dimanche 24 juillet 2022

jacques Halbronn Epistémologie. Astrologire EXOLS L'équinoxialité : les empires et les génies face au déni solsticial.

Jacques Halbronn Epistémologie. Astrologie EXOLS L’équinoxialité: les empires et les génies face au déni solsticial On ne saurait se lancer en astrologie mondiale sans un certain bagage en sciences sociales ou en tout cas on ne saurait y poursuivre des recherches sans procéder à un certain nombre de mises au point structurelles. C’est ainsi que le passage d’une période équinoxiale à une période solsticiale exige d’apprendre à distinguer entre différents types de structures et donc de différences et bien entendu le chercheur en astrologie se doit d’expliciter sa méthodologie et ne saurait laisser son interlocuteur dans le vague. La question sera donc la suivante : quelles sont les structures qui seront mises en cause en phase équinoxiale et quelles sont celles qui le seront en phase solsticiale. Les structures fragilisées en phase solsticiale seront celles qui sont les plus contingentes, c’est à dire celles qui dépendent de l’arbitraire du politique, comme c’est le cas pour la fixation des frontières et le découpage des entités concernées., ce qui vise une multiplicité et une multiplication de subdivisions, de clivages, de cloisonnements de toutes sortes qui risquent fort de « sauter » en phase équinoxiale. Inversement, l’arrivée d’une phase équinoxiale a toutes les chances d’ébranler -sept ans durant, la perception et la conscience des structures les plus fondamentales à savoir les empires et les divisions du travail, telles que celles concernant la création. Très tôt, la question des empires nous apparut comme un sujet d’étude majeur pour la recherche astrologique (cf Clefs pour l’Astrologie, Seghers, 1976). Contrairement à une certaine idéologie anticolonialiste, anti-impérialiste, les empires sont une des manifestations les plus remarquables de la créativité politique et la solsticialité est le temps de l’ébranlement de toutes les formes d’empires au nom du « nationalisme ». L’ Historien ne peut qu’être fasciné par la dynamique « impériale » qui maintient et préserve une certaine unité du monde, c’est la constitution des empires qui marque le plus puissamment les esprits et qui place les créateurs d’empires au dessus de ceux qui en auront compromis l’existence. De nos jours, d’ailleurs, l’on reconnait toute l’importance à accorder aux ensembles les plus ambitieux à travers l’Histoire. L’astrologie mondiale a tout à gagner à s’atteler à la question de la formation des empires car c’est bien là un enjeu géopolitique de toute première importance, qu’il s’agisse de l’empire russe en Europe ou de l’empire français en Afrique, sachant que la période actuelle de par son caractère solsticiale en est une remise en cause, pour une période bien circonscrite dans le temps car jacqul’on aura trop souvent annoncé prématurément la fin de telle ou telle structure impériale au niveau horizontal.. De la même façon, ai niveau cette fois vertical, l’on assiste périodiquement à un déni utopique de la lutte des classes, d’une dialectique entre le monde d’en haut et le monde d’en base. Là encore, le rôle des leaders nous semble bien être une des constantes de l’Histoire de notre Humanité. Mais cela n’est pas sans rapport avec la question du masculin et du féminin, ce que les périodes solsticiales ont tendance à mettre en doute tout comme d’ailleurs la question des « races » dont la présence reste un des faits les plus manifestes à observer. On voit que l’on passe alternativement d’un mode de déni à un autre, d’un différencialisme à un autre, ce qui n’est pas sans impact au niveau théologique; En effet, la solsticialité fait la part belle à ce que les humains peuvent élaborer, constituer, inventer, modifier alors que l’équinoxialité est vouée à reconnaitre des constantes incompressibles et sur lesquelles nous n’avons guère prise. En termes de gauche et de droite, il nous apparait que la vocation de la gauche serait du coté de l’équinoxialité et celle de la droite du coté de la solsticialité mais une certaine confusion régne de nos jours dans les représentations politiques et autour de l’idée d’alternance. On siulignera en particulier que la reconnaissance de certains clivages n’implique pas pour autant leur acceptation, ce qui rend compte d’une certaine ambiguité des discours On pense notamment à la notion de lutte des classes voire de guerre des sexes.. La solsticialité tend à atténuer la conscience de tels clivages en mettant l’accent sur la nation censée dépasser de telles différences. C’est ainsi qu’un Eric Zemmour plaide en faveur d’une appropriation culturelle- sur la base d’un modéle français- qui viendrait abolir toutes les différences d’origines. En termes prévisionnels, le prochain passage de Saturne sur un axe équinoxial en 2025 devrait favoriser le renforcement des empires, des fédérations mais aussi creuser les clivages entre les élites et le peuple. JHB 24 07 22

