jeudi 21 juillet 2022

Jacques Halbronn Le malentendu Gauquelin et la confusion significateurs/prometteurs en astriologie

jacques Halbronn Le malentendu Gauquelin et la confusion significateurs/prometteurs en astrologie Le projet de Gauquelin -dans ses grandes lignes, tel qu’il se détermina dans son esprit dès la fin des années 40 consistait à prouver la validité des attributions mythologiques aux planétes du Septenaire en passant par l’Astrologie, d’où une corrélation assez remarquable – cerise sur le gâteau — entre signification des dites planétes et catégories socioprofessionnelles. Or, nous avons récemment montré que les astronomes avaient emprunté aux astrologues leurs associations des dieux et des signes zodiacaux pour les appliquer aux planétes. Quiproquo : les dieux en question servaient à préciser le rôle de chaque significateur, occupant un secteur fixe. Or, en accordant aux planétes des significations respectives, l’on transformait des significateurs en prometteurs, ce qui n’est pas sans rappeler la dialectique saussurienne des signifiants et des signifiés. Manilius dans son poéme Latin proposait, au Ier siècle de notre ère les correspondances suivantes: (Astronomicon; p. 136- 137 dans la Collection Bibliotheca Hermetica, dir. René Alleau, 1970): « Pallas protége le Bélier,, la déesse de Cythère (Vénus)le taureau, Apollon, les aimables Gémeaux, Vous présidez, Mercure à l »Ecrevisse (Cancer) et vous Jupiter , vous vous unissez à la mère des dieux pour gouverner le Lion. La Vierge avec son épi appartient de droit à Cérés et la balance à Vulcain qui l’a forgée, le scorpion belliqueux s’attache à Mars, Diane (Lune) protége le chasseur, moitié homme et moitié cheval (sagittaire centaure), Le Capricorne rétréci est attribué à Vesta. Le verseau, astre de Junon est opposé à celui de Jupiter; Neptune revendique au ciel les poissons comme originaires de son empire » (traduction Pingré) Un tel dispositif diffère singulièrement de celui que l’on trouve au siècle suivant dans la Tétrabible de Ptolémée avec le recours à uniquement 7 astres (dont les luminaires) et non 12. Si les dieux reconnus par la Tétrabible correspondent aux appellations planétaires de son temps, ce n’est nullement le cas chez Manilius dont certains dieux ne trouveront leur demeure qu’au XIXe siècle : Neptune, Vesta, Cérés, Junon, Pallas ( Minerve), Vulcain ayant été associé, à la fin du dit siècle, à un astre supposé se situer entre Mercure et le Soleil. En fait, la Tétrabible, oeuvre d’un astronome, enterrinait déjà une tel malentendu et il faut donc se situer en amont de cet ouvrage pour comprendre que le tableau des domiciles qui s’y trouve comportait, en son axe, les luminaires en tant que prometteurs et en son centre 4 divinités, Mars, Vénus, Mercure et Jupiter, qualifiant les 4 saisons, découpant l’écliptique ( les 12 signes ne faisant que subdiviser les saisons) Il ne convenait donc pas d’utiliser ces appellations au niveau des planétes alors que celles-ci visaient des secteurs de 90° Si Gauquelin avait pris conscience d’un tel glissement qui n’avait d’ailleurs aucune importance pour les astronomes, -on est dans le méta-langage- il ne se serait probablement pas lancé dans une telle entreprise. Le drame, c’est que par le biais des statistiques, Gauquelin (cf L’influence des astres, Ed Dauphin 1955) allait prétendument valider de telles attributions de 4 significateurs zodiacaux à 4 prometteurs planétaires. Gauquelin n’avait pas compris que des planétes devaient rester « neutres », en tant que curseurs et se contenter de pointer des significateurs, à mesure qu’elles passaient sur leurs territoires respectifs! Nous nous trouvons donc en quelque sorte obligés de rejeter l’ensemble des résultats Gauquelin batis sur des bases épistémomologiquement fausses et ce d’autant plus que ce sont les astronomes qui ont provoqué une telle confusion, tant leur instrumentalisation de l’astrologie était sans importance et d’autant plus que pour l’astrologie antique la mythologie servait à illustrer et baliser le parcours des curseurs qu’étaient les luminaires (voire l’Ascendant) et nullement à qualifier les dits curseurs puisque ceux ci par leur mobilité se comportaient comme des caméléons, passant successivement par 4 tonalités correspondant aux 4 divinités évoquées. Bien pis , Gauquelin, en s’intéressant à Saturne, mettait dans le même sac 3 significateurs et un curseur. En effet, Saturne aura été intégré dans le dispositif des domiciles pour faire pendant aux luminaires, dans les signes opposés et c’est bel et bien Saturne qui est le super curseur, avec son cycle de 28 ans, soit 4 x 7 ans.. Dans l’esprit de Gauquelin, tout se passe comme si une planéte était à la fois prometteur (curseur) et signficateur(ce qui explique bien le sens du mot « signe ») sans chercher à qualifier les secteurs/maisons traversés. On retrouve là une certaine désinvolture que nous avions signalé chez André Barbault, polarisé sur les seules planétes sans considération pour les secteurs occupés lors des configurations étudiées. En la même années 1955, Barbault publiait une Défense et Illustrations de l’Astrologie (Grasset) où il traitait notamment du cycle Saturne-Neptune. c JHB 21 07 22

jacques Halbronn Méthodologie. Le chercheur doit s'appuyer sur des ...

iPierre Brind'amour nostradamus et l'astrologie .Archives 1991