mercredi 23 décembre 2009

La conjonction, la configuration astrologique par excellence

par Jacques HalBronn

Le grand mérite d'André Barbault, avec le recul, aura été d'avoir voulu faire triompher le principe conjonctionnel, dans les années soixante du siècle dernier ("Les astres et l'histoire", Paris, Pauvert, 1967), reprenant d'ailleurs une idée lancée par Henri Gouchon, au lendemain de la seconde Guerre Mondiale. Cela vaut d'ailleurs aussi bien pour l'indice de concentration planétaire que pour son traitement du cycle Saturne-Neptune dont on retient avant tout la succession des conjonctions conduisant à 1989, de 36 ans en 36 ans.
Les réserves qu'exprime à ce sujet Charles Ridoux (in collectif "L'astrologie, d'hier et d'aujourd'hui", Rouen, 2008) sont révélatrices du caractère révolutionnaire d'une telle approche qui place à un niveau subalterne les carrés et l'opposition, pour ne pas parler des autres aspects. Cela ressort fortement de l'indice de concentration planétaire qui place au centre du système le rassemblement maximal des planètes lentes et qui considère qu'en dehors de cette conjonction -fort relative d'ailleurs- les autres configurations ne correspondent à rien de très précis.
Ce faisant, Barbault accède au niveau 1 (NOA), en faisant triompher une centralité en dialectique avec une "décentration" assez molle sur laquelle les facteurs astrologiques n'auraient guère prise. Ce que nous traduisons, à notre façon, comme signifiant que le fait astrologique ne se manifesterait que périodiquement et non tout au long de la succession des aspects auxquels on accorderait beaucoup trop d'importance, à l'instar du travail d'Yves Lenoble sur ce sujet ("Initiation à la pratique des cycles planétaires"). Il y a là un bienvenu lâcher prise qui est symboliquement représenté, dans l'indice sus nommé, par une forme de dispersion, de diffusion des énergies, dans toutes les directions.
L'astrologie a certainement un besoin urgent de tels recentrages permettant de ne pas être sur la brèche en permanence en laissant aux autres disciplines le soin de gérer ses "absences", ses "vacances". Elle doit ménager des "vides", ce qui, évidemment, ne convient pas vraiment à une certaine pratique de l'astrologie individuelle, généthliaque, qui suppose une présence astrale permanente, puisqu'il nait constamment des enfants, qu'il se passe constamment quelque chose dans le monde. C'est justement là que se situe, selon le système NOA, le passage du niveau 1 au niveau 2 qui ne serait que la gestion des suites et des prolongements aléatoires du niveau 1, avec pour conséquence, un tout autre statut scientifique et épistémologique.
Cela dit, il importait de faire évoluer la théorie conjonctionnelle en astrologie mondiale par rapport à ce qu'avait produit André Barbault. En premier lieu, le cycle conjonctionnel se révélait trop long, d'une conjonction à l'autre au point qu'en ce qui concerne l'indice de concentration planétaire, selon les calculs de Charles Ridoux, il atteindrait 500 ans environ, ce qui ne gène nullement le dit Ridoux lequel considère que l'astrologie mondiale a vocation à assumer la longue durée chère à la Nouvelle Histoire, ce en quoi, selon nous, il fait totalement fausse route!
Pour notre part, en effet, nous pensons qu'il est essentiel de réduite sensiblement l'écart entre deux conjonctions, faute de quoi le rôle des aspects intermédiaires- opposition comprise - deviendrait exorbitant, profitant d'une certaine vacance, prolongée, du pouvoir conjonctionnel. D'où la mise en place d'une périodicité conjonctionnelle de 7 ans, sensiblement plus courte que le cycle de 20 ans des conjonctions albumzariennes Jupiter-Saturne ou de 36 ans pour en revenir au cycle barbaultien Saturne-Neptune, susmentionné.
L'obstacle épistémologique pour générer un cycle conjonctionnel de 7 ans tenait au fait d'un postulat selon lequel un cycle se définissait traditionnellement par le retour de l'astre rapide vers l'astre lent, formant binôme, respectant ainsi une sorte de monogamie cosmique. Notre idée consista à prôner la polygamie cosmique, l'astre rapide croisant non plus un astre lent mais plusieurs. Un tel processus était pratiquement inconcevable dans un rapport planète/planète, il devenait, en revanche, envisageable dans un rapport planète/étoiles, le nombre d'étoiles dépassant très largement celui des planètes, ce qui servit notamment au niveau de la conception ancienne de l'ascendant laquelle était stellaire et non zodiacale (comme le rappelle le traité bien oublié d'"Astrologie ancienne et moderne" paru en 1845, à Paris, voir notre article et notre interview à ce sujet sur teleprovidence)
Pour comprendre notre démarche, il importe de revenir sur la genèse du zodiaque qui renvoie, somme toute, l'astrologie aux étoiles et à une dialectique planète/étoiles devenue, par la suite planète/zodiaque. Au lieu de s'intéresser à la conjonction de telle planète avec telle étoile, on nous parle de l'entrée de telle planète dans tel signe (ou constellation, chez les sidéralistes) zodiacal (voir le cas du passage de Pluton en capricorne, grand sujet de discussion chez les astrologues, en ce moment). Quelles furent les raisons qui conduisirent à un tel glissement de l'étoile vers le signe? L'on peut penser que le zodiaque des constellations correspondit à un état intermédiaire par abstraction progressive. On commença par intégrer une étoile au sein d'un ensemble d'étoiles, ce qui permettait de couvrir un champ plus large et dans la continuité. L'on passait d'un signe à l'autre, sans discontinuer et non plus d'une étoile à l'autre, ce qui impliquait des intervalles d'une certaine durée
En restituant aux étoiles fixes un statut qu'elles avaient totalement perdu en astrologie mondiale, nous étions en mesure de reformuler radicalement la question des conjonctions, en rappelant, en passant, que la lunaison (nouvelle lune) est une conjonction d'une planète/satellite, la lune, avec une étoile, le soleil.
Ce faisant, d'ailleurs, nous transformions les carrés et l'opposition du cycle en autant de conjonctions dès lors que les étoiles prises en compte formaient entre elles un carré approximatif, constitué par les 4 étoiles fixes royales (Aldébaran, Régulus, Antarés, Fomalhaut)
Notre autre apport consista évidemment à placer au centre du système une seule planète, à savoir Saturne, en laissant soigneusement de côté les transsaturniennes mais aussi Mars et Jupiter, pour ne parler que des planètes "extérieures" à l'orbite terrestre. La question des astéroïdes ne se posait pas pour nous puisque nous ne retenions que les astres connus de l'Antiquité et non les planètes "télescopiques" comme on les dénommait au XIXe siècle dans la Connaissance des Temps. En revanche, pour ceux qui sont persuadés, comme J. P. Nicola, que le système solaire constitue un tout indissociable au regard de l'astrologie, il peut sembler bien délicat d'ignorer les astéroïdes, lesquelles ont tout à fait leur place dans la Loi de Bode, entre Mars et Jupiter!
En multipliant ainsi- en les quadruplant- les conjonctions de Saturne, l'on calmait d'autant la tentation de compléter non pas seulement par les aspects mais par les cycles d'autres planètes les intervalles interconjonctionnels de la dite planète Saturne. L'autre solution qui eut consisté à étudier toutes les conjonctions de Saturne avec les autres planètes aurait abouti à un désordre certain, d'autant que les conjonctions se seraient déplacées zodiacalement d'une fois sur l'autre. Rappelons que dans le cas des conjonctions Jupiter-Saturne, il y a un trigone entre deux conjonctions successives! En revanche, avec les conjonctions planètes/étoiles fixes, la conjonction se produit, d'une fois sur l'autre, quasiment au même endroit, la progression apparente, géocentriquement, des étoiles fixes étant comme on sait extrêmement lente (précession des équinoxes), d'où leur nom.
Rappelons qu'une conjonction est aussi ce qu'on appelle en astronomie un transit - terme utilisé malencontreusement en astrologie pour désigner le passage d'une planète sur.... un point du thème natal. Une telle dérive s'explique par le fait qu'initialement il devait s'agir des seuls retours d'une planète sur sa position radicale avant de prendre une signification bien plus large, incluant divers aspects. Lorsque l'objet le plus proche est le plus petit, on parle d'un transit, si en revanche, il est le plus gros, on parle alors d'occultation. La notion d'éclipse, soulignons-le, est également liée à celle de conjonction comme celle de syzygie qui assimile conjonction et opposition en tant qu'alignement. On notera que dans le système quadriconjonctionnel ou tétrapolaire que nous préconisons, il n'y a pas d'opposition ni de carré puisque chaque fois il y a conjonction. (Voir les travaux de l'Allemand Reinhold Ebertin sur ce sujet).
Pour en revenir aux travaux d'André Barbault, lesquels préparent logiquement les nôtres, il convient d'insister sur la nécessité d'une astrologie mondiale à taille humaine, avec une périodicité régulière de 7 ans. C'est à ce titre que l'astrologie mondiale, renonçant à l'ivresse de la très longue durée (voir aussi, dans le genre, les ères précessionnelles, Ere du Verseau etc) pourra se placer au sommet du système NOA et fera référence pour tout praticien de l'astrologie (voir débat avec Daniel Véga, sur teleprovidence, à Montpellier, 2008).




JHB
20.11. 09

La théorie astrologique et le lâcher prise au regard du NOA

par Jacques HalBronn


Avec le recul, l'on est mieux à même de relever certaines erreurs stratégiques commises par certains acteurs de la vie astrologique française, au cours des 50 dernières années.
L'un des exemples les plus remarquables est probablement celui de Jean-Pierre Nicola et du COMAC dont nous avons suivi l'aventure, à divers titres, depuis les années soixante du siècle dernier.
Selon nous, Nicola a commis l'erreur suivante, consistant à mettre en place une intégration verticale plutôt qu'horizontale, comme on dit dans le domaine économique. A partir du moment où il y a engagement dans une certaine pratique astrologique, l'on risque fort de ne plus pouvoir se situer au dessus de la mêlée, car on ne peut être au four et au moulin. C'est l'analyse que nous faisions, dès 1975, en fondant le MAU (voir enregistrement audio sur teleprovidence), celui qui veut diriger doit accepter d'être relayé par une équipe en laissant à celle-ci une grande marge de manœuvre, ce que nous avons fait depuis 1975 également, à la FLAP (Faculté Libre d'Astrologie de Paris)où les enseignements astrologiques les plus divers étaient donnés, mais à l'époque, nous pensions l'unité au niveau de la centralité du pouvoir et non du recentrage de l'astrologie sur un cycle unique...

