Etudes de Critique biblique, astrologique nostradamiquej et linguistique.
samedi 4 février 2023
jacques halbronn Ses apports les plus marquants depuis 1971 en Histoire des coursnts ésotériques
jacques halbronn Ses apports les plus marquants dans le champ des courants ésotériques depuis 1971
C'est en 1971 que nous avons découvert la seconde édition des Remarques Astrologiques de Morin de Villefranche, à la Bibliothèque de l'Arsenal, Paris. Cela aura marqué un moment marquant pour notre carrière de chercheur et astrologiquement, correspondu au passage à une phase "équinoxiale" pour ceux qui suivent nos travaux dans ce domaine, autre voie que nous avons suivie en paralléle. En effet, nous réalisions que ce que d'autres avant nous avaient exposé pouvait être entaché d'erreurs, de lacune, d'oublis. On distinguera le cas d'ouvrages mal recensés de celui de passages mal exploités.
A Les ouvrages mal recensés
I Jean Baptiste Morin
En 1971, on parlait ( L'ASTROLOGIE MONDIALE ET METEOROLOGIQUE DE MORIN DE VILLEFRANCHE. Traduction intégrale du XXV° livre de l'astrologia gallica des constitutions universelles du ciel par HIEROZ Jean, Editions Leymarie) uniquement de traductions de Morin, à partir du latin issues de son Astrologia Gallica (1661) sans signaler son oeuvre en français et notamment ces Remarques astrologiques de 1654 et 1657 . Nous avions signalé la chose à andré Barbault et à Alexandre Volguine mais c'est René Alleau qui nous publiera.(cf notre éditions "Remarques Astrologique ou leCommentaire du Centiloque de Prolémée par Nicolas de Bourdin ou le Fanal de l'astrologie, Ed Retz 1975, Bibliotheca Hermetica") Par ailleurs, nous avons montré que les textes latin de Gassendi contre l'astrologie avaient été traduits et publiés par Mersenne (cf Pierre Gassendi Actes Du Colloque International Digne Les Bains 18 21 Mai 1992 Quadricentenaire De La Naissance De Pierre Gassendi) Voir également in Gassendi et la modernité de Sylvie Taussig nos "- Questions autour du texte sur l'éclipse de 1654 attribué à Gassendi "...https://www.decitre.fr ›) ...
En ce qui concerne Abraham Ibn EZra dont le diptyque astrologique paraitra en 1977 dans la même collection, signalons que cet auteur fait l'exégése d'un traité astrologique dans son second volet et dans notre thèse de doctorat (1979), nous avons souligné le rôle majeur de l'astrologie dans les commentaires de l'Ancien Testament. Par ailleurs, nous avons montré en 1993 que la traduction latin de Petro d'Abano avait été réalisée non pas à partir de l'hébreu mais de l'ancien français (roman) ( cf ספר "ראשית חכמה" לאברהם אבן עזרא: בעיות תרגום בימי הביניים / "RÉSHIT HOKHMAH" D'ABRAHAM IBN EZRA: PROBLÈMES DE TRADUCTION AN MOYEN AGE (pp. 25-32) https://www.jstor.org/stable/23536907
Signalons aussi notre apport à l'histoire de la production française;à savoir le rôle d'Eustache Lenoble à la fin du XVIIe siècle alors que l'on considérait généralement que l'on ne publiait plus rien dans son dernier tiers. Patrice Guinard, qui avait été averti par nos soins, s'y référera à partir de 1987 dans la revue Astralis. En 1993, nous montrerons que son traité, l'Uranie, avait été repris en 1785 (cf notre édition d'Etteilla et l'Astrologie du Livre de Toth, Ed La Grande Conjonction, Trédaniel). Cette réédition de la fin du XVIIIe siècle d'un traité de la fin du siècle précédent mettait en évidence une certaine continuité dont Hervé Drévillon traitera en 1996 dans son ouvrage paru chez Champ Vallon. Lire et écrire l'avenir. L'astrologie dans la France du Grand Siècle
Par ailleurs, nous avons proposé une lecture du Tetrabiblos de Ptolémée, en deconstruisant le septénaire et en montrant que seule la planéte Saturne était en mesure de sous tendre la cyclicité astrologique. Nous avons notamment montré que les 56 arcanes mineurs, correspondaient à 2 fois 28 ans, ce qui renvoie à Saturne, tout comme la division en 4 familles (épées, baton, coupe, denier) soulignait la nécessité d'une division par 4; ce qui donne des phases de 7 ans renvoyant aux Sept années de l'interprétation du Songe de Pharaon par l'Hébreu Joseph.
En ce qui concerne Nostradamus, en 1991, nous avions publié dans la Revue Réforme humanisme Renaissance "Une attaque réformée oubliée contre Nostradamus (1561), ouvrage ignoré des spécialistes de la question, comme Benazra ou Chomarat., dans lequel nous accordions une certaine importance à son Epitre au pape Pie iV (cf infra)
En 2002, dans nos Documents Inexploités sur le phénoméne Nostradamus, nous reproduisions un texte de Noel Morgard comportant les sixains, que nous avions trouvé à la Bibliothèque Mazarine//(cf l'article de Robert Benazra ci dessous.
De la Compilation de Crespin Archidamus
aux Sixains de Morgard
L es Editions Ramkat ont récemment publié une série de textes fondamentaux précédée d'un indispensable appareil critique de Jacques HALBRONN. En réunissant une importante iconographie nostradamique, souvent rarissime, nous constituons une sorte de critique de l’édition classique des Prophéties de Nostradamus. L'auteur présente successivement, et avec un art certain du suspense, toute une série de pièces à conviction, comme dans une enquête policière, à la manière du film de Jean-Jacques Annaud, tiré du roman Au nom de la Rose d’Umberto Eco, faite de rebondissements et de témoignages, jusqu'à ce que le lecteur découvre que, d’une certaine façon, le roi est nu...
Un triptyque de Nostradamus pour 1557, paru à la fin de 1556, rassemble selon Jacques Halbronn, les éléments authentiques les plus anciens que nous possédions pour l’heure, les Centuries, si tant est qu’elles puissent lui être attribuées, n’étant pas parues du vivant de Nostradamus ; ces pièces - dont on ne fournit ici que les épîtres - mais aussi les Prophéties d’Antoine Couillard (1556), auront servi à produire, après la mort de Michel de Nostredame en 1566, des contrefaçons, à commencer par la fameuse Epître à Henri II, placée en tête des centuries VIII, IX et X, mais aussi un texte qui la complète, les Significations de l’Eclipse pour 1559, voire les Centuries elles-mêmes.
L'auteur pense que la fameuse Epître (centurique) à Henri II, en tête des centuries VIII, IX et X, a été constituée à partir des trois préfaces de Nostradamus pour 1557 : la Grand' Pronostication pour 1557, l'Almanach pour 1557 et les Présages Merveilleux pour 1557, toutes publiées chez le même éditeur parisien, Jacques Kerver - et bénéficiant du même privilège - respectivement adressées au roi de Navarre, Antoine de Vendôme, à la reine Catherine de Médicis et au roi Henri II. L'étude de J. Halbronn reproduit intégralement, dans la présente édition, les épîtres de ces trois documents essentiels, ainsi que leur Privilège.
Les Prophéties à la Puissance divine d’Antoine Crespin, dont nous reproduisons la première édition, représentent pour l’auteur, qui nous en offre un décryptage systématique, un témoignage contemporain fiable, concernant les Prophéties de Nostradamus, puisque pour ce chercheur, les éditions connues de 1555, 1557 et 1568 seraient des contrefaçons d’éditions plus tardives !
Les Prophéties de Morgard, qui complètent le manuscrit des Sixains signalé par Daniel RUZO et Robert BENAZRA, pose le problème de clefs nécessaires à la lecture des Centuries. A cela s'ajoute la découverte d'un imprimé daté de 1606, les Signes merveilleux apparus au ciel, texte qui comporte un quatrain parmi ceux qui auraient été présentés à Henri IV, à l’occasion du baptême des enfants royaux, ce qui conduit l’auteur à considérer comme contrefaçons les éditions de 1605, lesquelles comportent des sixains.
