lundi 27 septembre 2021

Jacques Halbronn Les piéges de la recherche astrologique. Coincidences et anachronismes

Les piéges de la recherche astrologique. Coincidences et anachronismes par Jacques Halbronn L’astrologie est assurément un terrain miné où l’on aura vite fait de prendre des vessies pour des lanternes. I Les coincidences Quand un événement a lieu, plusieurs facteurs cosmiques ou non peuvent entrer en jeu et on fera bien d’envisager toutes les hypothèses, de procéder à tous les recoupements avant de crier victoire. André Barbault aura été victime et à sa suite tant d’autres d’une sacrée coincidence avec le cycle Saturne Neptune. Prenons simplement 1989. Est-ce que la seule façon de rendre compte astronomiquement des événements passait par le dit cycle? Evidemment, si l’on élimine d’entrée de jeu certaines possibilités, et que l’on décide de s’en tenir aux conjonctions entre deux planétes, l’on se déleste des alternatives comme l’entrée de Saturne sur l’un des deux grands axes saisonniers, qui est le b-a ba de l’astrologie antique. à savoir Bélier-Balance et Cancer Capricorne, une constante que les astrologues auront eu tout loisir d’observer des millénaires durant, ce qui n’est évidemment pas le cas du cycle Saturne Neptune, vu que Neptune n’a été repéré que depuis 1846. Quels auront été les recoupements de Barbault: 1917, 1953. C’est bien peu mais cela tient à la durée d’un tel cycle à savoir 36 ans alors que le passage de Saturne sur les axes saisonniers a lieu tous les 7 ans, ce qui permet un nombre bien plus elevé de recoupements. Or, aussi bien en 1953 qu’en 1989 Saturne passait bel et bien sur les dits axes, l’axe équinoxial dans un cas, l’axe solsticial dans l’autre. Mais encore aurait -il fallu vérifier si à chaque passage de Saturne sur les dits axes , des changements importants se produisaient. Or, Barbault avait jeté le bébé avec l’eau du bain: on peut certes se délester des 12 signes du Zodiaque mais certainement pas des deux grands axes saisonniers! Bien pis, Barbault avait renoncé à introduire une quelconque dualité, binarité dans son systéme,- à la suite de sa déconfiture prévsionnelle lors de l »opposition de Saturne à Neptune (1971) se rendant incapable de distinguer une conjonction Saturne-Neptune d’une autre à moins de recourir aux aspects d’autres planétes, ce qui n’aurait pu que tout embrouiller car c’est (clair comme) la bouteille à l’encre.. L’absence de binarité est la fin de toute prévision astrologique car l’on peut annoncer tout et son contraire, le chaud comme le froid. II Les anachronismes Peut-on se servir d’une planéte comme Neptune en astrologie mondiale (ou non)? D’aucuns diront que Neptune a toujours exisé même si on ne l’avait pas repérée de la même façon que le bacille de Koch a du sévir bien avant qu’on ne le découvre. Mais comparaison n’est pas raison. L’astrologie est liée à l’art de gouverner et elle fixe des lois qui sont censées être à la portée de tous les citoyens. Il faut avoir l’esprit drolement tordu pour croire en une astrologie dont le processus céleste serait resté si longtemps hors de notre portée. C’est là une vision fort peu démocratique et républicaine (la chose publique (res publica), commune). On voit donc que la démarche de Barbalt ne brillait certainement pas par un souci de transparence et de clarté. Laisser entendre que les astrologues n’eurent pas à leur disposition, des millénaires durant, toutes les données nécessaires nous semble bien douteux L’astrologie est assimilable à une Loi donnée à une Société. On pense à la Révélation de la loi sur le Mont Sinai (Livre de l’Exode) C’est une loi qui est explicite, qui implique le recours à des signes visibles à l’oeil nu et non dans l’attente de quelque forme de transhumanisme technologique. Croit-on ainsi valider l’émergence d’une ‘astrologie moderne » en mettant en avant les nouvelles planétes, comme l’a cru un Jean-Pierre Nicola avec son systéme RET (englobant Uranus, Neptune et Pluton) en laissant de surcroit les astronomes baptiser à leur guise les nouveaux venus? C’est bien plutôt vers plus d’anthropologie que vers plus de cosmologie qu’il convient d’aller.