jacques Halbronn Nostradamus et le passage de la prose au quatrain

jacques Halbronn Nostradamus et le passage de la prose aux quatrains Dans notre postdoctorat de 2007 (EPHE), « Le dominicain Jean Giffré de Réchac et la naissance de la critique nostradamique au XVIIe siècle » (en ligne sur SCRIBD), nous avons montré, entre autres, que les quatrains nostradamiques, y compris ceux des almanachs (dits présages) étaient issus de la prose de ses prédictions et autres notations. Autrement dit les vers nostradamiques seraient un sous-produit, une émanation, une secrétion ludique et fantaisiste, après coup, de sa prose. (cf - Antoine Crespin et le quatrain VIII, 76 Plus Macelin que roy en Angleterre, texte en annexe). Selon nous, la langue française ne gagne rien à passer par la « poésie », rimée laquelle correspond plutôt à l’italien ou à l’espagnol, langues fortement marquées par la syllabisation. Une chanson d’Edith ¨Piaf comme « je ne regrette rien » ne correspond absolument pas îtàîla musicalité du français parlé, qui voudrait que l’on di « jen’r'grettrien ». A contrario Charles Aznavour respecte bien mieux le français oral dans son : on notera que l’oral du français aura en partie déteint sur l’écrit, par le biais des apostrophes mais dans bien des cas on est en face d’une régle non écrite: « C’est drôle c’que t’es drôle à regarder T’es là, t’attends, tu fais la tête Et moi j’ai envie d’rigoler » Dans le cas des Centuries, le carcan du quatrain l’aura emporté sur la liberté de la prose sans parler du fait que le quatraiin aura largement distordu voire transfiguré le message de la prose. Or, tout indique que Nostradamus n’avait cure de ce travail ancillaire de la versification, délégué à des collaborateurs de la maison d’édition et c’est donc une véritable trahison que de lui attribuer la série des quatrains, tant dans ses almanachs que dans ses « prophéties », en recourant notamment à de fausses éditions antidatées. Il ne semble pas que l’on ait suffisamment signalé un tel phénoméne (cf Anna Carlstedt, La Poésie oraculaire de Nostradamus : Langue, style et genre des Centuries, Edsbruk, Akademitryck AB (« Cahiers de la Recherche n° 28 » ), 2005 ) Annexe- Antoine Crespin et le quatrain VIII, 76 Plus Macelin que roy en Angleterre ( 2011. sur propheties.it) On sait que l’une des questions lancinantes concernant la genèse des quatrains centuriques tient au fait qu’Antoine Crespin, dans les deux éditions de ses Prophéties dédiées à la nation française et à la puissance divine, y a inscrit un grand nombre d’éléments qui recoupent des quatrains centuriques. Est-ce le signe que Crespin avait, au début des années 1570, eu sous les yeux une édition à 10 centuries, puisque les quatrains ainsi concernés se répartissent entre les deux premiers volets de l’ensemble centurique ou bien est ce l’indication que l’on aurait récupéré des textes de Crespin pour confectionner une partie des quatrains répartis entre les dix centuries ? Il apparait au réexamen d’un manuscrit insuffisamment exploité, dont le collectionneur de nostradamica Daniel Ruzo avait une copie, à savoir Les praedictions de l’almanach de l’an 1562, 1563 et 1564 (sic), daté du 20 avril 1561 repris dans une Reproduction très fidèle d’un manuscrit inédit (sic) de M. de Nostredame, dédié à S. S. le Pape Pie IV, Marienbourg, 1906. Robert Amadou s’est fortement intéressé au document dont il s’agit ici[10] dans une annexe de son « dossier » L’astrologie de Nostradamus’, Poissy, ARRC, 1992 (pp. 402-413) sous le titre « Nostradamus au Pape Pie IV. Lettre ouverte (1561) » Pour Robert Amadou, cette épitre-préface au Pape, en italien, est apocryphe : « Nous tenons pour apocryphe le texte, différent des deux précédents, d’une prétendue lettre de Nostradamus à Pie IV qui n’existe plus qu’en traduction italienne » . Amadou n’a pas vu qu’il ne s’agissait pas de l’épitre mais de la Préface, tronquée, qui lui fait