Page de titre Crespin
B Les ouvrages mal exploités
Passons à présent à des textes connus mais insuffisamment exploités ou mal attribués. On pense à Claude Dariot ( Introduction au jugement des astres Lyon 1558, https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k79124v.image) dont on n'avait pas compris qu'il s'agissait d'un traité d'astrologie horaire, traduit par la suite en anglais (cf l'édition Pardés 1990 assurée par Denis Labouré auquel nous avions signalé la chose et notre postface mettant en evidence son influence sur William Lilly/ Sur Dariot, voir aussi nosRecherches autour de l'édition française du 'Splendor solis' (1612). in Revue française d'Histoire du Livre)
Nous nous sommes intéressés dès 1990 à Antoine Crespin en montrant que différentes "adresses" comportaient des points communs frappants avec des versets de quatrains-cf supra l'article reproduit de Robert Benazra), cela servira à Pierre Brind'amour pour son édition de 1995 consacré au premier volet des Centuries (cf infra) En 2002, nous avions reprodiit l 'ouvage en question Prophéties diédiées à la puissance divine 1572 mais nous avons par la suite soutenu que c en'était pas Crespin qui avait emprunté aux Centureies mais l'inverse,les faussaires ayant récupéré des imitateurs des quatrains des almanachs.
Dans notre post doctorat de 2007(EPHE Ve section), nous avions montré (à partir d'un manuscrit des Archives Nationales) que l'auteur de l'Eclaircissement des véritables quatrains était le dominicain Jean de Sainte Marie (Jean Giffré de Réchac) alors que l'on en donnait pour auteur un certain Etienne Jaubert (.https://books.google.fr/books/about/Eclaircissement_des_veritables_Quatrains.html?id=-6d8Zd2P-6kC&redir_esc=y) Toujours dans le domaine nostradamique, nous avons pu montrer que tel quatrain de la IVe Centurie,le 46e- datait du temps de la Ligue, ce qui permettait de dater le premier volet de 1588 89-point que Pierre Brind'amour n'avait pas su apprécier à sa juste importance -(cf son édition Droz 1996) cf notre communication Les prophéties et la Ligue, in Prophétes et prophéties, ENS,1998) A noter que l'on n'aura pas tiré suffisamment d'enseignements de l'existence d'une épitre de Nostradamus à Henri II (en tête des Présages Merveilleux pour 1957, dont la copie ne fut fournie par la veuve de Daniel Ruzo et qui avait évideemment été remaniée pour composer le texte ouvrant le second volet des Centurie (reproduction 2002 in Documents Inexploités, déjà cités)
En effet, comme l'avait reppelé Benazra on connaissait une édition des Centuries datant de 1588 ne comportant pas (encore) le dit quatrain (Répertoire Chronologique Nostradamique, Paris, Trédanie- La Grande Conjonction, 1990),point dont il n'avait pas tiré toutes les conséquences.
Plus récemment, nous sommes revenus sur l'Epitre de Nostradamus au pape Pie IV en montrant que Nostradamus avait fixé à 1567 la naissance d'un Antéchrist, point qui avait échappé à Robert Amadou lequel avait considéré qu'il s'agissait pour les textes traduits en italien d'un faux.(cf notre post doctorat, op. cit) Plus tard, nous avons pu montrer que le quatrain VIII, 76, traitant de 27 ans, se référait à cette année 1567, ce qui aboutissait à 1594, année du couronnement d'Henri IV. De la sorte, la parution des deux volets des Centuries se situait entre 1588 et 1594 et non entre 1555 et 1568 comme l'affirmaient les auteurs ayant récemment publié sur Nostradamus, notamment à l'occasion du 5e centenaire de sa naissance (2003) Ajoutons que les vignettes utilisées dans les fausses éditions des Centuries censées parues du vivant de Nostradamus ou immédiatement après sa mort, avaient été reprises d'éditions pirates de ses Pronostications. Dans notre exposition à la BN en 1994 Astrologie et prophétie. Merveilles sans images, nous avons mis en évidence , de façon contrastive, une forme de censure de l'imagerie prophétiques dans les impressions françaises
En 2005 dans Prophétes et prophéties, nous avons montré que les devises de la prophétie des Papes (pseudo St Malavchie) étaient prises de l'Ecclésiastique, ouvrage intégré dans le canon chrétien de la Bible.
Parmi d'autres apports de notre part à une meilleure connaissance du champ des études ésotériques, nous signalons en 1987 la réédition des petits manuels d'Alan Leo et de son équipe, traduits de l'anglais (ed Trédaniel), mettant ainsi en évidence une certaine influence de l'astrologie d'Outre Manche (cf La vie astrologique il y a 100 ans, d'Alan Léo à Barlet) Francis Santoni (A century of scientific astrology i France)note à propos d'- Henri Lizeray, precursor of scientific astrology: Jacques Halbronn, historian/astrologer, published La vie astrologique il y a cent ans [Astrology during the Last One Hundred Years] several years ago (Guy Tr�daniel, publishers). This book indicated Henri Lizeray as the harbinger of scientific astrology. In his Horoscopes des po�tes [Astrological charts of poets], published in 1892, Henri Lizeray sought to validate the hypothesis that the constellation Pegasus (323� at 2� from the Ecliptic) influences poets. This was a first step toward a scientific astrology."http://www.uranian-institute.org/fscentsci.htm nous ajouterons qu'un tel bilan ne nous avait pas permis d'obtenir la chaire de l'Ecole Pratiques des Hautes Etudes Ve Section en 2002.Histoire des courants ésotériques dans l’Europe moderne et contemporaine.
JHB 04 02 23
Alchy Mirabilis Liber, prophéties anciennes (déformées), compilation du 16ème siècle Mirabilis Liber, prophéties anciennes (déformées), compilation du 16ème siècle Message par Alchy Mar 19 Avr 2011 - 17:54
Mirabilis Liber, prophéties anciennes (déformées), compilation du 16ème siècle Empty Mirabilis Liber, prophéties anciennes (déformées), compilation du 16ème siècle
Message par Alchy Mar 19 Avr 2011 - 17:54
Le Mirabilis Liber est un livre compilant les prophéties les plus connues des pères de l'Eglise, de saints et de bienheureux : Saint Césaire d'Arles, Saint Augustin, Sainte Brigitte de Suède, Jean de Vatiguero, Joachim de Flore, saint Vincent, Savonarol.... Il a été longtemps le seul support des prophéties diffusées vers le public qui n'a primordialement et majoritairement connu que ce livre ou la reproduction de ses prophéties. Dans le Mirabilis Liber, les prophéties y ont été modifiées et allongées pour les rendre cohérentes entre elles, et finalement raconter l'Histoire du Grand Roi (et/ou du Grand Monarque) attendu pour la fin des temps et qui prend sa forme moderne, et fausse, par ce livre. Aujourd'hui, certaines des prophéties modifiées sont toujours à la base de diverses croyances et prophéties. Nostradamus s'en est largement inspiré 30 ans après, en 1555, donnant à son Grand Roi le nom de Henry V, nom qu'il a inventé pour ses prophéties et qui n’apparaît nul part avant lui. Le nom de ce roi, connu aujourd'hui de tous, est l'invention de Nostradamus avec les légendes populaires qu'il a laissées derrière lui.
Certains commentaires ont été laissés, issus d'une correspondance avec Peter Lemesurier ou de ses commentaires originaux, farouche combattant des croyances en Nostradamus et ses systèmes de faux mis à jour depuis 1993 par Pierre Brind'amour (décédé en 1996) et les chercheurs universitaires travaillant sur les prophéties (littéraire, historique...). Notons que l'étude rigoureuse de ce type de texte n'existe que depuis peu, abordée de manière scientifique et universitaire (collégiale et référencée) et non par les voies ésotériques ou sensitives jusqu'alors communes chez les nostradamisants et le prophétisme.
Les passages ci-dessous sont complets, mais tout le livre n'a pas encore été reproduit (il manque la moitié). Voici les prophéties les plus importantes, réparties sur 2 postes.
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partie 1:
Mirabilis Liber, le livre admirable, renfermant des prophéties, des révélations et une foule de choses étonnantes, passées, présentes et futures - 1522 - Traduit en 1831 par Edouard Bricon
Mirabilis liber qui prophetias revelationesque, necnon res mirandas, preteritas, presentes et futuras, aperte demonstrat... - 1522
Introduction
Il est bien connu maintenant que beaucoup de prophéties de Nostradamus sont des projections dans l'avenir d'évènements historiques connus, comme les recherches de Pierre Brind'Amour, Georges Dumézil, Gilles Polizzi, Roger Prévost et d'autres l'ont depuis longtemps démontré hors de tout doute raisonnable.
Il est de notoriété publique que certaines des prophéties contiennent des noms historiques de références très précises, par exemple, comme ceux de Néron ou Hannibal.
Ce qui est moins connu, c'est que beaucoup d'autres prédictions de Nostradamus dans ses « Prophéties » ainsi que les lettres qui les accompagnent sont clairement et directement basées sur les anciennes collections de prophéties (la plupart d'entre elles basées elles-mêmes sur la Bible) également connues et disponibles longtemps avant qu'il ne commence à écrire.
De nombreuses collections de prophéties ont ainsi été réalisées à l'époque, principalement parce qu'il y avait une conviction générale que la fin du monde était à portée de main.
