jeudi 25 août 2022

Jacques Halbronn La dialectique prophétique: le significateur et le prometteur

jacques Halbronn La dialectique prophétique: le significateur et le prometteur. La mise en évidence d'une dynamique prometteur-significateur en astrologie va nous permettre de mieux comprendre les véritables enjeux du prophétisme mais aussi ceux de la consultation astrologique.. Dans tous les cas de figure, le devin, le prophéte, l'astrologue se trouvent confrontés à une attente, un peu à la façon de la Belle Au Bois Dormant (cf notre brochure, L'astrologue face à son client. Les ficelles du métier (disponible aussi en traduction anglaise). Le "voyant" est attendu "comme le Messie" et sans cette attente, son rôle ne fait guère sens. Or, en soi, cette attente ne reléve pas stricto sensu de l'astrologie, c'est un apport en quelque sorte extérieur, de caractère existentiel. Quand Jésus, dans le Nouveau Testament se présente, il se référe à un certain passé, à des prophéties en cours dont il n'est pas l'auteur mais qu'il se donne pour mission de réaliser, de faire passer de la puissance à l'acte, mettant ainsi un terme à une attent, à une impatience plus ou moins ancienne, qu'il va exploiter. Autrement dit, il convient de se demander si le prophéte est celui qui annonce ou celui qui accomplit, d'où une certaine ambiguité, est il significateur ou prometteur? On retrouve une telle ambivalence dans la problématique astrologique où nous avons montré que les notions de significateur et de prometteur sont parfois inversées! En fait, le prometteur qui échoue à réaliser ce qui était en puissance chez le significateur, ne fera qu'enrichir le significateur (cf sur le recyclage des prophétie, notre thèse d'Etat Le texte prophétique en France. Formation et fortune, 1999) On peur même envisager que le prometteur s'invente un significateur pour se constituer une légitimité. C'est parce qu'il est attendu que le prometteur fait sens.cf Sylvain Piron. "La parole prophétique" in Le pouvoir des mots au Moyen Age Etudes réunies par Nicola Bériou, Jean Patrice Boudet, Iréne Rosier-Catach, Brepols 2014, texte qui ne signale pas notre thèse d'Etat Le texte prophétique en France. Formation et fortune, 1999) JHB 11. 08 22

jacques halbronn Réflexions sur le caractère prométhéen de la Bible

Jacques Halbronn Réflexions sur le caractère prométhéen de la Bible On a parfois un peu de mal à imaginer que les lecteurs d'un tel corpus ne prennent pas assez vite conscience de l'existence de certains contradictions et autres incompatibilités. Le rôle des commentaires, de l'exégèse, ne serait - il pas justement de masquer un tel désordre que nous avions observé à propos du "corpus" Nostradamus? Nous avions déjà relevé la confusion entre ce qui concerne la maison d'Israel et celle de Judah -et rappelons que Jésus déclare être venu pour les "brebis perdues de la maison d'Israel", ce qui en fait le Messie des populations du Nord (Samarie, Galilée). Apparemment, les Juifs qui invoquent le nom d'Israel dans leur "Ecoute Israel" n'ont pas connaissance du contexte historique dans lequel leur "corpus" s'est constitué. Et d'ailleurs, l'usage ne s'est-il pas imposé de rendre synonymiques les termes 'peuple juif" et Israel. Nous même, dans notre étude, déjà ancienne, de certains passage du Talmud avions abordé sans état d'âme la formule "Ein mazal leIsrael" (Traité Shabbat) comme visant la relation des Juifs aux astres. On se perd en conjectures quant aux raisons d'une telle confusion et de sa perpétuation à travers les âges. Cela dit, le "Nouveau Testament "n'est pas davantage épargné au prisme d'un tel phénoméne. Comme nous l'avons montré récemment, deux camps sont ici en présence et cohabitent: le camp des adeptes d'un Dieu créateur du Ciel et de la Terre ( Genése, ch. 1) et le camp des adeptes d'un chef capable de rassembler autour de lui en vue de la construction de son Eglise.(épisode avec Pierre). Dans un cas, on célébre un acte déjà bien ancien (d'où la formule d'Ancien Testament) alors que dans l'autre, l'on se projette vers un horizon à investir ( Nouveau Testament). Pour le lecteur lambda de la Bible, il faut croire que l'on a affaire à un ensemble d'un seul tenant dont les décalages s'expliquent d'une façon ou d'une autre par une certaine forme d'évolution. Certes,. il est bien question de deux volets qui sont en tension l'un par rapport à l'autre mais c'est oublier les tensions au sein même des dits volets. Dans nos travaux sur la périodicité astrologique, nous avons montré que tantôt l'on accentue les différences externes, tantôt les différences internes, à tour de rôle car l'on ne saurait gérer simultanément toutes les différences à la fois. Quelles conséquences tirer de telles observations? Nous pensons que le christianisme est l'héritier spirituel du Royaume d'Israel et que cette structure est liée à une théologie radicalement différente de celle du Royaume de Judée, l'une repose sur une reconnaissance du rôle de Dieu alors que l'autre met en avant le rôle des humains à construire leur propre monde, en l'occurrence leur Eglise vouée à se substituer au peuple de Dieu. La dimension prométhéenne de Jésus est pleinement assumée et n'est nullement contradictoire avec les valeurs de l'ex Royaume d'Israel, lequel vénére des idoles tel que le Veau d'Or, en l'absence de Moîse.(Livre de l'Exode). D'ailleurs, le Livre de l'Exode n'est -il pas centré, de bout en bout, sur les "enfants d'Israel? En fait, c'est toute la Bible, en ses deux volets, qui est truffée de références à Israel, dont le nom signifie celui qui lutte avec Dieu.כִּי-שָׂרִיתָ עִם-אֱלֹהִים Gensése XXXII כט וַיֹּאמֶר, לֹא יַעֲקֹב יֵאָמֵר עוֹד שִׁמְךָ--כִּי, אִם-יִשְׂרָאֵל: כִּי-שָׂרִיתָ עִם-אֱלֹהִים וְעִם-אֲנָשִׁים, וַתּוּכָל. 29 Il reprit: "Jacob ne sera plus désormais ton nom, mais bien Israël; car tu as jouté (Sarita) contre des puissances célestes (Elohim) et humaines (Enochim) et tu es resté fort." Il nous semble donc que toute la Bible ait été formatée autour de ce personnage d'Israel qui est présenté comme celui qui a tenu tête à Elohim, ce qui nous renvoie à Prométhée voire à Lucifer. Ce Prométhée qui sera puni et supplicié comme le sera Jésus, prix à payer pour son audace. Dans les années qui précédent la naissance de Jésus, on a le personnage de Spartacus dont l'armée sera finalement vaincue par Rome : 6 000 esclaves sont crucifiés sur la Via Appia, entre Rome et Capoue. JHB 25 08 22