mardi 1 juin 2010

JOURNAL DE BORD D'UN ASTROLOGUE MARS 2010


Astrologie et métrologie
Critique de la technique des "maitrises" en Astrologie
Du début des cycles en astrologie
La crise de l'euro et le cycle saturnien
Le traitement des zones intermédiaires en astrologie
La question de l'individualité en Astrologie
La matrice hebdomadaire de l'Astrologie
L'astrologie et la Table d'Emeraude
La sociologie comme fondement et comme expression de l'Astrologie
La malbouffe astrologique
Pourquoi les astres nous font de l'effet.
La notion de configuration en Astrologie
Le thème natal et le Zodiaque.
L'entrée dans une phase yin du cycle de Saturne
Les deux révolutions du Sept en Astrologie
Mise en perspective de l'Astrologie contemporaine
De la réalité astronomique des aspects astrologiques
Astrologie Humaniste et Créativité
Astrologie et Histoire: une alliance problématique
Cyclicité : la dialectique Introversion-Extraversion
Prévision astrologique et rituel de passage
L'astrologie, entre le handicap et le privilège
Les dangers de la cristallisation en Astrologie
L'astrologie conditionnée ou conditionnante?
Les astrologues et la philosophie
L'astrologie moderne et le non-respect de la symétrie
Faut-il maintenir les interdits alimentaires d'ordre religieux?
Astrologie: aspects internes et externes
Du passage de quatre planètes en 2010 sur l'axe équinoxial
Le couple moderne face à la cyclicité des tâches domestiques
La vie astrologique: la guerre du yin et du yang
De Munich à Yalta et le mâle saturnien dominant

Astrologie et métrologie

par Jacques HalBronn

"L'homme est la mesure de toute chose", dit-on. C'est un adage que les astrologues tendent à ne pas considérer. Ils pensent que c'est le cosmos qui fixe les nombres qui marquent notre temps et notre espace. La métrologie fait selon nous partie intégrante de l'anthropologie, elle est le regard que l'Humanité porte sur le monde.
Certes, mesurer peut sembler une tâche purement descriptive mais c'est aussi une action créatrice à l'instar de celle du sculpteur dégageant son œuvre de la matière brute.
Pour restituer l'univers des Anciens, il importera donc de déterminer quelles mesures y étaient en usage en évitant de plaquer des mesures anachroniques.
C'est ainsi que pour comprendre le lien qui existait entre la Lune et Saturne, par exemple, il convient de savoir que l'on se sert d'une part des jours et de l'autre des années et que la Lune a le même nombre de jours que Saturne a d'années, étant entendu qu'il s'agit du jour terrestre (rotation) et de l'année terrestre (révolution). C'"est donc en croisant deux modes de mesure que l'on comprendra le lien existant entre ces deux astres par ailleurs au statut astronomique bien différent, la Lune n'étant pas une planète mais le satellite naturel de la Terre.
De même, en ce qui concerne le nombre 7, (7 jours et 7 ans), cela ne sera possible que si l'on comprend que d'un côté le découpage en 4 s'effectue dans le cas de la Lune, en prenant en compte le soleil et dans le cas de Saturne en recourant à 4 étoiles fixes formant comme une sorte de carré. Ce dernier point a été longtemps "perdu" et manquait au puzzle de la mesure du temps cosmique tel que déterminé par les sociétés humaines.
Déterminer la bonne unité de mesure en astrologie constitue un enjeu majeur de la recherche en ce domaine. Pour nous, une telle unité serait de 3 ans 1/2 (que nous appellerons modestement le JHB) et il est impératif que l'astrologie du XXIe siècle se tienne à une périodicité régulière et rigoureuse; ce dont on est bien éloigné, présentement, en raison du panachage des cycles ainsi que du thème natal, ce qui aboutit à un brouillage qui part dans tous les sens et se révèle tout à fait incontrôlable. Tout se passe comme si les astrologues avaient renoncé à toute élaboration cohérente de leur discipline, prétextant du fait que les données astronomiques sont ce qu'elles sont er qu'on n'a plus qu'à se laisser porter par elles. En surinvestissant l'astronomie- et notamment l'astronomie contemporaine et les transsaturniennes, l'on noie ainsi, avec bonne conscience, l'astrologie. Que l'on reconnaisse au moins à Saturne le rôle de cycle central dont tous les autres dépendent, faute de quoi l'astrologie continuera à voguer à vau l'eau!



HB
30.03. 10

Critique de la technique des "maitrises" en Astrologie

par Jacques HalBronn

Rappelons que les "maîtrises" connectent les planètes et les signes, les maisons entre elles. C'est dire qu'elles jouent un rôle majeur pour l'interprétation astrologique. Bien que Jean-Pierre Nicola, dans les années soixante du siècle dernier, après Kepler, les ait exclues de son Astrologie, les maitrises ont la vie dure et auraient encore, apparemment, de beaux jours devant elles, cinquante ans après.
Ce système permet ainsi de dire à certains astrologues que si l'on est du signe du bélier, on est né sous l'influence de Mars et ainsi de suite (voir la conférence de Béatrice Crozat, à Campuac, sur la Télévision Astrologique). Dis moi ton signe et je dirai ta planète!
Nous avons beaucoup "donné" dans les années soixante-dix à ces "dignités" planétaires (Clefs pour l'Astrologie, Paris, Seghers, 1976) et nous avons pris de la distance avec un tel dispositif. (Voir aussi notre exposé audio de 1975, à l'Université Paris VII, sur ce sujet, sur la Télévision Astrologique, il y a donc 35 ans)
Une telle connexion signes-planètes nous semble particulièrement dommageable pour la présentation de l'astrologie. C'est au demeurant confondre mythologie et astronomie!
En effet, s'il n'est pas interdit de conférer à chaque signe un régent pris parmi les divinités de l'Olympe, c'est une autre affaire que de décréter que telle personne, parce que née sous tel signe dépend ipso facto de telle planète portant le nom de l'un de ces dieux! Et l'on pourrait en dire autant pour les noms des jours de la semaine dont on dit un peu vite qu'il s'agit de planètes. (Mercure pour Mercredi et ainsi de suite)
En réalité, un tel dispositif est certainement très ancien et correspond à un état très primitif de l'astrologie et de l'astronomie, quand on ignorait encore l'existence des planètes et ce qui les distinguait des étoiles fixes.
Certes, il est tentant de relier planètes et signes car l'on sait comment déterminer le signe de quelqu'un alors que c'est une toute autre paire de manches de fixer sa planète, ce qui va dépendre déjà des planètes prises en considération par l'astrologue puisque l'idée serait de fixer l'astre le plus puissant, le plus actif pour la personne considérée. (Voir notre entretien avec Béatrice Guénin quant au calcul de la dominante, sur la Télévision Astrologique)
Les travaux de Gauquelin ont d'ailleurs montré que la planète dominante se calculait à partir des maisons et non des signes. En tout état de cause, les "secteurs" ne font sens que par rapport à ce qui les traverse, ce sont en quelque sorte des lignes horizontales franchies par des objets progressant verticalement. C'est ainsi que l'ascendant ne désignait pas autrefois l'horizon mais l'astre se levant à l'horizon, ce qui n'est pas la même chose.
.Cela dit, l'intérêt que l'astrologie porte au Zodiaque ne se conçoit guère si l'on ne tient pas compte des étoiles fixes et de leurs rapports avec les planètes et notamment avec Saturne. C'est pourquoi nous regrettons la tendance de l'astrologie mondiale du XXe siècle qui consista à ne pas s'intéresser aux positions des configurations au niveau zodiacal. Encore que la tendance actuelle, qui prend le contrepied de tout le travail d'André Barbault, en accordant la plus grande importance au changement de signe d'une planète nous semble tomber dans un excès inverse car ce n'est pas le changement qui import mais le positionnement de telle planète par rapport à telle étoile fixe qui, selon nous, est déterminant.





JHB
30. 03. 10

Du début des cycles en astrologie

par Jacques HalBronn


A en croire André Barbault, la conjonction serait un aspect déterminant en astrologie. Cela l'aura conduit, avec des fortunes diverses, à traiter par exemple du cycle Saturne-Neptune en comparant ce qui se passe à chaque conjonction tout comme à l'indice cyclique qui privilégie le rassemblement des astres lents dans un espace réduit du ciel.
Nous -même avons été influencés par une telle doctrine mais nous avons fini par nous en démarquer. La conjonction pour nous n'est pas un commencement de cycle mais le "sommet" du cycle. Or, les changements se font non pas au centre mais aux frontières, d'où les contrôles qui y sont instaurés.(Ligne Maginot, mur d'Hadrien, Grande Muraille de Chine), pour une ville, ce sont les remparts, les "portes". Nous irons même jusqu'à dire que rien de décisif ne correspond à la conjonction, si ce n'est par hasard, du fait du jeu d'autres paramètres non astrologiques. Et il en est de même, d'ailleurs, pour l'opposé de la conjonction, qui est l'opposition et que nous préférons appeler la disjonction, à savoir le point où la conjonction est totalement disjointe.
On nous objectera peut- être que Barbault a "prouvé" l'importance des conjonctions. L'on nous permettra d'en douter. Certes, des recoupements ont été proposés à l'appui de cette approche mais ce genre de "preuve" a ses limites quand cela ne tient pas sur le plan théorique. Or, il nous semble que nous avons montré, dans divers articles, que c'était le passage d'une phase à une autre qui était le plus "critique", qui générait le plus d'interrogations et qui occasionnait les changements les plus remarquables. Certes, en 1989, Saturne était-il en conjonction avec Saturne mais à ce moment t là il y avait dans le ciel d'autres configurations qui nous paraissent avoir été plus déterminantes, à savoir la position du dit Saturne au semi-octile d'une des 4 étoiles fixes royales, le semi-octile, étant le quart du carré (90°) et précédant la conjonction ou la disjonction, puisqu'il y en a deux par phase (croissant et décroissant)
On nous accordera que de tels débats sont absolument cruciaux pour la prévision astrologique. Et rappelons que pour nous, la prise en compte des planètes transsaturniennes n'est pas pertinente. C'est ainsi que l'étude des deux guerres mondiales du siècle dernier ne se comprend que par rapport aux semi-octiles de Saturne avec les 4 étoiles fixes royales. En juillet 14, Saturne est en fin gémeaux, donc en semi-octile à Aldébaran tout comme il le sera en juin 1944, soit trente ans plus tard, Configuration qui se reproduit, d'ailleurs actuellement, alors que Saturne se place à la fin de la vierge, au semi-octile de Régulus.
On nous objectera que juin 1944 n'est pas le début ....de la Seconde Guerre Mondiale. Mais le débarquement en Normandie sonne le glas du Troisième Reich lequel régnait sur toute l'Europe continentale (à la façon de l'empire napoléonien), tout comme 1914 mit fin à une sorte de paix européenne, d'équilibre entre blocs..
Rappelons que dès 1975, nous avions mis en avant la dialectique Unicité/Multiplicité qui conduisait les sociétés à faire alterner petites et grandes entités politiques.(exposé à Aalen , dans le cadre des congrès Ebertin "le cycle de Saturne et le processus colonisation/décolonisation", repris dans Clefs pour l'astrologie, Paris, Seghers, 1976), avec depuis divers ajustements, ce qui montre qu'au départ, il s'agissait d'une observation de la dynamique historique et non l'application d'une grille astrologique rigide.