Même Christophe Colomb a compilé sa propre anthologie: en effet, avec ça, il devait peut-être certaines de ses idées au sujet d'un possible « nouveau monde ».
La première et la plus connue de ces anthologies, qui sera publié en France, a été le célèbre Mirabilis Liber, une collection du début du 16ème siècle, de prophéties principalement en latin et partiellement en français.
Sa première édition a été publiée en 1522, la seconde par Jehan Besson de Lyon en 1523 (bien qu'elle porte la date '1524 '), et de nombreuses autres éditions ont suivi.
Il se peut même (selon l'avis de certains) qu'il ait été compilé par Jaume de Nostredame, le propre père de Nostradamus.
Et, compte tenu de sa sensible rédaction pro-français, il peut avoir été conçu à l'origine en vue de stimuler les chances d'élection de François Ier comme Saint-Empereur du Saint Empire Romain Germanique (en l'occurrence, il a perdu face à Charles Quint (NDAlchy : à Pavie et fait prisonnier)).
Cette série présente chacune des prophéties du Liber Mirabilis de l'édition Bricon. A son tour, traduit en anglais par des membres du Groupe de recherche Nostradamus sur la base de: (a) du latin / français de édition de 1523 , et (b) de la traduction française de 1831 par E. Bricon, comme aimablement fournies par Michel Chomarat de Lyon. (NDAlchy : La traduction anglaise ne concerne bien sûr pas cette version française, à l'exception des tout derniers textes)
Les notes introductives sont basées sur « Le Mirabilis Liber: Sa compilation et influence » par Jennifer Britnell et Derek Stubbs (Journal des instituts de Warburg et Courtauld, tome 49, 1986), gracieusement fourni par le Dr Britnell. (NDAlchy : les commentaires anglais ont été traduits par mes soins pour cette version)
Il est facile pour le lecteur, après avoir lu les prophéties suivantes, de conclure que Nostradamus semble avoir fondé plusieurs de ses prophéties sur le célèbre « Mirabilis Liber », (y compris celles dans ses lettres d'accompagnement) avant de les avoir transposées de façon si mémorable en vers (ce qui est sans doute une raison importante pour laquelle elles lui sont aujourd'hui attribuées, plutôt qu'au Mirabilis!).
"Mmm - mais pour le fait que Nostradamus ait été directement inspiré par Dieu, on pourrait dire qu'il en a usé, n'est-ce pas ? Ou peut-être que ce Dieu l'a * vraiment * incité à faire, c' était de lire le Mirabilis »-?! Peter Lemesurier
PROPHÉTIES ET RÉVÉLATIONS.
1. Prophétie de l’évêque Bemechobus (plus connu comme Pseudo-Methodius, 7ème siècle, Syrie)
Le texte original est une version abrégée latine de la "Révélations" de pseudo-Méthodius.
Ce nom étrange « Bemechobus » peut être une corruption de « beati Methodii » (« de la sainte Méthode »).
Provenance originale: 'In nobilissimo Francorum regno apud Parrhisiorum Academiam in divi Victoris libraria, in aula ingressus et in scanno bis tribus litteris 0.0.0. obsignato' - i.e. St Victor MS 000, désormais conservé à l'Arsenal de Paris 391, fols 9r-10v.
« Il existe quelques variantes significatives, la plus intéressante étant l'addition des mots 'de Gallia' (Gaule) à la phrase 'Surget autem de Gallia christianorum gens, et preliabitur cum eis' (fol. III, cf MS fol.) [édition Bricon : "Il surgira de la Gaule un peuple de chrétiens qui leur livrera bataille"]. Ceci fait des français les héros de la victoire sur les fils d'Ismaël et montre la volonté du compilateur à retoucher ses textes pour les accorder au point de vue sa propagande. » - J. Britnell et D. Stubbs, Journal of the Warburg and Courtauld Institutes, Volume 49, 1986
Livre de Bèmechobus, évêque et martyr du Christ, traduit, par ses
soins, de l'hébreu et du grec en latin traitant du commencement du
monde, des royaumes, des nations, et de la fin des siècles, et loué
par le très-illustre et bienheureux Jérôme dans ses opuscules.
C'est à savoir, très-chers frères, que, dans le principe, Dieu créa le
ciel et la terre, ainsi que toutes choses; Dieu fit l'homme et la
femme à son image. Il les plaça dans le Paradis, et les nomma Adam et
Eve. Trompés par la ruse du serpent, ils furent chassés du paradis.
Trente ans après cette expulsion, ils engendrèrent Caïn, leur premier
né, et sa soeur Delbora. La centième année de la vie d'Adam, Caïn mit
la main sur son frère Abel et le tua. L'an 330me de la vie d'Adam, il
lui naquit un fils nommé Seth, comme lui, d'une taille colossale et
gigantesque. Après quoi, Adam et Ève eurent encore des enfants. La
600me année de la vie d'Adam, les fils de Caïn commencèrent à abuser
des épouses de leurs frères. Adam était parvenu à sa 800me année
quand, de toutes parts, sur la terre, débordèrent les iniquités et les
excès des enfants de Caïn. L'an 930, Adam mourut et fut enseveli sur
l'Ébron, dans le premier millésime du monde. Alors eut lieu la
séparation de la famille de Seth d'avec la génération de Caïn. Seth
emmena sa famille du côté de l'Orient, vers une montagne proche du
paradis. Caïn et ses enfants continuèrent à habiter l'endroit où avait
été commis l'odieux fratricide, c'est-à -dire dans l'inde dans ce lieu
de délices,
Caïn bâtit une ville qu'on appela Effrem, ce qui fut fait avant le
déluge.
La soixantième année de Jareth, dans le second millésime du monde,
parurent des hommes de la race de Caïn, qui inventèrent des arts et se
livrèrent aux maléfices et aux impuretés. C'étaient Obal et Tobat,
fils de Lametb l'aveugle qui tua Caïn. Les premiers, ils surent
travailler le fer, et amollir l'airain, l'or et l'argent; enfin ils
trouvèrent une foule d'arts et la musique même. Cependant l'immoralité
et la malice des hommes commençaient à devenir de plus en plus
profondes, et à s'étendre sur la terre. Nous arrivons à des temps où
nous devrons garder le silence sur bien des iniquités.
Alors les enfants de Dieu coururent après les filles des hommes, et le
Seigneur dans sa douleur et son courroux dit : Je me repens d'avoir
fait l'homme sur la terre; mon esprit ne demeurera pas à toujours sur
l'homme, parce qu'il est de chair.
Les enfants de Dieu, abusant des filles des hommes, enfantèrent des
géants, race la plus atroce qui eût jamais peuplé la terre. C'est
alors que Dieu ordonna à Noé de se construire une arche, pour emmener
son épouse et ses trois fils avec leurs femmes seuls êtres qui dussent
être sauvés, par l'arche, de l'inondation du déluge qui se fit sur
toute la face de la terre. Noé prit de chaque espèce d'animaux,
oiseaux et quadrupèdes, un couple, et les fit entrer dans son arche.
Dans sa 611me année, Noé sortit de son arche avec tout ce qui y était
entré avec lui: il offrit à Dieu un holocauste et bénit ses enfants.
La 612me année de la vie de Noé, troisième millésime du monde, il
commença à rebâtir, et ces nouvelles possessions furent appelées
Tanon, à cause du nombre d'individus échappés dans l'arche,
c'est-à-dire huit. Noé eut un fils qu'il appela Jonitus, à qui, l'an
80me depuis le déluge, il donna la terre de Locham, C'est-a-dire
l'Orient. Noé mourut dans les domaines de son fils Jonitus. Après sa
mort, arrivée dans le troisième millésime du monde, ses fils
descendirent sur la terre de Sennaar et commencèrent à y bâtir une
tour dont le faîte devait toucher au ciel. C'est alors que Dieu, dans
sa colère, divisa ceux qui avaient entrepris ce colossal ouvrage; ils
furent dispersés sur toute la surface de la terre. Jonitus, fils de
Noé, entra dans la terre de Locham, c'est-à-dire l'Orient, où se lève
le soleil, il l'habita et reçut de Dieu le don de la science et de
l'astronomie, et il fut initié à tous les secrets du ciel. Sem, fils
de Noé, reçut la terre d'Asie jusqu'à l'Occident, et Japhet s'avança
au Nord jusqu'à l'Océan. Ainsi fut partagée entr'eux toute la terre.
