samedi 26 décembre 2009

JOURNAL DE BORD ASTROLOGIQUE NOVEMBRE 2009



- Le Nouvel Ordre Astrologique (NOA)
- Les deux astrologies et leurs interférences
- De l'unité vers l'infini, en astrologie
- De la croyance astrologique
- Symétrie et cyclicité des dispositifs en Astrologie
- Les astrologues face à la question du choix
- La conjonction, la configuration astrologique par excellence
- La théorie astrologique et le lâcher prise au regard du NOA
- La dialectique de l'un et du multiple, en astrologie
- Astrologie : science et conscience
- Cyclicité et dispositif des Quatre Eléments en Astrologie
- Sociologie de l'astrologie. Cyclicité et centralité : les blocages des astrologues
- Réflexions sur la dialectique jour/nuit
- Le NOA et les niveaux involutifs
- La question des adjuvants en astrologie
- La priorité du 7 sur le 12 en astrologie
- L'astrologie: les références végétales et minérales
- La domination zodiacale dans l'astrologie populaire
- Le processus de l'importation/emprunt en astrologie
- Le NOA (Nouvel Ordre Astrologique) : distinguer les niveaux 1 et 2
- Le Nouvel Ordre Astrologique (NOA) : le retour de 4 vers 1
- Estudes nostradamiques 1
- Estudes nostradamiques 2
- Les pseudo-reconstitutions du passé
- L'astronomie primaire sous-tendant les résultats Gauquelin
- Le poids des enseignants dans la hiérarchie du milieu astrologique
- Sur l'approche bret-morélienne de l'astrologie
- Qu'est-ce que c'est qui "marche" en Astrologie?
- L'astrologie, entre unité et diversité : les Ecuries d'Augias
- L'astrologie et la lutte des classes
- Un pas de plus pour la déontologie de l'astrologie
- Proposition d'une nouvelle "loi" astrologique
- L'homme, guetteur du ciel
- L'essentiel et le faux en astrologie
- De la naissance à la reconnaissance: les deux astrologies du dominant
- Le choix des cinq planètes gauqueliniennes
- Astrologie et sémiologie
- Critique d'une astronomie prise comme matrice structurelle
- Les tares de la communication astrologique
- La conjonction et le mouvement, clé de l'astrologie
- Théorie et pratique: un débat récurrent en Astrologie
- Technologie et civilisation judéo-chrétienne
- La consultation astropsychologique dans l'urgence
- Emergence de l’astrologie à l'ère du visuel

Le Nouvel Ordre Astrologique (NOA)

