Etudes de Critique biblique, astrologique nostradamiquej et linguistique.
lundi 6 septembre 2021
Jacques Halbronn Les Dix Commandements ou le manuel du converti.
Jacques Halbronn
Les Dix Commandements ou le manuel du converti.
Quelle est la véritable portée de ce qu'on appelle les Dix Commandements? On ne peut selon nous les dissocier du "Ecoute Israel" tant ce texte y renvoie et à qui s'adresse-t-il sinon à un certain "Israel"? On retrouve d'ailleurs cette référence dans l'Evangile selon Marc Ch.12
29. Jésus répondit: "Voici le premier(commandement) : Écoute, Israël, le Seigneur, notre Dieu, est l'unique Seigneur"
Cela ne devrait point surprendre dans la bouche de celui qui déclarait:
Matthieu 15:24 " Je n'ai été envoyé qu'aux brebis perdues de la maison d'Israël"
Dans l'Epitre aux Hébreux, c'est le texte de Jérémie qui est repris (Ch XXXI)
".Je mettrai Mes lois dans leurs cœurs, Et Je les écrirai dans leur esprit… », ce qui reprend le texte du Ecoute Israel.
On voit bien que Jésus s'adresse à une population qui n'est ni celle des Juifs, ni celle des pâiens mais à une société en marge du monde juif, qui est celle des Israélites. C'est là une distinction qui échappe à beaucoup de commentateurs qui ne comprennent pas un tel statut intermédiaire.
Autrement dit, les Dix Commandements seraient indissociables du " Shéma Israel" et cette injonction se retrouve dans plusieurs passages des livres "prophétiques" de l'Ancien Testament. En aucune façon, ce sont les Juifs qui sont ainsi interpellés!
Les recommandations qui leur sont faites visent une société jugée corrompue, comme celle des Israélites, qui se sont rebellés contre la maison de Juda, à la mort du roi Salomon et qui ont introduit leurs croyance au sein même du Pentateuque et notamment du Livre de l'Exode où il est constamment question des "fils d'Israel"; (Beney Israel). Certains objecteront, non sans une certaine dose de naiveté, que le Livre de l'Exode traite d'une époque antérieure au temps de Salomon. C'est vouloir ignorer le processus de l'antidatation qui est la clef de la rhétorique prophétique!
Si l'on étudie les Dix Commandements, l'on perçoit en creux qu'on est dans Sodome, face à une société corrompue/ Que l'on pense au dialogue de Dieu avec Abraham à propos de l'absence de "Justes", de tsadiqim (Livre de la Genése)
comme celle des Israélites et qui va devoir se repentir, ce qui est à la base de l'enseignement "chrétien" de Jésus.
Ce serait une insulte que d'adresser de tels commandements aux membres de la maison de Juda et la référence à l'Egypte et donc au Livre de l'Exode est, comme on l'a dit plus haut, suspecte. Est il besoin de rappeler à un Judéen "Tu n'auras pas d'autre Dieu que moi". ou le respect du Shabbat? Quant à la convoitise de la femme du prochain, qui se voit interdite, de quelle société peut-il bien s'agir sinon de Sodome? En fait, aucun de ces commandements ne fait sens pour un Juif qui se respecte tant ils relèvent de l'évidence. C'est donc bien aux gens de la maison d'Israel que cette liste s'adresse, à ceux qui voudraient s'amender, se corriger.
Je suis l'Eternel, ton Dieu, qui t'ai fait sortir du pays d'Egypte, de la maison de servitude.
Tu n'auras pas d'autre Dieu que moi.
Tu ne prononceras pas le nom de Dieu en vain.
Souviens-toi du jour du sabbat.
Honore ton père et ta mère.
Tu ne tueras point.
Tu ne commettras pas d'adultère.
Tu ne voleras point
Tu ne feras pas de faux témoignage.
Tu ne convoiteras ni la femme, ni la maison, ni la terre, ni rien de ce qui appartient à ton prochain.
