vendredi 6 août 2021

Jacques Halbronn Nostradamus. Il est vain de vouloir rechercher de l'...

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jacques Halbronn Les trois mouvances centuriques: Paris, Lyon, Rouen (Anvers Avignon)

Les trois mouvances centuriques : Paris, Lyon, Rouen-Anvers par Jacques Halbronn Le corpus Nostradamus du second XVIe siècle ne peut s’appréhender correctement qu’à condition de diviser le dit corpus en trois entités se développant parallélement dans le temps et dans l’espace. Le sous-corpus le plus authentique est parisien, les documents le constituant correspondant à la formation progressive du « premier volet » à sept centuries/ Les deux autres sous-corpus visent à se substituer au sous corpus parisien en éliminant certaines traces attestant de la dite formation. Le sous corpus Rouen-Anvers -Avignon ne comporte aucune production antidatée à la différence du sous-corpus Lyon même s’il se référe à une impression de 1555, à Avignon,. (à la fin de l’édition Anvers) Le sous-corpus Lyon, en revanche, n’est constitué que d’éditions antidatées (1555 à 1568), il s’est constitué à partir des autres sous-corpus et emprunte –(par erreur) la vignette du titre des éditions 1555 et 1557 à celle des almanachs pirates des années 1560.-(cf RCN de R. Benazra, pp. 58-59) alors que les « vrais » almanachs de Nostradamus ne comportent pas de vignettes, ce qui est réservé à ses Pronostications. A Le sous-corpus parisien Il nous fournit une représentation fidéle de la véritable formation du premier volet des Centuries. Ses exemplaires portent tous le titre de Prophéties, titre qui sera adopté par le sous-corpus lyonnais. On y trouve notamment l’indication d’une addition à la Ive Centurie, au-delà du quatrain 53. (cf RCN, pp. 118-122) Cette indication ne figure pas dans le sous-corpus lyonnais Antoine du Rosne 1557 qui présent la centurie IV en ses 100 quatrains comme s’il n’y avait pas eu une édition Macé Bonhomme 1555 avec une Ive Centurie à seulement 53 quatrains. Il y a donc un déphasage, une discontinuité entre Lyon 1555 et Lyon 1557 Par ailleurs, le sous-corpus parisien comporte des titres se référant à une édition de 1561 avec addition de 39 article à la « dernière Centurie », soit la Centurie VI, cette addition sera qualifiée de Centurie VII dans les éditions Lyon 1557 alors que cette Centurie ne dépasse pas 42 quatrains (exemplaire Bibl Utrecht). Cette mention de 1561 indique une volonté de conférer au dit corpus une ancienneté remontant au vivant de Nostradamus, mort en 1566. B Le sous corpus Rouen-Anvers-Avignon La Préface à César y est datée de juin 1555 alors que dans les autres sous corpus, c’est mars 1555 qui est indiqué. Le titre de ces éditions (tant de Rouen que d’Anvers n’est pas « Prophéties » mais « Grandes et Merveilleuses Prédictions » Ce n’est donc pas ce titre qui aura servi pour le sous corpus Lyon qui utilise « Prophéties ». L’édition Anvers 1590 ne fournit pas le quatrain 100 de la Centurie VI de façon à ne pas entériner le stade d’un ensemble se terminant à la Vie (et dernière) Centurie, ce qui permet de présenter les 35 quatrains de la VIIe Centurie comme faisant partie intégrante des éditions et non comme une addition. On retrouve la même problématique que pour la Centurie IV (cf supra) On note que le nombre de quatrains de la Centurie VII n’est pas de 40 et 42 comme dans le sous corpus Lyon mais de seulement 35, ce qui indique des additions supplémentaires pour des éditions dont dériveraient les éditions antidatées Lyon 1555-1557 L’édition Anvers 1590 mentionne pour l’impression 1555 le libraire Pierre Roux, à Avignon et non Macé Bonhomme, Lyon. Voilà qui met en évidence l’existence de deux scénarios paralléles d’éditions antidatées avec des dates différentes pour la Préface à César. La date de mars 1555 est reprise du sous-corpus parisien dont le titre est récupéré : Prophéties. C Le sous-corpus Lyon Ce corpus se distingue en ce qu’il n’est pas attesté d’édition lyonnaise parmi les éditions « ligueuses » mais seulement Paris, Rouen, Anvers et en ce qu’il a le monopole des éditions antidatées qui nous soient parvenues à ce jour. C’est en fait, paradoxalement , le plus tardif. Si on compare Macé Bonhomme 1555 à l’édition du sous corpus Rouen 1588, l’on note que la centurie IV à 53 quatrains comporte un ajout de plusieurs quatrains (cf RCN pp. 122-123) ) à savoir ceux qui portent dans l’édition Lyon 1555 les numéros 44 à 47 (cf à ce sujet notre communication au Colloque Prophétes et prophéties de 1997 « Les Prophéties et la ligue ») En ce qui concerne les éditions Lyon Antoine du Rosne 1557 nous avons déjà signalé plus haut qu’elles ne font aucune mention d’un ajout survenu à la Ive centurie après le quatrain 53 comme l’indiquent les éditions parisiennes. Ces éditions lyonnaises ne signalent pas davantage une addition à la centurie VI, comme l’indiquent également les éditions parisiennes se référant à 1561 et les 39 articles ajoutés à la « dernière centurie ». On a vu que l’édition Anvers 1590 saute le quatrain latin terminal correspondant à la fin de la Vie et dernière Centurie. Il en sera de même pour l’édition antidatée Benoist Rigaud 1568 en son premier volet avec une épitre à Henri II datée de 1558 (et reprenant une précédente épitre au dit Roi, en tête des Présages Merveilleux pour 1557 cf nos Documents inexploités sur le phénoméne Nostradamus, Ed Ramkat, 2002). On voit qu’à deux reprises, des additions à la IIIe et à la Vie centuries ont été la base des Ive et VIIe centuries. La question des 58 sixains ne pouvant être étrangère à l’existence d’une centurie IV à 42 quatrains (exemplaire Bibliothèque Utrecht) Ces sixains ne seront raccordés au corpus centurique qu’au début du XVIIe siècle.(cf nos Documents Inexploités sur le phénoméne Nostradamus, 2002) On peut penser que le modèle de départ impliquait des séries de trois centuries, ce qui sera le cas du groupe VIII-IX X dont on ne connait aucune édition intermédiaire à la différence du premier volet. Il est clair que des scénarios relatifs à des publications centuriques pour les années 1550 furent élaborés sous la Ligue visant à occulter les processus additionnels à la IIIe et à la Vie centuries ce qui allait conduire à une chronologie fictive constituée de deux éditions lyonnaises 1555 et 1557, à 4 et à 7 centuries dont on continue à nous abreuver dans la plupart des travaux paraissant autour de Nostradamus.(cf les parutions chez Gallimard, successivement de Drévillon-Lagrange et de Mireille Huchon) JHB 06 08 21