Le paradoxe de la démarche de Jean-Pierre Nicola est d'avoir prôné une unité de l'astrologie mais non un modèle unitaire, non pas une organisation unitaire, d'où ses attaques contre celui qu'il appelle le "pape de l'astrologie" (en l'occurrence André Barbault), comme le rappelle la sortie récente d'un Florilège de la revue Astrologie, parue dans les années 1976-1979. (cf. infra)
Au lieu d'apparaitre comme le fournisseur d'un modèle global que chaque astrologue aurait pu accommoder à sa guise, Nicola aura préféré contrôler la "chaine" de haut en bas. Et ce faisant, il se sera marginalisé, devenant au bout du compte le chef d'une chapelle parmi d'autres, aux côtés de l'astrologie karmique, de l'astrologie humaniste, de l'astrologie holistique et j'en passe.
L'autre jour, nous entretenant avec Catherine Aubier -(voir interview sur teleprovidence), celle-ci, par rapport à certaines questions que nous lui (nous) posions, avait jugé bon de renvoyer à Nicola. Ce qui était fort sage mais qui ne l'empêchait pas, pour autant, de pratiquer une astrologie bien différente de celle préconisée par le COMAC, structure garantissant l'orthodoxie de la pensée conditionaliste et qui surveille l'usage qui est fait du label.
Il eut été plus raisonnable de lâcher prise et de laisser libre chaque astrologue de pratiquer sa guise pourvu qu'il reconnût comme base de travail, comme référentiel les textes de Nicola.
Or, en ce qui nous concerne, nous souhaitons éviter de commettre les mêmes erreurs en renonçant d'entrée de jeu aux sirènes de la verticalité pour gagner au niveau de l'horizontalité, en contrôlant, ce que dans le cadre du NOA, nous appelons le niveau 1. Autrement dit, nous prônons un lâcher prise pour ce qui est des niveaux 2 à 4.
Il est vrai que n'ayant pas tenté de théoriser outre mesure les notions de maison, de signe, d'aspect, de planète, nous n'avons pas grand mérite à laisser le jeu ouvert aux caprices de chacun, nous contentons de mettre en place un super-cycle (Saturne/étoile.. fixes) et une théorie de la fondation de l'astrologie acceptable sur le plan anthropologique du fait justement de sa simplicité.(voir notre Etrange Histoire de l'Astrologie, Paris, Artefact, 1986).
L'erreur que nous n'avons pas commise fut de ne pas confondre l'essentiel et l'accessoire, le public et le privé, le défendable horizontalement au niveau de l'interdisciplinarité et le défendable verticalement, au niveau de la pratique. Car vouloir défendre l'astrologie au niveau de sa pratique est un bien faible argument dans la bouche d'un théoricien! C'est un repli du à un échec d'un dialogue avec le monde scientifique, académique mais aussi une incapacité à intégrer la diversité même des pratiques astrologiques. On en arrive ainsi à vouloir privilégier une certaine pratique de l'astrologie, mettant ainsi tous ses œufs dans le même sac!
D'entrée de jeu, Nicola aura voulu non pas mettre fin à la diversité des dispositifs astrologiques mais tenter de les articuler les uns par rapport aux autres, ce que s'efforcera par la suite de faire un Patrice Guinard, passé par le conditionalisme à ses débuts. (Voir le Manifeste, cura.free.fr). Nicola garde donc les planètes, les signes, les maisons, les aspects, le thème natal, les transits et en cela ne se démarque guère des autres astrologues. Et c'est en cela qu'il erre. Dans Astrologie Pratique (repris dans le Florilège de la revue Astrologique (1976-1978), réalisation Sébastien Marc, Toulouse, 2008), l'on trouve une description des 12 signes zodiacaux, conçus sur de nouvelles bases, Voilà qui montre que pour Nicola, son système devait être validé à ce niveau, celui de tout un chacun. Il y a là, selon nous, un empiétement du moins si l'on se place au niveau 1 (selon le NOA). Croire que l'on puisse imposer un discours sur les signes du zodiaque nous semble singulièrement chimérique, et ce quel que le soit le mode de raisonnement proposé.
En fait, avec Nicola, l'on en reste à l'idée que le moment de naissance est pertinent -du moins au niveau 1 - au regard des positions zodiacales. En réalité, il apparait que le mouvement diurne est bien plus déterminant pour ce moment. Le mélange de ces deux plans reste donc bien fâcheux. C'est, d'ailleurs, une erreur commise par bien des adversaires de l'astrologie qui ont pour excuse qu'elle correspond aux positions de moult astrologues. C'est ainsi que Jacky Cordonnier (Dérives religieuses, Ed Siloé- La Source (58), 2008, p.17) écrit doctement : 'Le principe de l'astrologie était le suivant à l'heure où l'enfant vient au monde, les astres exercent sur lui une influence mystérieuse et fixent son caractère et son avenir (..) L'astrologue, afin de déterminer très précisément le thème astral d'un individu vient superposer aux 12 maisons les signes zodiacaux qui sont divisés en 12 secteurs égaux (..) où se tiennent les 10 astres du système solaire" Pour Nicola, les transits sont une donnée sûre de l'astrologie : " Si l'on admet l'influence des astres à la naissance, il faut admettre la continuité de cette influence et en tester la valeur par l'observation de toutes les répétitions de configuration". (Florilège, op. cit, pp. 253 et seq). L'astrologie en tant que sujet se trouve ainsi réduite à ses manifestations objectales les plus tordues...
Or, Nicola aurait du plutôt se placer au dessus de la mêlée, fournissant des outils laissant toute liberté d'utilisation aux praticiens sans entrer dans des pratiques combinatoires accessoires. Le problème, c'est que les outils élaborés par la "maison" Nicola étaient déjà de niveau 2 ou 3 (au regard du NOA) et donc n'étaient pas utilisables par des astrologues ayant déjà mis en place leur façon de penser les dits outils, empiétant sur leur liberté de créer à un niveau subalterne, Nicola ne leur accordant plus que le niveau 4 pour s'exprimer, celui de la consultation. Pourtant, Nicola est conscient de devoir accéder à l'unité (propre au niveau 1 NOA): " L'astrologie conditionaliste unifie les données connues en les approfondissant, révélant des significations nouvelles sans accroitre le nombre des signes, des planètes, des maisons (...) Elle offre à l'astrologie un socle théorique et pratique commun, un paradigme". Qu'est-ce que l'astrologie prônée par Nicola "unifie"? Nous avons, bien au contraire, l'impression qu'elle laisse l'astrologie à son niveau 2 avec ses subdivisions diverses et ne lui permet pas d'accéder au niveau 1, ce qui impliquerait la mise en place d'un axe central dont tout dériverait. On pourrait dire que le niveau 1 chez Nicola est le conditionnement non astrologique auquel l'astrologie devrait se référer. Autrement dit, Nicola propose de n'appréhender l'objet astrologique qu'au regard du sujet non astrologique tout comme un thème ne peut être interprété que compte tenu de ce que l'on sait de la personne concernée (d'où les exemples d'interprétation de gens connus dans Astrologique) ou de ce qu'elle dit d'elle-même (dans le cas d'inconnus).
Nicola n'a pas compris qu'il y a les maîtres à penser et les petits maitres et qu'il ne faut pas se mettre à dos ces derniers en piétinant leurs plattes bandes! Ce que nous entendons par petits maitres, ce sont les astrologues du niveau 2 qui ont quelque prétention à penser l'astrologie mais qui ne sont pas de taille, cependant, à accéder au niveau 1 illustré, au IXe siècle, par un Albumazar/ Abou Mashar ( 787-886 ), astrologue persan, mettant en place le cycle des conjonctions Jupiter-Saturne, en réduisant les 12 signes zodiacaux à 4 groupes de trois, lequel dominera l'astrologie occidentale jusqu'au XVIIIe siècle et sera encore pris en compte notamment par un Jean Bodin, dans sa République, à la fin du XVIe siècle. Le rêve d'André Barbault aura probablement été de prendre le relais d'un Albumazar. Il lui fallait, pour ce faire, intégrer les planètes transsaturniennes, ce qui l'engagea dans une voie sans issue, en dépit de certains succès prévisionnels illusoires -(on pense à 1989) à partir du cycle Saturne-Neptune. Tout se passe en fait comme si les transsaturniennes avaient remplacé les quatre étoiles fixes royales mais, à la différence d'Albumaza, aucune cyclicité régulière ne découlait de l'approche de Barbault sinon avec une périodicité surdimensionnée par les transsaturniennes, alors que chez l'astrologue/astronome persan, l'unité de temps était de 20 ans (temps d'un retour de Jupiter sur Saturne). Pour notre part, nous avons suivi la piste de niveau 1 Albumazar-Barbault pour en arriver à ce que nous appelons l'Astrologie Quatre Etoiles, autour de l'An 2000, suspendant jusque là toute pratique astrologique.
Mais n'est-ce pas précisément le lot de Nicola de n'être somme toute que l'un de ces petits maitres, lui qui n'a pas été en mesure de déterminer une superstructure englobant la totalité du corpus astrologique dans toute sa diversité? On notera que Nicola n'a guère, au cours de sa longue carrière, assumé le rôle d'unificateur de la communauté astrologique, toutes tendances confondues et ce parce qu'il n'a pas compris comment intégrer la diversité du milieu astrologique au sein d'un modèle qui en rendrait compte, par diversifications successives (passage vers les niveaux 2, 3, 4 de NOA). Comme nous le disions, Nicola aura opté pour la verticalité, c'est à dire qu'au lieu de rester au niveau 1, il a voulu contrôler les niveaux inférieurs, de la théorie à la pratique, avec les avantages et les inconvénients qui en découlent.
Le point aveugle de l'œuvre de Nicola nous apparait ainsi comme concernant le domaine de la cyclicité et c'était d'ailleurs assez inévitable à partir du moment où il considérait le système solaire comme un tout indivisible et indissociable, du moins celui qu'il avait circonscrit selon un modèle qui lui est propre. Nicola explique ainsi que ce qui n'est pas pris dans son système -comme les astéroïdes - fait double emploi. Nicola nous parle d'un 'clavier de 10 cycles', d'une "pyramide des cycles" (Florilège, op. cit. pp. 69 et seq) et d'ajouter que 'pour contrôler les relations entre un événement historique et un ou plusieurs cycles, il suffit (sic) de dresser le thème". Décidément, il y a là un rendez-vous manqué avec l'unité de l'Astrologie, au sommet!
Quel qu'ait pu être l'intérêt de Nicola pour l'astrologie mondiale (comme l'attestent quelques textes de la revue Astrologique), celle-ci n'a pas été repensée par lui autour d'un concept unitaire. Tout au plus, pourrait-on parler d'une quête de résultante, de dominante par le biais de calculs, de coefficients, permettant ainsi de passer, illusoirement, du multiple au un, de façon conjoncturelle. C'est ce que tenta Barbault avec sa quête d'indices (de concentration planétaire, indice cyclique), tentant d'établir un graphique de synthèse au lieu de dégager une véritable axialité. L'idée de Barbault, reprise de Gouchon, consistait à opter pour une approche quantitative : peu importait la planète ou le signe, ce qui comptait c'était le rassemblement ou la dispersion d'un bouquet de planètes sur l'écliptique, ce qui présupposait que le système solaire constitue, astrologiquement et non pas seulement astronomiquement, un ensemble d'un seul tenant, ce qui allait dans le même sens que les idées de Nicola, en intégrant trois astres inconnus des Anciens, Uranus, Neptune, Pluton.
Il est indéniable, en tout état de cause, que l'astrologie mondiale soit au cœur du niveau 1 (NOA), ce qui conduira, à juste titre, Barbault, à laisser de côté les positions zodiacales au profit des cycles. Cette dézodiacalisation, engagée par ailleurs par Gauquelin, voire par Volguine (encadrements planétaires) est la condition sine qua non pour accéder au niveau 1. Or, Nicola aura beaucoup (trop) investi dans la reformulation du zodiaque (réflexologique, photopériodique, voir, par exemple, sur le site de Richard Pellard, www.astroariana.com), dont il semble d'ailleurs, à lire Astrologique, que c'est, à ses yeux, son apport principal à l'astrologie, lui permettant comme il le dit d'échapper au dilemme : étoiles ou saisons. Rappelons cependant que les aspects constituent eux-mêmes un zodiaque si par zodiaque l'on entend le balisage d'un cycle et qu'il ne faut pas confondre le zodiaque des constellations avec les conjonctions des planètes avec les étoiles fixes. Nicola n'a pas compris que toutes les subdivisions astrologiques étaient contingentes, en dehors de la conjonction et qu'il importait de respecter la fluidité cyclique au lieu de tenter de la compartimenter (zodiaque réflexologique, SORI) au delà d'un simple mode de repérage, en laissant croire que nous étions marqués, les uns et les autres, par notre signe de naissance. Le modèle gauquelinien d'une typologie planétaire (au regard du mouvement diurne) est évidemment préférable à toute approche zodiacale qui confère la priorité à la subdivision par rapport au cycle lui-même, ce qui revient à une emprise du niveau 2 NOA sur le niveau 1. En lâchant prise au niveau de l'astrologie mondiale, Nicola se condamnait à se cantonner au niveau 2 qui n'est nullement unitaire et qui n'a pas à l'être. En fait, Nicola aura confondu unité et consensus....mais y-a-t-il consensus au delà de l'unité et si ce n'est pas rapport à un point origine auquel l'on revient périodiquement avant de rebasculer dans la diversité? Ce faisant, irréversiblement, Nicola aura échoué à imposer ses subdivisions joliment ravalées, au delà du cercle de ses partisans puisque le propre des subdivisions est la contingence et l'absence de fondement scientifique, ce qui est patent en astronomie, où les subdivisions (zodiaque, aspects) ne sont qu'un métalangage purement conventionnel au même titre que les systèmes et échelles de mesure ou les modes de dénomination (noms des planètes etc.).
Un des travers de tant d'astrologues est de croire que l'on peut régler la question de la cyclicité en se servant du thème natal, ce qui s'articule sur la théorie des Ages, chère à Nicola, qui n'a qu'un seul défaut, celui de générer autant de départs de cycles qu'il y a de naissance -chacun atteignant tel âge à tel moment et pas à tel autre - ce qui va radicalement à l'encontre des principes de l'astrologie mondiale qui propose une cyclicité universelle.
Cette solution est préférée à celle consistant à déterminer les cycles majeurs, ce qui est la principale tâche du niveau 1, celle qui confronte directement astronomie et astrologie et dont tout le reste découle et dérive. Ayant renoncé, d'entrée de jeu, à tout recours aux étoiles fixes - autre point aveugle de l'approche de Nicola qui le condamne à passer par une pléiade d'intercycles planète/planète. En effet, pour Nicola, les étoiles fixes sont extérieures au système solaire et n'ont donc pas droit de cité en Astrologie. Il n'a pas compris qu'à l'origine de tout le champ zodiacal, qu'il est loin de négliger, il y a justement les dites étoiles fixes lesquelles servent à baliser le parcours des planètes par le processus de conjonctions successives. Il n'a pas compris que l'astrologie est au départ une élaboration humaine, une projection intégrant la dialectique planètes/étoiles.
Il y a un lien évident entre les idées de centralité et de normativité. A partir du moment où l'on renonce à faire de l'astrologie un retour vers la norme - dans un sens psycho-sociologique- tout comme, alternativement et cycliquement un éloignement de la norme, l'on risque fort de fausser la pensée astrologique (voir nos textes sur pratique normative et pratique palliative et le colloque de Rennes, sur teleprovidence)
Un autre problème, chez Nicola, est le rejet des travaux de Gauquelin, lesquels ont l'énorme avantage de contribuer à faire apparaitre des choix qui ne sont pas dictés par le seul point de vue astronomique (absence du soleil, de Mercure, du fait de leur triple emploi avec Vénus, au niveau d'une cyclicité annuelle, des positions zodiacales à la naissance etc.). Or, c'est par la statistique - essentielle au niveau 1 - que l'on peut déterminer les configurations mises en place par les premiers astrologues législateurs. Croire que l'on peut faire abstraction des choix ainsi réalisés arbitrairement, sur des bases socioculturelles, en élaborant une astrologie non sélective, "globale", nous apparait comme un contresens majeur.
Le grand avantage du NOA, c'est précisément d'intervenir là où il y a une absence et non là où il y a un trop plein. C'est la leçon que nous avons tiré au bout de 40 ans d'investigation, abandonnant peu à peu la perspective des petits maîtres de l'astrologie (niveau 2), tout en la respectant pour sa faculté d'innovation mais la mettant en garde contre toute tentative de se substituer au exigences du niveau 1. (voir nos entretiens de Lyon, novembre 2009, sur teleprovidence)
En d'autres termes, le NOA prévoit sa propre diversification, établissant un organigramme qui laisse chacun à sa place, du petit maître (d'école) à l'astrologue de terrain, pourvu que les uns et les autres gardent conscience de l'ensemble du tableau à la fois en son unicité - impliquant une transparence - et sa multiplicité (forcément plus opaque), en sachant que seul le niveau 1 est défendable scientifiquement, alors que les autres niveaux ont vocation à intégrer des données de plus en plus spécifiques, au risque de perdre de vue la structure sous-jacente laquelle doit être périodiquement reconfirmée, tel l'arbre d'hiver dépouillé de ses parures passagères de l'Eté.




