Etudes de Critique biblique, astrologique nostradamiquej et linguistique.
mercredi 29 décembre 2021
jacques Halbronn Pour une astrologie S/S Soleil Saturne. Anthropocosmologie.
jacques halbronn Pour une astrologie S/S Soleil -Saturne. Athropocosmologie
Pour nous l'astrologie se constitue autour de deux astres, le Soleil au prime du cycle de 4 saisons- ce qui est du à l'inclinaison de l'axe de la Terre- et Saturne. L'erreur aura été d'accorder trop d'importance au cyce soli-lunaire, ce qui aura conduit à une diviion en 12 secteurs (signes, constellations, maisons). En fait, la division en 4 doit absolument prévaloir et c'est ce qui permet de diviser le cycle de Saturne en 4 périodes de 7 ans. C'"est là toute la base de l'anthropocosmologie, le Soleil représentant la Terre ce qui a donné le géocentrisme puis 'héliocetrisme-et Saturne représentant le temps cosmique (dans le monde grec, Saturne se dit Kronos et Kosmos signifie Ordre) On dira que le soleil et Saturne se placent aux deux éxtrémités, comme cela ressort, dans la Tétrabible, du dispositif des maitrises planétaires, les deux astre se faisant face. Il est clair qu'il faut laisser de côté les planétes au delà de Saturne dont l'usage aura fait perdre de vue le rôle central de Saturne. Le nombre 7 n'est pas important, comme on pourrait le croire, au "Septénaire" qui a marqué les jours de la semaine mais bien à la division par 4 du cycle de Saturbe mais aussi de celui de la Lune qui fait écho structurellement à Saturne.
On aura compris qu'il faut savoir "lire notre systéme solaire, le déchiffrer, le décrypter, le décoder au lieu de le prendre au premie degré, à l'état "brut". En fait, le cycle doit être divisé en deux moitiés égale de 15 ans environ car à mi parcours, c'est un nouveau demi-cycle qui commence car selon nous, il y a un axe équinoxial et un axe solsticial, ce qui fait qu'il n'y a pas de différence entre les deux hémisphères de notre globe terrsestre. Et bien entendu, il importe de distinguer entres les phases équinoxiales et solsticiale.
Nous sommes arrivés à la conclusion que chaque demi cycle de 15 ans commençait avec le passage de Saturne sur l'axe solstical (0° cancer/0° capricorne), le solstice est la conception et l'équinoxe la naissance. En ce sens, il est absurde de faire correspondre la Nativité, la naissance avec un point solsticial (comme le 25 décembre de la Noël). Le solstice, c'est l'Annociation, le projet et o son incarnation. Comme dit l'Ecclésiaste, il y a un temps pour chaque chose et l'astrologie s.S permet de trouver le bon "timing".Il serait bon que les calendriers électoraux s'articulent sur le raport Saturne-Soleil. Mais que l'on ne s'y trompe pas, il ne 'agit pas ici des aspects du soleil à Saturne, comme nous le pensions il y a 40 ans (Clefs pour l'astrologie, Astrologie sensorielle, en 1976) mais de la conjonction de Saturne tous les sept ans avec les axes saisonniers donc à caractère solaire.
Au début d'une période de 15 ans, c'est la fin d'une ère et le début d'une nouvelle embryonaire. Le moment du passage de Saturne sur l'"une des étoiles associées aux axes- et ces étoiles changent au rythme de la précession des équinoxes est un temps fort, l'annonce d'un changement en cours mais ce n'est qu' à l'approche de la conjonction de Sature avec l'axe équinoxial, que l'accouchement se fera. On connait la formule "la montagne a accouché d'une souris", ce qui montre l'enjeu du passage de la phase solsticiale à la phase équinoxiale. Et bien entedu, la fin de la phase équinoxiale correspond à la mort suivie d'une renaissance puisque cela coincide aussi avec le début d'une nouvelle phase solsticiale.
Il y a là toute une politique de la Cité pafaitement transparente et cohérente et l'on sait à quel point lorsque l'astroogie se sert de façon confuse des données astronomiques, cela donne quelque chose d'immangeable comme lorsque l'on veut manger une banane avec sa peau.