Jonitus,fils de Noé, éleva Nembroth, homme gigantesque et robuste
chasseur. Ce Nembroth., après le déluge, bâtit une ville qui fut
appelée Babylone: ainsi, l'an 700me du troisième millésime du monde,
fut construite la grande Babylone; après quoi les fils de Cham se
firent un roi qu'ils appelèrent Potubus, à cause qu'il occupait le
Pont. Les fils de Japhet envoyèrent à Jonitus des artistes et des
architectes qui construisirent, dans les domaines de ce dernier, une
cité qui eut nom Jonita. La paix
avait, jusque là, régné entre Nembroth et les enfants de Cham; ils
prirent de l'aigreur les uns contre les autres. Jonitus ayant appris
cette désunion, écrivit à Nembroth qui régnait à Babylone. il est
écrit que le royaume des fils de Japhet doit renverser celui des fils
de Cham. Ainsi la terre, dans le cours du troisième millésime du
monde, vit se succéder les combats et les luttes de royaume à royaume,
jusqu'à ce que la race de Cham fut vaincue par celle de Nembroth qui
régna jusqu'au temps du roi de Luciseresde. Tous les enfants de Cham
furent tour à tour vaincus, et ceux qui habitaient la Palestine, et
ceux qui vivaient aux plages africaines. Le roi Leresdes, Vainqueur de
tous ces occidentaux, enfanta le roi Lusdro. Les enfants de Cham
parvinrent à réunir des fantassins en grand nombre; alors Lusdro,
traversant le fleuve du Tigre, lança contre eux son armée avec ses
éléphants; tous périrent jusqu'au dernier.
Au milieu de ces guerres sanglantes, dans le cinquième millésime du
monde, le roi Samisab descend de la terre de Lochani à la tête d'une
armée formidable, et ravage une foule de cités. Il arrive, au milieu
des ruines,au troisième royaume des indous. De retour de l'inde, il
vient en Arabie, traverse le désert de Sabaab, dans la terre des
Ismaélites, et y établit son camp. Vaincu par les Sarrasins, le roi
Samisab s'enfuit à son tour, laissant morts un grand nombre des siens.
Alors, pour la première fois, les enfants d'Ismael, marchant au combat,
foulèrent le sol des nations. Leurs camps renfermaient d'immenses
multitudes. Armés contre la terre orientale, ils en désolèrent les
villes. Ils se bâtirent des vaisseaux, et arrivés aux portes de Rome, ils
régnaient sur la terre. A cette époque, les hommes se nourrissaient de
corps immondes, mangeaient de la chair de chameaux, dont ils buvaient
le sang mêlé à du lait de chamelles. Ils choisirent entre eux quatre
princes, Oreb, Zeb, Zebecet Salmana. Quand ils eurent marché contre les
fils d'Israel, Dieu les livra au bras le Jédéon, fils de l'hébreu
Joar. Alors périrent leurs princes, et Jédéon les mit en fuite et les
poursuivit jusque dans leur patrie.
(ACTUAL PROPHECY STARTS HERE!)
Ainsi Dieu délivra les fils d'Israel de l'esclavage des enfants
d'Ismael. Ceux-ci renouvelleront cependant leur entreprise, ils
détruiront la terre, envahiront le globe du Levant à l'Occident, du
Midi au Nord, jusqu'à Rome. Leur joug pèsera avec force sur la tête
des peuples. Il n'y aura pas une nation, pas un royaume qui puisse
lutter contre eux, jusqu'à l'accomplissement des temps. Alors
seulement ils seront vaincus par les chrétiens et l'empire romain, à
son tours subjuguera les enfants d'Ismael. L'empire romain dominera
fièrement au-dessus de toutes les nations, lorsqu'il aura brisé ces
profanes. Les hébreux, après avoir régné nombre d'années, n'ont-ils
pas aussi été vaincus par les Romains? Quatre mille ans, les
Babyloniens ont régné, et Rome les a vaincus. Victorieuse de la
Macédoine, et subjuguant à main armée
les Scythes, Rome a vu tomber tour à tour à ses pieds, Africains,
Espagnols, Gaulois, Germains, Suèves et Bretons.
Alors les fils d'Ismael, quittant de nouveau leurs déserts, tiendront,
seuls, tête à l'empire romain; c'est ce qu'entend l'Écriture par ces
mots: les bras Australiens, dont a parlé Daniel, prévoyant ces
événements.
Cette nouvelle invasion des Ismaélites sera un châtiment sans mesure
et sans merci. Le Seigneur livrera toutes les nations dans leurs
mains, à cause des transgressions que nous avons commises contre ses
lois. C'est pourquoi Dieu nous a livrés au bras des barbares, parce
que nous avons oublié ses préceptes divins. Car les chrétiens se
livreront à une foule d'actes illicites et se souilleront des
turpitudes les plus infâmes, et c'est pour cela que le Seigneur les a
livrés dans les mains des Sarrasins. La Cappadoce, la Licilie, la
terre de Syrie, en proie à la dévastation, deviendront un désert;
leurs habitants seront traînés en captivité, d'autres périront par le
glaive. Le massacre et la captivité attendent la Grèce. L'Afrique sera
désolée, les Égyptiens, les Orientaux et l'Asie deviendront
tributaires d'or et d'argent. L'Espagne périra par le glaive. La
France, l'Allemagne et la Gothie, dévorées de mille fléaux, se verront
enlever une foule de leurs habitants. Les Romains seront tués ou mis
en fuite; et poursuivant leurs ennemis jusque dans les îles de la mer,
les fils d'Ismael envahiront à la fois le Nord et l'Orient, le Midi et
l'Occident. Jérusalem regorgera des captifs de toutes les nations qui
seront sous leur joug, et leurs tributaires. Tous les trésors et tous
les ornements des églises, soit en or, soit en argent, soit en pierres
précieuses, deviendront leur propriété; la désolation sera grande, les
églises incendiées, et les dépouilles des fidèles jetées là où nul ne
se trouvera pour les ensevelir. Le chemin des Sarrasins s'étendra de
la mer à la mer : et pour les pays, plus de roule : Leur seule voie
s'appellera la voie des douleurs, que parcourront avec la même
affliction, en gémissant, également, pauvres comme riches. Bienheureux
ceux qui nous ont donné des lumières. Saint Paul l'avait bien prévu!
Ainsi touté la terre sera livrée aux enfants d'Ismael, qui promèneront
à leur suite la dissolution. C'est pourquoi, le Seigneur a appelé
Ismael, leur père, Instrument de guerre; et beaucoup de cités seront
désolées, car les fils du désert viendront, et ce ne sont pas des
hommes, mais des êtres odieux aux hommes. On les verra passer au fil
de l'épée même les femmes enceintes, et immoler les prêtres dans le
sanctuaire. Ils profaneront les églises en y cohabitant avec des
femmes, et ils se revêtiront, eux et leurs épouses, des ornements
sacrés. Ils attacheront leurs chevaux à la tombe des fidèles comme
après un arbuste. Ce sera, parmi les chrétiens qui habitent la terre,
une tribulation générale.
C'est alors qu'on distinguera parfaitement ceux qui croiront fermement
au Seigneur. Car le Seigneur n'enverra pas ces tribulations aux
chrétiens pour faire périr les justes et les croyants ; mais afin de
voir sûrement les croyants les plus
fidèles : car la vérité l'a dit elle même: Vous serez heureux
lorsqu'on vous poursuive à cause de mon nom; et en effet les prophètes
qui nous ont précédés, ont été de même persécutés, or quiconque
persévèrera jusqu'à la fin sera sauvé.
Mais, après ces jours de tribulation, quand les fils d'Ismael, vêtus
d'habits resplendissants de pourpre et d'or, et comme des fiancés, se
glorifieront de leurs victoires obtenues, de toutes parts, sur les
chrétiens qui n'auront pu se soustraire à leurs bras, et diront: Voilà
que dans notre force nous avons vaincu la terre et tous ceux qui
l'habitent; alors le Seigneur Dieu se rappellera, dans sa miséricorde,
sa promesse à ceux qui l'adorent, à ceux qui croiront au Christ, et il
les délivrera du joug des Sarrazins.
Il surgira de la Gaule un peuple de chrétiens qui leur livrera
bataille, les percera avec le glaive, emmènera leurs femmes captives,
et massacrera leurs enfants. A leur tour, les fils d'Ismael
rencontreront et le glaive et la tribulation. Et le Seigneur leur
rendra le mal qu'ils auront fait, dans une proportion sept fois plus
grande. Le Seigneur les livrera au bras des chrétiens dont l'empire
sera élevé au-dessus de tous les empires. Le joug que les chrétiens
leur imposeront sera dur, et ceux qui resteront seront esclaves. La
terre, naguère désolée par eux, sera alors pacifiée. Les prisonniers
qu'ils avaient fait reverront leur patrie, et la population croîtra et
se multipliera. Le roi des Romains montrera une grande indignation
contre ceux qui auront renié le Christ en Égypte ou en Arabie. La paix
et la tranquillité renaîtront sur la terre, paix comme il n'y en aura
jamais eu, comme il n'y en aura jamais : le bonheur et l'allégresse
seront partout. Le monde se reposera de ses tribulations. Ce sera là
la paix dont l'Apôtre a dit : Lorsque la tranquillité sera faite, il y
aura une mortalité soudaine : les hommes seront , comme ils étaient
aux jours de Noé, mangeant et buvant, et faisant des fiançailles : la
crainte sera bannie de leurs coeurs.