On ne s'étonnera donc point que le Ecoute Israel récité à la synagogue ne mentionne pas explicitement cette liste insultante à la dignité/ Cette liste ne vaut que pour un public d'Israelites repentis (qui ont adoré le Veau d'Or(Exode) alors qu'elle est gravée dans toutes les synagogues sur des "tablettes" murales.
Il reste que le texte du Ecoute Israel ne mentionne pas ou plus les Commandements: il faut se contenter d'une formule vague:
"Que les commandements que je te prescris aujourd’hui soient gravés dans ton cœur" Quels commandements? On attend la suite mais elle ne vient pas. Pourquoi? Probablement parce qu'elle mentionne des actes impurs!
Le simple fait de dire à quelqu'un "ne fais pas ceci", laisse entendre que cela pourrait se produire, qu'on peut le craindre. Rappelons que c'est Moise qui délivre les Dix Commandements aux "Benei Israel"
On aura compris qu'une telle situation ne peut plus durer. On ne peut tenir le même discours à deux populations de cultures et de moeurs différentes. Cela ne rime à rien:
L'on peut certes réciter le Shéma Israel en présence de ceux à qui cela s'adresse. Mais tout se passe comme si, ceux qui le récitent de nos jours, y voyaient le nec plus ultra de la spiritualité juive à moins que l'on ne nous explique qu'il n'est pas ici question du Décalogue. Mais dans ce cas, pourquoi dire "Ecoute Israel". On n'en sort pas!
Ce Shéma Israel nous fait penser à la prière chrétienne méprisante sur les Juifs "impies", qui a été abandonnée il n'y a pas si longtemps.
JHB
06 08 21
jacques Halbronn Saturne et le septénaire de la semaine; Planétes ou dieux ?
Jacques Halbronn : Saturne et le septénaire de la semaine. Planétes ou dieux?
Question complexe que celle des relations entre Mythologie, Hémérologie, Astronomie et Astrologie ; 7 jours de la semaine dont les noms recoupent ceux des planétes connues de l'Antiquité mais qui appartiennent aussi à l'Olympe alors que d'autres dieux n'ont pas servi -et pour cause- à nommer les planétes du systéme solaire, du moins pas avant la fin du XVIIIe siècle.
En pratique, l'astrologie semble bel et bien et depuis longtemps, estimé que la mention des dieux renvoyait ipso facto aux planétes concernées/. Est-ce à dire que cela doit tenir compte de la position de la planéte "dans le ciel"? On peut en douter, notamment pour les jours de la semaine mais aussi pour diverses répartitions en termes et décans, notamment où l'on voit mal comment l'astronomie de position aurait son mot à dire. Le cas de Manilius est remarquable en ce qu'il attribue aux signes des noms de dieux qui ne correspondent pas nécessairement à ceux dont se sert l'astronomie/ D'où notre question : planétes ou dieux? Toute l'histoire de la littérature astrologique depuis au moins 2000 ans aura dépendu de la réponse.
L'enjeu est de taille dans la mesure où en dépend l'usage que l'astrologie a à faire de l'astronomie. Si ce sont des dieux dont il est question, pas besoin des services de l'astronomie. Le cas des domiciles des planétes est emblématique: plusieurs lectures sont envisageables du dispositif figurant dans la Tétrabible de Ptolémée (IIe siècle après JC). Soit l'indication des dieux-planétes renvoie à la réalité physique des astres, soit elle n'est qu'une répartition au même titre que les 4 Eléments ou les , entre autres, pour un alphabet comme clef de lecture d'un texte écrit. Mais, comme souvent, la pratique consensuelle en vigueur permettrait de passer outre à de telles interrogations.
Pour notre part, nous pensons que de tels dispositifs demandent pour fonctionner de disposer d'un curseur unique voué à subir des variations au cours de son périple, lesquelles variations ne relèveraient point de la position des planétes célestes associées au signe traversé mais des "symboles" mythologiques correspondant, ce qui est d'ailleurs le cas pour la symbolique zodiacale, quand le soleil passe du bélier au taureau, par exemple ou si l'on transpose de Mars à Vénus, non point en tant que planétes mais en tant que valeurs..
