17 01 23