JHB
30.03. 10

La crise de l'euro et le cycle saturnien

par Jacques HalBronn

Il y a déjà quelques années, nous annoncions que l'Union Européenne serait menacée par des forces centrifuges à la sortie de la conjonction de Saturne avec l'étoile fixe Regulus., en ce que l'on entrerait dans une phase de disjonction. Nous 'voyons" la dite "Union" littéralement se disjoindre. Or, la crise actuelle de l'euro témoigne de la validité de notre pronostic. (cf. Le Courrier International n° 1012, 25 mars 2010, "Sauve qui peut (l'Euro)"
Certes, l'on peut espérer que des mesures soient prises pour ménager la zone "euro" mais on ne peut contester que le système tangue sensiblement et passe par une période de perturbations qui correspond, selon nous, à une phase de confrontation d'entité à entité, de collectif à collectif, propre à a ce que nous appelons la phase Yin (voir nos études dans le présent JBA de mars 2010)
L'on nous fera remarquer que les aspects entre Pluton, Saturne et Uranus expliquent fort bien cette "crise". Nous répondrons que notre approche est singulièrement plus fine que celle qui consiste à annoncer des événements "marquants" -ce qui reste bien vague et ne s'inscrit pas dans une véritable approche cyclique qui soit systématique, outre le peu de crédit que nous accordons à tout ce qui touche à Pluton et à Uranus (sans parler de Neptune).
Comme les observateurs le notent, le besoin d'un chef se fait de plus en plus sentir car il est urgent que l'on place à la tête des diverses entités des personnages à fort potentiel, faute de quoi l'on aboutira à la plus grande cacophonie.
Nous avons expliqué, ailleurs, que la phase Yin exigeait de choisir les meilleurs éléments. Or, qui fait le choix, ceux qui représentent le "demos", le collectif. Le processus est analogue à l'ovule qui ne laisse entrer qu'un seul spermatozoïde. C'est la phase yang précédente qui est censée constituer un terrain d'entrainement pour les futurs leaders. En 1933, Hitler fut élu en début de phase Yang (Saturne à la mi-verseau, donc au semi-octile de Fomalhaut) et c'est trois ans plus tard, comme il se doit, qu'il mènera une politique européenne de plus en plus agressive et il lui faudra encore trois ans pour imposer sa loi au continent, sept ans après son avènement. .
C'est l'occasion d'insister sur le fait que l'unité de mesure de la prévision astrologique correspond grosso modo à 3 ans 1/2, soit un huitième du cycle sidéral de Saturne. Et pour maintenir une telle "mesure", ce n'est pas en combinant, de façon sauvage, les transsaturniennes que l'on y parviendra sinon très ponctuellement!



JHB
30. 03. 10

Le traitement des zones intermédiaires en astrologie

par Jacques HalBronn

Lors d'un récent entretien avec Claire Henrion (voir sur la télévision astrologique), celle-ci avait commencé à nous expliquer que la division en 12 du Zodiaque était due au fait que l'on attribuait un secteur au "centre" de chaque saison. Nous lui objectâmes, que ce secteur central pourrait aussi bien se réduire à une ligne de partage entre deux secteurs, ce qui pouvait ainsi conduire à un zodiaque à 8 secteurs.
De la même façon, existe-t-il vraiment quatre saisons? Faut-il conférer aux lignes de partage que sont les équinoxes un espace comparable à celui convenant aux solstices?
C'est dire que la question des zones intermédiaires est mal traitée en astrologie et ce depuis fort longtemps et que cela plombe notamment la réflexion sur les cycles.
Quand on fait, par exemple, le thème de chacun des quatre secteurs du cycle soli-lunaire, comme le faisait Nostradamus dans ses almanachs, dans les années 1550-1560, on commet la même erreur de méthode. En réalité, les demi-lunes initient les deux moitiés du dit cycle, jouant ainsi le rôle des équinoxes.
Ces zones intermédiaires sont précisément celles qui servent à marquer le début de l'année (les Juifs fixent la nouvelle année (Rosh Hashana), autour de l'équinoxe d'automne) et en France, l'année a longtemps commencé à Pâques (jusqu'en 1564). C'est une erreur que de commencer l'année au solstice d'hiver. La nuit ne commence pas à minuit, ni le jour à midi!
Dans le système que nous préconisons, autour de Saturne, nous prônons une division en 4, en 8, en 16 mais les véritables clivages se font tous les deux secteurs (en l'occurrence tous les 45°, soit deux secteurs de 22°30')
La division en 12 n'a aucune légitimité scientifique. Elle n'est fondée que sur le fait que la lune passe devant le soleil tous les 29 jours, à 12 reprises au cours d'une année. Ce résultat est totalement aléatoire, il est le résultat de l'écart de vitesse entre la lune et le soleil mais la lune ne fait pas partie du système solaire, sinon de façon dérivée, elle ne relève pas, notamment, de la Loi de Bode, même si elle est le tiers de Mercure; en terme de vitesse de révolution. En d'autres circonstances astronomiques, ce ne serait pas 12 mais un autre nombre qui serait apparu. Il en est tout autrement du 2 et du 4 et de leurs subdivisions(8 et 16) qui correspondent à ce que l'on pourrait qualifier de découpage universel, le 1 donnant le 2 par défaut et le passage du 1 au 2 et le retour du 2 vers le 1 donnant le 4.
C'est pourquoi l'astrologie mondiale ne saurait recourir au découpage en 12. En cela nous allons plus loin que Patrice Guinard qui ne s'en prend qu'aux maisons, le découpage en 12 maisons étant en effet irrecevable et conférant une importance excessive au secteur intermédiaire au sein de chacun des 4 quadrants.
Par voie de conséquence, il importe de ne considérer que les aspects de 0°, 180°, 90°; 45° et 22°30' (voir notre entretien avec Martine Garetier, pour la télévision astrologique) et d'éliminer les aspects de 60° et de 120°. Pour sa part Guinard, comme il s'en est expliqué à Toulouse (mais il a souhaité ne pas apparaitre à l'écran, sur la télévision astrologique), n'en accorde pas moins une certaine importance aux triangles et aux carrés quand se forme dans le thème une figure complète.
On aura compris que le débat n'est pas qu'académique car il modifie bel et bien les moments de passage d'un secteur vers le suivant, en changeant le nombre de secteurs. Un tel débat avait déjà eu lieu à la fin du XVIIe siècle avec Placidus de Titis, dont la trisection différait de celle d'un Regiomontanus ou d'un Campanus. Quant à Kepler, il avait introduit de nouveaux aspects (dits "mineurs"), tout cela conduisant à des échéances différentes de celles obtenues au moyen d'autres systèmes. Toute la chronologie astrologique s'en trouve affectée, y compris dans le cas des directions primaires (comme concluait le dit Placidus)
Mais plus généralement, nous dirons que les astrologues ont du mal à penser la transition, le passage, aussi bien temporelle que spatiale, préférant en quelque sorte le sur place. Quand on nous dit que tout est à la fois yin et yang, n'est-ce pas là une façon de refuser le passage puisque dès lors il n'en est plus besoin? Toute dualité spatiale conduit à refuser la dualité temporelle.
Il est vrai que la question du passage est la plus délicate qui soit, c'est le problème de l'autre, de l'altérité, la reconnaissance d'un impératif de changement, de retour. Pour certains astrologues, l'involution est décrite comme un écueil, comme un échec alors qu'il s'agit d'une catharsis, d'une purification, d'une vidange.
Bien entendu, si l'outil astrologique n'est pas fonctionnel, s'il n'est pas "transparent", s'il tend à se compliquer horriblement, de par la multitude des facteurs planétaires que l'on veut combiner, la notion de passage se dissout, la structure étant envahie par la conjoncture, le processus par les incidences. Non pas, certes, que l'astrologue ne doive inscrire son modèle au sein d'un ensemble de données extérieures mais de là à charger démesurément le dit modèle, l'on comprendra que l'astrologie à ce petit jeu là risque d'y perdre son âme.
La période de passage est par essence ambigüe car il y a des vainqueurs et des vaincus au niveau individuel en sortie de yang et au niveau collectif en sortie de yin, mais toute la question est dans l'indécision des combats, dans l'incertitude des issues. En ce sens, le bélier pourrait effectivement avoir une valeur symbolique pertinente en ce qu'il incarne la violence des affrontements. Si l'on combine balance et bélier, on trouve bel et bien une assez bonne représentation des enjeux.



JHB
25. 03. 10

La question de l'individualité en Astrologie

par Jacques HalBronn

Un des débats les plus lancinants, dans le milieu astrologique, par les temps qui courent, est celui de l'individu, de l'individuation et tutti quanti. Pour nombre d'astrologues, l'astrologie aurait pour insigne mission de protéger ce qui fait de nous un être unique. Or, à notre avis, c'est là un détournement quant à sa vocation première.
Le "camp" des tenants de l'astrologie comme gardienne du "moi" accueille en effet aussi bien des psychologues que des karmistes, et donc regroupe toutes sortes d'"écoles" astrologiques autour de Jacky Alaïz à Samuel Djian Gutenberg, de Daniel Giraud à Michel Aguilar, pour ne citer que quelques astrologues se manifestant sur la Télévision Astrologique, sous le terme plus générale d'astrologie spiritualiste, avec le terme "évolution" qui revient,
En fait, tout est question de perspective: il y a l'individuel et le collectif, la question est de savoir si l'astrologie étudie l'individuel dans son rapport au collectif ou le collectif dans son rapport à l'individuel, si l'on entend que le premier terme est astrologique et le son extra-astrologique, ce qui pose le problème des limites et des "frontières de l'astrologie" (pour évoquer le Colloque CURA-MAU de décembre 2000).
Pour Jacky Alaïz, par exemple, qui s'intéresse énormément aux enjeux collectifs, l'astrologie traite de l'individualité et même de l'âme. Pour nous, au contraire, qui ne nions nullement l'importance de l'individu, l'astrologie nous explique comment fonctionne la société.
En tout état de cause, les tenants d'une astrologie pour chaque individu peuvent toujours mettre en avant l'existence du thème natal, lequel attesterait suffisamment de ce que l'individu se placerait au cœur de la tradition astrologique. Il en est même, comme Dan Giraud (voir notre entretien à paraitre sur la Télévision Astrologique) qui nous disent que le thème natal existe astronomiquement comme si cela constituait un objet aussi flagrant qu'une planète! Il y a là un abus de langage qu'il nous faut dénoncer: que l'on puisse dresser un thème en recourant à l'astronomie est un fait, que cela constitue une réalité astronomique en est une autre! On peut aussi faire une œuvre d'art en utilisant de la ferraille, c'est à dire en détournant ses composantes de leur usage premier! Le thème natal est par excellence une création de l'Astrologie, ce qui n'est pas en soi rédhibitoire d'ailleurs. Que, dans le cours de l'Histoire, le thème natal soit parvenu à occuper une place grandissante au sein du savoir astrologique ne saurait, pour autant, nous contraindre à le considérer comme un élément constitutif de l'astrologie. Mais là encore, les astrologues ne se privent pas de jouer sur les mots et de recourir à des sophismes, confondant épistémologie et genèse.
En tant qu'historien reconnu de l'Astrologie, nous dirons qu'au départ le thème natal était réservé à quelques chefs, à quelques naissances éminentes (comme celle du futur Louis XIV, en 1638), ce qui constituait déjà une brèche qui ne cessa ensuite de s'élargir jusqu'à cette consigne du "droit" à un thème pour chacun! En fait, c'est bien vers l'astrologie mondiale qu'il convient de se (re)tourner pour appréhender l'âme de l'Astrologie, ce qui ne signifie pas qu'il faille réduire l'astrologie à l'étude des "grands" événements. Il y a entre ces deux extrêmes de la macro-astrologie et de la micro-astrologie une astrologie du collectif qui est à (re)construire et dont l'image de marque doit être la simplicité des concepts et la transparence des méthodes. Or, force est de constater que le travail de l'astrologue se caractérise par une opacité qui ne donne pas confiance.
Pour nous, toute cyclicité est dialectique, c'est à dire qu'elle met en œuvre des forces contraires. Même si l'astrologie est d'abord un agencement collectif (yin), elle laisse la place périodiquement des plages favorisant l'épanouissement individuel (yang) - voir notre récent entretien avec Claire Henrion sur le rétablissement de certaines structures analogiques, sur la Télévision Astrologique, mais elle le fait par défaut. On pourrait parler alors de pause, d'entr'acte, de récréation. Quand le chat n'est pas là, les souris dansent.
Mais croire que par le thème natal, l'on puisse d'une quelconque façon, appréhender la spécificité d'un individu - de tout individu- nous semble plus que contestable, sauf à se placer dans une pratique divinatoire, projective. (Genre test de Rorschach).
Il y a là une sorte de cercle vicieux: à partir du moment où l'on accepte l'idée du thème natal, on est amené à se demander ce qui fait que l'on ait, en naissant, à assumer un tel "programme", ce qui est la porte ouverte vers le karma, les vies antérieures. Mais si l'on se contente (voir le débat de Toulouse, en mars 2010, sur la Télévision Astrologique) d'une astrologie catégorielle (typologie planétaire à la Gauquelin notamment, voire typologie zodiacale), on peut trouver là une explication du thème natal, sans entrer dans une problématique individuelle. On n'est pas seul à être Martien ou Sagittaire (voir les horoscopes des journaux). Ce n'est donc pas le thème natal en soi que nous mettons en cause, mais sa lecture individualisante et non simplement catégorielle - ce qui correspond à une dérive divinatoire - et aussi le fait qu'il ne se contente pas de la position des planètes en maisons (voir l'exposé de Jean-Marie Lepeltier ("Astronomie Mythique") au colloque de Rennes, septembre 2009, sur la Télévision Astrologique) mais accorde bien trop de place aux planètes en signe, ce qui ne laisse aucune marge de manœuvre au fœtus pour que le moment choisi pour naitre soit signifiant.(voir débat de Campuac (12), sur la Télévision Astrologique)
On nous objectera peut-être que les êtres sont bel et bien "uniques", tant dans ce bas monde que dans l'astral.....Il est vrai que le temps différencie, incruste des scories, des mémoires. Mais la cyclicité n'implique-t-elle pas justement -et la réincarnation est une cyclicité (en hébreu guilgoul)- un renouvellement, un "nettoyage", un "oubli" (le fleuve Léthé)? Nous ferons simplement remarquer que l'astrologie n'a pas spécialement vocation à rendre compte de cette "historicité" de chaque personne et nous ne pensons pas d'ailleurs que l'Histoire, en général, même au niveau collectif, relève directement du champ de l'astrologie. L'astrologie ne se situe pas, en effet, dans la contingence mais dans la récurrence.