par Jacques HalBronn


La semaine astrologique organisée par Teleprovidence, du 10 au 14 novembre 2009, correspondant à plus d'une vingtaine d'heures d'enregistrement, répartie sur six villes (Lyon, Montélimar, Avignon, Marseille, Montpellier, Vichy) aura accouché d'un nouveau modèle à la fois épistémologique et déontologique, on a nommé le Nouvel Ordre Astrologique. Cette phase aura été complétée, à Lyon, le 14, par l'assistance à une partie du Colloque du RAO (notamment les exposés de Denis Labouré et d'Yves Lenoble), des entretiens (non enregistrés) notamment avec Michel Morel et Simone Sarah Chabert), une interview sur Nostradamus pour le National Geographic, en anglais, puis à Paris, le 15 novembre, par un Colloque auquel nous avons assisté "L'universel et la politique des identités" (Amphithéâtre de l'Opéra Bastille, Paris) avec notamment des exposés des philosophes Alain Renaut et Marcel Gauchet. Le 9, nous fîmes une visite du Salon "Marjolaine", au Parc Floral du Bois de Vincennes. Remercions notamment d'y avoir contribué Serge Bret-Morel, Dominique Ragoy, Frank Nguyen, Christian Lamargot, Jean-Martial Blanchard, Françoise Moderne, Lionel Barrera, Louis Mazuir, Ilia Consolo, Françoise Naud, Sylviane Attard, Dominique Defrang, Catherine Poucet, pour ne citer que les personnalités les plus affirmées et/ou les plus présentes et remercions les personnes qui nous ont accueilli dans leurs locaux, Louis Mazuir, Françoise Naud, Edmond di Fraya, Martine Charmet, Adriane Hotz, Lionel Barrera, Jean-Martial Blanchard sans parler des restaurants La Storia, à Marseille et Capucine à Montpellier. La semaine astrologique aura commencé à Lyon et se sera terminée à Lyon.
Le NOA met en place une certaine hiérarchie, une stratification, une série de phases allant du un au multiple, de l'essentiel au contingent, du permanent au passager. On passe du 1 au 4 par le 2 et le 3 puis l'on remonte du 4 vers le 1. Dès 1976, voilà donc bientôt 34 ans, nous écrivions dans "Clefs pour l'Astrologie" que nous souhaitions dégager, discerner "les multiples couches qui se sont ajoutées au noyau initial" (4e de couverture (voir aussi notre débat sur France Inter, en 1976, en audio sur teleprovidence.com). Nous voulions également, écrivions-nous, "mettre fin à des pratiques qui n'ont d'astrologiques que le nom". Nous pensions alors que cela pourrait se faire par le biais de l'Université. Notre position actuelle a évolué en ce sens que nous avons pris conscience de ce que le dit noyau avait besoin de divers prolongements, contingents et donc interchangeables, pour s'incarner. C'est toute l'idée des 4 niveaux du NOA.
En 1, nous trouverons donc ce "'noyau initial", le modèle central, réduit à sa plus simple expression, à une formule générale mais devant être acceptée par tous les "adhérents" au NOA.
En 2, nous passons à un premier niveau de diversification : c'est la phase des subdivisions par rapport au modèle du niveau 1. L'histoire de l'Astrologie nous fournit des exemples : zodiaque, maisons astrologiques, aspects, thème astral, domiciles etc.
En 3, nous entrons dans la phase interdisciplinaire, à savoir les connaissances extra-astrologiques qui sont mobilisées, cela va de la PNL au Tarot....
En 4, c'est la phase d'intégration de données ponctuelles, tant individuelles que collectives, mondiales. On atteint à un maximum de complexité et de diversité.
Puis, depuis le niveau 4, l'on remonte vers le niveau 1, au prix d'un processus de décantation permettant de déterminer sous la complexité du "réel" un modèle sous-jacent à l'ensemble des manifestations. De 1 à 4, l'on passe de l'astrologie science à l'astrologie art, de la théorie à la pratique, de la réflexion à la réception.
Nous sommes, on l'aura compris, dans un processus cyclique divisé en 8 phases, ou si l'on préfère 4 phases en symétrie, comme dans le cas des rapports Lune-Soleil ou dans celui des doubles domiciles, étant entendu que la même phase descendante diffère sensiblement de son expression "ascendante". L'on sait fort bien que le processus allant d'un solstice à l'autre s'inverse, en ce qui concerne le rapport diurne/nocturne.
Quel est l'intérêt principal du NOA?
L'instauration du NOA permet d'organiser le milieu astrologique en un certain nombre de "couches" en évitant la confusion des genres. Il y a un temps pour être dans le 1 comme il est un temps pour chaque autre niveau et nous dirons que cela est fonction d'un cycle.
A partir de là, nous pourrons établir un diagnostic pour toute société en faisant ressortir ses points forts et ses points faibles, ses excès et ses manques.
Si on applique ce modèle à la "Cité" astrologique, il apparait assez clairement que le niveau 1 est le moins bien loti des 4 mais aussi que la cyclicité ne semble pas être appliquée dans la vie sociale et intellectuelle du milieu astrologique pas plus d'ailleurs, à ce qu'il semblerait, dans la vie personnelle des astrologues.
Lors du Colloque de l'Opéra Bastille du 15, il fut mis en évidence la dialectique entre la multiplicité des identités et les affirmations d'universalité. Il semble qu'il y ait des blocages, des résistances pour assumer les exigences de la phase de "retour", du niveau 4 vers le niveau 1. Pourtant, chacun n'a-t-il pas besoin, à son échelle, de se renouveler, donc de pratiquer une certaine décantation, à intervalles réguliers? Et c'est à ces moments là que les convergences sont vouées à se manifester avant de repasser au déploiement, au développement des divergences. Il y a un temps pour chaque chose, dit l'Ecclésiaste mais "rien de nouveau sous le soleil".
Dans le cas de l'Astrologie, il semble que le grand problème, c'est le maintien du niveau 2 qui tend à se substituer ou à se confondre avec le niveau 1, l'enjeu étant en vérité important puisque ce qui est en 1 se maintient et ce qui est en 2 doit varier, changer. C'est notamment le cas du Zodiaque et du thème natal considérés ici comme deux systèmes de diversification et d'individualisation. Ce que l'on appelle en astrologie le "Zodiaque" est en fait un certain zodiaque (différent par exemple du zodiaque chinois) et pouvant se calculer de diverses manières (tropicale, sidéraliste). Or, l'on pourrait opter pour d'autres divisions de l'écliptique, dotées d'autres significations. De même en ce qui concerne les maisons astrologiques (diversité des domifications mais aussi du nombre de maisons (cas de l'octotopos), de leur numérotation (sens des aiguilles d'une montre ou l'inverse). Pour beaucoup d'astrologues, ce niveau 2 doit se maintenir et acquérir le statut de permanence que nous réservons au niveau 1, comme si les subdivisions d'un cercle-ou de toute autre figure géométrique (ellipse notamment) valaient autant que le cercle lui-même.
Certains astrologues soutiennent que ces subdivisions, avec le temps, ont fini par s'incruster de façon irréversible. Or, il est clair que la plupart de ces découpages n'ont qu'une réalité mathématique et une permanence purement culturelle sans prise sur les structures génétiques et subconscientes de la psyché humaine laquelle selon nous ne peut se polariser durablement et en profondeur que sur des signaux visibles et donc dotés d'une corporéité. C'est tout ce qui distingue les astres des signes zodiacaux ou des maisons astrologiques, sauf dans les cas de tangence. Une horloge qui ne marche pas n'en marque pas moins, deux fois par jour, l'heure exacte.