Au milieu de ce calme, il sortira tout à coup du nord avec Gog et
Magog une nation qui fera trembler tout l'univers. Tous les hommes
épouvantés se cacheront dans les monts, dans les rochers pour fuir
leur présence. Ils ne sont pas de la race des Japheth. Fléau du Nord,
ils dévoreront la chair humaine et les serpents, les femmes et les
petits enfants. Nul ne pourra leur tenir tête. Sept ans après, quand
ils auront pris la ville de Josephe, le Seigneur enverra contre eux un
de ses princes, et, dans un seul moment, les frappera du feu de la
foudre : l'empereur de Grèce viendra et règnera à Jérusalem sept
années. C'est alors qu'apparaîtra l'enfant de la perdition,
l'antechrist. il naîtra dans Lorozain, sera élevé à Bethsaïda, et
régnera à Capharnaum, comme le Seigneur l'a dit dans l'Évangile :
Malheur à toi, Lorowain ; malheur à toi, Bethzaïda; malheur à toi,
Capharnaum, si ton exaltation monte jusqu'au Ciel, car tu descendras
jusqu'à l'enfer. Ensuite le roi des Romains et des Grecs montera à
Golgotha , où le Seigneur a daigné souffrir pour nous le supplice de
la croix. Le roi des
Romains ôtera sa couronne, puis la posera sur la tête du Christ,
élèvera ses mains au Ciel, et rendra son âme au Seigneur, le roi des
chrétiens; alors paraîtra dans le Ciel le signe de la croix; l'enfant
de la perdition viendra à son tour, pensant qu'il est Dieu. Il fera
sur la terre mille prodiges. Par lui les aveugles verront, les boiteux
marcheront, les sourds entendront, les morts ressusciteront, tellement
que, s'il est possible, les élus eux-mêmes y seront trompés. Il
entrera à Jérusalem, et s'asseyera dans le temple, comme s'il était le
Fils de Dieu, et son coeur, enivré d'orgueil, oubliera qu'il est fils
d'un homme et d'une femme de la tribu de Dan; trompeur et faux, il
séduira, par ses prestiges, beaucoup de crédules.
Alors Dieu enverra deux de ses plus fidèles serviteurs, Énoch et
Hélie, conservés pour lui servir en témoignage contre son ennemi.
Alors, seront les derniers, les premiers qui croiront à Juda. Hélie et
Ênoch l'attaqueront, à la face de tout le peuple, et le convaincront
d'imposture et de fausseté. Les Juifs alors de toutes les tribus
d'Israel croiront et seront tués pour le Christ. L'antéchrist, saisi
de rage, ordonnera la mort des saints de Dieu, et de ceux qui auront
ajouté foi à leurs paroles. Alors viendra le Fils de Dieu en personne,
notre Seigneur Jésus-Christ, porté sur les nuages célestes, environné
de légions d'anges et de gloire céleste : aussitôt ils mettront à mort
l'antéchrist, la bête, l'ennemi, le séducteur, et ceux qui lui auront
prêté leur appui. Ici ce sera la consommation des temps, et le
jugement commencera devant des milliers d'anges et des centaines de
milliers d'archanges et de séraphins. Les saints, les patriarches, les
prophètes, les martyrs, les confesseurs, les vierges et tous les
saints ensemble seront groupés autour du Christ. Là, justes et
pécheurs rendront, en présence du Seigneur, compte de leurs actions.
Les justes seront séparés des impies. Les justes, radieux comme le
soleil, suivront l'agneau de vie et le Roi du ciel, dont l'éclat leur
sera toujours visible, et dans la société de qui ils demeureront à
toujours. Les impies descendront dans l'enfer avec la bête. Les justes
vivront dans l'éternité, et seront sans fin glorifiés avec le Roi du
Ciel, tandis que les impies souffriront sans fin. Daigne le Seigneur
nous sauver d'un pareil sort! Le Seigneur qui vit dans tous les
siècles des siècles. Amen.
Note de l'éditeur du 16ème siècle : Vous trouverez cette prophétie sous les
trois lettres 0,0,0. Bibliothèque du divin Victor, académie de Paris,
dans le très-noble royaume de France.
2. La Sibylle commence sa prophétie (Syrie, 9ème siècle d'après texte du 4ème siècle)
Une des nombreuses apocalypses byzantines, cette version est basée en partie sur des textes encore détenus à la Bibliothèque Nationale de Paris, et en partie sur une source inconnue.
On appelle sibylles les femmes grecques qui, prophétisant, et
interprétant les volontés divines, avaient coutume d'annoncer aux
hommes les événements futurs. Les plus doctes auteurs disent qu'il a
existé des sibylles au nombre de dix. La première était la sibylle de
Perse; la seconde celle de Libye; la troisième, de Delphes, qui
prédisait l'avenir avant la guerre de Troie; la quatrième, de Cumes,
en Italie; la cinquième, d'Érithrée en Babylonie, appelée Érithrés, du
nom de l'île où ses chants se faisaient entendre; la sixième était la
sibylle samienne, de l'île de Samos; la septième, d'Amalthée. Elle
était née en Syrie; son père était Manassé et sa mère Papilie: elle
vint de là à Cumes.
La huitième était celle d'Hellespont; la neuvième, de Phrygie; la
dixième, de Tibur en grec, les latins disent, d'Abulnie. Les
prophéties de cette dernière contiennent une foule de choses sur le
Seigneur et sur son Christ. Cette Sibylle, dont nous venons de dire le
double nom, grec et latin, dut le jour au roi Priam et à Hécube:
c'était Cassandre, qu'Énée emmena de Troie. Elle parcourut diverses
parties de l'orient, et rendit ses oracles en Asie, en Macédoine, en
Licilie, en Pamphylie, en Galicie; puis, après avoir annoncé l'avenir
à cette partie du monde, elle passa dans l'Égypte, l'Éthiopie, la
Babylonie, l'Afrique, la Libye, la Pentapolis, la Mauritanie. Dans
tous ces lieux, inspirée par un prophétique esprit, elle annonça aux
bons du bien, aux méchants des malheurs. Nous savons que, dans ses
paroles, elle a dit des vérités, et annoncé ce qui devait arriver dans
les temps les plus reculés. Les princes romains, entendant parler de
cette prophétesse, en parlèrent à leur tour en présence de Tarquin,
empereur troyen et romain. Ce Tarquin, septième du nom, vivait au
temps de Nabuchodonosor. L'empereur, envoyant des députés à la
sibylle, la fit amener à Rome, avec les plus grands honneurs. Cent
hommes du sénat romain avaient fait, la même nuit, le même songe : Il
leur sembla voir quasi neuf soleils dans le ciel, qui, séparément,
contenaient en chacun d'eux diverses configurations. Le premier
soleil, brillant, éclairait la terre de ses feux; le second, plus
resplendissant, répandait une clarté aérienne; le troisième, coloré
d'un rouge de sang, lançait des feux terribles; le quatrième semblait
tout ensanglanté; le cinquième, rouge aussi, était un peu obscurci:
c'était comme une lampe au milieu des ténèbres; le sixième était tout
à fait obscur: on y distinguait comme un dard de scorpion; le
septième, pourpré comme les précédents, avait un glaive au milieu de
son disque effrayant; sur le huitième se développait comme un bandeau
rouge; le neuvième était sombre, il ne s'en échappait que de faibles
rayons.
Quand la sibylle fit son entrée dans Rome, les citoyens admirèrent sa
rare beauté. Son visage charmant, sa taille pleine de grâce, son
élocution facile, la beauté répandue sur toute sa personne,
prévenaient ses auditeurs en sa faveur. Les sénateurs qui avaient eu
la vision, s'approchèrent d'elle et lui dirent " Princesse, ô toi qui,
dans ta personne, réunis plus de charmes que nous n'en admirâmes
jamais dans aucune créature, nous te prions de nous dire ce que
présage le songe qui nous est apparu simultanément à tous, la même
nuit. " La sibylle leur répondit en souriant : " II n'est pas
convenable d'expliquer les visions des hommes dans un lieu plein
d'immondices et souillé par divers combats; mais venez, gravissons un
mont, et là je vous dirai ce qui doit arriver aux Romains. Ils firent
ce qu'elle demandait, et quand ils furent sur la montagne, elle les
pria de lui raconter ce qu'ils avaient vu. Elle leur dit ensuite; Les
neuf soleils que vous avez vus désignent toutes les générations qui
doivent se succéder. De même que ces soleils différaient entr'eux, de
même aussi ces générations se succèderont, sans se ressembler. Le
premier soleil représente la première génération. Ce seront des hommes
simples, lucides, aimant ta liberté, véridiques, doux et bienfaisants,
consolateurs des pauvres.