JHB 29 12 21
Jacques Halbronn A propose de l'astrologie dans la République de Bodin. Surnature et Surhumanité
Jacques Halbronn A propos de l'astrologie dans la République de Bodin.Surnature et Surhumanité/
Nous avions depuis longtemps repéré l'intérêt que Jean Bodin avait manifesté dans certains chapitres de sa République pour les rapports entre le mouvement des astres et le cours des Républiques mais nous n'étions pas remonté jusqu'à Machiavel. (cf Simone Goyard-Fabre : Jean Bodin et le droit de la république, Paris, PUF, 1989, pp. 208 et seq, Anthony Parel Prolémée et le chapitre 25 du Prince in L'Enjeu Machiavel dir. G? Sfez et %/ Senellart Collége International de philosophie PUF, 2001Anthony J. Parel The Machiavellian Cosmos, Yale University Press 1992 Simone Goyad Fabre écrit "Déjà chez Platon, l'astrologie en établissant les conjonctions entre planètes et les événements du monde (expliquait) le cours des républiques" Double référence astrologique et musicologique. Simone Goyard Fabre rappelle que pour nombre d'auteurs anciens "l'astrologie est le principe de la science:" sans oublier la numérologie. (p. 211)
Ce que nous contesterons, c'est la référence à la Nature car, pour nous, l'astrologie ne reléve pas de la Nature mais de la "Sur-nature", c'est à dire qu'elle obéit à un agencement à caractère anthropomorphique. Si elle nous parle de la Cité, c'est parce qu'elle a été mise en place spécifiquement dans ce but par une pensée humaine ou si l'on préfére surhumaine, ce qui ne saurait sé réduire ni à une Nature première ni à un Dieu premier et en même temps l'on se situe dans une dimension supérieure à ce qui est à la portée de notre présente humanité laquelle ne fait pour l'heure que s'en rapprocher encore d'assez loin.
Si l'on se référe, à présent, à la pensée astrologique contemporaine, l'on ne peut que relever qu'elle se sera sensiblement éloignée d'une telle perspective. Il importe donc actuellement de rapprocher l'astrologie de la pensée "politique" d'un Bodin et avant lui d'un Machiavel (cf le chapitre XXV du Prince). C'est ce à quoi nous pensons être largement parvenus, en précisant que la référence à la "Nature" nous apparait comme une fausse piste, ce qui exige d'élaborer une nouvelle théologie.(cf Nicholas Campion, POLITICAL COSMOLOGY IN THE RENAISSANCE Bodin, Kepler and the Reform of Astrology Nicholas Campion Paper delivered to the Inspiration of Astronomical Phenomena (INSAP II) conference, Malta, January 1999. En ce qui concerne Pierre d'Aiiy et sa prophétie pour 1789, (cf Jacques Halbronn, L'Exgése prophétique de ka Révolution sous la Monarchie de juillet Actes du Colloque International Prophétisme et politique Politica Hermetica, 1993, n° 8 1994. sur le recyclage des échéances!,=)
JHB 29 12 21
jacques halbronn Retour sur l’ouvrage de Daniel Ruzo, Le testament de Nostradamus, Ed du Rocher, 1982. Sur la piste des contrefaçons.