JHB
26.11. 09

La dialectique de l'un et du multiple, en astrologie

par Jacques HalBronn

Début 1976, il y aura donc sous peu 34 ans, nous avions, à 28 ans, dans Clefs pour l'Astrologie, Paris, Seghers (pp. 145 et seq) proposé une cyclicité fondée sur les notions d'unicité et de multiplicité. Il est peut-être intéressant d'examiner les éléments qui nous avaient conduit à signaler un tel processus qui est au cœur de nos travaux actuels (Astrologie 4 Etoile, projet NOA).
Imprégné, à l'époque d'Histoire et de science politique, dans le contexte de la décolonisation, nous avions observé qu'alternaient formation d'empires et mouvements d'indépendance et nous nous demandions s'il n'y avait pas là à (re)chercher une explication astrologique. On peut aussi penser que Mai 68 nous avait montré que le charisme d'un chef, comme le général De Gaulle, pouvait être contesté.
En fait, dès 1975, à Aalen (Allemagne), invité par Baldur Ebertin (Kosmobiologie) , nous avions proposé un modèle lié à Saturne et à la décolonisation. Au départ, nous recourions au passage de cette planète sur les axes équinoxiaux et solsticiaux. Le passage de l'équinoxe (axe bélier-balance) était associé par nous aux empires tandis que le passage du solstice (axe cancer-capricorne) l'était à leur ébranlement. Nous avions donc été contraints de différencier les deux axes.
On voit donc que nos observations sur le terrain étaient reformatées par rapport au modèle céleste que nous connaissions. En fait, si nous souhaitions subdiviser le cycle de Saturne, il nous fallait nous appuyer sur un tel découpage. Intuitivement, nous n'étions pas attirés par l'idée d'un cycle où Saturne aurait été combiné à une autre planète. Probablement parce que nous percevions des périodes de 7 ans.
Ce n'est que beaucoup plus tard, à l'approche de l'An 2000, que nous avons commencé à nous intéresser sérieusement aux étoiles fixes et notamment à celles que l'on appelle royales et que depuis toujours nous avions placées dans notre propre thème natal, ce qui se faisait encore dans les années soixante. Nous savions ainsi où se trouvait Antarès, que nous avions conjoint à notre conjonction Soleil-Jupiter (nous avons le même thème qu'Alain Bashung, notre jumeau né environ une heure et demie avant nous, à Paris, comme nous, le 01. 12. 1947, et qui fut étudié par Danièle Jay, au dernier colloque du RAO, 'L'astrologie dans la vie quotidienne", à propos de la technique prévisionnelle des profections)
Nous n'avons jamais considéré qu'il convenait de différencier les quatre étoiles fixes royales, entre elles, vu que les événements que nous étudions se ressemblaient. On peut dire que notre intelligence vise plus à rapprocher qu'à séparer.
L'avantage de recourir aux étoiles fixes en question plutôt qu'aux axes équinoxe-solstice tenait à un critère de visualisation qui s'est de plus en plus imposé à notre esprit. En 1986, dix ans après Clefs pour l'Astrologie (Iere édition), nous avions développé une approche anthropologique selon laquelle l'humanité s'était autodéterminée en se focalisant sur certaines configurations qui lui semblait convenir à un besoin de structurer le Temps social. Or, il fallait, pour ce faire, que l'on puisse voir les conjonctions se former, ce qui n'était pas le cas de la conjonction Saturne/axes équinoxiaux/solsticiaux. Notre réflexion, en 1986, portait singulièrement sur les travaux statistiques de Michel Gauquelin, parus une trentaine d'années plus tôt (voir notre entretien audio, peu après, mis en ligne sur Teleprovidence.com). En l'occurrence, on ne se situait plus dans des phases de 7 ans, liées au passage d'un astre à travers le zodiaque mais dans le cadre beaucoup plus ténu du mouvement diurne du point de vue d'un lieu de naissance spécifique. En fait, il s'agissait d'une astrologie bien différente d'où notre condamnation du thème natal sous sa forme hybride actuelle, alliant les deux repères.(voir les journées de Marseille et de Montpellier, 11-12 novembre 2009, sur teleprovidence). Il reste que la dimension visuelle était respectée dans le cas du mouvement diurne: l'on voyait un astre se lever ou culminer par rapport à un lieu de naissance donné, alors qu'il eut été bien difficile de dire qu'un astre passait la ligne équinoxiale ou solsticiale, sauf à attribuer telle ou telle étoile pour marquer un tel passage, avec le délicat problème de la précession des équinoxes à la clef et surtout parce qu'on ne trouve pas forcément une étoile à cet endroit.
En abandonnant le distinguo équinoxe-solstice en faveur des 4 étoiles fixes royales, nous devions aussi renoncer à l'idée d'"une phase "unitaire" de 7 ans alternant avec une phase de multiplicité de la même durée. Peu à peu, nous avions intégré au sein de la phase unitaire une phase de multiplicité, à mi parcours, ce qui se formule dans la terminologie conjonction/disjonction. L'idée force tenait au fait que la disjonction n'était pas déterminée par une quelconque conjonction mais par le fait que le signal conjonctionnel, au sens pavlovien, finissait par ne plus être reconnaissable, au fur et à mesure qu'il se dissolvait, se dénouait.
C'est dire que notre représentation initiale du monde avait changé et que nos idées de départ n'avaient plus, rétrospectivement, qu'une valeur heuristique (selon une formule chère à Frank Nguyen, voir entretien à Lyon du 13.11. 09, à paraitre sur teleprovidence) Seule subsistait la perception d'une telle alternance et le besoin d'un modèle simple pour en rendre compte. Pour nous, l'astrologie avait avant tout vocation à rendre compte d'un tel phénomène. Un point c'est tout. D'où notre hostilité à la multiplication des cycles, tout en comprenant que le passage d'un cycle à plusieurs cycles obéit précisément à ... une cyclicité. (Passage du niveau 1 au niveau 2 dans le modèle NOA, explicité par ailleurs sur notre journal de bord).
Quant au modèle NOA, il illustre bien notre idée centrale d'alternance entre le un et le multiple et n'admet aucunement une linéarité qui serait légitimée par les acquis de l'Histoire -(comme le prône Louis Mazuir, lors de la rencontre à quatre, à son atelier, le 13.11.09, à Lyon, à voir sur teleprovidence)
Pour nous, en effet, l'Histoire n'est pas, en dépit des apparences, linéaires et cela vaut aussi bien au niveau des événements que des documents et monuments. Beaucoup de gens tendent cependant à découpler ces deux plans alors qu'il est aussi bien des révolutions à un niveau qu'à un autre, de la Révolution Française à la révolution copernicienne.
Il est donc utile de psychanalyser un tel décalage qui pèse si lourdement sur la pensée astrologique. On nous parle volontiers de spirale mais rien ne prouve que d'un cycle à l'autre il y ait une quelconque progression. L'astrologie n'a que faire de cette idée de spirale qui hypothèque plus qu'elle ne conforte sa perception des choses. Si spirale, il y a, ce n'est pas du fait de l'astrologie et elle n'a donc pas à entrer dans une telle problématique qui la dépasse (du type 2012, par exemple). L'astrologie n'a pas à couvrir tout ce qui arrive dans le monde, même si cela peut correspondre à un certain moment à une certaine ambition universelle. Mais cette universalité que nous qualifierons d'inclusive et donc évolutive a un prix en terme de cohérence et d'homogénéité. Nous lui préférons une universalité exclusive et donc involutive, qui se retire du monde des apparences. Car on ne peut involuer sans se retirer et on ne peut évoluer sans annexer. Ambigüité donc d'une universalité exhaustive et disparate et d'une universalité en retrait par rapport à ses avatars infinis (les kabbalistes diraient en tsimtsoum) : en fait ces deux aspects de l'universel alternent cycliquement.
Le problème de ce qui est central ou non en astrologie se retrouve dans bien d'autres domaines comme celui de l'identité nationale face au problème de l'immigration. Si un astrologue est marqué par l'immigration, au niveau familial, il est à craindre que l'idée de "retour" vers un centre, vers une origine, une "souche", risque de lui être assez pénible. Mais de là à ce qu'il plaque une telle difficulté sur l'appréhension de l'astrologie, il y a un pas que l'on ne saurait conseiller de franchir.
Il est un contresens encouragé par le structuralisme, et qui tend à oublier le sujet derrière l'objet, l'invariant derrière ses manifestations diverses et variées. Aucun texte ne saurait être, anthropologiquement, un invariant, en ce sens que pour nous génétique et anthropologie sont intimement liés. Ce qui ne se transmet que culturellement ne relève qu'accessoirement de l'anthropologie. Or, si l'on transplante, à la naissance, un "sauvage", un "primitif" dans nos sociétés, il s'adaptera à celles-ci et ne véhiculera rien de sa société d'origine. Le cas des adoptions l'atteste. Il en est de même au niveau technologique, cela ne se transmet pas davantage génétiquement, aussi sophistiquées les performances obtenues par les parents. En fait, le véritable invariant se situe dans l'aptitude à s'inscrire dans une culture, quelle qu'elle soit, d'où un relativisme culturel qui nous conduit à penser qu'il n'y a aucune raison de tolérer des héritages culturels non pertinents au niveau biologique et neurologique si ceux-ci font obstacle à l'intégration sociale au sein d'une culture donnée, considérée alors comme absolu, du moins à titre provisoire. Bien entendu, un enfant issu de l'immigration, marqué par la culture immigrée de son entourage, se trouvera en décalage. Nous avons dit, par ailleurs, que l'immigré tendra à faire obstacle à toute idée de centralité, donc de cyclicité puisque le cycle implique la reconnaissance d'un centre d'où tout est issu et découle.
La règle que nous posons, en astrologie, c'est que tout ce qui est contingent ne soit considéré que comme une manifestation d'une faculté : je mange mais peu importe ce que je mange, je parle mais peu importe en quelle langue je parle mais il faut bien que je mange quelque chose, que je connaisse une certaine langue. En parlant, je prouve que j'ai la faculté de parler mais il n'y a aucune raison que l'homme soit associé à telle langue en particulier. Il en est de même en astrologie, l'important est que l'Humanité prenne conscience d'une cyclicité fondamentale, que nous considérerons comme un invariant biologique et génétique, ce qui ne signifie pas que chaque individu naisse avec le même potentiel. L'astrologie est d'abord un fait collectif, ce qui ne signifie pas qu'elle ne soit pas activée par une minorité d'individus que nous qualifierons de capteurs. Mais il y a toute une hiérarchie sémiologique fondée sur les facultés de captation et c'est cette hiérarchie qui fait que l'Humanité est ce qu'elle est et certainement unique dans l'univers, sous la forme que nous connaissons, quand bien même partagerait-elle une même culture, notamment au niveau technique, avec d'autres humanités. En ce sens, la cyclicité astrologique, telle que nous la décrivons, nous apparait comme un des traits les plus marquants de notre Humanité, par delà les diverses lectures et aménagements qui peuvent en être proposés, à telle ou telle époque, chez tel ou tel astrologue, en telle ou telle région du globe. Ceux qui dénoncent en l'astrologie la diversité de ses pratiques font fausse route, cette diversité n'étant qu'un épiphénomène propre à l'application de tout modèle.
Ajoutons qu'il importe de distinguer le point de vue du créateur et celui du consommateur, le client de l'astrologue étant assimilable à un consommateur d'astrologie. Les points de vue ne sont pas les mêmes. Imaginons un pianiste qui jouerait toujours la même chose, chaque soir, devant des publics différents. Le public serait satisfait alors que le pianiste aurait la sensation de stagner même si le public se renouvelle. Tout se passe comme si certains astrologues avaient gardé une mentalité de consommateur et ne se préoccupaient guère de la vitalité de l'astrologie et des risques de décadence. Le problème se pose d'ailleurs en bien des domaines, notamment, justement en musique, où dans les salles de concert, on joue la plupart du temps des répertoires qui n'ont guère changé depuis un bon demi-siècle.






