mardi 27 juillet 2021

Le péril d’une astrologie hérétique Par Jacques Halbronn La notion de pandémie, de virus nous apparait comme un élément moteur de l’impact astrologique collectif à condition de se situer sur le plan de la diffusion des rumeurs, de proche en proche mais surement pas en ce qui concerne les maladies physiques. Une telle diffusion prend nécessairement du temps pour se déployer pleinement et reléve d’un processus de phases et non d’événements ponctuels. Il y a deux types de phases, l’équinoxiale et la solsticiale, alterna-tivement de sept ans en sept, à l’image d’un septennat. Selon nous, la clef d’une telle alternance reléve des fonctions mémorielles avec à tour de rôle l’amnésie et l’hypermnésie, le désir d’oublier ou celui de se souvenir. Telles sont, selon nous, les bornes, les li-mites de la prévision astrologique digne de ce nom, en termes de précision. Il y a un juste milieu à trouver entre la prévision trop vague et la prévision trop ponctuelle, trop précise. Barbault semble, tout au long de sa carrière, avoir oscillé entre ces deux extrémes. Dans un récent article paru dans l’Yonne Républicaine (L'astro-logue André Barbault, né à Champignelles, avait-il prédit la pandémie actuelle ?), journal alors d’obédience communiste, où Barbault avait publié, il y a plus de soixante -cinq ans, en date du Ier janvier 1953 un article sur la conjonction Saturne –Neptune, le journaliste signale notre point de vue : « A propos de la chute de l’empire soviétique, Jacques Halbronn, historien de l’astrologie, se dit "très sceptique sur la possibilité de l’astrologie de prévoir si longtemps à l’avance, alors que des échéances comparables ont lieu régulièrement selon la théorie du cycle de 7 ans qui est, selon nous, la véritable loi fondamentale de l’astrologie mondiale et de l’astrologie tout court. Et on a vu que Barbault, quelques années à peine avant les fameuses conjonctions du début des années 80, avait fait chou blanc. Alors, 36 ans à l’avance, cela ne passe pas." Citons le texte d’ André Barbault sur les pandémies en 2011 : « Pour revenir aux pandémies et en remontant le siècle écoulé, les quatre crises de 1918, 1954, 1968 et 1982 sau-tent aux yeux, les deux considérables ayant été la première, la fameuse «grippe espagnole» qui a fait, dit-on, 25 millions de morts, et la dernière où s’est installé le Sida, lequel est encore plus dévastateur et continue d’être meurtrier. Depuis, il y eut aussi une faible poussée grippale en 2009, tout contre le dernier indice cyclique le plus bas (2010). Il se pourrait bien que nous soyons sérieusement menacés d’une nouvelle pandémie au cap de 2020-2021, à la pointe la plus basse de l’indice cyclique de tout ce XXIe siècle, avec le quintette des lentes rassemblées sur une centaine de degrés, une conjonction Jupiter-Saturne-Pluton pouvant plus particulièrement, et même spécifi-quement, se prêter au «tissu» de ce déséquilibre. Il n’en demeure pas moins que cette configuration puisse aussi transférer son noyau de dissonances au terrain des catas-trophes géophysiques, sans épargner en dernier lieu la scène des affaires internationales, Nature et Société étant indistinctement touchées. » Yves Lenoble commentera ainsi en 2019 : "André Barbault a effectué des projections sur le XXIe siècle dès les années 90,. Il annonce que la période actuelle de 2020 marquée par la triple conjonction Jupiter-Saturne-Pluton sera une période de crise et de sinistrose, notre con-tinent européen y étant plus particulièrement sensible. Mais cette période de crise de 2020 se résout en 2026 quand Uranus devient sextile à Saturne-Neptune en Bélier et tri-gone à Pluton en Verseau." Le pari hérétique de Barbault aura été , en astrologie mondiale, de ne pas tenir compte du cycle des saisons- les axes équinoxiaux et solsticiaux- et de privilégier les aspects entre planétes, y com-pris les planétes qui n’ont été découvertes entre la fin du XVIIIe siècle avec Uranus et l’Entre -Deux Guerres, au XXe siècle, avec Pluton. Au lieu de suivre le cycle « naturel » d’une planéte, Bar-bault crée un artefact qui ne correspond à aucune réalité astrono-mique stricto sensu. Son idée –sa gageure - était de générer un cycle unique à partir d’un quintet planétaire alors que nous choisissions de ne tenir compte que d’une seule planéte (L’astrologie selon Saturne, 1994. Ed La Grande Conjonction) dont l’impact varierait au passage des dits axes « tropiques » d’où notre réussite prévisionnelle pour l’année 1995, en termes de mouvement social majeur – ce qui n’a fait que se confirmer avec le nécessaire recul du temps- laquelle réussite, à notre connaissance, n’a pas été saluée par Barbault dans sa revue L’Astrologue. Eh oui, il faut du recul pour prendre la pleine mesure