Cet ouvrage paru en espagnol, dès 1975, sera accessible en français en 1975 aux éditions du Rocher lesquelles venaient de publier l’ouvrage de Jean-Charles de Fontbrune. Nous en avons un exemplaire dédicacé par l’auteur, dix ans plus tard, à Salon de ProvencE. lors d’un Colloque Nostradamis où nous étions intervenu. Il nous a semble intéressant de revenir 40 ans après sa publication français quant à son impact sur les travaux de Chomarat, Benazra, Brind’amour (1995) et Guinard (2021), ces deux derniers étant décédés tout comme Ruzo.(1991)
Ruzo avait constitué une bibliothèque de « nostradamica » tout à fait remarquable dont nous avions profité dans nos Documents inexploités sur le phénoméne Nostradamus, en ce qui concerne les Présages Merveilleux pour 1557, dont il avait d’ailleurs intégré des photos dans son « Testament de Nostradamus) mettant en face à face les deux épitres à Henri iI. celle authentique de 1556 et la fausse antidatée pour 1558. On retrouve le mot ‘ébloui’ sur les deux pages reproduites.: du tout esblouy » et « perpétuellement esblouy ». »
La collection fit l’objet d’une vente aux enchères mais une pièce manque actuellement, datée de 1588 et ne se référant en son titre qu’à « quatre centuries ». On en a une description (p. 158, numéro 47)mais cela ne suffit pas à nos exigences. L’exemplaire ne comporte que 49 quatrains à la IVe Centurie. Cette édition se situerait donc entre une édition à 300 quatrains, non localisée et une édition à 353 quatrains antidatée, à l’enseigne de Macé Bonhomme, Lyon, 1555. Cela indique selon nous que l’édition Macé Bonhomme ne saurait être antérieure à 1588 meme si les bibliographies préférent parler de quatrains « manquants »par rapport à une « première » édition 1555. Quant à l’édition à 3 centuries dont nous supposons l’existence préalable, elle doit avoir précédé de peu cette édition augmentée de 49 quatrains,puisque selon nous, l’unité centurique était de paquets de 3 centuries comme en témoigne le second volet affichant, bel et bien, quant à lui, tro lis centuries, VIII, IX et X.. sans parler de l’insistance au titre de diverses éditions du premier voler à la présence de « trois centuries »
Quant à Ruzo, décédé au lendemain de la publication des bibliographies de Chomarat et de Benazra -1989-1990) qui lui rendaient hommage et reprenaient ses travaux, la thèse de premières éditions centuriques antidatées pour être parue du vivant de Nostradamus ou peu après sa mort, soit sur les années 1555 à 1568) ne semble pas avoir lui être venue à l’esprit.(cf pp. 346 et seq) En revanche, Ruzo avait bien signalé sous le titre d’apocryphes des contrefaçons des almanachs de Nostradamus (p. 343, 1562 , n° 9) ; il note’Les treize quatrains qui se trouvent dans cet almanach ne sont pas ceux qui correspondent à l’année 1563/Il s’agit des quatrains suivants dont on a, en outre, modifié l’ordre des vers » SI l’on examine à nouveau le dossier iconographique intercalé entre les p. 286 et 287, l’on doit s’arrêter cette fois deux documents qui sont en vis à vis: à savoir l’édition Macé Bonhomme 1555 et la Pronostication nouvelle & prédiction portenteuse pour l’an 1555. (Lyon, Jean Brotot) et considérer les vignettes des deux pages de titre ainsi reproduites.
Les deux vignettes présentent à coup sûr des similitudes avec un personnage assis, vêtu identiquement, avec devant lui, des instruments astronomiques et une fenêtre ouverte sur les luminaires. La vignette de la Prognostication est entourée d’une frise zodiacale qui ne figure pas dans l’édition Macé Bonhomme datée de la même année 1555. En outre, la vignette de la dite Prognostication comporte en blason, en bas, à gauche, sur trois niveaux, M. DE/Nostre/Dame, ce qui ne figure pas non plus dans l’édition censée lui être contemporaine des « Prophéties ». Quant au titre, dans la Prognostication, l’on y décline les qualirés de « maistre Michel Nostradamus « docteur en médecine de Salon de Craux en Provence » alors que les Prophéties se contentent d’un « M. Michel Nostradamus » sans aucune autre précision, comme si le personnage était déjà bien assez connu. Or, la vignette des Prophéties Macé Bonhomme se retrouve dans l’almanach apocryphe signalé par Ruzo, que Chomarat reproduit en 1989 mais que Ruzo fâcheusement n’illustre pas. Il serait alors apparu clairement la parenté entre les vignettes Macé Bonhomme 1555 et Barbe Regnault 1562, décrit par Ruzo par ailleurs (cf supra) Nous avons déjà expliqué qu’il s’agit là d’une bévue des faussaires trompés par des faussaires les ayant précédé un quart de siècle auparavant. Ils ne se sont pas assez méfiés et ont adopté la mauvaise vignette pour les éditions 1555 Macé Bonhomme et 1557 Antoine du Rosne, sans oublier la vignette de la fausse édition de la Paraphrase de Galien sur l’exortation de Ménodote; dont la traduction est ainsi attribuée à Nostradamus, d’où la présence de la dite vignette, ce qui peut sembler étrange pour honorer un traducteur. On peut se demander s’il n’y a pas eu confusion et si la vignette de la paraphrase n’avait pas été prise du faux almanach pour représenter Galien et non Nostradamus et si, par inadvertance, l’on n’aurait pas cru que la vignette représentait Nostradamus, ce qui était d’ailleurs le cas et dès lors, le choix par les faussaires d’Antoine du Rosne, imprimeur, en tant que libraire éditeur des Prophéties ne viendrait pas justement de ce qu’il aurait publié en 1557 la dite Paraphrase, traduite par Nostradamus.
