lundi 27 mai 2024

jacques halbronn Réflexions autour de l'Historique des éditions des Prophéties de Nostradamus (1555- 1615) de Patrice Guinard .

jacques halbronn Réflexions autour de l'Historique des éditions des Prophéties de nostradamus (1555-1615) de Patrice Guinard( Revue française d'histoire du Livre, n°129, 2008) L'auteur de l'Historique est interpellé par l'existence d'éditions "tronquées"et il propose l'explication suivante (p. 43)" Certes, Nostradamus a volontairement "tronqué" son texte (septiéme centurie incompléte) (..)afin de rendre moins aisées les analyses des sceptiques; C'est une architectonique partielle, ouverte à toutes les dénégations hasardeuses, que le prophéte salonais a décidé de construire en rempart contre ses détracteurs et en prévention contre toute tentative de contrefaçon ultérieure. Car, autrement, il n'y aurait aucune raison d'imaginer des centuries incomplétes dont l'organisation serait précisément en contradiction avec les mentions apposées (..) Ce scénario me semble être l'éclaircissement majeur à l'aporie sur laquelle se sont échinés nombre de commentateurs" (..) Et la probabilité est quasi nulle pour que de supposés faussaires imaginent une telle organisation et surtout pour qu'ils puissent en reproduite les articulations d'une édition à l'autre" (" A parté en guise d'épilogue") Guinard nous déclare donc que son "scénario" est le plus vraisemblable. Il nous revient d'en proposer un autre. Dans notre communication de 1997 lors du Colloque "Prophétes et prophéties" (Actes parus aux presses de l'Ecole Normale Supérieure), nous signalions la présence insolite du quatrain 46 de la IVe Centurie, figurant dans la prétendue toute première édition (macé Bonhomme, Lyon, 1555), laquelle Centurie est justement celle qui est "incompléte"(.http://nostredame.chez-alice.fr/nhalb102.html) mais qui aurait été "complétée" dans les éditions Antoine du Rosne (1557) pour donner un ensemble de six centuries, mais cet ensemble, à son tour, affublé d'une septiéme centurie, également déclarée "incompléte". Mais, comme dirait Guinard, suivant sa démarche apologétique - tout va très bien madame la marquise - tout était prévu. RAS. Guinard, on l'a vu, concluait que " la probabilité est quasi nulle pour que de supposés faussaires imaginent une telle organisation". Pourtant, si l'on admet que le premier état des Centuries, dont on ne dispose pas d'exemplaire, et qui devait être de 3 centuries, aura ensuite été instrumentalisé pour se voir doté d'additions ou éventuellement avec des quatrains modifiés, il n'est plus question d'un plan de départ mais bien d'une succession de circonstances, de conjonctures, d'un raccommodage, ne faisant sens que par rapport à une actualité immédiate, celle de la Ligue, avec notamment le départ de Paris d'Henri III pour les environs de Tours, ce qui est le thème de IV, 46., au lendemain de l'assassinat du Duc de Guise (1588). On est face au chantier, au brouillon des Centuries qui se constitue en l'espace de quelques années et en l'absence des centuries VIII-X pourtant censées parues, selon l'historique de Guinard, 20 ans plus tôt, en 1568, lequel n'explique pas qu'on ne les ait point republiées alors avec l'epitre de 1558 (peu avant sa mort en tournoi) à Henri II. Mais revenons à l'édition Macé Bonhomme 1555 qui a été retrouvée dans les années 1980 (par Benazra). On peut se demander pourquoi cette éditions est à 353 quatrains mais Guinard nous a donné son scénario visant à égarer les détracteurs. Force est de constater le contraste entre le peu d'éditions différentes des années 1550 et le grand nombre de variantes des années 1580.Pourtant, cela se conçoit fort bien. les faussaires et les libraires qui sont de méche et qui les emploient, avec des motivations, des mobiles politiques évidents, n'allaient pas se fatiguer à reproduire in extenso sous forme antidatée, toute la production ligueuse (ou antiligueuse); Il leur suffirait, pour donner le change, d'en fournir quelques échantillons comportant toutes des additions, soit des "Centuries" incomplétes. Cela peut sembler maladroit mais c'est au sein de ces additions que se trouvaient les quatrains les plus en prise avec la conflictualité du moment alors que dans les années 1550, cela serait tombé à plat mais les lecteurs des éditions ainsi antidatées vivaient bien dans les années 1580 et non dans les années 1550! Guinard revient ( p; 84) sur l'édition( rouennaise à 4 centuries en son titre, signalée et décrite mais non reproduite à ce jour) que nous avions signalée à propos de IV, 46 "Il n'y a aucune raison de penser que cette édition ait pu censurer des quatrains ou des vers en apparence favorables aux ligueurs et hostiles à Henri IV dans le contexte politique des années 1588-89. (..) les quatre quatrains manquants ont été écartés pour des raisons de mise en page car ils sont reproduits dans l'édition de 1589(..) La suppression de quatre quatrains afin de respecter la mise en page est une nouvelle preuve en faveur de l'authenticité de l'édition Bonhomme de 1555 qui comprenait 353 quatrains" On notera d'abord que l'édition Bonhomme 1555 comportant de facto 4 centuries ne mentionne pas en son titre un tel contenu à la différence de l'édition 1588 rouennaise -mention de lieu qu'il ne faut pas nécessairement prendre à la lettre- de 1588. "divisée en quarte centuries", seul cas d'une telle mention au titre dans toute la bibliographie centurique car l'on peut être tenté de faire dire à l'adversaire ce qui le dessert. Or, pour nous, la disparition d'une mention est propre à une édition plus tardive non retrouvée sinon en sa redatation 1555. Autrement dit, l'édition Macé Bonhomme serait postérieure à l'édition de Rouen 1588. Les Quatrains en question n'ont pas été écartés, ils ont été ajoutés et on les trouve justement dans Macé Bonhomme 1555 ainsi que dans une édition de 1589, comme le rappelle Benazra dans le RCN. Guinard , on l'a vu, n'est pas avare de scénarios pour valider ce qui le géne aux entournures. On, rappellera enfin que les vignettes de page de titre de l'édition Macé Bonhomme ne correspondent pas à celle des pronostications authentiques des Pronostications de Nostradamus mais reprennnent, par inadvertance, celles des faux almanachs au nom de Nostradamus circulant au début des années 1560. Les faussaires disposaient d'une bibliothèque nostradamique dans laquelle on avait mélangé le vrai et le faux. Ironie du sort, les faussaires n'avaient pas compris que de précédents faussaires étaient intervenus du temps même de Nostradamus! JHB 27 05 24