d’une prévision et ce d’autant plus que l’impact peut s’étendre bien au-delà du moment de formation de la configuration déterminante –ce que signalait déjà en 1649 Nicolas Bourdin dans sa Défense face aux attaques du Jésuite Nicolas Caussin. C’est ainsi que le véritable impact de la conjonction Saturne-Neptune ne se produisit pas à l’est de l’Europe, dans la période initiée en 1952 avec la conjonction Saturne-Neptune-mais dans les années 1954-57 à l’Ouest de l’Europe, avec notamment le traité de Rome.La mort de Staline en 1953 aura certes coincidé peu ou prou avec la dite conjonction mais là encore l’astrologie est-elle censée traiter de la maladie ou de la pandémie, au sens physique du terme ?. Il est vrai qu’en 1982, faute de guerre mondiale, on a eu droit au SIDA. Barbault aura donc changé – ce qui est assez ingénieux - ses critères en préférant se baser sur les pandémies plutôt que sur les enjeux géopolitiques. Certes, l’indice cyclique « monte » et « descend » - sur la base d’une répartition des planétes (cf l’article « Répartition » dans le Dictionnaire de Gouchon, 1935 mais déjà dans les Secrets du Zo-diaque avec Robert Dax (alias Enkin), l’année précédente, se référant à Caslant et à Wronski) mais comment traduire ce « gra-phique » dans un langage sociologiquement pertinent ? Or, rien n’oppose davantage la formation de l’Union Européenne en 1957 (entre les ennemis de la veille) et la dislocation du Bloc commu-niste dans les « pays de l’Est » en 1989. Ce sont bien là deux cas de figure alternatifs liés au passage de Saturne d’abord sur l’axe équinoxial (bélier- balance) et ensuite sur l’axe solsticial (Cancer capricorne) Là encore, nous opposerons une approche orthodoxe tant du point de vue astronomique que politique à une approche hérétique, préconisée par Barbault, (indice cyclique pluriplanétaire, inconsistante au regard de la sociologie politique au prisme de la formation et de la décomposition des empires) doublement irrecevable, la notion de pandémie ne s’inscrivant pas dans une dialectique viable avec un temps A et un temps B. De même que le cycle Saturne –Neptune ne se voit confirmer que par sa coincidence fortuite avec le passage de Saturne aux équi-noxes et aux solstices, de même, les pointes de pandémie doivent certainement pouvoir s’expliquer autrement qu’au moyen de quelque indice cyclique bricolé. On voit que l’astrologie mondiale est à la merci de ce genre de superposition et d’occultation des vrais paramétres. D’ailleurs, Barbault ne sera jamais parvenu à intéresser les historiens à son modèle en un demi-siècle, depuis 1967 parce qu’au niveau conceptuel, il n’aura pas su proposer un niveau de lecture des sociétés qui soit compatible tant avec l’observation du monde d’en bas, celui des sciences sociales, que du monde d’en haut, celui des astronomes. Barbault, en tout état de cause, aura opté pour une astrologie « ponctuelle » qui ne vaut que pour le moment où se forme une configuration au lieu d’adopter le modèle des phases. Son choix aura certainement été dictée par une certaine idée de la « préci-sion » scientifique. Ce qui va à l’encontre d’un Albumasar qui dé-coupait le temps en périodes et ne se polarisait pas sur le seul ins-tant d’une conjonction Jupiter-Saturne. Il est vrai que Barbault aura été victime de l’inflation planétaire contemporaine. Il lui fallait absolument répartir le temps entre toutes les planétes ‘lentes », ce qui exigeait que chaque configuration ait un temps limité d’impact, qu’elle ne tire pas toute la couverture à elle. C’est ainsi qu’au début de 1954, Barbault annonçait déjà la fin de l’impact de la conjonction Saturne-Neptune, passant le relais à la conjonction Jupiter-Uranus. Pour notre part, dans l’Astrologie selon Saturne, nous nous étions contenté de noter que Saturne chaque fois qu’il passait à proximité du point vernal (fin poissons-début bélier), cela enclenchait une nouvelle période tout comme Albumasar relevait dans quelle triplicité la conjonction Jupiter-Saturne se tenait. Barbault aura décidé de faire abstraction du repérage zodiacal- suivant en cela, à sa manière, les directives d’un Kepler, ce qui lui aura interdit l’accès à la dialectique si parlante pour tout le monde équinoxe-solstice. D’ailleurs, son indice cyclique, non seulement fait abstraction de la diversité zodiacale mais aussi de la diversité planétaire, mettant tous les signes dans le même sac et idem pour les planètes. C’est ainsi qu’avec son remède de cheval, Barbault aura pensé « sauver » l’astrologie de son symbolisme, tendance qu’à sa façon, un autre « maitre » de l’après-guerre, aura prôné, à savoir Jean-Pierre Nicola mais Barbault aura été encore plus radical, ré-volutionnaire et extrême que Nicola, son cadet JHB 27 07 21