On en arrive, paradoxalement, à conclure que cette multiplicité de répartition de facteurs exigerait le recours à un vecteur unique. Mais ce n'est pas la conclusion à laquelle sont parvenus la très grande majorité des traités astrologiques, à travers les siècles, probablement d'ailleurs sous l'influence des astronomes voulant prendre l'astrologie sous leur coupe.
Il reste que le nombre de planétes ainsi circonscrit renvoie au 7, chiffre de la Lune et de Saturne et cela signifie que l'astrologie doit s'articuler sur ce nombre 7, soit les quart des cycles de la Lune et de Saturne. Mais seul Saturne est censé être l'interface entre les différents plans.
On nous objectera que la mythologie prévoit plus de 7 dieux. Il fallait bien faire un choix, certes. Mais Est-ce un hasard si les dieux qui sont "laissé pour compte" sont ceux qui furent avalés par leur père Kronos-Saturne comme si Saturne qui clôturait la série des 7 astres- comme étant le plus lent et le plus éloigné- avait fermé la porte à ceux qui voulaient en rajouter;
On peut aussi penser que les noms des jours de la semaine comme celui des sept "planétes" pourrait indiquer le caractère de chacune des 7 années du cycle saturnien, depuis le Soleil jusqu'à Saturne. La première année correspond au moment où Saturne passe sur l'axe équinoxial ou sur l'axe solsticial, soit les 4 signes dits "cardinaux" et la dernière année serait l'année "sabbatique", soit saturnienne. (on parle de "congé sabbatique" auquel on a droit tous les 7 ans.
Wikipédia:
"Le concept de « congé sabbatique » trouve son origine dans la pratique biblique de la shmita qui est liée à l'agriculture. Selon Lévitique 25, les Juifs vivant en Terre d'Israël doivent faire observer une pause d'un an à leurs champs tous les sept ans et les laisser en jachère (sens moderne : « gel des terres »). La shmita fait ainsi écho au shabath, la pause hebdomadaire que les Juifs doivent respecter une nuit et un jour en fin de semaine, où tout travail doit s'arrêter."
LA BIBLIOTHEQUE UNIVERSITAIRE DE RECHERCHE ASTROLOGIQUE (ex Bibliotheca Astrologica)
8, rue de la Providence 75013 Paris
Antenne du fonds de photocopies à Toulouse, dans le cadre du CURA.
Direction Jacques Halbronn
La "Bibliotheca Astrologica" a d"abord été avant tout une Bibliothèque constituée par nous, au cours de nos divers et successifs travaux unversitaires depuis les aannées 70 et dont nous faisons bénéficier les chercheurs.. !C'est pourquoi, nous avons décidé d'utiliser désormais un nouvel intitulé - BURA d'autant que" Bibliotheca Astrologica" est depuis longtemps le titre d'un catalogue de Leigh Gardner.BIBLIOTHECA ASTROLOGICA or A CATALOGUE RAISONNE OF WORKS ON THE OCCULT SCIENCES, ce qui peut prêter à confusion/
Parmi les bénéficiaires de la BURA, deux exemples marquants pour les années 1990.
Patrice Guinard
ASTROLOGIE : LE MANIFESTE 1/2. Un nouveau Modèle pour ...
http://cura.free.fr › ...
LA SCIENCE FACE À L'ASTROLOGIE - Le Ternaire de la Connaissance - Un Modèle ... Jacques de Billy et Jean François, par le gassendiste François Bernier, ...
