Etudes de Critique biblique, astrologique nostradamiquej et linguistique.
dimanche 11 septembre 2022
Jacques Halbronnn Astrologie du signe versus astrologie du thème. Réponse à Julie Destouches et à Boris Cailloux
Jacques Halbronn Astrologie du signe versus astrologie du thème. Réponse à Julie Destouches et à Boris Cailloux
Le signe solaire n’a pas la cote de nos jours chez les astrologues « sérieux ». Il est amalgamé avec les Horoscopes de presse qui l’ont instrumentalisé dans les années trente du siècle dernier. (cf ‘franceculture/podcasts/lsd-la-serie-documentaire/la-bonne-presse-de-la-rubrique-astro-1196250) en proposant de dispatcher la carte du ciel du moment entre les différents signes solaires. En fait, c’est le signe solaire, lui-meme qui est mis en question par delà la question des dits « horoscopes ». On prendra pour preuve l’article de Julie Destouches (cf https://www.femmeactuelle.fr/horoscope2/astrolove/lerreur-que-lon-fait-tous-avec-son-signe-astrologique-2136315) Son texte ne vise d’ailleurs nullement à condamner l’astrologie mais bien à démarquer une certaine astrologie valable d’une autre qui serait répréhensible. La conclusion se résume ainsi; « Le signe solaire n’est qu’un des éléments du thème astrologique » On notera cependant que la parution d’ouvrages consacrés à chaque signe solaire n’aura ps cessé pour autant depuis les années cinquante; on en trouve dans les années 80 et 90. (Editions Tchou, Solar, France Loisirs etc) mais en 1968, avec Astroflash, le thème natal informatisé aura le vent en poupe et ringardisera le signe solaire..
Voici donc, ci dessous, la premère partie pour en juger.
« L’erreur que l’on fait tous avec son signe astrologique
Et si vous vous étiez trompé depuis le début sur votre signe astrologique ? Comment ça ?!? Et oui, l’astrologie regorge de subtilités qui gagnent à être connues. On vous dit tout.
Qu’ils valident ou pas l’astrologie, 100% des français connaissent leur signe du zodiaque. Enfin, ils ne connaissent que leur signe solaire… Car le signe en question n’est qu’un élément parmi tant d’autres. C’est ce que nous explique Boris Cailloux, astrologue EXPERIENCIEL, qui nous a aussi appris que notre ascendant nous révèle notre plus grande peur.
Signe astrologique ou signe solaire, quelles différences ?
« Notre signe solaire est le plus connu car c’est le plus facile à calculer. On a juste besoin de notre jour de naissance pour le connaître » explique Boris Cailloux. En effet, entre le 21 mars et le 20 avril, le Soleil est dans le signe zodiacal du Bélier (à un jour près selon les années). Si vous êtes né dans cette période, votre signe solaire est le Bélier. Entre le 21 avril et 21 mai ce sera le Taureau, puis le Gémeaux jusqu’au 21 juin… Encore certaines dates peuvent varier selon les années ! L’une des nombreuses subtilités de l’astrologie.
Et l’astrologue de continuer : « Notre astrologie occidentale est basée sur le cycle du Soleil, contrairement à d’autres astrologies qui sont rythmées par les cycles de la Lune (comme l’astrologie védique en Inde). C’est donc très simple de connaître son signe solaire à partir de son jour de naissance. Alors que pour découvrir ses autres signes planétaires (signe lunaire, signe vénusien, etc.), il faut décoder les éphémérides.
Et pour connaître notre ascendant, on a besoin de connaître son heure de naissance et de faire des calculs complexes (facilités aujourd’hui par des logiciels comme astrotheme.fr).
En tout cas je suis toujours étonné de voir que dans notre société très cartésienne, tout le monde connaît son signe solaire. C’est dingue de voir comment l’astrologie a pu survivre à des siècles de répression !
