mercredi 14 juin 2023

Jacques Halbronn Le français, comme langue alchimique

Jacques Halbronn Le français, comme langue alchimique Il nous est apparu que nos récents travaux concernant les dialectiques traversant la langue française que nous avions mises en évidence comportaient des similitudes avec le discours alchimique. On pense à Arthur Rimbaud et à son "Alchimie du Verbe" poéme en prose: "J'inventai la couleur des voyelles ! - A noir, E blanc, I rouge, O bleu, U vert. - Je réglai la forme et le mouvement de chaque consonne, et, avec des rythmes instinctifs, je me flattai d'inventer un verbe poétique accessible, un jour ou l'autre, à tous les sens." Trouvé sur Internet " Pour celui qui travaille dans son laboratoire, ( la materia prima ) est le résultat de la phase de décomposition des éléments. Cette décomposition est suivie par une recomposition consistant en une union des deux polarités féminine et masculine. On pourrait croire le processus terminé mais cette phase est elle-même suivie par la dissolution, la mort du produit de l’union, et une nouvelle nigredo. Tout ici consiste en morts et résurrections !" Tout cela fait écho à nos développements sur le passage du singulier au féminin, du radical à ses dérivés, sur le passage de l'écrit à l'oral et vice versa si bien que l'on peut dire que parler français est faire oeuvre alchimique et que peut être même, la langue serait la première forme de l'alchimie par son processus de transmutation si ce n'est que cette dimension aurait été perdue en la plupart des langues hormis le français oral qui n'aurait pas été corrompu par une didactique erronée de la langue, trop calquée sur un alphabet dont la clef, le mode d'emploi se sont perdus.. Nous avons spontanément traité de décomposition lors du passage du masculin au féminin, avec notamment le "AU" devenant 'AL", avec les diphtongues disparaissant au féminin comme humain devenant humaine et perdant ce faisant le son "ain",ce qui correspond à un appauvrissement de la matière sonore, avec le "e" muet permettant de marier, d'énchainer les consonnes ou encore en insistant sur le fait que le français transcende les mots au profit de la phrase, ce qui rend la langue orale hermétique pour le non initié qui ne sait ni la parler, ni la comprendre! Bref, sans le savoir, nous aurions appliqué une grille alchimique au français. Cette alchimie, elle n'a pas complétement disparu de l'hébreu, cette langue dans laquelle nous nous étions immergé à partir de 1967. Mais à l'époque, nous n'avions pas consciemment saisi la parenté entre ces deux langues, non pas sur le plan lexical mais sur le plan grammatical, phonologique. C'est ainsi que le masculin gadol s'allongeait pour donner le féminin "guedola", avec un "sheva" remplaçant le "a", ce qui vaut aussi pour le pluriel où gadol devient "guedolim" Malheureusement, l'hébreu moderne s'est complétement embrouillé en inversant les masculin et le féminin, faisant dans bien des cas du masculin la forme longue et du féminin la forme brève comme le pronom personnel de la deuxiéme personne du singulier : ata pour un homme, at pour une femme!. Mais à l'envers, quand on passe du féminin au masculin, l'on peut alors parler de "contraction", de "concentration", ce qui renvoie au "big bang", ce qui nous améne vers la physique et la cosmologie. Mais. on retrouve ici cette dialectique alchimique (yin Yang) en astrologie, quand on passe de l'équinoxe au solstice, de la verticalité à l'horizontalité et cycliquement, il y a un éternel aller retour, une dualité que l'on oublie trop souvent et qui est la base de toute alternance, de toute altérité. Tant de langues. au demeurant, auront perdu le secret de leur alchimie intérieure et c'est notamment le cas des langues parlées au sein de l'Union Européenne, d'où l'intérêt qu'il y aurait à instaurer le français comme langue de l'Europe, d'autant qu'elle aura également marqué le russe. Le français est le ciment connectant ces diverses langues entre elles. Le cas de l'anglais est évidemment caricatural, une langue qui aura emprunté si massivement au français à moins que cela ne soit plutôt les Normands francophones qui auraient récupéré accessoirement et syncrétiquement un lexique anglo-saxon en une sorte de di-glossie. C'est ainsi que l'alchimie du passage du masculin au féminin aura totalement disparu de l'anglais, y compris dans le cas de ses emprunts au français. Mais même l'allemand, n'aura pas retenu la leçon exigée par la transmutation des genres. Alors meme que l'allemand, en apparence, aurait su préserver le marqueur de genre, il n'en a pas saisi la dimension proprement alchimique. Prenons le cas de l'adjectif "klein", il a joute certes un "e" pour le féminin mais continue à prononcer le "ein" du masculin en marquant lourdement le "e" final qui a pour véritable fonction de faire prononcer le "n" final" et qui n'a pas à s'entendre! Quel gâchis! Que de fausses notes dans sa langue quotidienne pour un peuple qui se targue de musique! Le français n"'a pas besoin de faire appel à la musique car il est lui-même musique! JHB 16 06 23

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