samedi 28 novembre 2009

Nouvelles sources de l'Epître à César (1555)

Estudes nostradamiennes

Nouvelles sources de l'Epître à César (1555)
par Jacques HalBronn
Il y quasiment six ans, le 26 janvier 2004, nous avions publié sur Internet un texte intitulé
"Le mémoire à César de Nostredame et le premier quatrain centurique" (Espace Nostradamus). dans lequel nous accordions une grande importance au mot "mémoire" figurant dans les premières lignes de la '"Préface" à César Nostradamus.
N'étant pas de confession catholique, nous n'avions pas perçu - et les autres chercheurs non plus, d'ailleurs, à notre connaissance - que le passage en question semblait faire écho à une formule célébre de la liturgie pascale. C'est en assistant, récemment, et par hasard, à une messe, que le mot de "mémorial" qui y fut prononcé retint notre attention et ce d'autant plus qu'il était précédé du verber "laisser".
Rappelons le texte de la Préface:
Ed 1555 (édition selon nous antidatée et au texte corrompu) :
"Ton tard advenement César Nostradame, mon filz, m'a faict mettre mon long temps par continuelles vigiliations nocturnes referer par escript, toy délaisser memoire, apres la corporelle extinction de ton progéniteur, au commun profit des humains de ce que la Divine Essence par Astronomiques revolutions m'ont (sic) donné congnoissance"

Nous lui préférons une autre version, attestée seulement au XVIIe siècle mais selon nous reprenant un texte antérieur à celui de la version "canonique":
Ed. Antoine Besson (Lyon, s. d.)
“Ton tard avenement (...) m’a fait mettre mon loisir à continuelles vigilations nocturnes pour référer par écrit & à toy laisser un mémoire après la corporelle extinction de ton progéniteur au commun profit des humains des singularitez & absconses evenements dont la divine Essence m'a donné cognoissance (...) et puisqu’il a plu au Dieu immortel que tu ne sois venu en naturelle lumière dans cette terrienne plaide que tardivement etc.”
Texte anglais ( Théophile de Garencières, Londres, 1672) à partir d'une version française plus ancienne disparue et que l'on retrouve chez Besson, une vingtaine d'années plus tard :
Thy late coming (...) hath caused me to bestow a great deal of time in continual and nocturnal watchings that I might leave you a Memorial of me after my death (...) concerning the things which the Divine Essence hath revealed to me by Astronomical Revolutions and since it hath pleased that immortal God that thou are come late into this World etc.” The Preface to Mr Michael Nostradamus His Prophecies (sic).
On s'arrêtera pour commencer sur une incongruité grammaticale qui ne semble pas avoir été relevée à savoir une faute d'accord: à un sujet singulier, l'on fait correspondre un verbe au pluriel. "Essence" est suivi de "ont" au lieu de "a". Or, cette faute est absente de la seule édition Besson susnommée ("Essence ....a ") ainsi que de la traduction anglaise ("Essence......has")
Ajoutons que chez Besson, le texte est sensiblement plus riche:
"des singularitez & absconses evenements dont la divine Essence m'a donné cognoissance"
alors que dans la version canonique on n' a que:
"de ce que la Divine Essence par Astronomiques revolutions m'ont (sic) donné congnoissance"
Londres 1672:
"the things which the Divine Essence hath revealed to me"
On laisse au jugement du lecteur d'apprécier si l'édition Besson fut tardivement "améliorée" -comme la plupart des nostradamologues le soutiennennt - ou si -comme nous le pensons - elle est la moins corrompue.....
Mais revenons à la question du Mémoire et rappelons que pour Brind'amour dans son édition critique posthume (Droz 1996), il ne s'agit pas d'un document - un mémoire - mais bien d'une fonction - la mémoire. Masculin ou féminin : tel est l'enjeu.
Le vendredi saint (en anglais Good Friday, "le Bon Vendredi"), à l'occasion de la Fête Dieu ou du Saint Sacrement, qui précéde le dimanche de Pâques - on notera l'importance des jours de la semaine dans la fixation même de la Pâque, par rapport à l'équinoxe de printemps - on lit dans les églises un texte:
Latin : Oremus: Deus, qui nobis sub sacramento mirabili, passionis tuæ memoriam reliquisti: tribue, quæsumus, ita nos corporis et sanguinis tui sacra mysteria venerari, ut redemptionis tuæ fructum in nobis iugiter sentiamus. Qui vivis et regnas in sæcula sæculorum. R. Amen.
une traduction française : Oraison. Seigneur Jésus Christ, dans cet admirable sacrement tu nous as laissé le mémorial de ta passion ; donne-nous de vénérer d’un si grand amour les mystères de ton corps et de ton sang, que nous puissions recueillir sans cesse le fruit de la rédemption. Toi qui vis et règnes pour les siècles des siècles. Amen.
On notera que la date de la préface, à savoir le Ier mars 1555, est proche de Pâques, ce qui d'ailleurs pose le probléme du millésime (1555 ou 1556?) puisque c'est à Pâques qu'on en changeait alors, pour encore quelques années. Paradoxalement, si la lettre est antérieure à Pâques, il faudrait lire 1555 comme signifiant, pour nous....1556 tout comme la défaite de Pavie eut lieu officiellement en 1524, mais pour nous "modernes", en 1525.
Ce texte latin - qui est récurrent dans la liturgie de l'eucharistie - nous semble avoir influencé la prose de Nostradamus. Rappelons que si nous considérons la préface à César comme un faux, elle n'en est pas moins, selon nous, issue - et inspirée - d'une vraie Epitre à César, attestée par Antoine Couillard, seigneur du Pavillon.(Prophéties, 1556).
La prière catholique s'adresse à Jésus : "tu nous as laissé le mémorial de ta passion", ce qui nous semble renvoyer aux Evangiles.
L'épitre de Nostradamus, si elle s'adresse à son fils, est ici à la première personne:
“Ton tard avenement (...) m’a fait mettre mon loisir à continuelles vigilations nocturnes pour référer par écrit & à toy laisser un mémoire...."(Ed. Besson). La version anglaise comporte le mot "memorial".
La situation est en quelque sorte inverse de celle instituée par l'Eglise: c'est le père qui laisse un mémoire à son fils César à l'intention des humains et non le Fils (Jésus, fils du Père) qui laisse un mémoire aux humains.
Il reste que Nostradamus se dit directement inspiré par la "Divine Essence" (Dieu, chez les Juifs est "celui qui est") qui "lui a donné cognoissance", "au commun profit des humains".
Or, on notera que ce mémoire est censé être transmis après la mort de son auteur - ce qui est en phase avec la mort prochaine de Jésus, au sortir de la Céne (dont l'eucharistie est la commémoration, le pain et le vin, l'hostie et la coupe):
"après la corporelle extinction de ton progéniteur"
"after my death"
Selon nous, le texte en question confirme le caractère censé être posthume de l'épître. Notre thèse est la suivante: lorsqu'il s'est agi de produire l'édition de textes censés être restés inédits, et censés avoir été retrouvés dans les papiers, la bibliothèque du défunt Nostradamus, l'on récupéra l'ancienne version de l'Epitre à César, telle qu'elle était en effet, parue du vivant de l'auteur et on la transforma en texte posthume au prix de certaines retouches, à commencer par cette idée de "mémoire", sorte de testament spirituel laissé à l'intention de César.
Autrement dit, l'emprunt à la liturgie pascale ne serait nullement le fait de Michel de Nostredame mais de ceux qui, après sa mort, décidérent de publier des textes, sensiblement retouchés - et le plus souvent qu'ils versifièrent- à partir de pièces authentiques déjà parues ou non, en n'imaginant pas que l'on retrouverait les documents d'origine ou même des échos aux dits documents comme la parodie de Couillard. Le rapprochement -d'ailleurs largement confirmé par des chercheurs comme Robert Benazra - ne laisse aucun doute quant à l'existence d'une telle Préface, dans les années 1550. Pour Benazra, Couillard atteste de l'existence de la dite Préface. Pour nous, Couillard atteste du remaniement de celle-ci!
Encore une fois, faut-il rappeler, que les sources du canon centurique ne sont pas nécessairement révélatrices des méthodes de travail propres à Michel de Nostradame mais souvent celles - on pense à la Guide des Chemins de France - de ceux qui furent chargés, au sens anglais du terme, d'éditer des publications posthumes à l'authenticité très relative, vouées par la suite à des antidatations confondant la date de rédaction supposée (par exemple 1555) et la date de parution (post 1566). Tout se passe comme si l'on avait voulu, par un zèle excessif, constituer une bibliothèque nostradamique en restituant une chronologie qui aurait combiné celle des imprimés et celle des manuscrits. Faute de savoir publier des fac similés, eux-mêmes d'ailleurs contrefaits, l'on aura opté pour imprimer ce qui ne l'avait point été et n'était point supposé l'avoir été, d'où les confusions bibliographiques qui perdurent jusqu'à nos jours.

25. 10. 09

La théorie des Ages: le contre-sens.

par Jacques HalBronn

Un des dispositifs les plus généralement appréciés est celui de la Théorie des Ages, notamment telle qu'exposé par Jean-Pierre Nicola et les conditionalistes. C'est selon nous, une présentation qui a pu fourvoyer durablement l'Astrologie contemporaine, du fait même précisément, de sa séduction.(Un Colloque SEP Hermés fut consacré il y a quelques années à cette question, voir les actes). Déjà chez Ptolémée est exposée une telle théorie avec des âges de durée égale, et dans ce cas l'on tenait compte de la succession des planètes mais non du nombre d'années de leurs révolutions successives.
Rappelons en succinctement la portée: notre psychogénèse serait réductible - dans la version de Nicola - à la vitesse de révolution des planètes du système solaire; d'un point de vue héliocentrique.(Mercure, 88 jours, Vénus 225 jours et ainsi de suite).
Le péché originel de telles formulations tient au fait que tout part de la naissance de la personne considérée. Nous n'avons évidemment pas tous 30 ans en même temps!
Or, le ciel a son cours qui s'impose à tous, du moins au regard de l'astrologie mondiale. Entre ces deux approches, la contradiction est flagrante.
Certes, il est commode qu'un astrologue se serve d'un tel dispositif qui peut être considéré comme fiable. On ne dit pas la même chose à un adolescent et à une personne "dans la force de l'âge", c'est un conditionnement que l'on ne saurait négliger mais relève-t-il de l'astrologie? C'est une autre affaire.
On nous fera remarquer qu'une telle théorie permet de fonder la diversité des significations planétaires sur du concret, ce qui n'est pas rien!
Notre explication est plus simple: la succession des dieux correspondrait à une logique cyclique, à une sorte de zodiaque, en quelque sorte, si par zodiaque l'on entend un balisage d'un parcours astral et notamment d'un binôme céleste (planète/planète ou, pour nous (en astrologie 4 Etoiles, planète/étoile)
Les astrologues ont en effet pris la peine de découper un cycle en plusieurs secteurs, sur le modèle soleil-lune. On part donc d'un tout premier filet (croissant) de lune pour parvenir à la pleine lune. Il peut être tentant de se servir de l'ordonnancement des astres du système solaire pour illustrer une telle progression. Et pourquoi cela ne recouperait-il pas toute expérience de progression, telle que notre premier cycle de vie, de notre naissance à 30 ans?
La théorie des domiciles illustrera idéalement notre propos puisque justement elle recoupe exactement la théorie des Ages, de Mercure à Saturne, quand un des deux astres parvient au secteur de Saturne, il y a opposition, du moins si l'un des deux astres reste fixe, ce qui ne vaut que pour une étoile fixe. Mais passons!
Nicola ayant évacué les domiciles, il n'a évidemment pas mis en évidence un tel parallèle.
Mais ce qu'il faut savoir, c'est qu'à la période croissante succède une période décroissante dans le dispositif des doubles domiciles. D'où le contre-sens, chez tant de tenants de l'astrologie contemporaine, d'intégrer dans ce dispositif les transsaturniennes, ce qui casse la symétrie.
De même il nous parait évident que le cycle décrit par la théorie des âges doive comporter lui aussi après une phase ascendante une phase descendante, ce qui expliquerait qu'à la fin de la vie, l'on se trouve dans un état de dépendance (retour à Mercure et à la Lune), ce qui couvrirait un ensemble d'une soixantaine d''années, soit deux cycles saturniens.
Bien entendu, il n'est pas question pour nous de valider l'idée que chacune des planètes du système solaire -même en s'arrêtant au septénaire- est dotée d'une cyclicité sidérale signifiante. Nous pensons que seul Saturne, de toutes les planètes, forme une configuration signifiante avec une série d'étoiles fixes. Les noms attribués aux planètes doivent être compris comme les marqueurs balisant le processus cyclique. D'ailleurs, on pourrait en dire autant des transsaturniennes (Uranus, Neptune, Pluton, voir notre texte à ce sujet dans le présent journal de bord).
En définitive, nous acceptons cette théorie des Ages de Nicola à condition qu'elle ne fasse qu'expliquer l'ordre des dieux tels qu'affectés aux planètes en vitesse décroissante, de la Lune à Saturne. Que certains travaux en psychogénèse sous tendent un tel agencement est une chose positive. Et ce devrait être une occasion d'évacuer le zodiaque au niveau de sa symbolique pour remplacer les 12 signes par les planètes en domicile qui leur sont affectés respectivement. On aurait ainsi Mercure ascendant, Vénus ascendante etc pour terminer par Vénus descendant et Mercure descendant..., tout en sachant qu'il ne s'agit là que d'une représentation et que d'autres représentations auraient pu être établies, comme par exemple les quatre saisons, ce qui est probablement à l'origine du zodiaque. Ces deux systèmes de balisage, par les signes et par les dieux-planètes sont aussi valables l'un que l'autre. mais il s'agit là de subdivisions contingentes dont le nombre peut varier d'un système à l'autre. On évitera d'accorder trop d'importance au passage d'un secteur au suivant comme trop d'astrologues ont coutume de le faire, de par un excès de zèle précisionnel. Comme le souligne Louis Cruchet (Ethnoastronomie et traditions astrologiques. Plaidoyer pour le pluri-ethnisme de l'imaginaire astrologique, Paris, Publibook; 2009, http://tradioastro.unblog.fr), le référentiel saisonnier a ses limites (du fait de l'inversion des saisons entre les deux hémisphères), ce qui souligne le poids culturel dans la formation de l'astrologie et donc le rôle des projections, même si, comme nous le pensons, l'astrologie n'est pas née de ce plan saisonnier mais bien en opposition à celui-ci, les planètes extérieures remplaçant les planètes intérieures de façon à accéder à une autre temporalité, plus ample.