Certes, le Soleil est un élément important du thème astrologique, il se voit, c’est une constituante importante de la personnalité. Et, bien sûr, la simplification qu’on trouve sur les réseaux sociaux ou dans les magazines peut être utile d’un point de vue de vulgarisation pédagogique. Mais le Soleil n’est qu’un des éléments parmi beaucoup d’autres de notre thème astral. Et il est finalement minoritaire : parfois, les autres éléments de notre thème compensent voire annihilent notre signe solaire, au profit d’autres signes. C’est pour cela que certain.e.s ne se reconnaissent pas dans la description de leur signe !« . Ou encore que l’influence de la Lune concerne tous les signes astrologiques solaire…
Le signe solaire n’est qu’un des éléments du thème astrologique
L’astrologue Boris Cailloux souligne l’importance des autres éléments d’une carte du ciel : « C’est impossible de réduire une personne à son signe solaire car il y a beaucoup d’autres choses qui viennent enrichir notre personnalité : on compte 9 autres planètes et les astéroïdes, ainsi que d’autres éléments astrologiques lunaires particuliers, comme la Lune Noire et les Nœuds lunaires qui sont aussi très importants. Plus les 12 maisons, dont la maison 1 qui donne l’ascendant et qui est cruciale. Puis les aspects entre les planètes (carré, opposition, conjonction…) qui comptent beaucoup ; à titre d’exemple, si un Soleil en Gémeaux est carré à Saturne, cela va venir beaucoup limiter notre capacité à parler. La personne dans ce cas peut ne pas comprendre pourquoi elle est Gémeaux alors qu’elle a tant de mal à s’exprimer en public. »
Et c’est par son expérience personnelle que l’astrologue a pu valider cette idée : « Avant, j’étais très sceptique sur l’astrologie. Je voyais bien qu’il y avait beaucoup de variété dans la nature humaine et que scinder les gens en 12 types, ça n’avait pas de sens ni de valeur pour moi. J’ai un cursus scientifique… J’ai toujours adoré comprendre et analyser les choses. Après ma prépa, j’ai rencontré un tel mal-être en moi que je devais trouver des solutions que ne m’apportaient pas les médecins pour des douleurs, des insomnies… Je me suis tourné vers les médecines douces et alternatives. J’ai repris contact avec mon corps par la sophrologie, mes douleurs se sont apaisées et j’ai entrepris un chemin de connaissance de moi plus profonde. Et parmi tout ce que j’ai expérimenté sur ce chemin, l’astrologie s’est avérée ce qu’il y avait de plus pertinent, de plus efficace et spirituel, c’est ce qui m’a le plus parlé. Quand j’ai découvert toutes les subtilités de l’astrologie et, ça m’a rassuré : il faut un outil très complexe pour décrire la complexité humaine, et c’est le cas de l’astrologie. Parfois même un peu trop complexe pour être expliquée simplement !« .
Les non-initiés peuvent-ils comprendre l’astrologie ?
« J’aimerais que chacun.e puisse être autonome pour analyser son propre thème, mais j’y vois deux freins majeurs :
La complexité du thème est telle qu’il y a de nombreux freins techniques : il suffit d’un seul élément pour changer la signification d’un Mars en Taureau par exemple. Un thème est un ensemble cohérent, on ne peut pas séparer les éléments, ça fonctionne ensemble (comme un corps humain !). Il faut donc avoir une très bonne connaissance de l’astrologie pour ne pas faire de contresens.
L’intérêt du thème astral est d’avoir une meilleure conscience de nous-mêmes. Mais comment le faire pour soi ? C’est comme regarder dans un miroir avec mes lunettes teintées (mes filtres personnels). Le piège, c’est que je risque de projeter sur mon thème mes travers, mes peurs, mes émotions et voir ce qui m’arrange. Pour cette raison, même en tant qu’astrologue, il est très inintéressant que je regarde mon propre thème ! Je le demande à d’autres astrologues, et leur regard enrichit ma conscience de moi-même.
Bien sûr, on peut malgré tout être curieux.se et s’amuser à regarder son propre thème même en tant que néophyte. Mais on doit garder en tête la complexité et la cohérence globale du thème, et donc mettre beaucoup de précautions sur ce qu’on croit voir ou lire. Ne rien prendre pour certain ou définitif, juste comme des pistes de réflexion.
De toute façon, même un astrologue ne peut jamais être certain de son interprétation, c’est à vous de sentir si ce qu’il vous dit touche une évidence en vous (sinon c’est de la prise de pouvoir !). Et puis votre thème n’est pas figé, les interprétations évoluent au fil de votre propre évolution, heureusement ! » souligne Boris Cailloux.
Ce qu’il faut savoir sur le signe solaire
« Le signe solaire, c’est ce qui se voit : c’est le principe même du Soleil ! Chaque planète a ses principes. La Lune, par exemple, correspond, elle, à la vie intérieure. Le Soleil, c’est ce qu’on montre dans le monde, mais cela va aussi fluctuer selon la maison dans laquelle il se trouve. Le Soleil se voit dans la maison où il est : en maison 4 par exemple, il nous fera rayonner dans la sphère émotionnelle et familiale.
