dimanche 23 mai 2021

Jacques Halbtonn L'accomplissement de la prophétie de Jérémie à partir du XVIe siècle

L’accomplissement de la prophétie de Jérémie à partir du XVIe siècle par Jacques Halbronn Au chapitre XXXI ( versets 31 et seq) on trouve dans le Livre de Jérémie une prophétie qui aura fait couler beaucoup d’encre relative à la formation d’une Nouvelle Alliance, censée se manifester un beau jour et qui fonctionnera différemment de la Première. On retrouve d’ailleurs une telle terminologie avec les intitulés Ancien et Nouveau Testaments. Or, il nous apparaît que cette prophétie aura commencé à s’accomplir – pour employer une formule des Evangiles – à la charnière du XVIe siècle et ce à double titre, ce qui crée une convergence assez remarquable. D’une part, le phénoméne de la Réforme, de l’autre, la mutation se produisant dans le monde juif vers une forme de laïcisation. En ce qui concerne la Réforme, l’on relévera la question du mariage des prêtres, le refus de l’idée de papauté, la mise en cause du libre arbitre, la distance par rapport à la Vierge. Autant de facteurs qui correspondent à notre compréhension de la Nouvelle Alliance, donc quinze siècle après le sacerdoce de Jésus. C’est dire que l’annonce d’une Nouvelle Alliance aura été parfois fort prématuré. Nous nous propsons de traiter ces questions au prisme du paradigme Jupiter-Saturne que nous avons eu maintes fois l’ccasion d’exposer. La Nouvelle Alliance serait liée à Saturne alors que la Première Alliance le serait à Jupiter. Saturne correspondant à un principe collectif dépassant la dimension individuelle alors que Jupiter s’intéresse à la personnalité propre à chaque protagoniste, ce qui complexifie singulièrement les choses. Jérémie annonce que le modèle jupitérien ne pourra plus s’appliquer et laissera la place au modèle saturnien plus rigoureux et laissant moins de place à l’initiative individuelle. Par ailleurs, Saturne est lié au deuxiéme chapitre de la Genése alors que Jupiter correspondait au premier. Saturne c’est le Ish doté de sa Isha, Adam accompagné par Eve alors que Jupiter est, à l’image du Créateur à la fois masculin et féminin, donc androgyne. Le catholicisme romain est jupitérien. Il met en avant le Pape, figure jupitérienne et le célibat. De l’autre côté, nous avons le monde juif, à la même époque, avec l’apparition progressive de personnalités « d’origine juive » se distinguant dans toutes les branches de la création et ce en dehors du carcan religieux, d’où la prise en compte de Juifs s’étant convertis à telle ou telle religion. Ce qui correspond à une tendance jupitérienne qui va d’ailleurs cohabiter à terme avec un sionisme de tendance saturnienne, d’où la création de l’Etat d’Israel La Shoah est un phénoméne typiquement saturnien qui prend le monde juif comme un tout d’un seul tenant et donc méritant un même sort. On voit que le judaisme tout comme le christianisme connaissent l’un et l’autre une mutation et nous offrent une certaine complémentarité…Les nouveaux juifs vont susciter un certain antisémitisme distinct de l’ancien antijudaisme (cf notre ouvrage Le sionisme et ses avatars au tournant du Xxe siècle. Ed Ramkat 2002) et cet antisémitisme ne croit pas à la valeur des conversions comme on le croyait encore à la fin du Xve siècle et l’expulsion des Juifs d’Espagne refusant la conversion. et le protestantisme saturnien marquera l’Allemagne nazie. Mais très vite, ces conversions seront mise en cause et cela donnera naissance au marranisme. Le Juif jupitérien diffère singulièrement du Juif saturnien en ce qu’il s’affirme dans sa singularité, dans le cadre d’une laïcité et en cela le clivage est marqué avec le Juif saturnien, polarisé sur l’Etat d’Israel. Emerge ainsi une double dualité tant au sein du monde chrétien que du monde juif, avec d’un côté Catholiques et Juifs diasporiques et de l’autre Protestants et Juifs sionistes. Rappelons que le sionisme aura été largement porté par le mouvement évangéliste, notamment depuis le XIXe siècle. JHB 23 05 21