Patrice Guinard - Wikipédia
https://fr.wikipedia.org › wiki › Patrice_Guinard
Patrice (Hervé) Guinard, né en 1957, est un philosophe, seiziémiste. Il a soutenu une thèse de doctorat à moins qu'il ne se veuille dix septièmiste à l'occasion si l'on en croit
sa thèse, reprise dans son "Manifeste" (site CURA..free.fr)
"Qu'en résulte-t-il de la nature de l'astrologie ? Elle n'est pas une science, car elle n'est pas soumise au principe de vérification ; ses modèles ne sont pas "falsifiables" [42b], quoiqu'ils le sont davantage que les énoncés de la littérature popperienne. Elle n'est pas une religion, car elle ne soutient aucun dogme révélé, ni aucune croyance particulière, et ne requiert ni clergé, ni temple, ni rituel. Elle n'est pas une philosophie, car elle relativise la valeur d'une rationalité dont l'ultime critère de certitude est l'évidence. Mais elle est à la fois un certain type de science, de religion et de philosophie, c'est-à-dire une conception du réel qui requiert des techniques de repérage empruntées à l'astronomie, et qui suppose la conviction de la résonance et du retentissement des rythmes de l'environnement géo-solaire sur le psychisme. C'est une forme spécifique de rationalité admettant comme condition préalable la différenciation structurelle d'une matrice archétypale. Elle ne ressortit ni à la raison expérimentale, ni à la foi, ni à la raison discursive, mais à la raison matricielle.[Il semblerait qu'elle apparaisse comme une religion, qu'elle se manifeste en tant que métaphysique, qu'elle soit une science critique dans son essence, une "quasi-science". C'est en raison de sa triple nature [43b] et parce qu'elle a été perçue, au niveau de la connaissance, comme une rivale de la philosophie, du christianisme et de la science, qu'elle a été successivement combattue par le scepticisme grec, par les Pères de l'Église, et par le rationalisme moderne. En effet le statut épistémologique de l'astrologie a varié selon l'optique de ses opposants. Pour les sceptiques Carnéade et Sextus Empiricus, elle est combattue au sein d'une critique générale de la connaissance et de la science, alors que les apologistes chrétiens Tatien et Tertullien l'abominent conjointement à la philosophie et au paganisme polythéiste grecs. A la naissance du rationalisme anti-astrologique moderne, représenté en France par le philosophe mécaniste Pierre Gassendi, par les jésuites Jacques de Billy et Jean François, par le gassendiste François Bernier, par l'historien Jean-Baptiste Thiers, par le sceptique Pierre Bayle, ou encore par l'abbé Laurent Bordelon, elle est rattachée au domaine de l'irrationnel et du superstitieux. ] C'est à l'avènement du monisme mécaniste que s'élabore la notion de raison moderne, conglomérat idéologique auquel participent la science naissante, la philosophie matérialiste et la religion chrétienne, et qui s'est perpétué jusque dans l'exégèse historique contemporaine. [La condamnation sans procès de l'astrologie se reproduit naturellement, et conjointement au déclin de la métaphysique et de la spiritualité, sous les "Lumières" rationalistes, par l'obscurantisme positiviste, puis dans la grisaille de la pensée unique du XXè siècle. En l'espace de quatre siècles, la perception de l'astrologie change de statut à mesure des transformations du consensus et des impératifs idéologiques : non plus erreur, mais illusion au XVIIIè siècle, idiotie au XIXè, absurdité au XXè.] "
Or, toutes ces références à l'anti-astrologie du XVIIe siècle ne sont
autres que le résultat de sa fréqentation assidue de la
Biblitheca Astrologica et de son directeur. On retrouve la référence
au Jésuite Jean François, dans la thèse d'Hervé Drévillon, soutenue
juste après et dans les mêmes circonstances.
Hervé Drévillon
Comme il est signalé sur Internet ".Hervé Drévillon est un historien français né en 1963. La thèse d'Hervé Drévillon se nomme Lire et écrire l'avenir : astrologie, prophéties et prédictions dans la France du XVIIe siècle (1610-1715). Il est professeur d’histoire à l’université Paris-I, directeur de l’« Institut des Études sur la Guerre et la Paix » et du département « Histoire de la défense et de l’armement » de l’IRSEM. C’est un spécialiste de l’histoire militaire. La thèse de H. Drévillon reprend en partie les données fournies par Jacques Halbronn (in Études autour des éditions ptolémaiques de Nicolas de Bourdin (1640-1651) parues 3 ans avant la soutenance de 1996 (Éd Guy Trédaniel), ouvrage d'ailleurs cité dans la bibliographie."