Le problème, nous dit-on, non sans quelque ingénuité, c'est que l'on ne sait pas vraiment quoi placer au niveau 1.....Et cela vaut pour bien d'autres domaines que l'astrologie : c'est la crise de la centralité et l'hypertrophie des subdivisions.
Entre astrologues, il semble que, néanmoins, l'on puisse espérer s'entendre sur le principe selon lequel le cycle est le fondement de 1 et ses subdivisions le fondement de 2. Mais quand il s'agit de préciser de quel cycle il s'agit, l'on observe la perplexité de nos interlocuteurs et il est vrai qu'en astrologie, ce ne sont pas les cycles qui manquent alors qu'il n'y a qu'un seul zodiaque du moins pour la majorité des astrologues occidentaux. L'unité serait donc paradoxalement du côté de 2 plutôt que de 1. L'astrologue poserait son zodiaque et ses maisons et attendrait de noter ce qui y transite pour une période plus ou moins longue et qui viendrait en quelque sorte activer tel signe, telle maison...
Or, au regard du NOA, il convient de ne pas être victime d'un tel mirage. Il est évident que trop de cycles brouille, tue l'idée de cyclicité. Les astrologues seraient-ils les plus mal "chaussés"?
Sans la mise en évidence d'une cyclicité suffisamment bien dessinée et transparente, c'est en fait toute l'astrologie qui, selon nous, s'en trouve hypothéquée, plombée, tant au niveau des prévisions mondiales qu'individuelles. C'est d'ailleurs peut être pour cette raison que la prévision astrologique est en question, tant épistémologiquement que déontologiquement. Or, au lieu de tenter de remédier à ce problème, d'aucuns préfèrent casser le baromètre et déclarer que l'astrologue n'a pas à prédire (les accidents de parcours) ni même à prévoir (le parcours en tant que tel)
L'avantage du NOA, par rapport à d'autres "codes" proposés ici et là, c'est qu'une fois adoptée l'idée de cyclicité centrale - et à déterminer- chaque astrologue est invité à faire acte de créativité, de diversité et à ne pas rester dans le carcan de solutions du passé, tant au niveau de l'astrologie que dans sa propre vie et celle de ses clients. Comment un astrologue qui est lui-même "bloqué" pourrait-il être un bon conseiller quant à la gestion cyclique?
Le NOA est bel et bien un modèle de cyclicité à utiliser dans la consultation. L'astrologue doit inviter son client à respecter le passage cyclique au niveau 1 pour se renouveler mais cela se joue déjà à mi parcours du cycle, lors de la phase de retour de 4 vers 1, étant entendu qu'il y a successivement un 4 de fin de phase descendante et un 4 de début de phase ascendante, chaque niveau offrant un double visage (diurne. /nocturne)
Au niveau de la vie astrologique, il importe également qu'un cycle central permette d'organiser la "profession" et qu'à chaque conjonction cyclique, les solutions de niveau 2, 3 et 4 en direction descendante fassent l'objet d'une sélection, d'un tri, d'un délestage de façon à ouvrir de nouveaux espaces, des marges de liberté lors de la prochaine période "descendante". Faute de quoi, il n'y aura pas eu renouvellement : on stagnera.
En ce qui concerne la représentation de l'organisation de toute société, par delà la question de la cyclicité, il y a la notion de centralité. Au niveau 1, mise en avant d'un chef, d'un leader, d'un président (celui qui siège en premier, selon l'étymologie). A partir de là, une certaine collégialité peu à peu devra s'instaurer et peu à peu, l'on parviendra à un maximum de diversification, qui feront contraste avec le niveau 1. Or, certains astrologues avec qui nous avons discuté, en sont même à contester qu'existe une telle structuration sociale, ce qui semble indiquer des présupposés idéologiques qui viennent se greffer sur leur rapport à l'astrologie. On en revient ainsi à une question lancinante: quelle confiance accorder à un astrologue incapable de pratiquer la cyclicité et d'aider ses clients en la vivre au mieux? Nous pensons que toute défaillance dans ce domaine chez un astrologue devrait poser problème déontologiquement et ce, bien plus gravement, que la question de la prévision. Dans son ouvrage "L'Etat spectacle 2. Politique, casting et médias" (Paris, Plon,2009, pp. 300 et seq. ) R-G. Schwartzenberg parle d'une "déprogrammation", c'est à dire d'une "désaffection pour les programmes". Il explique : "Le chef charismatique doit se fier à lui-même et à son intuition pour agir au mieux (...) sans s'enfermer dans un carcan préalable. Ainsi de Gaulle conçoit le scrutin présidentiel comme un acte de foi en sa personne. Et l'électeur comme le signataire d'un blanc-seing. (..) Pompidou (...) affirme "Il ne s'agit pas pour les Français de choisir leur avenir. Il s'agit de choisir la personne à qui ils confient cet avenir pendant un certain nombre d'années" Pour ce qui est de Ségolène Royal, Schwartzenberg relève sa "démarche participative (...) consistant à faire appel aux sympathisants pour fournir des éléments de programme au lieu que celui-ci soit défini au préalable par la candidate pour garantir sa cohérence". On se dirige, ici, vers une formule qui nous semble assez pertinente: le chef assure la centralité et une certaine focalisation d'ensemble qui sera complétée, de façon accessoire par les propositions les plus variées, en aval, à un niveau où la cohérence n'est plus requise.
On nous objectera, évidemment, qu'encore faudrait-il s'entendre sur la nature même du cycle dominant en astrologie.....Nous répondrons que pour l'heure, il ne sera demandé, au NOA, à chaque membre que de "déposer" un cycle de référence, articulé sur la combinaison, la configuration de deux facteurs ayant une réalité et une visibilité certaines.(planète, étoile fixe), en évitant, du moins au niveau 1, tout recours à une subdivision (signe, maison), ce qui en revanche est tout à fait acceptable au niveau 2, tout comme l'est la considération du "thème", c'est à dire de tout l'environnement cosmique. Chaque chose en son temps.
Ce qui importe au NOA, c'est d'isoler le niveau 1 des autres niveaux comme étant le seul niveau ayant quelque fondement scientifique. Les astrologues de niveau 1 ont la charge de déterminer quelles configurations seront au centre de la pratique de tous les astrologues des autres niveaux. Ils procéderont à partir de l'observation du niveau 4 en phase ascendante, en recourant notamment aux statistiques et à un niveau nécessairement général. Aux niveaux inférieurs, l'on passe dans le domaine de la contingence et de la diversité des solutions et des situations avec ce que cela implique de temporaire et de provisoire.
En ces temps où l'Union Européenne est parvenue enfin à se doter d'un président, en la personne de Van Rampuy, il semble que la phase que nous traversons soit favorable à une certaine unification de la communauté astrologique francophone.
En pratique, qu'est ce qui changera avec NOA? On pourrait répondre: peu de choses au regard de l'astrologue moyen. Il pourra continuer à pratiquer dans ses grandes lignes son outil habituel à cela près qu'il lui sera demandé d'innover, de ne pas rester ancré sur des dispositifs anciens, il lui faudra se renouveler de façon à bien maitriser la raison d'être des découpages dont il se sert. Or, souvent, l'astrologue ne connait pas bien comment ses outils ont été conçus par d'autres. Cela dit, il faudra que l'astrologue de label NOA accepte de recourir à un des cycles reconnus au niveau 1 et s'y tienne, quitte à greffer dessus ce que bon lui semblera. A terme, bien sûr, il est prévu qu'un seul cycle de niveau 1 prévaudra au sein du NOA.
Adhérez au NOA!
Pour contacter le Conseil Supérieur de l'Astrologie Francophone, courriel: csafranc@yahoo.fr.