JHB
25. 03. 10

La matrice hebdomadaire de l'Astrologie

par Jacques HalBronn


Nous avons déjà signalé et souligné le lien existant, numériquement, entre la Lune et le Soleil. Nous mêmes avons consacré des travaux aux almanachs astrologiques du XVIe siècle, et notamment à ceux de Nostradamus. Une semaine fait sept jours, un mois lunaire correspond, année pour jour, à une "année" saturnienne. Ce qui permet de découper le cycle lunaire est la conjonction (vieille/nouvelle Lunes), les deux carrés et l'opposition (pleine lune). Une demi-semaine sera donc de 3 jours 1/2. En allemand, on marque le milieu de la semaine( Mittwoch), ce qui correspond à notre mercredi (antérieurement, c'était le jeudi qui était chômé dans les écoles, d'où "la semaine des 4 jeudis", quand on voulait ironiser). 3 jours et demi correspondent à un huitième du cycle soli-lunaire tout comme trois ans et demi en tant que huitième du cycle saturnien. Le 8 est très important comme l'a rappelé à Toulouse Patrice Guinard (voir son "dominion" sur le site CURA..free.fr)
Le cycle soli-lunaire est le fondement du zodiaque et de son symbolisme comme l'atteste l'iconographie des almanachs (que l'on retrouve sur les cathédrales et dans les Livres d'Heures) mais ces 12 "images" ont été conservées de façon très corrompue par les astronomes et à leur suite par les astrologues. Cette division du temps s'est imposée aux sociétés humaines en tant que découpage "naturel" tout comme l'est le "découpage" de Saturne en quatre phases, du fait des conjonctions de cette planète avec les quatre étoiles fixes royales, lesquelles forment un quadrilatère naturel et non pas un dodécagone comme le font les 12 rencontres du soleil et de la lune, chaque année. Mais l'on ne saurait oublier que ces divisions n'ont pas de valeur astronomiquement, elles sont contingentes et ne revêtent quelque importance que du point de vue humain. Rappelons que la lune et le soleil, bien qu'appartenant au système solaire, ont des statuts bien différents, la lune n'étant au demeurant que le satellite de la Terre alors que Saturne est une planète à part entière.
On nous a parfois reproché (par exemple Gilles Roy) de ne pas nous en tenir au seul système solaire pour constituer "notre" astrologie mais au niveau sémiologique qui est le nôtre, il n'y a aucune raison de nous en tenir à un seul ensemble et il nous semble tout à fait possible de connecter deux ensembles formant, en l'occurrence, notre "ciel" depuis la nuit des temps. Dans le cas de Pluton, d'ailleurs, les astrologues n'ont pas tort de maintenir cet astre, quand bien même ne serait-il plus considéré comme planète. Pluton est en fait une sorte d'étoile fixe, tout comme Eris, du moins au regard de sa "fixité" relative.(voir exposé de Christophe de Céne, au prochain colloque de Rennes, du 23 avril 2010)
De même, il est évident que la notion même d'aspect est purement visuelle, c'est un effet de perspective. Les astres ainsi reliés étant fort éloignés les uns des autres, même en conjonction, et même ne se situant pas forcément à la même latitude. Nous sommes là dans des stratégies de transposition qui n'impliquent aucune réalité autre que celle d'un minimum de visibilité et de repérage. En ce sens, l'astrologie ne serait pas "scientifique" du moins au premier degré mais elle le redevient du fait de l'alchimie humaine qui a vocation à transmuter le réel.
Etrangement, si certains astrologues entendent s'en tenir au seul système solaire (comme l'astrologie conditionaliste) encore que la prise en compte du cycle saisonnier constitue déjà une forme de dualité, le dit cycle constituant une structure a priori sans rapport avec le dit système solaire, ils ne se montrent pas moins très peu à l'aise pour dessiner les frontières de l'astrologie, au niveau humain comme si nos sociétés n'offraient pas elles aussi certaines structures. Pour nous, précisément, l'astrologie se doit de circonscrire rigoureusement son champ et ne pas s'intéresser, du moins au niveau de son modèle, à ce qui lui est extérieur.
L'astrologie n'a pas à s'embarquer dans une quelconque course à la modernité, qui la ferait intégrer des données nouvelles comme les planètes transsaturniennes, elle n'a pas à se faire l'écho des hantises apocalyptiques de nos contemporains qui ne relèvent pas de son périmètre. Elle doit un peu à la façon d'un Président de la République - par opposition au Premier Ministre- être le gardien des institutions et de leur fonctionnement normal. En cela elle a un devoir de réserve et de distance. Grâce à l'astrologie, il sera possible à l'Humanité de raison garder, assumant ainsi une certaine rationalité, se situant au delà de l'anecdote, de l'opportunité, de l'occasion qui se présente. Paradoxalement, l'astrologie assure une pérennité, une fixité en dépit même de la cyclicité qui est sienne, dès lors que toute véritable cyclicité est homéostatique et revient à son point de départ, par un processus de régulation. Seule la cyclicité garantit que les choses suivent leur cours, par un processus d'absorption et d'élimination, de veille et de sommeil. Certains astrologues, d'assez mauvaise foi, n'hésitent pas à détourner le mot changement du sens que nous lui conférons ici en affirmant que l'Astrologie "va de l'avant" en oubliant qu'elle revient aussi, périodiquement, en arrière, ce qui semble effrayer plus d'un en ce que cela implique d' élagage, de nettoyage, de décantation.
Quant aux noms attribués aux jours de la semaine, ne s'agit-il pas plutôt de principes que véritablement de planètes? On nous parle d'astronomie "fictive"- comme dans le cas d'ailleurs des domiciles des planètes- puisque l'on mentionne des noms de planètes alors que ces planètes ne sont pas présentes (idem pour les décans et les termes) mais ne vaudrait-il pas mieux de parler de forces (comme on peut le voir chez Manilius) qui peuvent être indifféremment associées à toutes sortes de secteurs, ne s'agirait-il pas plutôt d'une sorte d'alphabet (que l'on retrouve aussi dans la théorie des Ages de J.P. Nicola, qui recourt aux dénominations planétaires pour traiter de la psychogénèse)?
En fait, nous pensons que ce sont les noms de dieux attribués aux jours de la semaine qui furent ensuite attribués aux planètes. On nous objectera que la coïncidence est grande que l'on dispose, comme par hasard, de sept astres, le "Septénaire" mais cette coïncidence vaut dans les deux sens, pourquoi la lune met-elle sept jours pour couvrir le quart de son cycle et pourquoi son cycle équivaut-il 4x7 jours - question qui se pose également pour Saturne - pourquoi le cycle de Saturne est-il divisé en 4 par un quadrilatère stellaire "naturel"? En revanche, on rappellera que le nombre de dieux n'est nullement limité à sept et qu'un choix fut certainement opéré pour choisir les divinités des jours de la semaine. Une autre astrologie à base 8 plutôt que 7 aurait fort bien pu exister et ce d'autant que le nombre 7 n'est pas le plus intéressant en ce qu'il est impair et ne s'inscrit pas comme le 8 dans une structure binaire..
On nous objectera que l'ordre des jours de la semaine (soleil, lune, Mars, Mercure, Jupiter, Vénus, Saturne) n'est pas celui des planètes. (Soleil, lune, Mercure, Vénus, Mars, Jupiter, Saturne). Nous avons montré (voir nos Mathématiques Divinatoires, Paris, La Grande Conjonction-Trédaniel, 1983) les liens structurels entre ces deux séries et Néroman avait montré, dès 1940 (Grandeur et Pitié de l'Astrologie, Paris, Sorlot) que l'on passait d'un ordre à l'autre en se servant d'une étoile à cinq branches.
En ce qui concerne les relations planètes-signes, connue sous divers noms (domiciles, trônes, exaltations, chutes, exils, Dignités et débilités), peut-on dire que ces attributions concernent les dieux plutôt que les planètes -(et cela vaut pour les maitres des décans et des termes)? Le doute est permis en tout cas: il est assez vraisemblable, du point de vue de l'Histoire de l'Astrologie, que l'on n'était pas encore à ce stade face à un référentiel planétaire mais bien face à un référentiel mythologique (ce qu'atteste le poète astrologue latin Marcus Manilius, antérieur à l'alexandrin Claude Ptolémée ) et d'ailleurs astronomie et mythologie sont puissamment intriqués en astrologie, tout comme le zodiaque est une structure liée au cycle soli-lunaire avant d'avoir été projeté sur des ensembles d'étoiles placées sur le passage des planètes (écliptique). Certains auteurs, par la suite, inversent le processus en soutenant que l'on a plaqué le nom des planètes sur la semaine et....le nom des constellations sur les mois! L'intention est toujours la même: veiller à déshumaniser l'astrologie au nom d'un certain scientisme et d'un certain positivisme dans l'intérêt prétendu du "crédit" de l'Astrologie!
Le fait que les dispositifs des domiciles et des exaltations soient disposés, l'un comme l'autre autour des luminaires n'est pas négligeable. On aura simplement voulu marquer les différents moments du cycle soli-lunaire en se servant des dieux, lesquels incarnaient chacun une énergie. On retrouve là la semaine avec ses sept secteurs. Dans le système des domiciles, on a d'abord des dieux de la vie privée (Vénus (Taureau-balance), Mercure (Gémeaux-vierge) puis des dieux du pouvoir (Mars (Scorpion-bélier), Jupiter (sagittaire-poissons) (voir notre séminaire de Nice sur la Télévision Astrologique), le dieu Saturne étant considéré ici comme l'opposé des luminaires. On est donc déjà dans un syncrétisme astronomico-mythologique puisqu'il s'agit de se servir de la mythologie pour baliser sémantiquement le parcours des relations des luminaires. Il semble que, pour quelque raison, deux systèmes aient été utilisés avec des ordres différents des dieux. En tout état de cause, le système des maitrises qui prend en compte la position réelle des planètes, dans le thème astral, nous parait correspondre à un certain glissement. Quant au nom des planètes, il ne nous parait pas davantage indiquer que celles-ci doivent être prises en considération en astrologie planétaire, les seuls astres significatifs étant d'une part les luminaires et de l'autre Saturne, tous deux intégrant le Sept.






