samedi 9 octobre 2021

Jacques Halbronn L'astrologie et le risque de fausses causalités et corrélations

Jacques Halbronn L''astrologie et le risque des fausses causalités et corrélations Il importe dans toute recherche de tomber victime de fausses causalités, ce qui correspond à un probléme de contextualité qui fausse le jugement que l'on porte. Le probléme n'est certes nullement réservé à l'astrologie. On pense notamment au rapport à l'argent lequel est susceptible de varier selon les circonstances. Une personne peut être "génée" ponctuellement ou au contraire avoir perçu quelque somme pouvant faire illusion sur l'état de ses finances ou sur sa tendance à l'avarice ou à la générosité. Le rapport à l'argent est particulièrement contextuel, qu'il s'agisse d'un héritage, d'un gain à la loterie ou au contraire d'un "coup dur", d'une dépense imprévue... Il importe avant de porter un jugement à ce sujet de s'informer sur la contextualité. Mais venons en à la recherche et à la pratique de l'Astrologie où l'on peut prendre des vessies pour des lanternes, pour peu que vienne jouer une coincidence. Le cas d'André Barbault est emblématique: il aura cru - et ses disciples - que 1989 venait confirmer l'échéance qu'il avait formulée en 1955 dans Défense et Illustration de l'Astrologie (Ed Grasset) et déjà exprimée au moment de la formation de la conjonction Saturne Neptune. Les réussites sont aussi problématiques que les réussites. Un grain de sable peut faire que ce qui aurait du logiquement se produire n'arrive pas, est empêché pour telle ou telle raison, circonstance et inversement, un pronostic mal étayé, fondé, peut sembler se confirmer alors que c'est un autre paramétre astronomique que celui que l'on avait mis en avant qui aura agi. Dans le cas de Barbault, la confusion aura tenu au fait que le cycle Saturne Neptune recoupait un autre cycle, à savoir le cycle EQSOL de Saturne, c'est à dire le passage de Saturne tous les 7 ans sur l'un ou l'autre des axes saisonniers (équinoxial/solsticial). Il aurait été sage de la part de Barbault et de ses disciples de s'assurer qu'aucun autre paramétre avait pu jouer dans les deux cas, 1953 et 1989 et le pire, c'est que la prochaine conjonction Saturne Neptune se produira encore lors du passage de Saturne sur l'axe équinoxial comme en 1953. Or, au lieu d'avoir une validation tous les 7 ans, Barbault se limitait à une validation tous les 36 ans, ce qui statistiquement est peu de chose. Qu'est ce qui empechait Barbault et compagnie de vérifier la thèse du cycle Saturne-axes saisonniers? Tout simplement, le postulat selon lequel l'astrologie ne devrait se soucier que des conjonctions planétaires et que tout ce qui n'appartenait pas à cette catégorie était "off limits", hors cadre. En outre, il aurait fallu se demander ce qui distinguait 1953 et 1989 au niveau événementiel et l'on se serait alors aperçu que tout opposait ces deux dates: l'une annonçait la consolidation des empires avec Budapest en 1956, la guerre d'Algérie à partir de 1954 et le renouveau d'une Europe continentale unifiée (CECA 1954, traité de Rome 1957) comme 15 ans plus tôt sous la botte nazie alors que l'autre correspondait à la crise de l'empire communiste dans l'Est de l'Europe. Autrement dit, par delà la similitude conjonctionnelle, les effets étaient bel et bien diamétralement opposés, ce qui s'explique fort bien selon le modéle EQSOC qui distingue radicalement la phase équinoxiale et la phase solsticiale, alors que le modéle Barbault ne comportait qu'un seul cas de figure: la conjonction Saturne Neptune, un point c'est tout. Ajoutons qu'aucune configuration en astrologie n'est censée se limiter à une seule zone géographique. Par ailleurs, Barbault tenait à ce que l'orbe de la conjonction soit courte car il ne raisonne pas en phase de plusieurs années mais en échéances ponctuelles et en quelque sorte annuelles alors que selon nous, les phases de Saturne s'étalent sur 7 ans et impliquent d'observer des "séquences événementielles" car une hirondelle ne fait pas le printemps, ce qui est la meilleure façon de se protéger contre les causalités de fortune. Inversement, comme on l'a dit plus haut, un modéle ne saurait être abandonné au prétexte que le pronostic qu'on en a tiré n'aura pas donné le résultat, l'effet escomptés. Il est aussi possible que la formulation du pronostic n'ait pas été très au point et qu'il faille l'approfondir. Mais la meilleure garantie sera toujours la convergence de plusieurs cas sur une période relativement resserrée et dans des contextes variés qui ne dépendent pas de telle ou telle situation locale. L'astrologie à un seul coup n'est pas viable. En 1995, lors de l'échéance saturniene, post 1989, nous avions réussi un assez joli coup en annonçant de graves troubles sociaux en France avec l'arrivée de Saturne à proximité du point vernal ou équinoxial. (L'astrologie selon Saturne, Ed La Grande Conjonction 1994-95), dans le cadre d'un panorama allant de 1789 à 1995. Cela aurait du alerter les chercheurs à propos de Saturne et de la véritable portée de la conjonction Saturne-Neptune mais il n'en a rien été car comme on l'a dit, seule comptait à l'époque la "conjonction", puisque par ailleurs Barbault avait mis en avant la répartition des conjonctions de 5 planétes, de Jupiter à Pluton avec les résultats décevants que l'on connait pour le "creux" du début des années 80. (cf Les astres et l'Histoire, Pauvert, 1967). Cette fois le modéle partait de deux moments historiques propres au XXe siècle, à savoir les deux Guerres Mondiales. L'on pense à Léon lasson annonçant en 1937, sur la base d'une répartition des éclipses "15 ans de paix pour l'Europe". JHB 09 10 21

Jacques Halbronn Les archives permettent d'avoir une approche critiq...