JHB
20. 11. 09

Les deux astrologies et leurs interférences

par Jacques HalBronn

Quand on parle des "bases" de l'astrologie, il ne faudrait pas confondre le dessin d'ensemble et ses expressions historiques souvent bien délabrées. Tout se passe, d'ailleurs, comme si l'on avait accumulé tout un savoir astrologique mais dans le désordre et dans une certaine confusion. Nous essaierons d'y mettre un peu d'ordre (dans l'esprit du NOA).
Quand on se penche sur le passé, notamment au niveau architectural, on n'a souvent affaire à des ruines, on pense notamment au monde gréco-romain. Il importe de distinguer la carte et le territoire mais aussi le plan et ce qu'il en reste. Parfois, on devine le plan à partir de ce qui en a été fait.
Si l'on prend le cas du Zodiaque - ou plus exactement du cercle/cycle zodiacal - il nous semble que l'on peut en effet parler d'un savoir en ruine dont la raison d'être s'est d'ailleurs plus ou moins perdue. A quoi sert donc le Zodiaque?
Si l'on répond que le zodiaque est avant tout censé nous indiquer les phases d'un cycle, d'une série, il semble bien que l'on puisse proposer quelque chose d'un peu plus limpide et fluide que ce qu'on appelle traditionnellement zodiaque.
Car finalement, c'est bien de cela qu'il s'agit : réfléchir sur les différents stades d'un cycle et pour ce faire, l'on peut plaquer toutes sortes de phénomènes impliquant une certaine idée de croissance et de décroissance. Chaque élève en astrologie pourrait s'exercer à élaborer son modèle en s'inspirant d'exemples anciens en plus ou moins bon état.
Entre le choix des facteurs constitutifs d'un cycle et les phases qui balisent et subdivisent le cycle, il existe une large palette de possibilités et la tradition astrologique n'a retenu que quelques formules souvent parvenues dans un piètre état.
Autant le concept sous jacent est vivant, autant ses avatars historiques sont devenus méconnaissables sinon inutilisables, tels quels.
Et on pourrait en dire autant des "significations" des maisons astrologiques. J. P. Nicola a contribué à proposer des formulations modernes des maisons, des signes, voire des planètes mais, soulignons-le, toutes ces subdivisions sont peu ou prou interchangeables et en tout cas contingentes (ce que nous appelons, au NOA, le niveau 2) et chaque astrologue peut s'amuser, est invité à innover dans ce domaine, encore que l'on puisse souhaiter qu'un nombre limité d'écoles cohabitent, pour un temps donné, leurs trouvailles étant vouées à être remplacées par d'autres, périodiquement.
A condition, toutefois, de ne pas perdre de vue le point de départ, c'est à dire le principe d'un cycle unique, donc transcendant le thème natal qui est une manifestation de niveau 2.
La grande question qui interpelle les astrologues de niveau 1 (voir nos débats sur teleprovidence, dans le cadre du NOA), c'est celle du choix des composantes du cycle unique. Mais avant tout débat sur les constituantes du cycle unique, importe d'admettre une telle nécessité. Tout astrologue, par trop attiré par la diversité et la multiplicité, s'exclut de lui-même du niveau 1, en ce qu'il renonce, ipso facto, à unifier l'Astrologie autour d'un seul et unique axe.
En réalité, comme on l'a expliqué ailleurs, il existe déjà un cycle dont les composantes ont été statistiquement validées, ce sont les cinq astres gauqueliniens par rapport au moment de la naissance. Mais nous sommes là davantage, avec Gauquelin, dans une cosmobiologie -l'enfant naissant en conformité avec son hérédité planétaire/astrale, ce n'est pas la naissance qui détermine le type, elle ne fait que l'exprimer- que dans une astrologie, autour de laquelle pourrait s'articuler une typologie, susceptible de présenter quelque intérêt au niveau d'une certaine fonctionnalité, une professionnalité génétique. Autrement dit, l'intérêt qu'il pourrait y avoir à qualifier les étapes du mouvement diurne (en prenant la peine de définir des maisons astrologiques, même sous la forme du SORI de l'astrologie conditionaliste) nous semble assez mineur, la subdivision étant, ici, assurée par les cinq planètes. Cela dit, au niveau 2, l'on peut tout à fait élaborer ce que l'on veut....
Donc, si nous récapitulons, au niveau 1, nous placerons
1 les 5 types gauqueliniens (Lune, Vénus, Mars, Jupiter, Saturne) par rapport au moment de naissance, soit un embryon du thème natal qui se suffit à lui-même.
2 le cycle unique, articulé sur un binôme astre mobile/astre fixe et se réduisant à une série de 4 conjonctions (les 4 étoiles fixes royales), soit un embryon de zodiaque qui se suffit à lui-même. Si l'on va au delà de ce plan, on passe au niveau 2, lequel permet un bien plus grand nombre de modulations.
On peut ainsi parler d'une double astrologie au niveau 11, l'une des branches correspondant peu ou prou à ce qu'on appelle actuellement l'astropsychologie, liée au moment de la naissance et l'autre à ce qu'on appelle l'astrologie mondiale, sans rapport avec le moment de naissance mais s'articulant sur des cycles valant pour tout le monde, directement ou indirectement, à plus ou moins long terme.
En fait, ce qui fait le plus problème, d'un point de vue épistémologique, c'est la prévision individuelle (transits, directions, profections, révolutions solaires etc), qui est une sorte de compromis entre ces deux grandes branches de l'astrologie. On peut en voir une expression dans l'ouvrage d'initiation d'Yves Lenoble sur les cycles. Il ne nous semble nullement souhaitable d'unifier ces deux branches de l'Astrologie fondamentale (niveau 1) si ce n'est à des niveaux inférieurs du NOA, qui ne sauraient représenter les thèses officielles et publiques de l'Astrologie et restent l'affaire personnelle et privée de l'astrologue.
Par savoir en ruine, nous entendons un savoir qui n'est plus maitrisé par ceux qui l'arborent, se perdant dans les détails sans vue d'ensemble. Si l'on prend le cas du zodiaque, on n'a plus affaire qu'à une juxtaposition de caractères, de saynètes, qui ne jouent plus le rôle de balisage cyclique qui leur était imparti initialement. D'où le passage d'une astrologie se déployant dans le temps à une astrologie spatiale qui place les gens les uns par rapport aux autres au lieu de considérer chaque signe comme devant être gravi par chacun...A contrario, avec les maisons, l'idée de phases de vie a bel et bien été maintenue mais sur un support - le mouvement diurne- qui n'est pas adéquat!
On pourrait à la limite suggérer l'utilisation de la symbolique zodiacale dans le cadre du mouvement diurne- ce qui est d'ailleurs le cas de l'ascendant et celle des maisons astrologiques dans le cadre de la cyclicité. En effet, l'ascendant s'inscrit assez bien, finalement, dans la perspective gauquelinienne liée à des activités socioprofessionnelles, déterminées à la naissance et les maisons ponctuent assez bien les étapes d'un processus cyclique s'étalant sur une période relativement longue.