JHB
26. 03. 10

L'astrologie et la Table d'Emeraude

par Jacques Halbronn


Lors du Colloque de Toulouse (19-20 mars 2010(en ligne sur la Télévision Astrologique), axé sur la notion de "passage", d'équinoxe, nous avons été interpellé par Daniel Giraud (auteur, entre autres, d'une "Métaphysique de l'Astrologie", lequel nous faisait remarquer que nous voulions ajuster le Haut au Bas et non pas l'inverse, comme le prône la Table d'Emeraude, attribuée à Hermès Trismégiste.
Ce qui avait conduit le dit Dan Giraud (Ariège) à nous adresser une telle remarque tient au fait que nous accordons la plus grande importance au fonctionnement des sociétés tant anciennes que contemporaines pour mieux ancrer l'approche astrologique.
S'il nous faut essayer de décrypter son propos, qui restait assez lapidaire, nous dirons que tout se passe comme si pour Giraud, l'astrologie superposait des structures émanant du cosmos sur celles qui étaient le fait des hommes. Au fond, il nous reprochait de désenchanter le monde, de le dé-cosmiser puisque nous affirmions une certaine unité conceptuelle entre l'astrologie et le monde '"d'en bas", ce qui est assez paradoxal de la part de quelqu'un qui, à l'instar de Dan Giraud, s'en prend si souvent à la dualité comme d'un mal dont souffrirait notre civilisation.
On pourrait aussi formuler le débat en disant que pour Dan Giraud -et probablement pour Dan Rudhyar, dont il porte le même prénom- la dimension individuelles des êtres humains viendrait du Ciel alors que le fonctionnement global de l'Humanité serait "terrestre". Pilar Lebrun Grandié, lors de notre Colloque NOA de Toulouse, n'a pas hésité à parler de ce que l'on pourrait appeler une "norme individuelle" (voir sur la Télévision Astrologique).Or, il y a là une sorte de contradiction dans les termes, qui nous fait basculer dans une forme d'utopie qui ne fait sens que pour des personnes qui sont en crise identitaire.(maladie physique, psychique, hiatus social).
C'est ainsi que lorsque nous soulignons (voir notre intervention à Campuac (Aveyron), le 21 mars (voir sur la Télévision Astrologique), que les rythmes cosmiques s'imposent à nous collectivement et synchroniquement, depuis le mouvement diurne jusqu'au rythme mensuel, depuis le rythme annuel jusqu'à tel ou tel cycle planétaire (ou mieux planétaro-stellaire), nous plaquerions du "bas" vers le "haut". Or, il nous semble que c'est l'inverse dont il s'agit et que c'est la dimension individuelle qui relève du "bas" et la dimension collective qui est agencée par le haut. Si les astres ne marquaient pas le temps commun, l'Humanité se décomposerait en une myriade d'individus. Mais cela ne s'est jamais produit puisque de tout temps, le cosmos aura imposé sa Loi ne serait-ce que par l'alternance du jour et de la nuit et pas seulement aux humains ou aux pré-humains!
Ce qui distingue toutefois l'astrologie du phénomène diurne, c'est qu'elle met en avant des structures qui ne sont pas "naturelles". Certes, ce que fait la Lune avec le soleil est-il observable et peut être étudié "scientifiquement" mais on peut tout étudier "scientifiquement, la question étant : est-ce que cela fait sens épistémologiquement? C'est ainsi que Claire Henrion, tout comme Gilles Roy, nous informent que certains écarts angulaires (60°, 120°) sont attestés astronomiquement. Et alors? A ce compte là, on nous dira que le semi-sextile de 30° est attesté par les rencontres successives de la lune avec le soleil! On peut ainsi, en effet, constituer toute un numérologie cosmique qui n'a rien à voir avec la véritable science astronomique d'un Kepler (bien qu'astrologue à ses heures) qui se sert des nombres d'une toute autre façon.
Certes, l'on pourrait aisément nous adresser la même objection, à cela près que nous ne prétendons aucunement que ce soit le Ciel qui nous impose de telles structures puisque nous soutenons que ce sont les hommes qui auront décidé de privilégier telle ou telle donnée comme pouvant servir de matrice, à prendre telle quelle ou au figuré, par transposition. Pour nous, en effet, les hommes ont été nécessairement conduits à opérer des choix arbitraires qui n'ont fait sens que parce qu'ils s'y sont tenus, en ont fait une coutume, une habitude qui ont fini par avoir force de loi, stricto sensu/ C'est la problématique de la "seconde nature".
De fait, les humains ont-ils jugé bon, à un certain stade de leur évolution, de constituer par dessus les structures déjà intégrées du jour et de la nuit, du cycle mensuel, du cycle annuel un "super cycle" comportant un rythme plus lent, ce qui permettait des "prévisions" à long terme, le mot "prévisions" étant à prendre ici au sens que l'on adopte pour un plan (voir le plan quinquennal de la Russie Communiste ou le Commissariat au Plan, en France).
Or, ce nouvel "étage" temporel, constitué par Kronos-Saturne (en grec chronos est le temps) - un cosmos de Kronos - doit être appréhendé comme les précédents comme ayant avant tout une vertu collective. Même les plus inividualistes des humains consultent les horaires des trains ou des cars, Daniel Giraud y compris et tout ce qui relève du Temps vient d'en haut et non pas d'en bas. Autrement dit, le temps est d'abord un temps social, collectif, tout comme la dialectique jour/nuit, comme les travaux saisonniers, comme les fêtes annuelles du calendrier (comme Pâque). Il nous semble, justement, que les astrologues trahissent leur mission en introduisant une dimension de différenciation individuelle qui n'a pas ici lieu d'être, à coups de transits, de révolution solaires, de progressions, de retours sur le radix natal, de théorie des Ages, dont les points de départ changent d'une personne à l'autre! Certains astrologues, comme Gilles Roy, se sont d'ailleurs engagé -en une sorte de fuite en avant, dans un processus d'hyperdifférenciation du thème natal dont un Daniel Giraud semble nous dire qu'il est dicté et déterminé par le Ciel, par le Haut alors qu'à l'évidence il revient à l'astrologie d'unifier le monde, par un processus complexe de sélection, permettant de dégager des leaders, des chefs, lesquels sont les intermédiaires, les interfaces entre le haut et le bas. Nous avons largement abordé à Toulouse une telle problématique de passage du haut vers le bas, d'une phase à une autre, d'un ensemble à un autre. Ce sont ces points d'articulation qui sont névralgiques et stratégiques, ce sont les maillons faibles de l'Humanité mais aussi ce qui permet à la dite Humanité d'être devenue ce qu'elle est.



