mercredi 31 mars 2021

Jacques !halbronn Enquéte sur la composition des Origines de l'astrologie de Denis Labouré, Ed du Rocher 1997

Jacques Halbronn. Enquéte sur la composition des « Origines de l’astrologie » de Denis Labouré. Ed du Rocher, 1997 « Le geai paré des plumes du paon » Cet ouvrage paru il y a déjà quelque temps,il y aura bientôt 25 ans a retenu notre attention et le hasard aura voulu que nous soyons retombés dessus récemment sur cet ouvrage dont nous avions oublié certaines dimensions quelque peu scandaleuses, car on a là un bel exemple de déni systématique du travail de recherche que nous avons accompli depuis des décennies, notamment en ce qui concerne quatre astrologues, Abraham Ibn Ezra, Claude Dariot, Morin de Villefranche et Eustache Lenoble, tous les quatre commentés et utilisés par Denis Labouré – et notamment notre traduction française d’Abraham Ibn Ezra. Or, quand on examine la bibliographie de l’ouvrage en question, notre nom n’y figure en aucune de ces occasions. Nous en ignorons la cause. Cela ne tient peit être pas à Denis Labouré mais cela pourrait être le fait de son éditeur le directeur des Editions du Rocher chez qui nous devions faire paraître une nouvelle édition de notre Guide de la Vie Astrologique en cette même année 1997. Bien entendu, ces incidents mis à part, l’ouvrage méritera certainement quelques observations de fond au regard de l’Histoire de l’Astrologie. Il est bon de comparer l’attitude de Labouré à celle d’un Jean-Pierre Brach devenu par la suite en 2002 titulaire de la chaire des Courants Esotériques à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes Ve section des Sciences Religieuse, dans son édition du Livre de l’Etat et Mutation de Richard Roussat où notre nom est cité à plusieurs reprises dans son « Introduction au Livre de l’estat et mutation des temps »(Gutenberg reprints, 1981), dont l’exemplaire dédicacé note que « JH connait ces choses mieux que moi ou dans son étude sur L’astrologie à la Renaissance (in Cahiers de l’Hermétisme, numéro consacré à l’Astrologie, Ed Albin Michel, 1985) tout au long des pages 122 à 130. Donc, livrons-nous à cet exercice un peu morbide consistant à relever toutes les omissions de Denis Labouré à nos dépens, certaines plus étonnantes d’ailleurs que d’autres. D’ailleurs, un tel comportement n’est pas unique et nous pensons notamment à Hervé Drévillon, dans sa thèse de 1994 et dans son ouvrage paru en 1996 chez Champvallon sur l’astrologie au XVIIe siècle, sans oublier d’autres cas, assez troubles, comme l’édition de Pierre Brind’amour des Centuries, censées parues chez Macé Bonhomme en 1555 en cette même année 1996, chez Droz, l’année précédant l’ouvrage de Labouré.. Première observation : aucune mention de notre nom sinon de nos travaux dans la bibliographie (pp. 229 à 235) pour un ouvrage couvrant une si longue période remontant aux « origines de l’astrologie ». Au moins, Drévillon nous avait-il cité dans sa bibliographie mais toutefois pas dans le corps de son livre. p. 230 Dariot, Claude Introduction au jugement des astres, Pardés, Puiseaux, 1990 L’étonnant, ici, est que nous étions l’auteur de la Postface de cette réédition dont Labouré avait été le maitre d’oeuvre, dans des conditions d’ailleurs assez problématiques.. D’ailleurs, p. 19 ; Labouré note « Avec Chantal Etienne, je redonnai vie (sic) à l’Introduction au jugement des astres de Claude Dariot ». Il oublie de dire que nous étions à l’origine de cette découverte importante poir l’Astrologie Horaire. Labouré cite Dariot, p. 99. On note, en tête de l’ouvrage « Du même auteur : Introduction au jugement des astres , »annoté et commenté » par Denis Labouré et Chantal Etienne, oubliant de signaler notre postface sur la fortune du traité alors que les « commentaires » signalés ne traitaient même pas de l’astrologie au xVIe siècle ! Bibliographie pp. 231 et 233 Ibn Ezra Abraham Le livre des fondements astrologiques, Retz 1977. Aucune mention de notre