JHB
22. 10. 09

La notation musicale, un mimétisme organisé

La notation musicale, un mimétisme organisé
par Jacques HalBronn


En tant que compositeur - encore faudrait-il préciser l'acception de ce mot - nous ne pensons pas que le fait de réaliser une partition fasse partie intégrante du "métier".
Dans le cas de la peinture, il suffit de copier et il n'est pas nécessaire de donner des instructions sur la manière dont on doit s'y prendre: c'est le résultat final qui est fourni et qui peut être conservé.
Dans le cas de la musique, jusqu'à l'invention des enregistrements, à la fin du XIXe siècle, le résultat final se serait perdu s'il n'y avait pas eu de partition mais en même temps une partition ne "parle" pas aussi directement qu'une peinture, sauf peut être pour de relativement rares initiés.
La musique, en ce sens, a longtemps été défavorisée par rapport à la peinture.
Selon nous, le compositeur ne réalisait de partition que pour aider d'autres à l'imiter voire à le remplacer. C'est un processus de démultiplication tout comme un écrivain mettait par écrit pour qu'à haute voix d'autres puissent le prolonger, le relayer.
La peinture est au demeurant proche de l'écriture et elle est même quelque part écriture ou l'écriture peinture.(idéogrammes); Il est possible qu'un de ses rôles ait été de donner le climat d'une oeuvre musicale, ce que la notation musicale n'aurait pas suffi à rendre. Pour nous la production visuelle, au départ, est le prolongement et le substitut de la production orale. L'une d'ailleurs a besoin de lumière, pas l'autre. La nuit, seule l'oralité peut exister, sauf recours au feu, à la lumière artificielle. Le jour prolonge la nuit comme l'écrit l'oral. Dans la tradition juive, l'on parle d'un passage de la tradition orale (be alpé; de la bouche) à la tradition écrite (bikhtav), notamment en ce qui concerne l'élaboration du Talmud.
Le scribe a vocation à faire l'interface entre l'orateur, le compositeur et ceux qui sont prêts à l'imiter, pour quelque raison que ce soit. On voit bien d'ailleurs, dans un concert, que l'on applaudit l'interprète, celui qui se sert d'une partition, comme s'il s'agissait du compositeur : on peut même dire que les deux ne font qu'un, pour le dit public.
Il y a dans le mort Art, une connotation d'artifice et l'on voit bien à quel point cela est juste. Sauf à entendre un compositeur improviser devant vous, on est toujours dans l'artifice, dans le faux semblant; dans une certaine illusion d'optique.
Dès qu'un écrit existe (et cela vaut aussi pour une carte du ciel dans le cas d'un astrologue, par exemple), il y a quelque chose de l'ordre d'une mystification qui se trame, étant entendu que le progrés est souvent motivé par quelque forme de mystification. On pense à ces automates joueurs d'échecs au statut ambigu.
Celui qui lit une partition nous fait d'ailleurs penser à un "pick up", à un "tourne disques" vivant. On lui fournit le document et il en sort du son. Le lecteur devient une machine. L'enfant qui apprend à lire "à voix haute" acquiert ipso facto un statut de machine.
Le statut du scribe n'est pas celui du lecteur. Il lui est supérieur. Et d'ailleurs de nos jours, il n'est pas facile de trouver un bon scribe alors que les lecteurs sont légion, du fait de l'alphabétisation qui, il est vrai, n'inclut que rarement, de nos jours, le solfége, ce qui est probablement dommage.
Le scribe, en effet, a le talent-plus ou moins grand - de transcrire de l'oral - et il est évident ici que nous assimilons tout son à de l'oralité même quand la bouche n'intervient pas- encore qu'il soit coutumier d'attendre du compositeur lui-même qu'il soit son propre scribe tout comme de l'auteur qu'il soit son propre "écrivain", le terme écrivain ayant fini par s'imposer alors qu'à la base il est de la même racine que "scribe". Qu'un romancier se désigne comme écrivain est assez insolite! Il fut un temps, encore pas si lointain, où un auteur dictait son propos à quelque secrétaire.(on pense à Napoléon)
Le scribe est en position d’interface. Il a le don de "traduire" d'un registre à l'autre. Qu'il y ait scribe évite d'ailleurs de confondre l'œuvre et sa transcription, aussi heureuse fût-elle. Car la partition n'est pas l'œuvre pas plus que la carte n'est le territoire (sémantique générale d'Alfred Korzybski)
De nos jours, avec les enregistrements, une œuvre musicale mais aussi un discours, par exemple, peuvent exister et se diffuser sans le truchement d'une transcription mais à partir de là cette œuvre devient inimitable. A la différence de la peinture où le copiste ne reproduit jamais parfaitement à l'identique son modèle, on ne peut copier une musique enregistrée que sous la forme d'une transcription qui devra passer par un interprète à un stade ultérieur. Et de plus en plus rares ceux qui sont aptes à transcrire une musique, d'autant que cela peut sembler assez vain en raison des enregistrements. Mais peut-on organiser des concerts pour entendre des enregistrements? C'est toute une vie sociale qui est compromise en ce qui concerne la musique contemporaine. Telle est probablement une des raisons de son absence dans la programmation. Mais dans ce cas, pourquoi ne pas carrément laisser une plus grande place à l'improvisation, comme on le fait pour le jazz? On attend des concerts où une partie du programme soit vouée à l'improvisation.
L'invention des divers modes de transcription, de notation, aura, selon nous, généré une sorte de sous-humanité, privée de la lettre pour ne plus avoir que l'esprit puisque la lettre est fournie d'office. Une humanité qui se satisfait de partir d'un support, d'un substrat fourni par d'autres; plus ou moins idéalisés mais aussi que l'on tend à vouloir remplacer, à faire oublier, à éclipser par son talent d'interprète, qui (re)donne vie à un objet inanimé, tel une sorte de magicien..





