Etudes de Critique biblique, astrologique nostradamiquej et linguistique.
vendredi 15 mars 2024
jacques halbronn autour des "Prévisions astrologiques pour le Troisiéme Millénaire" d'André Barbault (Dangles, 1999 )
jacques halbronn autour des "Prévisions astrologiques pour le Troisiéme Millénaire" d'André Barbault (Dangles, 1999 )
A la veille de l'An 2000, Barbault rendait dans son livre un hommage à Halley et à la Comète qui porte son nom dont le dernier passage datait de 1986 (cf notre communication au Colloque de Bayeux sur les cométes) Voilà qui montre l'allégeance de Barbault à la réalité astronomique, que l'on retrouve, sous une autre forme, chez un Jean-Pierre Nicola avec son RET. Il est clair que pour ces deux maîtres à penser astrologiques de la seconde moitié du siècle dernier, les astronomes, avec leurs découvertes successives, ont démontré qu'ils possédaient la clef de l'avenir de l'astrologie, d'autant qu'ils sont nés à l'astrologie ( respectivement en 1921 et 1928) sous les auspices de la découverte de Pluton (1930). En ce qui nous concerne, en revanche, après avoir suivi cette voie dans notre première édition des Clefs pour l'Astrologie (Seghers 1976), nous avons rompu avec une telle fascination en prônant une 'Astrologie selon Saturne" (1993-1995) laquelle non seulement s'arrêtait à Saturne mais en outre n'entendait nullement tenir compte du Septénaire dans son intégralité. Il nous apparut que l'on pataugeait dans la redondance et le double ou triple emploi en disposant de deux claviers, celui des dieux-planétes et celui des dieux-signes alors que le bon sens aurait voulu que face à ce clavier il y eut un curseur unique, jouant alternativement et successivement sur telle ou telle note. Rappelons en passant notre goût pour l'improvisation pianistique (cf Musimprovision, blogger). D'ailleurs, n'existait il pas une astrologie articulée sur un tel schéma, mais vilipendée par les tenants de l'heure de naissance (cf le Grand Livre des Prévisions de Nicola, Tchou), avec pour seul curseur le passage du soleil sur tel ou tel signe. C'est d'ailleurs cette astrologie qui reste encore de nos jours la plus populaire: sous quel signe êtes vous né?, demande-t-on couramment et d'ailleurs Barbault, en 1957, s'était illustré par la production collective de 12 petits volumes zodiacaux alors que Nicola, participera dans les années 80 à la série des Grands livres du Zodiaque chez Tchou, nous mêmes contribuant à celui sur le Sagittaire sans parler de la collection chez Solar, à la même époque..
Barbault aura préféré, dès les années 40-50, le polyplanétarisme en Astrologie Mondiale, ce qui ne faisait guère sens pour les astronomes qui n'apprécient guère la notion de conjonction entre deux planétes (et encore moins davantage) hormis la question des luminaires qui est un cas particulier propre à notre satellite , la Lune. Donc déjà cette notion de conjonction de planétes n'était pas recevable astronomiquement! Quant à se servir d'astres inconnus des Anciens, tout au long de l'Histoire de l'Humanité, jusqu'à la fin du xVIIIe siècle cela n"était pas anthropologiquement, et ne collait pas avec l'Inconscient Collectif jungien et avec une idée d'imprégnation céleste sur la longue durée.Autrement dit, les 3 dernières planétes, Uranus, Neptune et Pluton détronaient en quelque sorte Saturne et son cycle sidéral de 28 ans. Etrangement d'ailleurs, le cycle Saturne Neptune (cette planéte découverte en 1846!) cher à Barbault et ses 36 ans ne différait guère en durée de celui du seul Saturne, astre repéré de façon immémoriale. Qu'est ce qui allait empêcher Barbault de se centrer raisonnablement sur Saturne pour baliser le temps de nos sociétés? Barbault serait happé par une boite à Pandore! Gouchon sera le grand tentateur avec au sortir de la Seconde Guerre Mondiale, son "euréka" consistant à prendre un groupe de 5 planétes "lentes", de Jupiter à Pluton, lequel se serait formé par la voie conjonctionnelle, au cours des deux Guerres mondiales. La méthode, la recette étaient la suivante: vous prenez deux événements appelés "guerres mondiales" et vous observez ce qu'ils ont astronomiquement en commun et vous constatez donc les amas conjonctionnels dans les deux cas, ce qui devait conduite Barbault à nous annoncer - jamais deux sans trois- une troisiéme guerre mondiale pour le début des années 80, laquelle n'eut pas lieu, comme chacun sait. Nous pouvons témoigner de l'existence d'une telle attente dans le milieu astrologique bien plus forte que pour l'An 2000! Ainsi, Barbault raccrocherait l'astrologie d'une part à une astronomie qui n'en demandait pas tant et à un narratif historique qu'il prendrait pour argent comptant, négligeant une approche proprement astrologique!
Barbault en sera resté à l"idée, au credo d'une astrologie née de l'évolution sauvage-darwinienne- de la Nature et non, comme nous le pensons, manifestation d'un 'Intelligent Design" c'est à dire d'un plan, d'une architecture avec la régularité qui doit caractériser sa structure: égalité des périodes, ce qui n'est pas le cas de son "indice cyclique", ce qui était inévitable du fait même de ce mélange de planétes. Son graphique baroque avec ses hauts et ses bas, en dents de scie (cf pp 98,103, et 176) ne respecte pas une telle exigence sinusoïdale de cohérence mathématique, ce qui va à l'encontre du jardin à la française avec son impeccable géométrie versaillaise! Il nous faut parler d'ergonomie, à savoir penser une astrologie pour l'homme sinon par l'homme et donc de visibilité car un objet que l'on ne voit tant individuellement que collectivement perd de son utilité, ne peut servir et cela vaut notamment pour l'adoption par les astrologues, tout à fait inopportune, de planétes transsaturniennes vu que les astronomes n'ont pas, quant à eux, à penser le rapport du Ciel aux sociétés humaines. On observe que Barbault ne prend pas appui sur les données terrestres mais uniquement sur les célestes, et il ignore royalement le cycle des saisons dans son astrologie mondiale au profit de planétes invisibles. Il fait de l'astrologie "hors sol", celle des astronomes et non pas celle des astrologues qui ont les pieds sur terre! Pour notre part, nous ne croyons guère à une astrologie qui émanerait de la "Nature" mais bien plutôt en tant que résultat de l'instrumentalisation conduite par des intelligences humaines ou supra-humaines.
JHB 15 03 24
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