JHB
22.11.09

Astrologie : science et conscience

par Jacques HalBronn

Science sans conscience n'est que ruine de l'âme. Selon nous, la conscience implique des choix. L'Humanité ne peut renoncer à élire, à choisir.
Si l'on applique ce principe à la genèse de l'astrologie, il nous faut comprendre quels choix se présentaient à elle dans son rapport au cosmos.
Il semble qu'il y ait chez certains une fâcheuse tendance à ne pas accorder assez d'importance à ce qui s'est joué dans le passé. On parle avec quelque désinvolture des anciennes représentations comme si elles ne devaient guère nous affecter alors même que les scientifiques traitent des effets du big bang....
La question principale serait, selon nous: qu'est-ce qui a été enclenché par l'astrologie des origines et qui continue à peser sur nous directement ou indirectement?
Cette astrologie originelle est en quelque sorte le big bang de la présente humanité et sa clef par rapport à des humanités antérieures mais qui sont aussi des humanités parallèles.
Au cœur du débat, le statut des planètes transsaturniennes en astrologie contemporaine. Planètes dont nos ancêtres n'avaient pas conscience qu'elles existaient et ce, en dépit du fait, que par la suite les dites planètes recevront les noms de dieux anciens, ce qui semble suffire à certains...
N'en ayant pas conscience, il ressort que les astrologues d'antan n'aient pas pris en considération ces astres télescopiques. Au nom de la modernité, faudrait-il remettre en question ces choix initiaux et la dimension du Temps qui les a consacrés au niveau de la conscience?. C'est là que l'on comprend mieux cette formule d'une science sans conscience...
Ce qui s'est joué dans l'enfance de l'Humanité ne saurait être négligé au nom d'une telle modernité selon laquelle cette Humanité enfant était ignorante, ne connaissait qu'un système solaire incomplet. Querelle des Anciens et des Modernes.
Qu'est-ce au demeurant que l'inconscient? Certains le traduisent par ce qui se trame à notre insu, ce qui leur permet d'intégrer des données ignorées d'une époque. Pour nous, ce qui est inconscient doit d'abord être passé par le conscient. Pour nous, ce qui est subconscient correspond à une conscience d'une partie de nous-mêmes même si une autre partie l'ignore. Il n'y aurait donc pas d'inconscient ou de subconscient sans une conscience préalable et cela passerait par notre sensorialité, par nos organes de perception, génétiquement transmis, et non par une quelconque technologie instrumentale ne se perpétuant que culturellement, la culture étant tributaire de la technique (écriture, monuments).
Autrement dit, notre conscience atavique n'a pu s'exercer que sur la base de notre science d'alors et en ce sens toute conscience est tributaire d'un certain état, stade, de la science. Si l'Humanité est partie intégrante du cosmos, elle l'aura, quelque part, façonné, il y a bien longtemps, par la conscience de la science qu'elle en avait (voir H. R. Primack et N. E. Abrams, Destin cosmique. Pourquoi la nouvelle cosmologie place l'homme au centre de l'univers, Paris, Laffont, 2008)
Au regard de ce que nous appelons désormais le NOA, les nouvelles planètes ne sauraient donc appartenir au "niveau 1". Elles peuvent, en revanche, s'inscrire à d'autres niveaux, correspondant à des apports plus contingents et plus "modernes", fonction d'un processus incessant d'ajustement dont l'expression extrême est celle de l'application ponctuelle de l'astrologie à une situation donnée, à une personne donnée, hic et nunc.


JHB
30. 11. 09

Cyclicité et dispositif des Quatre Eléments en Astrologie

par Jacques HalBronn

Nous avons montré que le dispositif des domiciles comportait deux phases se développant en sens inverse. On ne peut donc, stricto sensu, parler de symétrie en dépit des apparences à moins d'admettre que toute symétrie implique une cyclicité, donc un processus évolutif suivi d'un processus involutif.
Le problème se pose également en ce qui concerne les aspects appliqués à la notion de cyclicité. Au premier abord, l'on aurait donc conjonction-sextile-carré-trigone-opposition puis trigone-carré-sextile-conjonction (pour ne citer que les plus "classiques") mais cela impliquerait de distinguer nettement sextile et trigone de façon à bien appréhender la notion de cyclicité et le retour que cela exige, en termes de flux et de reflux, de croissance et de décroissance, pour employer une terminologie lunaire. En effet, l'on ne va pas de la conjonction vers l'opposition de la même façon que l'on revient de l'opposition vers la conjonction. Il n'est pas certain que ceux qui ont écrit sur ces questions aient pris toute la mesure d'une telle problématique.
Mais, ici, nous nous intéresserons avant tout à la question des Quatre Eléments et à la façon dont ils s'inscrivent dans une logique de cyclicité.
Rappelons que traditionnellement, les quatre Eléments (ou triplicités) se suivent, astrologiquement, selon l'ordre suivant : feu, terre, air, eau et ainsi de suite. Il y a là quelque incohérence, à notre sens car ne conviendrait-il pas que l'ordre se présentât dans un sens puis dans le sens inverse, l'astrologie étant fondée sur l'idée de réversibilité, corollaire de toute cyclicité?
Bien pis, l'ordre des Eléments ne nous semble pas satisfaisant au regard d'une physique cyclique qui veut que l'on passe du solide vers le liquide et du liquide vers le gazeux, sous l'action de la chaleur puis inversement sous l'action du froid? Il aurait fallu, pour bien faire, intervertir air et eau.
On aurait ainsi une série à 8 facteurs: feu-terre-eau-air- air- eau-terre-feu correspondant à ce qu'on a observé pour les domiciles et les aspects.




JHB
23. 11 09

Sociologie de l'astrologie. Cyclicité et centralité : les blocages des astrologues

par Jacques HalBronn


Lors de nos entretiens de novembre 2009 avec des astrologues d'un certain niveau (voir sur teleprovidence, notamment à Lyon, le 13. 11), nous avons pris conscience de l'existence de blocages que l'on pourrait qualifier d'idéologiques.
Il suffit pour faire apparaitre le blocage d'engager la discussion sur le terrain de la centralité, apparemment plus accessible que celui de la cyclicité.
A partir du moment où l'on a du mal à admettre ou à reconnaitre une centralité, au niveau socioculturel, sociopolitique, il est clair, selon nous, que l'on risque de mal vivre la problématique de la cyclicité.
De même, si l'on n'accepte pas l'idée selon laquelle les sociétés sont conduites par des chefs, des leaders entrainant dans leur sillage des populations entières...Rappelons la formule de l'Evangile: "rendons à César ce qui est à César!"
Au niveau même de l'organisation de la communauté astrologique, le refus de reconnaitre une certaine centralité fera aussi problème...
Bien entendu, on l'aura compris, toute centralité est vouée à la cyclicité, c'est à dire qu'elle passe par des phases de dissolution. On connait la formule de l'alchimie: solve coagula, qui est de nature cyclique: se dissoudre pour mieux s'agréger. Pour élire une assemblée, il faut la dissoudre...
Au demeurant, nos systèmes démocratiques ne sont-ils point marqués par un principe de cyclicité?
Qu'est-ce qui peut expliquer certains blocages rendant difficile l'appréhension pleine et entière de l'idée de cyclicité au point de chercher à la fausser, à la dénaturer?
L'histoire personnelle de l'astrologue peut nous aider à saisir la genèse de telles résistances face à un vrai besoin de renouvellement et donc, préalablement, de délestage.
Nous envisagerons deux cas de figure : l'immigration et la féminisation

I L'immigration
Toute situation marquée par l'immigration comporte certains stigmates et cela vaut non seulement pour l'immigration d'un pays vers un autre mais aussi d'une région vers une autre, notamment de la province vers la capitale. (Voir, sur le site hommes-et-faits.com notre "Psychanalyse de l'étranger")
On notera que nombreux sont les astrologues qui sont arrivés à Paris, en Ile de France, en provenance d'une autre région: on songe à André Barbault, à Jean-Pierre Nicola mais aussi à Yves Lenoble sans parler d'astrologues nés dans une famille asiatique comme Frank Nguyen. Plus largement encore, il faudrait tenir compte de la tension entre la province et la capitale, même quand il n'y a pas eu physiquement de migration mais seulement mentalement.
Force est de constater que ce sont là des conditions qui peuvent générer des blocages par rapport à la cyclicité, ce qui est particulièrement fâcheux en ce qui concerne l'engagement astrologique.
En pratique, on en arrive à des positionnements assez étranges dont une des manifestations les plus flagrantes consiste à brouiller les repères : quel cycle, quel centre, quel chef, demandera-t-on d'un air ingénu...comme si toute idée d'unicité s'avérait peu ou prou insupportable. A contrario, quel soulagement face à la diversité des pôles, à la multiplication des clivages!
On nous parlera alors de spirale, de modernité, de nouvelles planètes, de fin des temps, de théorie des âges....bref d'irréversibilité. Pas de retour en arrière, surtout, ce qui peut sembler un exercice improbable en matière d'astrologie. Bien entendu, de telles attitudes risquent fort de se répercuter au niveau de la consultation : que l'on n'attende pas de ces astrologues là qu'ils aident leurs clients à assumer pleinement la cyclicité de leur existence! Il est vrai que plus l'on descend dans l'échelle sociale, plus la cyclicité devient une abstraction, tant les personnes sont sujettes à une diversité d'influences de tous ordres et à la merci des contingences les moins maîtrisées!