La deuxième génération, annoncée par le deuxième soleil, se composera
d'hommes vivant dans le luxe, se multipliant, vénérant Dieu. Troisième
génération, troisième soleil. Les nations se lèveront contre les
nations, il y aura beaucoup de batailles dans Rome. Quatrième soleil,
quatrième génération. Ce seront des hommes qui nieront la vérité; dans
ce temps il naîtra de la race des Hébreux une femme appelée Marie, qui
sera fiancée à un homme nommé Joseph. Il naîtra d'elle, sans
cohabitation humaine, un fils qui aura nom Jésus. Sa mère sera vierge
après l'enfantement, comme avant. Celui qui naîtra d'elle sera un vrai
Dieu et vrai homme, comme l'ont annoncé tous les prophètes, il
remplira la loi des Hébreux, et son règne durera dans les siècles des
siècles. Des légions d'anges se précipitant autour de lui, et, à sa
droite et à sa gauche, diront en chœur Gloria in excelsis Deo, et in
terrâ pax hominibus bonae voluntatis (Gloire à Dieu au plus haut des
cieux, et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté).
Une voix d'en haut viendra qui
dira: Celui-ci est mon fils bien aimé, dans lequel je me suis complu.
Or, il y avait parmi les auditeurs de la sibylle, des prêtres des
Hébreux qui, frémissant d'indignation en entendant ces paroles, dirent
: Ces paroles sont terribles, silence à cette princesse. La sibylle
leur dit en souriant : ô Juifs, il est nécessaire que cela arrive pour
que vous croyiez. Nous croirons, dirent-ils, parce qu'il a donné à nos
pères sa parole et ses dernières volontés, et qu'il ne retirera pas sa
main d'avec nous: Elle reprit: Le Dieu du ciel engendrera un fils;
ainsi qu'il écrit, ce fils sera semblable à son père. Enfant, il
passera par tous les âges, et les rois et les princes de la terre
s'élèveront contre lui. Dans ce temps là le nom de César-Auguste sera
célèbre, il règnera à Rome et soumettra tout l'univers à sa loi. Les
prêtres hébreux se rassembleront et se saisiront de Jésus, qui fera de
nombreux miracles. On portera des mains coupables sur lui, on lui
donnera des soufflets et l'on crachera à son visage sacré. Lui, tendra
simplement son dos aux flagellations et recevra les coups, sans se
plaindre. On lui donnera du fiel pour nourriture, et de l'absinthe
pour boisson. On l'attachera à une croix et on le fera mourir; et ce
sera en vain, car il ressuscitera le troisième jour, se montrera à ses
disciples, et sous leurs yeux, montera au ciel, où son règne sera sans
fin.
La sibylle reprenant, dit aux sénateurs romains : Cinquième soleil,
cinquième génération. Jésus se choisira deux pécheurs de Galilée et
leur apprendra la loi, leur disant : Allez et enseignez à toutes les
nations la science que je vous ai apprise, et, au moyen du don de
soixante-douze langues ils subjugueront toutes les nations. Sixième
soleil, sixième génération. On combattra contre cette ville trois ans
et six mois. Septième soleil, septième génération. Deux rois
soulèveront de nombreuses persécutions sur la terre des Hébreux.
Huitième soleil, huitième génération. Rome sera délaissée, les femmes
enceintes pousseront des cris dans leurs douleurs et diront:
Croyez-vous que nous périrons ! Neuvième soleil, neuvième génération.
Les princes romains causeront la ruine de beaucoup de monde. Alors il
viendra de Syrie deux rois dont les armées seront aussi innombrables
que les grains de sable de la mer. Ils gagneront des villes et des
provinces romaines jusqu'à la Calcédoine. Il sera versé alors beaucoup
de sang. Les cités et les nations trembleront, quand paraîtront deux
rois de l'Égypte qui combattront quatre rois et les tueront, ainsi que
toute leur armée. Ils règneront trois ans six mois. Après eux viendra
un autre roi, C. du nom, puissant dans les batailles, qui règnera
trente ans, élèvera un temple à Dieu, exécutera la loi et fera justice
sur la terre au nom du Seigneur. Après lui un autre prince règnera peu
de temps, il sera tué dans le combat et remplacé par un roi dont le
nom commence par H. De H. viendra le roi Audon, de Audon sortira A.,
et de A., A., et de ce dernier A. Le second A. sera éminemment
belliqueux. De lui naîtra un prince nommé R., de R. T., qui comptera
sous sa puissance dix-neuf monarques. Après ceux-ci paraîtra un roi de
France nommé R. Il sera grand, puissant et miséricordieux, et rendra
la justice aux malheureux. De longtemps on n'aura vu ni l'on verra un
aussi grand roi des Romains que lui. Après lui viendra un roi nommé
L., puis B., puis B., et de B. naîtra A., prince belliqueux qui
parcourra la terre et les mers. Il mourra exilé loin de son royaume,
et son âme passera dans la main du Seigneur. Alors paraîtra un prince
nommé V. Il aura la supériorité sur tous les ennemis, puis viendra un
nommé O., qui sera puissant, courageux et bon, qui jugera avec
justice, puis un autre O. aussi puissant que lui. Sous ce dernier il y
aura des guerres entre les chrétiens et les païens. Le sang des Grecs
sera versé, ce prince rendra son cœur à Dieu après avoir régné sept
ans. Il naîtra de lui un prince O., sanguinaire et cruel, sans foi,
sans bonnes oeuvres. Il sera la cause de l'effusion de beaucoup de
sang, et les églises seront renversées dans ses domaines. Dans les
autres pays il y aura de grandes tribulations et de nombreuses
guerres. Nations se soulèveront contre nations dans la Cappadoce. Il
régnera quatre ans. Après lui viendra un Prince H, sous lequel il y
aura beaucoup de guerres. Il fera la guerre en Samarie et en Syrie et
prendra Pentapolis. Il sera roi de la race des Lombards et sera
remplacé par un monarque Salien, appelé L. qui combattra les Lombards;
courageux, fort et puissant, ce prince, tant qu'il vivra, sera en
guerre. Son règne sera de courte durée.
Alors sortira de Babylone, un roi, suppôt de Satan qui, dans son
pouvoir infernal, mettra les saints à mort, et détruira les églises .
Il y'aura alors beaucoup de guerres et beaucoup de tribulations. Les
enfants d'Agar s'empareront de Tarente, et s'étendant en Apulie,
pilleront une foule de villes. Ils voudront venir à Rome, et nul au
monde ne leur pourra résister, si ce n'est le Seigneur Dieu. Les
Arméniens, poursuivant le cours de leurs déprédations, s'avanceront du
côté de l'Orient, combattront les Romains, et obtiendront, pour un peu
de temps, la paix. Il paraîtra alors un roi du sang grec, qui régnera
sur Jérusalem. Quarante autels seront dressés en l'honneur du nom de
Dieu. La peste se répandra sur tous les peuples païens, et un monarque
grec, homme belliqueux, entrera dans Hierapolis, et détruira les
temples des idoles. Des nuées de sauterelles et une immense quantité
de chenilles dévoreront tous les arbres et leurs fruits en Cappadoce
et en Sicile, et les peuples mourront de faim, et il n'en sera plus
question.
Ensuite paraîtra un autre monarque Salien, nommé L. , homme fort et
belliqueux, contre qui s'insurgeront plusieurs de ses voisins. Dans ce
temps-là les fils renieront leurs pères, et les pères leurs fils : le
frère livrera son frère au trépas, et le père son fils; le frère
s'unira à la sœur, et la terre verra les plus grands excès se
commettre. Les prêtres prêcheront, comme le dit l'apôtre, mais non pas
d'exemple, et mourront dans l'iniquité. Des évêques, complices des
malfaiteurs, vendront leurs bénédictions, et de nouveau le sang
coulera sur la terre, et les temples sacrés seront profanés. Le peuple
commettra d'infinies fornications, et le crime même de la sodomie. Les
hommes d'alors seront ravisseurs, menteurs, infimes, orgueilleux,
ennemis de la justice, et les juges romains eux- mêmes seront
corrompus; s'ils veulent bien juger aujourd'hui, un autre jour, leurs
dispositions changeront pour de l'argent; si l'un de leurs yeux est
bon, l'autre est mauvais: et pour de l'argent il n'est rien que l'on
ne pourra faire faire à tous les magistrats. Promettant de faire le
bien, ils feront le mal; la fausseté présidera à leurs sentences. Les
hommes seront cupides et faux, et la vérité disparaîtra. Ils
renverront leurs épouses pour en recevoir d'autres, et s'allieront
même à leurs parentes. Il y aura en divers endroits un tremblement de
terre. Les cités et les provinces des insulaires seront englouties par
les flots. A la peste qui désolera quelques lieux, se joindra la rage
des ennemis, et rien ne pourra les consoler.
