Etudes de Critique biblique, astrologique nostradamiquej et linguistique.
samedi 30 juillet 2022
Jacques Halbronn Sur l'astrologie humaniste selon Alex Ruperti
jacques halbronn Sur l’astrologie Humaniste selon Alex Ruperti
En 1981 parait aux Ed. du Rocher la traduction d’un ouvrage de Ruperti sous le titre « Les cycles du devenir ». Cinq ans plus tôt, nous avions fait paraite dans la Collection « Clefs pour », le volume sur l’Astrologie. La comparaison entre ces deux publications met en scéne un débat autour du « thème natal », essentiel pour Ruperti, né en 1913 et son maitre Rudhyar et tout à fait dispensable pour le jeune Halbronn. Les deux hommes se connaissant puisqu’en 1974, ils avaient suscité le Congrès de Paris de l’International Society for Astrological Research -(ISAR) présidée par Julienne Mullette- Sturm. Ruperti naquit en 1913, Halbronn, en 1947. Sur la quatrième de couverture des Cycles du devenir, on lit que l’astrologie doit ‘aider l’individu à comprendre et à développer le potentiel constitué par le thème de naissance » alors que sur la 4e de couverture des Clefs, parues 5 ans plus tôt, le thème natal est désigné comme ce dont l’astrologie doit impérativement se délester.
Pour Ruperti, l’astrologie doit répondre à la demande d’individuation, ce serait sa fonction, sa mission qui s’inscrit dans une problématique de psychologie personnelle, marquée par des enjeux karmiques proches d’Alice Bailey, première éditrice de Dane Rudhyar. Pour Halbronn, seuls les cycles collectifs importent et peuvent valider l’astrologie, ce qui va dans le sens des recherches d’André Barbault. (Les astres et l’Histoire, 1967) Par la suite, Halbronn, ira jusqu’à affirmer qu’un seul cycle planétaire, celui de Saturne suffit à organiser le discours astrologique (cf L’astrologie selon Saturne, 1994) alors que Ruperti entend mobiliser toutes les planétes, déjà constitutives du thème natal. On pense à l’opposition entre polythéisme et monothéisme.
Pour Ruperti, la complexité du thème et la combinatoire des cycles est la garantie de l’individualité, aucun thème n’étant réductible à un autre mais pour Halbronn, une telle complexité rend l’astrologie insaisissable au regard de l’exigence scientifique, ce qui rejoint peu ou prou la démarche statistique d’un Michel Gauquelin (né en 1928). Pour Gauquelin, qui ne prend en compte que le mouvement diurne, un individu dépend d’une seule planéte- se levant ou culminant- et cette planéte se retrouve, en toute probabilité, au sein d’une même profession. On est bien loin d’un individualisme à la Rudhyar (né en France, Chenevière). Pour Ruperti, le fait d’utiliser un même schéma pour plusieurs personnes reviendrait à supposer que ces personnes seraient comparables et vivraient certains événements de façon ‘ »répétitive », ce qui serait le cas si l’on ne se servait que d’un seul cycle planétaire tout au long d’une vie. On voit donc à quel point l’astrologie de Ruperti est marquée par une certaine philosophie voire une théosophie. Pour Ruperti, l’astrologie aurait vocation à nous protéger contre un certain conditionnement imposé par la Société, elle servirait donc, en quelque sorte, à se déconditionner en lui substituant un conditionnement astral bien plus respectueux de notre personnalité. L’influence orientale est ici assez manifeste.
Quarante ans plus tard, la méthode préconisée par Halbronn n’a toujours pas emporté la conviction des milieux astrologiques et l’astrologie mondiale d’un barbault n’aura pas non plus convaincu, laissant le champ libre à l’astrologie du thème natal, ce à quoi préparent les diverses écoles d’astrologie. En revanche, il y a tout un pan du public qui continue à adhérer au « signe » natal avec ses 12 possibilités, déterminées par le seul passage du Soleil à travers le Zodiaque et il semble bien que l’obsession d’un destin individuel ne soit pas si prégnante que l’on voudrait nous le faire croire. En fait, Halbronn irait dans le sens de cette astrologie articulée sur un seul curseur astral et un nombre limité de phases, même s’il n’accorde pas d’importance à la date de naissance puisque chaque phase est vécue collectivement. Mais au lieu de structurer le parcours du Soleil en 12 variations, Halbronn se limite aux 4 saisons, qui sont la matrice du Zodiaque et au lieu de se baser sur le cycle du Soleil à travers les saisons, il se sert d’un autre curseur 30 fois plus lent, à savoir Saturne.
JHB 29 07 22
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