II La féminisation

Sociologiquement, l'on connait la proportion des femmes dans les réunions astrologiques, du moins à un certain niveau, celui des cours et des séminaires d'astrologie, ce qui inclut les "colloques" organisés par des structures ayant en réalité un soubassement avant tout pédagogique et qui consistent à faire venir telle ou telle "sommité" pour un cours magistral.
Nous avons consacré, pour notre part, beaucoup de travaux à la question du féminin et la présence massive de l'élément féminin dans la vie astrologique ne nous apparait nullement comme dénuée de signification. (Voir nos textes sur le site grande-conjonction.org)
Cela dit, paradoxalement, il semblerait que cette question de la sexuation soit finalement assez peu traitée par le discours astrologique voir niée au nom des catégories astrologiques qui ne lui accordent, somme toute, qu'une portion congrue. Nous en avions d'ailleurs conclu (dans de précédents textes) que l'entrée en astrologie pouvait tenir à une difficulté existentielle face à la dualité. Et il est vrai que le "un" comme le "deux" sont plutôt noyés dans le propos astrologique ordinaire en quête d'une plus grande complexité.
En vérité, nombreux risquent d'être les astrologues soutenant que l'astrologie serait justement le dépassement du un et du deux, thème natal oblige! Même les 12 signes semblent contester en effet une telle simplification, réduction, de l'astrologie...
Nous dirons, d'entrée de jeu, que la femme capte mieux l'objet que le sujet, autrement dit les manifestations que leurs causes premières si l'on admet que l'objet dépende, soit fonction du sujet. Mais c'est là, au demeurant, tout l'enjeu du débat!
Nous voudrions montrer que toute fixation au niveau de l'objet nuit à la conscience de la cyclicité et qu'il n'est pas de cyclicité sans retour au sujet.
Soulignons d'abord que face à un objet nous ignorons a priori son origine, tout au plus pouvons-nous prétendre savoir qui le tient ou le détient, ce qui est une toute autre paire de manches. En effet, un objet s'acquiert, se transmet, on se le procure. Manquer le rapport sujet-objet, c'est passer à côté de la problématique de la causalité. Faire l'économie du sujet est une tentation simplificatrice, réductrice mais qui peut donner l'illusion d'une certaine cohérence, l'accès au sujet étant perçu comme une source sans fin de complication. Ainsi, la quête de l'unité, du centre peut passer, aux yeux de certains, pour chimérique à la façon d'un aveugle qui incapable de percevoir le soleil en mettrait en question jusqu'à l'existence...
Faire l'impasse sur le rapport sujet-objet, c'est s'abstraire du principe de causalité. Prenons le cas d'une personne qui parle trop fort dans le métro ou qui s'entretient sur son mobile avec une personne qui n'est même pas présente. A l'évidence, ce qu'elle dit n'intéresse pas tout le monde mais tout le monde est amené à entendre ce qu'elle dit. Il y a là une carence au niveau de la conscience causale, décalage. A partir du moment où cette personne incivile ne se demande pas si ce qu'elle dit intéresse ceux qui sont forcés de l'entendre, il y a problème. On peut fermer les yeux, pas les oreilles....La personne en question peut aussi considérer que si les autres ne parlent pas, ils n'existent pas et donc peu importe qu'ils l'entendent. Celui qui ne secréterait pas quelque chose n'aurait pas d'existence, serait vide et en parlant on le remplirait....Le silence fait problème à certaines personnes car il renvoie au mystère du sujet. A contrario, toute expression -ne serait-ce que visuelle- permettrait de circonscrire le dit sujet, de l'enfermer dans l'objet ainsi généré, de le réduire. On passerait ainsi, d'une seconde à l'autre, de l'infiniment grand à l'infiniment petit. Le silence est d'or, la parole est d'argent. L'on comprend tout le prix du silence, de l'absence, en ce que cela ne permet pas à l'autre d'avoir prise sur nous. Or, le seul fait de connaitre le signe de quelqu'un, bien évidemment son thème, et déjà le sujet devient objet, on peut parler de lui, le disséquer sous réserve, certes, que l'information astrologique soit viable, ce qui est un présupposé que d'aucuns sont tout prêts à accepter pour les besoins de leur cause.
Un discours, faut-il le rappeler, est également un objet. Ce que dit quelqu'un n'est pas ipso facto l'auteur de ce qui est dit. Ce que dit quelqu'un ne définit donc pas la personne qui s'exprime mais tout au plus ses intentions, ses opinions. Or, pour les femmes, nos opinions nous définissent, c'est du moins une conclusion à laquelle nous sommes parvenus. Ce n'est pas, pour elles, le sujet qui définit l'objet mais l'objet qui situe le sujet. Les femmes rêvent, en leur for intérieur, d'une civilisation de l'objet où l'on choisirait ce que l'on veut être, au supermarché : une sorte de bal masqué. Un monde où le temps serait comme aboli, réduit à la portion congrue, où les échéances et les distances seraient raccourcies, où il ne s'agirait pas de pouvoir mais de vouloir. Qui veut, peut. Tout ne serait plus qu'affaire d'appropriation au prix du plus minime apport. Répéter ce qu'autrui a dit et ipso facto cela devient mien puisque c'est passé par moi, par le truchement de quelque transmutation alchimique.
Face à un texte, comment allons-nous l'appréhender? Allons-nous nous demander qui en est l'auteur ou bien allons-nous définir son auteur présumé à partir du dit texte? Est-ce que le même propos tenu par des personnalités différentes offrira un seul et même contenu? Est-ce que ce contenu ne sera pas tributaire de la connaissance que je puis avoir de la qualité de son auteur? Tel propos que l'on jugera banal dans la bouche de telle personne revêtira une signification autrement plus forte chez telle autre. On ne saurait donc à l'évidence réduire quelqu'un au discours qu'il tient, que ce soit pour l'élever ou l'abaisser. Et l'on pourrait en dire autant pour tel geste émanant de telle personne, ce geste devant être resitué par rapport à la personne concernée; il n'aura pas la même signification.
Or, chez les femmes, un tel travail d'identification du sujet derrière l'objet est souvent très limité voire jugé inutile. Il serait tellement plus simple que les gens soient jugés sur ce qu'ils ont que sur ce qu'ils sont ou si l'on préfère si l'on pouvait déterminer l'être de l'autre par son avoir, donc par son dire. Il suffirait ainsi de changer d'avoir pour changer d'être...
Nous avons ainsi pu remarquer dans des conversations à quel point les femmes semblaient ne pas tenir compte de la qualité de leur interlocuteur et ne pas prendre la peine de relier ce qu'elles voyaient ou entendaient à ce qu'elles pouvaient percevoir du dit interlocuteur, à un niveau, il est vrai, plus subtil...
Et c'est justement là que le bât blesse! On nous dira que l'on ne capte quelqu'un qu'au regard de ce qu'il exprime, donc de ce qu'il montre. Mais, dans l'Evangile, l'on nous parle de ceux qui ont des yeux et ne voient pas, des oreilles mais n'entendent pas...Tout le monde, apparemment, n'a pas accès au sujet et doit s'en tenir à l'objet, faute de mieux. D'ailleurs, l'astrologie ne prétend-elle pas, du moins à ce que d'aucuns le prétendent, à nous renseigner sur ce sujet qui nous échapperait, grâce notamment au thème natal? Seraient dès lors attirés vers l'astrologie, ceux qui ont un problème avec le sujet, ce qui les empêche de capter, à temps, les causes puisque c'est au niveau du sujet que les causes des effets à venir se situent et non au niveau de l'objet qui appartient déjà au passé. C'est ainsi que l'on peut dire que celui qui ignorent les causes ne sait où il va....à condition de ne pas assimiler le mot cause au mot passé....
Autrement dit, celui qui peine à parvenir au niveau du sujet peut-il vivre la cyclicité, la centralité, l'unité liée à la personne du chef? Il risque fort, celui-là, de s'arrêter en chemin et d'en rester au niveau de l'objet. Or, cet objet est par définition stérile, il n'engendre pas, à l'instar d'une feuille morte, il est condamné à pourrir, à la dégénérescence. Seul le retour au sujet est régénérateur. Selon nous, la femme entretient un rapport privilégié avec l'objet et en revanche elle fait l'impasse sur le sujet. Elle préférera le '"que suis-je?" au 'qui suis-je?" Autant elle dépensera de l'énergie pour décrire un objet, aussi fidèlement que possible, autant la question de l'origine de l'objet semble devoir lui échapper, si la dite origine n'est pas explicitement inscrite sur le dit objet, ce qui ne constitue pas une preuve décisive, au demeurant. Comme si le cordon ombilical entre sujet et objet était radicalement rompu...
Terminons par ces réflexions: l’astrologue est, aux yeux de son client, perçu d'abord comme sujet. Ce qu'il dit n'est entendu qu'au prisme de ce qu'il est supposé être. L'astrologue est ainsi chargé, doté de qualités qui confèreront aux objets dont il s'entoure une aura singulière encore que l'on puisse dire que ce sont certains objets spécifiques qui qualifieront l'astrologue en tant que tel. Il conviendrait dès lors de distinguer parmi les objets ceux qui sont qualifiants de ceux qui sont qualifiés. Dans le cas du thème natal, il semble que la perception soit double: le thème natal dans les mains de l'astrologue "ferait" l'astrologue mais ce que l'astrologue en tirerait en termes de conseil serait entendu du fait de sa qualité ainsi constituée d'astrologue, ce qui conduirait, évidemment, le client à accorder un certain crédit, une certaine crédibilité au propos tenu et à s'efforcer de correspondre, peu ou prou, au dit propos. Le même propos tenu par un autre que l'astrologue aurait été bien entendu perçu tout autrement et souvent rejeté. Le message est ici largement le messager.
Bien entendu, nous n'avons ici affaire qu'à un succédané de sujet dans la mesure même où le sujet, ici - l'astrologue- on l'a vu, est défini par l'objet qu'il détient....à savoir l'astrologie. Plus l'objet 'astrologie" est substantiel, plus le sujet 'astrologie" se verra "gonflé"/enflé dans son être. D'où la nécessité, éprouvée par nombre d'astrologues, de charger la barque de l'astrologie, faute de quoi le sujet astrologue deviendrait inconsistant. Mais comment dans ce cas alléger l'astrologie, la réformer, la libérer? Cercle vicieux!
Est-ce le thème astral, qui est un objet, qui permet d'accéder au sujet sous prétexte que le dit thème traite du sujet? Il semble qu'il y ait là comme un tour de passe-passe visant à inventer un objet qui ne ferait qu'un avec le sujet. Ce serait là le fantasme de la carte du ciel, notamment sous sa forme informatisée (lire sur la naissance d'Astroflash, dans le cadre des supermarchés "Intermarché" et de la marque de voitures SIMCA, l'ouvrage de R.G. F. Guérin, Paris, ed. Le cavalier bleu, 2008, pp. 89 et seq.), c'est précisément ce qui sensibilisa Suzel Fuzeau-Braesch (voir ses déclarations (en audio) reprises sur teleprovidence). Ayant enfin accès au sujet ou du moins à sa structure profonde, sous une forme graphique, l'astrologue n'a plus alors qu'à suivre le "patron" (pattern). Le thème est un chien d'aveugle. L'objet thème astral mettrait ainsi fin à la dualité sujet/objet, essence/existence....Mais en même temps, par sa diversité même -cela part dans tous les sens, surtout si l'on y greffe les transits - il reste pris dans les rets de l'anecdotique, du "factuel", du C. V. (curriculum vitae) que sont notamment les maisons astrologiques. L'interprétation du thème est inévitablement rétrospective et donc se fixe sur l'objectivation du sujet, ce qui tient à son foisonnement extrême, aux dissonances et aux contradictions qu'il présuppose, incompatible avec une approche ontologique...André Barbault a raison de voir dans le thème le miroir des accidents de la psyché, donc l'expression du contingent, faisant ainsi basculer l'astrologie vers le pathologique.
Autant donc de blocages, d'obstacles face à une véritable cyclicité, exigeant un retour au "vrai" sujet", au vrai moteur, celui qui met le monde en mouvement. Beaucoup s'arrêtent à mi-parcours et s'en contentent - victimes des délices de Capoue auxquels succomba le carthaginois Hannibal sur la route de Rome.(fin du IIIe siècle avant notre ère)
A dire vrai, le problème relève de la sémiologie- d'une neuro-sémiologie, dirons-nous plus précisément - indissociable du statut épistémologique de l'astrologie, tant en amont qu'en aval. Celui qui ne reconnait pas les signes ne parvient pas à la cause cosmique pas plus qu'il n'identifie les causes humaines, au niveau du sujet. En outre, celui qui ne comprend pas la force du sujet ne saisira pas la façon dont l'astrologie est née de par la volonté justement du sujet. Il voudra, comme on l'entend si souvent, dans la bouche des astrologues, présenter l'astrologie comme le fait d'une observation que les hommes auraient conduite des structures cosmiques et non comme l'œuvre législative et légiférante des hommes seuls capables de structurer le monde. D'où, de facto, un certain antihumanisme qui se cache derrière l'affirmation selon laquelle l'homme ne serait que partie prenante du cosmos, ce qu'il faudrait comprendre comme le comble de l'humanisme, l'homme devenant cosmos et le cosmos devenant homme....