JHB
19. 10. 09

L'erreur polyplanétariste de l'astrologie cyclique

par Jacques HalBronn


Le remarquable apport de Jean-Pierre Nicola, il y a un demi-siècle, fut de comprendre que l'on pouvait changer les significations des planètes et des signes sans que cela remette en question les structures de l'astrologie. De fait, Nicola aura ainsi montré qu'il y avait là un certain espace de liberté pour la pensée astrologique, sans que cela vienne pour autant bouleverser la pratique de l'astrologie, ce qui ne l'empêche donc nullement, par exemple, de collaborer à Astroflash, dans les années soixante-dix et de faire école pour former des praticiens tout aussi capables que ceux ayant reçu une culture astrologique traditionnelle.
Mais, à notre avis, l'espace de liberté ouvert à la recherche astrologique est beaucoup plus vaste que Nicola ne l'avait imaginé et, ce faisant, il n'est pas parvenu à sortir l'astrologie de son ornière. La grande question est en effet celle-ci : que peut-on changer et que ne peut-on changer en astrologie sans que l'astrologie cesse d'être l'Astrologie? Jusqu'où peut-on - et doit-on - aller?
Certes, les travaux de Gauquelin, à la même époque, militaient en faveur d'un certain polyplanétarisme puisque cinq planètes paraissaient jouer un rôle à la naissance, du point de vue du mouvement diurne, c'est à dire par rapport à la rotation de la Terre sur elle-même en 24 heures environ.
Mais il eut fallu en tirer deux leçons que Nicola ne tira point :
1 ce polyplanétarisme était réservé à ce qu'on appelle les "maisons astrologiques" et ne concernait pas les signes. Le thème natal devait donc évacuer les positions des planètes en signes
2 ce polyplanétarisme faisait sens en vue de rendre compte d'un découpage des fonctions humaines. Il ne faisait pas sens au niveau cyclique, c'est à dire précisément au niveau du parcours sur l'écliptique, les exigences de structuration du Temps n'étant pas celle de l'Espace.
Autrement dit, le systéme RET par son polyplanétarisme ne pouvait convenir qu'au niveau spatial, donc rotationnel, niveau où d'ailleurs toutes les planètes sont dotées de la même vitesse de progression et ne sont pas considérées du point de vue de leurs différences en matière de révolution, ce qui est, au demeurant; le fondement même du dit RET.
Donc, le travail de Nicola au niveau du polyplanétarisme aurait du se limiter au mouvement diurne et ne pas considérer le zodiaque. Or, Nicola a mis en place le zodiaque réflexologique tout comme, pour les maisons le SORI, au sein du thème natal dont il n'a pas perçu le caractère hybride, confondant rotation et révolution, espace et temps, en un seul et même plan.
La notion de cyclicité obéit à de tout autres critères que celle de "division du travail" au sens de Gauquelin, (classement socioprofessionnel). Il importe certes que le parcours de la configuration suivie soit balisé et donc que les subdivisions choisies marquent une évolution. On aura compris que la diversité spatiale n'est pas la diversité temporelle. L'une exige une pluralité de planètes autour d'un même lieu de naissance, l'autre une pluralité de phases autour d'une seule et même planète. La division en 12 du zodiaque peut jouer, en l'occurrence, ce rôle puisque le zodiaque s'articule sur l'écliptique, quel que soit d'ailleurs son point de départ (tropique, sidéraliste, stellaire). En ce sens, le travail de Nicola sur le zodiaque réflexologique pourrait s'inscrire au sein d'une astrologie cyclique, sans aucun lien avec le thème natal et relevant de ce qu'on appelle l'astrologie mondiale. Encore faudrait-il ne pas conférer aux 12 signes la même importance qu'aux quatre grands secteurs découpés par les axes équinoxiaux et solsticiaux.. La division en 12 n'est nullement, en effet, un impératif ni pour les maisons, ni pour les signes et l'on ne peut que constater que Nicola a préservé et maintenu de telles subdivisions, se contentant d'en reformuler les significations. Autrement dit, Nicola n'a pas suffisamment libéré la pensée astrologique de certains découpages arbitraires pas plus qu'il n'est parvenu à dissocier le zodiaque du cadre du thème natal alors que les travaux de Gauquelin, alors récemment publiés, l'y auraient invité, le dit Gauquelin d'ailleurs se permettant de découper le mouvement diurne autrement qu'en 12 secteurs!
Mais ce sur quoi, avant tout, Nicola aura butté, c'est la question même de la cyclicité et ce du fait de son attachement excessif à l'astronomie, prise comme paradigme, pour l'astrologie, quant à sa description du système solaire..Il a confondu en quelque sorte le message et le medium (Macluhan).Selon son raisonnement- ou son postulat- puisque chaque planète avait reçu un nom, s'était vue affecter un dieu, c'était la "preuve" qu'elle était censée jouer un rôle en astrologie, puisque l'astrologie a vocation à appréhender le ciel au regard de l'humain. La théorie des âges que Nicola élabora (voir notre texte sur ce sujet dans le présent journal de bord) ne venait-elle pas confirmer ce point de vue, chaque planète correspondant bien à un stade de la psychogénèse humaine? Mais en réalité, ce n'étaient pas tant les planètes (medium) qui jouaient ce rôle que les divinités (message) dont elles étaient porteuses. Et rien de plus normal à ce que l'ordre des dites divinités (message) suive l'ordre des planètes (medium) pour sous tendre précisément un tel agencement....Il est vrai que les travaux de Gauquelin quant au pluralisme planétaire, au niveau du mouvement diurne, pouvaient aisément porter à confusion....puisque les dits travaux apportaient la "preuve" du lien entre medium et message! Il y avait bel et bien, n'est-ce pas, des gens qui dépendaient de Jupiter, à leur naissance; et en avaient les caractéristiques....Mais Gauquelin n'apporte rien de concret, par ses statistiques, au niveau de l'astrologie cyclique articulée sur les révolutions planétaires, même s'il s'intéresse par ailleurs aux recherches des chronobiologistes, des biométérologistes concernant notamment certains rythmes chez les végétaux ou chez les animaux en rapport avec le mouvement cyclique de certains minéraux (planètes, luminaires)
Le cycle, en dépit des apparences, est le point aveugle dans l'œuvre de Nicola et cela tient probablement à l'influence d'André Barbault, son aîné, grand spécialiste français de la cyclicité astrologique pour qui le polyplanétarisme est une condition nécessaire de l'Astrologie mondiale, notamment avec son indice cyclique mais aussi, plus simplement, dans l'étude des cycles biplanétaires (Saturne-Neptune et bien d'autres). Le problème de Barbault, c'est d'avoir négligé les étoiles fixes, ce qui l'obligera à combiner des planètes entre elles et donc à prôner le polyplanétarisme au niveau cyclique.
Nous assistons là à une carence chez ces maîtres astrologues à penser correctement l'idée de cyclicité au niveau anthropocosmologique, commettant ainsi certains fatals contresens. .Les étoiles fixes sont le grand absent de l'astrologie contemporaine, tout se passant comme si elles avaient été sacrifiées sur l'autel de la scientificité astronomique selon laquelle les dites étoiles n'appartiennent aucunement au système solaire. Exit les étoiles fixes et ce d'autant que la nouvelle astronomie fournit des planètes plus lentes que celles que l'on connaissait dans l'Antiquité, pouvant donc, croyait-on, jouer le rôle des dites étoiles....sans qu'on ait à sortir du système solaire.
Dans ce cas, en ne tenant plus compte, au niveau cyclique des rapports planètes/étoiles, les astrologues dépassaient bel et bien les limites à ne pas dépasser! Ce faisant, ils portaient un terrible coup au sein même du noyau dur de l'Astrologie alors même qu'ils conservaient de l'astrologie des données dont elle aurait pu fort bien se passer! Tel est au demeurant le grand enjeu d'une réforme de l'astrologie; que peut-on et que ne peut-on pas jeter par dessus bord, selon un questionnement képlérien? A juste titre, Kepler, en tant que théoricien de l'astrologie, conservait les aspects, c'est à dire le fondement de toute configuration céleste par delà toute autre subdivision en signes ou en maisons (même si dans sa pratique d'astrologue de cour, il se montra plus conservateur), ce qui permettait de ne pas dépendre de la précession des équinoxes sans pour autant accorder trop d'importance aux axes saisonniers dont l'importance au niveau des planètes extérieures (hors du soleil et de son "escorte" (Mercure et Vénus ayant même cyclicité d'un point de vue géocentrique que le soleil) était pour le moins douteuse.
.Certes, les étoiles fixes n'appartenaient-elles pas au système solaire et donc n'étaient pas acceptables pour la doxa astronomique moderne.....Belle concession en effet, preuve de bonne volonté de la part des astrologues que de s'en démarquer, de les oublier. En revanche, visuellement, pour les humains que nous sommes, leur présence n'en est pas moins indéniable et de tout temps, bien avant même que l'on ait su distinguer parmi elles quelques "planètes".(astres errants, en grec, par opposition à étoiles fixes). La notion de cyclicité impliquait une configuration comprenant un astre mobile tournant autour d'un astre fixe et entrant périodiquement en conjonction avec lui - expression qui ne signifient nullement une rencontre physique mais seulement visuelle! . Ce système fut battu en brèche au Moyen Age avec la théorie des grandes conjonctions (Jupiter-Saturne), on se contenta alors d'avoir deux planètes dont forcément l'une était plus rapide que l'autre mais dont aucune n'était fixe, ce qui en aurait fait une étoile. En renonçant aux étoiles, l'on privait ainsi l'astrologie de certains repères chronologiques qui allaient lourdement hypothéquer son potentiel prévisionnel et a contrario introduire des données prévisionnelles non pertinentes.
Or, tout le débat tourne autour de la question d'une influence des astres s'imposant aux humains ou voulue par les humains. Débat qui remplace celui des années soixante sur astrologie physique, causale et astrologie symbolique, synchronique. Il semble que Nicola ait opté pour la première approche en ignorant l'existence d'une troisième voie, celle que nous avons ouverte dans les années 80 (L'étrange histoire de l'astrologie, Paris, Artefact 1986) à savoir que ce sont les hommes qui ont structuré le ciel astrologique en opérant des choix (thème du colloque du 11 novembre, à Marseille) en rapport avec leurs besoins et leur perception du ciel. Dans le cas de figure d'une influence du ciel, on est dans le polyplanétarisme, puisque, selon Nicola; le systéme solaire constitue un.... système de signifiants/signifiés, de signaux. Dans le cas où les hommes s'autoprogramment, toute la question est de savoir quels sont les repères qu'ils choisirent pour ce faire, ce qui, au vrai, est la question principale de l'astrologie à laquelle il convient qu'elle réponde et à laquelle nous pensons, pour notre part, avoir répondu (Astrologie 4 Etoiles), ce qui nous met en phase avec le monothéisme du fait d'un monoplanétarisme que nous prônons.
Certes, l'on nous objectera, comme l'on ne s'est pas privé de le faire, depuis plus de 20 ans, que si l'astrologie est une invention des hommes, elle n'a pas grande valeur! C'est dire la foi humaniste de nos astrologues! L'astrologie ne serait-elle, selon nos adversaires, qu'une réalité socioculturelle? Dans ce cas, elle n'existerait que dans des sociétés qui y croient et qui s'y conforment. Or, un des postulats de l'astrologie voudrait que les hommes agissent selon les astres qu'ils le veuillent ou non....Là encore, l'on oublie la voie de la génétique, de l'hérédité astrale qui fait que ce qui au départ est culturel finisse par se transmuter en naturel, à un niveau subconscient, ce qui force à réfléchir sur la notion de conscience. Il semble que nous ayons en nous plusieurs niveaux de conscience, que nous soyons conscients de certaines choses à un certain niveau de notre corps et de notre cerveau et pas à d'autres.
En conclusion, nous dirons que l'action des astres sur l'Humanité - par delà quelques évidences quant à la consubstantialité de l'homme avec le cosmos - ne s'opère que sous certaines conditions. Autrement dit, elle aurait pu ne pas se produire ou se produire autrement si les hommes en avaient décidé autrement. Il est donc crucial de déterminer ce qui fut décidé par nos lointains aieux, ce qui constitue le fondement même de l'astrologie. Si l'on part, en revanche, sur de fausses bases, c'est toute l'astrologie qui s'en trouve plombée et désaxée.