suite… Quant à Robert Benazra il passe à côté de la « Préface », coincée entre l’épitre au pape et les prédictions pour 1562 (Les pronostications et almanachs de Michel Nostradamus, site CURA) : « Le XVIe siècle nous a transmis un manuscrit en français comportant plusieurs passages autographes de Nostradamus Les Praedictions de l’almanach de l’an 1562, 1563 et 1564 par M. Michel de Nostre dame Docteur en medicine. Faciebat M. Nostradamus. Salonae petreae provinciae. XX Aprilis 1561. Cette copie manuscrite de 222 pages est restée inédite. Les Prédictions sont dédiées au Pape Pie IV dans une épître, datée de « Salon de Craux en Prouence, ce XX avril 1561″. Malgré son titre, l’ouvrage porte essentiellement sur l’année 1562, avec quelques anticipations pour les années suivantes. Il ne semble pas que ce manuscrit destiné au pape lui fut envoyé, car on remarque dans le texte de nombreux espaces blancs, prouvant que Nostradamus n’avait pas entièrement revu son texte. On sait effectivement que le secrétaire de Nostradamus laissait des espaces blancs, à remplir plus tard, quand il n’arrivait pas à lire le texte original. Les troubles du printemps 1561 à Salon et la fuite de Nostradamus à Avignon expliquent sans doute ces particularités. » Or, la fortune de l’ouvrage en Italie précisément pour des années ultérieures prouve qu’il n’en est rien. L’éditeur du manuscrit qui, lui, a compris, le lien entre le texte français et le texte italien, écrit en marge « Macelin Boucher, v . Barozzi 1566, fol.. 9 verso », ce qui est pertinent puisque le manuscrit en question a été traduit, du moins partiellement, en italien, en ce qui concerne la fin de la « Préface », et que Francesco Barozzi en a fait un commentaire dans ses Annotationi au chapitre V de son Pronostico Universale, Bologne, 1566.(BNF V 1193) « Delli horibili specttacoli & avenimenti dell’anno 1567. On prendra pour exemple le cas du quatrain VIII 76 dont certains éléments se trouvent dans les Prophéties du dit Crespin. On ne peut s’empêcher de faire un rapprochement entre ce quatrain et un passage, situé à la fin de la « Préface » que Nostradamus consacre à la période allant jusqu’à l’an 1570, et qui fait suite à son épitre à Pie IV. En fait, l’ensemble ne va guère au-delà de 1567, comme d’ailleurs son almanach. Il faudrait vérifier si le dit almanach fait écho à de telles prédictions apocalyptiques. « Et ne veux rien mettre de l’an 1567 que dans le mois d’Avril naistra un (sic) de quelque grand Roy et monarque, qui fera sa fin cruelle et sanguinolente mais la ruine de son régne oncques ne fut pire ne plus sanguinaire. On le nommera MARCELLINUS mais on lui ostera de son nom l’R.’ » Si on enlève, le R de Marcellinus, on arrive à macellinus, ce qui nous renvoie à « macelin », boucher, Ce qui est à rapprocher du quatrain VIII 76 : En latin, le macellum est le « marché aux viandes » Le quatrain ne restitue pas le jeu de mots et ne fait sens que par référence au texte en prose. « Plus macelin que roi en Angleterre Lieu obscur nay par force aura l’empire Lasche sans foy, sans loy saignera terre Son temps s’approche si pres que je souspire » Ce quatrain est souvent utilisé pour qualifier Cromwell (Garencières, 1672) et plus tard Napoléon.. On trouve le premier vers chez Crespin : « A la maison de monsieur de Cursol Plus macelin que roy en Angleterre, lieu obscur nay par force aura l’empire, froid, siccite, danger vers les frontières, mesmes où l’oracle a pris commencement » On trouve le mot « boucherie » dans l’almanach de Nostradamus pour 1565 : « L’oracle qui est en apres présage de merveilleux ?????as par la mort de plusieurs par la inenarrable cruauté d’un qui sera cause d’une grande boucherie » Nous pensons que Nostradamus a fait un jeu de mot, il est passé de boucher, macelin, à Marcellinus. Dans les années 1560, un ouvrage joue un rôle important, sous le nom de Livre merveilleux contenant en brief la fleur et substance de plusieurs traictiez tant des Propheties et revelations qu’anciennes Chroniques, ouvrage lié au nom de Telesphore de Cosenze.