nom ni de notre préfacier Georges Vajda mais utilisation du titre que nous avions choisi pour notre traduction française, ce qui est un comble ! On notera aussi que Labouré ne cite pas notre « Monde Juif et l’Astrologie sur le Moyen Age » (Milan Arché, 1985) Labouré cite par ailleurs dans le corps du livre Eustache Lenoble (pp. 178-179) alors que nous avions consacré toute une étude en 1993 (Ed Trédaniel) Recherches sur l’Histoire de l’astrologie et du Tarot, avec l’Astrologie du Livre de Toth) sans parler de l’étude de Patrice Guinard dans Astralis (année 1987) qu’il avait réalisée à la suite de la connaissance qu’il avait acquise de notre part de cet auteur publiant à la toute fin du XVIIe siècle, Guinard ne signalant d’ailleurs pas ses sources. Il se servira abondamment de nos informations pour sa thèse de doctorat de 1993.-en ligne sur le site du CURA).. On se demande d’où vient la connaissance chez Labouré d’un auteur jusque là assez peu connu si ce n’est, comme pour Dariot, de la fréquentation de notre Bibliothèque. La page 103 du livre de Labouré vaut le détour car Labouré compare la prose d’Eustache Lenoble à celle d’Abtaham Ibn Ezra, en se servant carrément du texte de notre traduction (comme il le fera page 148) mais sans nous citer, à propos des domiciles de planétes, sujet que nous avons traité abondamment (Clefs pour l’Astrologie, 1976, réédition 1993 chez Seghers et Mathématiques Divinatoires, préface de Jean Charles Pichon, Ed Trédaniel 1983) Et puis page 150, Labouré compare Dariot à Ibn Ezra, et l’on voit à quel point notre contribution occulte à ces Origines de l’Astrologie aura été précieuse !. / Labouré cite (p. 128) également la Brihat Jataka, le Grand Livre des Nativités, de Varahamihira que nous avions mentionné dans notre édition d’Abraham Ibn Ezra et qui était annoncé à paraître, ce qui ne s’est pas fait du fait de l’interruption de la collection de René Alleau.. Nous avions ramené des éditions de ce traité à la suite de notre voyage en Inde de 1976.,Nous avons la faiblesse de croire que Labouré se sera intéressé à cette œuvre par notre intermédiaire.. Et puis, il y a toute l’attention accordée à Jean-Baptiste Morin de Villefranche dont nous avions publié en 1975 les Remarques Astrologiques, autre ouvrage fort peu connu alors et dont Barbault parlera en 1975 (dans Connaissance de l’astrologie, Paris, Seuil) sans nous citer alors que nous lui avions fait part de notre découverte, paru dans la même collection Bibliotheca Astrologica, dirigée par Réné Alleau que le Livre des Fondements d’Abraham Ibn Ezra.. Labouré ne signale pas notre édition du Commentaire du Centiloque de Ptolémée par Nicolas Bourdin (Trédaniel 1993) comportant des « Etudes autour des éditions ptolémaiques de Nicolas Bourdin » dont pourtant Labouré avait publié la traduction de la Tétrabible ».L’Uranie de Messire Nicolas Bourdin, chevallier, seigneur de Villennes ou La Traduction des quatre livres de lugements des astres » (1985) Labouré aurait d’ailleurs pu mentionner le collectif « Aquarius ou la Nouvelle Ere du Verseau » (Ed Albatros, 1979) que nous avions dirigé et qui comportait des contributions assez savantes sur le Zodiaque comme celle de Robert Amadou et de Fernand Shwartz pas plus que notre réédition de l’Histoire de l’Astrologie de Serge Hutin (Ed Artefact 1986) ni notre article « Astrologie » dans l’Encyclopaedia Universalis (1994) ou encore notre catalogue de l’exposition Astrologie et Prophéties, Merveilles sans images (Ed bibliothèque Nationale, 1994) Il est clair que ces Origines de l’Astrologie auront contribué à la crédibilité de Denis Labouré, ce qui lui aura ouvert des portes comme on peut l’en féliciter au vu de sa bibliographie des vingt dernières années ! Nous notons d’ailleurs que dans son récent ouvrage sur Astrologie et Religion au Moyen Age, 2019, Labouré aura persévéré dans ses pratiques dont nous avons démonté, au cours de notre enquéte, le passionnant mécanisme. JHB 30. 03 21