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JHB
23.10. 09

Essai sur la dialectique cyclique en astrologie

par Jacques HalBronn

Il n'est nullement certain que les astrologues, pour la plupart, comprennent vraiment ce qu'est la cyclicité. Si c'était le cas, ils ne s'amuseraient pas à multiplier le nombre de cycles, de transits qui viennent se succéder tout au long de l'existence. Avec l'astrologie, la vie est loin d'être un fleuve tranquille, elle est constamment traversée par des mouvements divers. Certes, ces mouvements correspondent-ils à des données astronomiques - repensées il est vrai par l'astrologie sur un mode chaotique, bien éloigné de l'étymologie du mot cosmos (ordre). On serait plutôt dans le désordre organisé! L'astrologue nous apparait somme toute comme un esprit brouillon et qui se complait dans un ensemble de paramètres quasiment imprévisible en raison même de leur nombre. Comment pourrait-on raisonnablement se préparer à tant de sollicitations émanant de chaque planète, avec des modalités aussi changeantes! Qui peut souhaiter une telle représentation des choses de la vie, sans être déjà assez perturbé dans son rapport au monde?On nous dit que certains critiques de l'astrologie connaissent mal l'astrologie mais s'ils la connaissaient de plus près mais c'est heureux car eux mêmes n'imaginent pas ce qu'il en est en matière prévisionnelle mais aussi au niveau du thème natal, de quelle complication l'astrologue dote/inflige la vie et le psychisme de ses clients! En comparaison, l'attribution d'un seul signe semble être un moindre mal (voir Claude Miller, auteur d'un livre parodique sur le zodiaque, dans une émission de télévision, en partie reprise sur teleprovidence!
Mais, heureusement, il existe une autre astrologie que celle de Gribouille ou celle de ces totems grimaçants que sont les signes du zodiaque!
Quand on a bien compris ce qu'était un cycle, l'on n'a pas besoin d'en avoir plusieurs....Car le cycle est déjà porteur de sa propre dialectique. Un seul cycle, c'est déjà beaucoup. Pas la peine d'en rajouter! Posez la question à un astrologue... Il vous répondra
1 que la vie est bien plus complexe que cela tant intérieurement qu'extérieurement et
2 que si les astres existent, il faut bien qu'ils servent à quelque chose, se cachant sous les jupes de l'astronomie qui est la référence pour l'astrologie.
3 que l'on a aucun moyen de choisir un cycle en particulier et qu'il vaut donc mieux les prendre tous. Mais dans ce cas, pourquoi les élections ont-elles lieu tous les 4 ans ou tous les 5 ans? Il a bien fallu choisir et s'en tenir à ce choix!
4 que ce n'est qu'en combinant tous les cycles que l'on pourra déterminer dans tel ou tel cas quel est le cycle. dominant. De l'entrecroisement naitra ainsi à terme forcément une certaine résultante...Ben voyons! On connait la chanson!
Nous ne reviendrons pas ici sur les raisons et les conditions qui ont pu conduire l'Humanité - et au départ une certaine société, un certain peuple - à se brancher sur un certain cycle qui lui semblait approprié. Ce faisant, l'on a adopté une vision raisonnable du cosmos (genre Bach) et non, comme nos astrologues modernes, une vision romantique, baroque, échevelée (genre Tchaikowsky)....Question d'esthétique!
Il n'en reste pas moins que toute cyclicité comporte des phases et qu'en politique notamment l'on ne semble toujours pas en avoir compris la logique, d'où des commentaires journalistiques qui sont inexorablement vouées à être dépassés par les événements, qu'ils aillent dans un sens ou dans un autre. C'est là le ventre mou de la "science politique" censée former les dits journalistes tout comme nos futurs politiques. On n'y apprend pas la cyclicité si ce n'est au niveau du droit constitutionnel déterminant les modalités des élections, ce qui est bel et bien cyclique. Mais entre cette cyclicité voulue par les hommes d'aujourd'hui et la cyclicité adoptée par nos aieux, il y a un évident décalage! Et c'est peut être ce décalage qui aura conduit à la disgrâce de l'astrologie à l'époque moderne, marquée justement par la mode des élections et des constitutions (et autres chartes) (depuis la fin du XVIIIe siècle) La France, en ce domaine, aura beaucoup donné, se permettant même, récemment, de passer du septennat au quinquennat pour l'élection du Président de la République.
Il faut savoir que le propre de la cyclicité; c'est d'être cyclique..... ce qui signifie que les choses ne restent pas immobiles, immuables, que cela bouge. Sinon il n'y a pas cycle! Il n'y a pas de dynamique de retour.
Non seulement, pour notre part, pensons-nous qu'il n'y a qu'un seul cycle mais en outre nous pensons que ce cycle ne joue pas en permanence pour tout le monde. Au départ du cycle, lors de la conjonction, il est réservé à une certaine élite et ce n'est que progressivement qu'il impliquera un nombre croissant de gens. Le processus temporel (qualitatif) débouche ainsi sur un processus spatial (quantitatif)
On dira donc que le premier temps du cycle est vécu par un nombre relativement restreint de personnes, à savoir 1 les personnes directement animées par le dit cycle 2 leur entourage immédiat, déjà en décalage et ne percevant le cycle qu'indirectement, n'ayant pas accès à la source cosmique mais seulement à ceux qui y ont accès.
Au cours de cette première période, tout se passe comme si rien ne résistait aux entreprises des "heureux élus", les portes s'ouvrant sur leur passage sans résistance, le reste de la population subissant le phénomène dans une certaine impuissance.
Mais tout cela n'a qu'un temps, le temps que dure la conjonction et ses effets directs et le temps que les gens se soient nourris à une telle source et s'en trouvent tout ragaillardis au point de ne plus avoir besoin de l'impulsion initiale.
Dès lors, la résistance s'organise face à un pouvoir qui n'est plus jugé nécessaire et dont à terme l'on pourrait bien se passer, dont, en tout cas, l'on supportera de moins en moins les abus et les excés. Il convient donc que le pouvoir qui s'est constitué de par le cycle, se montre de plus en plus prudent et évite en tout cas les provocations. On est donc désormais dans une phase de pouvoir mesuré comme celui du passage d'une monarchie absolue à une monarchie constitutionnelle ou parlementaire, laissant la voix au peuple ou en tout cas , du moins pour commencer, à ses représentants.
Puis succède un troisième et dernier temps qui conduit à une certaine cacophonie, chacun se voulant son propre chef, ce qui tient à l'irrigation du cycle à une échelle de plus en plus vaste. On est passé d’un extrême à l'autre si bien que peu à peu l'on va redéboucher sur le premier temps du cycle du fait des excès de ce pouvoir par trop disséminé et irresponsable. Les temps sont mûrs pour qu'un nouveau cycle débute. Mais on aura compris que ce nouveau cycle ne débutera qu'au moment où le permettra l'horloge cosmique.
Il suffit, pour toute personne sensée, de décrire les temps d'un seul cycle pour se rendre compte de l'aberration qu'il y aurait à multiplier le nombre de cycles en activité.
Le deuxième temps est probablement le plus aisé à repérer. Il donne lieu à des réactions, à des protestations mais bien entendu il faut remonter au premier temps pour saisir les causes d'une certaine exaspération, exacerbation, saturation. Mais insistons sur ce point : ce deuxième temps ne correspond pas à un phénomène cosmique simultané, il dépend du premier temps. Il est donc vain de regarder le ciel à ce moment là. C'est parce que l'on n'a pas compris cela que les astrologues ont introduit d'autres cycles pour expliquer ce qui se conçoit dialectiquement à partir d'un cycle-source, matrice.
Le premier temps qui est le seul qui nous intéresse du point de vue des neurosciences nous fait songer à la crue d'un fleuve - on pense au Nil - qui de proche en proche vient féconder tout ce qui est alentour. L'image de l'eau nous semble éloquente: il s'agit de faire disparaitre toutes les cristallisations qui se sont développées lors du deuxième et surtout du troisiéme temps et c'est pour cela que nous associons symboliquement la conjonction au dieu Neptune. L'homme conjonctionnel nous fait songer à Hercule nettoyant les écuries d'Augias. Si l'eau marque le premier temps, la terre marque le troisiéme temps. La terre, c'est la saleté qui immobilise ce qui était en mouvement, qui rend permanent et définitif ce qui n'était que passage, comme de la pâte à modeler. En ce sens, le premier temps est providentiel, il nivelle, égalise, aplanit mais, paradoxalement, cette action n'est le fait que d'une élite capable de sauver l'ensemble de cette mort produite par l'élément terre (par opposition à l'élément eau). Que notre planète s'appelle également Terre est significatif, mais la terre appelle l'eau du ciel. De même, une Terre qui ignore les bienfaits du Cosmos (Uranus/Ouranos) est ingrate, elle ignore la source de sa vie. On aura compris que les préoccupations écologiques actuelles semblent tout ignorer quant cette source de vie que constitue le lien entre un petit nombre d'hommes et un petit nombre d'astres..
Le cycle est donc le théâtre d'une lutte jamais finie entre l'Eau neptunienne et la Terre plutonienne (Pluton étant associé à Cérès/Déméter, à Proserpine (dont il est l'époux)., entre la vie et la mort, entre le mouvement, le "courant", le "cours" des choses, et la cristallisation, la sédimentation, la multiplication, la différenciation. Les hommes ont construit des abris, se sont réfugiés dans des grottes, des cavernes, pour échapper à l'eau qui tombe du ciel, d'en haut. Chaque camp veut avoir le dernier mot. Ce qui est étonnant, c’est que bien des astrologues semblent avoir pris le parti de la terre contre l'eau et avoir détourné l'astrologie de sa fonction première qui est d'annoncer le prochain, le nouveau déluge. Le cycle fait alterner le culte du héros, de l'homme providentiel, du Sauveur qui baptise par l'eau (bénite), du Verseau (Aquarius) et de l'individu, Adam, dont le nom signifie la terre (Adama), la poussière.
Le neptunien, c'est ainsi que l'on pourra nommer le conjonctionnel, se défie de tout ce qui lui semble sclérosé, des livres, notamment, qui figent le discours, du passé qui déborde sur le présent et le parasite. A l'inverse, face à lui, se dresse le plutonien, le dieu du souterrain, qui creuse des canaux, des canalisations pour enfermer l'eau.- d'où l'aberration, en astrologie contemporaine; de faire du scorpion, signe plutonien, un signe d'eau à moins que ce ne soit l'eau croupie d'un étang. Le plutonien est l'ennemi du neptunien. Il lui met des bâtons dans les roues, il construit des barrages pour contenir l'eau, des citernes pour la stocke, toutes sortes d'abris pour se protéger des intempéries. L'homme lui-même génère aussi bien du liquide (urine) que du solide. Le plutonien, constipé, dit "merde" au neptunien. Opposition entre système sanguin et système digestif.
Le neptunien ne cesse, il est vrai, de défaire le travail du plutonien. Il balaie, il dissout, les murs, les cloisons plutoniennes à la façon d'un tsunami lequel rappelle les droits de Neptune-Poséidon. On peut donc décrire la dialectique cyclique comme neptuno-plutonienne, celle de l'océan et du continent.. En fait le plutonien n'a pas de lien direct avec le ciel, il se défie et défie son pouvoir, il lui faut passer par les fourches caudines du neptunien pour éviter la sécheresse mais dès qu'il a ce qu'il lui faut, il lui claque la porte au nez jusqu'à la prochaine fois, profitant du fait que le cycle est en passage à vide et que Neptune a perdu de sa force quand la conjonction se défait. Pluton guette le fléchissement de Neptune pour prendre le dessus tout comme Neptune attend que Pluton s'embourbe dans tous les sillons ainsi creusés pour réaffirmer sa supériorité.

JHB
24. 10. 09

Le retour de l'astrologie mondiale

par Jacques HalBronn
La mise en ligne sur teleprovidence (dans les prochains jours) d'un extrait d'un pot astro qui se tint en aout 2008, à Montpellier nous rappelle la difficulté pour les astrologues de ne pas mettre la charrue avant/devant les bœufs. Il faut dire que depuis l'Eté de l'année dernière, les esprits ont probablement quelque peu évolué, ce qui montre que nos entretiens sont inévitablement marqués par l'émergence de certaines problématiques.
Le grand argument avancé par ceux - et ils sont nombreux- qui considèrent que l'astrologie mondiale ne saurait être la référence en astrologie tient d'une part à une certaine animosité à l'encontre d'astrologues qui, de facto, tendent à représenter la profession et qui font des prévisions aux effets imprévisibles (!) et d'autre part à l'idée que les astrologues se font de la demande de leurs clients voire de leurs élèves auxquels une certaine formation sera proposée à partir de cette idée préconçue.
Commençons par le second point, celui du peu d'intérêt qu'éprouveraient, à en croire les dits astrologues, les "clients" de l'astrologue en ce qui concerne l'astrologie mondiale. Certes, il est vrai que les clients ne sont pas spécialement demandeurs de prévisions générales sur l'avenir du monde et que dans ce cas, ils n'ont pas besoin d'une consultation individuelle, ils n'ont qu'à lire les rubriques spécialisées....
Présenté ainsi, de façon quelque peu biaisée, il est probable que l'astrologie mondiale ne soit pas ce qui est demandé à l'astrologue. Mais, quand on y regarde de plus près, un tel argument n'est pas tenable astrologiquement. Il est en effet assez évident qu'en astrologie, l'on doive passer du général au particulier, du lointain (les astres) au proche (les hommes). Autrement, on a une astrologie la tête en bas!
D'ailleurs, la technique des transits n'affirme-t-elle pas une telle interdépendance entre le "ciel" et le thème natal?
Il revient à l'astrologue, en vérité, de faire passer le message et de faire comprendre à ses clients qu'ils sont en synchronie, en interdépendance avec un certain "collectif" qui ne concerne pas exclusivement les événements mondiaux lesquels ne sont que la résultante d'événements à plus petite échelle, au niveau de l'entreprise, par exemple. On ne parle donc pas ici de l'impact des événements mondiaux sur nous: il n'est vraiment pas nécessaire d'être astrologue pour le savoir! On dit que derrière ce qui arrive aux gens, à différents niveaux, il y a des configurations astrales qui sont à l'œuvre, et que cela se manifeste de toutes sortes de façons. Autrement dit, il est déconseillé de partir du thème natal, il est préférable de travailler d'abord sur les cycles et comment, éventuellement, nous les vivons à notre échelle personnelle tout en sachant que ces mêmes cycles seront vécus simultanément par tous même si avec des modulations spécifiques que d'ailleurs l'astrologie n'a pas forcément les moyens d'appréhender.
Quant à l'autre argument, à propos de la demande du client, elle n'est pas sans quelque ambigüité. Certes, s'il s'intéresse à "son" thème (par Astroflash par exemple, voir l'expérience relatée par la regrettée Suzel Fuzeau-Braesch), il est d'abord, en général, passé par "son" signe, son "horoscope", ce qui, on l'avouera, n'est pas du tout la même chose. Où est l'interface entre ces deux approches de l'astrologie? C'est bien là que le bât blesse!
Il y a des astrologues qui reconnaissent que le thème doit s'articuler sur le soleil et qu'il vient préciser et moduler le signe de la personne. Il y en a d'autres qui ne voient dans le soleil qu'un facteur parmi tant d'autres, ni plus ni moins important. Il nous semble raisonnable la consultation comme venant compléter, prolonger, une base collective et donc centrée sur un paramètre dominant, comme le soleil ou comme tel cycle planétaire majeur -(en l'occurrence, pour nous, le cycle Saturne/4 Etoiles fixes royales). Le travail de l'astrologue consisterait à examiner comment la personne vit les configurations collectives mais on ne saurait faire l'économie de la description des dites configurations avant de sauter à pieds joints, d'entrée de jeu, sur le thème natal.
Quant aux excès commis par les "mondialistes", il y aurait évidemment beaucoup à dire et cela pose le problème de la prévision qui aura fait couler beaucoup d'encre, ces derniers temps, à l'initiative de la FDAF.(voir la réaction de Daniel Véga à ce sujet dans le pot astro de Montpellier). On serait donc actuellement face à véritable dilemme: soit l'astrologie mondiale avec ses effets d'annonce flops spectaculaires (notamment depuis les années Quatre vingt en attente d'une troisième guerre mondiale qui n'est pas venue - alors que c'était indiqué en clair sur les schémas- , l'éclipse nostradamique de 1999, à l'exception du mur de Berlin (1989) mais une hirondelle ne fait pas le printemps) , soit l'astrologie individuelle qui n'échappe pas aux dérives divinatoires et à la soupe psychologique multifactorielle. C'est pourquoi nous pensons qu'entre ces deux voies qui coupent le milieu astrologique en deux: les petits (l'astrologie du thème natal, généthliaque) contre les grands (la Mondiale), pourrait-on dire, il existe autre chose comme le pressentit, à sa façon, un Michel Gauquelin, à savoir qu'il y a une astrologie planétaire -(et non pas zodiacale) liée au moment de la naissance (sans les aspects et sans les signes mais uniquement avec les maisons) qui touche à la carrière professionnelle. Après tout, l'astrologie n'est pas obligée de toucher à tout et de s'intéresser à tout : un client est capable de comprendre que l'astrologie a ses limites et ses créneaux! Mais par delà le thème natal à la gauquelin, il y a certainement une astrologie cyclique qui détermine de grandes évolutions sociales qui nous impliquent tous, que nous soyons d'un côté ou l'autre de la barrière. Il est vrai que l'informatique tend à exacerber le recours à une astrologie quantitative et foisonnante, à des calculs de dominante de plus en plus sophistiqués et que l'idée d'une astrologie limitant ses ambitions serait un manque à gagner pour certains vendeurs de logiciels dont le lobby est puissant...