[11]. et qui porte un nom très proche de celui qui sera associé au Mirabilis Liber, alors qu’il ne faut pas confondre les deux recueils de « prophéties et révélations » On y parle de Satan « mis hors de prison ». et qui va régner un temps mais « en l’an 1569, la terre changera de seigneur » (In Prophétie de l’abbé de Cambrézy, trouvée en un vieil exeplaire,laquelle commence au regne du Roy François, à la fin du recueil, Fol 52 verso). Certaines éditions portent l’année 1566 en page de titre. Par la suite, l’ouvrage sera doté d’une annexe lui permettant d’être en prise sur les années 1580. - Barozzi cite littéralement et mot à mot le passage de Nostradamus concernant un avenir très proche, puisque son texte parait en 1566, en le reprenant d’une traduction italienne parue depuis peu et dont a conservé plusieurs éditions : « L’anno 1567 nel mese d’April nascera un di cualche gran Re & Monarcha (..) & si chiamera Marcellino ma sara levato dal suo nome la R. » Barozzi pense qu’il doit s’agir d’un Antéchrist « tutto contrario » au Christ Il est étonnant que l’on n’ait pas fait le rapprochement avec le quatrain VIII 76, du fait de ce mot Macelin si particulier en français. Il est clair que Barozzi n’a pas connaissance, à l’époque, des Centuries et pour cause. Epilogue On nous dit que l’almanach de Nostradamus pour 1567 est introuvable bien qu’il ait été réédité – on en connait actuellement la seule page de titre, au début du XXe siècle. Heureusement, nous disposons de sa traduction imprimée en italien Almanach per l’anno DMLXVII composto per M. Michele Nostradamo Monte Regale; conservé à Cracovie (Pologne), daté du 15 juin 1566. C’est la continuation du programme de 1563 qui devait couvrir jusqu’en 1570- en fait il n’était pas allé plus loin que 1567. Cette fois, Nostradamus a en vue les années 1567, 1568 & 1569/1570/. On aura compris que selon nous, un certain nombre de quatrains des centuries sont composés à partir de prédictions en prose de Nostradamus et que cela ne se limite pas aux seuls quatrains des almanachs. En ce sens, Nostradamus serait bien l’auteur de quatrains centuriques mais de façon indirecte, c’est à dire que sa terminologie se serait maintenue mais non l’agencement de son discours. En ce qui concerne les épitres en prose figurant en tête des deux premiers « livrets », nous relèverons deux points. En ce qui concerne la Préface à César, le mot Préface pourrait se référer à l’almanach pour 1562, où ce mot figure à deux reprises. Que penser, par ailleurs, de ce passage (p. 138) « J’ai réservé à cette calculation et autres présages pour un petit opuscule apart où plus amplement j’ay mis par escrit ses significations « ? Ailleurs : « comme plus à plein je déclareray à la préface du présent présage » On rapprochera ces extraits de la fin de la Préface à César qui pourrait en dériver : « comme plus à plein i’ay rédigé par escrit aux miennes autres prophéties » et « espérant toy déclarer une chacune prophétie des quatrains ici mis ». Il est peu probable que les explications annoncées de Nostradamus se limitaient à des séries de quatrains. A l’évidence, Nostradamus, comme le montre l’almanach, dans sa version complète, pour 1562, nous montre au contraire un homme qui entend se faire comprendre sans détour. En ce qui concerne l’Epitre à Henri II, nous noterons que dans l’épitre au Pape, ce n’est pas au roi (mort en 1559) mais à la reine mère que Nostradamus déclare transmettre ses recherches : « laquelle préface au commencement de ma calculation je communiquay à la Sérénissime Maiesté de la Royne, Régente du Royaume, monarque d’incomparable débonnairité « Entendez par « préface » non pas l’épitre qui justement la précède et l’annonce mais une présentation d’ensemble. Nous découvrons un autre visage de Nostradamus, qui n’est celui du poéte qui se cache derrière un certain hermétisme se prétant à toutes les lectures, ni celui de l’astrologue ne considérant que l’année qui vient. A partir des années 1560, c’est un Nostradamus qui n’hésite pas à embrasser plusieurs années à la fois- ce qu’il faisait d’ailleurs dans ses consultations (cf Lettres Inédites, intr. J. Dupébe,Droz, 1983) – et à dire les choses de façon assez forte pour que tout le monde comprenne et se prépare. La connaissance des textes en prose est d’autant plus importante qu’elle sous-tend littéralement les quatrains qui en sont issus/ Quant à Crespin, peut-être a-t-il eu accès aux traductions italiennes du manuscrit, lui qui semble assez fortement marqué par l’Italie. Ainsi sa Pronostication générale est située en la cité de Messsine, Sicile , au 17 juin 1572. Mais quand il emprunte aux Prédictions pour 1562, cela ne peut se faire qu’en ayant eu accés au dit manuscrit, ce qui suppose bel et bien une proximité avec le cercle restreint familial et les documents dont le testament de 1566 leur a confié la garde.