JHB
02. 12. 09

De l'unité vers l'infini, en astrologie

par Jacques HalBronn


Ce qui marquera selon nous l'astrologie du XXIe siècle et la démarquera radicalement de celle du siècle précédent, c'est le retour à l'aristotélisme qui concilie l'un et le multiple en une dialectique qui les intègre cycliquement.
Prenant le contrepied de l'idée selon laquelle pour rendre compte et refléter la complexité, l'astrologie doit affirmer sa propre complexité, nous pensons que la complexité peut découler d'une cause réduite à un concept des plus simples mais se prêtant à une infinité d'applications; de démultiplications, de telle sorte que déterminisme et liberté fassent bon ménage.
En effet, à partir d'un "premier moteur", pouvant être décrit en très peu de mots et correspondant à un nombre très restreints de facteurs, l'on peut par un processus de dérivations successives couvrir un champ fort vaste de possibles. Les compositeurs de musique contemporaine l'ont compris, tel un Pierre Boulez dont la troisième sonate (1955-1957) se prête à diverses combinatoires (cf. Culture Maths, Tangente, 2009, pp. 151-153) tout en conservant une certaine unité d'une interprétation à l'autre.
Bien entendu, il est évident que pour qu'une source d'énergie se diffuse largement, il faut du temps, c'est à dire que l'impact pourra être décalé dans le temps et dans l'espace, ce qui, dès lors, exclut qu'il faille rechercher une quelconque simultanéité sur un segment trop court. Ce qui renvoie à la question des orbes au niveau prévisionnel (voir récemment ce qu'en écrit Roger Héquet sur son site tvurania).
Plus on se rapproche de l'impact initial et plus celui -ci sera concentré sur un groupe limité de personnes, particulièrement capables de capter à sa source céleste le dit impact. Plus on s'en éloignera, et plus les populations touchées seront nombreuses car ne captant l'impact qu'indirectement et avec retard. Stricto sensu, d'ailleurs, les populations touchées en dernier ne sont pas véritablement marquées par les astres mais seulement par des effets seconds et en quelque sorte par ricochet.
Cette notion d'effet second, indirect est absolument essentielle pour l'astrologie du XXIe siècle et correspond à une nouvelle épistémologie par stratifications successives et cumulées. La diachronie prend ainsi le relais de la synchronie avec tout ce que cela implique de contingence et d'aléatoire. On passe ainsi de l'infiniment grand donc simple à l'infiniment petit donc complexe.
On a là une polarité avec à une extrémité une utilisation, une instrumentalisation réduites au minimum d'une certaine signalétique céleste bien circonscrite- la conjonction d'une planète avec 4 étoiles fixes divisant le cercle zodiacal en 4, en est un bon exemple- et à l'autre des développements pouvant revêtir les formes les plus diverses, à l'infini, développements qui échappent à tout formalisme et qui finissent par devenir insaisissables et dont l'expression la plus commune est le thème astral. En ce sens, la prédilection de certains astrologues pour une complexité extrême des combinatoires nous apparait comme une tentative désespérée pour faire de l'astrologie le miroir du monde, ce qui correspondrait éventuellement à une forme de platonisme ou de néo-platonisme synchroniciste.
Pour notre part, toute tentative de coordonner le thème natal avec les cycles célestes nous semble vaine et il importe de découpler cycle lié au mouvement diurne et cycle lié au parcours d'une planète sur l'écliptique. Or, Y. Lenoble écrit "quand se reforment des configurations analogues à celles de la naissance, surviennent des événements particulièrement significatifs" ( "Initiation à la pratique des cycles planétaires", Poissy, ARRC, 1994, p.9), Si encore, l'on nous disait que si telle configuration "dans le ciel", au moment d'un événement marquant se reproduirait, par la suite, cela pourrait annoncer quelque chose d'important, en dépit de diverses réserves, nous dirions que cela fait sens, à la rigueur. Certes, le moment de la naissance est-il un moment important mais il est bien rare que l'on naisse exactement alors que se forme une configuration exacte. En fait, surtout ce qui fait problème, c'est que la dynamique de la naissance n'est, selon nous, pas du même ordre que celle des événements qui balisent une vie, d'où notre critique du syncrétisme entre cycle de rotation et cycle de révolution tel qu'il apparait dans le cadre du thème natal et des interférences que l'on veut absolument tenter d' instaurer entre ces deux plans. Certes, il y a une "tradition" bien établie dans ce sens mais depuis 50 ans, les travaux de Gauquelin auraient du parvenir à dissocier ces deux cyclicités, même si celles-ci se rejoignent symbiotiquement en tant que deux processus significatifs, l'un axé sur une configuration unique planète/planète ou mieux encore planète/étoile qui se forme (et se défait ensuite) peu à peu, sur un temps relativement long, l'autre sur un clavier de cinq planètes passant, à un rythme très rapide, sur ce zodiaque modèle réduit que sont les maisons astrologiques, rythme remarquablement bien adapté aux conditions de l'accouchement, qui se joue heure par heure. Nous dirions que le cycle diurne est en quelque sorte spatial tant la dimension du temps y est ténue alors que le cycle zodiacal (puisque tel est le nom d'origine de ce qu'on appelle de nos jours le zodiaque, le terme pour cycle (kyklos) ayant disparu) est marqué par le Temps, tant il est polarisé spatialement sur une seule configuration.