JHB
25.10. 09

Pour un zodiaque conjonctionnel de signes inégaux

par Jacques HalBronn


Quand on compare le discours de la tradition astrologique en rapport avec les aspects, on ne peut qu'être frappé par sa simplicité au regard de celui qui est tenu quant aux planètes, aux maisons et aux signes. Car, en définitive, il n'y a que deux types d'aspects, les "bons" et les "mauvais", ceux qui sont tracés en bleu ou en rouge, en ligne continue ou discontinue. En outre, ces aspects ne portent pas de noms pittoresques ou évocateurs, ils ne sont désignés par un langage géométrique (trigone, carré, sextile, division en trois, quatre ou six du cercle) ou par une description factuelle -(conjonction, opposition). On comprend que Kepler n'ait gardé de l'astrologie que les aspects, tout, d'ailleurs, en augmentant le nombre.
Et il est vrai que cette dualité, aussi manichéenne puisse-t-elle apparaitre, est la bienvenue car finalement, l'astrologie aurait bien tort de vouloir aller au delà du Deux.
Ce que l'on peut regretter, en revanche, c'est le recours aux aspects dans le thème natal car il nous semble que les aspects ont avant tout une dimension cyclique et prévisionnelle. Le fait d'utiliser des orbes est assez révélateur d'une certaine inadéquation. Pour nous, le thème natal est une affaire réservée aux seules maisons astrologiques et concerne les angularités des planètes pour un certain lieu et pour une certaine heure de naissance. Le nouveau né a un volant de possibilités pour choisir le moment où il va s'extraire du ventre qui le porte et cela ne concerne évidemment pas les aspects qui ne changent pas d'un jour à l'autre, à l'exception de la Lune qui parcourt un signe en 2 jours 1/2 environ, ce qui laisse une petite marge de manœuvre.
Selon nous, donc, les aspects sont à la base de l'astrologie prévisionnelle - comme d'ailleurs les maîtrises des planètes sur les signes qui permettent de baliser un cycle et d'en diversifier les secteurs, à condition d'en rester aux doubles domiciles, ce qui permet un aller-retour (voir notre entretien sur ce sujet sur une récente édition de teleprovidence.com). Il n'est pas nécessaire de s'intéresser aux signes, il suffit d'étudier les angles entre planètes - ce qui évite la question de la précession des équinoxes tout comme celle de l'inversion des saisons d'un hémisphère à l'autre - ou entre planètes et étoiles fixes, comme nous le proposons.
En fait, l'on pourrait tout à fait caler le zodiaque sur une conjonction et calculer les signes à partir de la dite conjonction plutôt que de chercher un point de départ au niveau du point vernal (printemps de l'hémisphère nord) ou de quelque point gamma (étoile de la constellation du bélier, chez les astrologues sidéralistes, avec un écart d'environ 24° dit ayanamsa (cela varie légèrement d'une école à l'autre) par rapport au point vernal). Encore faudrait-il se mettre d'accord sur le cycle central, ce qui n'est nullement le cas actuellement. Bien pis, la plupart des astrologues n'en éprouvent même pas le besoin. Pour notre part, ce point de départ coïnciderait avec la conjonction Saturne-Aldébaran. Quand Saturne serait conjoint à cette étoile fixe, on aurait le début du bélier et ainsi de suite. Mais le problème, c'est que dans l'astrologie que nous préconisons, il y a quatre conjonctions au cours du cycle de Saturne et pis encore, ces conjonctions ne sont pas exactement séparées de 90° l'une de l'autre, quand elles se suivent. On aurait donc un zodiaque avec des signes inégaux....comme on a des maisons inégales, ce qui finalement ne gène personne (sinon les partisans des maisons égales, justement).
C'est ainsi que les trois premiers signes (bélier-gémeaux) couvriraient ensemble (d'Aldébaran à Regulus) moins de 90°, soit environ 81°, que les trois signes suivants (cancer, lion, vierge), tout au contraire (de Regulus à Antarès) couvriraient quelque 98°, que la série balance, scorpion, sagittaire (soit d'Antarès à Fomalhaut) serait de même longueur que celle des signes lui faisant face et idem pour la série capricorne, verseau, poissons s'alignant sur l'espace couvert par la série cancer, lion, vierge. Rappelons que de toute façon, les planètes ne restent pas la même durée dans chaque signe.
Bien entendu, on aura compris que le recours au nom des signes ne prétend en aucune façon à aucun référentiel saisonnier ni constellationnel. Pour nous, le zodiaque n'est qu'un procédé alphanumérique, comme il l'est, au demeurant, pour les astronomes et d'ailleurs, les exemples sont nombreux d'application du zodiaque à toutes sortes de structures, à commencer par les mois de l'année, que ce soit dans le calendrier solaire ou dans le calendrier lunaire (voir l'iconographie sur le site de Martine Charmet)


JHB
25 10 09

Cyclicité des énergies plutoniennes

par Jacques HalBronn

Ceux qui connaissent nos travaux seront peut -être surpris de nous voir nous référer à ....cette malheureuse planète Pluton dont ne veulent plus les astronomes. Non! Nous ne nous sommes pas mis dans une telle galère et nous faisons partie de ces rares astrologues qui n'ont jamais juré par cet astre, ses déconvenues ne décourageant d'ailleurs nullement ceux qui vaticinent sur l'entrée de Pluton dans le signe du capricorne...
Non, par "énergies plutoniennes", nous ne parlons pas de l'astre Pluton mais des "valeurs" propres au dieu mais aussi à tout l'imaginaire que les astrologues ont élaboré à son sujet. Pour entrer dans un certain discours à la mode, nous pensons que si un astre a été nommé Pluton, c'est pour que le dieu - et non la planète- ait sa place dans le langage de l'astrologie. Idem pour Uranus et Neptune. Ce serait donc un contresens que de confondre le medium, la planète et le message, le dieu. Lisons le message et oublions son support!
Dans notre approche de la cyclicité, le couple Neptune-Pluton a toute sa place, Uranus servant en quelque sorte d'interface entre les deux.
Pour nous, Pluton correspond au temps de ce que nous appelons la disjonction, qui nous fait quitter le monde neptunien conjonctionnel.
En passant des énergies neptuniennes - là encore sans rapport avec la position de Neptune dans le ciel - aux énergies plutoniennes, l'on assiste à un processus de diversification spatio-temporelle, de complexification des clivages et des cloisonnements, qui est aussi caractéristique de l'Elément Terre, lequel cristallise les choses, leur confère du relief. Opposition Eau de Neptune et Terre de Pluton bien que Pluton ne soit généralement pas associé, en astrologie contemporaine, avec la Terre, du fait notamment de son association au signe "aqueux" du scorpion. Mais nous avons (voir notre interview sur Teleprovidence, à l'Eglise Saint Marcel) montré qu'il fallait impérativement préserve la symétrie des doubles domiciles, pour respecter le principe de cyclicité. Nous dirons donc que Pluton est terrien (la ploutocratie, c'est le règne des gens qui ont du bien, de l'or et de l'argent, métaux précieux) et le monde de Pluton ne se réfugie-t-il pas au sein (au sens littéral du mot) de la Terre (dans les deux sens du mot)? En ce sens, il n’y a pas d'opposition entre Pluton et Cérès, on reste dans une tonalité de Terre, au sein d'un seul et même cycle saisonnier.
Passer des valeurs neptuniennes de rassemblement, de réunion, de retour aux sources aux valeurs plutoniennes de séparation, de répartition, de compartimentage - si Neptune est la source, Pluton concerne les méandres de ce qui en dérive- c'est devoir partager. Et partager un pouvoir au départ monolithique, absolu, universel, qui est celui de Neptune, en le morcelant, en le découpant. Avec Pluton, chacun veut sa part du gâteau! Le P, initiale de Pluton est celle de la Part (et de tous les mots qui en dérivent)
Quand le temps de Pluton a sonné, avec l'amorce de la disjonction, il est vivement conseillé au neptunien de répartir les tâches, les fonctions, même si, aux yeux du neptunien (rien à voir non plus ici avec le signe des poissons, on l'aura compris), tout partage est arbitraire et, à terme, contre-productif. On peut certes parler de protestation (voir nos textes à ce sujet) à propos de la disjonction mais, finalement, il s'agit, selon nous, avant tout d'une revendication de partage. En mai 68, il ne s'agissait pas tant d'abattre le pouvoir en place que de mettre fin à 10 ans sans alternance gouvernementale, d'où un certain sentiment d'exclusion. Pluton veut casser le monopole neptunien pour introduire du pluralisme, du multiple, voire de la cohabitation (comme ce sera le cas en 1997, en pleine période disjonctionnelle, 29 ans après Mai 68, avec exactement la même position de Saturne).
Il y a là apparemment quelque paradoxe : ne s'attendrait-on pas à ce que Neptune veuille "partager", lui qui est si ouvert? Mais Neptune ne supporte aucune limite, aucune division, il veut tout englober. Or, Pluton revendique les différences, n'exige pas le consensus à tout prix, il affirme pour le moins la dualité, le bipartisme là où Neptune rêve d'un parti unique, aux relents quelque peu fascisants. (Ein Volk, ein Reich, ein Führer) ce qui explique les similitudes entre les divers régimes totalitaristes (fascisme, communisme, tous deux marqués par le principe du parti unique ou dominant).
Aussi, passer du temps de Neptune à celui de Pluton- ce qui est le cas actuellement en cette fin octobre 2009, même s'il faut éviter de trop compartimenter avec trop de précision, c'est pour ceux qui étaient portés par la vague neptunienne, qui surfaient dessus, de se préparer à atterrir avec les compromis que cela peut impliquer. Avec Pluton, il faut que le leader sache s'entourer de collaborations -dans tous les sens du terme- déléguer ses pouvoirs, s'entourer d'un staff assez fourni, bref créer des ministères, avec tout ce qu'un tel compartimentage peut avoir de factice et à terme de pernicieux pour la cohérence de l'ensemble.
Et bien entendu, Pluton ne tardera pas à tomber dans certains excés qui rendront nécessaire le retour de Neptune, tant on aura divisé et subdivisé. On sait comment on a fini par réagir aux expériences de cohabitation, en France (1986, 1993, 1997). Pluton et Neptune, c'est le chat et la souris, ce sont des forces aux logiques, aux politiques puissamment antagonistes et qui n'en sont pas moins vouées à alterner et à se passer périodiquement le relais. Grâce à notre système, les politilogues (nous sommes nous même passés par des études de science politique, tant à Paris qu'à Jérusalem (1965-1969) disposeront désormais d'une grille de lecture précieuse.
Le piège, pour l'astrologie, c'est de tenter d'aller au rythme de Pluton, avec la multiplication des subdivisions, des fonctions (division du travail menant au taylorisme) de façon à employer tout le monde en conférant à chacun une spécificité. Un tel projet plutonien est suicidaire pour l'astrologie laquelle ne peut qu'annoncer une ère de diversification mais sans prétendre s'y modeler en recourant à une multitude, une inflation de facteurs. Pluton, en fait, c'est une parenthèse entre deux moments neptuniens et Neptune est du côté de l'astrologie tandis que Pluton est un pied de nez à l'astrologie mais cela n'empêche évidemment pas l'astrologie de baliser et de circonscrire le temps de Pluton, en dehors, encore une fois, de toute référence à la "planète" baptisée de ce nom, ce qui vaut aussi, on ne le répétera jamais assez, en ce qui concerne Neptune. Quant à Uranus, nous dirons que cela désigne la dynamique sous jacente à la cyclicité, d'où le fait que les astrologues en ont fait une valeur de changement.