JHH
23. 03. 10

La sociologie comme fondement et comme expression de l'Astrologie

par Jacques Halbronn

Pour nous, l'astrologie a vocation à décrire le fonctionnement des sociétés humaines, elle serait donc avant tout une sociologie, une anthropologie bien plus qu'elle n'aurait vocation à appréhender le psychisme individuel de tout un chacun, son idiosyncrasie, à partir d'une analyse des données de naissance, complétées éventuellement, comme le propose Gilles Roy (Aveyron, dans un récent entretien non enregistré), par la prise en compte du jour de la conception.. Faut-il réellement que l'on fasse tout pour que l'astrologie soit assez diversifiée pour assurer, en quelque sorte, la diversité des personnes qui naissent chaque jour, soit plusieurs centaines de milliers? Telle n'est certainement pas, e tout cas, notre préoccupation d'autant que faire un tel constat montre bien que l'on se trouve là dans une impasse! En ce début de deuxième décennie du XXIe siècle, il nous apparait quelque peu "ringard" d'en être resté à l'idée que l'astrologie devait en quelque sorte "garantir" le fait que nous soyons uniques. Une telle attente conduit à une astrologie pléthorique, surajoutant les paramètres de tous ordres comme ces astrologues qui font de la numérologie pour distinguer des jumeaux....
Cette dimension sociologique est à la fois sa vocation et son fondement dans la mesure où l'Astrologie serait née d'une entreprise d'organisation sociale, sur la base de certaines configurations mise en avant de façon tout à fait arbitraire - c'est l'arbitraire du signe. D'ailleurs, l'astrologie traditionnelle peut-elle échapper à une dose d'arbitraire dès lors qu'elle privilégie certaines "relations" entre certains astres tout simplement parce que nombre d'interrelations est littéralement infini? Certains chercheurs comme Gilles Roy, susmentionné, s'efforcent, néanmoins, de montrer que certains écarts angulaires auraient quelque fondement astronomiques (en se reportant notamment à certaines observations quant à l'éclat de Vénus lié au trigone (120°) de l'astronome Danjon, ainsi qu'à l'astronautique). Pour ce chercheur, l'idée de combiner planètes et étoiles fixes est inacceptable, puisque les planètes et les étoiles n'appartiennent pas à un même ensemble, ce qui, pour lui, est une condition sine qua non. Pour nous, il n'en va pas ainsi : d'une part parce que historiquement, un des grands moments de l'Histoire de l'astronomie aura été la mise en évidence de la dualité planètes-étoiles, fondatrice de l'Astrologie planétaire, si ce n'est que la dimension stellaire - pour des raisons qui restent à préciser- ont été progressivement évacuées du corpus astrologique et d'autre part, parce que le seul fait de pouvoir visualiser des relations entre divers facteurs suffit à constituer un ensemble quand bien même le dit ensemble n'existerait pas préalablement. Non pas, certes, que l'Humanité ait été en mesure de modifier les lois et les structures du cosmos mais parce qu'elle est apte à coordonner le dit cosmos à sa guise, selon ses besoins et selon son savoir du moment, dès lors que ce ne sont pas les astres qui changent mais le rapport que l'Homme a décidé d'entretenir avec le Ciel. Pour certains astrologues, une telle affirmation plombe définitivement l'astrologie car, selon eux, rien de ce que l'Homme élabore n'a de valeur si cela n'est pas simplement la description de quelque chose qui préexiste. C'est là une vision antihumaniste du monde que, nous réprouvons car nous pensons que l'Homme est la mesure de toutes choses, du moins au regard des sciences de l'Homme (biologie comprise) et car nous pensons que l'Humanité est capable de se reprogrammer si elle s'investit suffisamment en une telle tâche..
Mais revenons à cette vocation de l'Astrologie dont nous disions qu'elle consiste à décrire le fonctionnement de nos sociétés depuis de longs siècles sans oublier toutefois qu'elle est le résultat du fonctionnement des sociétés humaines avant son apparition, son élaboration.
L'Humanité de l'ère astrologique est nécessairement née, en effet, dans une ère pré-astrologique qui l'a enfantée. Le fondement de l'astrologie ne saurait donc être....astrologique et la mise en œuvre de l'astrologie ne permet plus à l'Humanité de revenir à une ère pré-astrologique. Ce ne sera plus jamais comme avant!
Comment donc l'astrologie est-elle née dans un univers qui ignorait nécessairement l'Astrologie ou du moins l'astrologie telle qu'on la décrit usuellement? L'astrologie, en tout état de cause, doit beaucoup à ses "géniteurs" de l'ère pré-astrologique!
Le "génie" des pères de l'Astrologie aura été choisir de nouveaux marqueurs de temps, en transposant et en projetant une matrice soli-lunaire sur le plan planétaro-stellaire qui avait été "découvert". Au lieu de vivre dans un temps limité par le jour, la semaine, le mois, la saison, l'année, l'Humanité- la "Nouvelle Humanité"- se voyait proposer de passer à un temps recouvrant plusieurs années d’affilée. de suite. C'était là une révolution anthropochronologique! Encore, faut-il garder à l'esprit que cette ère pré-astrologique savait se reprogrammer, ce qui n'est pas forcément le cas de notre ère astrologique qui se contente de vivre selon le programme établi à son intention dans l'ère pré-astrologique.
Pour parvenir à se reprogrammer - et cela vaut plutôt pour certaines sociétés que pour toute l'Humanité même si, celles-ci étant dominantes impulsent d'une façon ou d'une autre toute l'Humanité - il aura fallu des contraintes rigoureuses et prolongées, sur plusieurs générations, comme une sorte d'élevage, ce qui nous conduit à rappeler que tant les animaux domestiques que nombre des végétaux qui nous sont familiers ont été le résultat d'un effort prolongé et soutenu. Rappelons que l'on dit du cheval qu'il est la plus belle conquête de l'Homme... Tout cela est le fait de l'ère pré-astrologique.
Nous avons du mal à comprendre les mérites insignes de l'ère pré-astrologique parce que nous n'en prenons pas la vraie mesure, parce que nous croyons que tout cela nous a été fourni par la Nature sur un plateau d'argent! Quelle ingratitude! Nous considérons tout comme acquis!
En conclusion, nous rappellerons certaines données concernant le mode de fonctionnement d'une humanité située à l'ère astrologique (voire post-astrologique). Pour nous, il y a une phase yang suivi d'une phase yin mais la phase yang étant évidemment précédée d'une phase yin. La phase yang est première, elle correspond à la formation des individualités. Puis vient la phase de passage du yang au yin qui implique un combat (de chefs) entre les individualités les plus fortes, "dominantes". C'est le moment où le yin s'offre au mâle dominant. On passe ensuite en phase yin, qui tend à former des entités collectives, s'articulant autour des leaders sélectionnés lors de la phase de passage qui précède. A la sortie de la phase yin, il va falloir-en une seconde phase de passage, mais en sens inverse, que les entités ainsi constituées s'affrontent, ce qui débouche sur une considérable simplification du paysage humain, en un nombre limité de blocs, chacun étant dominé par une entité dominante, cornaquée par quelque "empereur" yang, sorte de "roi soleil". On aura compris qu'à la limite un seul personnage yang suffit à tout diriger au moment de la conjonction (maximum de la phase yang). Le cycle se boucle: comme on disait sous la Révolution: avec la Loi Le Chapelier: d’une par les citoyens, de l'autre l'Etat -Léviathan (Hobbes) et aucune entité intermédiaire qui ferait écran. Clermont Tonnerre déclarait à la même époque en ce qui concerne les Juifs: "tout en tant qu'individus, rien en tant que Nation". On aura compris qu'un tel cycle a l'avantage de se renouveler par cette dualité yin-yang mais que le dit cycle a été conçu en phase pré-astrologique, de façon parfaitement consciente et délibérée alors qu'en phase astrologique, le dit cycle est certes vécu et observable mais n'est plus conscientisé, en dépit des tentatives des astrologues qui prétendent nous dire ce qu'est l'astrologie et qui, en fait, ne savent plus proposer qu'une image singulièrement déformée de ce qu'elle pouvait être à l'origine!
Le travail de l'astrologue, soulignons-le, consistera, à l'avenir, en priorité à déterminer la dimension yin/yang de ceux et celles qui s'adressent à lui. Plus le yang de la personne est puissant, plus il sera en mesure de franchir d'obstacles, sinon il se fondra et s'absorbera à un certain stade, dans le yin, c'est à dire dans le collectif, en sachant qu'en phase yang, il aura une nouvelle chance de renaitre au yang. Et hâtons nous de préciser que ce n'est certainement pas au vu du thème natal que l'on sera fixé mais bien au moyen de divers tests et contrôles.
L'astrologie serait donc à la fois née d'un processus sociologique par la formation d'habitudes, de "caractères acquis" et à la fois elle aurait fini par constituer elle-même une sociologie. Sans un cadre sociologique, l'histoire de l'astrologie ne fait pas sens, elle se réduit à commenter des bribes. La sociologie est à l'histoire ce que la physique est à l'astronomie, l'Histoire n'est qu'une manifestation pittoresque des données sociologiques tout comme l'astronomie ne saurait échapper, depuis Galilée et Newton, aux contraintes de la physique.


JHB
15. 03. 10

La malbouffe astrologique

par Jacques HalBronn

Le 23 avril, une journée est organisée par nos soins à Rennes, sur le thème "la cuisine astrologique du ciel" et il est vrai que le mot Cuisine comporte une certaine valeur heuristique en matière d'astrologie, puisque comme nous confiait un des intervenants prévus, chaque astrologue fait sa sauce. La cuisine est créatrice, elle apporte une valeur ajoutée au risque parfois de faire oublier le produit d'origine. En tout état de cause, l'astrologie ne saurait se réduite aux seules données reconnues par l'astronomie, et cela pose notamment le problème des aspects qui s'ils sont certes fondés sur des données réelles correspondent à des intervalles qui ne font pas sens épistémologiquement au regard de la science astronomique, à l'instar de la division en 12 du Zodiaque qui n'a évidemment pas la même valeur, astronomiquement parlant, que l'existence d'un astre. Mais en même temps, l'astrologie ne saurait nier qu'elle a du faire un choix parmi toutes les configurations possibles.
Le problème plus spécifique que nous voudrions aborder dans cet article est celui de ce que nous avons appelé la "malbouffe" astrologique et notamment en ce qui concerne l'enseignement de l'astrologie.
Par malbouffe, nous entendons que nombreuses sont les personnes qui mangent mal mais qui en ont pris l'habitude. Au demeurant, la malbouffe se vend bien! Les gens ne sont pas protégés naturellement contre elle et n'ont pas les défenses immunitaires qui leur permettent de la rejeter....Il y en qui mangent n'importe quoi.
Tout cela pour dire, pour en venir à l'astrologie, que les élèves en astrologie - et les clients de l'astrologue- ne sont pas forcément capables de discernement! Il ne suffit donc pas que l'astrologue se satisfasse du fait que ses clients/patients/élèves "avalent" ce qu'il leur dit!
Un des principes de la diététique qu'il semble devoir respecter en tout premier lieu est celui de la qualité du produit mais certaines personnes se sont résignées à se contenter de produits d'origine plus ou moins douteuse, notamment pour des raisons pécuniaires.
Prenons le cas d'une consultation astrologique, nul doute qu'elle ne revienne moins cher qu'une thérapie. Or l'on fait souvent de nécessité vertu!
D'ailleurs, quand on vous répond que l'on ne connait pas bien l'origine du produit mais que ....le résultat donne satisfaction, l'on sent que notre interlocuteur est sur une pente dangereuse. Au fond, cela veut dire que l'on ne sait pas ce que l'on nous donne à manger:!
Ce sont de mauvaises habitudes prises souvent dans l'enfance qui conduisent à raisonner de la sorte. Du moment que c'est "mangeable", pourquoi aller chercher plus loin? Du moment que "ça marche", diront les astrologues, à quoi bon se poser tant de questions sur le pourquoi et le comment? C'est un luxe que l'on ne peut pas se permettre. Il ne faut pas être trop regardant sur la marchandise. du moment que ça fait l'affaire, que ça dépanne!
La régénération, la réhabilitation de l'astrologie ne pourra se faire que si l'on sort d'une telle "mentalité", marquée socialement. Il y a là un déterminisme socioculturel - qui recouvre en partie une programmation sexo-culturelle. (Majorité des femmes dans le public astrologique, notamment lors des congrès à Paris (Source) et à Lyon (RAO). Pour "sauver" l'astrologie, la tirer de l'ornière dans laquelle elle a versé, il faut un leadership qui introduise d'autres exigences, moins minimales pour combattre la malbouffe astrologique.
Ce rapprochement entre alimentation et culture recoupe nos travaux consacrés à ce que nous avons appelé la "stomatique" (voir sur le site grande-cojonction.org notamment), discipline s'articulant sur le rôle de la bouche, à la fois siège de l'alimentation mais aussi de la parole. Celui qui se nourrit mal est aussi celui qui ne contrôle pas bien ce qu'il émet. Méfions nous donc des enseignants qui se nourrissent mal, qui ne font pas attention à ce qu'ils mangent et/ou boivent!
Le point faible de l'astrologie est un peu celui de la cuisine chinoise: c'est "bon" mais on ne reconnait pas le produit d'origine difficile à identifier. L'on peut se demander si le déclin de l'astrologie n'aurait pas correspondu à une évolution des mœurs en matière d'alimentation, du moins dans les classes supérieures et lettrées. De même les incidents liés à la vache folle ont posé le problème de la traçabilité des aliments, ce qui pourrait avoir eu des répercussions sur l'abord de l'astrologie. On sait désormais que certains effets ne sont perceptibles qu'à long terme, notamment chez les fumeurs, ce qui veut dire que les gens se méfient davantage d'un jugement à court terme et à courte vue. Ils veulent des garanties et l'astrologie ne peut présenter les garanties exigées. On lui coupe donc son crédit!
Ce "crédit" ne sera rétabli, du moins dans certains milieux influents, qu'au prix d'une sensible amélioration de la "traçabilité" de ses "produits" et bien entendu l'élimination de tout ce qui n'est pas de "premier choix", d'appellation "contrôlée".
Force est de constater, à la suite de notre enquête auprès d'un très grand nombre d'astrologues et d'astrophiles -entretiens tournés dans le cadre de la Télévision Astrologique- sont peu convaincants quant à la maîtrise qu'ils ont des "marchandises" qu'ils exploitent. C'est bien vague et bien flou et tout à fait insuffisant. Beaucoup de désinvolture, avouons-le! Qu'il y ait "preneur" pour des services se déroulant dans de telles conditions d'absence de protection ne saurait surprendre. On en revient au phénomène incontestable de la malbouffe et notamment au fait que les gens ne savent plus et ne se soucient plus de ce qu'ils mangent et boivent. Dans bien des cas, les gens - et notamment les "jeunes" ne connaissent les fruits que par les jus qui en sont tirés, n'ont accès à la viande que par les hamburgers, c'est à dire une viande hachée qui ne ressemble plus à rien de réel, du moins au niveau de la forme. On est dans le fast food, le "quick" (rapide en français), et l'astrologie est souvent vécue comme du "fast psy", pas cher, vite prêt et qui apporte quelque réconfort. Une astrologie qui, d'ailleurs, est elle-même boulimique et obèse!