Tout se passe comme si Ruzo avait fourni des pièces dans le dit dossier de fac similés à l’intention des chercheurs et au vrai, cela nous aura spécialement impacté.
JHB 29 12 21
Jacques Halbronn sur le numéro spécial " L'Astrologie" paru dans la revue La Tour Saint Jacques en 1956
A 30 ans de distance, 1956 et 1985 quelle image de l’astrologie ressortait de ces deux collectifs. Ce qui frappe, c’est le fait qu’en 1956, les textes dus à des universitaires sont en majorité alors que trente ans plus tard, le milieu astrologique semble s’être replié sur lui-même au vu du profils des auteurs. Qu’on en juge; Marie Madeleine Davy, François Secret, Serge Hutin, Wilhelm Knappich, Jacques Hartlaub, Jean Porte, Michel Gauquelin. Une exception: André Barbault et son « Bilan de l’astrologie » Il y est question de deux écoles, la « symboliste » et la « physiciste. Selon nous, un tel clivage suppose que sur le contenu du savoir astrologique, il n’y aurait pas matière à débat et que seules les grilles d’explication des fondements de l’astrologie distingueraient les uns et les autres/
A contrario dans le numéro de « Questions de » de Marc de Smedt, la liste des intervenants est plutot inversée et les universitaires l’exception: les astrologues y sont sur-représentés: Yves Lenoble, Yves Christiaen, Daniéle Rousseau, Paul Cissou, Max Duval, Jean Carigand, Daniel Giraud, Pierre Delebarre. Didier Racaud. Françoise Fouchou Lapeyrade, Christian Lazaridés, André Savoret, Robert Ambelain. Comme en 1956, le nom de Robert Amadou est avancé dans ce numéro de 1985 lequel confirme le profil des contributeurs. Nous diagnostiquons un repli du milieu astrologique sur lui même et l’on note l’absence d’un Michel Gauquelin.
L’article de Barbault, en 1956, s’extasie sur les résultats Gauquelin, publiés l’année précédente (1955) sous le titre L’Influence des astres, alors axés sur trois planétes, Mars, jupîter et Saturne, en ce que cela recoupait étonnamment la tradition astrologique au niveau symbolique. Pour Barbault, de telles statistiques validaient l’astrologie dans son ensemble alors qu’elles ne couvraient, en tout état de cause, que le dispositif des maisons et non celui des signes. Avec le recul d’une bonne soixantaine d’années, la perplexité est recommandée. On peut certes songer à la triade chère à Georges Dumézil, en rapport avec l’organisation sociale des castes. Mais pour notre part, nous sommes en faveur d’une astrologie solaro-saturnienne, d’une anthropocosmologie avec d’une part le cycle des saisons propres à notre terre et à notre humanité, fonction du Soleil, et d’autre par, un cycle saturnien découpé en phases de 7 ans par son passage sur les axes équinoxiaux et solsticiaux, relayés par les étoiles fixes situés au sein de la bande zodiacale (autour de l’écliptique). Même si Jean Pierre Nicola englobera ces trois planétes, quelques années plus tard dans son RET, comme correspondant au stade « E » ( pour Existence) avec les trois transsaturniennes (Uranus, Neptune et Pluton) pour le stade T( pour transcendance), nous n’adhérons plus à une telle triade, entre temps portée à 5 facteurs par Gauquelin, avec addition de deux féminins,la Lune et de Vénus car nous pensons qu’il existe une frontière entre Jupiter et Saturne, entre le 6 et le 7. Pour nous, Saturne n’a pas le même