JHB
01.12. 09

De la croyance astrologique

par Jacques HalBronn

Les astrologues n'aiment pas trop qu'on leur demande s'ils "croient'" en l'astrologie. Ils répondent volontiers, et non sans quelque bravade, que l'on n'a pas à y croire, qu'il n'y a qu'à constater.
Nous voudrions prendre le contre-pied d'un tel positionnement ou en tout cas apporter un bémol. En effet, croire est un acte important. Il présuppose la pensée et d'ailleurs dans le langage courant: croyez-vous ou pensez-vous sont deux expressions souvent équivalentes, synonymiques. Je ne crois pas ou je ne pense pas, cela revient au même...
A contrario, celui qui ne croit pas mais qui n'en agit pas moins ne fait-il pas problème. C'est comme s'il acceptait quelque chose sans trop y croire, sans être convaincu intellectuellement. Je n'y croyais pas mais finalement ça marche!
Est-ce que les gens qui se rendent chez l'astrologue n'y croient pas? S'ils ne connaissent pas encore ce que leur dira l'astrologue, il faut donc bien qu'ils aient en eux quelque conviction favorable. Après tout, ce n'est pas rien que de se référer au Ciel, d'attendre du Ciel quelque éclairage, quelque lumière? En ne croyant pas en l'astrologie, l'astrologue ne se met-il pas en décalage avec son client, même si le dit astrologue a pu observer que "ça marchait" car alors s'agit-il encore de croyance?
Croire, c'est considérer qu'à partir de ce que l'on peut voir de quelque chose, l'on est tenté de s'attendre à ce que cela recèle quelque vérité. Que cette vérité soit confirmée par la consultation astrologique est encore une autre affaire, en raison des aléas propres à la dite consultation. D'où chez certains astrologues -on pense à Patrice Guinard - une conviction qui se nourrit d'une contemplation du propos astrologique et non pas tant d'une quelconque vérification expérimentale.
Voilà donc l'Astrologie écartelée entre deux approches, l'une passant par la voie théorique et l'autre par la voie pratique et qui ne se rencontrent pas nécessairement!
Dans le 'ça marche", l'on ne peut pas ne pas capter une attitude quelque peu désabusée, un 'ça marche, quand même", c'est à dire en dépit des invraisemblances et des incohérences "sur le papier". C'est le passage de l'animus à l'anima, d'une exigence intellectuelle et esthétique à la vérification sur le terrain avec tous les ajustements et les compromis que cela suppose.
On dit que les grands esprits se rencontrent. Au niveau du croire, l'astrologie est moins isolée qu'à celui du faire car le croire astrologique passe par une certaine forme d'interdisciplinarité au niveau des sciences humaines, car finalement nos raisons de croire sont celles que nous partageons avec nos contemporains, elles dépassent largement le cas de l'astrologie. On ne croit pas tant en l'astrologie qu'à un ensemble qui l'englobe. Au niveau du faire, il y a aussi de l'interdisciplinarité mais d'un autre ordre, elle est celle des techniques, des outils, comme cet astrologue qui, à un certain stade de la consultation, va recourir au tarot ou à la numérologie. Mais si le croire est une ouverture, le faire sera plutôt une fermeture par la focalisation que cela exige par rapport à un cas à étudier. Au niveau du croire, on est dans le débat d'idées générales, au niveau du faire, on est dans l'huis clos de la relation à l'autre et à ce qu'il veut bien dévoiler de lui-même. Rien à voir!
Il nous semble donc sain de réhabiliter la formule consacrée "pourquoi croyez-vous en l'astrologie" ou encore "à quelle astrologie êtes vous disposé à croire?". D'ailleurs, ceux que l'on appelle de "grands astrologues" n'ont jamais été de simples praticiens mais bien ceux qui se sont faits les avocats de la cause astrologique. Dans un colloque astrologique, les participants ne sauraient se contenter de dire que " (pour moi) ça marche" mais ils se doivent d'argumenter et de répondre aux interrogations de leurs collègues. En aucun cas, un système bancal ne saurait être sauvé par une quelconque réussite expérimentale, le plus souvent incommunicable. Etrangement, alors, celui qui adopterait une telle position semble avant tout attendre qu'on le croie.....sur parole.