Ensuite viendra un roi, appelé B., sous le règne duquel il y aura
nombre de guerres. Il régnera deux ans, et après lui viendra un prince
A., qui sera longtemps sur le trône.
Il marchera contre Rome et s'en emparera. Le Seigneur ne le livrera
pas pendant sa vie aux mains de ses ennemis. Il sera bon et grand,
fera justice aux pauvres. Il sera de la race des Lombards. Après lui,
sera un autre prince, nommé B, dont sortiront douze autres B. Lombard
lui-même, il régnera cent ans.
Il paraîtra, après lui, un prince Salien, nommé L., prince affreux,
sous lequel commenceront des douleurs telles qu'on n'en aura jamais vu
pareille série depuis le commencement du monde : combats,
tribulations, effusion de sang, tremblements de terre, cités en
captivité. Le Seigneur enverra dans sa colère un homme, dont nul ne
pourra secouer le joug, que le Seigneur lui-même. Les Romains seront
battus, et la cité romaine sera détruite. Les ruines joncheront la
terre : jamais monarque n'aura fait telle chose. Cette ville sera
appelée Babylone; ce règne sera de fer, et Rome sera en proie à la
persécution et au glaive. Les hommes seront cupides, despotes, durs
pour les indigents, oppresseurs injustes, méchants. La résistance,
alors, sera impossible mais les Perses, les Macédoniens et les Turcs,
entendant parler de ce tyran formeront une alliance, viendront à Rome,
se saisiront du prince Salien, à qui ils feront subir une mort
cruelle, et Rome brûlée sera vengée.
Alors surgira en Gaule un roi des Grecs, des Francs et des
Romains, d'une stature élevée, beau de figure; son corps et ses
membres auront les plus belles proportions; il régnera cent douze ans;
il portera écrit sur son front: Cet homme doit véritablement venger le
royaume des chrétiens, l'arracher au joug d'Ismael, le conquérir sur
les Sarrasins; nul des Sarrasins ne pourra dès lors régner. Par sept
fois, il leur fera le plus grand mal, ruinera tout leur empire, les
frappera, après quoi, la paix régnera chez les chrétiens jusqu'au
temps de l'antéchrist. En ce temps-là, les richesses seront
abondantes, la terre produira des fruits en quantité, si bien que
trois boisseaux se vendront un denier. Le roi des Francs, Grecs et
Romains, réclamant pour lui tout l'empire des chrétiens, dévastera
toutes les îles et les cités païennes, renversera les temples de
l'idolâtrie, et appelleront tous les païens au baptême. La croix sera
dressée dans tous les temples, et quiconque ne l'adorera pas, sera
puni par le glaive; et quand les cent vingt années seront accomplies,
les Juifs se convertiront à Dieu, et son sépulcre sera glorifié de
tous. En ce temps-là Juda sera sauvé, et Israël reprendra confiance.
Un prince d'iniquité sortira alors de la tribu de Dan; on l'appellera
l'antéchrist. Enfant de la perdition, plein d'un orgueil et d'une
malice insensée, il fera sur la terre une foule de prodiges, pour
appuyer l'erreur, qu'il enseignera: par ses artifices magiques, il
surprendra la bonne foi de plusieurs qui verront, à sa voix, le feu
descendre du ciel. Les années s'abrègeront comme les mois, les mois
comme des semaines, la semaine comme le jour, et le jour comme
l'heure. Du nord, sortiront les peuples les plus féroces qu'avait
comprimés le roi Alexandre, à avoir Gog et Magog. Ces peuples forment
vingt-deux royaumes dont la population est aussi nombreuse que le
sable de la mer. Le roi des Romains, quand il verra ces peuples
s'avancer, convoquant ses troupes, les combattra à outrance et les
taillera en pièces. Il viendra ensuite à Jérusalem, et gravissant le
Golgotha déposera son diadème et toute sa pompe royale, et abandonnera
son trône à Dieu le Père et à Jésus-Christ son Fils. Il posera la
couronne sur la sainte Croix, et lèvera ses mains: aussitôt
s'élèveront dans le ciel et la sainte croix et la couronne royale.
Puis le Seigneur Jésus-Christ viendra juger le monde, et l'empire
romain aura cessé d'exister. Alors l'antéchrist se révèlera
publiquement; il s'asseyera dans la maison du Seigneur, à Jérusalem.
Pendant son règne, paraîtront deux hommes illustres, Hélie et Enoch,
pour annoncer la venue du Seigneur. L'antéchrist les mettra à mort, et
deux jours après le Seigneur les ressuscitera. Alors on verra une
grande persécution, telle qu'il n'y en aura jamais eu et qu'il n'y en
aura jamais. Dieu abrégera, non la mesure, mais le nombre de ces jours
terribles, le Dieu, dont il est écrit : le jour s'accomplit par ton
ordre. " A cause des élus, par la vertu du Seigneur, l'antéchrist sera
tué sur le mont Olive par Michel : soudain les morts renaîtront. "
Ainsi la sibylle prédisait aux Romains ce qui devait arriver; quand
elle vint aux signes qui devaient accompagner le jugement de Dieu
d'une voix de tonnerre, elle fit entendre ces vers prophétiques:
Au jour du jugement, la terre se couvrira de sueur; le roi viendra du
ciel, à travers les siècles. Il viendra, en chair et en personne,
juger le monde. Incrédules ou fidèles, tous alors verront le Seigneur,
au milieu des légions de ses saints déjà arrivés au terme de leur
course. Tous paraîtront, corps et âmes, pour être jugés. La flamme
dévorera à la fois la terre, la mer, et le pôle. Les portes du sombre
Averne se briseront. Chacun paraîtra à la lumière du grand jour.
Chaque peuple dira des faits jusque là ignorés; et le Seigneur saura
dévoiler à la lumière les secrets des consciences. Alors commenceront
la désolation et les grincements de dents. Le soleil et les astres
perdront leur éclat, et la lune sa lumière. Les collines
s'abaisseront, et les vallons s'élèveront. Il n'y aura plus sur la
terre ni éminence ni inégalité : car les flots azurés de la mer
rouleront au niveau des monts. Tout cessera d'être; la terre brisée
périra. Les ondes et les flammes précliteront, par torrents, leur
course destructrice, et du ciel partira soudain le triste son des
trompettes. Le globe bouleversé, la terre s'entrouvrant ne seront plus
qu'un horrible chaos, et à la face du Seigneur comparaîtront tous les
rois de la terre. Une pluie de feu et de soufre descendra du ciel.
Alors Dieu jugera chacun, selon ses oeuvres: les impies iront au
supplice éternel, voués pour toujours au feu. Les justes recevront la
vie éternelle; il y aura un ciel nouveau, et une nouvelle terre qui
subsisteront éternellement. La mer cessera d'être, Dieu régnera sur
les saints, et les saints régneront avec Dieu dans les siècles des
siècles, amen.
On dit que la sibylle a vécu 362 ans. Telles sont les révélations
qu'elle a faites, en vérité, sur la naissance, la passion et la
résurrection du Christ, ainsi que sur sa seconde venue. Si quelqu'un
veut vérifier et lire, dans le grec, les vers, il les trouvera aux
mots [Greek quotation] -- c'est-à-dire, Jésus-Christ, fils de Dieu,
sauveur.
Vous trouverez cette prophétie dans la case étiquetée des deux lettres
PP., à la bibliothèque du divin Victor, dans la ville de Paris, dans
le noble royaume des Français.
3. La prophétie de Saint Augustin d'Hippone
En fait, un extrait de « ortu et tempore Antichristi » d'environ 950 après JC par Adso de Montier-en-Der)
TRAITÉ SUR L'ANTECHRIST,
Par le divin Aurélien Augustin, évêque d'Hippone.
Le temps où viendra l'antéchrist, et où aura lieu le jugement, a été
indiqué par Paul, dans l'épitre aux Thessaloniens, dans laquelle il
dit : La venue de Notre-Seigneur JÉSUS-Christ sera révélée aux hommes
par la naissance et l'apparition de l'enfant du péché et de la
perdition; car nous savons que ce dernier paraîtra après le royaume
des Grecs ou même des Perses, alors qu'un monarque, élevé, en son
temps, par sa puissance et sa gloire, au-dessus de tous, étendra au
loin les limites de l'empire romain. Devant lui toutes les nations abaissées,
tous les peuples tributaires, se courberont : et Rome sera à l'apogée de la
puissance. Toutefois l'antéchrist, a dit l'apôtre Paul, ne viendra
qu'au moment où il y aura eu une scission, c'est-à-dire où tous les
peuples, naguère sous le joug de Rome, seront affranchis et
séparés. Et bien que maintenant l'empire romain soit, en grande
partie, détruit, le temps n'est pas venu encore, et n'arrivera pas,
tant qu'existeront les rois des Français qui doivent régner sur Rome.