JHB
18. 03. 10

Pourquoi les astres nous font de l'effet.

par Jacques HalBronn

Si les astres pensaient, ils s'apercevraient que les humains réagissent étrangement à certaines configurations. Ce serait pour eux un mystère étant donné que cela ne marcherait que pour les unes et pas pour les autres.
Car que les astres agissent uniformément est une chose, qu'ils aient des effets dans certains cas et pas dans d'autres peut générer quelque perplexité.
Ce qui selon nous fonde l'astrologie, c'est précisément le choix de certaines configurations, ce qui est tout à fait contraire au principe d'un processus universel.
Dès lors, nous dirons non pas que les astres agissent sur nous mais.... nous font de l'effet, ce qui fait ressortir la subjectivité et donc le rôle du récepteur ou mieux de celui qui se met en situation de l'être.
Si, en effet, les astres nous font de l'effet, selon certaines configurations et non selon d'autres, c'est que nous l'avons bien voulu.
Autrement dit, les astres, en quelque sorte, n'y seraient pour rien si ce n'est du fait qu'ils existent. Et il est vrai qu'à partir du moment où quelque chose existe, c'est à dire s'extériorise, se manifeste (d'où le "ex"), qui peut empêcher qui que ce soit ou quoi que ce soit d'en disposer à sa guise, de lui conférer telle ou telle signification, sans tenir autrement compte de notre "être". En ce sens, l'existence est une trahison de l'essence, c'est risquer d'être défini par le regard de l'autre, comme dirait Sartre (notamment dans Réflexions sur la Question Juive, 1946)
Si les astres nous font de l'effet, c'est que nous avons jugé bon -ou du moins nos lointains ancêtres de nous connecter psychiquement avec ces lointains objets ou du moins avec les configurations que nous pouvons imaginer qu'ils forment entre eux. Kepler avait bien raison d'accorder la plus grande importance aux aspects en astrologie et à la musique des sphères qui pouvait en émaner et à laquelle certains d'entre nous seraient particulièrement sensibles, dès notre état de fœtus, donc dès avant notre naissance. Tout comme l'astrologie est née d'un monde qui n'était pas encore astrologique, l'enfant préexiste à sa naissance et celle-ci dépend de ce qu'il est avant de naitre.
La grande quête de l'astrologie, le "grand œuvre" de l'astrologue consistent, de nos jours, à retrouver les configurations ainsi déterminées parmi tant de possibles par nos aïeux. En ce sens, faire de l'astrologie, de nos jours, c'est jeter un pont entre nous et des sociétés extrêmement anciennes qui ont accouché de la dite astrologie comme un sculpteur donne naissance à son œuvre.
Le grand débat entre astrologues, actuellement, tient au fait que beaucoup d'entre eux ont le plus grand mal à admettre (voir notre entretien non enregistré avec Gilles Roy) que ce que nous créons ne préexiste pas, n'a pas à être déjà préfiguré. Les hommes semblent avoir peur d'être des dieux comme si cela était sacrilège! Ils craignent de se vanter d'une liberté que l'on risquerait de leur confisquer, qui sait....
Or, tant que les astrologues continueront à se cacher dans les jupes de l'astronomie et déclarer qu'ils n'ont surtout rien inventé, ils seront les mal aimés de l'Humanité. Pourquoi s'en étonner face à des propos que l'on pourrait qualifier de castrateurs et qui d'ailleurs dégagent un certain relent de féminisme. Car refuser aux hommes d'avoir inventé l'astrologie, c'est de la muflerie, un camouflet pour le génie humain! Une certaine astrologie, présentée d'une certaine façon, est un pied de nez à l'adresse du mâle dominant!
Faisons donc le pari qu'une fois que l'astrologie aura renoncé à une telle idéologie qui ne lui est nullement nécessaire pour exister, les choses iront beaucoup mieux pour elle! Le problème, c'est que précisément, le milieu astrologique, de façon subliminale, est engagé dans un rapport de force visant à humilier l'Humanité. On nous répliquera, probablement, non sans une certaine hypocrisie que l'on n'y perd pas au change puisque l'Humanité se trouverait ainsi en osmose totale avec le cosmos: qu'a -t-elle à revendiquer, dès lors, une quelconque paternité sur l'Astrologie?
Or, quelque part, un tel discours n'est pas tenable, ne tient pas la route : les scientifiques dénient, à juste titre, aux astrologues le droit d'affirmer que les astres exercent sur nous, de par leur nature, quelque effet sur nous, chacun autant qu'ils sont, notamment au niveau du système solaire. En revanche, ils n'auraient rien à redire si nous affirmions que les astres n'agissent pas de par leur nature mais d'après notre nature, que nous les avons en quelque sorte dupliqués pour mieux les détourner. que nous les avons accommodés à notre guise. Quant à savoir si un tel traitement a exercé ou non des effets durables au point que nous les ressentions encore en ce début de XXIe siècle, tel est en vérité le grand débat et ce, en l'absence même d'un quelconque conditionnement culturel, ce qui serait difficile avant la naissance. Mais gageons que les astrologues n'ont guère voix au chapitre à ce sujet! Ce serait comme si, toutes proportions gardées, un zoologue s'efforçait de nous démontrer que tel animal n'est pas domesticable, apprivoisable, de par sa constitution! Le rat des villes et le rat des champs…
Autrement dit, il était bel et bien imprévisible d'annoncer à l'avance que l'Humanité réagirait à telle configuration et pas à telle autre. Ce n'est que l'Histoire, capable de saisir le contingent, qui est seule en mesure de nous renseigner quant aux décisions prises en ce qui concerne ce qui du ciel serait retenu. Vouloir, comme le pensait Jean-Pierre Nicola, faire comme si le système solaire, pris dans sa globalité (voir sur ce sujet (notamment sur Eris) les travaux de Christophe de Céne qui seront présentés au prochain Colloque de Rennes, fin avril, pour la Télévision Astrologique) portait en lui-même sa propre structure astrologique, et qu'il ne restait plus qu'à la décrypter, est une posture qui aura caractérisé les cinquante dernières années (1960-2010) de façon assez dominante.






JHB
18.03.10

La notion de configuration en Astrologie

par Jacques HalBronn


Comme nous l’avons souligné, à diverses reprises, l'astrologie configurationnelle sera probablement le positionnement qui s'imposera au cours des quinze prochaines années de ce XXIe siècle.
Certes, le XXe siècle avait-il accordé quelque importance aux relations des planètes entre elles, que ce soit dans le thème natal ou en astrologie mondiale, mais sans développer une philosophie adéquate. Car configuration rime avec convention et toute configuration relève et implique un certain arbitraire auquel l'on se tient. Or, l'astrologie du XXe siècle se développa dans d'autres directions: soit physique, soit symbolique. Nous rompons, pour notre part, avec une telle épistémologie que l'on pourrait qualifier de transcendantale, c'est à dire qui ne passe par l'homme ou qui concède à celui-ci la tache d'un découvreur et d'un exécutant et non celle d'un concepteur et d'un législateur, comme dans notre approche.
La démarche qui est la notre rappelle que le nombre de configurations est littéralement infini sauf à accorder à certaines aspects une réalité intrinsèque qui reste très problématique, quand bien même pourrait-on prouver que l'être humain tend à structurer le monde de telle ou telle façon, selon telle ou telle angularité, tel ou tel structure géométrique (ce qui semble être la position de J. P. Nicola).
L'Astrologie contemporaine, depuis la fin du XIXe siècle semble avoir voulu "déshumaniser" l'astrologie, non pas certes en affirmant que les astres n'agissent pas sur les hommes mais en laissant entendre que les hommes n'agissent pas sur les astres, non pas certes en en modifiant le cours mais en enrichissant leur signification grâce à ce que les hommes projettent sur eux.
Alors que la plupart des astrologues renvoient l'origine du fait astrologique, en tant que tel, à la nuit des temps, nous l'inscrivons, quant à nous, dans une historicité relativement récente non pas seulement en tant qu'objet d'étude mais en tant qu'objet tout court. Autrement dit, le rapport que pose l'astrologie entre les hommes et les astres n'a pas toujours existé et sa genèse fait partie du cahier de charges de l'historien de l'Astrologie.
C'est ainsi, d'ailleurs, que nous n'enfermons pas l'astrologie dans le seul système solaire, mais que nous proposons une dialectique entre le système solaire et des facteurs qui lui sont extérieurs, comme les étoiles fixes. Pour nous, la configuration est constituée par les relations qui sont posées entre ces deux plans, ces deux ensembles que sont le système solaire d'une part et le "firmament" stellaire de l'autre, ce qui est un "postulat" totalement étranger à l'astrologie du XXe siècle mais qui rejoint évidemment l'astrologie sidéra liste, des constellations et plus largement le Zodiaque dont les tropicalistes tentent de démontrer qu'il ne relève en rien du monde stellaire. Or, si symboliquement et analogiquement, le zodiaque doit sa structure aux saisons et aux configurations soli-lunaires, il n'en est pas moins vrai qu'il a été projeté sur le plan stellaire à une époque très ancienne pour précisément baliser le cours des planètes au moyen des étoiles.
A partir du moment où l'on admet qu'une configuration astrologique est la base et le résultat d'une convention, il importe peu de toute façon que les facteurs ainsi reliés fassent réellement partie d'un ensemble d'un seul tenant..D'ailleurs, l'on peut se demander si le thème natal n'est pas une réunion arbitraire de facteurs divers, à commencer par l'intrication entre signes et maisons, si ce n'est par analogie. La seule condition est que la configuration en question puisse être observée et décrite, reproduite sur un support, ce qui est le cas des configurations planétaro-stellaires dont il s'agit ici et qui sont visibles à l'œil nu, du moins jusqu'à Saturne et de fait nous ne nous intéressons pas aux planètes transsaturniennes.
. .D'aucuns (comme Patrice Guinard) nous font remarquer que lorsque nous parlons d'une conjonction entre telle planète et telle étoile fixe comme s'il était indispensable qu'il y ait réellement conjonction et comme s'il fallait déterminer à partir de quel niveau et jusqu'à quel niveau il pouvait être parlé de conjonction. Il est clair que pour nous, l'idée d'une conjonction planète-étoile ne relève aucunement de la physique et d'ailleurs aucune conjonction n'est autre chose qu'un effet de perspective à l'instar d'une constellation. Mais ce qui importe, c'est avant tout que la dite conjonction soit repérable par l'œil humain et par l'intelligence humaine. Dès lors, qui peut affirmer que telle configuration n'est pas repérable parce que les deux corps considérés seraient par trop distants, en latitude? Vieux débat, déjà soulevé (avec les plexus), dans les années trente du siècle dernier par Dom Nécroman(Néroman alias Maurice Rougie, ingénieur des mines). que celui qui refuserait une conjonction uniquement longitudinale! D'ailleurs, dans ce cas, que dire des autres aspects, de l'opposition ou du carré par exemple, qui ne relèvent plus d'une quelconque conjonction, que dire de la syzygie qui assimile conjonction et opposition, parce que dans les deux cas il y a alignement? Pour nous, en effet, la configuration est plus un alignement qu'une conjonction stricto sensu, le terme conjonction est ici purement conventionnel et terminologique.
Le point sur lequel nous voudrions insister, c'est sur la solution de continuité entre astronomie et astrologie, notamment au niveau du symbolisme. Certains ont tenté de fonder le dit symbolisme sur des données physiques. On pense à J. P. Nicola qui reformule tant les signes du zodiaque que les significations planétaires sans s'appuyer sur les noms utilisés. Mais pour nous, une telle démarche n'est guère envisageable d'autant que le dit symbolisme ne constitue aucunement un ensemble pertinent et cohérent, ce qui ne signifie pas nécessairement qu'il ne soit recevable en tant que tradition entérinée par une longue habitude. (Voir notre "Eloge de l'erreur", in collectif (avec Alain Kieser et Anne Rose), Paris, Ed. Le Lierre et le Coudrier, 1990), l'erreur n'est pas rédhibitoire, pas plus que l'ignorance de certaines données et en cela nous ne suivrons pas ces astrologues qui entendent compléter l'astrologie par des apports d'information nouveaux..