JHB
26. 10. 09

L'arbitraire des subdivisions en astrologie

par Jacques HalBronn

On connait ces astrologues qui, pour quelques minutes d'arc en plus ou en moins, décident que telle planète -ou tel ascendant- est dans tel signe ou dans le suivant. Il semble qu'il y ait là quelque malentendu à surévaluer l'importance des subdivisions. Encore faudrait-il être conscient qu'il s'agît de cela!
Si l'on prend le cas de la domification, la notion de subdivision est assez évidente. C'est ce qu'on appelle la tripartition. Et chaque système de domification procède différemment à partir d'une même structure angulaire (axes horizon/méridien).
Pour ce qui est des cycles, l'on sait aussi que tout dépend des aspects dont l'on se sert et qui vont découper, donc subdiviser tel cycle considéré. Mais cette fois, que de débats autour des orbes pour décider s'il y a ou non tel aspect? N'est-ce pas là le signe d'un surinvestissement des subdivisions, que l'on prendrait beaucoup trop au sérieux, au point d'ailleurs de mettre sur le même plan une conjonction et un sextile en terme d'intervalle significatif alors qu'il est évident que ce sont les aspects qui se constituent à partir de la conjonction?
En ce qui concerne le zodiaque, l'on connait les différences entre tropicalistes et sidéralistes et donc le décalage qui s'en suit quant au positionnement d'une planète dans un signe ou dans un autre. Faut-il cependant rappeler que toute subdivision de l'écliptique est aussi arbitraire qu'une autre, à partir du moment où il ne s'agit que d'une dérivation par rapport à un axe (solstices et équinoxes pour les tropicalistes, point gamma pour les sidéralistes). En d'autres termes, en admettant même que le point de départ soit valable, les subdivisions qui en découlent sont tout à fait arbitraires, tant quant à leurs limites qu'en ce qui concerne leur nombre.
La moindre des choses serait donc que l'on comprît qu'il ne faille pas accorder la même importance à des axes majeurs et à leurs subdivisions. Or, force est de constater que tel n'est pas le cas et cela tient au fait, en ce qui concerne le zodiaque qu'il y a des constellations qui portent le nom des signes, les signes n'étant eux mêmes que la projection d'une division en 12 de l'année, elle-même arbitraire, si ce n'est qu'elle repose à l'origine sur les 12 lunaisons, les 12 mois du calendrier lunaire (et soli-lunaire chez les Juifs). Mais ces deux plans ne coïncident plus que tout à fait incidemment.
Il faut bien comprendre que l'on pourrait procéder à des subdivisions toutes autres et pas forcément en 12. (ce qui a donné les signes cardinaux, fixes et mutables mais aussi la distribution des signes entre les 4 Eléments: imaginons une autre division en 12, comment continuerait-on à attribuer tel signe à tel Elément? C'est dire que sur ces 12 signes on a bâti d'autres classifications (triplicité, quadruplicité) qui relèvent peu ou prou du même arbitraire...et en sont fonction.
Or, ce qui caractérise la subdivision, c'est que son substrat astronomique ou cosmographique est abstrait. Il n'y a pas la même densité astronomique quand telle planète passe sur l'axe équinoxial (entrée d'un signe cardinal) et quand elle entre dans un signe fixe ou mutable.
Il serait donc déjà fort sage de ne pas tout mettre sur le même plan et de relativiser sensiblement tout ce qui concerne la "précision" en matière de subdivision, c'est à dire quand on passe du 4 au 12 ou du 4 au 8 (octotopos (8 secteurs), utilisé en Astrologie 4 Etoiles). La datation relative au passage d'un secteur au suivant ne saurait avoir la même assise dans tous les cas de figure. et il est important, épistémologiquement, de le préciser.
C'est dire que les horoscopes des journaux, axés sur la subdivision zodiacale en 12 sont particulièrement problématiques tout comme l'est au vrai la typologie zodiacale. Il est faux de dire que tout change quand on change de signe, surtout si ce signe où le soleil pénètre est fixe ou mutable. Il vaudrait probablement mieux se contenter de parler en recourant à des formules comme "n + 2" ou "n +3" indiquant ainsi que ce ne sont là que des extrapolations à partir de n, sachant que l'on pourrait augmenter ou diminuer leur nombre.
Le problème -et l'on pense aux maisons- c'est que l'on aura fini par attribuer à chaque secteur des significations spécifiques. S'il fallait augmenter ou diminuer le nombre de secteurs, il faudrait tout réaménager.
C'est vrai également pour les domiciles des planètes au cas où le nombre de signe devrait changer. C'est dire que l'astrologie s'est largement constituée sur un château de cartes, confondant les données cruciales et les données dérivées et contingentes.
En ce qui concerne notamment la question de la corrélation entre les hommes et les astres, elle ne saurait être scientifiquement établie qu'au niveau des grands axes, des conjonctions. Les constructions qui en dérivent doivent être placées sur le plan métascientifique, celui d'une terminologie commode, permettant de savoir où l'on en est, bref d'une graduation, comme dans le cas d'un thermomètre ou d'un baromètre. Rappelons que deux systèmes cohabitent: Celsius et Fahrenheit et que ceux qui pratiquent l'un ne comprennent pas nécessairement ceux qui pratiquent l'autre... même s'ils parlent d'un seul et même phénomène: la température.
Reste évidemment la question de la détermination des axes eux-mêmes, servant de référence aux dites subdivisions. Là aussi il y a débat. Dans le domaine cyclique, nous pratiquons les conjonctions Saturne-étoile fixe alors qu'Yves Lenoble, par exemple, se sert des conjonctions planète/planète et des aspects qui en découlent puisqu'un aspect est fonction d'un point de départ. Il n'est pas question pour nous, en tout état de cause, de laisser entendre qu'un aspect est en lui même actif - étant entendu que pour nous la conjonction est une matrice et non un simple aspect. L'aspect se réfère nécessairement à la conjonction dont il dérive, il en est le déploiement, le déroulement mais la date à laquelle il se produit est purement indicative puisqu'elle dépend des aspects dont on se sert. Pour nous par exemple, nous privilégions les multiples de 45° et non ceux de 30°. Il ne nous viendrait donc pas à l'esprit de faire une prévision précise sur la base d'un simple aspect. Mais, comme nous le disions, ce n'est pas non plus une raison pour penser que toute conjonction quelle qu'elle soit fasse automatiquement sens au niveau "événementiel". Pour nous les cycles reliant deux planètes entre elles sont inacceptables et a fortiori tout ce qui peut en dériver. Pour nous, le zodiaque n'e, de toute façon, pas une division pertinente et d'ailleurs elle ferait double emploi avec les conjonctions.
D'ailleurs les astrologues qui pratiquent la prévision et la cyclicité sont généralement conscients de la relativité des subdivisions - c'est ainsi que l'indice cyclique d'André Barbault fait abstraction des divisions zodiacales - à la différence des astropsychologues qui sont focalisés sur le thème natal avec les nécessités de déterminer quel signe, quelle maison, quelle maîtrise, quel Elément vont jouer!
Nous conclurons en rappelant que même le panthéon est une subdivision d'un seul et même principe décliné. Le fait d'accorder à chaque dieu une signification spécifique fait donc également problème en ce qu'il aurait dès lors risque de cristalliser telle ou telle subdivision. le fait même de découper en un certain nombre de tranches les activités humaines est discutable et il faudrait être capable de redistribuer les dites activités si le nombre de subdivisions devait changer. Autrement, la mythologie est elle-même marquée par un tel processus de subdivision.
On nous répliquera que le nombre de planètes est en soi un fait objectif, reconnu astronomiquement et qu'il appelle, astrologiquement, un commentaire, des attributions astrologiques. A cela nous répondrons que nous n'en sommes pas moins face à une subdivision liée à la genèse du système solaire (Loi de Titius-Bode). S'agit-il là d'une subdivision matricielle dont dériveraient toutes les subdivisions astrologiques sus-mentionnées?
Il ne faudrait pas confondre, en tout état de cause, les dérivations inventées par les hommes à partir d'un point de départ plus ou moins objectif et les fonctions constituant un systéme, que ce soit au niveau astronomique (planètes, astéroïdes, étoiles) ou biologique (organes, membres) mais il est probable que les hommes ont pris modèle sur la "Nature", en procédant comme ils le firent. Mais est-ce parce que le système solaire existe que les inventions humaines (comme le découpage en 12 secteurs, comme les lettres d'un même alphabet, comme les notes de musique) seraient dotées d'une réalité comparable? Les sciences dures sont précisément appliquées à des objets "durs", c'est à dire immuables et les sciences molles à des objets "mous", c'est à dire périssables.
Tout le débat en ce qui concerne la genèse de l'astrologie est de savoir jusqu'à quel point ce que les hommes mettent en place, ce dont ils conviennent, est durable. Pour notre part, nous pensons que les hommes sont dotés d'une vraie créativité et que ce qu'ils créent peut se maintenir sous certaines conditions qui sont notamment la visibilité, la corporéité des repéres. Or, ce qui caractérise ce que nous avons appelé les subdivisions au sein du savoir astrologique - et il faudrait inclure les décans, les termes etc. abandonnés par la plupart des astrologues -, c'est leur abstraction (invisibilité, fictivité, ce qui vaut pour les équinoxes et les solstices, base du zodiaque tropique bien plus encore que pour le lever et le coucher d'un astre, ce qui s'observe, d'où les résultats Gauquelin).
Commençons déjà par revendiquer les parties de l'astrologie les plus assurées sans chercher à sauver à tout prix les parties qui le sont sensiblement moins. Or, c'est à cet effort de distinction que les modernes astrologues semblent désormais - plus encore que dans les années Soixante du siècle dernier- rechigner. Les ultras sont dans le tout ou rien parce que leur pratique "valide», à les entendre, l'ensemble considéré comme indivisible et profondément solidaire. Ce qui nous conduit, bien évidemment, à demander à ce que l'on relativise énormément toute validation globale issue de la pratique et qui risque de maintenir indéfiniment un statu quo inadmissible. La grande question à 1 million d'euro est la suivante : jusqu'à quel point un praticien sûr de son fait, persuadé d'avoir prouvé l'astrologie, serait-il prêt à remettre en question des années d'expérience dès lors qu'un ensemble suffisamment lourd d'invraisemblances et d'incohérences serait mis en évidence? C'est ce niveau de résistance qu'il nous faut tester et qui pourrait conduire d'ailleurs certains astrologues à une véritable crise de conscience.. C'est la fable du chêne et du roseau.