En astrologie, le Soleil, c’est aussi la figure du père : il incarne la façon dont on a perçu notre père. C’est aussi l’un des éléments qui vont décrire la relation avec le compagnon, pour les femmes hétérosexuelles. Pas forcément le compagnon en lui-même, mais comment il va se comporter avec moi. C’est pourquoi je mets toujours en garde contre les raccourcis concernant les compatibilités amoureuses : dire qu’une femme de signe solaire Bélier a besoin absolument d’un homme de signe solaire Bélier, c’est absurde. Elle aura besoin de l’énergie Bélier dans la relation, c’est tout. Et cette énergie peut se trouver à d’autres endroits dans le thème de son compagnon que dans son Soleil » détaille l’astrologue.
« Je suis Gémeaux » ? Non… Car nous portons les 12 signes du zodiaque !
Comme il regrette les erreurs de jugement que peuvent faire ceux qui suivent à la lettre leurs compatibilités amoureuses, Boris Cailloux souligne que nous portons tous en nous les 12 archétypes de la roue du zodiaque dans notre thème astral de naissance : « J’adorerais que les gens ne disent plus « je suis Gémeaux ». C’est une catastrophe de se réduire à un seul signe ! Il faudrait dire « J’ai mon Soleil en Gémeaux », ou « mon signe solaire, c’est le Gémeaux ». Car entre mon signe solaire, mon signe lunaire, mon signe martien, mon signe vénusien, mes 12 maisons et astéroïdes, j’ai de nombreux signes astrologiques en moi, dans des proportions qui me sont propres« .
Que les choses soient claires, nous ne cherchons pas ici à valider la division en 12 ni même le recours au Soleil en tant que curseur mais le principe de l’utilisation d’un curseur unique passant sur un certain nombre de secteurs non pas pour servir de base caractérologique mais pour déterminer des périodes successives. Il n’en reste pas moins que l’on assiste à une polémique opposant une astrologie de la carte du ciel, englobant toutes sortes de données astronomiques et une astrologie du signe qui se limite à un seul curseur qui nous est également connue par le biais du signe « ascendant » lequel est à la base des 12 maisons à ne pas confondre avec les 12 signes.. D’ailleurs, dans les années soixante, la mode voulait que l’on se dît dépendre de deux signes, celui pointé par le soleil et celui pointé par l’Ascendant. On assiste de nos jours, comme on peut le voir, à une croisade contre le curseur unique, et Julie Destouches s’en prendra dans la suite de son texte au caractère « masculin » du Soleil et il ne faudrait donc surtout pas, à l’entendre, que le Soleil maintienne sa domination et éclipse les astres qui tournent autour de lui!
En fait, le probléme se pose au niveau systémique, est-il raisonnable de multiplier le nombre de curseurs? L’on confond ici la fonction des prometteurs que sont les curseurs célestes et la fonction de significateurs fixes qui est celle des signes (et des maisons astrologiques) quand ils sont pointés par un curseur. Nous nous sommes longuement expliqués, dans d’autres textes, à ce sujet, en montrant que l’on aura confondu, à un certain stade les dieux et les astres, Ptolémée apparaissant à un stade où déjà l’astronomie a jugé bon de nommer les astres du nom des dieux utilisés par l’astrologie pour baliser l’écliptique (cf la théorie des domiciles, des maitrises) Cela revient précisément à confondre deux fonctions, l’une masculine (prometteurs) et l’autre féminine.(significateurs) Rappelons que ces notions de prometteur et de significateur sont en usage dans la technique des « directions », dont le nom indique bien que l’on dirige un curseur vers un significateur.
En fait, le débat tourne autour de la question suivante: l’astrologie a-t-elle vocation à étudier les individus ou les groupes? Michel Gauquelin, dans ses statistiques (1955), par delà la validité de ses travaux qui confondent justement mythologie et astronomie, avait proposé de relier les diverses catégories socio-professionnellles, à tel ou tel astre, ce qui revenait à défendre l’idée selon laquelle une personne dépendrait d’un seul astre mais pas le même pour tout le monde. Là encore, il ne s’agit pas pour nous d’adhèrer à une telle recherche mais de ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain, en faisant le tri. En ce qui nous concerne, nous nous intéressons à la Lune et à Saturne et à leur passage sur les axes équinoxiaux et solsticiaux ou à ce qui en tient lieu l’axe nouvelle Lune- pleine Lune et les deux demi-lune. Ainsi, c’est toute l’astrologie individuelle que nous rejetons en faveur d’une prise en compte notamment du clivage hommes -femmes que certains astrologues voudraient évacuer. Ce n’est certainement pas en se fixant sur l’individu que l’astrologie parviendra à tirer son épingle du jeu, et il vaudrait mieux qu’elle s’allie à la sociologie qu’à la psychologie. D’ailleurs, un autre clivage est bien connu celui de l’astrologie personnelle face à l’astrologie « mondiale ». Le paradoxe, c’est que l’astrologie personnelle est une grande consommatrice de données astronomiques nécessaires pour différencier les gens entre eux alors que l’astrologie mondiale peut fonctionner avec une bien plus grande économie de moyens, comme le montra il y a 1000 ans un Albumasar avec sa théorie des Grandes Conjonctions qui fut des siècles durant le fer de lance de l’astrologie, de Pierre d’Ailly à Jean Bodin. Un autre paradoxe veut qu’André Barbault ait parallélement défendu le thème natal, avec Astroflash, et les cycles historiques.(indice cyclique)
JHB 11 09 22
Jacques halbronn Pour une astrologie prévisionnelle des mi-points et des signes fixes
jacques halbronn Pour une astrologie prévisionnelle des mi-points.