Jacques Halbronn Pierre Gassendi et le rejet de l'astrologie au milieu du XVIIIe siècle

Pierre Gassendi et le rejet de l'astrologie au milieu du XVIIIe siècle Publications de la BURA Bibliothèque Universitaire de Recherche Astrologique. Voilà plus de 40 ans, nous avons publié les Remarques astrologiques de Jean Baptiste Morin sur le commentaire du Centiloque de Ptolémée par Nicolas Bourdin ou le Fanal de l'astrologie. Introduction et notes de Jacques Halbronn RETZ, 1975 Si Gassendi (mort en 1655) est chronologiquement un homme du XVIIe siècle, force est de constater que c'est le siècle suivant -donc post mortem- qui façonnera sa stature de grand pourfendeur de l'astrologie , tout comme c'est le XVIIe siècle qui sacrera Nostradamus (mort en 1566) comme prophéte; Des gloires posthumes, ce qui fausse quelque peu la perception historique..C'est en 1737 que parait l'ouvrage de Joseph Bougerel Vie de Pieere Gassendi, que va commenter la même année; un certain Lavarde dans une [Lettre critique et historique à l'auteur de la vie de Pierre Gassendi Si son oeuvre fut essentiellement accessible en latin, elle n'en fut pas moins traduite en anglais en t1659 The vanity of judiciary astrology. Or Divination by the stars. Lately written in Latine, by that great schollar and mathematician the illustrious Petrus Gassendus; mathematical professor to the king of France. Translated into English by a person of quality. Mais déjà Mersenne en 1634 avait rendu en français sa réfutation (cf notre communication, Colloque de Digne, 1692) dans ses Préludes de l'harmonie universelle ou Questions curieuses utiles aux prédicateurs, aux théologiens etc . En ce sens, Gassendi est plus vraisemblable pour ses coups portés à l'astrologie par le ministre Colbert , crédité généralement, d'un tel rôle.(en 1666) et dont ignore ce que seon"'édit" reproche scientifiquement à l'Astrologie.. Et face à Gassendi on aim joindre un Jean Baptste Morin comme si l'issue du "duel" entre ces deux professeurs au Collége Royal fondé par François Ier; le sort de l'Astrologie avait été l'enjeu. (cf notre étude en 1975 sur cette polémique avec ses Remarques Astrologiques (Ed Retz) Encore en 1853 donc deux siècles après sa mort, (BNF 8° Ln27 8297) A.Martin curé du Brusquet &crira dans son Histoire de la vie et des écrits de Pierre Gassendi 1853, p. 287: " Le cabaliste Flud et l’astrologue Morin dont Gassendi avait démasqué et combattu les erreurs, voudront se venger de leur infériorité en attaquant les moeurs et les doctrines du philosophe ; Dans leurs libelles, ils le représentaient comme un athée,un sceptique, un dangereux apologiste d’Epicure.. Gassendi content d’avoir fait connaitre les absurdités et le ridicule des sciences cabalistiques et astrologiques et fier de la haute opinion que le public avait de son savoir et de sa vertu ne répondit que peu de choses à ses abominateurs, ses amis se chargèrent de confondre leur impudence"" Bibliographie: (cf notre étude Pierre Gassendi et l'astrologie judiciaire: approche bibliographique) et notre Introduction Bibliographique à l' étude de de l'astrologie française ... https://fr.scribd.com › document › Jacques-HALBRONN-I... Between Astrology and Copernicanism: Morin – Gassendi – Boulliau In: Early Science and Medicine par Robert Alan Hatch1 .Online Publication 18 Jan 2017 Thomas P.-F La philosophie de Gassendi, Paris, P. Félix Alcan, 1889