JHB
19. 10. 09

Astrologie mondiale: les phases "cardinales" de protestation

Bien que le découpage en signes nous apparaisse comme artificiel - il y a en effet diverses façons de découper un cycle, l'on peut néanmoins recourir aux dits signes, pour fixer des phases successives. Mais en tout état de cause, rien ne saurait se comparer à la conjonction en tant que fait astrologique. Les phases qui en découlent n'en sont que la conséquence et constituent une astrologie en creux.
Il arrive que les événements réactifs se révèlent les plus mémorables. Or, ce qui est réactif ne se comprend que par rapport à ce à quoi il est ainsi réagi. Si l'on traduit un tel propos astrologiquement, cela signifie que la configuration céleste à rechercher ne sera pas celle de la réaction.
Ce qui nous renvoie à la question, si importante, des orbes. Un événement, selon nous, se prolonge et se poursuit bien au delà du temps de la configuration astrale déterminante, sans qu'il faille chercher une autre configuration astrale qui ferait relais.
Si l'on suit un tel raisonnement jusqu'au bout; l'on en arrive à une astrologie mondiale très dépouillée et épurée, qui renonce à "courir" après l'événement pour en expliciter le temps de l'occurence..
Mais l'on peut tout aussi bien contourner le problème, quitte à utiliser le découpage zodiacal comme repérage. Nous dirons donc que le passage de Saturne en signe cardinal correspond à un temps de protestation, de réaction, de dénigrement. Il s'agit là simplement d'une position moyenne, statistique, mais nous avons pu observer qu'elle est satisfaisante, tout en rappelant que le passage en signe cardinal fait bien évidemment suite au passage en signe mutable, où se produisent les conjonctions de Saturne avec les quatre étoiles fixes royales. Le signe cardinal est le lieu de ce que nous avons appelé depuis déjà un certain temps la disjonction, c'est à dire la "sortie" de conjonction, que ce soit par opposition à ce qui s'est engagé ou que ce soit par volonté de prendre le relais.
Les événements de 1968-1969 correspondants à la fin du "règne" de De Gaulle, sont un bon exemple, une belle illustration de ce que nous avançons.
En mai 68, où se trouve donc Saturne? A 18-20° du bélier, signe cardinal. On est loin de la conjonction de Saturne au début des Poissons et de son passage sur l'étoile Fomalhaut, qui aura vu élire De Gaulle au suffrage universelle, au mois de décembre 1965, à la présidence de la République. Saturne était alors à 10-12° Poissons, donc dans le cadre de la conjonction.
1969 qui voit le départ du général sera marqué par la victoire du "non" au référendum voulu par le président. Quant à Georges Pompidou, le premier ministre sortant, il se verrait bien - et ce sera d'ailleurs le cas- succéder à un De Gaulle démissionnaire.
Nul n'est besoin, ici, de rechercher une quelconque configuration se produisant dans le ciel au moment de mai 68, il suffit de relever un processus réactif se produisant, grosso modo, à mi parcours, au mi-point entre deux étoiles fixes royales. Même la Guerre des Six jours de juin 67 n'est pas "marquée" dans le ciel car elle est d'abord une réaction aux agissements du raïs d'Egypte Gamal Abd El Nasser. Saturne en ce mois ci se trouvait à 10-11° bélier.
¨Passons à 1989 et au mouvement de protestation en Europe de l'Est, comme on disait à l'époque. Faut-il comme le soutient André Barbault, rechercher une configuration céleste marquante pour rendre compte des événements de la fin 1989.? Nous ne le pensons pas et nous n'accordons aucune importance à la conjonction Saturne-Neptune mais bien plutôt à la présence de Saturne dans le signe cardinal du Capricorne. à 12°-16° du dit signe du capricorne. Entendons nous bien, il ne s'agit aucunement ici d'affirmer que c'est le signe du capricorne dans lequel Saturne est entré alors qui aura provoqué les événements dont il est question. Ici le signe ne fait que mesurer le temps écoulé depuis la conjonction.
Ainsi, voit-on reliés 1968 et 1989, tous deux marqués par le passage de Saturne dans un des quatre signes cardinaux, soit un intervalle de 21 ans, ce qui correspond à 3 x 7.
Un autre bon exemple est 1997, avec un processus réactif typique faisant suite à l'élection de Jacques Chirac à la présidence de la République, en 1995. La dissolution de 1997 suivie de l'arrivée d'une majorité de gauche, début juin, se place sous un Saturne au milieu du signe du bélier, à 17°
On nous objectera que la fin de l'année 1995 avait déjà été marquée par une forte protestation, alors qu'astrologiquement Saturne se situait encore au milieu des Poissons. Il se trouve que nous avons en son temps publié une plaquette intitulée "L'astrologie selon Saturne", à la veille des événements qui concluront la dite année 1995....(Ed de la Grande Conjonction, 1995). Nous écrivions alors: " Un événement à venir et à deviner, le dernier rendez-vous important avant l'An 2000; Faut-il vraiment s'attendre à un événement remettant en cause le pouvoir ou débouchant sur des réformes sociales majeures, comparables à celles demandées par le Front Populaire? Faut-il y voir une période de grèves très dures et durement réprimées? Il faut s'attendre en tout cas à des événements rééditant des cas de figure apparus lors des passages précédents de Saturne en Bélier" (p. 9)
Notons qu'à l'époque, nous n'avions pas encore adopté le référentiel des quatre étoiles fixes royales et que notre balisage dépendait des axes équinoxiaux et solsticiaux. Nous écrivions alors "lorsque Saturne approche d'un point équinoxial (0° bélier ou O° balance), il introduit un climat de tensions internes au sein de chaque société" (p. 5)
Avec le recul, ce qui eut lieu en 1995 n'eut pas d'effet immédiat sur la situation politique française sauf précisément à se reporter à 1997 qui mit fin à une sorte d'impunité de la part du gouvernement Juppé.
Notre erreur, due à l'obstacle épistémologique du rejet par l'astrologie francophone de la seconde moitié du XXe siècle des étoiles fixes, notamment en mondiale - avait été à l'époque de ne pas distinguer entre un Saturne en poissons, lié à l'étoile fixe Fomalhaut et un Saturne en Bélier; en disjonction, ce qui nous faisait associer abusivement le ballottage de 1995 avec Mai 68: "1965 De Gaulle est au pouvoir depuis 1958. Il demande le renouvellement de son mandat (...) Au premier tour, le général est en ballottage face à François Mitterrand. (..) Dans la foulée, on trouve mai 1968 avec Saturne en Bélier (18°)". Nous confondions ainsi un état de grâce qui avait somme toute permis à De Gaulle de l'emporter avec mai 68 et l'échec du référendum de 1969. Il faut se méfier d'une astrologie qui brasse trop large et qui englobe allégrement des événements de nature bien différente. Même 1789- avec Saturne en poissons - n'apparait, avec le recul, que relativement modérée dans ses manifestations et ses exigences - le roi reste au pouvoir - par rapport à 1792 et 1793, années marquées par un Saturne en bélier! La radicalisation du rejet doit attendre le passage de Saturne en signe cardinal. Louis XVI sera exécuté en 1793..
Si l'on applique notre modèle aux événements du XIXe et du XXe siècle, l'on retrouve ce sursaut de résistance parfois assez vain, parfois bien tardif, lors du passage de Saturne dans l'un des quatre signes cardinaux. Qu'il s'agisse des Russes face à Napoléon, en 1812 (Capricorne), des Alliés face à Hitler en 1938, à Munich.( Bélier). Dans certains cas, comme à Stalingrad, il ne s'agit pas d’une disjonction mais bien d’une conjonction (Saturne est en Gémeaux) à laquelle il conviendra de tenter de résister à Yalta, qui est une sorte de Munich. La comparaison céleste des deux rencontres est édifiante, à 7 ans d'intervalle:
Munich 30 septembre 1938 Saturne à 16° Bélier
Yalta:. du 4 au 11 février 1945 Saturne à 14° Cancer
Quant à la bataille de Verdun en février-mai 1916 (Saturne en cancer), elle est à rapprocher du Débarquement de Normandie de juin 1944 (entrée de Saturne à nouveau en cancer), à 28 ans d'écart. Bien entendu, la même configuration agira en rapport avec les enjeux locaux mais toujours dans le même sens à savoir contenir un processus unificateur jugé envahissant et qu'il convient de contrôler..
Il convient donc de s'attendre avec la prochaine entrée de Saturne en balance à des manifestations de réaction dont certaines revêtiront certainement un caractère assez spectaculaire. Que cherchera-t-on à arrêter, à contenir que ce soit militairement (à la façon Verdun) ou diplomatiquement (à la façon Yalta)? S'agira-t-il des implantations israéliennes en Cisjordanie jugées de plus en plus insupportables? De la menace nucléaire iranienne ou coréenne? De tel ou tel "empire" médiatique, commercial dont les visées semblent sans bornes? Il est conseillé à certains d'adopter un profil bas pour ne pas trop attirer l'attention....quitte à passer le relais à des personnages moins marqués.
Que l'on nous comprenne bien, lorsque nous mettons l'accent sur le passage de Saturne dans un signe cardinal, nous considérons le zodiaque comme une échelle de temps et non comme un espace exerçant quelque influence. Quand Saturne entre dans un signe cardinal, cela signifie que du temps s'est écoulé depuis la conjonction en signe mutable. Ce n'est là qu'une moyenne, qu'une probabilité statistique mais il semble bien qu'elle tienne la route et puisse donc utilement servir de façon fiable au travail de l'astrologue en mondiale. Le paradoxe, c'est que ces moments de résistance sont souvent plus mémorables que ceux auxquels ils s'opposent et dont les commencements sont parfois oubliés. Or, astrologiquement parlant, ce sont ces commencements qui correspondent à des configurations célestes tandis que les réactions qu'ils provoquent relèvent d'une mathématique. On retrouve là, quelque part, la dualité entre transits et directions, entre positions et projections.
Nous dirons que la phase cardinale de Saturne est comparable à la Pleine Lune, elle indique une sorte de mi-temps. A propos, l'on notera que le décalage est évident entre le zodiaque saisonnier et les conjonctions stellaires. Pour le zodiaque saisonnier, ce sont les signes cardinaux qui entament chaque saison alors que du point de vue du cycle saturnien (selon l'astrologie 4 Etoiles), ce sont les signes mutables qui correspondent à la conjonction, en rappelant que les constellations concernées correspondent au niveau saisonnier aux signes fixes et qu'elles ont en quelque sorte glissé vers les mutables du fait de la précession des équinoxes.
En fait, la phase de protestation est bien plus spectaculaire puisqu'elle implique tout le monde et pas seulement les émetteurs de la phase conjonctionnelle. Au niveau de la réactivité, l'impact est infiniment plus vaste. Et il n'en est pas moins prévisible astrologiquement en ce qu'il se produit après un certain délai assez bien quantifiable, après la conjonction. Certes, cette phase n’est-elle pas déterminée au moment où elle a lieu par une quelconque configuration astronomique, elle relève du calcul mathématique, au demeurant des plus simples. Or, il nous semble bien que cette dualité entre l'astronomique et le mathématique soit au cœur de la démarche astrologique : les planètes et les étoiles sont des données astronomiques, les constellations, les signes, les maisons, les directions en sont une projection mathématique, ce qui signifie d'ailleurs que l'on peut en modifier la structure en recourant à des subdivisions plus ou moins fines (ce qu'avait bien compris Gauquelin pour nombre de secteurs). Il est donc regrettable que l'on mette sur le même plan ces deux niveaux cognitifs:l'astronomique et le mathématique, l'alphanumérique, notamment en conférant au zodiaque une réalité archétypale qu'il n'a pas. Les astronomes, au demeurant, sont parfaitement conscients de l'existence et de la nécessité d'un tel distinguo et se gaussent de voir les astrologues ne pas en être conscients.
Pour faire écho à une actualité immédiate, l'affaire de Jean Sarkozy, fils cadet du président de la République, à propos de sa nomination à la Défense semble bien s'inscrire dans une phase de protestation, de réaction. L'entrée dans les jours qui viennent de Saturne en balance - bien que nous n'accordions qu'une importance toute relative au passage d'un signe à l'autre- semble devoir confirmer notre modéle ou en tout cas l'illustrer. La presse parle d'un recul de la part de Nicolas Sarkozy, qui serait allé trop loin ou plutôt qui aurait poursuivi trop longtemps un processus d'expansion qui était voué de toute façon, tôt ou tard, à se borner. Si nous avions été son astrologue, nous lui aurions conseillé de ne pas tarder et de considérer le passage de Saturne en balance -(comme en tout autre signe cardinal, d'ailleurs) comme pouvant - et les exemples sont légion- générer des résistances de toutes sortes. Ce qui pouvait passer il y a un an, voire il y a quelques mois aura de plus en plus de mal à passer désormais. Il y a là une course contre la montre et cela vaut pour tous leaders "conjonctionnels". En revanche, cette phase paradoxale favorise les tribuns protestataires, ceux qui crient '"assez!", "raz le bol!". Phase assez cruelle pour les leaders du premier type risquent d'être remerciés ou en tout cas contestés, à moins qu'ils ne soient également capables de se muer en leaders du second type en résistant, à leur tour, à d'autres expansions. considérées comme encore plus redoutables et pernicieuses....Le cas de Hitler est assez remarquable quand à un moment donné, il a désigné le communisme comme l'archi-ennemi de tout le monde occidental et capitaliste. C'est dire que sur le terrain, la lecture des événements ne se caractérise pas forcément par sa transparence. Un même homme peut incarner tour à tour l'envahisseur et celui qui lutte contre un mal bien plus terrible que celui qu'il incarnait lui-même.


JHB
23. 10. 09

Le thème natal et les parents

par Jacques HalBronn

Lors de la 7e "Fête de la petite enfance" qui se tint rue de la Providence, le 27 septembre 2009 - mais nous n'en sommes aucunement les organisateurs, le siège social se trouvant à quelques métres de notre local - nous avons effectué une enquête -malheureusement non enregistrée- auprès de certaines parents présente et nous avons pu constater surtout de l'indifférence par rapport à l'idée selon laquelle l'astrologie pourrait en quoi que ce soit servir d'outil éducatif.
Il serait donc assez illusoire que l'enfant qui nait est perçu nécessairement comme un argument pour qu'on aille consulter un astrologue. Certaines mères nous ont répondu qu'elles préféraient découvrir leur enfant par leurs propres moyens ou bien qu'elles ne souhaitaient pas être dirigées....
C'est dire que l'idée selon laquelle le moment de la naissance pourrait servir à instruire les parents - à commencer par eux en effet - n'est pas vraiment une évidence, même sous la forme "soft" du signe solaire. Les parents de jeunes enfants actuels seraient-ils vaccinés, par le fait même d'une certaine exposition à celle-ci à la génération précédente, contre l'astrologie?.Notre enquête n'a probablement pas été poussée suffisamment mais il y a là une piste de recherche à approfondir qui passerait par la question du bagage astrologique des parents. Si la mère sait qu'elle est de tel signe, pourquoi ne s'intéresserait-elle pas à celui de son ou de ses enfants, par exemple? Et vice versa, l'indifférence concernant l'astrologie des enfants n'est-elle pas le signe d'une indifférence parentale face à la dite astrologie?
La "petite enfance" aurait pu, a priori, tout au contraire, apparaitre, sur le papier, comme un des moments stratégiques pour l'astrologie, face à ce nouvel être qui émerge et dont on ne sait vraiment pas grand chose....
Comment expliquer une telle attitude finalement assez méprisante par rapport à l'Astrologie ou du moins à une certaine idée de l'astrologie qu'un public relativement jeune (moins de 30 ans en moyenne) peut s'en faire. Est-ce que la génération précédente n'était pas plus réceptive? Tout semble l'indiquer en tout cas chez les femmes "d'un certain âge" et n'oublions quand même pas que les réunions astrologiques actuelles sont fréquentées, dans la grande majorité, par des femmes au dessus de 50 ans....L'astrologie aurait-elle servi de bouc émissaire à un conflit générationnel?
On aurait pu aussi, dans la foulée, demander au public s'il pense que l'Astrologie peut servir à mieux comprendre le monde, les crises qui le traversent, autre grand poste stratégique qui semble dévolu à l'astrologie. Aurait-on, alors, rencontré meilleur accueil et cela aurait-il varié d'une génération à l'autre? Les jeunes, notamment, seraient-ils désabusés par rapport à l'Astrologie?
Il convient en tout cas de nous garder de nous emprisonner dans un ghetto fréquenté par les seules personnes convaincues, comme à Parapsy. Dans ces cercles là, le recours à l'astrologie est considéré comme allant de soi.
Mais peut-être les gens deviennent-ils de plus en plus conscients que le moment de naissance n'est pas déterminant, ce que la Science confirme régulièrement. Cela passe d'ailleurs par une revalorisation du rôle de l'Homme dans l'impulsion initiale de la procréation. Or, ce qui compte, ce n'est pas tant ce qui est déclenché que ce qui déclenche. Mieux vaut prévenir que guérir. La prévention l'emporte de plus en plus sur l'intervention a posteriori.
Avec le développement de l'information, l'on remonte de plus en plus en amont dans la chaine des décisions. Et l'astrologie doit revoir sa copie, elle qui s'appuie sur des faits accomplis et non, comme elle devrait le faire, sur l'annonce, suffisamment longtemps à l'avance de ce qui n'est même pas encore en train de se profiler mais que l'on peut déjà dater. En ce sens, comme il nous semble vain de dresser le thème de quelque chose qui n'est que l'aboutissement d'un processus plus ancien comme pour tel ou tel événement marquant (11 septembre 2001 par exemple)
.On aura compris, en tout état de cause, que dans le débat autour de la prévision, nous sommes du côté de ceux qui ne veulent aucunement renoncer à annoncer mais nous différons de ceux qui pratiquent ce qu'on appelle l'astrologie mondiale - et encore plus de ceux qui font de la prévision individuelle! - en ce qu'ils ne se sont pas dotés des outils adéquats. Quand André Barbault annonce 36 ans à l'avance une date marquante - du fait du cycle Saturne-Neptune - il se place dans une temporalité pertinente - encore que le délai nous paraisse décidément excessif mais cela tient au cycle inapproprié qu'il utilise. L'astrologue se doit de se faire entendre longtemps à l'avance et permettre à l'humanité de se préparer. Au niveau des individus, ceux-ci sont déjà engagés dans des processus, quand ils se manifestent, qui ne sont déjà plus du ressort de l'astrologue. Mais selon nous, l'astrologie n'a aucunement vocation à annoncer des catastrophes. (et encore moins des catastrophes naturelles!) lesquelles ne relèvent pas de sa cyclicité. Chaque étape d'un cycle a sa nécessité. C'est la méconnaissance des cycles qui fait problème.
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JHB

30 09. 09

Autour de Jung : astrologie de l'être, astrologie de l'avoir.