En 1971, il y a donc plus de 50 ans, nous avions fait la connaissance desmi-points (cf https://www.astrologie-conseil.eu/2022/05/astrologie-la-methode-simplifiee-des-mi-points.html), lors d'un Congrès ISAR -Kosmobiologie à Aalen (RFA) et avions rencontré Reinhold Ebertin, en compagnie de Paul Colombet et de Louis Le Corre dans le cadre d'une délégation du CIA dont nous deviendrons 2 ans plus tard Vice-président. En 1974, un nouveau congrès européen de l'ISAR se tiendra à Paris dont nous devenions le Secrétaire Général sous la présidence de Julienne Sturme (née Mullette) laquelle reviendra à Paris, en 2004, à notre invitation, lors de la célébration des 30 ans du dit congrès parisien, à la Porte maillot (hotel Méridien)
La technique des mi-points consiste à étudier le point intermédiaire entre deux positions astrales, ce qui revient à une division en 8 dans le calendrier chinois. Le nouvel an chinois ."commence : Le premier jour d’une nouvelle lune, mais tombe toujours entre le 21 janvier et le 19 février du calendrier grégorien" (notice Wikipedia), c'est à dire au milieu de l'Hiver. Le cas des étoiles fixes royales témoigne de l'importance accordée aux signes fixes dans l'astrologie antique puisque ces étoiles appartiennent à des constellations portant les noms des signes fixes, ce qui signifie qu'à une certaine époque, avant les perturbations dues à la précession des équinoxes, ces signes jouaient un rôle central, se situant en situation de "mi-point" par rapport aux axes équinoxiaux et solsticiaux
En astrologie EXOLS, cela signifie le passage de Saturne en signe fixe, à 15° du taureau, du lion, du scorpion ou du verseau, et non lors du passage de Saturne sur le point vernal et sur les 3 autres points correspondant aux axes équinoxiaux et solsticiaux, ce qui permet une bien meilleure précision prévisionnelle puisque l'on sait que les saisons ne sont à leur maximum qu'à mi-parcours. Bien des astrologues, on le sait, préférent s'en tenir au moment où une configuration astronomique a lieu.
Nous dirons que c'est bien au mi-point entre les deux axes que le processus arrive à pleine maturité. Ainsi, en phase équinoxiale, c'est le moment -tous les 15 ans environ - où les leaders se retirent pour laisser la place à la base et inversement, en phase solsticiale, ce sera le moment- tous les 15 ans environ- le peuple s'accordera pour consacrer un certain leadership à une personnalité.
Autrement dit, en ne respectant pas cette régle des mi-points, l'astrologue risque fort de procéder à un pronostic prématuré, en avance sur l'apogée de la période comme lorsque Barbault mettait en avant 1989 dès 1955, ce qui le faisait manquer l'échéance de l'événement majeur que sera l'effondrement de l'URSS, en plein centre d'une phase solsticiale, les événements de 1989 ne pouvant suffire à expliquer ce qui aura lieu plus de deux ans plus tard mais n'en étant, tout au plus que les prémisses. En l'occurrence, il s'agissait pour Barbault non pas d'astrologie EXOLS mais de la conjonction Saturne-Neptune, laquelle était contemporaine, grosso modo, par coincidence, du passage de Saturne dans une nouvelle quarte saisonnière, ce qui a pu faire croire que les événements étaient liés à la dite conjonction alors que ce n'était pas le cas.