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jacques halbronn Sur son cycle nostradamique 1999-2011

jacques halbronn Sur son cycle nostradamique 1999-2011 Entre 1999 et 2011, soit en l'espace d'une douzaine d'années, nous avons publié, dans un cadre universitaire, cinq travaux, deux thèses (1999 et 2007) et trois articles (1997, 2005 et 2011) touchant en partie aux Centuries attribuées à Nostradamus, sans oublier en 2002 nos Documents Inexploités sur le phénoméne Nostradamus..Il s'agit là de notre production "papier" à laquelle il conviendrait de joindre notre production "numérique" en pratique plus accessible au demeurant.(cf le site prophéties.it de Mario Gregorio, entre autres) Avant cette période, il y eut notamment les années 1990 et 1991, avec la sortie du Répertoire Chronologique Nostradamique de Robert Benazra dans la Collection "La grande conjonction" (Ed trédaniel) et l'article dans Réforme humanisme Renaissance à propos de l'Epitre au Pape Pie IV, ( "Une attaque réformée oubliée contre Nostradamus (1561)" qui revétira une grande importance pour nos recherches, au cours de ces dernières années. Il s'agissait d'une Contre pronostication ignorée jusque là car ne portant pas dans le recueil qui la comportait le nom de Nostradamus; Si l'on suit l'ordre chronologique, en 1997, ce fut l'affaire du quatrain IV, 46 qui remettait en question la toute récente édition de 1996 de Pierre Brind'amour (chez Droz) sur l'édition macé Bonhomme 1555 dont nous montrions qu'elle était en fait le produit des années ligueuses 1588 -89. En Début 1999, ce fut la soutenance de notre thèse d'Etat Le texte prophétique en France, formation et fortune (diffusion Presses universitaires du Septentrion), couvrant plusieurs siècles et nullement limitée aux Centuries; On y mettait en pratique une certaine idée de la textologie autour d'un corpus considérable; l'avantage que nous avions sur les chercheurs uniquement centrés sur Nostradamus était d'ordre comparatif, cela nous aura permis de montrer ce que les Centuries devaient à la période postérieure et pas seulement à la période antérieure, d'où la notion d'antidatation qui révolutionne la recherche en ce domaine. En 2002, nous publiames nos Documents Inexploités sur le phénoméne Nostradamus (Ed Ramkat) autour notamment des prophéties à la puissance divine d'Antoine Crespin (1572) dont nous montrions les recoupements flagrants et non signalés dans les bibliographies de Ruzo, de Chomarat, de Benazra, avec les Centuries, piste que le Québécois Brind'amour avait exploré, à notre exemple - à l'occasion de son séjour à Paris, dans son édition critique de 1996. Nous y montrions le caractère insolite de l'Epitre à Henri II figurant en tête du second volet, alors qu'une précédente Epitre au dit souverain était déjà parue dans les ¨Présages merveilleux pour 1557. Toujours dans ces "Documents", nous montrions que les Sixains du corpus centurique étaient parus sous le nom de Morgard, ce qui avait complétement échappé aux nostradamologues en titre..En 2007, notre mémoire post doctoral était uniquement consacré à Nostradamus, autour du commentaire du Dominicain Giffré de Réchac auteur de l'Eclaircissement des véritables quatrains (1656) ouvrage anonymé jusque là-généralement attribué à un certain Jaubert -dont nous avions retrouvé le manuscrit aux Archives Nationales, lequel nous présentions comme le père de la critique nostradamique , autour notamment des Sixains. En 2005, nous donnions une conférence à Jérusalem sur Antoine Crespin en montrant que l'on avait utilisé son travail pour "remplir" certaines centuries, ce qui conduisait à inverser le rôle des imitateurs de Nostradamus, non plus comme s'inspirant des Centuries mais aspirés par elles. Enfin, en 2011, Gérard Morisse nous proposa de publier l'état de nos travaux dans la Revue Française d'Histoire du livre sous le titre "Vers une nouvelle approche de la bibliographie centurique » qui avait accueilli, trois ans plus tôt, en 2008 un "Historique des éditions des Prophéties de Nostradamus (1555-1615)" par Patrice Guinard. Comme pour Brind'amour en 1997, notre travail remettait en question l'Historique paru peu auparavant, de par sa méthodologie, disqualifiant complétement en bloc toute la production antidatée des années 1555-1568. Par la suite, notre attention se concentrera sur l'intérêt que Nostradamus avait porté au pape Pie IV grâce notamment à une réédition de 1905, laquelle Epitre avait largement circulé en langue italienne, annonçant la naissance d'un Antéchrist - à la Saint Marcelin- pour 1567. Or, en 1594, dans la Centurie VIII, il sera question d'un intervalle de 27 ans, lequel sépare 1567 de 1594, date du couronnement d'Henri IV. JHB 27 05 24