."En fait, c'est son livre de 1996 qui reprend nos travaux car la soutenance est de 1994 et ne les inclut pas.
En 1990, Hervé Drévillon présenta dans le cadre d'un DEA un mémoire sur les comètes lequel n'est pas mentionné dans sa bibliographie. C'est à cette occasion qu'il entra en contact avec nous qui avions produit une bibliographie sur les comètes "Les variations d’impact des comètes en France. Etude bibliographique(fin XVe-fin XVIIIe siècles)"in Actes du Colloque de 1986, La comète de Halley et l'influence sociale et politique des astres, Ed. par la ville de Bayeux 1991
Il nous faut enfin signaler dans les Actes du Colloque d'Histoire de l'astrologie, Paris, 1991 (Ed La Grande Conjonction, 1993) une contribution de Patrice Guinard " L'astrologie et le débat scientifique en France à la fin du XVIIe siècle lequel traite d'Eustache Le Noble, de Claude Gadroys, d'Alexandre de Castelet, de Jean Baptiste Fayol, de Boulainviller et surtout d'une Bibliographie de la littérature anti-astrologique française d'Oresme à Voltaire (pp. 147-184) de notre plume, laquelle venait compléter nos "Variations d'impact des "cométes" en France. Etude bibliographie (Ibidem, pp. 53-100). On retrouve dans la thèse de Drévillon un grand nombre des publications ainsi mentionnées.
JHB
05 09 21
Jacques Halbronn La découverte nostradamique post mortem/in extremis attribuée à Pierre Brind'amour (1996)
Jacques Halbronn : La découverte nostradamique post mortem ou in extremis attribuée à Pierre Brind'amour (1996)
Décidément, les problémes de chronologie dans le champ nostradamique ne s'arrêtent pas à la fin du XVIe siècle et au début du XVIIe siècle mais affecteraient également la période 1993-2002. Pierre Brind'amour décéde en janvier 1995, à Ottawa. En 1993, il publiait un Nostradamus astrophile. Les astres et l'astrologie, dans la vie et l'oeuvre de Nostradamus (Les Presses de l'Université d'Ottawa. Ed. Klincksieck.). En 1996, parait une oeuvre posthume de Brind'amour; chez Droz, Les premières centuries ou Prophéties (édition Maca Bonhomme de 1555). Edition et commentaire de l'Epitre à César et des 353 premiers quatrains. Son collégue canadien Pierre Kunstmann, dans un avertissement au lecteur, daté de févriet 1996,à Ottawa, écrit que Brind'amour lui "avait confié avant sa mort la publication de son édition des Prophéties. Il avait terminé l'établissement du texte critique et allait achever la rédaction de l'introduction. Prenant la reléve, j'ai procédé à une révision de l'ouvrage, à la contribution d'un index et à la mise en forme de l'introduction"
Or, la comparaison entre les deux ouvrages considérés ne laisse pas d'intriguer un spécialiste de Nostradamus tel que nous, très concerné par les question chronologiques (antidatations) et les contrefaçons. Force, d'abord, est de devoir constater l'émergence d'un certain Antoine Crespin en mai 1996 (achevé d'imprimé) alors que celui-ci n'occupait qu'une place très modeste en 1993. Or, sachant que Brind'amour décéda début 1995 et étant bien affaibli par la maladie, cela ne laisse plus guère qu'un intervalle de quelque 18 mois tout au plus, trois semestres.