Jung semble avoir fait basculer l'astrologie dans le sens de ses convictions personnelles et il est temps de signaler un tel rôle. Voici ce que l'on nous dit de Jung (article de Didier Lafargue, "Le bonheur en soi", in revue Acropolis, n°210, Aout-novembre 2009, pp. 20-21:
"Jung était opposé aux grandes communautés où l'individu atrophie sa liberté au profit d'un esprit collectif tyrannique. (..) A l'opposé du kolkhoze soviétique (..) le psychologue conseillait à chacun d'avoir sa maison et son jardin. (..)Il est bon de s'entourer de beaux objets sur lesquels notre âme se projette. (...) A mesure que l'homme avance en âge, la contemplation, la réflexion et les images intérieures jouent ce qui est naturel un rôle de plus en plus grand. La vie éternelle qui attend chacun d'entre nous fait alors juger les choses d'un autre point de vue"
Autrement dit, Jung était favorable à l'individualisme, rien n'importait davantage pour lui que de parvenir à s'individuer (individuation). Certes, il s'agit là d'une phase majeure mais n'est pas moins importante, celle qui ramène à l'unité. En ce sens, Jung ne semble pas avoir eu un sens aigu de la cyclicité et son discours sur l'Age en témoigne car à l'entendre on ne revient pas à la jeunesse au sortir de la vieillesse :sa position est linéaire et comme beaucoup de ceux qui parlent de "progrès", on est dans l'irréversible, on ne peut qu'aller de l'avant.
Or, nul ne saurait contester que ce qui est de l'ordre de l'être soit infiniment plus homogène que ce qui l'est de l'ordre de l'avoir. L'être conduit à l'unité, l'avoir à la diversité. D'où une cyclicité qui conduit alternativement de l'un à l'autre. On notera l'importance que Jung semble accorder aux objets, donc à l'avoir, le "moi" lui même devant une sorte d'objet à contempler....un "acquis" qu'il faut chérir précieusement tel l'Avare de Molière.
La Science appréhende mieux l'être que l'avoir, lequel lui échappe largement tant qu'elle ne l'a pas élagué et structuré.
Ce qui est de l'ordre de l'avoir, chez quelqu'un, est inévitablement hétéroclite, c'est un ensemble d'idées, d'opinions, d'objets, de choses ramassées un peu partout, au fil du temps, un véritable grenier où tout vient s'entasser. Il ne faut point y chercher de cohérence sinon de surface, à la façon d'un inventaire (à la Prévert), d'un dictionnaire (alphabétique) ou d'un catalogue.
On ne sera donc pas surpris de devoir rencontrer chez les personnes qui sont à la merci de l'avoir les positions les plus contradictoires et les plus incompatibles entre elles.
Telle opinion qui nous séduira cohabitera avec l'opinion inverse qui nous hérissera....
L'Astrologie actuelle semble avoir voulu investir le créneau de l'avoir, méprisé par la Science. Elle -même se présente, d'ailleurs, comme relevant largement de l'avoir quand on considère l'ensemble de ce qui/que constitue sa Tradition.
Non pas que l'on ne puisse recenser l'avoir mais cela le sera de façon artificielle sous la forme d'un classement alphabétique ou sur la base de tel ou tel critère (taille, couleur, forme etc )
Souvent, l'on voit des personnes passer d'une phrase à l'autre des généralités à des affirmations de spécificité irréductible. C'est ainsi qu'après nous avoir déclaré qu'il ne fallait pas "généraliser" à propos des femmes, l'on nous signale que telle personne a très bien compris....les femmes, le féminin. (?!). Un autre qui part en guerre contre les "synthèses" s'affirmera héritier des grands philosophes!
L'on est en droit, dès lors, de se demander si les futurs astrologues sont bien conscients de ce à quoi ils ont affaire quand ils entendent dresser le portrait de quelqu'un.
Et si l'on considère le "vécu" des gens, ce n'est pas mieux. Leur vie est le plus souvent une succession d'événements disparates dont il peut sembler assez vain de tenter de les inscrire dans un quelconque cadre astrologique....
Comme nous le voyons dans l'entretien que nous a accordé Mireille Petit (sur teleprovidence), l'on peut se demander s'il n'y a pas ici quelque lien avec la fameuse dialectique cerveau gauche/cerveau droit (théorie qui s'est constituée dans les années Soixante-dix du siècle dernier et actuellement fort contestée). L'hémisphère droit serait le siège de l'irrationnel, de l'affectif, de l'imagination et donc l'hémisphère gauche gérerait plutôt le besoin de rationalité.
. Mais ce que nous remarquons, c'est que ceux qui prétendent que "le hasard n'existe pas", que tout s'explique...seraient précisément dans la négation de la dualité cérébrale et non dans son affirmation.
Le problème de l'astrologie tiendrait précisément au fait d'une hyperrationalisation s'"étendant à ce qui ne devrait pas être rationalisé car étant du domaine de l'avoir et non de l'être.
Or, étant donné qu'une telle ambition va justement à l'encontre des frontières du rationnel, cela entraine l'astrologie sur des sables mouvants, le thème natal incarnant à merveille une telle utopie du fait de sa volonté d'empiétement sur ce qui est situé au delà des limites de la rationalité, c'est à dire de ce qui dépasse le cas particulier.
En conclusion, l'influence de Jung nous semble avoir été sinon pernicieuse du moins déséquilibrante pour l'Astrologie. On devrait mentionner la notion d'archétype qui aura été utilisée par certains astrologues pour entériner notamment les 12 signes du Zodiaque, entités composites constituées de toutes sortes de facteurs (maison, saison, élément, symbole, maitrise), ce qui revient à figer l'astrologie dans un syncrétisme (voir l'exposé de Jean-Marie Lepeltier, Colloque de Rennes, sur son "astronomie symbolique, où il propose un thème natal sans recourir aux significations zodiacales). D'ailleurs Jung voyait surtout dans l'astrologie un recours pour comprendre les cas difficiles qu'il pouvait rencontrer....ce qui impliquait que le modèle astrologique était censé traiter des pathologies, ce qui; selon nous, est aux antipodes de sa vocation initiale.



JHB

Maitriser la dialectique/genèse - nuit/jour

par Jacques HalBronn


Celui qui ne comprend pas bien le passage de la nuit au jour et/ou du jour à la nuit maitrise mal l'idée de cyclicité et cela hypothèque tout travail prévisionnel en astrologie.
Or, de nos jours, les gens ont de plus en plus de mal à s'y retrouver. Et comme les traités/cours d'astrologie ne s'y attardent pas, il est à craindre que les bases du travail de l'astrologue ne soient quelque peu compromises d'autant que cela vaut aussi pour le cycle saisonnier et pour la dialectique masculin/féminin.
Naturellement, nous sommes tentés de considérer que la nuit est liée à un déficit de jour. Quand le soleil ne brille pas, on bascule dans la nuit. La nuit serait donc un manque.
Il nous faut impérativement revoir une telle représentation que nous mêmes avons pu distiller dans certains textes.
Certes, dans le monde actuel, où le soleil occupe une place centrale, la nuit apparait comme le "parent pauvre". Mais en a-t-il toujours été ainsi?
Il semble bien, en fait, que la nuit ait, dans l'histoire de l'Univers, précédé le jour lequel ne doit sa réalité qu'à l'émergence de luminaires.(voir le récit de la Création, Livre de la Génése). Rappelons que pour les Juifs, la nuit précède le jour, et que le Shabbat commence à la tombée du jour.
Le passage de la nuit au jour, c'est celui de l'ouïe à la vue (de la prédiction (dire, c'est parler. Et Dieu dit....) à la prévision).On peut supposer, en effet, raisonnablement, que dans l'obscurité on communique mieux par les sons que par les signes. Un sourd muet sera donc plus à son aise quand il fera jour, il pourra alors recourir au langage des signes. De même un étranger qui ne parle pas la langue locale se débrouillera-t-il mieux le jour que la nuit car il pourra alors s'exprimer par gestes, désigner les objets et ainsi de suite..Autrement dit, le jour permet de combler certains handicaps que la nuit avait fait ressortir.
La nuit, on attend la même chose de chacun, nous devenons interchangeables, celui qui n'est pas "normal", dans la norme, fait problème. Le jour, la diversité des tâches permet de masquer les manques: on parlera alors de déformation professionnelle. On est plus dans l'avoir que dans l'être, pendant le jour.
C'est d'ailleurs la nuit que l'on peut observer le ciel étoilé alors même que sur terre, on est dans l'obscurité. Cela fait penser à quelqu'un regardant son écran d'ordinateur allumé alors que tout autour de lui est dans les ténèbres. Le cinéma et la télévision (la petite lucarne) ne sont-ils pas nos nouveaux cieux?.
Contrairement à certaines représentations, la nuit est masculine et le jour est féminin. L'enfant est conçu dans l'obscurité du coït initial tandis qu'il "vient au jour", à la naissance, à la suite d'un long développement, un peu comme du pain qui se "léve".et qui enfle, qui prend forme.
Le jour sortirait de la nuit ( voir étude : http://www.afrology.com/soc/pdf/aubin.pdf) qui en est le prolongement, comme la femme d'une côte d'Adam. (Génése). De même le printemps sort de l'hiver. C'est le germe qui précède. Faire du printemps le moment du germe est un contre-sens, il est déjà un accouchement, les impulsions ont déjà été données bien avant...Et faire du printemps une valeur martienne est une aberration, et ce en dépit du fait que l'on ait baptisé "Mars", le mois qui inaugure cette saison.
Pour bien comprendre l'idée de cycle, il faut observer la lune, laquelle revient nécessairement à la même place qu'elle avait occupée précédemment, quel que soit le point de départ considéré. Comment se fait-il dès lors que tant d'astrologues tentent de minimiser, de relativiser toute véritable représentation de la cyclicité en "noyant le poisson"? A quelle stratégie cela correspond-il?
On a l'impression que le problème vient du fait que la population féminine constitue plus des trois quarts des personnes fréquentant/constituant le milieu astrologique. Et cette population est jalouse de ses acquis sociaux et ne veut surtout pas revenir en arrière au nom d'une quelconque cyclicité. Et cela bloque tout le système!
Cette population veut que l'on parle d'irréversibilité dans un domaine où cela ne fait pas sens. On nous dira: mais pourquoi ces gens font-ils alors de l'Astrologie? Bonne question!
C'est que l'Astrologie tient un double discours, c'est un Janus à deux faces. (dieu qui a donné son nom au mois de janvier, mois qui est à la fois la fin et le début des choses. On parle de "fêtes de fin d'année" et aussitôt après, dans la foulée, de "Nouvel An"!)
Le thème natal correspond à un certain besoin de fixité alors que la prévision induit du changement et donc de la cyclicité que certains voudraient muer en spiralité... On comprend que certains astrologues rejettent la prévision car elle est un facteur d'instabilité et justifie les remises en question d'un certain statu quo, dans tous les domaines possibles.



JHB
28. 09. 09