La dignité romaine ne périra pas complètement, jusqu'au temps où un
roi des François gouvernera l'empire romain tout entier. Monarque le
plus grand qui aura jamais existé, après un règne plein de bonheur, il
viendra jusqu'à Jérusalem sur le mont Olive, déposera son sceptre et
son diadème ce sera la fin et la consommation des empereurs romain et
chrétien.
(Ce passage se trouve au dernier feuillet du livre du divin Augustin,
docteur de la sainte Église)
4. Prophétie de l'archevêque de Sévère - (4ème siècle)
En fait une composition française du 15ème siècle.
Le schisme renaîtra dans l'Église du Seigneur. Il y aura deux époux,
dont l'un véritable, et l'autre adultère. L'adultère sera l'Eglise
qu'on appellera diabolique. Il y aura une effusion de sang telle qu'on
n'en aura jamais vu de pareille, même au temps des géants. Le légitime
époux prendra la fuite. Or le lion se lèvera, et l'aigle noir, agitant
ses ailes brillantes au-dessus de son aire, prendra son essor: alors
commenceront les tribulations et les combats sur mer et sur terre. En
vain la terre appellera la paix: la paix sera sourde et ne viendra
pas. Le nom du Seigneur sera blasphémé. Malheur à toi pour avoir
méprisé sa puissance, ô cité des peuples et des richesses! Tu ne te
réjouiras pas a la fin. Malheur a toi, ville des philosophes, bâtie
par les enfants de Noé, qui posséderas toute la terre de Ravenne!
malheur à toi ! la ville des philosophes sera subjuguée. Malheur à
toi, peuple lombard ! les tours qui sont ta joie tomberont dans la
poussière. Le grand lion gaulois ira à la rencontre de l'aigle, et le
frappera à la tête; une lutte épouvantable s'ensuivra. Et la terre de
Ravenne, qui sera alors reine de l'Italie, recevra la couronne. Voici
des batailles, et une mortalité telles qu'on n'en aura pas vu de
semblables depuis l'origine du monde, et qu'on n'en verra pas de
pareilles. Parmi les rois des nations, il y en aura un qui triomphera.
Il sera porté par un éléphant et viendra établir, en ces lieux, son
empire. Alors il n'y aura plus dans l'Église du Seigneur qu'un seul
pasteur, par les soins duquel la paix et l'unité de doctrines
renaîtront dans Ravenne. Ce roi en question régnera long-temps. Tous
les tyrans qui pesaient sur l'Église seront inopinément déposés; tous
les sceptres seront réunis dans la main du pasteur annoncé par les
prédictions. Et il n'y aura plus de schisme jusqu'aux jours de
l'antéchrist: et il se fera alors comme une conversion générale à la
foi du Christ, grâce au grand lion annoncé au pays de Ravenne, où
l'on se réjouira dans une amitié perpétuelle. (De Ravenne, le premier
jour de mars, sous Grégoire Ier)
5. Prophétie de l'abbé Joachim (chapitre II de Johann Lichtenberger)
Il s'agit d'une série de chapitres d'une réimpression de 44 pages de Johann Lichtenberger « Prognosticatio » de 1488 [!]: Lichtenberger a été astrologue de Frédéric III.
Il s'agit d'un recueil compact de prophéties, seule une sélection d'entre elles seront retransmises ici.
En premier lieu, un ou deux citations de l'introduction:
Ptolémée: «Le sage examinera les étoiles, dont les inclinations et les configurations peuvent l'instruire. Il y gagnera conseils de leur part. »
Aristote: « Il a été donné aux étoiles et aux météores (les étoiles ne peut pas avoir été créé en vain) d'exercer une influence sur les choses ici-bas. »
La Sibylle: « Nous sommes à la fin de l'âge, le bien se trouve à proximité du mal: choisir ce qui est bon, poussez loin de vous ce qui est mal. »
St Brigitte: « Ayez foi en Dieu et faites le bien, afin que le Seigneur dans sa miséricorde, puisse garder loin de vous les maux qu'il a révélé. » [? Intéressant hublot sur les motivations possibles de Nostradamus]
Lolbardus: « Un morceau de la sagesse: mêlez-vous aux gens, mais quand vous voulez que les autres gardent le silence, gardez tout d'abord le silence vous-même. »
Commentaire d'introduction par Peter Lemesurier: Après cinq chapitres sur la divination en général, et en particulier l'astrologie, le texte original latin débute au chapitre VI de la partie I par la déclaration: « Certitudo preteritorum & presentium fidem facit futurorum » [« la certitude du passé et du présent donne la foi dans les choses à venir »].
Que, bien entendu, Nostradamus reprendra mot pour mot dans ses remarques préliminaires d'Octobre dans son Almanach pour 1565: «Sed certitudo praeteritorum & praesentium fidem facit futurorum, *euentum certa indicia*. » [« Mais la certitude des choses passées et présentes nous donne confiance dans les choses à venir, * comme des indications précises des événements *. »].
Ce qui est une indication claire que Nostradamus avait bien lu et étudié le livre.
En effet, il est évident qu'il lui semblait un excellent résumé de ce qui allait être son approche générale - à savoir que le passé pourrait être projeté dans l'avenir sur la base de « l'hypothèse de Janus ».
D'où, vraisemblablement son addition de la dernière phrase que j'ai marquée ci-dessus, qui ne pouvait guère être plus précise.
La partie 2 commence par un exposé de la signification apocalyptique de la conjonction de Saturne et de Jupiter en Scorpion qui a eu lieu le 25 Novembre 1484 – pour qui, étant donné que les terribles événements prédits ne se sont pas réalisés, des lecteurs tels que Nostradamus aurait sans doute appliqué pour la prochaine fois qu'elle se produirait.
Ainsi, il semble être utile de commencer nos traductions par cette partie du livre avec le chapitre 2, tiré de la révélation de l'abbé Joachim de Flore.
Des fluctuations de l'Église du Christ et de son chef, sous le type
d'Adam et Eve, nos premiers parents, extrait de la révélation de
l'abbé Joachim :
Avant la venue de cette terrible éclipse, plus d'un péril menacera
l'Église du Seigneur et la barque de Pierre.
Cette barque, soulevée par les flots tumultueux, et battue de tous
cotés par les tempêtes, sera sauvée, et luttant contre les vagues, et
près de s'engloutir, se soutiendra néanmoins sur l'onde: parce que
Dieu dans sa bonté viendra à son aide au milieu des périls, et
l'arrachera au naufrage. Car nous savons qu'en vain les tempêtes
battront la barque de Pierre, jamais elle ne s'abîmera dans les flots.
Ainsi Joachim a confirmé les paroles de Jérémie sur l'Église. La
barque de Pierre est l'Église latine. Adam et Eve représentent le
souverain Pontife. Dès le commencement, l'arbre du bien et du mal
s'offrira à eux : du bien, pour le soutien de la vie, du mal, pour sa
ruine; et alors paraîtront sur la terre les géants et des hommes
fameux, par toute l'étendue de l'empire chrétien. Ces hommes ne se
contenteront plus des choses les plus simples; à la suggestion d'un
autre serpent, ils se choisiront des épouses dans le peuple. Hélas! je
crains qu'égarés par de perfides conseils, ils ne viennent à vivre
dans la corruption, à y perdre leurs forces, et à détruire la dignité
ecclésiastique: puis se répandant sur la terre, à habiter la terre de
Caïn dans la honte et la confusion. Ainsi parlait Jérémie, et ces
paroles annonçaient qu'un jour l'Église se verrait en proie à de faux
chrétiens. En effet, dans le livre des Révélations de sainte Brigide,
il est dit alors qu'un enfant sera assis sur des lys, la tribulation
s'élèvera dans l’Église de saint Pierre, Dieu suscitera la France
contre l'Église, dont l'orgueil aura secoué toute obéissance. Alors ce
sera la fin; alors on n'entendra plus que clameurs, gémissements,
hurlements, jusqu'à ce que les astres annoncent que la barque de
Pierre ne sera pas submergée. Pierre doutera tant que Dieu n'aura pas
apparu; et les pasteurs seront dans l'affliction jusqu'à ce que le
Seigneur ait parlé. Voilà ce qui se passera pendant le séjour de
Jupiter dans la demeure de Mars. Rome alors sera digne à peine d'être
le séjour des maîtres du monde.
Dernière édition par Alchy le Ven 22 Avr 2011 - 9:07, édité 2 fois
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