statut astrologique que Jupiter, il est un prometteur et non un significateur (ce que sont également les signes zodiacaux). En tout état de cause, l’astrologie est porteuse d’une typologie diachronique et non synchronique, c’est à dire d’une succession d’états psychiques et non d’une caractérologie socio-professionnelle. C’est dire à quel point, les travaux Gauquelin, qui ignorent le cycle saisonnier- ne sont pas en mesure de valider notre astrologie solaro-saturnienne. Quelque part, ce que tentait de réaliser Gauquelin (décédé en 1991), c’était tout de même une certaine validation du thème natal (horoscope) et en cela sa « néo-astrologie » ne pouvait qu’être bien accueillie à ce titre et c’est bien en ce sen que Barbault s’en félicité. Gauquelin serait le grand réformateur du thème natal encore qu’il n’ait guère fait école dans ce sens, la pratique actuelle du thème natal ne se limitant pas aux maisons. Or, c’est bien là que l’on aurait du instaurer une frontière en laissant la problématique zodiacale à l’astrologie mondiale, prévisionnelle. Mais paradoxalement, André Barbault aura jugé bon de ne pas tenir compte du positionnement des conjonctions planétaires sur le Zodiaque, préférant, dans le sens de Kepler, se centrer sur les seules relations entre planétes si bien qu’entre Gauquelin et Barbault, le Zodiaque nous apparait comme le dindon de la farce, validé ni par l’un ni par l’autre.
JHB 28 12 21
Jacques Halbronn Le renouveau symbolique de l'astrologie par le Tarot (2009)
ASTERCENTER - articoli internazionali
Le renouveau symbolique de l'astrologie par le Tarot
par Jacques Halbronn
Un peu comme pour les Centuries de Nostradamus, les astrologues ont des sentiments partagés par rapport au (jeu de) Tarot- cher à Alejandro Jodorowsky, et ne savent pas/plus très bien, si c'est, comme on dit, du lard ou du cochon, et notamment ce qu'il y a d'astrologique dans cet ensemble de lames et d'arcanes pittoresques - dont notamment les 22 images qui souvent, malgré tout, s'infiltrent parfois dans la consultation astrologique d'un Gilles Verneret (voir notre entretien sur teleprovidence) ou d'une Patricia Zeidan, amatrice du tarot aztéque.(entretien à paraitre sur teleprovidence.com), d'un Claude Rubel, éléve de Colette Sylvestre. Il existe de fait diverses formes de tarots, de par le monde, et Christine Maurelle a publié un Tarot des Animaux, Marie Delclos le Grand Livre du Tarot Chinois sans parler de Carole Sédillot experte en tarot comme en astrologie.
Le tarot, il est vrai, est autrement plus parlant que les douze maisons astrologiques (cf nos Recheches sur l'Histoire du Tarot et de l'Astrologie, in Etteilla, L'asrtrologie du Livre de Toth, Paris, La Grande Conjonction-Trédaniel, 1993), privées de toute iconographie,à la différence du Zodiaque, comme les arrondissements de Paris ont perdu leurs noms d'origine, le XIIIe par exemple ayant été appelé au XIXe siècle, sous Napoléon III, l'arrondissement des Gobelins. Il arrive ainsi que les images disparaissent (cf notre exposition à la BNF, Astrologie et Prophétie. Merveilles sans images, Paris, BNF, 1994). Que penser donc de la double pratique de l'astrologie et du Tarot, somme toute assez fréquente, en pratique, dans les cabinets d'astrologie tout comme l'astrologie a sa place dans l'arsenal des "cartomanciens"?