JHB
30.11. 09

Symétrie et cyclicité des dispositifs en Astrologie

par Jacques HalBronn

Une des erreurs les plus évidentes que l'on commet quand on approche les dispositifs véhiculés par le savoir astrologique consiste à ne pas prendre la mesure de leur réversibilité laquelle est affirmée à partir du modèle des rapports soleil-lune : croissance-décroissance, notion majeure en musique, en poésie. (Voir Tangente, "Culture Maths", Paris, Seuil, 2008)
Si l'on prend la série des jours de la semaine (ou celle des heures planétaires auxquelles Denis Labouré consacra récemment une conférence, non enregistrée, au colloque RAO de novembre 2009), comment la boucle se ferme-t-elle, qu'est ce qui permet de passer de la fin de la semaine au début de la semaine suivante, qui constitue un nouveau cycle, une nouvelle série. On a aussi le problème avec les mois de l'année et le passage à un nouvel an. Cela explique probablement pourquoi il est volontiers conféré au signe du bélier une énergie singulière en tant que premier signe du zodiaque, comme s'il fallait un effort extraordinaire pour démarrer un nouveau cycle.
Il nous semble, précisément, important de ménager la réversibilité de tout processus s'inscrivant dans une cyclicité, ce qui implique qu'il n'y a pas de cyclicité sans.... cyclicité. En d'autres termes, si la semaine est suivie d'une autre semaine, le mois d'un autre mois, l'année d'une autre année, il faut que la semaine, le mois, l'année - et cela vaut aussi pour une journée- comporte déjà une dimension cyclique. Ce que l'on oublie trop souvent, à notre gré.
Un des cas les moins bien perçus, en astrologie, concerne probablement les planètes que l'on présente rarement, en tant qu'ensemble, dans une perspective cyclique, ce qui peut sembler paradoxal puisque les planètes ont des cycles et que ces cycles sont liés entre eux au sein du système solaire. Nous avons déjà (voir notre interview avec Mireille Petit, en 2009, sur teleprovidence) signalé la nécessité, dans le cas des domiciles des planètes, de l'existence d'une symétrie -celle des doubles domiciles - qui sous tendait un aller-retour, des luminaires jusqu'à Saturne puis en sens inverse. On pourrait aussi constater que la théorie des Ages impliquerait elle aussi une telle réversibilité, on irait de la Lune vers Saturne puis de Saturne vers la Lune, sur une durée de deux cycles de Saturne, soit une soixantaine d'années, qui apparaitrait comme la fin de la vie active (de la retraite)
Mais considérons les fonctions mêmes des planètes placées, dans le ciel, à la suite les unes des autres, et portant des noms de dieux (sauf pour les luminaires). L'on notera qu'il y a, au sein du dispositif des domiciles (déjà attesté chez Ptolémée, dans la Tétrabible) des couples de planétes se faisant face dans des signes opposés: Mars et Vénus, Mercure et Jupiter, Saturne et Lune, autour d'un axe passant entre Mars et Vénus, soit symétriques par rapport à la Terre. Ce sont d'ailleurs les mêmes couples que pour les jours de la semaine: Lune-Mars-Mercure-Jupiter-Vénus- Saturne, autour d'un axe passant, cette fois, entre Mercure et Jupiter.
Or, si, au niveau du système solaire, les vitesses sont croissantes, astronomiquement, et donc ne semblent pas se prêter à une cyclicité, il convient de se demander si la clef d'une réversibilité ne se trouve pas dans le nom même des planètes. Dès lors, la mythologie ne serait nullement calquée sur l'astronomie mais en prendrait le contre-pied, contrairement à ce que semble laisser entendre le RET de J.P. Nicola.
Comme nous l'avons souligné, si l'astronomie planétaire est par essence cyclique, elle ne l'est pas de la même façon que l'astrologie, dans la mesure où elle s'articule sur l'humain. D'ailleurs, la notion de conjonction est loin d'avoir la même importance en astronomie et en astrologie. Or, la conjonction est essentielle à la problématique cyclique. Tout début de cycle implique une conjonction et donc un retour.
Le dispositif des domiciles s'il est calqué sur les données astronomiques dépasse ce plan en inversant, dans un second temps, l'ordre des 7 planètes (le septénaire), sur la base d'une division en 12. Mais comment percevoir cette réversibilité dans le cas d'une série non pas de 12 secteurs mais de 7, comme avec les jours de la semaine? Encore faudrait-il avoir conscience de la réversibilité des 12 signes du zodiaque, au niveau astrologique.....Combien d'astrologues veillent à expliquer comment l'on revient au point de départ du zodiaque, si ce n'est en se référant au cycle des saisons avec lequel la symbolique zodiacale n'entretient finalement, sous la forme à laquelle elle a abouti, que des rapports sporadiques? Mais enfin, grâce aux saisons, on s'y retrouve à peu près. (Voir nos études sur le zodiaque)
Reste donc la question des 7 jours de la semaine et du septénaire astronomico-astrologique, étant entendu que l'ordre des planètes, au niveau hebdomadaire, n'est pas celui de l'astronomie mais qu'il en dérive (comme l'a montré dans "Grandeur et Pitié de l'astrologie", Dom Néroman, dès 1940, chez Sorlot).Qu'est-ce qui au demeurant aura présidé à un tel ordre des dieux? D'aucuns diront que ces dieux ont été attribués au regard de l'influence ou du registre des planètes correspondantes....Que l'on nous permette d'en douter! En revanche, qu'une telle série de significations ait pu, par la suite, avoir des effets socioculturels, pourquoi pas (voir les résultats statistiques de Gauquelin)?
La question que nous posons est la suivante est-ce que l'ordre astronomico-mythologique SOLEIL LUNE MERCURE VENUS MARS JUPITER-SATURNE comporte en lui-même une dimension cyclique permettant de (re)passer de Saturne à Soleil-Lune? Pour ce faire, il nous semble que Saturne doit ici jouer un rôle déterminant, puisque c'est lui qui permet de revenir au point de départ, à zéro, en quelque sorte. Avouons que l'image d'un Saturne dévorant ses enfants nous apparait désormais sous un tout autre jour. Dévorer ses enfants, c'est se délester de ce que l'on aura généré tout au long d'un cycle de façon à pouvoir repartir "à vide". La dévoration du passé est le fondement même d'une cyclicité, sur le plan anthropologique mais guère sur le plan astronomique, ce qui confirme que l'astronomie ne sous tend qu'à un niveau primaire les enjeux de signification de l'astronomie, quand bien même l'astronomie aurait-elle entériné les dénominations astrologiques que sont les noms des planètes. On ne reviendra pas ici sur les relations entre astronomie et astrologie, au cours des âges...
On notera que dans la série Mars-Jupiter-Saturne, l'on a une sorte d'inversion puisque Mars descend de Jupiter qui descend de Saturne. Il y a donc un retour à la source, ce qui sera d'ailleurs accentué lorsque l'on appellera la planète au delà de Saturne, Uranus, père de Saturne....Au delà d'Uranus, les dénominations ne sont plus guère pertinentes, généalogiquement.
Nous aurions donc une série luminaires-Mercure-Vénus puis une phase de retour (de type solsticial) avec les trois dieux susmentionnés, Mars, puis Jupiter puis Saturne. D'ailleurs, dans la religion juive, le septième jour fait office de sas pour se préparer à un nouveau cycle, en ce qu'il exige une certaine purification, une évacuation.