. On nous accordera qu'il n'est pas très heureux de faire commencer une période au moment de sa conception et qu'il vaut mieux attendre le moment de sa "naissance", c'est à dire de l'accouchement; A titre d'exemple, le départ de De Gaulle,son abandon ne poste, attendra le passage de Saturne en Taureau en 1969,bien après l'épisode de mai 68 correspondant au passage en Bélier et dont De Gaulle s'était sur le moment assez bien sorti. L'entrée dans une nouvelle quarte ne détermine pas le coeur de la période.
Si l'on applique cette régle à la période solsticiale actuelle, cela signifie que le passage de Saturne en Verseau, signe fixe, qui se termine à la fin de 2023, devrait correspondre, en divers lieux de notre Terre et à différents niveaux, d'un renforcement du pouvoir d'une certaine élite.oligarchie, et d'un affaiblissement du crédit conféré aux masses. En d'autres termes, la tendance dominante devrait aller dans le sens d'un recul démocratique et une plus grande confiance envers les "chefs" et chez les chefs eux mêmes.
JHB 10 09 22
Jacques Halbronn Linguistique; La reconstitutution de l'oralité première à partir de la (non) cohèrence des codes de prononciation
Jacques Halbronn Linguistique. La reconstitution de l’oralité première à partir de la (non) cohérence des codes de prononciation
D’aucuns se déclareront sceptiques, circonspects quant à la reconstitution de l’oralité ancienne, dès lors que l’on ne dispose pas d’enregistrements au delà de la fin du XIXe siècle. Or, si l’on admet que les codes de prononciation sont censés obéir à une certaine cohérence globale, ne serait-il pas possible , pour le moins, de rejeter certaines pratiques phoniques; Nous avons appliqué une telle méthodologie (cf notre Eloge de l’erreur. Ed Lierre & Coudrier, 1990) notamment dans un mémoire soumis à Louis Jean Calvet (Paris V) en 1989. »Essai de description du système du français à la lumière des relations interlinguistiques ». (en ligne sur la plateforme SCRIBD) mais nous n’avions pas encore, à l’époque, abordé la question de la prononciation de l’écrit. Or, une langue ne prend vraiment toute sa dimension qu’à l’oral.
C’est ainsi que nous avons pu établir des normes de prononciation « correcte » du français si l’on admet qu’une langue peut se corrompre, s’altérer et perdre dès lors une part de sa cohérence interne première. Le cas des doubles emplois et des redondances nous semble un angle fécond à adopter. On prendra le cas de la lettre « e » et de sa combinaison avec le « u » dans la forme « eu » qui correspond au o tréma (umlaut de l’allemand, dans „Ökonomie“). Or, l’allemand pose probléme avec son marqueur du féminin : eine, kleine etc où le e final est prononcé comme un ö, ce qui permet de conclure à une erreur de transmission des codes. De même le français ne saurait prononcer le « je » de la première personne du singulier ou l’article défini « le » comme il le fait pour le « jeudi », d’où l’importance que nous accordons à l’orthographe..
Or parmi la population francophone, on observe à ce propos des variantes significatives à l’oral. Si l’on prend la prononciation francilienne courante ‘(immigrés mis à part), l’on observera que le plus souvent le « e » (non suivi d’un u) est comme « avalé »: comme dans la forme négative « ne » d’ailleurs souvent rendue à l’écrit par un n suivi d’une apostrophe. : J’aime, J’n »aime pas ». Le futur est un terrain révélateur à ce sujet : doit-on dire « je mangerai » ou « j’mang »rai »? Ce sont les populations méridionales qui ont le plus souvent opté pour le « je mangerai », rejoignant ainsi la pratique allemande. Si l’on prend le cas de l’article indéfini allemand : ein et au féminin eine, et qu’on le compare avec le français un et une, il semble assez clair que la prononciation francilienne est plus correcte mais elle implique le recours au masculin à la diphtongue « un » inconnue de l’allemand actuel. cf humain/humaine; certain/certaine etc L’allemand actuel propose à la place de prononcer nettement le « e » de la finale féminine et de prononcer le « n » de « ein » comme s’il s’agissait d’une forme féminine!
En ce qui concerne l’anglais, lequel appartient peu ou prou à la sphère francophone, l’on ne peut que noter une non adoption des codes de prononciation du français : ainsi l’emprunt « intelligent » se rend comme s’il s’agissait d’un féminin : intelligente. Autrement dit, le français parlé actuel est plus proche de la phonie germanique que l’allemand lui même, qui se sera singulièrement appauvri avec le temps/ Mais, il reste que le français actuel devrait être révisé à l’oral de façon à apparaitre à terme comme une langue modéle/
JHB 11 06 22
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