On pourrait certes nous objecter que Nostradamus astrophile est consacré à l' astrologie chez Nostradamus, comme son titre l'indique mais la lecture de la bibliographie montre clairement que la question des centuries n'est nullement absente comme en témoigne la place que Brind'amour accorde à Antoine Couillard (pp. 504-505) Dans la rubrique" collages et plagiats" (pp.488 et seq), Brind'amour mentionne des almanachs "pirates" et à la rubique "Contrefaçons" à ce qui parait sous son nom en Italie.(pp.491-492). Or, Crespin reléve -du moins selon le Brin d'amour de 1996 de ce genre de faux mais-problème- cela n'apparait que dans l'édition de 1996!(pp. XXVI-XXVII de cette "introduction" laissée inachevée par notre auteur.. En 1993, Antoine Crespin n'a pas droit au traitement que Brind'amour consacre à Antoine Couillard. Et selon nous, cela ne peut s'expliquer que parce que Crespin n'avait pas encore été repéré par notre auteur, cette révélation étant intervenue en quelque sorte sur son lit de mort, soit après la parution du Nostradamus astrophile. On notera que Brind'amour n'associe son intérêt soudain pour Crespin , dans sa bibliographie et ses notes de bas de page, à aucune étude dont il aurait pu profiter.
Une coincidence fâcheuse nous améne à faire preuve de circonspection et nous sommes bien placé pour en traiter puisque cela concerne nos propres travaux. En janvier 1999, nous soutenions une "thèse d'Etat" Le texte prophétique en France. Formation er fortune" comportant une étude sur le dit Crespin. Mais cette thèse aura attendu longtemps avant d'obtenir le feu vert de la part du directeur Jean Céard puisque nous étions inscrit dans ce cadre depuis 1985! De nombreuses moutures de la thèse circulèrent au cours des années. En 1991, Brind'amour contribua au colloque que nous avions organisé à Paris avec le titre "L'astrologie chez Nostradamus" et dans Nostradamus astrophile il témoigne de nos contacts, notamment à la Bibliothèque Nationale, site Richelie En 1990, nous avion édité le Répertoire Chronologique Nostradamique de Robert Benazra (Ed Trédaniel-La Grande Conjonction) et en 1991 une étude sur Nostradamus et Pie IV (Revue Réforme, Humanisme, Renaissance) Dès .1984, on pouvait lire notre Compte-rendu de la Bibliographie Lyonnaise de Nostradamus de M. Chomarat in Revue Aurores, Avril n°22,. En 2002, nous publiames l'intégralité des passages figurant dans les Prophéties dédiées à la puissance divine et à la nation française (1572)ED. Ramkat/
En 2001, nous avions donné une communication sur Crespin au Congrès Mondial des Etudes Juives, à Jérusalem en montrant que Crespin avait tenu des propos hostiles aux Juifs et que ceux ci avaient été repris dans les éditions centuriques. De fils en aiguille, il nous apparaitrait que Crespin n'aurait finalemnt pas copié Nostradamus mais l'aurait imité, dans le style de ses quatrains d'almanachs.(connus sous le nom de présages). et que par la suite, c'est la production nostradamique du dit Crespin qui aurait été récupérée par les éditeurs des "Centuries", dans le cours des années 1580 (cf notre communication de 1997 Les prophéties et la Ligue, Colloqu (Verdin Saulnier) Prophétes et Prophéties, Ed ENS 1998° En cela, Brind'amour aurait fait fausse route, ce qui avait aussi été notre cas à l'époque*; Crespin, en définitive, ne saurait servir à témoigner de la circulation des Centuries au début des années 1570. Or, ce qui trahit un plagiaire, c'est lorsqu'il commet les mêmes erreurs que son modéle.
Resterait à déterminer si c'est Brind'amour qui aurait commis cette en ne signalant pas ce qu'il nous devait ou quelqu'un intervenant dans l'édition Droz de 1996 .. on sait notamment que Jean Céard, notre directeur de thèse et donc fort averti de nos travaux aura entretenu des relations suivies et privilégiées avec les dites éditions mais cela aura impliqué, en tout état de cause, Pierre Kunstmannn k, chargé de parachever l'ouvrage laissé par Pierre Brind'amour, lequel ne cache d'ailleurs pas être intervenu dans la version finale (cf notre post doctorat Le dominicain Giffré de Réchac et la naissance de la critique nostradamique au XVIIe siècle, EPHE Ve section, 2007).
JHB
06 09 21
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