Les astrologues face à la question du choix

par Jacques HalBronn

Nous avons récemment organisé des réunions sur le thème "Le(s) choix de l'astrologie" et nous pensons que c'est un des problèmes majeurs de la condition humaine que d'opérer des choix, problématique qui est souvent mal vécue par les astrologues quand on la met en avant.
Pourquoi a-t-on attribué telle signification à telle planète plutôt qu'à telle autre? La réponse la plus courante est la suivante: on s'est contenté d'observer. Ce qui laisse entendre que les choix ont été faits préalablement mais de quelle façon? Car si l'astrologue observe que telle planète a tel effet, qu'est ce qui a déterminé l'effet de cette planète? J. P. Nicola, avec le système RET (Représentation, Existence, Transcendance), a voulu montrer que la signification astrologique de chaque planète est fonction de sa place au sein du système solaire. Les attributions obéiraient donc à une logique globale.
Pour notre part, nous pensons que la plupart des dispositifs astrologiques, y compris celui ayant présidé au nom des planètes (voir nos textes sur ce sujet dans le présent journal de bord) sont contingents et ont quelque valeur pédagogique, indicative, sur laquelle il importe de ne pas s'obnubiler. (C’est le niveau 2 du NOA (le Nouvel Ordre Astrologique, voir nos exposés sur teleprovidence)
Le seul vrai choix qui nous intéresse est celui de la configuration de référence (niveau 1 du NOA), à savoir quel est le cycle dominant de l'Astrologie. Et c'est bien là que la question du choix prend une toute autre dimension et concerne la question du signifiant et pas seulement du signifié. Car une chose est de distribuer des fonctions entre un certain nombre d'objets donnés, une autre de choisir parmi ces objets, celui qui sera la clef de voûte de tout l'ensemble. Or, tout se passe comme si la plupart des astrologues étaient incapables de travailler au niveau du signifiant et se contentaient de gérer le plan du signifié. Etant donné A, B, C, D, comment qualifier chacun des facteurs? Telle est la question que sont disposés à aborder les astrologues et non celle de choisir entre A, B, C ou D...
En refusant de se confronter avec ce problème, l'astrologie s'est depuis longtemps à une certaine impuissance. Rappelons, cependant, les propositions d'un Albumasar parvenant à faire triompher, durant près d'un millénaire, le cycle Jupiter-Saturne. Mais depuis l'apparition des transsaturniennes, à partir de la fin du XVIIIe siècle, plus rien de tel n'est parvenu à s'imposer ni même n'aura été proposé. On notera d'ailleurs qu'une telle configuration centrale est absente de la Tétrabible de Ptolémée...ce qui laisse entendre que l'on est alors à un certain stade de décadence de la pensée astrologique auquel le persan Albumazar parvint à mettre fin au Moyen Age, non pas qu'il ait nécessairement mis en avant la "bonne" cyclicité mais au moins posait-il correctement le problème qui relève d'abord de l'astrologie mondiale. Dans la seconde partie du XXe siècle, un André Barbault s'efforcera de constituer un nouveau système mais il optera pour une formulation synthétique (indice de concentration planétaire incluant les transsaturniennes inconnues d'Albumazar!) qui a ses limites et qui évite de se confronter à la question du choix du signifiant puisque l'on prend tout du moins en ce qui concerne les planètes dites lentes, à pâtir de Jupiter, faute de quoi (si l'on avait intégré Mars sans parler des planètes "annuelles") le graphique obtenu serait illisible (voir notre étude dans le présent journal de bord)
L'apport du NOA est ici remarquable en ce qu'il introduit une hiérarchie au sommet, une échelle de priorités, sans rien rejeter pour autant, chaque chose et chacun étant simplement remis à sa juste place. C'est tout le problème du choix tel qu'on le trouve dans le Premier Testament, quand les Juifs demandent à Samuel (Livre I, ch. VIII) de leur choisir un roi (Saül), qui sera donc le centre dont tout le reste émanera. C'est le problème de l'élection qui reste si actuel dans nos démocraties. Comment trier étant entendu qu'une fois le choix effectué, il fera l'objet d'ajustements en cours de route jusqu'au choix suivant. Car il n'est de choix que dans la cyclicité.
La première raison d'être de l'astrologie semble bien d'avoir servi à déterminer une cyclicité électorale, c'est à dire un temps où l'on effectuait de nouveaux choix en se libérant des précédents sauf sur un point, le cycle lui-même qui devrait rester inchangé. Autrement dit, pour libérer les choix, il importe de s'en tenir à un choix central et permanent autour duquel les autres choix, forcément subalternes, satellites, se placeront en orbite. (Passage du niveau 1 au niveau 2 de NOA)
Or, comme il est des pays qui ne savent pas s'inscrire dans une cyclicité institutionnelle, il est des disciplines qui ne parviennent pas à se centrer et c'est le cas de l'astrologie moderne, ce qui la conduit à mettre en avant des données contingentes et donc non défendables scientifiquement, ne sachant pas distinguer entre le primordial et le secondaire, ce qui d'ailleurs condamne le milieu astrologique à une certaine anarchie, au désordre, étant incapable de se donner un chef tant sur le plan humain que sur le plan de la configuration maitresse.
Dans l'état actuel des choses, il convient de procéder progressivement en posant la question suivante: sommes-nous d'accord, nous astrologues, pour accepter l'idée d'un cycle central, par delà la question de la nature d'un tel cycle? Si déjà il y a blocage à ce niveau là, c'est qu'il y a un travail à faire au niveau philosophique voire métaphysique (voir notre discussion à Lyon, le 13 novembre, avec Serge Bret Morel, Louis Mazuir et Frank Nguyen, accessible sur teleprovidence.com). Le fait est que bien des amateurs d'astrologie sont des personnalités mal centrées, c'est à dire qui ne parviennent pas aisément à adopter une position qui transcende leurs diverses options existentielles, ce que le philosophe Michel Serres appelle une attitude "blanche", en quelque sorte au repos. Quand on observe les gens, l'on note bien souvent qu'ils restent marqués par une certaine posture qui trahit leurs préoccupations du moment, ce qui les enlaidit, la beauté étant le résultat, la résultante, d'un constant rééquilibrage, d'un retour à un Soi. Comme disait Cinna, chez Corneille, "je suis maître de moi comme de l'univers", ce qui suppose d'être bien centré psychiquement. Comment celui qui est mal centré, pourrait-il comprendre et expliquer comment l'astrologie devrait trouver son centre? Comment ne serait-il pas tenté par une astrologie mal centrée et qui offre aux gens des représentations excentrées et excentriques, décentrées, d'eux-mêmes, par le biais du thème natal, jouant de façon ambigüe sur psychologie et psychothérapie (voir André Barbault, De la psychanalyse à l'astrologie, Paris, Seuil, 1961)? Il est clair que les astrologues qui sont par trop marqués par les contingences du moment, qui ne se contrôlent pas ou mal dans l'expression bavarde et brouillonne d' impressions fugitives qui finissent par peser lourd, sont mal placés pour veiller aux destinées de l'astrologie et ne sont que le cheval de Troie de l'anti-astrologie.






JHB
28.11.09