JHB
17. 03.10

Le thème natal et le Zodiaque.

par Jacques HalBronn

Le fait d'être né sous un certain signe zodiacal permet de s'inscrire dans une cyclicité, chaque personne naissant à un certain "degré", à un certain stade du dit cycle zodiacal et dans un groupe, l'on pourrait ainsi disposer les gens dans un ordre que l'on pourrait qualifier de chronologique, les gens du bélier se plaçant avant ceux du taureau et ainsi de suite. De fait, dans les journaux, l'ordre des signes est strictement respecté et l'on n'imaginerait pas de permuter tel signe avec tel autre.
Mais ce qui vient déranger un tel agencement, n'est-ce pas le thème natal? Et on a souvent l'impression que les astrologues se plaisent à troubler un tel ordre. Ils vont ainsi souligner le fait que le signe solaire se combine avec l'ascendant, avec le signe de la lune et ainsi de suite. En fait, l'expression "naitre sous un signe" n'implique-t-elle pas un singulier? A certaines époques, le signe sous lequel on naissait était plutôt l'ascendant, à d'autres le signe solaire. Mais est-ce que cela fait sens de combiner plusieurs signes pour une seule et même personne? Ce qui est sûr, c'est que ce faisant, l'on compromet définitivement une certaine idée de la cyclicité. Et bien entendu, si l'on passe au thème natal, dans toute sa complexité, il n'est plus question de classer les gens dans un quelconque ordre et d'ailleurs les gens deviennent alors carrément inclassables!
Nous avions déjà dénoncé, au niveau prévisionnel, une telle dérive qui "casse" la cyclicité sous le prétexte assez pervers de la renforcer en multipliant les cycles! Le pompier pyromane, celui qui chargé de mettre de l'ordre introduit du désordre!
Inversement, les astrologues ont "cyclicisé" les dieux du panthéon, dans la mesure où ces dieux sont associés à des planètes, donc à des cycles. On nous explique doctement que les planètes et donc les dieux se succèdent selon leur emplacement dans le système solaire alors que ces noms sont attribués arbitrairement à telle planète plutôt qu'à telle autre, et alors que jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, le nombre de dieux ainsi considérés était loin d'épuiser toutes les divinités existantes. Depuis, il est vrai, l'on s'est rattrapé! Mais quel est le sens mythologique de l'ordre des dieux tel que les astronomes l'ont instauré? Dans quelle cyclicité s'inscrit un tel ordre? A noter que la théorie des Ages, telle que prônée par Jean-Pierre Nicola tend à valider de facto la légitimité d'un tel dispositif. Mais là encore, quelle cyclicité se manifeste quand on multiplie les transits, ce qui signifie que l'ordre de passage des planètes sur le thème primera sur tout organisation chronologique récurrente et cohérente. En fait, ce que nous trouvons détestables, dans le cas de l'usage que l'on fait des planètes, c'est d'articuler un cycle global (qui correspondrait à la durée d'une existence (voir les "Actes" du Congrès Source de 2007 sur ce thème) sur une série de cycles chacun dotés d'une certaine autonomie! Au moins, avec le zodiaque, chaque signe reste à sa place et n'est pas doté d'une dynamique distincte sur le plan céleste des autres signes.....En astrologie, là où l'on croit que l'on a pied, l'on s'aperçoit que le sol est mouvant! Et l'on perd pied....
Le malaise que l'on ressent par rapport à ce que l'on pourrait appeler l'astrologie des astrologues, celle qui vise à étudier l'individu, extrait de toute cyclicité collective manifeste et tangible, c'est qu'elle est en porte à faux par rapport avec une certaine idée d'ordre (sens du mot cosmos en grec). On pense à ces perversions que l'on observe chez certains éducateurs qui au lieu d'élever les enfants dont ils ont la charge les dépravent. On constate un tel phénomène dans certains milieux spiritualistes - le pape est actuellement interpellé sur ce sujet en matière de pédophilie.
Comment procède-t-on pour amener les gens à se polariser sur leur thème natal alors qu'ils s'étaient depuis des années intéressés à leur seul signe solaire, se situant ainsi d'un groupe à l'autre? On leur fait miroiter que ce sont des personnalités fortes, qui ne sauraient se réduire à tel ou tel signe. On flatte leur vanité, on leur montre des thèmes de personnages connus en leur laissant entendre qu'eux aussi, ils pourront sortir du rang, qu'ils en ont les potentialités. Dans un monde où tant de gens se conduisent comme des moutons de Panurge, n'est-il pas tentant, comme le suggérait un Dan Rudhyar, de se démarquer en s'appuyant sur "son" thème?