JHB
23.11. 09

Réflexions sur la dialectique jour/nuit

par Jacques HalBronn


Pour nous, la nuit est en correspondance avec la conjonction (on ne voit pas la nouvelle lune), avec l'eau qui abolit les différences générées par l'élément terre et le jour. Mais l'eau est chaude, la terre, froide, l'on sait que c'est la chaleur qui transforme un solide (Terre) en liquide (Eau) puis en gaz (air).
Or, la nuit, il fait plus froid que le jour, ce qui peut sembler contradictoire avec ce que nous venons d'énoncer. Claude Lévi Strauss écrit (Le cru et le cuit, op.cit. p. 299) que "le feu de cuisine évite une disjonction totale, il unit le Soleil et la terre (...) mais cette présence est aussi interposée, ce qui revient à dire qu'elle écarte le risque d'une conjonction totale et d'où résulterait un monde brûlé". On notera cette dialectique disjonction/conjonction dont nous nous servons également dans nos travaux sur la cyclicité.
Dans les almanachs du Moyen Age, le feu joue un rôle important pour les mois d'hiver (janvier, février) -et nous avons déjà dit à quel point il était étrange que les signes d'hiver ne soient pas attribués au feu. Il y a certes un paradoxe en ce sens que le feu vient ainsi remplacer le soleil, d'où, a contrario, son absence durant les mois d'Eté dans l'iconographie des almanachs.
Le mois de février y est notamment représenté par une assemblée attablée, à proximité d'une vaste cheminée. Le mot "assemblée" est évidemment à rapprocher de celui de conjonction.
C'est la nuit que nous recherchons la chaleur chez nos semblables, le lit étant à la fois le support du sommeil et de l'acte sexuel. On dit "coucher avec quelqu'un".
Nous avons déjà indiqué (dans un autre texte de ce journal de bord) que la nuit favorise la parole laquelle n'exige pas une bonne visibilité mais se contente d'une pénombre : on peut parler dans le noir. A contrario, le jour peut profiter de ce qui est visible et pénalise moins les sourds/muets que ne le fait la nuit. On retrouve ici, aussi, le mythe du vampire, qui craint la lumière du jour.
Toutefois, l'astronomie est largement une activité nocturne -on ne perçoit pas les étoiles en plein jour - mais en même temps elle comporte une forte dimension visuelle, elle est une signalétique non pas auditive mais visuelle. Mais la brillance même des astres facilite leur visualisation. Nous dirons donc que la nuit a trois faibles lumières qui pourraient ne pas exister, dans l'absolu-on peut concevoir un monde sans lune, sans feu et sans firmament, surtout si l'atmosphère de la Terre était très dense, épaisse, opaque : la lune, le feu, les étoiles (planètes comprises) tandis que le jour est dominé par la puissance solaire qui rend obsolète les fragiles lumières nocturnes.
Avec le progrès technique, l'électricité a remplacé le feu et la nuit est de plus en plus solaire, ce qui fait que l'on observe mal le ciel dans les villes, en raison de l'éclairage artificiel des rues, ce qui affaiblit la dialectique jour/nuit et peut rendre caduques les veillées d'autrefois, avec la sociabilité qu'elles permettaient et impliquaient. Il semble que les priorités techniques furent de remédier à la mauvaise ouïe en inventant l'écriture, permettant à la vue de prendre le relais. L'écriture est à l'ouïe ce que seront, ultérieurement, les lunettes à la vue. Ne plus entendre fut, selon nous, longtemps socialement éliminatoire alors qu'une faible vue suffisait. Peu à peu, ceux qui entendaient mal furent conduits à renforcer leur vue et à préférer le jour à la nuit, sortant ainsi de la caverne, inventant d'autres modes de communication exigeant une vue toujours plus aigue. On pourrait imaginer une société clivée entre deux populations, voire deux humanités: ceux qui entendent bien (et mal voyants) et ceux qui voient bien (et sont malentendants), vivant plus ou moins en symbiose mais les bien entendants dominant longtemps les bien voyants, de par l'élaboration de leur pensée, liée à l'ouïe, la vue ne permettant qu'une élaboration mentale plus faible, l'écriture se calquant sur la parole. Le '"Parlement" est le lieu de la parole, de la vie sociale en un espace restreint alors que la vue permet des distances plus grandes au niveau des signaux. Lévi Strauss (dans le même ouvrage) a montré que la musique offrait une créativité supérieure à celle de la peinture, en ce qu'elle produit quelque chose qui ne préexiste pas dans la Nature. Ainsi, le feu, auquel Lévi Strauss accorde la plus grande importance, est-il une interface entre le jour et la nuit, entre le chaud et le froid, entre le cru et le cuit. Sans ces lumières ponctuelles, ces points dans le ciel et dans l'espace, l'humanité n'aurait probablement pas été ce qu'elle est devenue mais il semble bien que nous ayons perdu de tels repères, l'astrologie en manifestant probablement la nostalgie, notamment avec le thème natal.







JHB
20.11. 09

Le NOA et les niveaux involutifs

par Jacques HalBronn

S'il est relativement aisé de suivre le processus évolutif du NOA en sa phase évolutive, de 1 à 2, de 2 à 3, de 3 à 4, et qui passe par une diversification croissante des variantes, des dérivations, des ajustements, des adaptations, des emprunts de tous ordres, en revanche, le "retour" vers le niveau 1 semble faire sensiblement plus problème.
Si la description de la phase évolutive relève d'une série d'intégrations de diverses données, ce qui tend à faire perdre la conscience de l'unité originelle du modèle, celle de la phase involutive relève d'un processus d'abstraction qu'il convient ici de préciser.
On rappellera qu'au regard de la tradition astrologique, une telle phase en sens inverse se retrouve dans le dispositif des doubles domiciles, la phase involutive correspondant au passage de Saturne vers Jupiter, de Mars vers Vénus, de Vénus vers Mercure, si ce n'est que le recours à une division en 12 ne nous parait pas vraiment indispensable, division dont nous savons qu'il n'a d'ailleurs qu'une pertinence très relative, en analogie avec les 12 lunaisons englobées, non sans quelque difficulté, dans une année solaire sidérale.
Le retour, donc, de Saturne vers les luminaires fait exactement pendant à la phase précédente qui allait, quant à elle, des luminaires vers Saturne, selon un processus d'éloignement spatial croissant de la source représentée par les luminaires. La phase involutive, inversement, correspondra à un rapprochement croissant de la source..
L'intérêt du NOA, c'est qu'il n'est pas seulement un modèle épistémologique mais qu'il s'inscrit également dans une cyclicité qui comporte sa propre rythmicité. Autrement dit, la phase d'évolution tout comme la phase d'involution n'ont pas lieu à n'importe quel moment mais sont en rapport avec le modèle qui régit ce que nous avons appelé le niveau 1. Ce qui signifie que l'esprit d'involution ne se développe, en pratique, qu'au cours d'une phase d'involution en train de se produire et inversement pour l'esprit d'évolution. Il faut donc que les temps - et donc les esprits - soient mûrs pour que se déclenchent certains processus.
Cela dit, revenons à une telle problématique involutive en disant qu'elle vise à décloisonner progressivement des territoires découpés en phase évolutive. Nous pouvons parler d'un réchauffement qui va dissoudre les solides et les transformer en liquides puis en gaz. Cette chaleur croissante qui correspond en quelque sorte au rapprochement du soleil -dans le dispositif des domiciles signalé plus haut - est aussi le fait d'une plus grande grégarité, d'une multiplication des contacts, des rencontres, ce qui détermine un certain brassage et à terme une certaine fusion. Mais pour ce faire, il importe qu'ait lieu un certain délestage de ce qui avait pu s'incruster en phase évolutive et qui en quelque sorte va fondre du fait d'une chaleur croissante. En termes astrologiques, la terre cède le pas à l'eau puis à l'air -à noter que l'ordre astrologique -et zodiacal- des 4 Eléments feu- terre-air -eau ne semble pas satisfaisant au regard d'un tel processus de transformation de la matière.
Socialement parlant, nous insisterons sur la fin d'un certain isolement individuel triomphant à l'issue de la phase d'évolution, c'est à dire en phase 4 évolutive. Mais tout comme Saturne occupe deux signes successifs, nous dirons qu'il y a un Saturne évolutif qui cristallise et un Saturne involutif, lui succédant, qui réduit et amorce une remontée vers l'unité. En fait, l'on peut se demander s'il ne conviendrait pas de renverser le système des domiciles dans la mesure où l'unité est nocturne et non pas diurne, la nuit, dit-on, tous les chats sont gris. De même, comme nous l'expliquons dans un autre texte du présent "journal de bord", l'hiver est le temps d'une plus grande sociabilité, les gens venant se réchauffer au coin du feu et la parole n'exigeant pas une grande lumière pour circuler, elle qui fait avant tout appel à l'ouïe. En conséquence, la phase évolutive irait plutôt de Saturne vers le Soleil -ce qui débuterait analogiquement au solstice d'hiver - et la phase involutive du Soleil vers Saturne, de l'Eté vers l'Hiver, ce qui débuterait au solstice d'Eté.. Le niveau 1 serait ainsi saturnien et le niveau 4 solaire et non l'inverse.
Mais, ces considérations symboliques étant faites, revenons sur les obstacles épistémologiques qui constituent une résistance face au processus involutif de réchauffement -dont nous avons vu qu'il ne correspond aucunement à une symbolique solaire et diurne mais bien plutôt à une symbolique ignée, qui veut que l'on se (ré)chauffe quand il fait froid et que l'on s'éclaire quand il fait nuit. L'Elément Feu, un des Quatre Eléments, ne renvoie pas ici au soleil mais bien à une instance de substitution comme l'a montré Claude Lévi Strauss (Le cru et le cuit, op. cit). Le feu, que nous plaçons à part, est la force qui actionne le passage d'un des trois autres Eléments à l'autre, par sa force (en phase involutive) ou par sa faiblesse (en phase évolutive).
Le début d'une phase évolutive permet de garder le souvenir d'un point originel mais peu à peu une telle conscience du point de départ va s'estomper et les pistes vont progressivement se brouiller jusqu'à parvenir à une diversité décourageant l'analyse et les rapprochements entre des manifestations qui ne cessent de se complexifier, le cas extrême, en astrologie, étant celui de la consultation individuelle dont le moins que l'on puisse dire est qu'elle ne se déroule pas dans la transparence au regard de ceux qui n'en sont pas partie prenante, à savoir l'astrologue et son client.
Comment donc, revenir en arrière après avoir goûté les délices de territoires personnels aussi restreints que fermés sur eux-mêmes? Comment un tel aboutissement de la phase évolutive va-t-il peu à peu faire faillite, ne plus être tenable? C'est bien là toute la question que nous posons dans le présent article. Comment sort-on d'un tel émiettement, d'un tel cloisonnement, d'un tel repli? Nous sommes au solstice d'Eté -et non d'Hiver- lorsque s'amorce un certain repli, un reflux vers le monde hivernal, nocturne; Rappelons que dans la religion juive, la "journée" commence à la tombée du jour et notamment dans le cas du septième jour, le Shabbat, qui exige un maximum d'indifférenciation, notamment la mise entre parenthèse de tout travail, lequel génère précisément un processus de différenciation, de division (du travail, de taylorisation, illustrée par les Temps Modernes de Chaplin)
Selon nous, la phase involutive passe par la mise en avant de chefs, de leaders qui feront l'unité autour d'eux, contrebalançant peu à peu ainsi les égoïsmes, les idiosyncrasies individuels. Sans chef, la phase involutive ne connaitra qu'une intensité médiocre et son bilan risque d'être assez maigre, tout comme sans relais, la phase évolutive aurait pu être également vouée à l'échec, puisqu'elle implique la diversification. En ce qui concerne l'astrologie, il n'y a pas à s'inquiéter quant à la phase évolutive, les astrologues étant tout à fait aptes à se constituer des spécificités les uns par rapport aux autres (notamment aux niveaux 3 et 4). On ne saurait en dire, autant, évidemment, pour ce qui est de la phase involutive que le NOA, précisément, s'efforce de renforcer.
Au cours de la phase involutive, certains chefs charismatiques se trouvent consacrés alors qu'au cours de la phase évolutive, ils sont remerciés, le temps de la multitude relayant celui du pouvoir solitaire. Si l'on traduit nos propos sur la base du cycle "Saturne 4 Etoiles" qui nous parait, jusqu'à nouvel ordre, asse bien convenir pour incarner le niveau 1, nous dirons que le basculement de l'évolutif vers l'involutif, correspondrait en gros au passage de Saturne dans les signe dits fixes -sans qu'il faille accorder à cette désignation la moindre signification- un tel passage étant propice à la désignation de leaders. A noter que dans bien des cas les élections organisés dans nos sociétés démocratiques, depuis la fin du XVIIIe siècle, n'ont pas lieu aux moments les plus opportuns pour dégager de vrais leaders. Les leaders élus en phase évolutive (Saturne étant en signe cardinal) sont surtout là pour faire barrage, manifester une certaine dissidence, ils n'ont pas forcément le profil voulu pour exercer l'autorité qui sera nécessaire en phase involutive aux fins d’instaurer un certain ordre, en dépassant les corporatismes.