La première question qu'il faut se poser est celle de sa structure et de son message global avant de passer au niveau de son usage pour des cas particuliers. Il n'est pas certain que les 22 arcanes constituent un ensemble homogéne. Dans nos Mathématiques Divinatoires, Paris, La Grande Conjonction-Trédaniel, 1983, nous avions sélectionné dix arcanes sur 22, créant ainsi ce que nous avions alors appelé le "tarot sephirotique" (il y a 10 Séphiroth dans la Kabbale). NOus avons montré que les deux arcanes dont la somme totalisait 22 constituaient autant de couples: 6 et 16, 7 et 15, 8 et 14, 9 et 13, 10 et 12 et, cas particulier, 11 avec 22 (2 fois 11). On notera que nous n'avions retenu ni le soleil, la lune ou l'étoile, ni l'empereur et l'impératrice ou le pape et la papesse.
Par la suite, au début des années Quatre Vingt Dix, nous avons découvert l'emprunt que le tarot avait effectué à des vignettes astrologiques représentant les 12 maisons (cf Recherches sur l'Histoire du Tarot, op. cit), comme la Maison VIII de la mort ou la maison VII du mariage (L'Amoureux), une iconographie qui a finalement disparu de la littérature astrologique mais a survécu, peu ou prou, par le biais du Tarot.
Plus tard, encore, nous avons rapproché le Tarot d'une autre série de 12 vignettes, concernant les activités humaines en liaison avec les douze mois de l'année (dont on sait qu'ils sont à cheval sur deux signes zodiacaux. Avant la réforme grégorienne de 1582, le changement de signe se faisait le 10 du mois. Il y eut ensuite un décalage de 10 jours et désormais cela s'opère donc autour du 20 de chaque mois). C'est ainsi que nous avons pu rapprocher (voir nos textes sur le site Encyclopaedia Hermetica, ramkat.free.fr et notamment concernant les Hieroglyphica d'Orus Apollo, traduits par Nostradamus) le Bateleur du signe du Verseau. La première arcane du Tarot correspondrait en fait au début de l'année civile. Et le signe du verseau commençait auparavant vers le 10 janvier. Si l'on resitue le signe du verseau dans les représentations traditionnelles des mois - que l'on trouve notamment sur les cathédrales- on note que dans les deux cas il y a une table sur laquelle sont posés divers ustensiles servant à manger et à boire. On sait que le verseau est assimilé à Ganyméde, l'échanson des dieux, celui qui servait justement à leur table.
Nous avons par la suite effectué d'autres découvertes comme le lien entre le Pendu et la Roue de Fortune. On observe que le pendu n'est en fait qu'un des personnages de la roue de fortune puisque sur cette roue certains d'entre eux ont la tête en bas.
Ajoutons qu'à l'évidence, le tarot a emprunté aux quatre vertus cardinales: la force (fortitude, c'est à dire courage), la tempérance, la justice, oubliant la Prudence, que certains ont rapproché ....du Pendu! Il s'agit là encore d'un autre corpus iconographique. On notera que la Force correspond au Lion.(arcane XI) L'on peut se demander si les 4 signes fixes ne seraient pas associés respectivement aux dites vertus comme le signe du verseau avec la tempérance représentée dans le Tarot sous la forme d'un verseur d'eau..(Arcane XIV). Reste la Justice (arcane VIII) qui correspondrait soit au taureau soit à l'aigle. Rappelons que l'arcane 21 Le Monde comporte ces quatre composantes que l'on retrouve avec le sphinx. Or l'aigle se trouve ailleurs, chez l'empereur(lame IV) et chez l'impératrice (lame 3). On ne peut que constater que ces trois lames se ressemblent énormément, avec notamment les deux personnages féminins assis dans une même posture que sont l'Impératrice et la Justice. Quant au taureau, on pourrait le retrouver dans l'arcane XV, Le Diable, avec ses personnages cornus. En tout cas, l'on notera que les 3 vertus représentées constituent une progression: 8-11-14..