jacques halbronn Réflexions sur 'La formation de l'esprit scientifique" de Gaston Bachelard (1938)

jacques halbronn Réflexions sur "la formation de l'esprit scientifique" de Gaston Bachelard (1938) Il y a chez Bachelard, pour autant que nous connaissions toute sa pensée, un point aveugle, alors même qu'il se référe en sous titre à la Psychanalyse, à savoir la question du genre. Autrement dit, les hommes et les femmes pensent-ils de la même façon? C'est là une clef qui manque dramatiquement à son travail, cette absence nuit à sa qualité "scientifique". Wikipedia " La Formation de l'esprit scientifique (sous-titré Contribution à une psychanalyse de la connaissance objective) est un essai d'épistémologie de Gaston Bachelard publié aux éditions Vrin en 1938. Bachelard y propose une analyse de la transition entre l'esprit « préscientifique » et l'esprit « scientifique » au tournant des xviiie et xixe siècles. Gaston Bachelard soutient que la modernité a été marquée par la transition entre un esprit préscientifique et un esprit authentiquement scientifique. Cette évolution a été rendue possible par la prise en compte et le dépassement de ce qu'il définit comme des obstacles épistémologiques. Ce dépassement a permis la construction rationnelle d'une expérience. Celle-ci, par la longue réflexion qui la précède, dépasse l'observation directe d'un fait empirique et entraîne l'abstraction et la mathématisation du phénomène physique, seul moyen à ses yeux d'échapper aux préjugés inhérents à la nature humaine qui ont longtemps paralysé le progrès scientifique. " Disons, d'emblée, que nos valeurs ne nous sont pas inculquées mais qu'elles sont inhérentes à notre psychisme, avant toute influence du milieu, perçues comme des évidences, ressenties comme des postulats subconscients. Dans notre anthropologie, nous distinguons entre solsticialité et équinoxialité, entre un premier et un second stade. L'astronomie correspond àu premier stade et l'astrologie au second stade. Le premier stade reléve de la collecte d'informations, on absorbe, on s'emplit et se remplit de toutes sortes de "données", dès la prime enfance, en vrac. C'est le stade du féminin, ce qui correspond à ce que Bachelard appelle le stade "préscientifique". Toute la question est celle du passage de ce stade vers le stade proprement scientifique, ce qui est reservé à l'homme. Rappelons que dans le Livre de la Genése, l'on distingue, au premier chapitre, le masculin (zakhar) et le féminin (neqéva), sans d'ailleurs préciser de quoi il s'agit, si ce n'est au niveau grammatical. On est là dans le champ d'une anthropolinguistique. Le second stade est celui du tri, de la décantation, du passage de la matière à la forme et pour nous la Création (Bria) est une Formation (Yetsira (cf le livre (Sefer) de ce nom). Quant au féminin, il est syncrétique, il "'comprend", il accueille tout ce qui se ressemble peu ou prou et parle de "'corpus", de "tradition", de "pratique". La cyclologie telle que nous la décrivons dans nos travaux, rend compte d'une certaine alternance entre ces deux temps (de 7 ans chacun), l'un en phase avec le féminin, l'autre avec le masculin/ Pour Bachelard, il faut passer du fait empirique toujours suspect de contrefaçon à au raisonnement, à la démonstration. Or, pour les femmes, la démonstration est vécue comme une abstraction qui prend des libertés avec les objets qui se présentent, s'offrent à nous. Elle aurait tendance à vouloir castrer cette prétention à plier les faits à la "raison". En ce sens, Descartes incarne l'esprit masculin et encourage à la spéculation par le biais du cogito. JHB 27 05 24