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JHB
21.11. 09

La question des adjuvants en astrologie

par Jacques HalBronn

Le mot adjuvant désigne quelque chose qui est ajouté et qui va améliorer le produit ainsi traité. Si l'on s'en tient au modèle NOA, nous dirons que le passage de 1 à 2 et au delà passe par toute une série d'adjuvants. En effet, chaque signe zodiacal va ajouter une qualité spécifique et idem pour chaque maison astrologique et bien entendu chaque aspect planétaire. On ne cesse ainsi d'ajouter, de compléter, de combiner au point que l'on finit par se demander à quoi pouvait ressembler le produit initial.
C'est ainsi que lorsque l'on est parvenu au stade 4 de la phase évolutive, le produit initial risque fort d'être devenu totalement méconnaissable et ce d'autant plus qu'il se présente sous une infinité de variantes. On est alors vraiment passé de l'un au multiple.
Mais vient ensuite la phase involutive qui va consister à se séparer de tous ces atours pour parvenir à une certaine nudité. Or, les adjuvants risquent fort de masquer, de maquiller, les carences du produit de départ. Comme quelqu'un qui ne se déshabillerait jamais et dont on ne pourrait examiner directement le corps.
Reconnaissons qu'en astrologie comme ailleurs, les adjuvants permettent de "sauver "un modèle bancal - ce que de nombreux astrologues n'hésitent pas à qualifier de "validation" du dit modèle - comme si en ajoutant quelque sauce, l'on était tout content de pouvoir rendre mangeable une viande douteuse.
D'où l'intérêt, on l'aura compris, de dénuder périodiquement le modèle de façon à pouvoir le juger tel qu'il est, sans le secours et le recours à tel ou tel adjuvant, qui ferait passer la pilule. Ce faisant, régulièrement, l'on pourra tester un modèle pour ce qu'il vaut et non du fait de toutes sortes d'emprunts et d'additions qui donneraient le change. Attention à l'astrologie ketchup!
Il importe en effet- quand bien même serait-ce de façon schématique - qu'un modèle valle par lui-même, sans l'apport de tel signe zodiacal ou de tel aspect, de tel thème natal. Ce qui est central doit pouvoir exister en tant que centre, un immeuble existe même si les appartements sont inoccupés, ce ne sont pas les appartements et leurs occupants qui permettent à l'immeuble d'exister. Ils n'en sont que le prolongement. Le tronc ne disparait jamais complètement sous le feuillage et en automne, il ne reste plus d'ailleurs quasiment que le tronc. En hiver, la nature se dénude et ce faisant elle ne maintient que l'essentiel. La phase involutive est le passage de l'Eté vers l'Hiver. Dis-moi ce que tu manges et je te dirai quelle astrologie tu préconises...







JHB
21.11. 09

La priorité du 7 sur le 12 en astrologie

par Jacques HalBronn

Dans notre description du NOA, nous avons proposé de déterminer 4 niveaux évolutifs et 4 niveaux involutifs.
Cela correspond en quelque sorte à un niveau par année dans le cadre d'une phase de 7 années, intervalle entre deux conjonctions sidérales de Saturne avec les 4 étoiles fixes royales. On peut dire que chaque année qui passe est en rapport avec un niveau du NOA, lequel se renouvelle tous les 7 ans. Il n'y a donc guère de place pour le 12, si ce n'est en tant qu'étant quasiment le double de 7. D'ailleurs, le Zodiaque, s'il était bien défini, ne devrait-il pas apparaitre sous une forme évolutive (Bélier- vierge (Printemps/Eté) suivie par une forme involutive (balance-poissons (automne-hiver)?
Il n'en reste pas moins que le zodiaque à 12 signes peut se révéler gênant...La division en + ou - 28 de l'écliptique -attestée en Orient (Inde, Chine) - nous semble de loin préférable.(voir l'intervention de Frank Nguyen, lors de la rencontre du 13 novembre, à Lyon, sur teleprovidence) en ce qu'elle inclue les 4 phases de 7 ans dues que les 4 conjonctions de Saturne avec les 4 étoiles fixes royales découpent. Les 30° d'un signe sont d'ailleurs très proches du nombre lunaire/saturnien.
En fait, tout dépend si l'on s'intéresse d'abord au nombre de lunaisons dans l'année ou au nombre de jours dans une lunaison. Dans un cas, on a le 12, dans l'autre, le 28 et donc le 7 (le quart, le mot semaine vient du sept) et donc Saturne, en passant du jour à l'année, ce qui se retrouve dans le Premier Testament : "Vous avez mis 40 jours à explorer le pays, vous supporterez donc les conséquences de vos fautes pendant 40 ans, une année pour chaque jour. Ainsi vous saurez ce que c'est que d'être privé de ma présence" (Exode IX, 34)
A contrario, un découpage en 12 secteurs du Zodiaque serait très insuffisant, cela ne donnerait que 3 divisions par période de 7 ans, au lieu de 7, ce qui serait un découpage par trop grossier.
En revanche, le découpage en 12 du mouvement diurne nous semble assez bien convenir et l'on peut d'ailleurs penser que c'est d'abord au dit mouvement diurne que s'appliqua le système à 12 lunaisons du cycle saisonnier, les deux systèmes étant portés par le soleil, d'un point de vue rotationnel ou d'un point de vue révolutionnel (voir nos textes à ce sujet sur teleprovidence)



JHB
21. 11. 09

L'astrologie: les références végétales et minérales

par Jacques HalBronn


Nous recevons, à la suite de notre interview avec Lisyanne Lacombe, ce mail de Mireille Petit (site Orphée-astro), disciple de l'astrologue italienne Lisa Morpurgo, auteur d'un ouvrage dont la traduction française (chez Hachette) fut couronnée en 1974 par un prix décerné lors du Colloque ISAR du Méridien (voir sur teleprovidence):
"J'aimerais vous faire remarquer en toute modestie que le Sagittaire correspond au début de la germination contrairement à ce que j'entends dans votre dialogue. A cette époque de l'année, la semence commence à s'adapter au milieu qui l'environne; la motte de terre qui la recouvre n'est plus tombe (Scorpion), mais ventre maternel (exaltation de la planète X), refuge protecteur et confortable (Jupiter), monde stimulant qui accueille le miracle de la métamorphose (Neptune). La première manifestation de vie de la semence en germination, est le mouvement tourbillonnant des cellules par lequel se développera la future plante (Neptune); l'attention se concentre sur l'activité physique, tandis que l'activité intellectuelle passe en second plan (exil de Mercure). L'adaptation au milieu est également une prise de possession, une installation; elle joint à l'inquiétude neptunienne un désir de stabilité (Jupiter, chute de Pluton).Voilà pourquoi le Sagittaire est considéré un signe "d'abondance" !
Cette façon d'associer signes et planètes-dieux nous parait, désormais, devoir être considérée avec quelque réserve. Vouloir conformer le rythme de la nature, au cours du cycle saisonnier, avec la succession des symboliques planétaires est probablement aussi vain que l'est la Théorie des Ages de J. P. Nicola, laquelle tente d'appliquer à la psychogénèse l'ordonnancement planétaire, selon une succession assez comparable. Pourquoi, d'ailleurs, ne pas appliquer ici le principe de réversibilité : on irait de la lune à Saturne puis de Saturne à la Lune, ce qui couvrirait une soixantaine d'années? L'on sait qu'avec l'âge, du fait d'une certaine décroissance, nous retombons peu à peu en enfance.... Certes, on peut toujours se prêter à un tel exercice, en forçant le trait des différents stades d'une cyclicité. On ne peut, cependant, se faire suivre, au sein même d'une même saison, une valeur jupitérienne et une valeur saturnienne - puissamment différenciées et allant symboliquement en sens inverse, par la tradition astrologique - comme le propose Mireille Petit. La sagesse veut de s'en tenir à un point de vue purement cinétique. Il est assez clair que ces deux planètes correspondent à des phases différentes ou qu'il ne faut les considérer que du seul point de vue astronomique, sans implication de signification archétypale, comme une sorte de système alphanumérique. Autrement dit, les 12 signes pourraient démarrer à partir de n'importe quel point tout comme l'on pourrait indiquer une série en se servant de l'ordre astronomique des planètes, comme ce fut selon nous le cas pour les domiciles. Un alphabet est un alphabet. Le nom des lettres importe peu, même quand il est associé à des valeurs numériques. Qui s'intéresse au fait que la lettre D vient du grec delta (dont elle est l'initiale), issu du phénicien pour désigner une porte (Délet) ou que le B vient de Bétha, "maison" dans les langues sémitiques? Aller au delà d'une simple terminologie ferait basculer dans la guématrie kabbalistique. On parlera donc ici d'un alphabet planétaire ou d'un alphabet zodiacal, applicable à tout support.
Avec Mireille Petit, interprète de Lisa Morpurgo, le problème se corse du fait du recours aux planètes transsaturniennes mais aussi transplutoniennes (X, Y); selon le principe- cher à Jean Carteret - qu'à 12 signes il faut faire correspondre 12 astres et dont J. P. Nicola ne veut pas entendre parler, s'en tenant à 10 astres. André Barbault, ouvert aux idées de Carteret, parlait à leur sujet, dans son Traité d'Astrologie Pratique, d'une octave supérieure, au delà donc du 7.
Nous avons récemment montré à quel point il importait d'évacuer du système des doubles domiciles les transsaturniennes vu que ces doubles domiciles indiquent l'idée majeure d'une réversibilité, d'un aller-retour, d'un retour d'ascenseur, d'une volonté de substituer à la cyclicité de la linéarité, de la spiralité, bref de permettre une fuite en avant, d''exil et non d'exode, de départ sans espoir de retour.
Mais il faut aussi souligner à quel point les planètes ne sont ici que des données en quelque sorte mathématiques, constituant une sorte de progression (voir la loi de Titius Bode, chère à J. P. Nicola, in Nombres et formes du cosmos). Que Jupiter indique un stade entre Mars et Saturne, d'accord, qu'il faille pour autant épiloguer sur la signification intrinsèque de Jupiter, c'est ouvrir la boîte à Pandore!
Il faut raison garder. La cyclicité astrologique doit rester simple. De quoi s'agit-il si ce n'est de la mis en adéquation d'un cycle végétal et d'un cycle minéral que les sociétés humaines prendraient pour modèle?
Ce cycle végétal est particulièrement perceptible quand on considère un arbre. Au printemps, l'arbre verdit et à l'automne, jaunir puis perdre ses feuilles. Le tronc de l'arbre - son squelette en quelque sorte- est ainsi recouvert, habillé, entouré de branches, d'un feuillage et à la fin du cycle, il en sera dépouillé, retrouvera sa nudité. Tout un programme!
L'Automne correspond au retour vers ce que nous appelons, dans le système NOA, le niveau 1, soit le solstice d'Hiver, lieu du plus grand dépouillement et étrangement célébré par l'arbre de Noël (du 25 décembre). puis avec l'Hiver, il y a déjà une recomplexification qui s'opère, encore que l'on se réchauffe grâce aux cheminées alimentées par des bûches, par des branches mortes. On parvient avec la fin du printemps à l'extrême du processus de diversification de la nature, le solstice d'été étant l'amorce de l'involution et ainsi de suite.
Maintenant, si l'on transpose tout cela au niveau du cosmos, il va falloir trouver un cycle. Or, il y a là l'embarras du choix! Toute la question sera donc de faire un choix parmi tous les candidats possibles. Or, nous savons que la plupart des astrologues - et Jean-Pierre Nicola ne fait pas exception- ont refusé de choisir, se contentant de poser certaines limites - on n'accepte pas les astres fictifs en astrologie conditionaliste (COMAC). Mais ce sont là des limites bien insuffisantes et bien timides qui n'assurent nullement la viabilité du système ainsi produit!
Selon nous, Saturne fut choisi comme matrice du cycle astronomique de référence, selon des critères forcément arbitraires, il ne restait plus alors que de ponctuer le dit cycle en conformité avec le cycle saisonnier, celui parcouru par "notre" arbre et là encore tout aussi arbitrairement. Un tel système avait l'avantage de "marcher" au sens organisationnel du terme -comme marche la constitution de la Ve République - et à partir de là il fut adopté et progressivement intégré, au cours des âges, dans les automatismes organiques des populations qui s'étaient branchées sur lui.
On relèvera évidemment le mot "arbitraire", plusieurs fois, sciemment, utilisé! Ce terme a le don de mettre mal à l'aise un grand nombre d'astrologues et même de penseurs de l'astrologie. Et c'est là que l'on peut parler, avec Bachelard, d'un obstacle épistémologique!
Nous dirons pour commencer qu'il y a des choix à faire.(voir le colloque de Marseille "Le(s) choix de l'Astrologie, 11. 11. 09, sur teleprovidence) que l'on ne peut refuser. Un astrologue qui refuserait l'idée de choix serait un bien piètre coach pour ses clients! En fait, soit l'on fait soi même un choix, soit le choix, la décision seront ou ont été dictés de l'extérieur, par d'autres. On reporte la question du choix à l'échelon supérieur ou à l'échelon inférieur. Pour notre part, il est essentiel de reporter certains choix en aval à partir du moment où le cadre a été fixé. Il est vrai aussi que nous ne sommes plus dans la situation de ceux qui ont fait ces choix en amont - car il importe que nous en prenions connaissance - mais évitons de nous projeter sur eux!
Le non-choix de la part de tant de penseurs de l'astrologie -et c'est là un trait constant de l'école française d'astrologie du XXe siècle - aura abouti à fausser totalement le parallèle entre cycle céleste et cycle végétal. En effet, l'ensemble du règne végétal est soumis à un seul et même super-cycle, déterminé par un nombre limité de paramètres, si ce n'est que c'est inversé dans l'hémisphère sud, tout en respectant le même schéma. Or, au niveau cosmique, il n'existe pas, à l'état naturel, de super-cycle de ce genre. Il aura donc bien fallu l'inventer!
Certes, il existe le cycle solaire mais on vient de voir que celui-ci sous-tendait le cycle saisonnier d'autant que sa périodicité annuelle - liée en réalité au géocentrisme - était précisément ce qui faisait problème, le but de l'opération étant de constituer un cycle d'une plus grande ampleur que l'année. (Voir nos études sur ce sujet, sur le journal de bord)
Le choix, selon nous , fut dicté par un fait très simple: Saturne était l'astre le plus lent que l'on connaissait alors parmi les planètes, il était le plus proche spatialement des étoiles fixes et qui plus est il offrait la même structure numérique que la Lune.(7/28), Saturne étant aux étoiles fixes ce que la Lune était au soleil, au niveau des conjonctions.
Pouvait-on adopter un cycle de 30 ans? C'était bien trop long! Elit-on un président pour 30 ans? La solution consista, selon nous, à couper le dit cycle en 4 et à considérer quatre périodes de 7 ans, environ, dont chacune serait vécue sur le modèle d'un cycle saisonnier complet. Autrement dit, en l'espace de 7 ans, l'on serait passé d'un solstice d'hiver au suivant : c'est l'ouroboros, le serpent qui se mord la queue. Telle serait l'unité de temps de l'Humanité.
On aura compris à quel point un tel cycle cosmique était artificiel par comparaison avec le cycle saisonnier voire avec le cycle soli-lunaire. Dont acte.
Dilemme pour la pensée astrologique! Soit accepter que l'astrologie se serait ainsi constituée "artificiellement", à l'instar d'une langue ou d'un code (dans tous les sens du terme), soit que l'astrologie aurait décrit une cyclicité cosmique ingérable de par son intrication même. On a l'impression de parler de contraception, entre les partisans du "choix' et leurs adversaires qui n'acceptent pas que l'on puisse décider de la naissance d'un enfant.
Toute l'Histoire de l'Astrologie Moderne se résout dans la façon dont une telle problématique aura été traitée, au cours des siècles, par les uns et par les autres. C'est ainsi que d'aucuns insisteront sur le fait que chaque planète, de par son nom, de par sa position par rapport aux autres (RET de Nicola), offre une tonalité différente, qui ne se confond pas avec celle des autres, d'où une entreprise de différenciation dont on peut décrire touts les dérives et qui selon nous correspond à un habillement d'un supercycle absent, au feuillage d'un arbre fantôme, d'une chair sans squelette, sans colonne vertébrale. Une astrologie invertébrée! Quel fouillis! Quelle anarchie!
Anarchie, en effet, qu'une telle représentation des choses et qui aura fait se retourner dans leurs tombes les pères fondateurs de l'astrologie en quête au contraire d'un Ordre, d'une Unité qui certes se déclinerait, se conjuguerait, mais qui réaffirmerait périodiquement son pouvoir, sa puissance (dans tous les sens de ces termes)
De tels astrologues seraient-ils ainsi victimes de ce que les Hindous appelèrent la Maya? Cette diversité du monde qu'ils s'efforcent de faire se refléter dans le cosmos n'est-elle pas autre chose que des états subalternes et passagers de l'unité, tout comme le polythéisme ne serait que la somme des avatars du monothéisme, les objets que le total des secrétions du sujet?
Nous n'avons aucune objection à ce que la pensée astrologique s'ingénie à baliser la diversité du monde à condition qu'elle reste au service d'un projet unique et unifiant centré sur une configuration-reine.