JHB
17. 03. 10

L'entrée dans une phase yin du cycle de Saturne

par Jacques HalBronn


On parle beaucoup actuellement de l'entrée prochaine de Saturne en balance mais, dans le cadre de l'Astrologie "selon Saturne" que nous promouvons, cela pourrait aussi bien être celle de Saturne dans un des trois autres signes cardinaux (suivant en cela Reinhold Ebertin). Mais cela vaut déjà à la fin du signe mutable qui précède. Pour nous le vrai critère est la division en 16 du cycle de Saturne (soit des unités de 22°30', dites de semi-octile comptées à partir des 4 étoiles fixes royales)
Que signifie l'entrée dans une des quatre phases yin du cycle de Saturne, qui se produit tous les 7 ans environ? Si la phase de yang était un quête de soi par l'introversion, la phase yin nous ouvre vers l'identification à tel ou tel groupe;, notamment selon des critères généalogiques. On prendra l'exemple de la Guerre des Six Jours (juin 1967) qui aura correspondu à un sursaut identitaire chez nombre de Juifs. Saturne transitait alors le signe du Bélier et déterminait donc, selon notre modèle, une phase yin. Ce sera également le cas, quelques mois plus tard, avec mai 68. Ce sont des temps d'appartenance à quelque chose qui dépasse l'individu et où l'individu ne se sent exister que parce qu'il rejoint un ensemble d'une certaine importance. On peut d'ailleurs être écartelé entre divers réseaux d'appartenance qui vont s'entrechoquer.
La solidarité au sein d'un groupe tend à se renforcer. C'est le retour de l'enfant Prodigue, de l'exilé, du banni, de l'excommunié, sa réintégration. On se sert les coudes entre ceux qui sont "sur le même bateau". Dans certains cas, cela peut favoriser la cohésion nationale, dans d'autres des particularismes plus limités. Cela peut être le retour de vieux démons nationalistes, racines, religieux.
Paradoxalement, la phase yang qui accentue l'aspect individuel tend à refouler ces structures collectives au bénéfice de projets internationaux, comme l'euro dont on voit actuellement qu'il est menacé, notamment par la crise grecque. En ce sens, la phase yin peut hypothéquer des constructions déconnectées par rapport aux substrats historiques. C'est un retour du refoulé de diverses entités que l'on avait cru, un peu vite, avoir dépassé.
Des alliances quelque peu "contre nature" contractées en phase yang - où les repères collectifs sont minimisés - sont remises en question à l'abord de la phase yin. La phase yin favorise les leaders qui veulent rassembler "leur " peuple, leur caste, leurs "semblables" et condamne ceux qui trahissent leur camp. C'est ainsi que les dernières initiatives de Nicolas Sarkozy, au profit d'hommes de gauche, notamment pour le Conseil Constitutionnel et pour la Cour des Comptes ne passent pas. Car le temps n'est plus à "faire bouger" les lignes.
Tout comme la phase yang est un repli sur soi, en tant qu'individu, la phase yin serait un repli du groupe sur lui-même, d'où une radicalisation des clivages, une exacerbation des luttes de classes. La liberté individuelle s'en trouve peu ou prou atteinte: on ne peut plus se comporter en phase yin comme un électron libre, il faut refouler ses états d'âme et se conformer à une consigne collective, à des "interdits". Le temps n'est plus à affirmer sa différence personnelle mais de choisir son camp, ce qui peut conduire à une réforme s'imposant à tous ses membres.
Il y a là évidemment un paradoxe dans la mesure où ceux qui accèdent au pouvoir en phase yin sont les "survivants" de la phase yang, ceux qui sont les plus solides au sortir de la dite phase. Tout comme au sortir de la phase yin, ce sont les groupes qui se seront le mieux structurés qui réaliseront à leur profit des processus d'unification supranationale, bâtiront des "empires", s'imposant à des groupes plus faibles
On devrait donc passer vers un certain type de protectionnisme mais inversement la réalité purement individuelle sera compromise par le poids du collectif que l'on avait cru pouvoir mettre à distance. Cette situation devrait durer environ 3 ans 1/2 jusqu'à l'avènement d'une nouvelle phase yang lorsque Saturne se rapprocher du deuxième décan du scorpion, en 2013. Ce sera alors un nouveau bond en avant pour l'Union Européenne autour des entités les plus fortes telles qu'elles apparaitront alors. La conjonction de Saturne avec une des quatre étoiles fixes est favorable aux empires, aux constructions supranationales, ce qui peut passer aussi bien par l'économique que par le militaire. Le Traité de Rome a été signé sous la conjonction Saturne-Antarès, dans le premier décan du sagittaire. Quinze ans après 1942, quand Saturne était conjoint à Aldébaran, en gémeaux,-donc phase yang- alors que la France était occupée par l'Allemagne. Avec l'arrivée d'une phase yin, le IIE Reich vacillera et se démembrera; du fait du= renforcement de la fibre nationale des pays asservis. On notera que le débarquement de juin 44 se déroule au moment où Saturne entre en cancer, et donc pénètre en phase yin.
Si l'on compare les deux Guerres Mondiales, l'on notera que la première éclate en juillet 1914 à la fin d'une période yang, alors que Saturne se rapproche du 0° cancer, position équivalente à sa position actuelle autour du 0° balance, autre signe cardinal. C'est un nouveau réveil des rivalités nationales alors que des périodes de concertation internationale avaient précédé. Quant à la Seconde Guerre Mondiale, elle ne prend tournure,- après la Drôle de Guerre, qu'en juin 1940, quand Saturne entre dans le second décan du taureau, ce qui correspond au début d'une phase yang. On sait que cela va déboucher vers la signature d'un armistice, l'Allemagne imposant sa loi à la France et se constituant un empire sur le continent européen. Signalons; pour information, les récentes recherches de Patrice Guinard- dont il nous a fait part lors du colloque de Toulouse, concernant Pluton : il a observé que de 1914 à 1945, cette planète se trouvait à proximité de l'écliptique, en latitude, entre + et - 6°. Or cette planète est celle qui s'éloigne le plus de l'écliptique, dépassant ainsi les limites traditionnellement attribuées à la "ceinture" zodiacale. Et un tel phénomène est amené à se reproduire, au XXIe siècle, avec des effets perturbateurs comparables, selon ce chercheur établi à Toulouse. (Voir aussi les travaux du belge Gustave Lambert Brahy, dans les années trente du siècle dernier, sur les courbes de déclinaison des planètes)
La grande question qui se pose en début de phase yin, est celle des nouveaux leaders qui ont été renforcés par la phase yang qui s’achève. Le personnage du général De Gaulle illustre bien le passage d'un parcours assez solitaire en phase yang, vers une situation de leader d'un Etat, en phase yin, défendant, bec et ongles, les intérêts du dit Etat au niveau international. En Mai 58, lorsque De Gaulle revient au pouvoir, Saturne se rapproche du 0° capricorne, on entre en phase yin et c'est l'heure d'une remise en question de l'entité France, avec ses départements algériens. Une situation bien différente de ce qui s'était produit en 1940 quand l'idée de l'appartenance de la Franc à une Europe sous le leadership allemand était acceptée par une partie de la classe politique française..
On aura compris qu'à la fin d'une phase yang émergent des leaders qui ont fait leurs preuves au cours de la dite phase et qui se mettront au service d'une entité. Puis, à la fin de la phase yin émergeront les entités les plus puissantes telles qu'elles ont pu en faire la preuve au cours de la dite phase. Et c'est dans ce cadre supranational que se déploiera une nouvelle phase yang.
Contrairement à d'autres spécialistes en astrologie mondiale, qui couvrent des périodes plus amples (voir notamment le Congrès Source 2010 et divers entretiens sur la Télévision Astrologique) on aura compris que tout peut changer en quelques années et que rien ne dure au delà de 3 ans 1/2, qu'il y a à chaque rendez-vous des réajustements à effectuer dans la marche du monde. En travaillant sur des périodes trop longues, l'on est sûr de trouver tout ce que l'on veut puisque les périodes considérées par les dits astrologues (Barbault, Lenoble, Lynn Bell, Fanchon Pradalier Roy, Fabrice Pascaud, Samuel Djian Gutenberg, Didier Lustig, Dorothée Koechlin de Bizemont, Jacky Alaïz, Jacqueline Lion etc) n'ont nullement l'homogénéité que l'on croit.
Une erreur d'échelle de temps condamne la recherche entreprise quand il s'agit de montrer que telle période est marquée par telle ou telle tendance plutôt que par telle autre alors que ce que l'on a qualifié de période recouvre plusieurs stades bien distincts. Dès lors, on ne risque pas de rencontrer un démenti. Il en est d'ailleurs de même quand on recourt à une terminologie inappropriée qui peut désigner des états très différents, ce qui là encore permet de "gagner" à tous les coups. C'est tout le problème du surdimensionnement des outils.
La phase yin se manifeste au niveau des comportements individuels, lors de la période de transition du yang vers le yin par des itinéraires conduisant à renouer, notamment, avec un certain passé familial., on renoue avec ses racines, avec un passé ancestral. C'est ainsi, à titre anecdotique, que nous avons consacré du temps à faire connaitre les œuvres de notre grand mère maternelle, Claude Jonquière, née le 4 janvier 1885, à Marseille, à trois heurs du matin (voir sur la Télévision Astrologique) tout comme en 1967, nous avions été entrainé par les retombées de la Guerre des Six Jours, ce qui nous avait conduit à tenter l'expérience israélienne. Dans les deux cas, on est en phase yin du cycle de Saturne, à 42 ans d'écart (6x7=42) L'important est le "sens" d'un processus, il ne suffit pas de décrire quelque chose ponctuellement; il est essentiel dans l'inscrire dans un mouvement et d'indiquer d'où l'on vient et où l'on va et c'est souvent là que les astrologues se "plantent". Il ne suffit pas d'annoncer des changements mais de préciser des changements de quel ordre. Ce n'est pas l'importance des changements qui compte mais leur nature car tout changement est marquant. Annoncer (sur la base d'une conjonction Saturne-Neptune par exemple qu'en 1989, l'URSS passerait par un moment "important", "grave" - comme l'a fait André Barbault- ne suffit pas au regard de la science astrologique du XXIe siècle. Il fallait surtout noter - mais sur la base d'un modèle totalement différent, il est vrai - que Saturne était en capricorne, en phase yin et que la phase yin (qui culmine avec le mi-point de Saturne à deux étoiles fixes royales) est fatale aux ensembles supranationaux tels quêtait alors le bloc communiste en "Europe de l'Est". 1989 correspond à une puissante résurgence des nationalismes, comme en 1944, avec Saturne en cancer. Or, en 2010, la même mésaventure risque de se produire avec l'Union Européenne, sous un Saturne en balance, autre signe cardinal, 21 ans plus tard (7x3 = 21)/ Mais tout n'a qu'un temps et sur une période de sept ans, un rééquilibrage s'opère de toute façon. Selon nous, affirmer qu'une situation, quelle qu'elle soit, perdurera au delà de 3-4 ans est aberrant. C'est pourquoi le passage d'une planète transsaturnienne ne fait guère sens du fait de la durée du dit passage, à moins de ne découper le signe en plusieurs facettes (à l'instar de ce qu’a proposé Olivier Peyrebrune, lors du colloque NOA de février 2010, à voir sur la Télévision Astrologique). Il y a un flux et un reflux comme pour les marées. Nous dirons qu'une phase astrologique ne dure ni plus ni moins longtemps que 3 ans, qui sont une moyenne probable. Comme on l'a dit plus haut, au delà de cette durée, l'astrologue sera conduit à embrasser sous une seule et même période des phases contradictoires, ce qui est bien commode, par certains cotés, dans la mesure où il trouvera une chose et son contraire, ce qui lui permettra de ne faire ressortir que ce qui l'arrange. Même au niveau prévisionnel, cela lui permet de retomber sur ses pattes puisqu''au delà de 3/4 ans, les chances de recoupement entre ce qui se passe et ce qu'il dit se multiplieront. Cela revient à dire à quelqu'un que dans un temps x, on le voit manger ou on le voit dormir. Si l'on se situe sur 24h, la probabilité est grande d'avoir raison et sur 3 -4 jours c'est une quasi certitude! En revanche, annoncer à quelqu'un que dans les six prochaines heures, par exemple, il fera telle ou telle chose est déjà plus risqué et donc plus probant. Or, l'astrologie mondiale transpose sur un autre plan et à une autre échelle de temps un certain mode de fonctionnement : ce qui vaut pour une personne sur trois- quatre jours vaut pour une société sur trois- quatre ans. En fait, ce qui fait la qualité du travail de l'astrologue consiste précisément à montrer que ce que l'on croyait durer longtemps ne dépassera pas quelques années mais qu'inversement ce que l'on pensait n'avoir qu'un temps se maintiendra également sur quelques années. L'astrologie se situe ainsi dans un juste milieu (ni-ni) : pas de temps trop court ni de temps trop long. Ajoutons que l'astrologie peut se révéler d'une efficacité redoutable et pourrait même, si sa valeur était confirmée sous ce nouveau look, un savoir "top secret". Dans bien des cas, en effet, savoir anticiper un changement, un basculement, en temps utile, peut valoir son pesant d'or. Il suffit parfois de savoir attendre pour accéder à une phase correspondant au projet poursuivi. Et cette attente n'est jamais très longue dans notre système alors que dans d'autres systèmes, cela peut être une question de décennie(s), ce qui est beaucoup trop lourd pour s'avérer véritablement utile. A la façon d'une armée, nous dirons que l'astrologie que nous avons élaborée comporte des supériorités évidentes, en termes de mobilité, sur ses concurrentes plombées par des périodicités surdimensionnées..Ajoutons que la signalétique que nous préconisons a le mérite d'une grande simplicité, la conjonction correspondant au pic d'une phase yang et la disjonction (mi-point entre 2 étoiles fixes royales) au pic de la phase yin, ce qui signifie d'ailleurs que le yin est une amplification du yang. Il y a cependant un certain paradoxe en ce que le yin arrive à son aboutissement en début de phase yang et le yang atteint sa plénitude en début de phase yin, ce qui vient illustrer l'idée du Tao selon laquelle il y a du yang dans le yin et du yin dans le yang.
On nous objectera peut être que le rythme que nous décrivons semble terriblement trépidant et que les phases sont d'une durée relativement brève, à savoir moins de 4 ans. Mais nous rappellerons qu'un président américain est élu pour 4 ans et que la campagne électorale entame largement un tel intervalle. En France, le Parlement est réélu tous les 5 ans sous la Ve République. Les historiens ont cru bien faire de proposer de la "longue durée", mais cela ne signifie pas que la "'respiration" de l'Humanité ne soit celle que nous décrivons. L'astrologie nous parle d'un fonctionnement des sociétés au sens quasiment organique du terme, lequel transcende et traverse les grandes fresques historiques dont elle n'a généralement que faire. Il est à souhaiter qu'au cours du premier tiers du XXIe siècle, cette astrologie que nous présentons servira de fondement à la plupart des entreprises humaines. Qui sait si une telle prise de conscience ne correspondra pas, ce faisant, à la fin d'un monde?
> La récente victoire d'Obama concernant la couverture sociale correspond à ce passage de la ligne équinoxiale au sens de l'astrologie saturnienne, c'est à dire du semi-octile de Saturne à Regulus. Elle correspond à l'éveil d'une certaine solidarité de type yin. Obama y gagne sérieusement en crédibilité et l'on peut dire que c'est un nouveau départ pour lui, du fait d'un passage du virtuel au réel. Si la phase yang s'ouvre aux projets et aux recherches, la phase yin, quant à elle, couronne des réalisations, des réussites.
Ci dessous un extrait de son discours aux parlementaires américains et notamment aux Démocrates, faisant appel à un puissant sentiment de solidarité nationale:
"Je crois en une Amérique où l'on ne dit pas seulement aux gens qu'ils doivent se débrouiller seuls (...) mais que nous voulons aussi prendre soin les uns des autres et aider les gens vulnérables que la chance a abandonnés (..) Ne le faites pas pour moi, ne le faites pas pour le parti démocrate, faites le pour les Américains!' (Libération, 24. 03. 2010, cité par Bernard Guetta, "Obama se refait une santé", p. 19)
On notera que même si le calendrier électoral ne coïncide pas, le plus souvent, dans l'état actuel des choses, avec le calendrier astrologique, il n'en reste pas moins vrai que l'on ne peut pas aller plus vite que la musique et que la vie politique en arrive à se plier, in fine, au dit calendrier astrologique. Voilà de longs mois, en effet, que la réforme du système de couverture sociale américain se trainait en longueur et l'on pouvait se demander quand et si cela aboutirait. Le fait que cela se soit, in extremis, concrétisé au passage de Saturne de la phase "yang" à la phase "yin"- nous parait de bon augure pour l'avenir d'une nouvelle astrologie au cours de la décennie qui s'ouvre. Il ne s'agit pas, on l'aura compris, de lancer des dates en disant que quelque chose d'important va avoir lieu mais de préciser la "tonalité" de l'événement qui n'est ici nullement quelque chose de soudain et d'inattendu mais qui est le résultat de tout un processus humain et social. Dans le cas du récent tremblement de terre d'Haïti; ce n'est pas l'astrologie qui pouvait l'annoncer mais elle pouvait prévoir qu'à ce moment là un mouvement de solidarité pourrait s'observer, à l'encontre d'autres phénomènes comparables survenus sous d'autres conjonctures astrales.
Nous ne sommes qu'au début d'une nouvelle phase Yin de 3 ans et demi. Certes, ses premières manifestations sont assez spectaculaires. Cela correspond d'ailleurs, paradoxalement, à un certain repli national ou communautaire. On ne parle plus désormais avec Obama de l'univers mais des USA. En ce qui concerne Sarkozy, le récent mini-remaniement, l'abandon d'une réforme écologique, le renoncement à une politique d'ouverture vers la gauche, correspond à une volonté de renforcer son camp et d'etre fidèle à sa base qui s'est sentie mal aimée, ce qui aura influé sur sa participation aux élections régionales, profitant ainsi au camp opposé. Si au sein de chaque entité, il faut s'attendre à une plus grande solidarité, cela risque fort d'avoir pour revers de plus grandes tensions entre les dites entités, la prochaine étape, dans trois ans et demi, étant de parvenir à quelques entités particulièrement puissantes qui vassaliseront les plus faibles, ce qui conduira à des "empires" supranationaux, autour d'une entité leader. Cela correspondra, là encore paradoxalement, à une phase yang, où l'individualité sera exacerbée du fait de la déconfiture des entités perdantes. Les individus démobilisés par rapport à un engagement identitaire auront tout loisir de se centrer sur leurs propres ressources personnelles et ce jusqu’à la sortie de la phase yang, trois ans et demi plus tard, où les plus fortes personnalités prendront la tête des diverses entités en compétition. Et ainsi de suite..... Au passage actuel du yang au yin, chaque communauté, très égoïstement, aura intérêt à recruter les leaders qui ont le meilleur bilan à leur actif et qui ont le plus progressé et acquis la plus grande maîtrise.






JHB
23. 03. 10