Etant donné que le Zodiaque comporte ces 4 "Hayoth" - que l'on retrouve dans le Livre d'Ezéchiel -, l'on notera qu'il est donc marqué par un certain syncrétisme, la référence aux mois de l'année n'étant pas la seule source du Zodiaque. Le rapport avec les saisons pourrait avoir été le suivant: pourquoi la tempérance en HIver, ( verseau)sinon parce qu'il faut consommer avec modération, que l'on y fait bombance? La force, c'est à dire le courage sera en Eté car il faut supporter et travailler en subissant le soleil. La justice à l'automne (L'aigle est associé traditionnellement au scorpion et la balance (de la justice) est le premier signe de cette saison) parce qu'il faut introduire un ordre social (Jupiter maitre du sagittaire est aussi un juge à l'instar du roi Salomon).Quant à la Prudence, elle correspondrait au printemps parce qu'il faut craindre les débordements de cette renaissance. On aura compris que les vertus font sens dans un contexte où elles se révélent nécessaires.
On a déjà (voire Grande Conjonction) signalé le contresens consistant à assimiler le feu au soleil ou à l'Eté. C'est au contraire, en hiver, que l'on a besoin de feu. Le feu représente l'absence du soleil, comme dirait Jean Carteret. (voir notre entretien avec Dominique Orés-Taar, sur teleprovidence.hebdo).. C'est ainsi que le "sec" correspond à l'Hiver et non à l'Eté: c'est en hiver, en effet, que l'on consomme de la viande séchée, des fruits secs et en Eté que l'on a besoin d'humidité.....L'erreur consisterait à se mettre non pas à la place des sociétés humaines mais des saisons.Or, ce qui importe, c'est la signification, l'usage, que nos ancêtres leur ont assigné en tant que marqueurs de temps, dans les deux sens du mot, en français, le temps qu'il est et le temps qu'il fait.
Grâce au tarot, nous pensons que nous pourrions ressourcer le savoir astrologique qui ne nous est parenu que de façon incompléte et lacunaire. Il importe de remplacer les 12 signes par les 12 représentations de l'année et non plus par des motifs extraits de telles scénes. Le bateleur devient ainsi le nouveau signe du verseau et sur son établi, figure en effet une cruche, ce qui a donné l'amphore qui symbolise le signe d'Aquarius. Quant aux 12 maisons astrologiques dépourvues de dessins, il importe de les rétablir en se servant des anciennes représentations dont plusieurs sont reprises, on l'a vu, dans le Tarot.
Visiblement, le Tarot a récupéré des données prises aux mois de l'année (et donc indirectement aux signes du zodiaque) et aux maisons voire aux planétes (soleil, lune, étoile). En dépit de ses manques, le Tarot est susceptible de ressourcer l'astrologie en l'invitant à renouer avec un ensemble dont la dite astrologie ne dipose plus que d'une partie, notamment du fait qu'elle se sert de ce que les astronomes en ont gardé au lieu de remonter plus en amont.
Inversement, il ne nous semble pas que le Tarot, en tant que tel, constitue un ensemble cohérent et d'un seul tenant. On dira qu'il puise aux mêmes sources que l'Astrologie -ou plutôt dans certaines compilations - et que par certains côtés, il nous permet de mieux identifier celles-ci au regard de l'Astrologie, accédant ainsi à une proto-astrologie, mieux fondée anthropologiquement - et donc épistémologiquement - que la forme qui nous est actuellement familière.
En conclusion, nous dirons que le Zodiaque, les Maisons, le Tarot, sont issus d'un livre englobant diverses séries de significations et auquel il a été emprunté partiellement. Un tel document a parfois été en partie reconstitué sous la fome de plusieurs "roues" - emboitées les unes dans les autres; On pourrait ainsi parler d'une sorte de bibliothèque iconographique qui aura inspiré diverses traditions qui ont toutes quelque vocation divinatoire. .
Certaines bonnes âmes proposeront évidemment d'intégrer notre systéme dans leur pratique astrologique ordinaire, selon un processus d'accumulation. Pourquoi pas à condition de placer le systéme en tant que cadre de référence coiffant les procédés des uns et des autres, ce qui aurait pour effet de parvenir à une unfication qui est de mise en ces temps de conjonction qui valent sur tous les plans, y compris au niveau de la recherche.
07. O1. 09
Jacques Halbronn
(Conseil Supérieur de l'Astrologie Française, CSAF)
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