JHB
24. 11. 09

La domination zodiacale dans l'astrologie populaire

par Jacques HalBronn

Le Zodiaque est ce que le public connait de l'astrologie, encore que parfois il ne soit pas immédiatement associé à l'astrologie...
Mais pour le public, le zodiaque n'est pas un cycle. On ne se demande pas pourquoi l'on passe de tel signe à tel autre. C'est plutôt perçu comme une galerie de caractères, à l'instar de ceux de La Bruyère.
Or, au regard de l'astrologie, le zodiaque est d'abord un cercle, un cycle, ne serait-ce que par son étymologie, encore que celle-ci soit assez confuse. De fait, les astres du système solaire circulent dans une bande, d'une "ceinture", articulée autour de l'écliptique, ligne de parcours du soleil.
Quand quelqu'un dit qu'il est de tel signe, il ne sous-entend même pas que le soleil passait alors par ce signe, c'est dire à quel point les signes zodiacaux se sont individualisés et émancipés par rapport à toute idée de cyclicité. L'apport du signe zodiacal ascendant aura encore contribué à brouiller les pistes, encore que les gens comprennent que d'une heure à l'autre, l'ascendant puisse changer. Mais aucune exigence de continuité d'un signe au suivant n'est exprimée et il est d'ailleurs étonnant que les adversaires de l'astrologie n'aient pas souligné ce point (voir émission FR3 à Lyon, en 2000, reprise sur teleprovidence) car différenciation et cyclicité ne vont pas de pair quand on plaque sur les stades des valeurs qui, quant à elles, n'offrent aucun caractère de continuité, comme c'est le cas des planètes en domicile dans les signes ou, avec les Triplicités, les Quatre Eléments, où l'air précède l'eau au lieu de le suivre, comme le voudrait la physique.(solide/liquide/gaz)
Le Zodiaque populaire serait donc l'expression d'une spatialisation du temps, étant donné que nous sommes résignés à l'incohérence spatiale (des langues, des Etats), les gens étant intellectuellement beaucoup plus exigeants au niveau du temps. D'où l'intérêt qu'il y a, chaque fois que faire se peut, à passer du plan du Temps à celui de l'Espace pour neutraliser la critique.
L'astrologie moderne est marquée par un tel pli, d'où son recul par rapport à la prévision, l'astropsychologie se situant finalement dans un espace, le thème visant à spatialiser le cours des astres; privilégiant par rapport aux moments du cours d'un astre donné l'ensemble des astres à un moment donné.
Comment donc parler de l'astrologie, peut-on se demander à la lecture de certains ouvrages parus récemment (comme celui de l'historien R. G. Fabrice Guérin, "L'astrologie", Paris, Ed. Cavalier Bleu, ou le collectif codirigé (avec J. M. Pastré) par Charles Ridoux, 'L'astrologie, hier et aujourd'hui", Ed. Presses Universitaires de Rouen, 2008)? Ce dernier écrit (p. 17) en tête des actes d'un colloque réunissant historiens et praticiens de l'astrologie, qui se tint, près d'Abbeville, en 2002: " le fait astrologique était admis comme une réalité dont la pratique peut être objet d'étude comme toute autre activité de l'esprit".
Les astrologues devraient se méfier de la fréquentation des historiens ou- s'ils sont eux-mêmes formés à l'astrologie comme c'est le cas de Guérin et de Ridoux- de celle de l'Histoire. Car l'approche historique - et nous en savons quelque chose, étant docteur es lettres (voir notre notice sur wikipedia) - tend à figer l'objet qu'elle est censée étudier dans ses manifestations les plus contingentes et les plus aléatoires.
Certes, l'historien, en principe, a t-il vocation à essayer de comprendre le cours des choses mais, trop souvent, tel un élève paresseux qui connait par avance la solution d'un exercice, il se contente de décrire ce qu'il en est partant du principe que ce qui vient avant est la cause de ce qui vient après...ce qui pourrait constituer une sorte de postulat! Cela expliquerait pourquoi l'Histoire fut exclue de l'Académie des sciences au même titre que l'astrologie, comme le note Fabrice Guérin.
Pour notre part, nous préférons de loin la fréquentation de l'Anthropologie à celle de l'Histoire, même si nous avons consacré, par ailleurs, énormément de temps et d'énergie à la discipline historique. Ces deux disciplines sont d'ailleurs complémentaires, mais c'était déjà, n'est-ce pas, le point de vue de l'Ecole des Annales de Marc Bloch et de quelques autres.
Un des problèmes des historiens est d'être limité par le corpus dont ils disposent. Ils font au mieux avec les moyens du bord, s'interdisant de spéculer sur des états antérieurs ou des chainons manquants, comme le fit Mendeleïev, en chimie ou un Cuvier en paléontologie. Cela permet aux historiens de se mettre aisément d'accord puisqu'ils ne traitent que de ce qui nous est, plus ou moins par hasard, conservé, dans les bibliothèques. Mais d'un autre côté, tout ce qui est conservé les intéresse et cela sans opérer de tri. On prend tout en vrac. C'est un état d'esprit qui correspond à un certain profil mental...
L'on risque fort ainsi de manquer l'essentiel et de privilégier l'accessoire, ce qui a un certain côté baroque à ce petit monde. L'astrologue peut effectivement se sentir en affinité avec cette engeance qui n'est pas sans lien avec la brocante. Quant à l'historien de l'astrologie, il nous parle de Ptolémée (IIe siècle de notre ère) comme un point origine alors qu'il ne s'agit que d'un état tardif et syncrétique, même s'il est plus ancien relativement que l'essentiel de la littérature astrologique. Pour notre part, nous conseillons une approche archéologique du corpus astrologique, en mettant en évidence l'existence de couches successives. C'est ainsi que Fabrice Guérin quand il expose les différents pans du savoir astrologique ne souligne pas le fait que le mouvement diurne correspond à une toute autre forme d'astrologie et d'astronomie que le parcours zodiacal des planètes, qu'ils aient été confondus et intégrés par la suite au sein d'une seule et même structure n'est pas une excuse. D'ailleurs, Patrice Guinard ne procède pas autrement. On nous répliquera peut être: mais qu'en sait-on? C'est là que l'on observe à quel point la logique est une chose assez mal répartie chez les historiens. On en arrive ainsi à la présentation d'un objet astrologique informe et qui n'a pour lui que de perdurer et de servir, profitant d'une certaine rente de situation. Il est vrai que les objections des anti-astrologues auxquels répond Fabrice Guérin manquent souvent leur cible mais nous avons déjà dénoncé la tactique-prônée notamment par Joëlle de Gravelaine (voir ses interventions télévisées reprises sur teléprovidence) consistant à se contenter de souligner l'ignorance des adversaires.
Il suffirait ainsi que tel astrologue pratique d'une façon un peu différente de ses collègues pour pouvoir déclarer qu'il ne se sent pas visé par certaines attaques. C'est un peu facile! Certes, les astro-sceptiques ont-ils eux-mêmes le tort de ne pas s'en tenir à des objections générales qui vaudraient pour tous les discours astrologiques. Mais eux-mêmes préfèrent s'en prendre à un certain corpus qu'ils traitent sans méthode et sans ordre, ce qui les condamne à une certaine impuissance et les rend inoffensifs! Il serait donc souhaitable que dans un ouvrage sur l'astrologie, l'on ne s'en tienne pas à relever les objections qui trainent ici ou là mais que l'on pose - quand on est soi même astrologue - des questions de fond quant aux assises mêmes de l'astrologie. Sinon, c'est une victoire à la Pyrrhus, une politique de l'autruche.







JHB
24. 11. 09